Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Les Sept Offrandes (Jeonglix, TW: Mature content)

Style : Surnaturel, Horreur, UA Démon, Explicite (vraiment, TRÈS EXPLICITE)

TW: Blasphème religieux

Pairing : Jeonglix

21 111 mots (j'ai un peu abusé je crois...)

( Merci à ma douce @PeonyGrim pour la bêta!)

Pour : Fêter Halloween !! L'habituel OS explicite est là!

Résumé :

Au cours d'une énième soirée d'Halloween en compagnie de ses amis, Félix participe à un rituel pour invoquer un incube. Une idée stupide, qui irait croire qu'une horreur pareille puisse exister?

Jamais Félix n'aurait imaginé devoir faire face à un réel démon ce soir-là. Abandonné par ses amis face à la créature, celle-ci réclame son dû.

Quitte à plonger l'humain dans les ténèbres éternelles.


----



« Je pense très sincèrement que c'est le truc le plus débile que tu as jamais prévu de faire pour une soirée d'Halloween. »

Dépité par le comportement de son ami, Félix mâchonnait encore le reste du pop-corn qui était resté collé au fond de son bol. Tous les ans, le rituel qu'il avait avec ses amis prenait place chaque soir du 31 octobre. Ils se retrouvaient chez les uns, chez les autres, et regardaient les nouveaux films d'horreur sortis dans l'année en dévorant des sucreries comme des adolescents. Cette année était son tour pour accueillir ses amis, et il avait fallu moins de trois heures installés devant la télévision pour que Jisung n'explique son idée fumeuse.

« Chaque année on fait la même chose ! » lança t-il en se tournant vers Félix, un air de chien battu peint dans le creux de ses grands yeux bruns. Dans la pénombre de son salon, il y voyait toute la tristesse de son ami. « Allez, ça pourrait être marrant. »

« Je ne vois pas en quoi invoquer un démon dans mon appartement pourrait être drôle, Jisung. » reprit le jeune homme d'un ton dépité.

« Pas un démon, un incube. » corrigea aussitôt son ami.

L'université était loin derrière eux, mais parfois Félix avait de s'y retrouver lorsqu'il entendait des conversations aussi lunaires. Ennuyé, il essuya ses doigts dans son tee-shirt sale avant de reposer son bol de pop-corn. Il avait souvent peur lors des soirées annuelles d'horreur, car il était un véritable trouillard. C'était maladif, il n'y pouvait rien. Et cette année il avait expressément demandé à ses amis de dormir chez lui après avoir finit leur marathon de films horrifiques. La perspective d'une invocation démoniaque ne le ravissait pas plus qu'une soirée à dévorer des friandises et en se cachant derrière un coussin.

« On ne va pas invoquer un incube chez moi, tu es fou ?! » s'exclama t-il en observant son ami.

« Tu vas pas me dire que tu crois à ça quand même ? » demanda Hyunjin à côté de lui, tendant la main pour attraper le bol abandonné de Félix. « ça n'existe pas les démons. »

« Et bien je ne préfère pas tenter le coup, on sait jamais. » grommela le jeune homme, embarrassé à l'idée d'être autant taquiné par ses amis.

« J'ai préparé du chocolat chaud, ça vous va ? » lança le troisième ami de Félix, Seungmin, depuis la cuisine.

Son appartement n'était pas très grand, mais largement assez pour vivre seul. Depuis sa séparation avec son dernier petit ami, le jeune homme avait emménagé dans un cocon qui le rassurait. Il avait sa grande chambre, son coin gaming, une cuisine décente dans laquelle il arrivait à confectionner des plats simples et une pièce à vivre assez grande pour accueillir ses trois amis lorsqu'il en avait envie. Le jeune homme profitait de la vie, de son emploi dans un bureau de poste et était plutôt content de ce qu'il avait réussi à devenir dans la vie. Même s'il se sentait parfois seul, il savait qu'il pouvait compter sur ses proches. Replaçant une de ses mèches de cheveux blonds derrière une oreille, il attendit que Seungmin revienne dans le salon armé de ses mugs pour en faire la distribution à tout le monde. La pièce n'était illuminée que par la lueur de la télévision, ainsi que quelques bougies que Félix avait disposé ça et là pour célébrer la veillée d'Halloween comme il le fallait.

« Merci. » lança t-il à Seungmin en prenant lui-même son mug entre ses mains. L'odeur de chocolat était agréable, mais il nota tout de même un parfum étrange. « Qu'est-ce que tu as ajouté dedans ? »

« Du gingembre. » expliqua alors le jeune homme avant de se tourner vers Félix. « C'est Jisung qui voulait en mettre, pour son rituel à la con. »

« Jisung !! »

« Non mais sérieux, on peut juste essayer non ?? » répondit le principal intéressé avec des yeux écarquillés. « C'est pour le fun, histoire de changer un peu, j'en peux plus de regarder les suites des suites des films des années précédentes, je veux allumer des bougies et marmonner des trucs en latin moi !! »

« Mais pourquoi tu fais pas ça chez toi ?! » s'étonna Félix d'un air circonspect.

« Il faut qu'on soit quatre pour le rituel que j'ai trouvé sur internet. » expliqua Jisung d'un air très sérieux. « Allez les gars, j'ai tout apporté dans mon sac, il faut juste pousser un peu le canapé... »

« Parce qu'en plus je dois déménager mes meubles ? »

Félix devait admettre que le film diffusé à cet instant ne l'intéressait pas outre mesure. Ils avaient déjà vu deux long-métrages dans la soirée, et rien de bien marquant jusque là. Non pas qu'il s'ennuyait, car il ne s'ennuyait jamais en compagnie de ses amis, mais mener un pseudo rituel d'invocation comme s'ils étaient encore au lycée et qu'ils y croyaient dur comme fer... ça pouvait être amusant. Bien plus que de regarder la suite numéro sept d'une saga de films d'horreur médiocres. Après un moment d'hésitation, Félix soupira. Le mug de chocolat chaud était agréable entre ses mains, il était à l'abri, dans son petit cocon, en compagnie de ses meilleurs amis. Au fond, il ne risquait absolument rien. Ce n'était qu'un stupide rite trouvé sur internet, rien de bien méchant.

Aussi, lorsqu'il buvait une gorgée de son chocolat chaud au gingembre, il fit signe à Jisung de se lever. Son ami semblait expérimenter une pure épiphanie.

« Allez c'est bon. » soupira Félix en roulant des yeux. « On peut essayer. »

« Haha, t'es le meilleur !! » s'exclama Jisung avant de se lever d'un bond.

Même si le jeune homme se doutait bien que ce n'étaient que des superstitions stupides, il devait admettre que l'engouement de Jisung était contagieux. Hyunjin et Seungmin semblaient plutôt perplexes, mais ils suivirent le mouvement. Après avoir rallumé la lumière afin de ne pas se cogner contre les meubles, Félix aida ses deux amis à repousser le canapé. Pourquoi avaient-ils besoin de tant de place ? Il n'en avait aucune idée, mais si ça pouvait faire plaisir à Jisung c'était le principal.

Tout en sirotant leurs mugs de chocolats chauds, le trio observa le jeune occultiste en herbe fouiller dans son sac. Il en sortit plusieurs accessoires : des crayons gras rouges, des bougies rouges également, un paquet de bâtons d'encens, ainsi qu'un carnet usé jusqu'à la corde. Félix reconnu aussitôt le livret de notes que son ami emmenait partout avec lui.

« En quoi les chocolats chauds font partis de ton rite ? » demanda le jeune homme en s'approchant de Jisung pour lire les instructions par dessus son épaule.

« Le chocolat et le gingembre sont des stimulants sexuels. » répondit son ami le plus naturellement du monde. « Bon, il faut faire brûler sept bâtons d'encens et sept bougies autour du sceau de Lilith... »

« Tu vas vraiment dessiner un truc sur mon carrelage ? »

L'air désespéré de Jisung après sa question fit céder une fois de plus le jeune homme. Bien incapable de lutter contre lui, Félix haussa les épaules et le laissa s'amuser avec ses crayons gras. Le carrelage blanc de son salon se para alors de grands traits rouges dessinés par Jisung, qui semblait s'appliquer à reproduire le fameux sceau de Lilith inscrit dans son carnet. Le jeune homme trouva assez de récipients afin de disposer les bougies et les bâtons d'encens. Il décida également de couper sa télévision pour se mettre dans l'ambiance.

Même s'il ne croyait pas une seule seconde que ce rituel allait fonctionner, il fallait admettre qu'il était intrigué et se sentait investi dans les préparatifs. Un frisson parcouru son échine en observant Jisung terminer le dessin du sceau. Ne connaissant aucun symbole de celui-ci, Félix détailla les arabesques, les croix et la lune dessinées par son ami. Il savait qu'avec un coup de serpillière et un bon produit décapant, tout serait effacé dans quelques heures. Alors que Hyunjin et Seungmin s'occupaient d'allumer les bougies et les bâtons d'encens, le jeune homme s'approcha de Jisung pour s'enquérir de la suite des préparatifs.

« Et ensuite ? » demanda t-il d'un air sincèrement curieux. L'ambiance était devenu presque solennelle, la sensation était poignante.

« Je retrouve la formule à prononcer attends... »

Lorsque son regard balaya la pièce, Félix fut surpris de sentir sa poitrine s'affaisser légèrement. L'impression d'étrange rampa dans son ventre, le contractant inconsciemment. Même s'il était croyant, la perspective de procéder à un rituel démoniaque ne l'effrayait pas outre mesure. Sa spiritualité le protégeait de bien des maux. Le pendentif de croix qu'il portait sous son tee-shirt était là pour lui rappeler qu'il ne risquait rien. Mais une sensation dérangeante rampait sous sa peau. L'odeur de cannelle dégagée par l'encens et le silence les enveloppant se firent lourds.

« Rah j'ai pas l'habitude de lire du latin... » baragouina Jisung avec un air peiné avant de relever les yeux vers ses amis.

« Ah autant rire pour allumer des bougies d'accord, mais prononcer un truc mystique, non merci. » répondit aussitôt Seungmin.

« Je ne le sens pas vraiment ton truc Jisung. » se défendit Hyunjin en faisant un signe de refus de la main. « Alors c'est ton délire, c'est à toi de réciter ta formule. »

« Félix... » bredouilla le jeune homme d'un air suppliant.

L'interpelé aurait aimé être ferme, dire qu'il ne voulait pas voir ce qu'il allait se passer, mais il ne pouvait pas s'empêcher de sentir le frisson de l'interdit couler dans le creux de ses mains. Il hésita un instant avant de se pencher par dessus l'épaule de Jisung. Sur son carnet, au milieu des griffonnages en tout genre, se trouvait une formule en latin encadrée en rouge par le jeune homme.

« Lilith, envoie-moi un de tes serviteurs. »

L'idée même de demander un service à cette entité démoniaque fit frissonner Félix. Pour un croyant, s'adresser à cette Mère infernale était presque un blasphème, surtout pour lui envoyer un de ses démons. Cependant, le jeune homme était aussi persuadé que le rituel n'allait pas aboutir. Cette ambiance lourde, cette sensation de pesanteur n'était que le fruit de son imagination. Les odeurs d'encens, de cire chaude et de crayon gras n'étaient rien de plus qu'un mélange subtil censé rappeler celui des ateliers de sorcières dans l'ancien temps. Ce n'était qu'une formule stupide, trouvée sur internet. Un rituel que les adolescents faisaient pour se faire peur tard le soir.

Ou en pleine nuit par de jeunes adultes qui s'ennuyaient un peu trop.

« Très bien. » soupira Félix avant de relever les yeux vers Jisung. « Range ton carnet et éteint la lumière, je réciterais la formule. »

« Super !! » s'exclama son ami, l'air guilleret. « Il faut la répéter sept fois surtout !! »

Le jeune homme se sentit pesant alors qu'il se dirigeait vers le sceau de Lilith dessiné au sol. Il attendit que Jisung pose ses affaires et coupe les lumières avant de s'installer à côté de Hyunjin et de Seungmin. Les quatre amis s'observèrent un instant dans la pénombre, et Félix sentit l'appréhension monter dans sa gorge. Ce n'était rien de plus qu'un rituel sans importance, il n'y avait aucun risque à lancer la formule.

Dans les ténèbres, l'ambiance se fit écrasante. La gorge étrangement sèche, Félix observa Jisung leur demander de joindre leurs mains ensemble. Ainsi en cercle autour du sceau démoniaque, une main de ses amis dans chacune des siennes, le jeune homme prit une profonde inspiration. Pourquoi se sentait-il si étrange ? Pourquoi avait-il l'impression de se faire broyer par l'ambiance nimbée de cannelle et de cire ? Nerveusement, il humecta ses lèvres.

« Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. » prononça t-il une première fois, son cœur manquant un battement. « Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. »

Tout autour de lui, Félix eu la sensation qu'un courant d'air frais parcouru sa nuque. Ses poils s'hérissèrent aussitôt, clairsemant ses avant-bras d'une chair de poule inexplicable. Sans s'en rendre compte, il serra davantage les mains de ses amis dans les siennes. Il fallait être calme et continuer ce ridicule rituel. Il aurait tout loisir de se moquer de Jisung ensuite.

« Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. » lança Félix d'une voix plus ferme, pour combattre les tremblements de sa voix. Sans s'en rendre compte, il sentait la nervosité aller et venir dans son ventre. « Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. »

Cette fois-ci, ce n'était pas qu'une impression. Il vit très clairement de ses propres yeux la flamme d'une des bougies vaciller. Et si ce n'était pas un jeu ? Et si ce rituel n'était pas qu'une arnaque sur internet pour invoquer un démon ? Sentant une goutte de sueur couler le long de sa tempe, le jeune homme hésita un instant à relâcher la main de ses amis. Ce n'était qu'un rite stupide. Pour une fois, son égo le poussait à aller jusqu'au bout. Peut-être était-ce pour le prouver à ses compagnons ou à lui-même, mais il avait aussi peur de continuer le rite que d'entendre les moqueries de ses amis s'il échouait.

« Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. » continua t-il de scander, un filet d'air se glissant le long de ses chevilles. « Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. »

Que faire si le rite était réel ? Que faire s'ils invoquaient réellement un démon ? Pire encore, un incube ? Plus d'une fois, Félix avait vu des documentaires de possessions démoniaques. Il n'avait pas envie d'être la proie d'un démon pervers qui lui ferait cracher des insanités et des insultes à ses proches. Alors qu'il allait rompre le cercle, emporté par sa soudaine crainte, un murmure lui échappa sans le vouloir.

« Lilith, mitte mihi unum de servis tuis. »

Le silence retomba sur l'appartement.

Lourd, insidieux et pénétrant, le vide se fit tout autour d'eux. Félix sentait ses yeux bondir de point d'intérêt en point d'intérêt, inlassablement, pour trouver quelque chose pour s'y accrocher. Mais il n'y avait rien que la pénombre percée des éclats des bougies rouges et l'odeur de l'encens. Même les yeux de ses amis semblaient s'être éteint dans l'obscurité. Le jeune homme sentait désormais ses mains plus moites et le tremblement de ses doigts était irrépressible.

« Et bien... » lança doucement la voix de Jisung dans les ténèbres. « Il n'y avait pas de quoi... »

Soudain, un coup de vent glacial déferla dans l'appartement, soufflant au passage toutes les bougies et l'encens pour les éteindre. Sans le vouloir, Félix relâcha les mains de ses amis et laissa échapper un cri. Mais il ne fut pas le seul, car Hyunjin et Jisung en firent de même. Alors que l'ambiance se faisait absolument écrasante et que le jeune homme se sentait envahit par une vague de terreur, il entendit des pas précipités autour de lui. Lorsqu'il voulu suivre ses amis qui se ruaient vers l'entrée, ses pieds restèrent englués profondément dans le sol de son salon.

