07/03/2018

C'est une plaine verte ternie par les ans,
Un homme la détruit sans se salir les mains.
Il n'entend pas tous les cris soufflés par le vent.
Le son du regret effacera les dessins
Qu'un enfant a tracés tout au long de sa vie.
Les cris, les pleurs et les minutes infinies
Qui animent les champs, coulent sur les bords gris,
S'éteignent sous le rire et la mélancolie.

C'est la plaine verte, féconde et flamboyante,
C'est un nouvel enfant dans le monde bien gris
De l'ennui, du désir. Heures intéressantes
Que la tombée du jour transforme alors en nuit.
La lune empoisonnée tombe dans les glaïeuls.
Le soleil fait pourtant toujours briller les feuilles.

C'est un endroit paisible et pourtant dangereux
Qui luit sous le soleil et son vaste ciel vert.
La plaine est le tombeau de tous les orgueilleux,
Présente dans les esprits, telle un bout de verre.
C'est un baiser volé et une main tendue.
Enfin, c'est ce doux feu enivrant qui nous tue.

Un enfant est tombé au pied de cette plaine,
Il s'est brisé l'espoir, il s'est cassé le cœur,
Puis il a crié, pleuré, imploré sa haine
Lamentable. Il a hurlé toute sa rancœur.
Plaine, défait ton poids, le soleil prend ta place.
Plaine, plus on te voit, plus tu fonds sous la glace.