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Fontaine de Jouvence (Nicercy)

Il le désirait plus que tout. Cet objet que convoitait tout ceux qui en entendaient parler. Il avait mis sept lunes avec ses coéquipiers pour arriver enfin au lieu de magie et de désir. Il avait perdu quatres de ces partenaires. Deux étaient encore à ses côtés, combattant avec lui la mort elle-même pour la convoitise qui l'avait mené sur ce chemin dangereux. Endroit de mystère, de vie et de mort, un entre-deux. Du commun des mortels rien ne pouvait donner vie, la contrôler. Qui contrôle la vie peut en jouir dans l'éternel. Contrôler la vie et vous contrôlerez son opposé, la mort. Cela ferait de vous, un dieu. Ou du moins une entité toute puissante.

Son navire flottait sur le rivage. Son second, un soldat blond, dont le nom résonnait à travers les pays pour sa force de combat, pour sa discipline strict et sa chance inhumaine. L'autre survivant de son voyage, un pirate aux méfaits connus par delà les mers, un pirate redouté pour la malchance qu'elle apportait, une femme sur un bateau, personne n'osait prononcer son nom en entier. Grace Jason et Reyna.

Ces deux-là étaient resté sur le bateau, prêt à le défendre si d'autres avait eu aussi trouver l'île de la magnifique et mortel : Fontaine de Jouvence.

Sur le qui-vive, il suivait sa carte et sa boussole, s'enfonçant dans les terres, les grottes le baignant dans l'obscurité. Voilà des heures qu'il cherchait, et sa patience avait bien des limites depuis quelque lunes déjà.

Arrivé à une impasse, il grogna de frustration. Il rangea la carte dans sa veste ainsi que sa boussole. Agacé, le jeune homme rapprocha sa torche de son visage pour y mieux voir. Son teint aussi pâle qu'un cadavre, tout au moins, brillait de sueur, l'air était lourde. Chargée d'humidité et de chaleur. La chaleur, il savait d'où elle venait. Mais l'humidité le fit sourire. Il était au centre de l'île, il n'avait plu depuis des mois, et il s'enfonçait encore et encore dans les souterrains.

Il attache ses cheveux tout aussi noir que ces yeux ténébreux, il laissa tomber sa veste et ces bottes. La carte indiquait qu'il était en face de ce qu'il souhaitait ardemment. Il croyait à la carte tout comme il croyait en la magie de la fontaine.

Il éteignit sa torche et prit une corde sur son épaule. Déterminé, il s'avança d'un pas net dans la roche. La franchissant comme un mirage.

Le noir. La gravité n'existait plus, il se sentait flotté. Tout était sombre, ses pas ralentirent soudainement. Avant qu'il ne réagisse, il vit une lumière douce à un bras de lui. Il ouvrit la bouche stupéfait, et l'eau inonda sa gorge. Il s'agita et remonta à la surface.

Il sortit de l'eau avec empressement, crachant de l'eau aussi clair que l'était sa vision. Il fit un pas de plus. Une nouvelle grotte lui faisait face. Il se retourna étonné de trouvé une flaque d'eau aussi grande que lui, d'où il était sortit. La grotte brillait d'une douce lumière bleu, lumière qui l'avait ramené à la surface. Les parois étaient incrustés de pierre précieuse, dérivant de milles teintes de bleus, allant même jusqu'à l'obsidienne.

Un trou de lumière éclairait la grotte, ce qui reflétait sur lesdites pierres rendant la luminosité si bleuté. Avec surprise, il s'avança vers le centre de la pièce, ces pieds frôlant l'herbe. Un cour d'eau traversait l'endroit de part en part. Il y avait plus d'eau que d'herbes. Sur les bords de la grotte, une eau semblait aussi profonde que l'était Scylla.

Il s'attendait à voir une fontaine sculptée d'or, aussi précieuse que l'était ce qu'elle contenait sur un piédestal. Au lieu de cela, sur un minuscule mont de terre choyé par l'herbe et entouré d'une eau profonde et noir, reposait une arche en pierre sur un socle creusé dans la roche. Un filet d'eau s'écoulait du haut de l'arche. Alléchante, malgré son aspect plus naturel et tout aussi magnifique, elle semblait appelé au crime.

Il se déplaça face à la fontaine, fixant l'eau qui lui faisait obstacle. Des squelettes flottaient, des crânes humains qui imitaient un passage vers l'herbe verdoyante de l'autre côté. Désolé, il mit un pied sur un crâne, évitant soigneusement l'eau noir.

Un claquement le fit se retourner sur la droite. Méfiant, il sortit son épée, prêt à se défendre. Il n'était peut être pas le seul désireux à se trouver là. Un deuxième claquement retentit sur sa gauche. Il pivota, marchant sur un crâne à son côté.

Devenait-il fou ? C'était comme si quelqu'un frappait sur l'eau. Il se pinça les lèvres. Il s'avança de nouveau, l'eau s'éleva légèrement face à lui, agitant les squelettes. Une forme agitait l'eau noir, passant comme si rien n'était.

Il écarquilla les yeux de stupeur. La forme repassa, le faisant tanguer dangereusement. Elle était humaine. Où du moins y ressemblait. Lorsqu'il vit le soulèvement de l'eau revenir vers lui, prit par la panique et l'adrénaline, il sauta sur les crânes et courut dessus rejoindre la terre ferme. Il fixa la fontaine, épée en main et déterminé.

Une chose humide agrippa sa cheville et l'envoya valser à l'opposé de la rive qu'il souhaitait fouler.

Stupéfait, il s'assit sur l'herbe, regardant fixement l'eau. La lumière bleue reflétait sur des écailles qui se faufilaient sous les crânes et disparaissait de sa vue.

La Fontaine n'était qu'à quelque pas, et un poisson, aussi dangereux qu'il soit faisait office de gardien. Il planta son épée en grognant de frustration. Il n'était pas arrivé là pour se faire renvoyer par un requin, un saumon ou autre animal !

Il se releva et couru vers la fontaine, choisissant de sauter que de passer avec lenteur.

Il ne vit ce qu'il se passait réellement, dans un coin de son regard, une chose passa à toute allure. Il entendit un sifflement amer et plus rien.

Juste le vide.

Quand il se réveilla, non sans une grimace, il se trouvait à côté de son épée, avec un vilain bleu sur sa côte, mais rien de plus, rien de moins. D'un cri rageur, il tapa le sol de son poing.

_ Pourquoi ne me laisses-tu pas passer ?!

Il grogna de nouveau, se traitant de fou. Cette chose refusait de le laisser accéder à la fontaine ? Très bien. Il était le Ghost King, un des dix seigneurs des mers, il ne s'arrêterait en aucun cas pour quelque chose d'invisible !

_ Personne n'est assez digne.

Il bondit d'un coup, se postant sur ces appuis et attrapant son sabre avec colère. Il n'était pas seul. Et cet autre chose lui disait qu'il n'était pas digne ?!

_ À quoi sert cette fontaine si personne n'est assez digne pour la boire ?!

Le silence lui répondit. Était-il atteint de démence ? Avait-il rêvé qu'on lui répondait pour taire sa frustration ?

Il souffla un bon coup, tentant de nouveau sa chance. Renvoyé à coup sûr sans qu'il ne s'aperçoit, voilà ce qu'il avait récolté.

Il laissa échapper un gémissement de douleur en s'époustant, pas que les frappes avaient été particulièrement douloureuse, mais cette chose le frappait au même endroit, avec la même force.

_ As-tu mal ?

Il releva la tête. La voix masculine lui avait de nouveau parler ? Il n'était pas fou, et il attraperait et évicererait l'imbécile qui jouait avec lui. Bien qu'il avait entendu une légère inquiétude dans cette voix mélodieuse, il ne retint que le ton moqueur le mettant au défi.

_ Non.

Aussi sec que possible, il lui répondait avec toute la véhémence dont il pouvait faire preuve. Ce qui était énorme. Il marchait d'un pas cassant vers la fontaine, au diable cette eau, il marcherait dedans pour accéder à cette fichue fontaine ! Dès qu'il la touchera, il se fera une joie d'admirer son maudit adversaire invisible devenir perdant.

_ Tu n'en as pas eu assez ?

Il cracha par terre, foi d'un Di Angelo, pirate jusqu'aux bouts des ongles, déterminé pour toucher cette fontaine il l'était !

_ Jamais ! Je suis déterminé à la toucher cette putain de fontaine, même si je dois y laisser ma vie ou mon âme !

Un léger silence parvint à ces oreilles avant qu'il n'entende un sifflement amer s'approcher de lui.

Il se détourna et abattit son épée. Il sursauta quand il ne vit rien sur sa droite. Comme si son sabre avait traversé le vide. Pourtant lorsqu'il observa sa lame, elle était teinté d'un rouge. Un rouge tirant vers le noir, tel le sang d'un démon.

Un cliquetis de dents s'entrechoquant le réveilla de sa surprise. Il avait touché l'homme. Alors qu'il ne l'avait même pas vu. Il était désormais blessé. Mais où ?

Le sang bordeau gouttait sur l'herbe, une touffe verdoyante y poussait sauvagement, des fleurs rouges s'y accompagnaient.

Un étouffement douloureux, le fit savoir que son adversaire était à quelques pas, or avec l'écho, il semblait tout aussi loin. Le jeune Di Angelo en profita pour traverser les eaux troubles, les crânes devant lui servant en rien. Avant de poser ne cesserais-ce qu'un doigt de pied sur le piédestal de la fontaine, il se figea en entendant un grognement bestial. Et si il n'y avait pas que lui et cet homme ? Et si cet homme était gravement blessé ? Il s'en fichait bien sûr, mais si la fontaine était gardé ou si convoité, il y avait bien quelque de chose de plus dangereux derrière. Il n'était pas né de la dernière vague.

Il souffla et retourna en dehors du parterre de la roche magique. Il le savait qu'il faisait une erreur, mais il devait s'assurer de n'avoir aucune conséquence. Coopérer était un bon choix. Et si cela ne marchait pas, il le tuerait et prendrait tout de même l'eau. Résigné, il soupira et parla calmement.

_ Où es-tu ? Ta blessure est grave ? J'ai des tissus et quelques herbes.

Un rire glacial parcourut la grotte, remontant un frisson de sa colonne vertébrale.

_ Que proposes-tu ? De me soigner après m'avoir embroché ? Pourquoi ne recommences-tu pas à avancer vers elle ?

Le Di Angelo se frappa le front face à tant de stupidité. Déjà qu'il était asocial et agressif si en plus l'autre l'était aussi, il n'était pas sorti de cette bataille.

_ Ouais je veux te soigner idiot, ça pose problème ? La Fontaine m'intéresse oui, mais pas pour le moment.

Un souffle chaud s'abattit sur son corps venant de nulle part. Il se tourna et se retourna encore, hésitant à ressortir son épée. Il devait se montrer de bonne foi. Il se gifla intérieurement, irrité au possible. Il sortit des bandes de tissus et des flacons de sa poche.

Derrière la fontaine, il vit une main sur le rebord de l'eau. Cette dernière disparut brutalement. Le même claquement qu'il avait entendu revenait, encore et encore. Comme une chose coincé. Piégé.

Il fit le tour de la Fontaine de Jouvence, curieux.

Un ronronnement harmonieux le fit sursauter. Qu'était-ce que ça ?

Ébahi, il se figea sur ce qu'il apercevait à quelques pas de lui. Tellement stupéfait qu'il en lâcha les bandes.

Un garçon de son âge flottait dans l'eau noir. Des cheveux désordonnés et d'un noir aussi profond que l'était les abymes de ces eaux. Un visage mince composé de grands yeux verts, un vert tirant sur le bleu, rappelant la mer sur lequel il voguait avec joie. Un nez retroussé, des lèvres rosées mordillées, le tout décrivait une moue boudeuse.

De fines écailles vertes se mélangeant avec du bleu bordaient ces pommettes. Mais aussi ses bras. Des nageoires lui était presque greffées sur les avant bras, transparentes et de teinte lagons. Son torse était large et mince, sans abdos sans graisse, juste délicat. Sa taille était recouverte d'écailles bleu canard et turquoise jusqu'à sa queue. Une queue aussi longue que des jambes, coupée en deux nageoires fines mais imposantes.

Une sirène.

