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Un amour de forme

«Plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres. » - Jean-Paul Sartre

Ça fait maintenant six mois que je me morfonds dans mon lit, dans cette chambre où je réfléchis, où je pense à lui. À cet homme, à mon ex, celui qui m'a trompée. Celui que j'ai surpris en train de coucher avec une de ses collègues de travail dans notre propre appartement, dans ce lit-même où je pleure toute les larmes de mon corps, dans ces mêmes draps, sur ce même matelas. C'est horrible, n'est ce pas ? Moi, c'est ce que j'ai pensé sur le moment mais le pire était à venir. Il m'a demandé de le rejoindre quelques heures plus tard à un café et m'a clairement expliqué qu'il ne m'aimait plus depuis longtemps, qu'il ne faisait que jouer un rôle. Mon cœur a explosé en miettes et je suis partie en furie, les larmes aux yeux.

Depuis, je ne fais que pleurer sur mon sort en vociférant des insultes sur lui et sa famille, tout en mangeant des chocolats industriels et des plats à réchauffer. La cuisine est devenue ma meilleure amie. J'ai commencé à la squatter tout les jours, même le jour de noël ou celui du nouvel an. Je n'ai pas l'énergie de voir du monde. De toute manière, mes parents habitent en Australie et moi en France, et je n'ai certainement pas la force de prendre l'avion. Ni l'argent.

Même si comme chaque année mes parents m'ont envoyé un billet d'avion pour que je vienne au Nouvel An, cette fois, je suis resté dans le même appartement, devant la même télé où j'ai tant ris avec lui.

Cela fait maintenant six mois que je ne sors plus de chez moi, à part pour acheter toutes sortes de plats bas de gamme. Je pense que je ne l'oublierai jamais, comme mon premier amour. On a vécu énormément de choses tout les deux.

Enfin, un jour, je suis déterminée à l'oublier, donc je décide de reprendre ma vie en main mais j'ai un problème... Je sais pas comment. Comment pourrais-je faire ? C'est la question qui tourne dans mon esprit depuis quelques heures . Réfléchissant à mes propos, je décide de voir ce qui se passe en ce moment dans le monde. Je prends mon ordinateur sur mes genoux.
Les étudiants manifestent dans toute la France contre la loi Vidal, la guerre en Syrie est toujours d'actualité et l'affaire sur la mort du petit Lucas est presque élucidée. Très sympa tout ça...

Je réfléchis. Et si je m'achetais un nouvel appartement avec mes dernières économies ? Je devrais sûrement arriver à trouver une location pas trop chère.
J'ai de l'espoir.
Je cherche sur un des sites proposés sur la page Google.

-Hmm, pas grand chose d'intéressant ici...

Mais une image retient mon attention. Une pub ? Je relève le slogan :

"Venez à notre cours de remise en forme pour devenir la future star de l'été !"

Une magnifique femme blonde aux yeux bleu océan me fait un clin d'œil,un pur cliché.

-Enfin... Mouais... Pourquoi pas... Après tout, ça peut être bien, et qui sait si je ne rencontrerai pas l'homme qui me redonnera l'espoir d'un amour sincère ? raillé-je. Bon, ok, on va essayer. Allez, c'est parti !

Finalement,je suis déterminée à faire autre chose que de me morfondre.
Alors comment s'inscrit-on ? Il faut aller dans une salle de sport juste à côté. Je m'y mets tout de suite ! Je prends mes clique et mes claques, et direction la salle de gym.

-Bonjour !

-Bonjour. Que puis-je faire pour vous ? me demande la femme de l'accueil, les yeux rivés sur son magazine.

Elle n'a pas l'air très prête à recevoir du monde... Bon. C'est pas ça qui va m'arrêter, je suis prête à tout pour devenir la star de l'été ! pensé-je en ricanant. Entendant mon petit rire, les yeux noisette de la femme de l'accueil se lèvent vers moi avec dédain. Et me jettent un regard froid. Je reprends aussitôt mon sérieux et lui réponds :

-Je viens pour le cours de remise en forme...

-Ha oui... Votre carte d'identité, s'il-vous-plaît.

-Heu, oui... Tenez.

Elle prend ma carte de ses long doigts fins et tape quelques informations sur son ordinateur sans même me consulter. Puis elle me rends la carte comme un vulgaire bout de papier, reprend son magazine en marmonnant.

-Très bien.. C'est bon. Le cours aura lieu ce dimanche, m'annonce-t-elle en bâillant.

-Heu ok... mais c'est tout...? Et c'est où ?

En soupirant, elle m'observe avec un regard désespérée.

-Oui c'est tout ! maugrée-t-elle. Et derrière la salle de sport, enfin c'est logique!

- C'est logique... En effet. Merci !

Elle reprend son magazine, exaspérée, puis soudain me rappelle au moment où j'ouvre la double porte vitrée.