« A-Attendez les gars !! » lança t-il, le désespoir perçant sa voix. « J-je peux pas bouger... !! »

Mais son appel fut totalement ignoré, car il devina sans peine les silhouettes de Hyunjin, Jisung et Seungmin se précipiter dans son entrée pour s'en aller. En un claquement de porte, le jeune homme se retrouva seul dans la pièce, incapable de bouger.

Malgré la peur panique qui coulait dans ses veines, Félix tenta de respirer profondément pour se calmer. Ses pieds semblaient englués dans le sol, il se pensait même incapable de lever un pied de nouveau. Le cœur tambourinant contre ses côtes, ses yeux cherchèrent de nouveau un point auquel se raccrocher. Mais il n'y avait rien, rien que l'odeur de l'encens, de la cire... et du feu de bois. Perdu, le jeune homme sentit la bile remonter dans sa gorge. Il voulait appeler à l'aide, mais il se sentait engourdi par la sensation dont il était entouré. Sa respiration se fit plus courte alors qu'il était persuadé d'entendre un souffle non loin de lui.

Cessant de respirer, Félix sentit les larmes monter à ses yeux lorsqu'il se rendit compte que quelqu'un se tenait face à lui.

Devinant la silhouette dans l'obscurité, le jeune homme eu la sensation qu'une brique tomba sur son estomac. Il était tétanisé, incapable d'articuler le moindre mot, se demandant même un instant s'il n'avait pas simplement une hallucination. Les lèvres sèches, il se les lécha nerveusement, repliant ses bras sur lui pour tenter de se protéger. Encore debout dans le sceau de Lilith, il crut perdre connaissance lorsque les bougies s'allumèrent de nouveau brusquement.

Face à lui se trouvait quelqu'un.

L'apparence de l'entité face à lui était tentatrice. Les cheveux longs noirs parsemés de mèches blanches, les pommettes hautes, presque trop saillantes, des yeux monolides perçants comme ceux d'un prédateur... Dans ses iris, une lueur orangée provocatrice luisait, de la même teinte que le joyau greffé sur son cou. Les yeux de Félix détaillèrent l'inconnu, observant son corps qu'il devina nu à la lueur des bougies. Sur la peau blanche, des arabesques noires dessinaient des motifs complexes, splendides, dévorant les épaules, le haut des bras et des hanches de l'entité. Entre ses cuisses, son sexe semblait déjà presque dur. Félix sentit un frisson parcourir son corps alors qu'il relevait les yeux jusqu'au visage de cet inconnu. Son souffle se coupa en se rendant compte que deux cornes en forme de lyre dépassaient de sa masse de cheveux.

Il était magnifique et terrifiant.

« Pourquoi... » murmura alors l'inconnu sans le quitter des yeux. Sa voix était grave et pénétrante. « Pourquoi un ange aurait-il appelé un incube ? »

Félix sentit son cœur manquer un battement. L'air perplexe de l'entité face à lui le tétanisait. Il se rendit alors compte qu'il pouvait de nouveau bouger, et le jeune homme recula d'un pas. Néanmoins, impossible pour lui d'aller plus loin. Son canapé lui bloquait le chemin.

« Pourquoi un ange m'a appelé ? » répéta l'inconnu, la voix plus forte.

« J-je ne suis pas un ange. » bredouilla maladroitement Félix, la sensation douloureuse lorsqu'il avala sa salive le brûla presque.

L'entité fronça les sourcils, faisant luire d'un éclat dangereux l'orangé de ses yeux. Le jeune homme se sentait tétanisé. Ils avaient invoqué un démon, un vrai démon. Le rituel stupide de Jisung avait fonctionné et cet abruti n'était même pas là pour le constater. Le souffle tremblant, l'envie de se précipiter à l'extérieur de son propre appartement le prit à la gorge. Ses pensées s'entremêlaient dans un fatras incommensurable, alors que la créature face à lui avança d'un pas. Son odeur l'étouffait : un mélange de feu de bois et d'animal puissant, qui fit s'accélérer son cœur. La sensation d'être pris au piège face à un redoutable prédateur l'étreignit alors.

« J'avais oublié que les humains pouvaient être si beaux. » chuchota l'entité en faisant un pas de plus. Félix pouvait presque sentir sa chaleur incandescente malgré la distance qui les séparait encore. « Un joyau de beauté qui appelle un incube, tu n'es pas de ceux qui font le plus souvent appel à nous. »

« J-je... c-c'est une erreur. » reprit le jeune homme en tentant de formuler une prière pour la cracher au visage du démon s'il s'approchait davantage. « J-je ne voulais pas... »

La présence de la créature était écrasante. Plus grand que Félix, plus large aussi, l'entité le surplombait de son regard incandescent. Ses muscles saillants étaient recouverts de ces arabesques hypnotiques, et le jeune homme sentit ses genoux s'entrechoquer en observant le démon lever la main pour attraper une mèche de ses cheveux. Son odeur bestiale le fit frémir.

« Tu as demandé un esclave de Lilith pour ton rituel de parjures. » continua le démon, le jaugeant de la tête aux pieds. « Et je suis là pour honorer ce marché. »

« Je veux l'annuler. » souffla Félix, paralysé par la présence écrasante de l'incube. Bien malgré lui, il sentait son bassin baigné par la chaleur. L'excitation semblait déjà l'envahir à la vue de cette entité nue qui s'offrait à lui.

« J'ai une mission. » argumenta calmement la créature avant de lever sa main pour glisser un doigt le long de la joue du jeune homme. Ce dernier se sentit trembler lorsqu'une griffe frôla sa peau dans une caresse dangereuse. « Tu as commandé sept orgasmes aux Enfers, et je t'en offrirais sept comme tu l'as convenu dans ton rituel. »

Félix sentit son corps trembler de plus belle. Sept orgasmes ? Il n'avait jamais compris qu'il s'agissait des termes du contrat. Alors que l'idée même de jouir autant le terrorisait, il sentit son sexe tressauter dans son sous-vêtement. Il n'avait couché avec personne depuis bien longtemps, et... Et le démon était splendide, d'une beauté dangereuse et bestiale, il était désirable à bien des niveaux. Pourtant, le jeune homme se sentit souillé à l'idée de coucher avec un démon. Ses croyances allaient même contre un tel blasphème...

Son corps se détendit cependant, lorsque le démon s'approcha davantage de lui. Enveloppé par son odeur addictive, Félix mourait d'envie de tendre les mains pour toucher cette peau décorée des ornements noirs. Hypnotisé, il était incapable de penser autrement. Le souffle court, il frémit à l'instant même où l'incube lui fit relever la tête pour le fixer dans les yeux. Telle une proie, le jeune homme sentit son souffle se couper.

« J-je vais mourir si tu fais ça... » murmura t-il, sincèrement effrayé à l'idée de pousser son corps à une telle limite. Pourquoi aurait-il même accepté ?

« Oh non, petit humain... » chuchota le démon sur le même ton. « Tu en demanderas un huitième alors que je plongerais dans les Abysses... »

« Et si je ne veux pas ? » bredouilla Félix, les lèvres tremblantes.

Dans les yeux de l'incube, l'éclat du défi se mit à briller. Félix eu l'impression d'avoir provoqué l'entité, car cette dernière referma ses doigts griffus autour de son visage. Il était brûlant. Il était addictif et sensuel.

« Récite alors bien fort ton Notre Père. » cracha le démon. « Il t'entendra peut-être quand tu gémiras mon nom. »

Le cœur de Félix se mit à tambouriner dans sa poitrine lorsque l'entité fondit sur lui, l'enveloppant soudain de ténèbres. Recroquevillé sur lui-même, le jeune homme voulu crier mais fut coupé dans son souffle par les lèvres de la créature sur les siennes. Elle dégageait une telle chaleur que l'humain sentit son corps se liquéfier au contact, ses jambes faillirent céder face à l'embrassade. Une pulsion de désir le fit frémir de tout son corps, alors que le démon s'écartait déjà de lui. La sensation avait été fugace, mais manquait déjà à Félix. Ce dernier sentit même la honte crépiter sur sa peau lorsqu'il tendit le cou pour prolonger le baiser fugace.

Perdait-il la tête ? Qui pouvait souhaiter embrasser un esclave de Lilith ?

« Alors... » chuchota l'entité, l'éclat de ses yeux orangés luisant dans les ombres. Son souffle caressait les lèvres du jeune homme : il sentait le pêché originel et la luxure. « Tu veux prier ou hurler mon nom ? »

« Je ne connais pas ton nom... » répondit Félix, incapable de retenir les mots qu'il prononçait.

« Jeongin. » murmura aussitôt l'incube, un sourire carnassier sur ses lèvres. « Pour quelle raison veux-tu t'agenouiller aujourd'hui ? »

La chaleur envahissait le corps du jeune homme sans qu'il puisse la réfréner. Il se sentait dans un état second. Bien entendu qu'il devait refuser, bien évidemment qu'il devait commencer à prononcer sa prière pour tenter de se débarrasser du démon... Et pourtant il était incapable de se souvenir du second verset, même les mots semblaient englués sur son palais. Félix savait ce qu'il devait faire, juste un Notre Père, quelques mots avant de pouvoir faire disparaître la créature tentatrice, si belle et sensuelle...

Lorsqu'il cessa de croiser les bras face au démon pour se protéger, Félix sentait déjà son sexe se durcir dans les tréfonds de ses sous-vêtements. Il se dégoûtait, il était abject de céder face à cette créature démoniaque. Mais il avait si chaud, il se sentait hors de son corps, presque plongeant déjà dans les affres des Enfers... Le sourire du dénommé Jeongin s'allongea davantage, dévoilant ses crocs et la langue bifide qui s'y cachait. Le corps de Félix frémit d'impatience.

« J'ai toujours rêver de baiser un ange. » fut le dernier murmure qu'entendit le jeune homme avant de sentir les lèvres du démon s'écraser contre les siennes.

Ce fut comme si les Enfers s'abattaient sur lui. L'humain se sentit enveloppé par la chaleur, les deux bras puissants du démon s'enroulant autour de ses hanches comme un étau vicieux. Les lèvres humides de Jeongin se pressèrent contre les siennes, avides, demandeuses, sa langue bifide pernicieuse quémanda l'entrée presque aussitôt. Félix eu la sensation de plonger dans un abîme sans fond, sans même espoir d'en ressortir un jour. Son cœur bondit dans sa poitrine, alors que les griffes du démon courraient le long de son dos, de ses hanches et de ses fesses.

Il écarta les lèvres dans un hoquet de surprise, et la langue de l'entité s'engouffra immédiatement entre elles.

Chaque partie de cette langue bifide caressait la sienne, dans un ballet langoureux qui lui ôta tout air de ses poumons. Tremblant de tout son être, Félix eu comme seul réflexe d'attraper les épaules du démon face à lui pour ne pas tomber. Sa peau était brûlante, écailleuse mais douce, addictive comme tout le reste chez lui. Lorsque les mains gigantesques et puissantes de la créature englobèrent ses fesses pour le plaquer contre lui, le jeune homme étouffa un gémissement dans l'embrassade. Sur son bas de jogging et son tee-shirt, il sentit aussitôt le sexe de Jeongin frotter contre lui. Il était massif, comme le corps du démon et toute son aura. La peur tétanisait Félix, mais son désir enflammait la moindre fibre de son corps. Cet être incroyable était là pour satisfaire ses besoins, ses envies, il allait lui offrir la jouissance et le plaisir... Ses mains se crispèrent dans la peau de l'entité, le faisant gronder à travers le baiser. L'humain sentit alors de la salive lui échapper à travers l'embrassade, mais il n'en avait que faire. Pas lorsque ce corps brûlant pulsait contre le sien.

Lorsqu'il entendit un déchirement de tissu, Félix se figea. Prompt à rompre le baiser, il recula à peine en sentant la caresse incandescente des griffes sur le rebondi de ses fesses nues. Mais Jeongin se fit plus pressant, enfonçant sa langue dans sa bouche jusqu'à la remplir. Le jeune homme pressa ses cuisses l'une contre l'autre face à la sensation. Ce n'était rien. Il n'avait pas jouit une seule fois et il se sentait déjà au bord du gouffre...

Les mains du démon l'englobèrent alors, malaxant sa chair, découvrant sa douceur, si bien que ce ne fut pas l'humain qui rompit le profond baiser en premier. A bout de souffle, Félix prit une inspiration saccadée, comme s'il venait de nager une longue distance en apnée. Contre lui, Jeongin se mit à rire doucement. Sa langue bifide se rétractant derrière ses crocs, le jeune homme sentit aussitôt le manque contre la sienne. Il la voulait dans sa bouche, il en avait besoin.

« Le frêle humain a finalement envie que son esclave fasse son œuvre... » railla Jeongin en continuant de déchirer son jogging pour le dénuder.

« S-s'il te plaît... » bredouilla Félix, honteux et excité à l'idée de se faire dévorer vivant par un incube. « Embrasse-moi encore... »

« Seulement si tu acceptes de prononcer mon nom à chaque fois que tu vas jouir. » proposa le démon en souriant.

L'humain aurait accepté tout et n'importe quoi, pourvu qu'il retrouve le parfum de luxure et de feu de bois dans le fond de sa gorge. Il hocha frénétiquement la tête. Ses mains se mirent à caresser la peau du démon, traçant les arabesques du bout des doigts pour le sentir. Dépendant de la sensation des écailles sous ses paumes, Félix flottait agréablement. Il ne se sentait plus lui-même, il s'abandonnait à ses pensées lascives les plus osées et il aimait cette sensation.

« Embrasse-moi Jeongin... » murmura t-il en guidant sa main dans la crinière de cheveux noirs et blancs. Ils étaient doux comme la soie.

Depuis la première fois qu'il l'avait rencontré, Félix lu autre chose que la pure débauche sur le visage du démon. Alors qu'il sentait les mots pâteux collés à son palais, la question resta en suspens entre ses lèvres. Jeongin fondit de nouveau sur lui, déchirant en lambeaux son pantalon pour lui enlever définitivement. Le jeune homme entrouvrit les lèvres aussitôt, sentant de nouveau cette langue bifide envahissante dans sa bouche. Il étouffa un gémissement, donnant un coup de rein puissant pour se sentir tout contre l'incube. Ce dernier glissa ses mains le long de ses cuisses et d'un geste fluide, le souleva tout contre lui.

Le seul et unique réflexe de Félix fut d'encercler les hanches de l'entité de ses jambes pour se maintenir contre lui. Il le dépassait légèrement, et lorsque son sexe se mit à frotter contre le ventre de Jeongin, une plainte étouffée lui échappa. Le lambeau de son sous-vêtement pendait lamentablement entre ses cuisses, à moitié déchiré par les griffes de l'incube.

Comme un animal, le jeune homme ondula des hanches pour sentir plus de friction. Il en avait besoin, la présence de Jeongin le rendait fou. La sanité n'était plus, car il en voulait toujours plus. La sensation d'être faible et puissant à la fois naviguait dans son ventre au rythme de ses pulsions. Le moindre frottement faisait trembler ses cuisses, et le baiser profond offert par l'incube le forçait à s'agripper à lui pour qu'il ne recule pas. Mais Jeongin ne semblait pas avoir envie de le lâcher, du moins pas dans l'immédiat...