Par tous les naufragés. Il en avait rencontré des sirènes, mais sous aspect plus... plumeux et griffus. Il était magnifique. Tout bonnement sublime, des yeux innocents, avec un visage si mignon. Et pourtant son regard, sa posture et ce torse ! Le rendait si sexy. Mignon et sexy n'allait pas ensemble, il le savait. Pourtant il en avait la description en face de lui. Il n'avait jamais imaginé de sirènes aussi belles.

Le ronronnement ne cessa. Les sirènes sifflaient, grognaient, chantaient et amadouaient. Mais ronronnaient ? Il ne trouva ça que plus charmant.

_ Attends-tu que je te tues ? Où est-ce une ruse de ta part pour m'abattre, pirate ?

Il se reprit, gêné d'avoir ainsi dévisagé ce jeune homme.

_ Excuse-moi, je m'attendais à quelqu'un de plus humain.

La sirène siffla de colère et abattit sa queue contre l'eau pour l'éclabousser avant de gémir. Il s'en voulut et s'agita soudainement de sa bêtise humaine.

_ Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Tu es humain bien sûr, le plus joli que j'ai jamais vu, je ne voulais pas t'offenser en te différenciant à cause de ta queue, magnifique aussi, enfin pas que te complimenter sonne hypocrite c'est en toute sincérité- Mais- enfin ce que je voulais dire c'est que tu-euh, je suis-

_ Tu es désolé, j'avais compris pas besoin de t'enfoncer, tu attises déjà ma pitié...

Le mi-homme mi-sirène gloussa avec amusement. Le jeune pirate s'empourpra, baragouinant quelques mots incompréhensibles. Il ramassa ses herbes et ses bandes, et s'approcha un peu plus de l'eau.

_ Où tu as mal ?

Perplexe, son opposant ramena sa queue en avant, lui montrant une longue coupure. Il grimaça de plus belle.

_ Tu es doué avec une épée, je t'accorde ce point.

Le capitaine s'affaissa entre ses épaules, prit de culpabilité d'avoir fait souffrir une si belle créature.

_ 'xcuse. Ce n'était pas équitable, tu n'avais pas d'épée pour te défendre contre moi.

Il ne savait pas comment gérer une blessure si elle allait toujours dans l'eau, les herbes allaient se dissiper. Il fit de son mieux et banda la blessure en serrant le plus possible pour maintenir les herbes contre les écailles amochées. Une fois cela fait, la sirène plongea sous l'eau et disparut aussitôt. Surpris, il ne put qu'être déçu de le voir partir.

Il reprit les flacons, rangea le tout et observait la Fontaine avec ennui. Bon. Il allait la toucher oui ou non ?

_ Percy.

Le jeune homme sursauta, voyant la charmante sirène appuyé sur ces bras en face de lui. Confus, il observa en fronçant les sourcils.

_ De quoi ?

_ Mon prénom, idiot.

Il tiqua à l'insulte qu'il lui avait dit plutôt, il fit mine d'être offusqué tandis que son interlocuteur rigolait d'un éclat harmonieux.

_ Percy ? Un diminutif de Perceval ?

Le rire se coupa, et se fut au tour de la sirène d'être vexé.

_ Ai-je une tête de Perceval ? Non. Percy, de Perseus. Persée pour les intimes.

Il lui fit un clin d'oeil charmeur. Amusé, le jeune capitaine alla dans son sens.

_ Bello, joli prénom Persée.

Le merboy osa faire un micro sourire, le rouge montant doucement à ces joues.

_ Nico.

_ Un diminutif de Niccolo ?

Le Di Angelo lui tira la langue, enfantin qu'il était devenu.

_ Non, juste Nico.

_ Tu es italien non ? Bel accent si tu avais été anglais pur souche.

Nico rit gentiment. Ce Percy était surprenant alors que seulement quelques minutes auparavant ils essayaient de s'entretuer. Enfin, de se battre. Tuer n'était pas l'intention derrière, cette sirène ne l'avait que blessée légèrement, il aurait pu le tuer lorsqu'il était évanoui.

Le capitaine italien se recula, jetant des coups d'oeils à la Fontaine.

_ Tu la veux toujours n'est-ce pas ?

Le sourire de Percy se fanait, transformé en un visage que las et fatigué.

_ Oui, je suis là pour ça après tout.

_ Tout le monde est là pour ça. Alors, tu la veux pour avoir la vie éternelle ? Pour ta famille ? Un proche mourant peut-être ? Ou juste par pur égoïsme ?

Le jeune homme prit pas la peine de réfléchir et haussa les épaules.

_ La curiosité.

La sirène nagea plus loin, semblant contrarié.

_ Tu devrais partir Nico. Le temps s'écoule et des gens t'attendent en haut sûrement.

Il disparu sous l'eau tandis que le jeune homme resta sur place. Il pouvait toujours l'attraper maintenant. Profiter qu'il n'avait plus de gardien boudeur. Il soupira. Il reviendrait demain. Il avait faim, et il n'oserait jamais l'avouer, mais son bateau et son équipe lui manquait. Déçu, il retourna à la flaque, qui l'avala brutalement.

De retour sur son bateau, ces camarades le regardèrent, intrigué. Avait-il bu de la fontaine ? Il semblait le même, mais plus... rêveur. Il se perdait dans ces souvenirs, ne bougeant en rien le navire. Il leur expliqua que la Fontaine était plus dur a trouver parmis les centaines de grottes que l'île possédait, qu'il la trouverait en une semaine tout au plus.

***

Le lendemain il revint dans la grotte. Seul, sans épée, juste quelques soins et de la nourriture. Il s'allongea sur l'herbe doucement, grimaçant en s'asseyant. En l'espace d'une seconde, une vague d'eau le frappa au visage.

Surpris, il se redressa comme il put, le buste d'un garçon ressortant de l'eau qui lui faisait face. Nico lui adressa un faible sourire. Sa sirène était toujours là.

_ Salut Persée.

Ledit Persée pencha sa tête sur le côté, curieux.

_ Tu es vraiment revenu ? Sans armes ?

Le Di Angelo gloussa légèrement, hochant de la tête. La jeune sirène fronça les sourcils, confus.

_ Tu va m'amadouer pour posséder la Fontaine ?

Méfiant il l'était. Le pirate le fixa, un sourire narquois s'installa sur son visage d'ange noir.

_ Mio bello, c'est toi qui amadoue les gens, pas moi.

Percy soupira se rapprochant du pirate, sa queue sortant à moitié de l'eau.

_ Alors pourquoi es-tu venu sans arme dans ce cas ?

Il haussa des épaules, fatigué de répondre.

_ Parce que je ne vois pas l'intérêt. Aujourd'hui je viens juste me reposer et manger avec toi, je prendrais la Fontaine demain.

La belle sirène souria de toutes ces dents, y compris de longues canines qui surprit le pirate. Il s'appuya sur ces bras et se releva pour s'asseoir à côté de son visiteur indésirable. Ces nageoires trempaient dans l'eau, le bandage n'était plus, à la place le tissu se trouvait sur le poignet du jeune homme. Nico rosit à cette attention, dérivant son regard sur le torse de la sirène, puis vers son doux visage.

_ Pourquoi te reposer ? Tu es étrange comme pirate.

Le capitaine italien rigola gentiment. La créature marine ne manquait pas de curiosité !

_ D'autres pirates cherchant la Fontaine nous ont attaqués hier. Nous les avons tué, j'ai récolté quelques bleus, et je t'avoue que je n'ais pas la force de me faire éjecter à quelques mètres sur de l'herbe sans me plaindre d'avoir mal quelque part.

Percy acquiesça, souriant d'amusement. Il glissa sa main fine sur l'épaule de Nico, et s'appuya sur lui pour se rapprocher, curieux du panier au côté de son marin.

_ Qu'est-ce ? À manger ? Cela fait si longtemps que je n'ai pas mangé de la nourriture de mortel !

La sirène le regardait avec émerveillement, sa voix teintait comme une supplication à le nourrir. Ces yeux océans se fit plus doux, réclamant silencieusement au bel italien ce qu'il possédait dans la boîte. Nico y sortit des fruits en tout genre, accompagné de deux bouteilles. Avant même de tendre un bol de fruit, Percy lui sauta dessus, l'écrasant sous lui alors que la créature se jetait sur une assiette.

_ Bleus ! Myrtille ! Dieux ! Du bleu comestible !

Le fameux Ghost King ne bougea pas d'un pouce, se laissa plaqué par le jeune homme contre l'herbe. Rougissant, il essaya de se concentrer sur l'excitation de sa sirène pour la nourriture.

Ce dernier se redressa, se rasseyant, non sans oublier l'assiette de myrtilles et d'ananas tranché. Fasciné, il mangeait un à un à une vitesse phénoménale les petites boules bleus. En pleine admiration par la vue gourmande que lui offrait Percy, Nico sortit un verre du panier, débouchant une bouteille. Le bruit attira l'attention du merboy, qui se retourna brusquement, tout les fruits de l'assiette manger et du bleu autour des lèvres.

_ Qu'est ce que c'est ?

Le pirate lui essuya les lèvres tendrement, en pleine contemplation.

_ Du rhum. Plutôt bon, par contre j'ai oublié de ramener un verre en plus.

Gêné, le rouge lui monta aux joues. Le regard bleuté de la sirène se fit lointain, et en une fraction de seconde, il se poussa et sauta dans l'eau, disparaissant. Étonné, Nico se redressa.

_ Attends-

La sirène revint fièrement, un sourire moqueur collé au visage, tandis qu'il tenait un verre en or dans sa main.

_ Du calme mon beau pirate, je ne suis parti qu'une demi-seconde !

Désireux, il prit la bouteille des mains de son "beau pirate", qui arborait des couleurs rouge cramoisi sur son visage pâle. Il se servit en rhum, puis servit Nico avant de poser la bouteille entre eux et regarder l'eau ambrée.

_ Tu as ta propre argenterie, tu aurais pu le préciser avant, je me voyais déjà te laisser mon verre adoré qui a survécu au Kraken.

Ils riaient ensembles, amusés l'un par l'autre. Côte à côte, ils parlaient, buvaient et mangeait. Lorsque la deuxième bouteille tomba vide sur l'herbe, la sirène appuya sa tête sur l'épaule du capitaine, levant son verre pour trinquer.

_ À la Fontaine !

Nico suivit, joueur, il observait avec attention l'ivresse soudaine de son partenaire de buverie.

_ À la Fontaine et son gardien !

L'italien embrassa la joue du jeune homme et but cul sec son fin de verre. Il se figea en laissant tomber son regard sur le verre de son récent ami, intrigué. La sirène capta son regard. Il souffla avant de s'allonger sur l'herbe et à lever son verre d'or.

_ Je n'ai pas d'argenterie, cette coupe d'or appartient à la jouvence. C'est avec ça qu'on boit pour avoir tout le tatouin d'immortalité de mon cul. Les mythes ont leur côté sombre.

Percy lança la coupe le plus loin possible et se retourna en agrippant le bras du pirate. En moins de quelques secondes, la sirène avait sombré dans le sommeil de l'ivresse. Et Nico restait là. Assis. Réfléchissant.

Il pouvait se lever avec un peu de chance sans tanguer. Il avait vu où il l'avait lancer, il pourrait retrouver la coupe. Prendre de l'eau et basta. Il avait prit de la Fontaine de Jouvence. Une pression sur son bras le dit se retourner de ces réflexions. Percy renforça sa prise, souriant inconsciemment.

Avec ironie, il se trouva une excuse, s'inventant un prétexte pour ne réaliser aucun méfait. Percy le tenait. Quelle dommage, il ne pouvait pas accéder à la Fontaine tant qu'il le tenait. Une prochaine fois peut-être !

Il se coucha à son tour, il n'avait que ça à faire et il le lui avait dit. Il ne venait que pour se reposer et manger comme un sou après avoir été attaqué. C'était suffisant. Il s'endormit suivant le fishboy à ces côtés.

Nico se réveilla seul, un petit mot avec une plume en or sur son panier.

"Tu dormais si bien, je ne voulais pas te déranger. Tu devrais remonter, le temps s'écoule. -Ta sirène

Ps: Touches pas à ma plume, j'ai que ça pour écrire."

Il souria face à ces mots enfantins, effaçant de sa vue toutes les fautes d'orthographes pour ne garder qu'un mot adorable de la plus charmante des personnes.