- Oh, attendez ! Avant que vous partez, prenez ça ! Ça vous servira si vous voulez fantasmer sur le coach.

- Hein ?

- Ne faites pas l'innocente. Vous n'êtes certainement pas la première à venir ici pour lui !

- Mais, de quoi vous parlez ?

Elle soupire encore une fois en tenant la feuille à bout de bras en la secouant pour m'inciter à venir la chercher.

-Je suppose que je dois vous dire merci... lui répondais-je un poil énervée par ce comportement tout en prenant précipitamment la fiche pour m'éloigner le plus loin possible de cette femme à l'aura dédaigneuse.

Je pars d'ici avec la feuille de confirmation d'inscription au cours et retourne chez moi, de meilleure humeur.

Les derniers jours avant le cours, je m'impatiente de pouvoir faire du sport pour l'oublier car en ce moment, je n'arrive pas à m'arrêter de penser à lui, à son corps, son regard, ses lèvres... et de pleurer devant des films à l'eau de rose. La fin de la semaine arrive finalement plus rapidement que prévu. Je me prépare à redevenir une véritable bombe avec un corps de rêve ! Je prends mon sac de sport violet, monte dans ma voiture ensoleillé, puis pars en direction de la salle de sport. J'arrive devant celle-ci, entre et revois la femme qui m'a accueillie il y a quelques jours . Avec son éternel optimisme, elle m'indique du doigt une porte bleue avec un petit écriteau :"salle de sport ", et me lâche un « Porte bleue au fond de la salle. » avec sa vantardise habituelle. Je franchis cette porte et découvre un grand terrain avec une vingtaine de personnes en tenue de sport qui s'étirent ou patientent, tout simplement.

- C'est votre première fois ? Entendais-je dans mon dos.

Je sursaute et me retourne d'un mouvement maladroit et paniqué.

-Heu...oui, qui êtes-vous ?

-Martin. J'ai l'habitude de venir ici avec ma sœur.

- Oh,vraiment qui est-t-elle ? Enfin, si vous voulez me la présenter...vu qu'on ne se connaît pas...

Il gloussa avant d'acquiescer.

- Pourquoi pas... Marie !

Une jeune femme d'environ le même âge que moi se retourne vers Martin.

- Oui?

- Je veux te présenter cette charmante demoiselle du nom de... Bah en fait, je sais pas... Quel est votre nom ?

- Alice! Je me nomme Alice.

- Eh bien voilà, ma chère sœur !

Elle ricane des idioties de son frère tandis que celui-ci rejoint certainement un ami qui vient de l'interpeller. Je m'approche de sa sœur, intimidée, et lui demande :

- Où se change-t-on, Marie ?

Elle me regarde de haut en bas en souriant de toutes ses dents.

- Oh oui, tu ne vas pas faire du sport comme ça. Viens avec moi !

Elle m'emmène dans la salle de sport par laquelle je suis passée tout l'heure, ouvre une porte verte située à droite des machines de musculation, puis pousse un deuxième battant avec le symbole de la femme.

- Fais vite ! me dit-elle en souriant. Je ne veux surtout pas rater l'entrée de notre cher coach, Nicolas !

- Il est si beau que ça ?

- Tu ne l'as jamais vu ?

- Non...

- T'as raté quelque chose alors !

Je termine de mettre mon haut ample et examine discrètement Marie. C'est une charmante rousse aux cheveux retenus en une longue tresse et aux magnifiques yeux bruns sur un visage blanc plein de taches de rousseur. Elle porte un haut retenu grâce à un nœud sur son ventre parfaitement plat et un slim noir qui fait ressortir ses cheveux roux. Avant de repartir, elle cherche un élastique dans ce qui doit être son sac de sport et se rattache les cheveux en un chignon.

-Bon, c'est parti ! On va être en retard. Tu as un tapis ?

Je l'observe, perdue. D'un air faussement exaspéré, elle fouille un autre sac déposé à côté du sien en souriant.

-Tiens ! T'as de la chance ! Mon frère en a toujours un en double, au cas où. Heureusement, sinon il aurait fallut que tu le fasses sur le béton et ça doit pas être très confortable...

- Ooh oui, c'est sûr, merci ! je dis en riant, un peu honteuse.

Nous sortons des vestiaires et allons nous installer tout derrière : le cours a déjà commencé. Marie m'aide et m'explique à peu près tous les gestes que je ne comprends pas - et pourtant ce ne sont que des étirements....

