16H46                                    07 mai 2018

Ô nuit. Ô enfant. Depuis les décennies de ton ombre indiscrète. J’ai entendu ta voix. J’ai entendu ton corps. Je me suis allongée dans les recoins perdus. Je t’ai tendu la main, j’ai reçu des glaïeuls. L’amour court les rues et la mort court dessus. Il s’est noyé sous ton regard et tu l’as oublié. Passe de la pommade sur ma peau inquiétée. Où sont passés les feux des amours enivrées ? Puisse tes mots porter au-delà des drapeaux la couronne de lys que tu portais enfant. Laisse donc se défaire dans la main du tombeau le bouclier de verre que tu bâtis la veille.  S’écoulent dans ta voix les éphémères vents. Agonisent soudain les chevaliers galants. Laisse briller tes yeux au fond de son sein chaud. Les berges de la Seine perçoivent ton corps pauvre.

16h53