Il prit son panier, se rhabillant et éloignant les herbes sèches de ces cheveux, son apparence aurait bouleversé son ami Jason, qui le harcèlerait par la suite. Il embarqua par la même occasion la plume d'or dans sa poche, s'imaginant la revendre. Il n'allait pas changer du jour au lendemain, il était un pirate pas un saint.... Et ça lui donnerait l'occasion de revenir voir SA sirène.

Arrivé sur le pont de son navire, une furie blonde lui sauta dessus sans ménagement.

_ DI ANGELO NICO NOM DES DIEUX BORDEL !

Sonné, et complètement à l'ouest, le di angelo faisait face à une tornade d'inquiétude et de colère jaune poussin.

_ C-c'est moi ?

La voix étouffé, il hésitait à se dégager. Il se laissa faire, plus il se fera disputer rapidement, plus vite sa dignité disparue reviendra à lui.

_ On t'a cherché pendant des heures ! Préviens nous quand tu pars on s'est fait un sang d'encre ! Fait une blague sur le Kraken et je t'éléctrocute avec nos anguilles. On a cru que tu étais kidnappé, disparu, mort ou pire ! Ça fait des jours que tu nous dis que tu cherches cette maudite fontaine, des jours que tu t'en vas le matin et reviens le soir ou le lendemain ! C'est bien d'être motivé mais là tu cherches une goutte de rhum dans huit tonneaux vides ! Ça ne rime à rien cette histoire, on a qu'a chercher l'archipel au nord, on a des chances de te la trouver ta fontaine. En tout cas avec Reyna on est d'accord pour que tu arrêtes les recherches ici, on s'en va. Tu va finir fou à vouloir retourner dans tous les sens cette île. La fontaine de Jouvence ne se trouve pas là, donc on vire de bord avant de prendre racine et se faire rattraper par d'autres.

Ahuri, Nico se figeait devant la tirade de Jason. Partir ? Loin d'ici ? Pour chercher la Fontaine qu'il avait déjà trouvé ? Si il leur disait alors ils viendraient avec lui et Percy prendra peur. Il ne pouvait pas s'en aller ! Il l'avait trouvé ! Il ne pouvait pas renoncer à sa sirène et à cette fontaine. Il était à deux doigts de l'avoir. Il se pinça les lèvres, agacé par la situation.

Une main ferme le releva, tandis qu'une femme s'approchait les mains sur les hanches.

_ C'est pour ton bien Ni-

_ Je l'ai trouvé.

À son équipage d'être surpris, leur bateau Santa Maria se fit silencieux, une vague de froid claquant contre la coque. Médusée, Reyna posa sa main sur son épaule.

_ La Fontaine ?

Le capitaine italien leva les yeux au ciel.

_ Non ma soeur décédée.

Jason soupira, exaspéré.

_ Donc tu l'a trouvé ? Quand ? Où ? On prépare les armes ? On met pieds à terre ?

_ Non Jason, c'est compliqué...

Aucune échappatoire, si ces deux amis étaient au courant il avait choix entre les réactions, complice avec lui, en colère, déçu.

_ Je l'ai trouvé le jour où on est arrivé.

_ ET ÇA T'A PRIT AUTANT DE TEMPS PUTAIN !

Il ferma les yeux, ne laissant que ces oreilles écoutés la rage de sa meilleure amie.

_ Oui, la Fontaine à un gardien, elle est protégée.

_ Oh.

_ Par quoi ? Si tu ne l'a pas attaqué et tué ça doit être énorme, on peut transporter les canons si tu nous guides.

Le trio s'installa dans les quartiers du capitaine, laissant la proposition en suspens. Nico prit une grande inspiration, claquant sa langue contre son palais. La suite n'allait pas être de tout repos.

_ Il est gardé par une sirène.

_ Ah donc pas d'attaque, c'est une donzelle. Génial. Super.

_ Mais t'étais pas sur les mecs ?

Reyna fit les gros yeux à Jason, celui-ci haussa les épaules d'un air qui disait "arrête on est tous au courant". Las, le jeune pirate se massa la ride du lion.

_ Il s'appelle Persée.

_ Ah bah voilà je le savais que c'était un fishboy.

_ Une sirène mâle ? Du jamais vu. Et quelle est le problème là dedans ? Il est pas tombé sous ton charme ténébreux ? Il est asexué, ou c'est un genre de sirène qui tente de te manger ?

Jason eut un rictus amusé par les tentations de son homologue féminin. Nico de loin amusé par cela, claqua sa paume contre son bureau.

_ Bien sûr que non. Le problème est qu'il est le seul à savoir comment la Fontaine marche, comment la boire sans s'empoisonner ou autre, il me l'a dit quand il était ivre, si on fait pas attention la Fontaine pourrait nous tuer au lieu de nous donner immortalité.

Curieusement, les deux meilleurs amis se penchaient, chuchotant entre eux et pouffant de rire non sans discrétion par la même occasion. Le Di Angelo les fixait, intrigué par ce qui avait de cocasse en ces paroles.

_ Oh, donc mon petit frère adoptif se fait des soirées romantiques avec sa sirène...

_ Serais-ce sa manière de flirter et de prendre possession d'une jolie créature ? Quel charmeur !

Prit entre deux filets, il s'exclama, rouge de honte et furieux que son autorité de mécréant soit ainsi balayé dans la case gentil amoureux.

_ C'est faux ! J'installe une confiance entre lui et moi, une fois qu'il va mordre à l'hameçon, il me racontera tout sur la Fontaine et nous pourrons enfin l'avoir ! Laissez moi quelques jours, cette sirène ne sera plus un obstacle et nous voguerons à jamais comme seigneur sur l'océan.

Tristement Reyna hocha la tête, s'en allant commander l'équipage. Jason à son tour se leva, mais tapota le crâne de son ami, soupirant.

_ On voulait pas- Enfin... Percy est-

_ -le gardien de cette Fontaine de merda. Va t'en Jason, laisse moi tranquille quelques jours et je reviendrais victorieux.

_ Pour Per-

_ Ce n'est qu'une sirène.

Le blond partit à la barre, déçu de ce retournement de situation. Mélancolique, l'italien observait l'eau à travers les vitres de son bureau se fracasser doucement contre son navire. Il se mordilla les lèvres, ravalant son chagrin et s'essuyant une larme qui roulait sur sa joue rageusement.

Il prit son épée stygian qu'il plaça à sa taille, et repartit d'où il venait. Il manquait de professionnalisme, il n'était pas là pour des amourettes, il n'avait jamais été un sentimal de toutes manières. Les idées bien placés, il retournait voir sa Fontaine, avec espoir d'y repartir avec les prochains jours.

L'herbe verdoyante sur ses pieds nus, il revenait sur ses pas, encore et toujours. Il se donnait trois jours de plus, la sirène dans la poche, il n'avait qu'à la faire parler.

_ Mon pirate !

Il releva la tête surpris par ce surnom. Un bel homme brun était assis sur l'herbe sa nageoire, battant dans l'eau avec vivacité tant il semblait excité de le voir.

Excité ? Il était heureux de le voir ? Son regard océan semblait briller dans le sien. Depuis quand était-il si affectueux ?

Le brun lui tendit les bras, faisant une petite moue quand son capitaine italien avançait avec méfiance.

_ Je ne vais pas te dévorer tout cru Nico ! Fais pas cette tête on dirait que j'ai brûlé ton jeu de cartes préféré.

Il explosa d'un rire sincère, amusé par les expressions de son ami. Le dit Nico, s'avança encore, jusqu'à finir par s'asseoir aux côtés de la créature. Intrigué, il l'observait, toujours les bras tendus. C'est en pestant que Percy lui expliqua avec toute la douceur qu'il avait en ce jour. Aucune.

_ Mes dieux, c'est moi qui est censé être figé dans le temps pas toi, ça s'appelle un câlin, alors câline-moi ou je te mords.

Clignant des yeux plusieurs fois, il se figea. Figer dans le temps ? Persée ? Câlin ? Le câliner ? En toute amitié blessante, avec plus et affinités, ou clin d'oeil inaperçu qui fait grimper une bosse dans un endroit étroit ? Que devait-il faire ? Une douleur vive à l'épaule le rappela à l'ordre, lui faisant pousser un petit cri de surprise. Il se retourna vers sa sirène, du sang sur ces canines, il le regardait avec mécontentement. Les yeux aussi noirs que l'obscurité de Nico refléta une peur incertaine.

_ T'es une vrai chochotte, ça va je ne t'ai pas agressé non plus, je t'ai prévenu, câline-moi ou je te mords.

Il se toucha l'épaule d'où la couleur provenait, une morsure y était, peu profonde et petite, mais assez pour le faire saigner. Sans hésiter, et sans vouloir être mordu une deuxième fois, il se jeta sur Percy, l'enlaçant alors que sa force les allongeait sur l'herbe.

_ Un câlin placage ? Je dis pas non mon capitaine.

Si ses émotions pouvaient sortir et s'exprimer sous leur forme élémentaire, Nico aurait fondu en larmes. Il sentait d'ailleurs déjà quelques gouttes perler au coin de ses yeux tandis qu'il enlaçait l'être à ses côtés. Ses doigts tremblotaient doucement : Il ne pouvait pas tenir. Comment pouvait-il être aussi cruel pour ruser la sirène et la trahir ? Non, il ne pouvait définitivement pas le faire, songea-t-il. S'il s'abandonnait à ses états d'âme, ce serait tellement plus simple pour lui. Aimer et être aimer en retour ? Oui sans doute. Nico serra les lèvres et plissa ses yeux tandis qu'il sentait son coeur battre de plus en plus vite. Une voix lui murmurait à l'intérieur : ''Abandonne-toi à ton affection ! Laisse tes sentiments parler''. Et il faillit s'y résoudre.

Faillit étant le mot-clé. Car soudainement, comme une malédiction qui revient se briser telle une vague sur les espérances d'un être, Nico se souvint de ses compagnons et de sa promesse. Comme une ancre empoisonnée, cachée et dissimulée tout au fond de lui pour le guider là où il ne souhaitait être. Pouvait-il s'abandonner à l'amour ainsi ? Non, soupira-t-il intérieurement. Il ne pouvait pas. Une promesse restera à jamais une promesse, peu importait les obstacles des sentiments que l'on pouvait rencontrer.

Il resserra sa prise autour des hanches de la sirène, frôlant ses écailles et le rappelant à l'ordre. Il était humain, pirate, c'était une sirène. Il prit une grande inspiration, un parfum étonnamment sucré lui remplissait les narines. Il ne pensait pas qu'un être marin provenant d'un endroit aussi salé que la mer, aurait une odeur si douce, si sucré, l'appelant presque à ne jamais le lâcher. Les bras couvertes partiellement d'écailles se resserra en écho autour de son torse, un soupir bien heureux s'échappant de sa prise, lui venant à l'oreille comme une douce mélodie.

Avant de prendre goût à cette proximité, il se dégagea de l'étreinte, plaquant la sirène contre l'herbe et se relevant pour s'asseoir à quelques mètres de lui. Perplexe, Percy reprit sa position avançant d'un mètre, jetant des regards curieux et non blessé envers Nico. Il soupira.

_ Désolé pour les morsures c'est instinctif.

Nico se retourna, fronçant les sourcils à cause de l'incompréhension.

_ C'est pour ça que tu t'es éloigné. Parce que je t'ai encore mordu...

Surpris, il se regarda minutieusement, observant où avait-il vu une autre morsure. C'est en pivotant sa tête vers la droite qu'il grimaça. Au cou. Tant que c'était pas la jugulaire, il allait survivre. Il haussa les épaules et observa la créature à ces côtés. La tête vers le bas, les doigts se triturants et la nageoire battant mollement, sa position avait tout d'un enfant pris en flagrant délit. Si soumis en pensant avoir fait une grosse bêtise. L'italien se secoua la tête vivement, évitant de s'égarer dans ces pensées.

_ Ne t'en fait pas, je voulais pas être blessant, j'ai juste eu un réflexe de sursaut, c'est un vieux réflexe de pirate. Toujours être sur le quivive !

Il rit gentiment, tentant un échappatoire sans aucune conviction. Percy le suivit dans son rire, plus sincère et guilleret. Détendant l'atmosphère, le pirate retourna dans ces pensées, les retournants dans tous les sens pour savoir comment faire parler son bel homme poisson. Ou du moins le centré sur un sujet, car ce dernier parlait déjà de la pluie et du beau temps et d'à quel point il s'était attaché à sa présence dans ces lieux.