Alors que Félix étouffait un nouveau gémissement en laissant sa langue s'enrouler avec celle du démon, découvrant également la pointe de ses crocs contre sa chair, l'incube pivota sur lui-même. Sans le relâcher, il s'agenouilla au sol et se pencha en avant. L'humain sentit une bouffée de désir le consumer, Jeongin était si fort, il pouvait faire tout ce qu'il voulait de lui. Conscient qu'il aurait dû en être effrayé, Félix en était davantage excité. Lorsque l'entité l'allongea sur le cercle de Lilith, le jeune homme refusa de dénouer sa poigne sur Jeongin. Ses mains étaient enfouies dans les cheveux de l'incube, caressant ces voiles soyeux entre ses doigts pour sentir encore son parfum de feu de bois.

« Quelle malédiction me jette-tu ? » marmonna Jeongin dans son baiser, se séparant à peine de lui avant de venir embrasser ses lèvres, de les lécher de nouveau. « Qu'est ce que tu me fais ? »

Le jeune homme se sentait incapable de parler. Flottant dans un brouillard de désir dévorant, il tenta de garder sa poigne sur le corps du démon. Mais celui-ci le déposa au sol et remonta une de ses larges mains sur son ventre. Lorsqu'il baissa les yeux, Félix frémit face au spectacle qui s'offrait à lui. Son sexe rosie par les frictions reposait à côté de celui de Jeongin, plus large, sombre, d'où des globules d'un liquide noirâtre s'en déversait. Incapable de retenir le gémissement qui franchissait ses lèvres à cette vision, le jeune homme savoura la main de l'incube se pressait sur son ventre plat.

« De toutes les faibles créatures qui m'ont jamais invoqué... » chuchota l'entité au dessus de lui, les yeux luisants dans la pénombre. « Aucune n'était aussi belle que toi. »

« J-Jeongin... » bredouilla Félix, la langue encore engourdie par le plaisir et l'envie. « E-Embrasse-moi encore... »

« J'ai hâte de me voir à l'intérieur de toi. » confessa le démon, un sourire carnassier aux lèvres. « Et tu appuieras sur ton ventre pour sentir à quel point je te souillerai à cet instant. »

Accompagnant ses mots par le geste, Jeongin pressa sa main contre le bras ventre du jeune homme. Ce dernier se cambra. Il débordait d'envie, ses veines lui brûlaient tant il mourait de désir. Il voulait se faire entièrement consumer par le démon, y perdre son humanité s'il le fallait. Lui-même ne comprenait pas comment il pouvait réagir si vivement face à ce blasphème, mais la réalité était là. Il désirait Jeongin, il aimait la sensation de ses cheveux entre ses mains, il se sentait excité lorsque ses griffes caressaient sa peau sans la rompre, il adorait sa langue bifide envahissant sa bouche... Lorsque des larmes de frustration commencèrent à monter à ses yeux, le sourire de l'incube s'étira davantage, dévoilant ses crocs aiguisés.

« Pauvre petite chose... Perverse. » gronda t-il en posant un de ses coudes au dessus de la tête de Félix. « Tu n'es rien qu'à moi, n'est ce pas ? »

Débordé par ses propres envies, le jeune homme poussa un nouveau gémissement. Il dénoua ses jambes autour de la taille de Jeongin, s'allongeant totalement au sol avec les cuisses écartées. Il voulait supplier l'incube de continuer, de le ravager et de ne rien laisser derrière lui... Perdu dans ses pensées pornographiques, il se cambra de nouveau et tendit ses mains pour attraper le visage du démon. Ce dernier semblait déstabilisé par son comportement, car il se figea un instant. Mais Félix voulait plus de lui, il en voulait toujours plus. Glissant ses doigts sur la peau incandescente de Jeongin, il ne comprit les mots qu'après les avoir prononcé :

« A toi... » murmura t-il, les yeux plongés dans ceux de l'entité.

Lorsque cette dernière se pencha davantage sur lui, le dominant de sa taille et de sa présence, Félix sentit son sexe de nouveau tressauter, caressant celui du démon. Les grondements de Jeongin étaient menaçants et addictifs, l'humain ressentait tant d'attirance pour cet être qu'il en perdait toute conscience ou instinct de survie.

« Les démons sont possessifs... » chuchota l'incube sur ses lèvres. « Surveille tes paroles... »

Jeongin glissa alors sa main le long du sexe du jeune homme. Ce dernier laissa échapper un gémissement incontrôlable, brûlant sa gorge à s'en érailler la voix. Félix sentit ses yeux rouler légèrement en arrière dans leurs orbites, incapable de se tenir. Les cuisses écartées, il voulait supplier. Supplier Jeongin de continuer son œuvre et d'honorer son contrat, de l'abandonner dans les affres du plaisir jusqu'à ce qu'il en oublie de parler. Les doigts du démon s'enroulèrent autour de son gland, le dévoilant luisant et déjà trempé de liquide séminal. Félix se mit à trembler en sentant cette caresse, la façon dont la main de l'incube l'enveloppait si bien alors qu'il la refermait entièrement sur lui.

« Si fragile... » continuait de gronder le démon dans le creux de son oreille.

A la seconde où Jeongin serra ses longs doigts autour de son sexe, l'enveloppant totalement, il embrassa également la peau vulnérable de la gorge du jeune homme. Ce dernier laissa échapper un gémissement, incapable de se contrôler. La langue bifide caressa avidement sa chair, apposant son odeur sur lui. Les cuisses tremblantes, Félix crut perdre la raison lorsqu'il entendit le bruit humide que faisait l'incube à chacun de ses baisers. Ce fut davantage le cas quand il commença à le caresser enfin. Le pouce griffu se pressant contre son gland, le jeune homme replia une de ses jambes face à la sensation.

« Déjà si mouillé, quelle traînée tu fais... » susurra t-il contre sa peau.

Félix eu à peine le temps de réagir lorsque le démon se redressa sur ses genoux. Il était si impressionnant, le dominant ainsi de toute sa taille entre ses cuisses écartées. Le jeune homme sentait la peur faire tambouriner son cœur à toute vitesse dans sa poitrine. Tétanisé, et pourtant terriblement excité, il pouvait voir son sexe déjà dur et rougi par le manque de stimulation. Sur lui, seul son tee-shirt avait pour le moment survécu à l'attaque démoniaque. Et c'était trop peu.

Une des mains de l'incube se plaqua de nouveau contre son ventre, et lorsque Jeongin se pencha en avant, ce fut pour y déposer des baisers incandescents. Félix porta ses mains à sa bouche pour ne pas gémir de nouveau. Il se sentait toujours flottant, dans des nimbes qu'il ne comprenait pas. Ne sachant même plus comment il était arrivé ici, tout ce qu'il savait c'était que Jeongin était l'être le plus désirable qu'il avait jamais contemplé. Les muscles de son ventre se contractant à chaque caresse, il sentait à la perfection les lèvres de Jeongin, sa langue, ses cheveux qui caressaient sa peau.

Laissant son regard dériver jusqu'à lui, l'humain fut incapable de se retenir de geindre lorsque l'incube descendit de plus en plus bas le long de son ventre, dépassant le nombril, ignorant son sexe battant entre ses cuisses, pour continuer d'embrasser la chair offerte. Félix écarta alors davantage les jambes, dévoilant son intimité aux yeux du démon affamé. Lui aussi en voulait plus. Et Jeongin se redressa un instant avant de laisser ses crocs se planter dans la chair des cuisses du jeune homme. Celui-ci se cambra face à la sensation, un gémissement rauque passant le bout de ses lèvres dans une tentative désespérée de le retenir. Mais l'incube ne mordit pas assez fort pour lui faire mal, juste assez pour imprimer la marque de ses crocs dans la chair de Félix.

Il lui décocha un dernier sourire avant d'ouvrir sa bouche et de laisser sa langue bifide caresser le sexe du jeune homme.

Félix ne pouvait que contempler le spectacle, de cette langue s'enroulant autour de son gland, de la vague de plaisir qui l'envahit jusqu'à lui couper la respiration. Les lèvres entrouvertes, un souffle rauque éraillant sa gorge, l'humain vit alors la créature démoniaque plonger d'un seul trait sur lui, avalant son sexe sans s'arrêter, le faisant taper dans le fond de sa gorge sans hésiter.

Le jeune homme crut jouir tant le plaisir l'envahissait.

Mais il n'en fut rien. Il glissa alors ses mains dans les cheveux du démon, plaquant ses cuisses contre son visage alors qu'il reculait pour le prendre de nouveau en bouche. Les yeux orangés, luisant dans la pénombre, ne le quittèrent pas un seul instant, et Félix eu envie de hurler de plaisir lorsque la langue bifide l'enveloppa totalement dans un bruit de succion obscène. Les larmes montèrent à ses yeux lorsque Jeongin recommença une nouvelle fois. Ses jambes tremblaient, et il eu envie de supplier, encore et encore. Jamais il n'avait ressenti tant de plaisir avec le moindre humain, la façon dont l'incube enflammait ses sens et son corps le tétanisait. Il laissait ses mains caresser les cheveux du démon, sans jamais appuyer sur sa tête, et bien malgré lui, Félix sentait ses hanches se soulever à chaque fois que Jeongin retirait son sexe de sa bouche. Il voulait le pénétrer et jouir dans sa gorge, il voulait voir cette langue crasse recouverte de son sperme, il voulait savourer l'expression de Jeongin en le goûtant...

Le jeune homme gémit de nouveau lorsque les mains griffues de l'incube se crispèrent dans ses cuisses écartées. Sans s'en rendre compte, il se mit à onduler maladroitement des hanches, car la bouche brûlante de Jeongin qui l'englobait était purement addictive. Il voulait sentir cette langue s'enrouler autour de lui encore plus... toujours plus...

Jeongin recula cependant d'un coup, la bouche ouverte et dégoulinante de salive. Ses yeux trahissaient son amusement face à la détresse de Félix. Ce dernier laissa échapper une plainte de frustration, il était si hypnotisé qu'il ne se sentait plus maître de lui même.

« Tu sembles déjà parti si loin, je pense que tu disais vrai quand tu sous-entendais que tu n'y survivrais pas... » railla Jeongin sans le quitter des yeux.

« S-s'il te plaît... je vais bientôt jouir... » chuchota Félix d'un ton suppliant.

« Si jamais tu meurs lors du rituel... » continua le démon avant de lécher la longueur de son sexe trempé, provoquant une nouvelle vague de chaleur dans le corps du jeune homme. « Je ferais en sorte de retrouver ton âme aux Enfers... »

Un frisson parcouru le corps de l'humain alors que la langue bifide s'enroulait encore autour de son gland. Les yeux incandescents de Jeongin ne le quittait pas un instant.

« Et je demanderais qu'on te réincarne, pour te baiser encore. »

L'incube l'engloutit de nouveau d'un coup, enfonçant le sexe de Félix dans le fond de sa gorge. Le jeune homme sentit ses cuisses se contracter, et Jeongin recula sa tête pour recommencer, encore et encore, à un rythme qui s'accélérait à chaque aller et retour. Le jeune homme sentit sa voix se mettre à vibrer dans des gémissements incontrôlables, ses mains se perdant dans la chevelure du démon, s'agrippant à ses cornes, avant de sentir l'orgasme se former dans le creux de ses reins.

« Je vais jouir... ! » lança t-il dans un souffle. « Jeongin, Jeongin... Jeongin... »

Comme s'il cherchait à l'invoquer de nouveau, Félix scanda le nom du démon jusqu'à sentir son corps partir en arrière. Il éjacula dans la gorge de Jeongin, tapissant la langue de son sperme dans un gémissement rauque. Les doigts crispés autour des cornes de l'incube, le jeune homme décolla ses hanches du sol dans des gestes langoureux, pulsant encore dans la bouche de ce dernier. Tremblant de tout son être, le souffle coupé, il sentait son cœur prêt à sortir de sa poitrine à chaque instant. La chaleur le tétanisait, ses joues rougies et les cuisses encore refermées autour du visage de Jeongin, le jeune homme finit par le laisser partir.

Mais le démon resta de longues secondes, léchant avec application la moindre goutte de sperme que Félix avait déversé dans sa gorge. Le jeune homme se sentait étourdi, le corps agréablement engourdi par le plaisir le faisait se sentir terriblement bien. L'odeur de feu de bois était omniprésente, enveloppante, et il mit un certain temps avant de reprendre conscience de ce qu'il se passait. A ses côtés, l'incube ne parlait pas, il recula cependant pour ôter le sexe de Félix de sa bouche. La sensibilité le fit frémir.

Dans les ténèbres de l'appartement, simplement éclairé à la bougie, Félix contempla l'être entre ses jambes écartées. La créature se redressa sur ses genoux, contemplant son œuvre avec un air satisfait. Les cheveux collés par la transpiration, ses cuisses marquées de morsures et tremblantes, le corps déjà conquis de l'humain... Le jeune homme se sentit frissonner face au manque de chaleur.

Mais le répit fut de courte durée.

Sans crier gare, Jeongin se pencha au dessus de lui et l'agrippa presque violemment par les hanches. Félix étouffa un cri de peur, plus lucide qu'auparavant, alors que le démon le retournait sur le ventre. Le carrelage froid bardé de crayon rouge le surpris, et par réflexe, le jeune homme se mit à quatre pattes.

Aussitôt, la poigne de l'incube sur ses cheveux blonds se referma. Le démon le fit plier, le forçant à plaquer son visage contre le sol et à rester les fesses en l'air face à lui. Félix sentit la crainte se mettre de nouveau à palpiter dans ses veines, avant que Jeongin ne le relâche. Tétanisé, le jeune homme craignit de bouger lorsqu'il sentit les mains du démon se refermer de nouveau sur ses fesses, les écartant brusquement, avant qu'un liquide chaud ne se mettre à couler entre elles.

Lorsqu'il se tourna, Félix sentit son cœur s'emballer de nouveau en voyant Jeongin cracher le mélange de salive et de sperme qu'il gardait dans sa bouche directement contre son intimité.

« Déjà un. » lança t-il aussitôt sa bouche vidée de toute substance. « Ce n'est que le début, petite chose perverse. »

Le démon plongea sa tête entre ses fesses sans hésiter, et le jeune homme étouffa une plainte en sentant cette langue si désirable et sensuelle appuyer sur son intimité avec force. Son corps était encore palpitant de son orgasme, et pourtant, Jeongin commença à laper son intimité avidement. Comme une bête sauvage, il se mit de nouveau à gronder. Félix sentit un frisson incontrôlable l'envahir, alors qu'il s'entêtait à regarder par dessus son épaule.

L'humain voyait dans le regard de l'incube toute son avidité. La créature se lécha les lèvres, un sourire accroché à celles-ci, avant de plonger de nouveau sa tête en avant. Lorsque sa langue passait tout contre son intimité, Félix laissait échapper un léger soupir d'appréhension. Il n'avait pas couché avec qui que ce soit depuis son dernier compagnon, et ce n'était en rien comparable au sexe du démon qu'il avait derrière lui. Lourd, puissant, épais, le jeune homme savait qu'il allait le prendre jusqu'à la garde sans lui laisser le moindre répit.

Son corps se figea en sentant l'une des pointes de sa langue bifide s'insinuer en lui. Ses doigts se crispèrent contre le carrelage froid, effaçant légèrement le dessin du sceau sur le sol. La sensation d'intrusion était déjà si plaisante, si agréable, comment même résister ? Félix sentait son corps encore légèrement tendu, bien malgré l'orgasme qu'il avait savouré. Mais en quelques secondes, il sentit la pénétration se faire plus profonde, le dilatant légèrement. Son ventre se contracta soudain, alors qu'une vague de plaisir presque douloureux le prenait entièrement. Son tee-shirt se souleva légèrement alors qu'il se penchait davantage en avant, offrant son intimité plus détendue à la langue de l'incube.

