Texte sur la guerre
Déjà bonjour à toi cher lecteur/ chère lectrice :)
J'espère que tu vas bien ? 🤍
On se retrouve aujourd'hui pour un texte sur la guerre. C'est un thème qui m'a beaucoup inspiré même si je n'ai jamais écris sur des sujets historiques.
Ce texte a été entièrement écrit par moi pour le concours de✨ HistoriqueFR ✨
Le sujet était : "En période de guerre, un soldat écrit à l'être le plus cher à ses yeux alors que les troupes s'apprêtent à passer à l'offensive. Quelle est la nature de cette lettre ? Qu'est-ce qui y est dit ? Vont-ils se revoir ? "
Dites moi, participez vous aussi à ce concours ? S'il vous intéresse, sachez que vous avez jusqu'au 15 juin pour écrire votre propre texte alors foncez ! Si vous êtes en panne d'inspiration envoyez moi un message et je ferais de mon mieux pour vous aider même si je participe également haha ; )
Si vous aimez ce texte et que vous aimeriez qu'il gagne le concours alors rendez vous sur le livre "Concours historique" de✨HistoriqueFR ✨et remplissez le formulaire situé dans le chapitre "Concours 2- Lettre de désespoir".
Merci de me lire,
je ne te retiens pas plus longtemps,
Bonne lecture et bonne fin de semaine🌸✨
À toi, humanité précieuse.
Samuel Strauss, 03 juin 1917, Tours.
Aujourd'hui et comme tous les autres jours, le ciel est gris. Dans ce nuage de puanteur et d'immondices que l'on a baptisé tranché, plusieurs soldats se sont isolés afin d'écrire quelques mots sur un bout de papier. Je fais partie de ces soldats, moi, Samuel Strauss. La mort dans l'âme et le cœur en peine, je viens me délivrer de mes maux et vous confier mes secrets.
Je ne sais pas à qui s'adresse cette lettre. Je ne sais pas si elle finira à la poubelle, si elle croupira au fond d'une boite ronde en fer rangée dans un placard ni si elle s'entassera parmi tant d'autre papiers sans grande importance dans un grenier poussiéreux ou bien si elle fera le tour du monde. Non, je n'ai pas la moindre idée de la personne à qui je m'adresse. Mais puisque tu lis cette lettre alors je te prierais de me prêter encore quelques secondes de ta vie afin de rallonger la mienne qui menace de s'arrêter d'un instant à l'autre.
Aujourd'hui, nous sommes le 03 juin 1917. Les balles ne se font plus écho depuis quelques heures et quelque part en moi, je trouve ce silence reposant. Reposant certes, mais également l'annonciateur de la fin de ma vie. Dans quelques minutes une opération suicide sera lancée pour permettre à nos espions de gagner du temps avant d'installer les bombes asphyxiantes au sein des tranchées ennemies et de peut-être stopper cette guerre infernale. Dans quelques minutes, je mourrais en soldat, afin de protéger ma belle France et ma patrie. Dans quelques petites minutes, la mort viendra me chercher afin de m'emmener aux cieux et tout ce qu'il restera de moi sur la Terre meuble des hommes sera cette précieuse lettre que je rédige en ce moment même. Je n'ai pas pour habitude d'écrire des lettres, ne sachant jamais à qui les adresser, mais aujourd'hui est un jour spécial car je vais mourir. Et comme je vais disparaître à jamais, j'aimerais au moins avoir le privilège de soulager mon esprit endolori.
Je n'ai ni mère, ni père, m'ayant tout deux abandonné à la naissance alors je ne sais pas qui je retrouverais au paradis. Peut-être un frère ? Ou bien une sœur ? J'ignore si j'ai encore de la famille en vie. Il fut un temps, bien avant la guerre, ou j'avais une femme et une fille. Elles étaient merveilleusement belles et faisaient ma fierté chaque jour qui passait. Je les chérissais plus que tout au monde, les faisant passer avant toute personne et toute chose. Malheureusement, on ne m'a pas laissé assez de temps afin de les aimer comme il se doit, et elles m'ont été arrachées par la maladie. Mon cœur en deuil n'arrive plus à se relever après cet abandon. Quelques fois, pour me redonner du courage, je regarde une photo que nous avions prise tous les trois lors d'un pique-nique de vacances à Strasbourg. Un sourire triste s'étire sur mon visage et mon cœur saigne d'autant plus.
Hier, nous nous sommes régalés avec les autres soldats. Nous avons joué aux cartes et avons fini nos dernières provisions, comme si nous savions que nous allions mourir d'ici peu. Des sourires sincères étaient collés sur les visages bossus et poilus, nos cœurs se reposaient lentement. Nous nous sommes raconté nos plus joyeuses histoires ainsi que quelques blagues pour détendre l'atmosphère morbide des tranchées et, pour la première fois depuis des mois de guerre et de sang, nous avons dormi au chaud et au sec, sans recevoir la moindre goutte d'eau de pluie. Sacré cadeau du ciel ! Nous avons aussi parlé de Jack, un ami cher au bataillon, mort il y a quelques jours en sauvant un autre de ses camarades de guerre. Beaucoup de soldats aimaient Jack. Tout le monde aimait Jack. Petit jeunot de 19 ans, venant du Sud de notre tendre et pourtant si cruelle France, arraché au monde bien trop tôt. C'était le seul qui arrivait réellement à nous redonner la foi et à nous faire oublier, l'espace d'un instant, les crocs empoisonnés de la haine et de l'horreur qui se plantaient à chaque instant de plus en plus dans nos cœurs.
J'aurais aimé que Jack partage ce moment de joie et de partage avec nous. Il était mon ami, aujourd'hui il n'est plus, mais dans quelques minutes, je le retrouverais enfin lui et ses yeux bleus pétillants, emplis de jeunesse, de fougue et de soleil ! J'aurais aimé être là le jour où la guerre se finira afin de voir les larmes de joie rouler sur les joues de mes compatriotes. J'aurais aimé me saouler avec les gars afin de célébrer ce jour de joie, et profiter avec les femmes pour me sentir humain et bien. J'aurais aimé prier une dernière fois ma défunte femme ainsi que ma fille avant de mourir. J'aurais aimé en savoir plus sur mes parents avant de mourir. J'aurais encore aimé faire tant de choses...
Mais je ne suis qu'un soldat, je ne décide pas. Je ne suis fait que pour exécuter les ordres qu'on me donne sans broncher. Dans une guerre, les soldats ne sont que de la chair à canon pour les hauts gradés et n'ont pas leur mot à dire. Alors, obéissant, je m'exécute simplement. J'en ai fini avec cette lettre, j'en ai fini avec cette guerre, j'en ai fini avec cette vie.
Je n'ai pas de personne chère à mon cœur qui soit encore en vie pour me lire. Alors, je dédie ma lettre à l'humanité entière, peu importe la couleur de peau, les croyances ou l'origine des personnes, puisque l'humanité entière est chère à mon cœur. Toi qui me lis en ce moment, peut-être te trouves-tu à Paris ? En Bretagne ? En Alsace ? Peut-être te trouves-tu en Amérique ? De l'autre côté du globe ? Je n'en sais rien. Mais je te remercie d'avoir pris le temps pour lire les mots symboliques du vieux soldat creux et sans importance que je représente.
Je peux désormais m'en aller le cœur léger,
Adieu, ma chère et tendre humanité bien-aimée.
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