Percy eut comme un instant figé, le regard dans le vide et si lointain. Son camarade qui lui empêchait folie et solitude, l'observait avec attention, le détaillant sans discrétion de haut en bas. Une telle beauté, destinée à protéger une vieille pierre et de la flotte. Si triste.

La sirène se réveilla d'un coup, frappant de sa paume l'arrière de la tête du pirate. Furieux, ou du moins il laissait paraître une grande colère, Persée s'agitait grognant et sortant ses crocs à Nico.

_ Tu crois que j'allais jamais m'en rendre compte ESPÈCE D'ABRUTI DE PIRATE ! Je suis pas né d'la dernière pluie !

Paniqué et complètement désorienté, l'italien fixait le jeune homme avec des yeux de merlans frits.

_ TU L'A PRIS ! Tu n'es qu'un voleur ! J'AURAI DÛ M'Y ATTENDRE DE TA PART !

Sonné, il ouvrit la bouche, médusé parce qu'il se passait. Avait-il deviné ? Qu'il ait- pensé ! Qu'il ait pensé à... oui le duper ! Qu'il ai pensé le dupé pour la fontaine. Tout à fait.

_ Alors rends-la moi maintenant !

Bégayant, le capitaine de la Santa Maria déposa ses mains en avant comme pour lui montrer qu'il était innocent.

_ Le stylo à plume Nico ! Maintenant ! Je te l'avais dit que c'était précieux et mon seul crayon pour écrire alors tu le rends.

Il soupira, libérant la pression qui pesait au creux de son estomac. Juste le stylo... c'était que le stylo. Dieux merci. Il fouilla dans ses poches, et prit soin de redonner la plume d'or et d'encre dans la paume écailleuse de sa sirène.

_ Vilain bel italien. Méchant.

Boudeur, Percy colla le stylo à son torse, se retournant d'un quart, dévoilant une partie de son dos au voleur abasourdi.

_ Percy ? Je- hm.. bah c'est que- Je. Pardon. Je ne savais pas qu'il avait une si grande importance...

La nageoire bleutée s'éleva, s'abattant vivement dans l'eau, éclaboussant le Di Angelo. Un rire cristallin parvint à ces oreilles, suivit de quelques gloussements.

_ En fait, tu te paies ma tronche ?

_ U-un peu ?

Riant, le gardien de la Fontaine fit face à son ancien assaillant, les larmes aux yeux d'avoir tant rit. Vexé, Nico croisa les bras, le fusillant de son regard le plus sombre.

_ Rooooh fais pas cette tête mon capitaine, c'est amusant de te voir si désarmé juste par ma faute.

_ Ah ah ah. Je suis mort. De rire. Et mort de ta connerie.

Souriant, la créature marine s'avança, prit le visage en coupe du marin et lui embrassa le front à maintes reprises. Cassant ses derniers remparts, Nico fit la moue, frôlant les côtes de Percy avant de prendre les deux mains qui écrasait ses pauvres joues. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, gardant leur main entrelacés.

_ Donc au final, ce stylo n'est pas si important ? Tu m'as bien eu.

_ Il l'était.

Son sourire rayonnant s'effondra, laissant place à un voile de tristesse sur un si beau visage. Nico se mordilla la lèvre, remarquant le changement d'atmosphère. Persée retira sa main, plongeant la plume d'or dans l'eau, admirant sa lente chute dans les profondeurs avec un air mélancolique. Sa nageoire ralentissait son allure jusqu'à se laisser flotter. Surpris, le Di Angelo observait les écailles d'un bleu tropicale se changer en un bleu abyssal. Était-ce de sa faute ? Il n'avait jamais vu une chose pareille arriver. Normal pour quelqu'un qui traquait des sirènes à plumes et non à écailles. Était-ce normal que les émotions transparaissent sur son physique marin ? Il pouvait sentir, voir le chagrin et les tourments gravés sur chaque parcelle d'écailles de Percy.

Si peu habitué à réconforter ou faire face aux sentiments des autres, le pirate hésita encore et encore. Il posa finalement sa main sur l'épaule de Persée, lui souriant sincèrement quand ce dernier se retourna d'un air morne.

_ Je m'excuse. Il est magnifique, j'en ai jamais vu auparavant. La seule chose d'or que je possède c'est un coeur.

Percy sourit en retour, amusé.

_ Tu viens vraiment de faire un jeu de mot de merde ? D'habitude c'est mon domaine. Mais le pirate surpassera jamais la sirène tu sais ?

Retrouvant son caractère joviale, Nico s'autorisa un soupir soulagé accompagné d'un pouffement de rire enfantin.

Mu d'un élan de tendresse adorable soudain, la sirène se jeta sur le pirate et le serra dans ses bras. Surpris, littéralement stupéfait, Nico ne réagit pas pendant quelques secondes, les yeux légèrement écarquillés. Puis, lorsque ses sens revinrent à lui, il grogna et plaqua ses mains sur le torse de Percy pour le repousser, grommelant son manque d'affection pour le contact physique.

Remarquant la mine renfrognée de la sirène, Nico se souvint du stylo qu'il avait supposément volé.

_ Qu'est ce qu'il fait que cette plume d'encre soit si importante pour toi ?

Aussi glacial qu'un lac gelé, la voix du plus vieux résonnait dans la grotte.

_ Pas aujourd'hui Nico.

Ledit Nico, fronça les sourcils, pestant de se faire ainsi envoyer balader. Il s'apprêtait a s'exclamer quand la sirène l'interrompit d'un grognement bestial. Les crocs de sortie et les lèvres relevés, Persée se redressa de sa hauteur, imitant les prédateurs, plus grand et plus agressif.

_ Pose-la encore ta question et tu retournes à ton putain de bateau sans plus tarder.

Le jeune italien se tût, rabattant sa tête entre ses épaules. Ce n'était pas le bon jour et le bon moment pour remonter des mauvais souvenirs. Lui-même serait furieux et prêt à sauter à la gorge de n'importe qui si on osait lui parler de sa famille. Il comprit et s'écarta d'un bon mètre, sortant une petite dague et jouant avec le temps que la créature marine et totalement mortel à ses côtés soit plus calme.

Plongé dans ses pensées, le gardien de la Fontaine faisait une fixette sur l'eau qui l'entourait, se figeant telle une statue.

Il s'écoula une bonne heure sans que ni l'un ni l'autre ne bouge, se satisfaisant de l'autre et de son espace. N'apportant rien à part le silence, Nico se leva et enlaça la sirène figée.

_ Je dois remonter, d'autres navires approchent.

Il lui embrassa le haut des cheveux et s'en alla sans un regard en arrière.

***

Les boulets de canon fusaient, déchiquetant les coques de bateaux, des mâts, crachant la poudre et le feu.

Encore une journée bien remplie.

Courbaturé, le capitaine de la Santa Maria partit se reposer dans ces quartiers, le remords le tuant plus que ces muscles fatigués. Deux jours étaient passés sans qu'il descende de son navire.

_ Capitaine ? Nico ? Hey...

Le Di Angelo se retourna sur sa banquette, triturant sa bague sur son pouce avec nervosité.

_ Que fais-tu là ? Repose-toi Jason, tu as bien combattu.

Son meilleur ami se tenait dans l'embrasure de la porte, agitant son pied qui tapotait contre le sol de bois.

_ Il faut qu'on parle.

Nico se redressa, grimaçant en entendant son pauvre dos surmené craqué dans un bruit absurde.

_ De ?

Le blond entra, prenant ses aises et s'appuyant sur le bureau de son ami.

_ Plus on passe de temps ici, plus nos ennemis se multiplient.

_ Et ? Où veux-tu en venir ?

Fronçant les sourcils, l'italien se leva, attrapant son épée qu'il accrocha à sa ceinture. La sieste était pour plus tard. Jason soupira, se frictionnant l'arrête du nez.

_ Nous devons partir. Revenir dans un mois ou deux. La Fontaine est indestructible. Pas nous. Pas ton bateau et ton équipage. Pas ta famille. Il nous faut battre en retraite, nous avons assez perdu d'hommes. Soit nous récupérons la fontaine au plus vite, soit nous revenons dans quelques mois. C'est notre seule option.

Grinçant des dents, Nico s'y refusa.

_ Nous resterons là tant que nous n'avons pas cette eau.

Jason s'impatienta, irrité par la facette têtue et entêtée de celui qu'il considérait comme son petit frère.

_ Alors tu va tous nous tuer Nico. Ton obsession pour cette sirène et cette fontaine va nous mener à l'abattoir ! C'est ça que tu veux ? Reyna a failli mourir aujourd'hui, on est tous fatigués, blessés, tout ça pour toi. Nous suivons un capitaine pirate, un homme qui pille, tue, et ne possède que victoire à son palmarès. Pas un petit garçon qui ne suit que ses intérêts avec bientôt que la solitude. On va tous y rester ! Nous devons partir nous ressourcer. Nous reviendrons, pour ce que nous cherchons depuis des années. Je te le promets.

La tension émanait entre eux, frère d'armes, meilleurs amis, camarades, ils étaient une famille avant tout, et voilà qu'ils se disputaient, se fragilisaient pour quoi ? Une Fontaine et d'autres compères pirates. Le Di Angelo ne pouvait qu'écouter, il reconnaissait les faits, mais malgré ça, il ne voulait pas abandonner. Pas maintenant.

Sous les yeux de son second, il prit un sac, y mettant un minimum de survie, à manger, à boire, et des armes. Pris de remords d'avoir ainsi crié sur son considéré petit frère, Jason tenta une approche curieuse.

_ Nico. Tu fais quoi ? Mon frère ? Pourquoi un sac ? ... allez ma crevette tu fabriques quoi ?

Ne réagissant même pas au surnom de son enfance, il buta dans l'épaule de son équipier et s'en alla.

_ Un jour et une nuit. Si je ne reviens pas, partez sans moi et revenez comme prévu.

***

Percy se languissait de son pirate, regrettant ses actes. Plein de regrets, il nageait en rond autour de la Fontaine depuis le départ de son italien. Il en avait passé des jours, des semaines, des mois, des années à veiller sur la Fontaine, à nager en boucle sans devenir fou. Et pourtant en deux jours, il avait frôlé la démence. La culpabilité pesait sur son coeur, le faisant parfois couler au fond de ce qui semblait être un petit cours d'eau.

Il s'arrêtait seulement lorsque sa respiration se faisait sifflante. Avachi sur le ventre, il se frottait les yeux, les larmes y coulaient sans interruption. S'il avait été d'humeur joueuse, il aurait pu penser qu'il pourrait noyer la grotte de ses larmes.

_ Plus besoin de pleurer, ton sauveur est là avec des myrtilles.

Il releva la tête, abasourdi. Son marin avançait vers lui, le même sourire timide lors de leur rencontre. À l'ouïe, lorsque le mot myrtilles lui parvint, il s'appuya sur des bras, sortant sa queue de l'eau noir, rampant avec excitation vers son invité.

_ Du bleu ? Le bleu comestible ! Tu as ramené le bleu ! Yeees !

Nico s'approcha jusqu'à s'asseoir devant la sirène échoué.

_ Bien sûr, des myrtilles pour me faire pardonner.

Le rose lui monta aux joues, fixant le panier puis l'initiateur de tout ça. Ses lèvres frémirent d'envie et de gratitude au même moment.

_ Tu n'étais pas obli- Attends je rêve où tu m'achètes avec de la nourriture ?

_ Arrête de voir le mal partout mio bello.

_ Pardon ? Nico, c'est toi qui dis ça ? Vraiment ?

Les deux complices engagèrent un fou rire communicatif, rigolant jusqu'à s'essouffler et ne plus pouvoir prendre d'air.

Si l'on pouvait mettre de côté la guerre marine, les sacrifices et l'épée de Damoclès qui voletait joyeusement sur la tête de Nico, cette journée aurait été considérée comme normale. Une véritable flèche de temps qui avait filé beaucoup plus vite que prévu, sans que le pirate ou la sirène n'aient eu le temps de s'en saisir pour la ralentir. Entre rires, légères disputes et quelques taquineries, on aurait littéralement eu l'impression que les deux se connaissaient vraiment depuis belle lurette et qu'il s'agissait là pour eux d'un goûter entre potes.

Enfin...potes était un euphémisme brûlant et lancinant car il aurait fallu pour cela que les coeurs des deux amis ne battent pas à un rythme aussi effréné à chaque fois que le silence revenait bâtir son empire.