Ce dernier se mit à rire, la bouche ouverte et la langue pénétrant le jeune homme. Félix sentit de nouveau des soupirs d'aise passer ses lèvres, à chaque fois que Jeongin le pénétrait un peu plus, le préparant avec application et obstination. Bientôt, la seconde partie de la langue bifide se glissa à côté de la première, et l'humain se crispa face à la douleur. Son corps était hypersensible, il sentait ses mamelons durcis caresser le tissu froid de son tee-shirt, la dureté du carrelage sous ses genoux et ses coudes... Félix se mit à gémir lorsque la langue se recourba à l'intérieur de lui, pressant contre sa prostate juste assez pour que son corps soit envahit de nouveau par le plaisir. Son sexe peinait à se durcir de nouveau, à cause du récent orgasme, mais les vagues de contentement s'écrasèrent sur lui de plus en plus fort.

Dans des bruits de succions répétitifs, le jeune homme eu le malheur d'entendre les grondements de plaisir du démon. Celui-ci se nourrissait de son excitation et de ses gémissements, Félix le sentait. Et il aimait ça.

Se sentir si désiré, si pliable à la volonté d'un être surpuissant... L'humain se sentait fragile et fort à la fois, capable de faire douter l'incube et de le déstabiliser. Lorsque cette langue horrible gonfla à l'intérieur de lui, Félix sentit de nouveau son corps se contracter face à l'intrusion.

Ses cuisses tremblaient, son cœur était fou dans sa poitrine. Les allers et retours sur sa prostate le rendait fébrile, si bien qu'à force, ses gémissements se firent incontrôlables. Quand bien même il aurait souhaité garder la bouche close, il en était incapable. La présence de l'incube, sa chaleur, ses mains fermement crispées sur ses fesses...

Lorsqu'il sentit le démon reculer, Félix se mit à grogner de frustration en sentant la langue se retirer de lui. Mais le jeune homme s'arrêta bien rapidement. Car il reçu une claque sur une de ses fesses, assez forte pour qu'il sente la brûlure de la gifle et pour que le bruit résonne dans son appartement. Surpris, il hoqueta en se redressant péniblement sur ses mains. Avant d'en sentir une seconde sur son autre fesse.

Cette fois-ci, il gémit.

« L'apparence d'un ange seulement... » chuchota Jeongin dans son dos, malaxant la chair légèrement rosée par ses propres coups. « Il n'y a rien d'angélique chez toi, quand on voit ça... »

Les murmures du démon furent accompagnés d'une forte poigne sur les fesses de Félix, le faisant soupirer d'aise lorsque l'incube les écarta pour exposer son intimité. Le jeune homme se cambra : son sexe manquait tant d'attention qu'il avait souffrait davantage du manque de stimulation que de son précédent orgasme.

« J'ai tellement envie de te prendre... » continua la créature avant de lui donner une nouvelle fessée, faisant gémir Félix à gorge déployée. « Ô comme j'aime être là et te contempler... »

A ses mots, Jeongin plongea de nouveau la tête la première entre les fesses du jeune homme pour y enfoncer sa langue. Le jeune homme cria de plaisir, le dos cambré et les poings serrés contre le carrelage. Il avait envie de plus, de tellement plus, il voulait sentir la chaleur de l'incube caresser chaque parcelle de sa peau jusqu'à ce qu'il soit incapable de l'effacer... La langue bifide s'enfonça de nouveau en lui, dilatant son corps, le préparant à accueillir son offrande. Les mains de Jeongin se glissèrent sur ses fesses, sur ses hanches pour le forcer à rester en place alors qu'il enfonça sa langue plus loin encore, pétrifiant le jeune homme sur place.

Alors que ses jambes allaient céder, il sentit son plaisir l'envahir par vagues de plus en plus pressantes. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas de nouveau se sentir submergé par un orgasme. Il aurait voulu s'avancer pour empêcher le démon de le pilonner comme il le faisait, pour retrouver sa respiration juste quelques secondes... Mais non, Jeongin le maintenait fermement en place. Sa poigne vicieuse était tel un étau des Enfers sur ses hanches, et Félix se sentit perdre le contrôle. Ce ne fut qu'en se rendant compte que l'incube le faisait aller et venir sur sa langue qu'il sentit son sexe se tendre entre ses cuisses.

« A-attends... » gémit-il en sentant son corps se raidir de plus en plus. « Jeongin... je... »

Félix sentit alors les griffes du démon se planter dans sa chair. Ses hanches étaient profondément retenues et le jeune homme su alors qu'il n'avait aucune échappatoire. La peau tendue presque jusqu'à se rompre sous la poigne de l'incube, le jeune homme tenta de formuler quelques suppliques. Il babilla nerveusement quelques mots, la salive au bord des lèvres lui échappant juste assez pour qu'un filet recouvre son menton. Alors qu'il sentait son corps entier s'engourdir, la sueur collant ses cheveux contre sa nuque, son front et ses tempes, Félix ouvrit sa bouche dans un cri silencieux. Le battement humide de la langue bifide le pénétrant le fit gémir, tendit son corps...

Et le fit jouir une deuxième fois.

Sentant son corps se tétaniser face à la sensation, Félix éjacula de nouveau. Son sperme coula paresseusement de son sexe, trempant le sol gribouillé de rouge. Recouvrant le sceau de Lilith, le jeune homme ne pu que contempler ce spectacle obscène, sa prostate encore et encore stimulée par la langue de Jeongin. Ses plaintes de plaisir se transformèrent en suppliques lorsque sa sensibilité le fit trembler assez pour qu'il s'effondre en avant. L'incube ne le tenait plus, il retira sa langue, et l'humain sentit son corps s'affaisser sur lui-même.

Le souffle court, le corps trempé de transpiration, le jeune homme peinait à retrouver sa respiration. Sa vision était brouillée, et chacun de ses muscles était engourdi par l'orgasme qu'il venait de vivre. Félix se sentait bien, malgré la douleur de ses genoux à force d'être à quatre pattes sur le carrelage, il se sentait profondément accompli. Effondré contre le sol froid, l'humain inspira profondément à plusieurs reprises. La sensation du crayon gras contre sa peau, il se sentait plus que jamais à sa place. L'intérieur de ses fesses était détrempé. Et il aimait ça.

« Deux orgasmes... » gronda la voix démoniaque dans son dos. « Je n'ai pas encore eu mon dû petite chose perverse... »

De nouveau, le jeune homme sentit la crainte s'insuffler dans ses veines. Il venait à peine de jouir, son sol était encore humide de son propre sperme et l'incube se tenait de nouveau derrière lui. Alors qu'il voulu se tourner, Félix se retrouva tétanisé sur le sol, allongé sur le ventre. Dans son dos, la carrure de Jeongin le dominait totalement. Pour chacun de ses muscles, il sentait la courbe de ceux du démon. Chacune de ses formes était épousée parfaitement. Son cœur manquant un battement dans sa poitrine, le jeune homme sentit un membre incandescent longer ses fesses lentement.

Avant de se rendre compte de ce qu'il s'agissait réellement.

« Chaque humain que j'ai baisé a adoré... » chuchota Jeongin dans le creux de son oreille, glissant son sexe pesant entre les fesses et les cuisses de Félix. Un grondement de contentement lui échappa. « Mais toi... Ô toi, j'ai envie de plus... »

D'un nouveau coup de hanche, l'incube enfonça plus profondément son sexe entre les fesses du jeune homme. Ce dernier était si sensible qu'il se mit à siffler en sentant les larmes monter à ses yeux. Il n'allait jamais survivre à cinq orgasmes de plus. Félix se sentait déjà au bord du gouffre, il n'avait qu'une envie et c'était de se rouler en boule pour se reposer... Mais Jeongin était là et réclamait son dû.

« J'ai envie de te briser pour tout autre humain. » continua le démon, un sourire dans la voix. « J'ai envie qu'à chaque fois tu penses au sexe, tu n'imagines que moi, que tout devienne fade avec tes congénères... »

Félix sentit un hoquet de surprise lui échapper en sentant le gland dur de l'incube s'arrêter un instant contre son intimité. Il était brûlant, il dégageait une telle force et une telle présence qu'il se sentait écrasé. En sentant les mains de Jeongin caresser son dos avidement, le jeune homme soupira d'aise. Malgré le froid du carrelage, il se sentait enflammé de désir.

« Que tu me ré-invoques encore et encore... » susurra Jeongin, presque tendrement à l'oreille de Félix.

Ce dernier soupira d'aise, les griffes du démon traçant les arabesques splendides sur sa peau blanche, sous son tee-shirt. L'humain se laissa guider par les gestes de l'incube, se remettant doucement sur ses genoux malgré l'évidente douleur, le dos bien cambré et la tête plaquée contre le sol. La poigne de Jeongin dans ses cheveux l'apaisait presque. Il se sentait flasque, comme drogué par la présence de la créature démoniaque à ses côtés.

Il se présenta de lui-même, les fesses en l'air et les bras pendant lamentablement de part et d'autre de son corps. La joue pressée contre le carrelage et le crayon gras étalé dessus, Félix sentit les muscles de ses cuisses se contracter lorsque le sexe de Jeongin se présenta à son intimité. Les mains de l'incube caressait le bas de son dos, remontant le long de sa colonne comme pour compter ses vertèbres une à une, avant de retomber sur ses hanches. Le jeune homme le sentit frémir alors qu'il l'empoignait fermement et qu'il se mit à pousser.

Félix était certain de se souvenir de cette sensation jusqu'à la fin de ses jours.

La brûlure de la pénétration fit ouvrit sa bouche en grand. Il haleta aussitôt à cause de la douleur. Son corps se mit à trembler, se poussant en avant pour fuir. Mais la poigne de Jeongin était trop puissante, et lorsque Félix sentit le gland du démon entrer en lui, il poussa un râle rauque. Grondant de plaisir derrière lui, l'incube se retira à peine avant de donner un léger coup de rein en avant.

« J-Jeongin... » pleura alors l'humain, la douleur faisant perler des larmes au coin de ses yeux. « ça... ça fait mal... »

« Shhh... » lui intima alors le démon, caressant sa tête de nouveau presque tendrement. « Tu me prends si bien, sois patient petite chose. »

Le jeune homme gardait la bouche ouverte, la salive au bord de ses lèvres, pour arriver à respirer. Il replia ses coudes sous lui, poussant un grondement alors que l'incube s'enfonçait en lui de plus en plus. Il se sentait souillé et il aimait la sensation. Jeongin était bien plus massif que tout ce qu'il avait connu jusqu'à lors, son corps se déformait à la pénétration à chaque centimètre que le démon enfonçait en lui. Alors qu'il se sentit plein, Félix laissa échapper un sanglot. Entre douleur et plaisir, son corps vacillait dangereusement. Les griffes de Jeongin se plantèrent dans sa chair, alors qu'il continuait de pousser encore... Et encore...

« Splendide... » chuchota l'incube en s'allongeant au dessus de lui, pressant son torse contre le dos du jeune homme. « Tu es fait pour moi, on t'a créé pour que je te prenne... »

Un gémissement sourd fut la seule réponse que Félix fut capable d'offrir. Il sentait chaque muscle de Jeongin contre son corps, ses mains avides, son ventre caressant la chute de ses reins, son souffle contre son oreille... Et son sexe, fort, pulsant à l'intérieur de lui, qui allait de plus en plus profondément à l'intérieur de son corps de mortel.

« Donne-moi ton nom, petite chose perverse... » gronda Jeongin dans son oreille, lapant son lobe, embrassant la peau sensible sous celui-ci « Donne-moi ton nom que je te hante jusqu'à la fin de tes jours... »

Le jeune homme se mit à trembler, le souffle coupé, lorsqu'il sentit enfin les bourses du démon taper contre son périnée. Il était entièrement en lui. Félix peinait à respirer, la bouche ouverte et la joue bardée de crayon rouge, alors qu'une des mains du démon se glissa insidieusement le long de son ventre. Les griffes caressaient sa peau fragile, et il se mit à gémir en sentant la paume brûlante de Jeongin presser contre son bas ventre.

« Donne-moi ton nom... » murmura t-il encore, appuyant davantage contre la chair de Félix pour se sentir à l'intérieur de lui. « Et je te promet la jouissance éternelle... »

Perdant la raison, le jeune homme se mordit les lèvres en sentant l'incube se retirer lentement de lui, jusqu'à ce que son propre corps n'en retienne que son gland. Jeongin se mit à soupirer dans son oreille, un sourire gravé sur ses lèvres. Faire ressentir du plaisir à un incube fit tourner la tête de Félix. La douleur n'était rien, il était ankylosé de ses orgasmes, du plaisir qui l'envahissait de nouveau par vagues lancinantes.

Dans un bruit de succion, causé par le mélange de sperme et de salive que Jeongin avait enfoncé en lui pour le préparer, le jeune homme gémit de nouveau lorsque le démon le pénétra. La main pressée sur son ventre navigua de haut en bas lentement, comme pour le féliciter. Et Félix aimait ce pouvoir minuscule qu'il détenait. Être le gouffre d'un incube lui plaisait. Il en voulait plus, malgré son corps pourtant bien trop sensible.

Les chuchotements de Jeongin continuèrent tout doucement tout contre son oreille alors qu'il le pénétra encore. A chaque aller et retour, il se faisait plus langoureux encore, son souffle s'accélérant au même rythme que ses coups de rein alors que Félix sentait la brûlure sur ses genoux. Il gémit de nouveau, le sexe de Jeongin le remplissait tant qu'il était constamment stimulé, qu'il se sentait entier et au bord du gouffre constamment. Le cœur de l'humain bondissait tant dans sa poitrine qu'il fut certain de ne pas y survivre... Et cela n'avait aucune importance à cet instant. Il en voulait plus.

« ... 'Lix... »

« Qu'as-tu dit ? » demanda Jeongin, embrassant sa nuque offerte et son oreille alors qu'il allait et venait lentement en lui, comme s'il savourait chaque pénétration lui-même.

« Fé-Félix... » bredouilla le jeune homme, la salive coulant d'entre ses lèvres sans pouvoir la retenir. « Je m'appelle... Félix... »

Le soupir de satisfaction que poussa Jeongin faillit le faire jouir immédiatement. Le démon remonta sa main le long de son ventre, caressant sa chair offerte, avant de venir embrasser sa joue. Félix sentait son souffle tout contre lui, il le voyait à peine au milieu de sa crinière de cheveux noirs et blancs. Et pourtant, il le sentait satisfait. De nouveau, la sensation de la langue bifide glissa sur sa peau, caressant ses lèvres trempées de salive, alors que l'incube se mit à rire doucement.

« Tu as mérité une récompense, Félix. » murmura t-il contre lui. « Une belle récompense. »

Le jeune homme appréhenda les paroles du démon lorsqu'il le vit poser un coude au dessus de sa tête. Et il eu raison, car à peine trouva t-il un appui que Jeongin se retira presque entièrement de lui pour le pénétrer de nouveau, mais avec plus de force. L'empalant jusqu'à la garde, le corps de Félix tressauta à la sensation, lui arrachant un gémissement de plaisir et de douleur entremêlées.

L'incube embrassait presque tendrement sa joue, le coin de ses lèvres, alors qu'il le prenait de plus en plus vite. Le rythme s'accéléra, le corps de Félix suppliant pour plus. Les vagues de plaisir qu'il ressentait le rendait fébrile, il peinait à respirer correctement ainsi pressé tout contre le corps de Jeongin. Ce dernier donna un coup de rein si puissant le jeune homme se sentit soulevé par sa force une seconde, le faisant geindre.