Le coach fait tout ses mouvements devant nous ; toutes les femmes ont le regard scotché sur lui... et pas seulement pour les étirement, vu la réaction de certaines dès qu'il approche. Marie m'a dit qu'elles n'étaient certainement pas son genre puisqu'apparemment c'est un coureur de jupon. Celui-ci ne fait d'ailleurs nullement attention aux regards langoureux de ces femmes. Moi, je ne sais pas quoi en penser. C'est un jeune homme brun aux yeux verts, bronzé et avec des muscles saillants. Finalement, je comprends un peu leur réaction... Il est magnifique. Il me fait penser à mon meilleur ami d'enfance, Antonio. Lui et moi sommes sortis ensembles pendant un moment, mais a dû changer d'endroit car il a été muté à cause de son travail près de la plage. Nous avions dix-huit ans lorsque que nous nous sommes quittés. Antonio était lui aussi brun aux yeux verts mais plutôt avec un corps fin et fragile. Accompagné de ses fidèles lunettes qu'il portait sur le bout de son nez, une seule chose montrerait que ça pourrait être lui : sa petite cicatrice qui ressemble à un cœur, sur l'intérieur de son poignet droit.

Je souris tristement, seule au milieu de ces gens et Marie essaie de me ramener à la réalité : notre coach arrive dans ma direction.

- Trouvez-vous mon cours si terrible, pour que vous vous mettiez à rêver comme ça ! déclare-t-il, faussement énervé.

Je sursaute et lève les yeux vers son regard semblable à celui d'Antonio en rougissant comme une pivoine. Mon cœur palpite à chaque fois que je croise son regard. Je ne suis plus concentrée. Le coach le remarque, puisqu'il vient derrière moi, m'attrape les hanches de ses bras musclés pour me remettre droite, puis m'explique comment faire le mouvement pourtant facile qu'il vient de montrer. Mon corps brûle à l'idée d'avoir ses mains sur son corps. Je ferme les yeux et, de désespoir, lâche un « Arrête de penser à lui, c'est impossible. ». Toute les femmes se retournent vers moi en me fusillant du regard car Anto... Euh je veut dire le coach vient de coller son corps au mien pour s'approcher de mon oreille et me souffler :

- Qu'est ce qui est impossible, mademoiselle ?

Dans le doute, je baisse mon regard sur son poignet droit et... retrouve cette même cicatrice. Je me retourne vivement en écarquillant mes yeux. C'est lui.. C'est bel et bien lui !

Sans plus réfléchir, je file à la vitesse de l'éclair dans les vestiaires, les larmes aux yeux. Ce que j'ai omis de dire, c'est que d'après sa mère, Antonio avait été tué le samedi 11 juillet 2016 dans un accident de voiture avec quatre de ses amis. Mes larmes continuent de couler, je ne sais plus quoi faire... J'ai déjà eu tant de mal à supporter sa mort. J'ai cru mourir, à cette annonce,j'ai pensé à lui tout le temps où j'ai espéré qu'un jour nous nous reverrions et que, peut-être, nous pourrions redevenir plus que des amis. Mais là... Je suis complètement perdue...

Je colle ma main sur ma bouche pour me calmer et agrippe mon ventre. Je n'ai pas mes médicaments et je commence à avoir de plus en plus de spasmes. Je cherche dans mon sac mon porte-monnaie en jetant chaque affaire m'appartenant. Tant pis , je ramasserai plus tard. Je prends le porte-monnaie de mes doigts tremblotants et me dirige vers un distributeur. Je me dépêche de trouver le numéro pour la bouteille d'eau, appuie sur les touches, avant de m'asseoir sur le sol froid de la salle de sport. Je n'ai pas fait attention aux gens qui m'ont suivie après m'avoir vu courir en larmes. Je suis devenue un phénomène. J'entends seulement Marie qui me demande ce qu'il se passe, qu'elle ne comprend rien et qu'elle est perdue, puis je l'entends. Sa voix à lui. Tout se brouille de nouveau, mes larmes coulent. Je ressemble à une gamine, mais je ne peux rien y faire.

- Laissez-la, partez ! C'est bon, c'est pas un spectacle ! crie-t-il .

Je sens quelqu'un positionner sa main sur mon front, me prendre dans ses bras telle une princesse et m'emmener je-ne-sais-où.

Le lendemain, je me retrouve dans mon lit, dans cette même chambre, comme si rien ne s'était passé. Comme si tout était un rêve...

J'agrippe instinctivement mon ventre en me remémorant cette crise. Une peur brûlante me traverse le corps.

- Chérie ? T'es debout ?

- « Chérie »... « debout »... je répète, étrangement perdue.

Je relève la tête vers la voix qui m'a interpellée.

- Ça va ?

Songeuse, j'acquiesce .

- Bien. Habille-toi... L'enterrement est dans deux heures.

- L'enterrement ?

- Oui... Celui de ton meilleur ami. Antonio.

Je fonds brusquement en larmes . J'ai tout compris . C'était un dernier rêve pour me rappeler de lui...

- Je l'aimais tellement..., je déclare dans un murmure étouffé pendant que mon fiancé me serre dans ses bras.

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