Rigolant toujours de la blague sur la carpe et la baleine de Percy, Nico en profita pour jeter des coups d'oeil à sa vague, faisant des va et vient entre le bijou qu'il possédait et le plus beau des trésors qui riait sous ces yeux.

Il prit la main humide de Percy, qui s'arrêta de rire, intrigué. Le jeune homme retourna la douce main, frôlant la paume en de douce caresses aériennes. Il y déposa une bague aussi noir que l'était ces yeux, un crâne humain dessus, fait d'argent. Deux pierres obsidiennes faisait office d'oeil au crâne, le faisait briller somptueusement.

Penchant sa tête sur le côté, la créature marine l'observait attentivement, perdu.

_ Pourquoi ?

Nico lui souria, rougissant doucement.

_ C'est tout ce que j'ai de plus précieux, il appartenait à celle que j'aimais le plus, mais maintenant mon bateau porte son nom, et... toi.. tu es.. tu... Enfin tu es important.

Il bégayait perdant ces mots en croisant un regard océan contemplatif sur sa bague. Il avait réussi à attirer son attention, sa confiance.

Percy releva sa tête, lui embrassant rapidement le nez avant de reculer et de plonger son corps dans l'eau. L'ayant déjà vu faire ça, Nico patienta, nerveux, il ne savait pas quoi faire.

La sirène revint posant ses coudes sur les genoux en tailleur du pirate. Il lui confia à son tour l'objet de leur précédente rupture, la gêne l'engloutissait.

Confus, Nico observait la plume puis la tête attentionnée de sa sirène. Il ne comprenait plus rien, le stylo était donc important ou ne l'était pas ? Etait-il precieux ou pas du tout ? Il le lui donnait ou lui envoyait un message subtile ? Que devait-il en faire ? Que se passait-il ? Allaient-ils encore se disputer ?

Croiser le regard angoissé de son capitaine italien, Persée lui sourit chaleureusement, le connaissant par coeur lui et ses doutes qui n'en valaient pas la peine.

_ Tu m'offres quelque chose auquel tu tiens le plus. Alors je te donne la chose la plus précieuse à mes yeux. Tu as tout ce que je possède, tous mes souvenirs, mon passé entre tes mains.

Flatté, il posa délicatement la plume d'or dans la poche intérieur de sa veste sous le regard vif de celui qui le lui avait donné. Par mimétisme, Percy rangea à son tour la bague, autour de son annulaire avec joie. Ne pouvant se retenir à cette nouvelle tension, une traction les menait l'un à l'autre plus proche, c'était presque instinctif.

Il déposa sa main sur la joue de la sirène délicatement, ses doigts sursautaient au toucher si doux de la joue comme si il s'y brûlait. Désireux, il se figea avant de penser commettre une erreur. De grands yeux verts d'eau l'observaient innocemment, le vert et le bleu de l'iris paraissaient se battre entre eux, rendant le semblant innocent, en un regard plus fougueux et imprévisible. Le gardien de la Fontaine, devança le pirate qui n'osait pas passer le pas. Avec courage et rapidité, leur lèvres se rencontraient avec douceur, se collant l'une à l'autre dans un baiser chaste et non des moindres témoignant un amour dévoilé.

Leur visage à quelques centimètres, ils restèrent ainsi, se fixant dans les yeux sans une gêne. Juste contemplatif de l'autre. Dans un chuchotement, le Di Angelo s'exclama

_Je pensais que c'était la Fontaine la chose la plus précieuse aux yeux de tous. Y compris à toi. Et me voilà à quelques mètres d'elle, et j'en ai aucune envie de la posséder. Bien joué mio bello.

Un petit rire coupé s'adressa à sa faveur, un léger souffle contre sa peau s'y accompagnant.

_ Même si tu tentais quoi que ce soit, la Fontaine se protègerait seule.

Le sourire amusé avec son exclamation fit froncer les sourcils du capitaine.

_ Tu n'es pas son gardien ?

Percy se releva, mettant de l'espace entre eux, avant de s'avachir dos contre torse avec son beau visiteur. Il ria d'un rire amer, entrelaçant ses doigts humides avec des jumelles plus sèches et rugueuse.

_ Je ne suis pas son gardien. Mais un condamné.

***

_ Partons aujourd'hui, il fait beau qu'il disait !

Une tempête faisait rage, en plein milieu de l'océan un bateau tanguait entre des vagues immenses qui le submergeait de quelques mètres de haut. L'équipage s'agitait de toute part, les soldats participant à la quête déposaient leurs armes et s'emparaient des cordages pour aider les marins. Un jeune homme se tenait à la barre riant sous la pluie démente comme s'il était dans son meilleur élément. Ses cheveux bruns collaient à son front tandis que les gouttes de pluies se fracassaient contre sa chemise épurée.

Amusé, il vira de bord, évitant le plus gros dommage que pouvait faire la vague qu'il venait d'affronter : casser la coque.

_ Il me tue moi et ma patience.

La seule femme à bord, dont l'équipage ruminait la malchance, s'accrochait à la rambarde qui menait à la barre. Elle soufflait constamment, prête à hurler à chaque secousse, mais sa fierté l'en empêchait.

_ CAPITAINE, ROCHER À TRIBORD.

Le brun pivota la tête, fronçant les sourcils tel un enfant auquel on a retiré le jouet préféré. Il évita de peu les rochers, hurlant aux marins de plier les voiles.

_ Cervelles d'algues à cette allure on va y passer !

La jeune femme s'avança jusqu'à toucher l'épaule de son ami, le regardant sévèrement. Il lui rendit un sourire rayonnant à travers une tempête cataclysmique.

_ Détends-toi Puit de Sagesse, une île est pas loin, je suis sûr je le sens dans mes tripes !

Sans préambules, la blonde le frappa derrière la nuque, une petite tape qui fit retourner ladite cervelles d'algues.

_ Donc si je résume, nos vies sont liés À TES TRIPES ? ESPÈCE D'IDIOT !

Si il était possible de plus sourire qu'à l'instant, il le rendait pas impossible. Il rit sous la pluie battante, comme si rien n'était. Le tonnerre grondait, pour s'entendre il fallait hurler, crier à plein poumons, voilà pourquoi un soldat courut hurlant et en plein désespoir.

_ MON PRINCE, CHARYBDE !

La jeune femme perdit son sourire naissant, se précipitant aux bords du bateau. Un tourbillon déchaîné était devant eux, entraînant tout sur son passage. Ils allaient passer l'arme à gauche. Sous ces yeux, la mer s'agitait, formant un cercle tournoyant sans cesse avec fracas. Elle sortit un petit carnet et sa plume d'or, horrifiée, elle jetait des regards à ces notes puis à la tempête. L'eau s'infiltrait sur les pages coulant l'encre par la même occasion. Inquiète, elle se retourna vers son ami d'enfance.

Le prince lui lança un regard réconfortant, lui souriant chaleureusement.

_ Pas de panique mes camarades ! Ce n'est ça qui va nous tuer ! DÉPLOYEZ LES VOILES ! CETTE TEMPÊTE ON VA LA VAINCRE !

L'équipage cria avec lui, s'encourageant entre eux. Angoissée, la garde du prince s'approcha de lui et de la barre non sans tanguer avec le bateau.

_ C'est de la folie Pe-

Il ne la laissa pas finir, l'enlaçant rapidement avec douceur, contrastant avec la brutalité qui faisait rage autour d'eux.

_ Respire Annabeth. Nous faisons ça pour notre reine, ma mère. Aie confiance en moi, ce n'est ni des tourbillons, ni des tempêtes, ni l'océan lui-même qui va m'arrêter. Au contraire, avec un tel courant nous y serons bien vite.

Confiant, il reposa ses mains sur la barre la pivotant vers la droite dans le sens du tourbillon. Paniqué, l'équipage observait le cataclysme marin qui leur faisait face, ils ne purent se rassurer qu'en regardant leur prince et capitaine, souriant et rayonnant de confiance, comme si ce n'était qu'une balade touristique et que tout allait pour le mieux.

_ ACCROCHEZ VOUS CAMARADES ! SINON IL Y AURA DES MATELOTS À L'EAU !

Saisissant les paroles de leur guide, ils s'approchèrent tous à quelque chose, une corde, un mat, aux grilles du sous sol ou bien au bois entourant le navire.

Prenant le courant, le bateau s'engouffra au bord du tourbillon, tanguant dangereusement vers le centre à l'horizontale. Quelques marins mal retenus tombèrent dans le précipice, hurlant leur misère, faisant remonter des sueurs froides aux autres.

La lèvre inférieure mordillée, le prince braquait la barre, forçant de tous ses muscles la descente de son bateau royal. De fines mains s'enroulèrent autour de sa taille. Une fraction de seconde, il se retourna à moitié, observant son puit de sagesse s'accrocher désespérément à son dos. La jeune femme se collait contre son dos, noyant sa peur en plongeant sa tête dans l'omoplate de celui qu'elle aimait.

Il se concentrait sur sa navigation, peu impressionné qu'une telle catastrophe se présente à lui. Il était persuadé, même convaincu, que jamais l'océan ne lui ferait de mal.

C'est en redressant la barre que la navire porté dans le tourbillon voguait sur son bord, traçant tout droit et s'éloignant de l'obstacle qu'avait été "Charybde" que nommait ses hommes. La pluie se fracassait toujours sur le pont, la tempête ne s'arrêtait pas et était loin de prendre fin.

Les mains qui parcouraient son corps s'en allèrent, laissant place un soupir de soulagement à travers le tonnerre et les cris de joie de l'équipage.

_ Mes dieux Percy, j'ai cru qu'on allait vraiment y passer cette fois !

Il allait éclater de rire et l'enlacer sur le champ quand son sourire se fana, un poids tomba dans son estomac alors qu'il gardait les yeux rivés en face de lui.

_ On ne va pas la sauver. On y passera.

La confiance s'évanouissait dans l'air, ne laissant que l'inquiétude et le désespoir. Elle lui prit la main, et regarda à son tour. Ces yeux gris s'écarquillaient d'effroi. Tout ça pour rien, aucune chance ne leur avait été accordé. D'une voix rauque et tremblante, Percy se tourna vers elle, avec tout l'amour dans ces yeux semblant à une mer calme.

_ Passer Charybde, il ne reste que Scylla.

Des rochers ressemblant à des piques se dressaient devant eux, assez éloigné pour laisser un bateau en temps normal. Sauf quand le courant les menait à s'épingler, quand le vent soufflait à en déchirer les voiles. Contre l'océan, il pouvait se battre. Contre le ciel, il n'y pouvait rien. Ce n'était plus qu'une simple tempête mais un ouragan.

Il prit les épaules d'Annabeth, la ramenant contre son torse. Tendrement et sûrement, il l'enlaça, posant sa tête contre la chevelure blonde, formant presque un bouclier autour du corps de la jeune femme. Ils n'entendaient que leurs respirations l'un à l'autre, n'écoutant que le souffle de vie et non les déchirures des voiles, le bois se brisant contre les rochers, la coque se perçant et les hommes quittant le navire en désespoir de cause.

_ Je t'aime.

Les larmes aux yeux, elle sanglotait contre lui. Il lui susurra des mots doux, s'accrochant de pieds fermes pour rester stabiliser, mettant toutes sa force pour rester dans les bras l'un de l'autre.

Un absence de conscience, un vide sombre, le néant de leur réactivité, juste bercer par un effrayant silence.

***

Fatigué, il soupira, relâchant un peu son poids contre l'autre torse dans son dos. Une main vint à ses cheveux, les frôlant puis des doigts s'infiltraient lui caressant la tête.

_ Je ne comprends pas, mais j'espère avoir des explications à l'avenir. Tu devrais dormir maintenant.

Persée bailla, n'ayant même pas la force de soulever sa nageoire, il inclina sa tête, souriant à Nico et à ce petit massage qu'il avait gagné.

_ Et si tu partais ?

Un baiser se déposa sur ses lèvres, puis sur son nez, sa joue et son front. La réponse lui fit susurrer au creux de l'oreille l'apaisant plus qu'il ne l'était à côté de son pirate.

_ Je serais là à ton réveil. Toujours.

Fruit du passé, du présent, futur à bras ouverts, il s'endormit, retournant aux terribles songes qu'il y attendait. Néanmoins accompagné cette fois-ci.

***

_ ... ce ! ...... mai.... !

Des sons, un bruit aux côtés de son oreille, des paroles imperceptibles qui ensemble, ne formait aucun sens pour une personne lucide.