Sensible encore de son précédent orgasme, Félix sentit une larme couler le long d'une de ses joues. Jeongin l'avala aussitôt, la lapant de sa langue, grondant d'un plaisir manifeste. Le cœur de l'humain battait si fort qu'il pensait qu'il allait bondir hors de ses côtes. Le jeune homme sentait le frottement du carrelage sous ses genoux, et ce sexe le martelant encore, et encore, pliant son corps docile à la volonté démoniaque.

« Félix... » gronda Jeongin contre sa peau avant de gémir à son tour. « Es-tu prêt ? Es-tu prêt à me sentir ? »

La peau enflammée par le plaisir, le jeune homme fut incapable de répondre. Il babilla maladroitement quelques syllabes, avant de sentir de nouveau quelque chose dans sa bouche. Les griffes de Jeongin raclèrent sa langue lentement, lui faisant perdre la raison. Son corps entier était malmené et le plaisir qui en découlait le paralysait autant qu'il le faisait gémir. Lorsqu'il sentit quelque chose de froid à l'intérieur de lui, Félix commença à s'égosiller. Amusé, l'incube ôta les deux doigts qu'il avait commencé à enfoncer dans sa bouche.

« C-c'est froid !! » s'exclama t-il entre deux coups de reins qui torturait son corps autant qu'il le savourait.

« Ah... » soupira d'aise le démon au creux de son oreille. « Je vais tant te remplir... »

Jeongin allait jouir.

Malgré son esprit embrouillé par le plaisir, Félix prit conscience de ce qu'il se passait. Contre sa prostate abusée, le liquide froid continuait de se répandre, de faciliter la pénétration, pour qu'il sente encore et encore l'incube s'enfoncer en lui. Et le jeune homme ne put que laisser son instinct parler pour lui. Il tendit fébrilement la main pour attraper celle de Jeongin. Il enroula ses doigts minuscules autour de ceux du démon.

Ce dernier resserra son étreinte sur lui, le pressant si intimement contre son corps que Félix sentait tous ses membres se mettre à trembler. Le jeune homme ouvrit la bouche, pantelant. Son souffle était coupé, et il sentait de nouveau des vagues de plaisir paralyser son bas ventre. Mais son sexe, désespérément en manque de stimulation, était rouge entre ses cuisses, battant lamentablement à chaque coup de rein de Jeongin.

Et il l'entendit alors. Un véritable grondement des Enfers surgir proche de son oreille, il sentait un liquide froid envahir son corps. Le sexe du démon pulsa en lui, le martelant encore et encore, alors que son sperme glacial se déversait à l'intérieur. Félix laissa un hurlement lui échapper, soumis à la prise de l'incube qui jouissait sans discontinuer. Le jeune homme sentit son cœur s'arrêter à l'instant même où il sentit du liquide courir entre ses cuisses, longeant sa chair meurtrie pour se mêler au crayon rouge du sceau de Lilith. Le sperme de Jeongin, noir, froid et épais, débordait de lui, coulant copieusement entre ses jambes tant son corps ne pouvait plus l'accueillir.

« Jeongin... !! » gémit-il en tendant sa main libre pour attraper une des cornes de l'incube. « Jeongin !! »

Son corps se crispa, tendu à l'extrême, et une vague de plaisir douloureux l'envahit enfin. C'était une libération. Elle fut de courte durée, car cet orgasme lava son corps comme un fléau, brûlant son âme et tous ses muscles en un éclair. Rien ne sorti de lui, son sexe le faisait souffrir, mais il sentait son corps tétanisé. Félix scanda le nom de Jeongin à plusieurs reprises, jusqu'à ce que ce dernier s'affaisse sur lui. Les cuisses trempées, le sceau souillé, le jeune homme respirait si fort que ses poumons sifflaient. La vision brouillée par les larmes, il peinait à reprendre conscience de tout ce qu'il venait de se passer. Son corps était déjà dans un triste état... Et il savait que ce n'était pas fini.

Comme une bête, l'incube pressé contre lui grogna en plongeant son visage dans ses cheveux. Il en huma le parfum, la transpiration, avant de se redresser à quatre pattes. Félix le sentit se retirer de lui lentement, dans un gargouillis immonde qu'il aima aussitôt. A l'instant même où il sentit son gland sortir de lui, le jeune homme se mit à geindre. Il se sentait vide, terriblement vide. L'incube le rendait fou et il aimait tant la sensation qu'il se sentait lui même inhumain.

Félix resta allongé sur le sol, le souffle court et le cœur fou dans sa poitrine. Son corps était tant envahit par le plaisir qu'il peinait grandement à reprendre sa respiration. Le démon continuait d'inspirer son odeur, de toucher le moindre de ses membres ankylosés. Les mains de Jeongin se trouvaient partout sur lui, découvrant la peau fragile de l'humain qu'il était encore et encore. Alors que le jeune homme se sentait plus calme, presque sur le point de partir, l'incube le fit se tourner sur le sol froid.

Allongé sur le dos, les bras écartés et le regard perdu dans le vague, le jeune homme pouvait contempler la créature démoniaque. Ses longs cheveux s'étaient légèrement emmêlés et sa peau noircie d'arabesques luisait. L'éclat orangé de ses yeux semblait davantage éblouissant dans les ténèbres de son appartement. Félix esquissa un sourire inconscient. Son corps flottait dans une abîme agréable, alors que Jeongin le jaugeait de son regard perçant.

« Tu es magnifique. » reprit l'incube sans le quitter des yeux. « Et tu es si sale... »

A ses mots, il laissa ses doigts courir le long des cuisses de l'humain. Ce dernier se mit à frémir face à la caresse, encore sensible. Le sourire carnassier sur les lèvres de Jeongin en disait cependant long... ce n'était pas fini, loin de là.

« Je vais pouvoir te laver moi-même pour te souiller de nouveau. » gronda le démon avant de plonger sur lui.

A la seconde où Jeongin l'embrassa avidement de nouveau, le jeune homme laissa un râle lui échapper. Même s'il se sentait engourdi, il tendit ses bras lorsque l'incube s'allongea au dessus de lui pour enserrer sa tête. Il se pendit à son cou comme un amant désespéré, savourant une nouvelle fois la caresse de la langue bifide contre la sienne. Dépendant de ces baisers, Félix soupira d'aise alors que les mains du démon le découvrait encore et encore. Il remonta son tee-shirt jusqu'à presser sa main contre son torse, juste au dessus de son cœur. Le danger de la situation fit trembler le jeune homme. N'ayant plus aucune force, il se laissa malmener dans leur embrassade comme une poupée docile. Les yeux clos, le corps endolori, le jeune homme laissa ses griffes caresser sa peau tendre dans quelques soupirs étouffés.

Et Jeongin l'enlaça alors, le soulevant du sol pour se mettre à genoux et le tenir tout contre lui. Félix se laissait faire, ignorant la brûlure de son sexe hypersensible contre le ventre du démon, sentant le sperme de ce dernier encore couler entre ses cuisses. Flottant agréablement dans une abîme qu'il peinait à comprendre, le jeune homme reprit conscience de la position dans laquelle il se trouvait lorsque la douleur dans ses genoux électrisa son corps entier.

Quand il ouvrit les yeux, il pouvait contempler ceux de l'incube braqués sur son visage. Félix sentit un frisson le parcourir alors que la créature rompit leur baiser. Le souffle de nouveau court, la salive luisant sur le coin de ses lèvres, le jeune homme ne pouvait que contempler ce visage démoniaque avec admiration. Jeongin était si beau qu'il sentit son ventre se contracter lorsqu'il se glissa entre ses cuisses.

« Je vais te nettoyer, d'accord petit être ? » ronronna t-il sur ses lèvres. « Tu vas m'obéir et rester bien à genoux pour moi ? »

Fébrilement, Félix hocha la tête pour accepter. Il ne pouvait qu'accepter, il se sentait ivre de la présence de l'incube et en voulait plus, même si son corps hurlait qu'il n'en pouvait plus.

La chaleur du démon lui manqua aussitôt dès que celui-ci glissa hors de ses bras. Le jeune homme se laissa faire, peinait à se maintenir à genoux alors que Jeongin se glissait sous lui. Lorsqu'il eu assez de force pour ouvrir les yeux, il se rendit compte que l'incube était entièrement allongé sous lui, et qu'il aurait pu s'asseoir sur son pectoral si les forces lui manquaient. Déstabilisé par cette vision, l'humain tendit un de ses bras derrière lui pour prendre appui sur le ventre de la créature, et ainsi ne pas s'asseoir sur lui entièrement.

Cependant, Jeongin enroula ses larges mains sur ses cuisses. Les faisant presque disparaître sous sa poigne, il pressa ses griffes de nouveau contre la peau du jeune homme, emballant de nouveau le cœur de celui-ci. Félix contemplait la scène, son sexe à moitié dur entre ses cuisses, rouge et trempé, les traces de sperme noir qui bardaient le sol sous la tête du démon, les yeux luisants de ce dernier dans la pénombre... Telle la proie qu'il était, il poussa un hoquet de surprise lorsque Jeongin le força à s'avancer.

« A-attends... » supplia t-il en se sentant la honte crépiter le long de son corps. Le visage du démon était si proche de son entrecuisse qu'il sentait son souffle sur son sexe.

« Assieds-toi donc sur mon visage. » suggéra Jeongin, un large sourire sur ses lèvres. « Assieds-toi sur ton trône, prince des décadents. »

Un gémissement au bord des lèvres, Félix se plia à la force de l'incube. Il se laissa glisser, sentant son périnée et ses bourses sensibles caresser le visage de Jeongin alors qu'il s'asseyait sur lui. Dans son sillage, le sperme du démon s'étala sur ses arabesques noires, les faisant luire à la lumière des bougies. Son souffle s'accéléra de lui-même, alors qu'il peinait à se tenir sur ses genoux tant ceux-ci lui faisait mal.

La sensation désagréable de son tee-shirt trempé collant à sa peau le dérangea assez pour qu'il ôte son vêtement avec le peu de force qu'il lui restait. Il se déshabilla enfin entièrement, dévoilant son corps à l'air brûlant qui l'entourait. La croix accrochée au collier sur son torse ballotta contre sa peau trempée de transpiration. Et de nouveau cette sensation familière et addictive...

La langue de Jeongin s'insinua lentement contre sa peau. Félix s'appuya péniblement en arrière, posant ses mains sur le torse de l'incube pour ne pas tomber lamentablement sur le sol. Il la sentait ramper sur sa peau comme un serpent de feu, avalant la moindre goutte qui coulait sur sa chair meurtrie. Le démon lécha avidement son périnée, laissant sa langue bifide aller et venir lentement, avant que sa poigne de fer ne le force à s'appuyer davantage sur lui. Félix essaya de lutter un instant pourtant : il ne voulait pas étouffer l'incube de son poids.

Cependant, lorsque la langue de Jeongin disparut pour être remplacée par une profonde morsure à la jointure de sa cuisse et de son entrejambe, le jeune homme laissa un cri de plaisir lui échapper. Son sexe se durcissait de nouveau sous ses yeux. Pathétique. Il se sentait si lamentable qu'il sentait les larmes monter à ses yeux. Les sensations contradictoires dans son corps lui donnaient autant envie de se caresser pour jouir plus vite malgré la douleur que de supplier que tout s'arrête. Tremblant fébrilement sur ses genoux éraflés, le jeune homme sentit ses propres ongles se figer dans la chair de Jeongin. Ce dernier serra ses gigantesques mains autour de ses cuisses avec la force d'un titan.

« Assieds-toi. » ordonna t-il sèchement, électrisant l'échine de Félix. « Écrase-moi. »

L'ordre tétanisa l'humain, qui laissa son corps s'affaisser alors sur le visage du démon. Celui-ci soupira d'aise en ouvrant la bouche et de nouveau Félix sentit la langue bifide contre son intimité.

Mais cette fois-ci, elle la pénétra sans plus attendre.

L'intrusion dans son corps fit gémir par réflexe le jeune homme. Entièrement appuyé contre le visage de Jeongin, sans craindre de lui faire mal, il sentait désormais le moindre trait de l'incube contre son périnée. La courbe de son nez, ses lèvres pulpeuses... Et cette langue insidieuse qui s'enfonça en lui de nouveau. Félix se mit à trembler : son corps n'en pouvait plus, et ses pensées contradictoires le paralysaient. Le plaisir était douloureux, mais il l'aimait plus que tout au monde. Les vagues rinçaient son corps, remontant le long de son ventre, tendant son sexe rouge et abandonné depuis bien trop longtemps. Le jeune homme n'osait pas se toucher tant il craignait d'avoir mal.

Rapidement, la langue démoniaque retrouva sa prostate, et les gémissements s'échappèrent de ses lèvres sans discontinuer. Sous lui, Jeongin grondait comme un prédateur. Il se repaissait de son festin : son propre sperme noir tapissé à l'intérieur de Félix. Ce dernier sentit son corps se cambrer alors que la langue de l'incube appuyait à même la zone la plus sensible à l'intérieur de lui. Entre ses cuisses, son sexe était de nouveau tendu, et du liquide séminal s'en échappait. La sensation était incandescente, et il aimait ça.

La poigne du démon sur ses cuisses se fit plus faible, jusqu'à ce que Félix ne se rende compte que Jeongin glissait lentement ses mains sur sa taille, puis le long de son ventre. Le jeune homme ne pouvait que les contempler : ses doigts griffus remonter contre sa chair blanche, la souillant de traînées noires dans leurs sillages... Une vague de chaleur particulièrement intense le fit geindre, alors que la langue bifide allait et venait en lui inlassablement.

Sa tête tournait.

Et pourtant, lorsqu'il sentit les griffes acérées de Jeongin caresser ses mamelons terriblement durs, le jeune homme fut incapable de se retenir de gémir de nouveau. La sensation sur ses grains de chair, si sensibles et en manque d'attention, le fit se cambrer davantage. La sensation était si plaisante et douloureuse, qu'il ne sentait presque plus son bassin. Et pourtant, il était incapable de détourner le regard. Félix pouvait admirer les mains de l'incube caresser ses mamelons, étalant du sperme dessus pour les souiller. Il pouvait aussi apercevoir la chevelure de Jeongin sur le sol, étalée comme un halo entre ses cuisses écartées, ses cornes magnifiquement taillées, prêtes à être empoignées...

Le plaisir le lessivait tant, que le jeune homme eu la sensation de soulever une montagne lorsqu'il se redressa sur ses genoux. Sa voix rauque continuait de percer l'air de l'appartement, trahissant le plaisir incommensurable que lui procurait la langue du démon à l'intérieur de lui. Les mains de Jeongin englobèrent ses pectoraux, les pressant pour les malaxer. Félix quant à lui, se pencha en avant pour empoigner les cornes de l'incube.

Et il commença à aller et venir de lui-même.

Malgré la douleur de ses genoux, malgré la lassitude de son corps face au plaisir, le jeune homme laissait ses instincts primaires prendre le dessus. Il alla d'avant en arrière, sur le visage de Jeongin, approfondissant la pénétration en s'empalant lui-même sur la langue bifide comme s'il s'agissait d'un simple jouet. Sa gorge était éraillée, ses gémissements inaudibles tant il babillait. Son corps surpassait la douleur pour rencontrer l'extase. Et lorsque les griffes de l'incube raclèrent de nouveau sur ses mamelons, le cri que Félix poussa n'était pure jouissance.

