Étaler sur le bitume froid, le corps affaibli par la graviter de mes blessures, je me suis mis à penser à toi.

À tes beaux cheveux noirs lisses et soyeux semblables à la nuit elle-même, à ta peau aux couleurs du crépuscule.

À tes yeux du brun divin à la couleur des mille et une nuances du sable et puis tes lèvres d'une teinte légèrement rosée mais d'une douceur exquise...

Je retracais mentalement chaque trait de ton visage, chaque courbe de ton corps afin de m'en imprégner.

Inonder de penser vagabonde.

Je m'égarais dans le vaste océan que représentait mon esprit, naviguant à travers les immenses vagues de souvenir qui m'envahissaient.

Mais plus j'avançais plus le navire qui me transporter s'affaiblissait et quand je sentis l'eau froide caressée mes pieds, je compris instantanément que je coulais dans les abîmes glacials de la mer.

Les larmes aux yeux, la sensation de froideur qui m'envahissait s'estomper peu à peu pour céder le pas à la sérénité.

Je sais que se bien être soudain n'est qu'un leurre pour me tromper afin que je n'éprouve aucun frémissement ou mouvement tendant à m'en éloigner.

Parce que la mort à jeter son dévolu sur moi et pour ne pas que je m'échappe, elle a enveloppé mon être de ses grandes mains, créant ainsi un petit cocon confortable.

Les paupières lourdes, je me laisse petit à petit porter par le courant mais avant que je ne ferme définitivement les yeux une penser furtives me traversa l'esprit.

Si je meurs maintenant ... est-ce que l'éternité que je t'avais promise disparaîtra avec moi dans les profondeurs des abysses ?

Si oui, alors je te fais la promesse de te retrouver dans ce gigantesque univers.

Parce que les voyages finissent pas la rencontre des amants.