Une pression inconnue s'appliqua sur son épaule le faisant grimacer. Les effluves du réveil continuaient toujours de le tirer vers un sommeil léger, une somnolence lourde.

_ ... vous ! Prince !

Il se fit légèrement pousser, un vide contre sa poitrine le réveilla brusquement. Sifflant en se redressant, des points noirs s'agitaient à sa vue, le monde tournait, sa vue ne s'habituait pas encore au soleil se levant ou se couchant. Une main ferme sur son torse le rabattit contre le sable, il laissa un gémissement de douleur traverser sa bouche.

_ Chute de tension abruti.

Et voilà qu'on l'insultait en plus ! Quel merveilleux réveil. Il essaya de rassembler ces souvenirs, le déroulement de ce qui l'amenait ici. Il était en mer. Avec des soldats, son puits de sagesse et... un ami ? Où était son navire ? Où était-il ? Où était Annabeth ? Que s'était-il passé ?

Perdu, il n'avait qu'une envie, retourner au palais, retrouvé son âme d'enfant et se blottir contre sa mère. Les larmes aux yeux, sa vue s'améliorait de seconde en seconde, les nuages étaient d'un rose étrange tirant sur le rouge, le violet, était-ce censé être normal ?

Il devait arrêter de se déconcentrer sur ce qui l'entourait, il devait retrouver son bateau, ses hommes, sa fiancée. Il se rassit, se figeant face à ce qu'il voyait. Un bout de coque se trouvait sur une pique de roche, des voiles sur une autre, des épaves s'éparpillaient tout autour de lui, la mer déposant des cadavres de son bateau sur le sable.

_ Hé... Persée ?

Sa quête les avaient menés à la mort, plus de bateau, de barque, coincé ici, à dépérir. C'était ça ? Sa fin ? Il ne pouvait pas y croire. Il devait ramener de l'eau de la Fontaine à sa mère, il devait la soigner, retourner à ses côtés. Son corps était courbaturé, douloureux à certains points, dont sa pauvre épaule qui se faisait marteler par une paume.

Il se retourna avec une pointe d'espoir, il ne vit que des cheveux d'un rouge flamboyant, le reste il ne le vit. Une gifle aussi forte que la poigne d'un forgeron s'abattit sur sa joue. Furieux, il se releva, à bout de nerfs.

_ Mais t'es une grande malade ?!

_ ÇA FAIT DIX MINUTES QUE TU T'ES FIGÉ IDIOT !

Perplexe, il fixa la rousse à ses côtés. Devenait-il fou ? Avait-il été pris de démence en restant ici dans ce qu'il lui paraissait des minutes ? Pourquoi était-elle là ?Aussi brisée qu'il l'était ?

_ Rach-

Une seconde gifle atteignit son autre joue à part égale. Il sursauta, lui décochant un regard meurtrier.

_ J'avais compris la première fois ! Qu'est ce qu-

_ On a pas le temps Percy, je me suis faufilée avant votre départ dans les cales, on doit chercher des survivants !

Surpris, il regardait autour de lui. Il ne l'avait pas remarqué jusqu'à maintenant, mais parmi les épaves de coque, de tonneaux, se trouvaient des corps. Inanimés, figés dès l'instant de la chute fatale du navire. Désolé, il s'essuya rageusement quelques larmes. Il prit le poignet de la conseillère de sa mère et avançait presque en courant le long de la plage.

_ ANNABETH !

Rachel criait des noms à ces côtés, appelant à l'aide. Ils retournaient les plus gros morceaux du navire, peut être cachait-il des vivres ou des survivants. À force de recherche, ils ne trouvaient rien à part la déception. Rien ne semblait avoir survécu, à part eux. Une chance ? Un miracle ? Rachel avait des égratignures le long de son bras gauche, son genou semblait être tordu de manière alarmante, la faisant boiter. Mais elle ne disait rien, marchant, déterminée. Lui n'avait rien, jusqu'au bout la mer paraissait le protéger, même dans un naufrage. Il soupira à une énième épave retournée et vide.

_ Je l'ai laché.

Rachel lui prit la main, soupirant.

_ Tu ne peux pas te blâmer, personne n'est indestructible aux catastrophes naturelles.

Mais une certaine culpabilité le rongeait au fond de lui. Comme une promesse et une assurance brisées par le retournement de situation. Il avait juré sur ses tripes qu'il conduirait son équipage à bon port....Et pourtant. D'autant plus que ses tripes à lui avaient survécu.

_ Petit conseil Persée, tu dois penser- Annabeth ?

_ Sérieusement Red, je t'ai connue plus réconfortante.

_ Non ! Annabeth ! LÀ ESPÈCE DE CRÉTIN !

Elle courut vers un point presque à cloche-pied, et il la suivit, désemparé. C'est en apercevant des cheveux blonds qu'il se précipita, lâchant la main de la rousse pour venir s'accroupir près de son puit de sagesse.

Son visage était stoïque, comme toujours. Ses cheveux étaient éparpillés, totalement en désordre. Ces lèvres d'habitude si rose, était presque bleu. Tremblant, il approcha sa main du visage de son aimée, de peur de la casser, il lui effleura la joue tendrement. Elle semblait dormir paisiblement.

_ Elle est- ?

Percy ne savait pas, en abaissant son regard, l'effroi se peignit sur son visage. Un morceau de bois, appartenant sûrement à son navire, la transperçait visiblement de chaque côté au niveau d'un rein.

_ ... 'beth.

Son propre navire, sa passion, sa vie sur mer, avait... tué ? Broyé ? Son espoir d'aimer. Il lui avait pris ce qu'il estimait de plus cher dans sa vie, et ça, il n'arrivait toujours pas à le reconnaître. La personne à ses côtés ne pouvait tout bonnement pas être passé de l'autre côté, si tôt et dans une telle souffrance alors que lui, résidait là, sans aucune blessure.

Un grognement souffrant parvint à ces oreilles. Reniflant, il prit d'une main la tête de la jeune femme, lui embrassant le front. Un sifflement le fit sursauter.

_... ma- mal.

Il se figea, deux billes d'un gris tempétueux le fixait, embués de larmes, voilé par la douleur. Rachel s'avança, déchirant ce qu'il lui restait de sa veste pour l'appuyer légèrement autour du bois ensanglanté. Persée ne réagissait plus, court-circuitant sur le désespoir auquel il avait goûté en quelques secondes.

_ Tu-'débarrassera- moi... comme- ça Per-cy !

Il rit, les larmes dévalant sur son visage. Il embrassa Annabeth dans ses bras, la soulevant sous les genoux comme une digne princesse.

_ Je sais Puit de Sagesse, tu es coriace.

Avec la force qu'il lui restait, il la tira confortablement contre lui, évitant le minimum de dommage ou de gémissement.

_ On va te tirer de là Annabeth. Tu m'entends ?

Elle hocha simplement la tête, sanglotant tant la douleur la secouait. La conseillère rousse de la reine s'éloigna revenant au pas de course.

_ J'ai tes notes !

Elle pointa le carnet et la plume, souriante. Un éclair d'idée le traversa, rien de bon s'envisageait, mais il n'était pas là pour tirer aux choux !

_ Rachel, regarde dans le carnet, il y a l'emplacement de la Fontaine. Guide-nous y au plus vite !

Ladite Rachel acquiesça, feuilletant les pages avec grand intérêt. Elle ne se laissa aucunement déconcentrer entre les bruits douloureux de la future reine et les soufflements agacés mais aussi chagrinés de son ami d'enfance et prince actuel.

Pointant vers la forêt, elle marchait en cliquetant, motivée comme jamais elle n'était. Ils passaient entre branches, orties, ronces et autres éléments désagréables et naturels, le chemin était en montée, croisant arbre et animaux à chaque pas.

Lorsqu'ils eurent enfin dépassé la lisière finale d'une forêt encombrante à traverser, Rachel sembla s'agiter de plus en plus. Entre les notes du carnet et ce qu'elle voyait autour d'elle, une chose enfin promettait un quelconque réconfort : Ils étaient à l'orée d'une grotte sombre, dont la roche semblait être du basalte. Etait-ce enfin la récompense du hasard ou le délivrement final, ils ne savaient pas. Mais ils étaient arrivés ! Plus qu'à trouver la fontaine, songea Rachel, un soulagement parcourait ses membres trop longtemps concentrés.

A présent juste en face de l'entrée, ils aperçurent une étendue d'eau sombre qui, avec un regard circulaire, se trouvait partout. Ils songèrent à une grotte sous-marine de peu. Lorsque la rousse s'inclina légèrement pour éviter une roche accrochée au plafond de la grotte, une autre pierre qu'elle faillit maudire le restant de ses jours agrippa la pointe de ses pieds, la bousculant violemment vers l'avant. Elle se rattrapa de justesse avant de se cogner fatalement contre une grande paroi noire de basalte.

_ Persée, Annabeth, faites attention ça...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un hoquetement de surprise traversa la gorge de Persée soutenant Annabeth de son épaule droite. Les deux amoureux, pris d'un élan et d'une maladresse légèrement, perdant l'équilibre aussi, dévalèrent la petit pente entre l'entrée de la grotte et ses premiers pas.

_ Arrêtez-v....

La rousse se prit les deux fiancés de plein fouet et, n'ayant pas la corpulence nécessaire pour les soutenir et se soutenir soi-même, tomba en arrière, se fracassant la tête la première contre la paroi.

Ou du moins, pensait-elle qu'elle allait se fracasser le crâne. Car soudainement, un changement de gravité lui tirailla le ventre et l'obscurité lui camouffla son entourage. Un froid certain circula sur tout son corps, comme si elle venait de prendre une douche froide. Et sa respiration s'arrêta quelques instants.

Car elle était dans l'eau noire du lac. Quelques pensées s'agitèrent complètement paniquées avant que sa conscience ne les ramène à l'ordre. Elle réfléchit. La paroi n'était pas solide pour une raison ou une autre. Il s'agissait d'un mirage. Un mirage qui l'avait envoyé quelque part dans la grotte. Elle et les deux amoureux qui l'avaient bousculée.

A bout de souffle, et surtout en apnée depuis bientôt quarante secondes, Rachel expulsa quelques bulles de sa bouche et s'activa, réutilisant les bases de la nage pour se tirer de cette noyade improvisée. Il faisait trop sombre pour distinguer quoi que ce fut dans ces eaux-là, aussi, espéra-t-elle du fond du coeur que la nature forte et persévérante de Persée lui permettrait de sortir Annabeth de cette eau.

_ Haaaaaa, inspira-t-elle bruyamment lorsqu'elle arriva enfin à la surface.

Elle toussa et à l'aide de son bras valide frotta ses yeux tandis que ses pieds s'agitaient pour la garder à la surface. Lorsque sa respiration se calma légèrement, Rachel jeta un regard circulaire autour d'elle. Quelle ne fut sa surprise lorsqu'elle aperçut Persée en train de hisser Annabeth sur un petit ilôt, seul surface de terre au-dessus de l'eau, couverte d'herbe noire. Elle nagea à leur direction.

Un hurlement déchirant figea deux jeunes gens, du sang se répandait en masse sur l'herbe et l'eau noir, contre toute attente, le rouge teinta l'eau d'un bordeau monstrueux.

Percy s'agitait, alors que la jeune femme se blottissait contre lui, gémissante et haletante, sa chemise autrefois blanche, devint rouge. Ne sachant pas quoi faire, il la berça tendrement, lui chuchotant son amour.

_ Un-e vie- ! Pour... une vie !

Il l'écoutait avec attention. Mais même en entendant ses paroles, il n'y comprenait rien. Ses pleurs se mêlèrent avec les sanglots de la blessée.

_ Rachel-... la fontaine ! Comment elle marche ? Vite je t'en supplie.

Il fixait la rousse, la suppliant avec sa voix, ses yeux et sa posture. Tout le faisait mendier l'aide de sa vieille amie. Rachel se mordilla les lèvres s'approchant de la fontaine sous les yeux mendiants de son prince.

_ Percy, une vie pour une vie. La Fontaine peut donner l'immortalité, peut redonner vie. En échange d'une vie, d'une âme. Si on ramène Annabeth, dans les notes, l'un de nous doit lui donner son espérance de vie, lui consacrer son âme.

Vivre pour mourir. Ça a toujours été comme ça. On naît pour mourir. La Fontaine faisait la même chose. Donner la vie pour en récolter la mort. Rien n'était magique, il n'y avait que le sacrifice qui importait.