« Jeongin... » gémit-il, le corps tremblant plus que tout. « Jeongin... Jeongin, je... je vais... »

La seule réponse du démon fut brutale. Il abandonna sèchement sa poitrine pour enserrer sa taille avec force et l'empala de lui-même sur son visage. Encore, et encore. Félix eu la respiration coupée l'espace d'un instant, la force de Jeongin le rendant aussi flexible qu'une poupée. Désespéré pour un orgasme qui ne venait plus, le jeune homme serra plus fort les cornes du démon entre ses doigts minuscules. Il n'arrivait pas à jouir, il n'y arrivait plus...

Jusqu'à ce que l'incube ne recourbe sa langue en lui. La jouissance fut telle que Félix entendit le cri qu'il poussa avant de se rendre compte qu'il s'agissait de sa propre voix. Son sexe sensible répandit un mince filet de liquide séminal dans la chevelure de Jeongin, pulsant douloureusement sans rien n'éjaculer de plus. Le corps tétanisé, le jeune homme s'effondra en arrière sans pouvoir se retenir.

Le souffle court, la vision brouillée, Félix contempla son plafond d'un œil vide alors que son corps suppliait de tout arrêter. La pénombre de l'appartement apaisait sa douleur, car le jeune homme ne sentait plus rien. Lessivé par ses orgasmes, il se sentait flotter dans un désagréable entre deux. Sa respiration était saccadée, et son corps tremblait tant il ne pouvait plus ressentir quoi que ce soit. Sous lui, il sentait le démon relever la tête sans pour autant le repousser. Lorsqu'il sentit la caresse de quelques baisers à l'intérieur de ses cuisses, Félix soupira d'aise.

« Tu es toujours avec moi, petit être ? » gronda la voix puissance de Jeongin d'entre ses jambes.

La langue lourde dans sa bouche, le jeune homme était incapable de répondre. Sa voix ne portait plus assez, il peinait même à articuler le moindre son. Son torse se soulevait en rythme de sa respiration profonde, la peau bardée de sperme luisant et des traces de griffures de Jeongin. Félix papillonna des yeux, espérant réussir à retrouver une vision claire, alors que ses muscles endoloris laissaient repartir la jouissance de nouveau. Le corps brûlant du démon sous lui, et pourtant il commençait à avoir froid.

« Félix ? » demanda l'incube, une nuance d'inquiétude dans sa voix.

Malgré la situation, malgré ce marché malencontreux que Félix n'avait pas demandé, il sentit que la réaction de Jeongin était sincère. Car en l'absence de réponse, le démon se redressa brusquement, repliant le corps du jeune homme sur lui-même. Lorsqu'il croisa de nouveau son regard, l'humain fut subjugué.

Les traits parfaits de Jeongin étaient préoccupés. Ses yeux brillants dans les ténèbres le fixèrent aussitôt, alors que Félix poussa un soupir de soulagement face à lui. Son nez, ses pommettes, ainsi que tout le bas de son visage étaient légèrement noircis à force de boire son propre sperme dans l'entrecuisse du jeune homme. Ce dernier ne pouvait que contempler cette beauté éthérée, irréelle et pourtant bien présente entre ses cuisses.

« J'ai craint l'espace d'un instant que je t'avais réellement tué. » murmura Jeongin en attrapant ses genoux pour repousser doucement le jeune homme.

Il le manœuvra presque doucement, jusqu'à pouvoir allonger Félix sur le dos. Contre le carrelage tiède, sa peau nue frotta contre le crayon gras du sceau de Lilith. Un frisson parcouru son corps, alors que le démon s'allongeait à côté de lui. L'humain se laissa encore une fois faire, le souffle tremblant et le corps tétanisé par le plaisir et la douleur. Lorsque Jeongin fut enfin installé à ses côtés, il attrapa la hanche de Félix pour le faire se blottir tout contre lui. Il en apprécia immédiatement sa chaleur.

« Je... vais bien... » chuchota t-il péniblement, savourant la caresse de la peau incandescente de Jeongin contre la sienne. C'était presque faux. Malgré le bien-être malsain qu'il en tirait, il sentait la culpabilité déjà le ronger.

« Tant mieux. » ronronna Jeongin dans le creux de son oreille. « Parce que tuer un croyant de Dieu n'était pas dans mes objectifs... profiter de son corps par contre... »

Les quelques mots de l'incube firent de nouveau trembler Félix. Ce dernier sentit une griffe courir lentement le long de son ventre, remontant jusqu'à son cœur, avant de se glisser sous la chaîne en argent qu'il portait autour de son cou. Même s'il ne la voyait pas, le jeune homme devinait le pendentif en forme de croix contre lui. Le jeune homme sentit la terreur envahir ses veines.

Ce n'était que le quatrième orgasme. Il en restait encore trois avant que Jeongin ne retourne dans les Enfers pour finaliser son contrat.

« Tu es une belle petite chose... » continuait de susurrer l'incube tout contre lui, laissant ses lèvres gluantes caresser le lobe de son oreille. « Tu mérites encore quelques minutes de clémence avant que je ne revienne te faire jouir... »

« Pitié... » bredouilla Félix, au désespoir. Il désirait Jeongin autant qu'il voulait le voir disparaître.

« Pas de pitié avec les démons. » répondit la créature à ses côtés. « Juste du plaisir et du désespoir en ma compagnie... »

Bien malgré lui, le jeune homme laissa un gémissement franchir ses lèvres. Il s'en voulait : il aimait ce qu'il se passait autant qu'il en était répugné. Comment pouvait-il se laisser faire par un démon, comment pouvait-il autant apprécier de le sentir profiter de son corps ? L'avait-il envoûté, ou Félix avait-il malgré lui voulu que ce rituel aboutisse ? Pourquoi n'avait-il pas été plus catégorique avec ses amis s'il n'avait pas voulu cette rencontre... ?

Les questions se bousculaient dans sa tête, sans réponse, alors que sa vision perdait de nouveau en précision. Il voulait se concentrer sur les yeux de Jeongin, sur ces deux lanternes orangées dans les ténèbres, et l'incube restait concentré sur lui pour ne jamais dévier le regard. Le jeune homme pensait sincèrement qu'il allait mourir ce soir.

« Si je meurs, tu peux vraiment demander à me réincarner ? » chuchota t-il , de ses lèvres légèrement sèches à force d'avoir la bouche ouverte.

« Bien sûr. » lui assura Jeongin, un sourire délicieusement morbide s'étala sur son visage. « Et je peux demander à Lilith de lier ton âme à la mienne... Tu m'appartiendras pour l'Éternité... »

Un frisson parcouru l'échine de Félix en voyant l'expression de l'incube se muer au fil des secondes. Le jeune homme sentit de nouveau les muscles de la créature contre lui se contracter. La crainte, l'appréhension, mais aussi un nouveau désir rampant se mit à courir le long de ses veines. Jeongin pouvait faire de lui ce qu'il voulait, il allait en jouir de toute façon.

« Tu deviendras mon jouet... » continua le démon en le faisant se rallonger sur le sol froid, dans le crayon gras qui encrassait sa peau. « Tu seras rien qu'à moi... »

« Les autres incubes ne pourront pas... m'utiliser ? » demanda Félix, le cœur presque apaisé dans sa poitrine.

« Non. »

Mais le ton de Jeongin n'incitait pas à la réplique. Telle une ombre menaçante, l'incube se mit à ramper au dessus de lui. Son poids l'écrasait, et bientôt le jeune homme eu la sensation de se faire submerger par les Ténèbres elles-mêmes. Minuscule, perdu dans la noirceur de la présence démoniaque allongée sur son corps, Félix ne pouvait que s'attacher aux yeux orangés brillants dans l'océan de noir qui l'entourait. Il aurait dû être terrorisé. Mais tout ce qu'il sentait, c'était la chaleur bouillante de Jeongin pressé contre lui, comme une bête assoiffée et fidèle.

« Personne n'a de droit sur toi. » gronda t-il, le dominant de sa taille. « Personne sauf moi. »

Jeongin se pencha sur lui, déposant des baisers le long de ses joues lentement, puis descendit le long de sa gorge. Les mains du démon caressaient ses hanches, alors que Félix se rendit compte que le sexe du démon tapait contre l'une de ses cuisses. Le jeune homme sentit le frisson de l'excitation parcourir de nouveau son corps.

« Il n'y a que moi qui peut te voir jouir... » continuait Jeongin entre chaque baiser brûlant sur la peau de l'humain. « Il n'y a que moi qui peut t'empaler et te faire hurler mon nom... »

Félix releva la tête, laissant ses cheveux s'encrasser du crayon rouge sur le carrelage alors que le démon semblait dévorer sa gorge de baisers. Les griffes acérées remontèrent de nouveau le long de son ventre, de son torse, et bientôt les embrassades humides furent accompagnées par des caresses sur ses mamelons sensibles. Le jeune homme laissa sa bouche ouverte dans des plaintes langoureuses, sentant de nouveau son corps réagir. Par miracle, ou par malédiction, il sentait son sexe encore dur entre ses cuisses. Lorsque Jeongin s'installa à califourchon sur lui, s'asseyant sur son entrejambe douloureuse, Félix se mordit péniblement les lèvres.

« Et il n'y a que moi que tu auras le droit de prendre aussi. » reprit l'incube, en donnant un léger coup de rein qui appuya sur le sexe du jeune homme. « Baiser un démon, l'as-tu seulement imaginé un jour ? »

Jamais l'humain n'aurait imaginé quoi que ce soit concernant cette nuit. Fébrile, ses mains s'agrippèrent aux cuisses de Jeongin qui reposaient de part et d'autre de sa taille. Frissonnant face aux griffes sur sa poitrine, aux baisers sur sa chair, Félix sentit son échine s'électriser lorsque le démon remonta son visage face au sien. Les yeux plongés dans le regard brillant de l'incube, il sentit les mots se suspendre entre ses lèvres lorsque ce dernier plongea sur lui.

« Que dis-tu, petit être ? » questionna Jeongin, laissant sa langue caresser lentement les lèvres de Félix.

« ... C-c'est possible ? » demanda t-il, la gorge nouée.

Être plié à la volonté d'un démon était une chose. Le désirer et pouvoir prendre son corps en était une autre. Le sexe lourd de Jeongin caressait son ventre lentement, alors que la créature faisait lentement des cercles de ses hanches pour le stimuler. La pression sur lui fit gémir Félix de sensibilité. Alors qu'il cherchait à attraper les hanches du démon, celui-ci glissa une de ses mains le long de sa gorge.

« Tu vas le découvrir. » chuchota l'incube avant de l'embrasser.

Perdu dans la sensation, le jeune homme entrouvrit ses lèvres aussitôt pour accueillir cette langue pressante contre la sienne. Les baisers de Jeongin étaient addictifs, toxiques, aussi puissants que bons pour lui. Une vague d'envie balayait tout son corps, malgré la douleur, malgré la fatigue, lorsque la seconde main de Jeongin se mit à courir le long de son ventre. Il empoigna son sexe lentement, le faisant disparaître entre ses phalanges et provoquant un hoquet de surprise chez le jeune homme. Félix ouvrit ses yeux à peine clos, contemplant la beauté du regard de l'incube, alors que le pouce de ce dernier appuyait sur son gland pour l'enduire de liquide séminal.

Les traînées rouges de crayon gras s'étalaient sous son corps brûlant, alors qu'il sentait Jeongin le guider à l'intérieur de lui. Plus sensible que jamais, le jeune homme laissa un sifflement désagréable passer entre ses lèvres lorsque son gland pressa contre l'intimité de l'incube. Celui-ci ne le quittait pas des yeux, se délectant de sa douleur et de son plaisir, alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres.

« Quelle magnifique âme damnée tu fais. » continua Jeongin avant de baisser ses hanches, rompant le tabou en laissant un humain le prendre. « Quelle splendeur... »

La bouche ouverte dans un cri silencieux, Félix ne pouvait pas détourner le regard. Il se sentit le pénétrer, laissant son sexe envahir le corps de l'incube. La sensation était incroyable. Humide, trempée d'il ne savait quelle substance, l'intimité de Jeongin se referma sur lui comme un écrin de soie. La caresse était oppressante mais délicieuse, alors que le démon s'asseyait sur son bassin. Jeongin était somptueux. Les arabesques noires de sa peau semblaient se mouvoir sur elle, alors que la lueur de ses yeux ne cessait de le fixer. Ses cheveux noirs et blancs s'entremêlaient, exposant ses cornes saillantes que Félix avait décidé d'aimer.

Il était brisé.

Au fond de lui, l'humain le savait. Plus personne n'allait pouvoir l'approcher, plus personne n'allait pouvoir être intime avec lui... Jeongin l'avait brisé pour quiconque d'autre aurait posé un doigt sur lui. Tapis dans les ténèbres, il aurait surgit pour revendiquer sa propriété, le marquant de ses crocs aiguisés et de ses griffes mortelles. Félix poussa un long gémissement lorsque l'incube ondula lentement ses hanches, laissant couler sur lui le liquide qui le lubrifiait.

« Les humains qui ont prit des démons sont si rares... » reprit l'incube dans une nouvelle ondulation sensuelle. « Sais-tu que notre sperme est aphrodisiaque ? »

« J-je ne savais pas... » chuchota Félix, la voix tremblante à cause de la sensation addictive du corps de Jeongin contre le sien.

« Tu n'en as même pas eu besoin jusqu'à maintenant. » s'amusa Jeongin avant de se pencher au dessus de lui. « Mais ouvre-bien la bouche lorsque je te le dirais, sois sage. »

Inconscient de ses propres gestes, le jeune homme hocha fébrilement la tête pour accepter. Puis, le démon commença alors son œuvre. Il fut clément, car il ondula lentement les hanches un certain temps, assez longtemps pour que le cœur de Félix ne s'arrête pas brusquement dans sa poitrine. Il ferma à peine les yeux, se concentrant sur les vagues de plaisir qui envahissaient son corps. Malgré sa sensibilité extrême, l'intimité de l'incube était d'une douceur effroyable. A cet instant, le jeune homme n'aurait jamais voulu pénétrer qui que ce soit d'autre.

En ouvrant les yeux de nouveau, Félix se délecta du spectacle qui s'offrait à lui. La mine satisfaite de l'incube, le sexe lourd de ce dernier qui caressait son ventre à chaque ondulation du démon. Le jeune homme relâcha une des cuisses de Jeongin pour tendre la main. Il voulait le toucher, il voulait sentir ce poids entre ses doigts, le caresser un instant. Veineux, large, et trempé de sperme noir, le sexe du démon se tendit davantage lorsqu'il glissa sa paume dessus. La chair était brûlante. Comme tout le reste de l'incube, le jeune homme savait qu'il ne pouvait plus s'en passer.

Lorsque Jeongin se redressa sur ses genoux, Félix sentit l'air s'échapper de ses poumons face à la sensation. Le premier aller et retour lui arracha un gémissement sourd. Ses cheveux collaient à son front et à ses tempes, il sentait sa nuque trempée, et la croix accrochée à son cou semblait lui peser une tonne. Savourant le plaisir qui s'offrait à lui, l'incube laissa un sourire démoniaque envahir ses lèvres alors qu'il soupirait d'aise. Il joua un instant avec la chaîne autour du cou de Félix avant de replacer de nouveau sa main sur la gorge du jeune homme.

Le contrôle que le démon exerçait sur lui le rendait fébrile.

