Les deux malades
Source : ???, racontée par mon maître de philosophie
Dans une chambre d’hôpital aux murs blancs immaculés reposaient deux malades sur deux lits l’un à côté de l’autre.
Le premier des malades était fracturé et fixé dans une position d’où il ne voyait que le plafond et ne pouvait en bouger, tandis que le deuxième restait allongé dans son lit toute la journée et s’y retournait à sa guise, et, une heure par jour, il se levait et marchait dans la chambre.
Pendant cette heure où il lui était permis de bouger, il racontait à son camarade immobile :
« Oh, comme c’est beau !
- Que vois-tu ?, demandait le fracturé.
- Je vois quelques enfants jouer. Ils ont l’air heureux ! Entends-tu leurs rires ? »
« Et là, un couple qui se promène sous la rangée des arbres du parc, dit-il un autre jour. La brise soulève les feuilles vertes du chêne planté au centre. Le sens-tu, cet air printanier qui règne dans la cour de l'hôpital ? »
Un train lointain qui passait, quelques oiseaux qui gazouillaient, un malade sorti de l’hôpital, le cri perçant d’un aigle, des groupes d’enfants revenant de l’école…
Ce devint un rituel pour le fracturé d’écouter ce que lui contait son camarade de chambre. Peu à peu, il recouvrait sa santé.
Hélas, le camarade mourut. Triste nouvelle pour l’immobile, maintenant devenu seul.
« - j’ai une faveur à vous demander, dit ce dernier à l’infirmière venue le voir. Pourriez-vous rapprocher mon lit de la fenêtre, pour que je puisse voir ce que mon voisin malade avait l’habitude de me raconter ?
L’infirmière le défigura :
- De quoi vous parlez, monsieur ?, rétorqua-t-elle. Il n’y a aucune fenêtre dans cette chambre.
- Comment ça ? Il avait l’habitude de se lever une fois par jour et d’aller regarder par la fenêtre…
- L'homme avec lequel vous partagiez la chambre était aveugle, monsieur. »
Morale/Message : l'altruisme et l'idéalisme. Le pauvre homme aveugle savait que sa maladie était mortelle, et sentait qu’il allait mourir, et voulut garder en vie son colocataire en lui redonnant espoir et en lui racontant ces paysages imaginaires.
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