_ Comment ?

La conseillère sursauta, regardant son prince, ahurie.

_ Percy tu es prince tu ne peux p-

_ Je t'ai demandé comment ! Tu es ma conseillère merde ! Dis-moi comment on échange !

La jeune femme sortit de son sac une coupe, remplissant l'eau avec. Percy la regarda faire avec attention, jetant des coups d'oeil à son puit de sagesse donc chaque seconde était comptée, chaque seconde où son teint pâlissait à vue d'oeil.

La conseillère s'approcha glissant avec concentration son propre sang, rangeant le carnet de notes dans sa poche. Le jeune prince redressa sa bien aimée, lui arrachant un faible cri qui s'éteint par la fatigue. Elle posa la coupe près de la souffrante quand une main fine et humide l'arrêta.

_ Rachel tu-

_ Tu es prince Persée. Arrêtes tes enfantillages, je n'obéis qu'à un futur roi, laisse-moi faire.

L'eau de jouvence fut but. Avec patience, Percy attendait les résultats, coupant son souffle. Rien ne se passait, toutes ces attentes, cet espoir pour que rien n'arrive. Ses dents grincèrent entre elles, sa colère bouillonnait. Il leva la tête vers la rousse quand un crac se fit entendre. Brutal, comme un os retourné. Inquiet, ses yeux admiraient sa belle.

La blonde siffla, crachant un filet rougeâtre. Son genou retourné, des coupures s'ouvrirent sur son bras, la faisant hurler à la mort.

_ Per- pardonne-

Une mèche blonde se teinta de gris jusqu'à la pointe, ses yeux orageux ne démontraient plus aucune combativité. Sa respiration se ralentissait, alors que sa cage thoracique se soulevait, elle s'affaissa, sans se relever. Le morceau de bois tranchait encore son corps déchiqueté par la mort, giclant encore de sang.

Il cessa de trembler, horrifié en sentant la vie l'a quitter. Choqué, il pivota sa tête vers la jeune rousse, dont les cheveux rayonnaient de feu, son genou redressé, et sa peau aussi saine et sans boursouflure. Elle était presque à couper le souffle. Presque.

_ Tu-... tu lui a pris ? Tu lui a pris sa vie ?.... TU LUI A VOLÉ SON ESPOIR !

Confuse, la jeune femme leva les mains au ciel, respirant avec crainte.

_ Percy ce n'est pas-

_ TU AVAIS PROMIS !

Elle abattit ses mains devant elle, observant le brun resserré sa prise sur le cadavre de la seule et l'unique dans son coeur.

_ Percy-.. J'avais une chance sur deux pardonne-

_ Te pardonner ? Tu me l'a prise, tu me l'a volée, tu me l'avais promis ! Tu n'es qu'une traître !

La rousse fronça les sourcils, ricochant sur la fureur de son prince.

_ Je ne t'ai rien promis Persée, tu es l'unique responsable ! Tu as voulu aller en mer ! Je n'y suis pour rien, elle allait mourir de toute manière, parce que c'était tes choix ! Ne me blâme pas, je suis la conseillère de la reine et tu n'es qu'un petit prince pourri gâté. Tu ne m'a pas écouté ? Très bien, tu as scellé ton destin. Moi je survis, toi tu nous ralentis tous.

Dégoûté, il repoussa doucement le corps sur l'herbe verte. Il se releva, dans une colère noire, il s'avançait vers la rousse, menaçant et grondant.

_ Tu as hérité du pouvoir de la Fontaine Rachel. À cause de ta cupidité. Tu n'as donc pas de coeur ?

Elle se recula vers le bord du terrain sec, échangeant des regards angoissés entre l'eau et Percy.

_ Je n'en voulais pas au début, tu m'a donné l'envie de l'avoir, de découvrir. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Tu n'es qu'un poison ambulant, tes choix ont rendu malade la reine, tué ta fiancée, et maintenant tu comptes faire quoi ? Me tuer aussi ? Tu n'es qu'un monstre.

D'un revers de main il la gifla, la poussant par la même occasion à l'eau. Avec dédain, il la fixait d'en haut.

_ Je n'ai jamais été pour la violence Red. Tu nous a trahis, trahi ton prince, ta reine et le royaume entier. Mais devine quoi ? Je mettrais bien mes principes de côté pour te voir périr comme la meurtrière que tu es.

Elle brassait dans l'eau trouble, s'éloignant comme elle pouvait de la surface où se trouvait le prince. Trop occupés à vouloir s'entretuer, le corps meurtri se laissa porter par son poids, plongeant dans l'eau sans flotter. Le corps, les larmes, le sang, tout s'échouait dans les abysses. L'atmosphère se refroidissait, une odeur amer, tellement âcre fit souffler les deux adversaires, au point d'en vomir.

Rachel se prit les pieds dans une chose lisse mais brûlante, la saisissant vers le fond. Elle se débattait furieusement, hurlant à qui voulait l'entendre des appels à l'aide. Sa cheville brûlait de cinq marques, lui déchirant la chair pour la noyer.

Et Percy. Percy observait. Il s'était précipité au bord lorsqu'elle cria. Mais il en décida de ne rien faire. Il prit le temps de s'asseoir, basculant ces jambes dans l'eau. Son regard se portait sur la rousse qui aspirait l'eau, éclaboussant de ses bras les alentours. Elle hurlait, criait. Il tint le silence, lui souriant comme un rayon de soleil. Au moins puisse-t-elle avoir la chance de voir un magnifique sourire à sa mort, chose qu'Annabeth n'avait pas eu.

_ Percy ! Per-... Supplie ! S'IL TE-...

Sa tête plongeait remontant que quelques secondes pour reprendre un semblant de souffle. Il fronça les sourcils, penchant sa tête curieusement sur le côté.

_ Non. J'ai aussi supplié, mendié ton aide. Tu n'as rien fait. Je ne fais rien.

Dans un dernier cri, elle était comme aspirée au fond. Plus aucune bulle ne remontait aucune trace de son passage. Il se releva, allant vers la Fontaine.

Tout était fini. Et tout devait se finir. Son eau n'apportait que malheur, d'autres passeront, et des centaines périront. Qu'importe s'il retournait à son royaume, avec sa mère souffrante. Qu'importe ce qui lui arrivait sur cette île sans bateau ni vivre. Il devait ravager le problème à la racine. Couper la tête pour tuer le corps.

Il prit tout ce qu'il avait, une plume et la déposa dans sa poche. Il cognait avec son pied la Fontaine tentant de la renverser. Lorsqu'il crut entendre une fissure et son poids se décaler, il se fit projeter en arrière. Une chose le tira vers l'eau, le noyant à son tour.

Ça ne l'empêcha pas de sourire.

***

Une main caressant son visage le réveilla doucement. Un visage connu le faisait face, de grands yeux noirs l'observaient avec amour, des cheveux noirs attachés le firent sourire. Il embrassa par automatisme les douces lèvres de son pirate. Il l'avait attendu.

_ Tu semblais faire un cauchemar.

Il se redressa, sa nageoire était douloureuse, sans eau, elle se desséchait. Il prit appuie contre Nico se renversant à quelques mètres pour entrer dans l'eau. Un soupir de bien-être lui échappa.

_ Merci de m'avoir réveillé où j'allais finir en poisson séché prêt à déguster !

Il rit, agitant sa queue dans l'eau avec enthousiasme. Ça lui faisait un bien fou. Pas de se baigner à nouveau. Mais d'avoir un compagnon. Bon, il était pirate, et lui était royal et censé chasser ces mécréants, mais le temps s'était écoulé, et devenir une sirène avait ses avantages niveau responsabilité amoureuse.

_ Est-ce que ça va ?

_ Bien sûr !

Il lui sourit, renforçant l'inquiétude de son invité.

_ Ton cauchemar avait l'air... effroyable ? Est-ce parce que tu es "condamné" ?

Nico s'approcha de l'eau, avançant vers Percy avec appréhension. La sirène secoua la tête énergiquement assurant que non.

_ Juste quelques souvenirs. Et puis ça aide à ne pas perdre la boule pendant toutes ces années !

Nico acquiesça, haussant les épaules. Percy s'avança légèrement, assez pour appuyer ses coudes sur les genoux de son capitaine grincheux.

_ Qui est Annabeth ?

Il trembla, son coude glissa, cognant sa tête contre la cheville du Di Angelo qui grimaça. Il se frotta le menton énergétiquement, faisant la moue. Prenant peur d'avoir fait une gaffe, l'italien le releva, frottant doucement son menton en l'embrassant. Une idée folle le prit. Pirate un jour, pirate toujours. Il se lança à l'eau rejoignant sa sirène, faisant attention à bien s'accrocher au bord pour éviter la noyade.

_ Tu marmonnes quand tu dors. Et tu baves, mais ça encore c'est autre chose.

Persée lui fit un large sourire, rigolant avant de le frapper à l'épaule avec sa paume.

_ Espèce d'abruti ! L'eau est dangereuse, remonte.

Ce fut à Nico de sourire, il l'embrassa chastement. Il enroula ses bras autour de la taille de la sirène.

_ Tant que t'es avec moi, rien est dangereux ici.

Le rire cristallin de l'ancien prince lui faisait souffler bruyamment par le nez pour éviter de partir dans une crise de fou rire. Il posa sa tête brune contre l'épaule du censé méchant sans foi ni loi pirate.

_ Annabeth était ma future reine.

Il ferma les yeux paisiblement, retenant que de grands inspirations tremblantes. Doucement, Nico posa sa main sur la chevelure brune, la caressant tendrement pour le réconforter.

_ Elle était de la royauté ?

_ Non, je l'étais et je l'aimais.

Prendre un couteau en plein coeur et le retourner dans tous les sens aurait la même sensation que pesait sur le propre coeur du pirate. Il claqua ses dents entre elles, les serrants au maximum pour ne rien dire. Il se dévoilait enfin et il n'allait pas l'en empêcher avec sa jalousie maladive.

_ J'étais prince, à la recherche comme toi de la Fontaine. Mes choix ont tué ma fiancée, mon équipage, mes soldats et mon amie d'enfance. La Fontaine est maudite Nico, elle est dangereuse et je ferais tout pour que vous ne vous en approchiez pas.

Il soufflait enfin après des centaines d'années, se reposant contre un autre corps, vivant et aimant. Il aimait et aimerait toujours Annabeth. Elle avait été la première et l'unique. Tout avait eut une fin. Et désormais, avec chance, il avait Nico qui serait le dernier et le seul.

Le jeune capitaine écoutait sans broncher berçant dans ses bras la sirène, non sans garder une main sur le bord. Enlacer celui qu'on aimait c'était bien. Éviter de couler à deux, c'était mieux. Surtout quand l'un respire sous l'eau.

_ D'accord. Tu... tu es là depuis combien d'années ?

Percy lui embrassa la joue avec lenteur, ronronnant presque de l'attention qu'il lui donnait.

_ Des centaines.

Dramatiquement, le pirate italien soupira, resserrant sa prise sur la sirène.

_ Oh non ! Je suis donc amoureux d'un pédophile !

Percy rit, se bidonnant d'un tel jeu d'acteur.

_ Arrête tes bêtises t'es majeur !

_ Oui depuis un an.

_ Pardon ?

Choqué, la sirène s'éloigna du câlin, le fixant avec effroi.

_ Oh mes dieux tu as vingt deux ans ? Oh non non non, je sors avec un enfant !

_ T'abuses pas un peu ?

_ Pourquoi tu me l'a pas dit ? Je prends ça comme une traîtrise !

_ La vraie trahison serait pas de te cacher mon âge mais de fuir avec la Fontaine, estime-toi heureux que je sois majeur et fou amoureux de toi.

Ils sortaient de l'eau quelques minutes après, en tant qu'humain, les doigts fripés étaient de loin d'être agréable. L'un sur l'autre, ils s'étaient allongés sur l'herbe à quelques centimètres de la Fontaine sans pour autant lui lancer un regard, comme si elle ne valait rien. La tête sur le torse de son pirate, il soupirait, serein à travers tant d'années de solitudes et de craintes.

_ Même si tu prenais de l'eau de jouvence, que tu partais en m'abandonnant, je ne considérerais pas ça comme une trahison. Mais comme l'une des plus belles rencontres que j'ai pu avoir avant mon dessèchement.

Des baisers vinrent l'attaquer par surprise, papillonnant de ces yeux océans, des lèvres se posaient sur chaque parcelle de son visage.