« Tu es si chaud... » chuchota la créature en se penchant davantage au dessus de lui. Un gémissement à peine perceptible s'échappa de ses lèvres lorsqu'il s'empala de nouveau sur Félix. « Si vivant... »

« Jeongin... » geignit le jeune homme d'une voix étranglée. « S'il te plaît... »

« Qu'est ce que tu veux, petit être ? » souffla l'incube sur ses lèvres, les caressant à chaque mot prononcé. « Dis-moi, que j'exauce son souhait... »

« E-embrasse-moi... » supplia Félix, les larmes pointant de nouveau au coin de ses yeux.

Un sourire fendit le visage de Jeongin avant qu'il ne s'allonge totalement sur lui. Au moment même où les mouvements de va et vient commencèrent, le jeune homme accueillit le profond baiser du démon. Son cœur se remit à tambouriner dans sa poitrine, la sensation trempée autour de son sexe, la pression parfaite dans laquelle il se trouvait lui faisait tourner la tête. Le corps de l'incube était fait pour lui, autant que l'inverse était vraie. Il aimait le prendre, il aimait sentir ses lèvres et sa langue contre les siennes. Félix approfondit de lui-même le baiser, quémandant davantage de caresse de la part du démon. Ce dernier lui offrit avec plaisir, soupirant d'aise à travers l'embrassade lorsque leurs langues s'enroulèrent ensemble. Le jeune homme sentait la moindre bribe de raison quitter son corps et son âme. Il ne pouvait plus lutter, tout était trop fort, trop puissant...

Guidé par ses instincts bruts, Félix tendit ses deux mains pour caresser avidement le bassin allant et venant de Jeongin. Il palpa sa peau incandescente, savoura son rythme grandissant, la tendresse de ses hanches... Et bientôt il trouva son sexe entre ses mains. Il tenta de l'englober, sans succès, sentant à travers le baiser la façon dont Jeongin se tendait tout contre lui face à la sensation. Sa peau était tendue à l'extrême, il en aimait le poids entre ses doigts... En s'accordant au rythme que lui offrait Jeongin, le jeune homme commença à le caresser pour accompagner ses gestes de plus en plus amples.

« Quel bijou. » gémit alors l'incube en rompant le baiser. « Tu ne peux déjà... plus te passer de moi n'est-ce pas ? »

« Reste... » supplia fébrilement Félix, la poigne de Jeongin se refermant sur les côtés de sa gorge, lui même sentait son sang pulser dans ses veines. « Reste. »

Aussi fou et dérangeant que ça pouvait paraître, le jeune homme désirait encore plus. Il voulait appartenir au démon, à la condition qu'il lui appartienne en retour. Sentir l'incube gémir de ses propres coups de hanche le rendait fébrile. Ce n'était pas naturel. Félix le savait. Et pourtant, il en voulait toujours plus. Les yeux fous perdus dans ceux de Jeongin, il s'y raccrochait de son mieux. Lorsque l'expression de pure débauche passa sur les traits de l'incube, le jeune homme laissa échapper un grondement sourd.

La pression sur sa gorge le faisait perdre la tête. Il se sentait flottant dans un entre deux. Sa peau trempée était douce et désagréable à la fois, ses pensées embrouillées désiraient Jeongin autant qu'elles voulaient le repousser. Mais la créature gagnait. A chaque coup de hanche, Félix sentait de nouveau ce plaisir ultime qui s'approchait à grand pas. Le bruit humide, les râles du démon, son air satisfait et épris donnaient le tournis au jeune homme. Ce dernier referma une main avide sur le gland offert à ses doigts, le caressant plus vivement. Et la chaleur l'envahit alors de toute part.

Le plaisir l'écrasait, le broyait, autant tout du moins que la poigne de Jeongin sur sa gorge. Alors que ses yeux roulaient en arrière, Félix sentit le corps de l'incube se tendre. Il bondissait désormais sur son bassin, le laissant s'enfoncer en lui jusqu'à la garde, les cheveux noirs et blancs virevoltant autour de sa tête dans un ballet hypnotique. Le corps tremblant, le jeune homme sentit alors un plaisir insoupçonné le prendre de plein fouet. Par réflexe, il releva ses genoux pour forcer Jeongin à rester au dessus de lui.

Ce dernier avait le regard fou. Ses yeux se mirent à rouler en arrière et dans un grondement bestial, fut frappé le premier par l'orgasme.

Félix ne pouvait que le contempler, voir son aura ténébreuse grandir encore et encore alors qu'entre ses doigts, son sexe pulsant éjacula sur lui. Le jeune homme vit et sentit les longs rubans noirs s'étaler sur son ventre, son torse, son menton sans discontinuer, recouvrant sa peau de ce sperme gluant et si addictif. Le pouvoir coulant dans ses veines, il continua de caresser Jeongin, l'accompagnant dans son orgasme alors qu'il continuait d'aller et venir sur lui sans discontinuer. La sensation glaciale du sperme du démon sur sa peau le fit frissonner de la tête aux pieds.

Et avant même de comprendre, il se sentit jouir à son tour.

Son corps se tendit péniblement dans l'effort, se déversant à l'intérieur de l'incube dans un râle profond et éraillé. Dans sa poitrine, Félix sentait son cœur battre encore plus fort contre ses côtes, comme s'il cherchait à s'en échapper à tout prix. La poigne de Jeongin sur sa gorge se desserra, et en posant ses yeux sur le démon, le jeune homme sentit le plaisir éclore dans le moindre membre de son corps. Il savourait cette sensation, légèrement amère à cause de la douleur et de sa sensibilité. Mais il ne pouvait que s'en délecter. Paralysé sous le regard de l'incube, Félix sentit un sourire naître sur ses propres lèvres. Il avait joui dans un démon, il s'était accaparé une créature si splendide et dangereuse qu'il peinait à en prendre conscience.

Son corps en proie aux vagues de plaisir, le jeune homme relâcha sa poigne sur le sexe de Jeongin, pourtant encore dur et puissant contre ses doigts. Ses pensées divaguèrent, imaginant un instant la douleur de l'incube à subir un priapisme douloureux et infini, qui ne trouvait que de l'apaisement dans les visites chez des humains. Félix laissa un sourire vague baigner ses lèvres, alors que les griffes de Jeongin se mirent à caresser tendrement son visage.

« Tu es parfait. » murmura l'incube en relevant ses hanches pour que le jeune homme se retire de lui. « Tu es ma perfection, petit être. »

Le ton presque tendre de Jeongin faillit faire gémir le jeune homme d'envie. Ce dernier tendit maladroitement ses mains : le sperme froid contrastait sur sa peau fragile, et il avait besoin de chaleur. Il avait besoin de l'entièreté du démon contre lui, de son corps puissant et de sa force. Mais l'incube le contempla un instant, offrant un sourire avant de se pencher en avant. Il déposa un tendre baiser sur le coin de ses lèvres avant de chuchoter sur elles :

« Ouvre la bouche, et sois patient. »

Ne pouvant qu'obéir, Félix s'exécuta. Son corps était vidé de toute énergie, alors que son cinquième orgasme le tétanisait. Il ne pouvait pas faire plus, c'était bien trop pour son corps d'humain. Il ne pouvait rien offrir de plus à Jeongin, il lui avait offert sa voix, ses gémissements, ses caresses... il ne lui restait que son âme, et s'il avait été capable d'articuler le moindre mot, Félix lui aurait offert sur un plateau. Mais le démon se glissa lentement contre son corps, et bientôt, le jeune homme sentit la délicieuse langue bifide courir contre sa peau. Il lapait chaque ruban de sperme noir avec application, nettoyant la peau humaine de son passage. A peine conscient de ce que faisait l'incube, Félix se sentit frémir au fur et à mesure que les caresses remontaient le long de son corps.

Passant de ses côtes, à ses mamelons, sans oublier le creux de sa gorge et de son menton, Jeongin se présenta à lui de nouveau. La bouche close, les restes de la substance noire aux commissures de ses lèvres. Alors Félix ouvrit les siennes avidement.

Le démon se pencha sur lui et ouvrit la bouche, crachant son propre sperme dans celle du jeune homme qui ne pouvait que boire ce mélange immonde. Glacial, visqueux, la substance colla à son palais, à ses dents et à sa langue aussitôt. Alors qu'il allait se mettre à tousser, tant boire fut difficile, Jeongin fondit sur lui pour l'embrasser profondément.

C'était immonde. C'était excitant. Le goût acide et sucré lui piqua les yeux aussitôt.

Tétanisé par le liquide qui descendait jusque dans ses entrailles, Félix tendit les bras pour enlacer la tête du démon. Il chercha à approfondir le baiser, mêlant sa langue à celle de l'incube dans un ballet obscène. Et Jeongin y répondait avec enthousiasme, laissant ses lèvres contre celles du jeune homme, gémissant profondément lorsque celui-ci l'agrippa avec la force du désespoir. Il ne voulait pas qu'il s'en aille, malgré toute la douleur que ça impliquait. Le plaisir était trop grand et trop dévorant pour ça.

« Tu vas bientôt sentir... » chuchota Jeongin sur ses lèvres, le temps de laisser Félix reprendre sa respiration. « Ma force couler en toi... »

Il continua de l'embrasser, avidement, presque tendrement, laissant ses mains caresser le corps de l'humain avec attention. Félix laissait quelques sons lui échapper à travers le baiser, alors qu'il se laissait entièrement faire par l'incube. Il accueillait sa langue contre la sienne encore et encore, jusqu'à avoir le parfum de feu de bois incrusté dans sa chair. Délicatement, Jeongin rompit le baiser et le contempla d'yeux admiratifs. Le jeune homme peinait à reprendre sa respiration, le sperme collant encore dans sa bouche, bardant ses lèvres de noir et coulant jusque dans son ventre.

Alors, une étrange chaleur commença à l'envahir.

Il sentit sa poitrine submergée par cette sensation, envahissante, rampante. Chacun de ses muscles se fit conquérir, les uns après les autres, par cette vague brûlante. L'énergie coulait en lui, donnant assez de force pour sentir de nouveau chacun de ses membres. Malgré la douleur, il savourait enfin ce regain, cette puissance qui le gagnait de plus en plus. Atteignant son ventre et sa gorge en même temps, la sensation lui fit écarquiller les yeux.

« Jeongin ? » demanda t-il fébrilement, sans détourner le regard de celui du démon.

« Je te l'avait dit. » répondit l'incube, son sourire carnassier aux lèvres. « Mon sperme est un aphrodisiaque. »

« O-oui mais... » balbutia t-il avant de lever sa main pour la contempler. La chaleur le parcourait par vague successive, de plus en plus rapprochée.

« Je n'ai pas encore mon dû, petit être. » justifia Jeongin avant de se glisser à côté de lui. Il se pencha lentement, le couvrant de ses cheveux longs et si doux. « Maintenant, allonge-toi sur le côté et laisse-toi faire. »

Félix avait assez de force pour obéir. Il roula alors sur le côté, son dos bardé par les traces de crayon gras rouge. Sous lui, le sceau de Lilith était presque effacé à cause des frottements de son corps. Mais le jeune homme n'y prêta que peu attention. Il se sentit frémir lorsque le démon se glissa dans son dos, épousant la forme de son corps de la sienne avec précision. Le dominant par la taille et par la puissance Jeongin l'engloba dans ses bras. A l'arrière de ses cuisses, le jeune homme sentait de nouveau le sexe de l'incube taper contre sa peau. Il était encore humide, et déjà dur.

« Pourquoi ? » osa t-il demander après quelques secondes de battements où Jeongin glissa ses mains sur lui, caressant ses cheveux avec affection de l'une pendant que l'autre empoignait la taille du jeune homme.

« Que veux-tu dire ? » demanda l'incube dans le creux de son oreille.

« Pourquoi m'avoir fait boire ton... ton sperme ? » le questionna Félix, perdu.

Un frisson parcouru son corps entier lorsque la main de Jeongin empoigna son sexe. Les doigts griffus le frôlèrent, le faisant frémir des pieds à la tête. La sensibilité était toujours présente, mais plus supportable. La chaleur offerte par l'incube était salvatrice, et son corps était satisfait de cette grâce qui lui était offerte.

« Parce que je veux que tu sois conscient jusqu'à la fin. » gronda Jeongin si bas qu'il comprit à peine ses mots. « Parce que je veux que tu scandes mon nom, assez pour que Dieu lui-même t'entende t'égarer. »

Félix sentit l'inquiétude envahir son corps alors que les caresses du démon le firent se durcir également. Le jeune homme se laissa faire, déjà conquis par l'incube depuis bien longtemps. A l'instant même où la créature avait posé un doigt sur lui, il avait su qu'il était prit au piège. Alors, lorsque Jeongin le guida en attrapant une de ses cuisses et en le faisant écarter les jambes, Félix offrit de nouveau son corps à la créature.

Cette dernière le pénétra d'un geste fluide, fondant dans son corps déjà préparé par leurs précédents rapports. Mais le jeune homme fut incapable de retenir le gémissement qui résonna dans la pièce en sentant de nouveau Jeongin le prendre. Le démon fit replier sa jambe pour approfondir la pénétration, tordant le corps de l'humain jusqu'à ce que celui-ci se tende. Félix sentait plus que jamais l'incube à l'intérieur de lui, si profondément ancré dans son corps qu'il savait que les anges en hurleraient au blasphème.

Cette pensée le fit gémir de nouveau.

Souillé, crasseux, sale, il n'était presque plus humain. Et pourtant, le jeune homme se sentait délirant de plaisir. Son corps était de nouveau enflammé par l'envie, par l'envie. Jeongin immobilisa sa jambe, savourant lui aussi la pénétration, avant de laisser sa main remonter le long du corps de Félix. Les griffes raclant sa peau, ce dernier poussa un soupir d'aise lorsqu'elles s'enroulèrent autour de son collier. La croix pendait lamentablement contre sa peau humide, enduite de sperme et de transpiration.

Jeongin tira d'un coup sec, arrachant le bijou du cou de jeune homme.

« Penses-tu avoir assez de force pour prier ? » demanda Jeongin alors qu'il fit un premier aller retour en lui langoureux. « Penses-tu pouvoir réciter un Notre Père ? »

Le jeune homme n'était pas certain de se souvenir de cette prière. L'esprit perdu et déboussolé malgré la force physique offerte par le démon, Félix se lécha nerveusement les lèvres. Le bijou luisait dans la lumière des bougies, pris entre les griffes démoniaques de Jeongin. Ce dernier le brandit devant ses yeux comme une provocation, une preuve ultime de sa faiblesse et de son abandon face à l'incube.

« Notre Père... » babilla t-il dans un gémissement rauque, alors que le sexe de Jeongin tapait dans le fond de son intimité. « ... qui est aux cieux... »

Le démon se retira presque entièrement de lui, le pénétrant encore plus profondément. La force accordée par le sperme de la créature permettait à Félix de se maintenir en position, même si son corps crispé dans l'effort n'en pouvait plus. Il sentit une larme couler le long de sa joue, alors que l'incube glissa lentement le bijou le long de ses lèvres.

« ... Que ton... nom soit sanctifié... » geignit Félix. « Que ton règne vienne... »

Son corps hurlait son désespoir. Dans sa poitrine, le cœur épuisé par le plaisir tambourinait encore contre ses côtes, alors que le démon allait et venait en lui à un rythme langoureux et profond. Le jeune homme voulait se faire engloutir par les ténèbres, il voulait appartenir au démon. Pas à Dieu, ni à qui que ce soit d'autre. Sauf à l'incube, occupé à souiller son corps et son âme comme un animal marquant son territoire.