_ Dessèchement ? Mais tu as besoin d'eau.

Frottant leur nez l'un contre l'autre, Nico n'attendait pas une réelle réponse, préférant se faire câliner et embrasser par une sirène attentionné.

_ Lors de mes années, la grotte possédait un large lac souterrain, avec le temps, l'eau s'évapore, regarde bien, tout autour il ne reste que peu d'eau pour y nager. La grotte s'assèche. Comme la Fontaine, elle coulait comme une cascade d'eau, désormais il ne reste qu'un filet d'une carafe. D'ici une trentaine d'années, la grotte sera sèche et la Fontaine se terminera d'elle-même, la légende ne restera que mythe.

_ Mais... et toi ?

Percy releva la tête, haussant les épaules.

_ Je prendrais fin avec elle.

Le jeune capitaine prit en coupe le visage de la sirène, l'embrassant avidement.

_ Pourquoi ne pas fuir cet endroit ?

L'ancien prince le fixait, intrigué.

_ Je ne peux pas, de mes souvenirs, il y a une forêt à traverser. Regarde moi Nico, j'ai une nageoire, je ne peux pas m'échapper ou fuir. Je suis inutile sur terre.

Le Di Angelo se releva en position assise, faisant grogner Percy qui était si bien installer à paresser sur son torse.

_ Alors je t'aiderais à fuir, mon navire n'est pas si loin, je mets une vingtaine de minutes à venir.

_ Mais-

_ Je n'ai qu'à te porter et adieu cette cage magique !

Percy se redressa sur ses avant bras, levant les yeux au ciel.

_ Nico je suis lourd. Je vais t'écraser et tu va mourir étouffer sous mes écailles. J'ai pas la taille d'un poisson rouge nommé Bubulle.

Au bout d'une bataille entre différents arguments, la nature pirate de Nico prit le dessus. Merveilleux négociateur et manipulateur parfait des conversations, il réussi finalement à convaincre Percy que s'il s'écroulait sous les écailles de la sirène, son fantôme ne lui en tiendrait pas rigueur et que ce ne serait pas considéré comme un meurtre. Un peu dubitatif, Percy ne sut quoi répondre, ce qui laissa le temps au marin d'eaux douces et salées de ramasser par lui-même toutes les affaires de la sirène et de se préparer à sortir.

Le sac noué autour de son cou, l'italien inspira profondément avant de tendre ses bras à la sirène. Percy lui jeta un regard toujours perplexe, par très convaincu, mais il obéit à ses ordres muets. On ne sut quel miracle avait permis une telle chose, ni si miracle il y avait vraiment eu, mais la sirène finit par se faire porter en princesse par un pirate qui visiblement ravalait sa fierté et peinait à marcher.

Tenant par tous les moyens de ne pas forcer sur les muscles de son sauveur, Persée se résigna à porter contre lui le sac dans lequel ils avaient tout rangé. Nico soufflait fort, presque épuisé alors qu'ils traversaient la forêt, les ronces lui égratignant les chevilles tandis qu'il faisait de son mieux pour garder la sirène hors de portée de ces parasites.

C'était la première depuis un siècle que Percy sortait de la grotte. Autour de lui, une végétation luxuriante se profilait. Le ciel était d'un bleu azur, parsemé de quelques nuages. Le vent soufflait doucement et taquinait un soleil de plomb. Les yeux de la sirène s'écarquillèrent d'émerveillement, surtout lorsque les deux garçons se retrouvèrent devant une biche qui, de ses yeux noirs et profonds, semblait les juger considérablement.

_ Dommage que j'ai perdu mon sabre et que j'ai pas deux pieds..., commenta Percy.

Nico lui lança un regard offusqué tandis que la sueur coulait le long de ses joues de nature pâles mais rougies par l'effort. Pour se justifier, Percy rajouta :


_ Je suis pas sorti depuis des années, et j'ai faim.

L'étendue de sable se dessinait enfin devant eux. La brise marine les frappa de plein fouet et cet élément aérien couplé à la vue de la mer scintillant sous les rayons du soleil dérobèrent sa conscience à Percy. Il s'agita dans les bras de Nico qui, épuisé et complètement fourbu, malgré sa volonté, finit par le lâcher sur le sable. Mais loin d'être déconcerté, Percy se mit à ramper entre les dunes, sentant son corps revivre à mesure qu'il s'approchait de l'étendue d'eau. Marchant à ses côtés, Nico pesta, néanmoins amusé :

_ J'aurai pu te déposer dans l'eau au lieu de te voir t'agiter comme une otarie dans un filet.

La sirène n'en démordait pas et atteint l'étendue bleue azur. Une nouvelle énergie prit possession de lui : L'eau salée brûlait ses remords et ses regrets et les dissimulait dans une partie de sa mémoire à laquelle l'euphorie du moment ne lui donnait pas accès.

Nico poussa sa barque, s'installant dedans. Agacé, il cherchait les rames qui visiblement avait prit la fuite comme il le faisait. Sans préambules, il sentit une secousse, puis une propulsion et il s'éloignait déjà rivage à toute vitesse. Face à lui, la corde était tendu, plongé dans l'océan, une tête brune remonta à la surface, lançant un regard supérieur à son beau pirate alors qu'il trainait sur son épaule la corde et battait de sa queue furieusement.

Des coups de canons coupaient leur défi du regard. Soudainement sur le qui-vive, Nico se releva sur la barque, prenant sa longue vue à la va-vite tandis que Percy chargeait à fond, au point que la barque semblait frôler l'eau à cause de la vitesse.

La Santa-Maria était bloqué contre les piques de rochers, deux autres bateaux pirates l'assaillait des deux côtés. Un navire aux voiles rouge et un autre navire plus petit mais moins massif.

Nico pointa de son index la Santa Maria et aussitôt il fut prêt du cordage. Il grimpa dessus et lança un dernier regard angoissé à Percy.

_ Je m'occupe du voilier rouge. Le bleu l'emporte toujours sur cette couleur rivale !

Sortant les crocs et les griffes, la sirène plongea, passant à travers la coque du voilier rouge comme si elle n'était que du tissu.

Le capitaine étant enfin sur son navire, le Di Angelo se joint à la bataille sortant son sabre luisant d'un éclair de ténèbre, sortant presque des enfers. Il chargea avec son équipage, tailladant, tuant, coupant encore et encore, le sang giclait sur son pont. Dû à l'adrénaline, les hurlements de ces intrus lui était jouissif. Ce n'est plus tard, en frôlant un boulet de canon, qu'il hurla sur ces hommes, furieux qu'on s'en prennent ainsi à son navire.

_ CHARGER LES CANONS VISÉS LA BARRE DU CAPITAINE AVEC UNE TÊTE DE CON !

Perplexe, Jason intercepta un coup de l'ennemi, fronçant les sourcils vers son capitaine.

_ Lequel ?

Furieux en sentant son bateau tanguer dangereusement, Nico répliqua avec hargne.

_ LE BLOND CE SALE FILS DE CHIEN !

A la mention de la teinture des cheveux de leur ennemi, Jason fit l'offusqué et partit commander les canons et leur cibles stratégiquement.

Le bateau au capitaine blonde coula et l'équipage de la Santa Maria hurlait de joie, criant à qui voulait l'entendre que les champs des châtiments accueilleraient ces malotrus qui s'attaquent à leur navire.

Pas encore convaincu de leur victoire, ils se retournèrent vers le navire aux voiles rouges que leur capitaine avait dit de ne pas se préoccuper. Avec étonnement c'était un véritable carnage, le navire coulait encore, des grognements féroces résonnaient dans la future épave, les hommes qui n'étaient pas mort déchiqueté ou noyé, était sur le pont à se précipiter dans l'océan en hurlant au monstre ou pour certains complètement fous prononçant des déclarations d'amour médiocre ou même des demandes en mariage. Perplexe, l'équipage du Di Angelo se figeaient devant un tel spectacle ridicule et inimaginable tandis que ce dernier souriait sombrement à la vue de ces adversaires broyés et massacrés un à un sans aucun espoir de s'échapper.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi ça ?

Nico pivota vers reyna, l'index en l'air prêt à la corriger.

_ Pas quoi. Mais qui !

Il siffla avec autant d'air qu'il avait, appellant il ne savait quoi.

_ Frère, tu es revenu... hm.. sans eau.... Et... t'a l'air d'avoir perdu... la raison ?

Le Di Angelo fit la grimace à son meilleur ami brassant de l'air avec sa main comme si il s'en fichait. Une voix répondit à sa place enjoué, particulièrement grave.

_ Mon capitaine est aussi fou que je le suis. Alors bel italien, je les ai bien noyé ?

Souriant le dit capitaine se retourna comme l'équipage en un seul vers la voix. Un brun aux yeux d'une mer déchainé et au corp de nageur était assis sur la rambarde de la Santa Maria, une nageoire bleutée reposait en dehors du pont contre la paroi du bateau tandis qu'il arborait un grand sourir d'un enfant qui attendait d'être féliciter.

Bouche bée, aucun n'osait bouger. Le capitaine ne semblait pas dérouter, à l'aise il félicita la sirène et lui tapa même dans la main amicalement. Face à ces marins il s'exclama de vive voix aussi sérieux et autoritaire qu'il le pouvait.

_ Je vous présente Percy, le gardien de la fontaine et actuellement mon compagnon et membre de l'équipage. Dépliez les voiles, nous partons de cette endroit maudit.

Perdue, Reyna s'avança vers son meilleur ami, réclamant des explications.

_ Et le trésor ?

Au son du mot trésor, Nico souffla, ennuyé avant de prendre la main de Percy et de sourire méchamment.

_ Mais nous l'avons déjà.

Répondant à son sourire narquois, Percy se hissa sur le bois du bateau, laissant sa queue sécher à l'air libre. Le navire s'éloignait doucement de l'île maudite qui n'apparaissait plus que comme un point à l'horizon. Percy soupira d'aise et fixa son appareillage de poisson. Quelle ne fut la surprise de ceux qui l'observaient (discrètement ou ouvertement) lorsqu'une fumée, semblable à de l'écume, s'empara du corps de la sirène et ne s'en alla qu'en emportant avec elle ses écailles. Percy...était redevenu bipède, ses deux jambes parfaitement distinguables dans un pantalon noir, déchiré au niveau des chevilles.

Ahuri, le fils de la Maria eut le rouge aux joues, bégayant sans vraiment comprendre ce qu'il voyait à l'instant.

Persée s'étira de tout son long, craquant ses vertèbres avant de s'agiter sur ses pieds. Moqueur, il aperçut le regard d'incompréhension de son bel italien. Il rit amusé de la situation avant de l'embrasser avec joie.

_ Je suis un condamné de la Fontaine de Jouvence, réduit à n'être qu'une créature marine. La Fontaine est loin, elle ne me damne plus à présent. Mais je ne cesse pas d'être un enfant de la mer.

Reyna craignant perdre les pédales abattit ses bras levés au ciel vers le sol avec un regard désabusé.

_ Mais- Je vais finir par croire que tu es un fils de Poséidon.

Ce auquel le jeune homme répondit avec un clin d'oeil et un index sur la bouche.

_ Qui sait, une reine sans roi, dont la beauté amène les dieux. Je suppose que ça reste un mystère.

Connaissant une partie de l'histoire, Nico rit discrètement, sans aucun remord de se moquer ainsi du non savoir des autres. Jason s'approcha, riant bien fort comme si tout n'était que joie et amusement. Il donna une tape amicale dans l'épaule du nouveau membre en souriant à sa prochaine bêtise de dites.

_ Au moins ça règle une partie de votre relation. Les jeux de cartes. J'en connais un qui adore jouer à l'ascenseur avec trente deux cartes.

Nico s'en alla en rougissant, bredouillant et pestant en italien et claquant ses pieds contre le sol en bois pour bien marquer qu'il était mécontente. Il claqua la porte de ces quartiers en criant "ne pas déranger". Dans l'incompréhension, Percy se retourna vers Jason en souriant grandement.

_ Bro' je ne comprends pas ton jeu "ascenseur" dû à mon époque qui diffère de la vôtre, mais j'adore ton insinuation.

Riant les deux se lancèrent dans un câlin improvisé de bro, promettant une belle amitié n'apportant que des ennuis à leur capitaine.



J'espère que cette histoire vous a plu, n'hesitez pas a commenter !

By Kura

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