« Que ta volonté soit faite... Jeongin... » gémit-il en sentant la panique s'insinuer dans ses veines. « Jeongin, tiens-moi. »

Jamais Félix n'aurait pensé que sa supplique trouve une réponse. Il s'attendait peut-être à une remarque, à une moquerie, mais pas à ce que l'incube abandonne le bijou au sol sans hésiter pour le prendre dans ses bras. Tout en ondulant sensuellement des hanches, Jeongin pressa son visage dans sa nuque, léchant la peau sensible et trempée de transpiration, avant de glisser sa main le long de son ventre. De nouveau, l'incube appuya sur son bassin, sentant sa présence dans le corps de Félix à travers sa peau fragile. Le jeune homme sentit les larmes monter encore et encore, submergé par le plaisir et la présence du démon à ses côtés et en lui.

« Qui est ton Dieu ? » chuchota Jeongin contre sa peau.

« C'est toi. » répondit sans hésiter Félix, sa main se posant sur celle de l'incube pour la presser davantage contre son bas ventre. « C'est toi. »

Délirant de plaisir, le jeune homme ne pouvait qu'aimer et prendre, subir et savourer. Ce n'était rien de plus que de la jouissance pure, alors qu'il sentait de nouveau au bord du gouffre. Rien ne pouvait le sauver, il n'y avait plus que Jeongin qui comptait dans son esprit. De la lueur de ses yeux, à ses griffes acérées, en passant par la sensation de son sexe le pénétrant, Félix ne pouvait que tomber et ne jamais se relever. Il était la chose de l'incube, son objet et son esclave. Brisé pour tout être humain, le jeune homme chercha à entrecroiser ses doigts à ceux du démon. Il voulait être sien, comme il voulait que Jeongin lui appartienne. Rien ne pouvait l'aider, il n'était qu'à la disposition de la créature qui le prenait, pilonnant son corps de plus en plus vite.

« Et toi mon petit ange. » murmura Jeongin, avant d'embrasser la peau sensible sous son oreille. « Mon fragile, et doux, petit ange. »

Dépravé, utilisé, sali, Félix hocha fébrilement la tête alors que la jouissance montait de nouveau en lui. Mais l'incube continuait de le presser étroitement contre son corps, si bien que lorsqu'il sentit ses muscles se crisper, le jeune homme fut incapable de se cambrer comme il l'aurait voulu. Son sexe se tétanisa, incapable de libérer quoi que ce soit tant son corps était usé, alors que l'orgasme le lavait de nouveau. Et Jeongin continuait d'aller et venir, pressant sur son ventre, forçant sur sa prostate pour qu'il sente l'étincelle de la folie allumer son corps. Félix laissa un cri franchir ses lèvres, au milieu de ses sanglots et de ses gémissements étouffés.

« Doucement, doucement petit ange... » geignait Jeongin dans le creux de son cou avant d'enfin ralentir son rythme infernal.

« Jeongin... » sanglota Félix en retour, son esprit embrouillé par le plaisir, la douleur et la jouissance. Son corps ne pouvait plus rien supporter de plus.

Ce fut l'instant que le démon choisit pour l'englober de ses bras entièrement pour le presser contre lui. Il roula sur le dos, l'emportant avec lui, faisant gémir le jeune homme dans l'étreinte. Allongé sur l'incube, sa main pressée contre celle de Jeongin reposant encore sur son ventre, Félix respirait la bouche ouverte. Mais la sensation de suffoquer l'oppressait : tout ce qu'il ressentait était bien trop puissant. Son corps humain ne tenait plus, et son cœur continuait de battre un rythme erratique dans sa poitrine. Les larmes coulant sur ses joues rinçaient son visage souillé, et son souffle court le paralysait.

Il sentit à peine la main libre de l'incube s'enrouler autour de sa cuisse pour le soulever, le faisant se retirer de lui. La sensation fit geindre de nouveau le jeune homme, il était perturbé de perdre la sensation de Jeongin à l'intérieur de lui, et son corps suppliant qu'on le laisse en paix. Félix ne savait plus quoi penser, ni même qui il était...

Flottant dans les méandres du plaisir et de la souffrance, le jeune homme se laissa manipuler par le démon. Il sentait tous ses muscles contre son corps sale, son sexe encore chaud et tendu, son souffle contre sa peau. Gémissant d'une voix éraillée, il prit conscience dans quelle position il se trouvait lorsque les pupilles orangées de Jeongin plongèrent dans les siennes.

Félix se tenait à califourchon sur le démon, le sexe de ce dernier pulsant entre leurs ventres et dégoulinant du liquide noirâtre donc le corps de l'humain était recouvert. Les bras de l'incube étaient fermement enroulés autour de sa taille et de ses épaules, pour le garder tout contre lui. Sa chaleur et son odeur firent tourner la tête au jeune homme, qui geignit en levant ses mains. Péniblement, il empoigna le visage de Jeongin. Celui-ci ne le quittait pas des yeux.

« Plus qu'un, Félix. » chuchota t-il d'un air presque attendri. « Plus qu'un avant que mon contrat soit honoré. »

« Je ne peux... plus. » expira le jeune homme, le corps qui ankylosé qu'il peinait à parler.

« Tu n'aurais rien à faire. » reprit Jeongin avant de tourner la tête pour embrasser la paume d'une de ses mains. « Tu as été un esclave parfait, petit ange. »

Dans le cœur de Félix, une tempête irrépressible l'envahit alors. Le peu de raison qui lui restait était soulagée de savoir que le démon allait enfin le laisser tranquille... Mais son âme brisée était aux abois. Jeongin était la raison même de son existence : son corps avait été bâti pour obéir à l'incube, il avait été façonné pour lui afin de satisfaire toutes ses envies et ses pulsions... Dans sa chair, gravées à jamais, les morsures et la sensation de se sentir complet. Rien ni personne ne pouvait remplacer une telle puissance pour lui. Il n'était rien de plus que la marionnette de l'être qui le tenait dans ses bras.

Et malgré son état lamentable, la détresse de son corps et de son esprit, le jeune homme se sentait chanceux. Jeongin était attentionné avec lui, il prenait soin de lui... Les yeux perdant leur focus, la poigne du démon se resserra autour de lui. Dans un frisson, Félix laissa ses mains glisser le long du cou de l'incube, avant de s'agripper fermement à ses épaules. D'un regard, il comprenait.

Lorsque Jeongin le souleva consciencieusement, le jeune homme eu la sensation d'être un vulgaire chiffon. Le démon le fit se redresser tout contre lui, avant de le positionner au dessus de son sexe encore dur. Félix sentit son cœur manquer un battement en tendant une de ses mains pour attraper une des cornes de l'incube. Ce dernier l'installa avec attention, avant de le laisser s'empaler de lui même.

La bouche ouverte dans un cri à peine audible, le jeune homme sentit la brûlure de la pénétration faire vibrer tout son corps. Il n'en pouvait plus, et pourtant ne pouvait plus se passer de la présence de l'incube. Alors que son cœur se mit de nouveau à tambouriner dans sa poitrine, son regard fou se posa sur son appartement autour de lui. Baigné dans la lueur des bougies mourantes, la pièce était plongée dans les ténèbres les plus profondes. Au sol, le sceau de Lilith était effacé par son propre corps, par celui du démon, comme si les traces de crayon gras avaient finies par être dissoutes dans la sueur et le sperme de Jeongin. Une main fermement agrippée à une des cornes du démon, la seconde crispée dans les arabesques noires, Félix plongea de nouveau ses yeux dans ceux de l'incube.

Et il plongea.

Dans un méandre de désir et de plaisir, le jeune homme poussa un gémissement sensuel en s'asseyant contre le bassin de Jeongin. Les cuisses écartées, le corps accueillant de nouveau son promis infernal, il n'avait plus rien d'un humain. Félix était la chose de l'incube, son jouet tant chéri et si soumis. Il n'était rien de plus que ce que le démon voulait de lui.

Le sourire peint sur les lèvres de Jeongin était fabuleux aux yeux du jeune homme. Il était fier de voir de spectacle.

« Petit être... » gronda t-il d'une voix rauque. « Vas-tu m'accueillir encore une fois ? »

Sur ses hanches, Félix sentit les griffes pointer sur sa peau fragile. Le souffle coupé, il sentit le démon l'empoigner et le soulever comme s'il ne pesait que le poids d'une plume. Il hocha fébrilement la tête, acceptant son destin auprès de Jeongin. Il n'était plus que fait pour lui. Alors il ne pouvait que tout lui offrir.

« J-Jeongin... » gémit le jeune homme en s'accrochant à lui désespérément. Il le sentait déployer sa force surhumaine pour le faire aller et venir sans effort.

« Un être parfait et si obéissant. » rétorqua l'incube, tout en le dévorant des yeux. « Embrasse-moi. »

Félix s'exécuta, la poitrine emplit d'une sensation de puissance. Son corps hurlait au supplice tant il était usé par le plaisir, et pourtant les vagues continuait de l'envahir encore et encore. Chaque va et vient langoureux lui faisait sentir la force de Jeongin en lui, ses grondements de jouissance et sa bestialité. Il était sa chose et ne pouvait qu'obéir. Avec le peu de force qu'il lui restait, il força sur ses bras pour s'approcher de l'incube et quémanda un baiser.

Les lèvres de Jeongin étaient incandescentes contre les siennes. Et la sensation était si prenante que le jeune homme se mit à gémir en sentant la langue bifide contre ses lèvres. Il l'accueillit avec joie, laissant le démon approfondir le baiser pour le marquer davantage. Il sentait le feu de bois, le sperme et le sang, et Félix sentit ses cuisses se contracter lorsque l'incube enroula sa langue contre la sienne. Intoxiqué par la langueur, le jeune homme enroula ses bras autour du cou de Jeongin, s'accrochant à lui comme un amant éperdu.

A travers les lèvres du démon, il sentait son sourire.

Il donnait du plaisir à un être démoniaque, et Félix était drogué à cette sensation.

Bientôt, le rythme des allers et retours s'accéléra. Agrippé à Jeongin, le jeune homme rompit le baiser car incapable de se retenir de gémir. Sa salive coulait de la commissure de ses lèvres, alors que le souffle du démon était son oxygène. A chaque parole crasse de la part de l'incube, Félix hochait la tête. Il ne pouvait que l'accueillir, que le chérir.

Lorsqu'il bascula sur le sol froid de son appartement, Félix sentit son esprit embrumé se faire envahir.

Jeongin était à quatre pattes au dessus de lui, comme une bête assoiffée, profondément ancrée en lui. Ses yeux luisants un éclat violent dans les ténèbres, deux lanternes dans les Enfers. Alors que ses coups de hanche secouaient le corps du jeune homme constamment, il vit alors le visage de l'incube se fendre de plaisir. Félix entendait ses gémissements, les savourait un à un, alors que son corps se tendait de plus en plus. Un dernier orgasme s'annonçait avant que le rituel ne s'achève enfin.

« Appelle-moi encore. » ordonna Jeongin dans un gémissement rauque, ses cheveux fous balayant le visage de Félix. « Appelle-moi encore dans ta prière. »

Le souffle coupé par la puissance du corps qui le possédait, le jeune homme planta ses ongles dans la chair du démon. Dans le bruit de succion des allers et retours à l'intérieur de lui, Félix sentit le plaisir l'envahir par des vagues de plus en plus fortes. Malgré la lueur de peur qui l'étreignait, il voulait sentir de nouveau la jouissance laver son corps.

« Rappelle-moi Félix. » gronda le démon, enveloppé par les ténèbres. « Rappelle-moi car tu es à moi, et à personne d'autre de vivant ou de mort ici bas. »

« Jeongin... » chuchota le jeune homme, imbu du pouvoir qu'il détenait.

« Tu es à moi. » martela Jeongin, ponctuant chaque mot par un coup de hanches puissant. « A moi et à rien d'autre. »

Alors qu'il sentait de nouveau le liquide froid se mettre à couler en lui, Félix croisa le regard de l'incube. Un regard fou, possessif et brutal. Il l'adorait. Et le voulait pour l'éternité. Jeongin l'enveloppa de ses bras, de sa puissance, le soulevant du sol pour le presser tout contre lui. Dans l'étreinte brûlante, le jeune homme sentit le sperme du démon se déverser de nouveau en lui, le remplissant, faisant déborder son corps à l'agonie.

Crispé dans l'orgasme, il perdit connaissance.



Il n'y avait plus rien.



Perdu dans le froid et le chaud, la douleur et le plaisir, Félix naviguait constamment.



Ballotté par les sensations éparses qui brûlaient son âme, le jeune homme sentait encore les baisers de Jeongin tout le long de son corps. La caresse de sa langue, les piqûres de ses griffes, la possessivité de ses bras autour de ses hanches. Félix avait aimé ces instants putrides et blasphématoires. Son corps n'était rien de plus que l'ombre de lui-même. Il avait été rompu au sexe avec un démon, une créature des Enfers assoiffée qui ne pouvait que se nourrir de lui. Et il avait savouré chaque seconde.

Au moindre instant en compagnie de Jeongin, il s'était sentit dans cette ambiguïté lancinante. Douleur et plaisir, chaud et froid, jouissance et honte... A aucun instant le regret n'avait écorché son corps. Il avait été soufflé par tant de plaisir qu'il ne pouvait rien regretter.

Ce fut la faim, qui le tira de son sommeil.

Félix ouvrit péniblement les yeux alors que la lumière du jour baignait sa chambre. La sensation poisseuse sur son corps le rendit aussitôt nauséeux. Enroulé maladroitement dans ses draps, le jeune homme peinait à bouger le moindre muscle. Tout autour de lui, le silence régnait en maître, si bien que lorsqu'une plainte lui écorcha la bouche, il eu la sensation de se faire transpercer les tympans. Le goût acide sur ses lèvres, la façon dont son corps était ankylosé, tout était aussi pénible que ses souvenirs étaient brûlants. Inconsciemment, il se mit à chercher l'éclat orangé qui lui manquait déjà tant.

Comment avait-il finit dans son lit ?

Le jeune homme se concentra longuement sur son plafond, regroupant les pièces du puzzle qui embrumaient son esprit. Il se concentra un instant, inspirant et expirant l'air encore parfumé par l'odeur de feu de bois. Puis il se souvint vaguement.

La jouissance dans son ventre, les bras de Jeongin refermés autour de lui, sa force lorsqu'il le souleva comme une vulgaire poupée pour le porter contre lui... Les paroles insidieuses, les murmures sensuels et les compliments pervers susurrés dans le creux de son oreille, alors qu'il était à peine conscient.

L'incube l'avait amoureusement bordé dans son lit, embrassant ses lèvres et caressant ses cheveux souillés, avant de se fondre dans les ténèbres de la nuit.

En tournant la tête, Félix pouvait voir à quel point ses draps étaient dans un état lamentable. Bardés de traces de crayon rouge, de sperme noir séché et de transpiration, son lit n'était qu'un capharnaüm. Ce fut un réel défi de se redresser en position assise, tant son corps hurlait à l'agonie. Chacun de ses membres était pétrifié de douleur. Malgré la sensation d'avoir été consumé jusqu'à l'âme, le jeune homme réussit à se mettre debout lorsque le crépuscule commençait à tomber. Les jambes flageolantes, il se rendit dans sa salle de bain pour se laver.

Jamais Félix n'avait autant savouré la caresse de l'eau chaude sur sa peau que ce jour-ci. Il resta un long moment sous le jet d'eau, à se délecter de la sensation de pureté qui lavait son corps endolori. Il prit le temps de se savonner, n'acceptant de sortir de sa cabine de douche que lorsque l'eau était enfin claire après avoir couru sur sa peau. Après s'être enroulé dans une serviette de bain, Félix se fixa un instant dans son miroir.

La peau terriblement pâle, couverte de griffures et de coups de crocs. Au niveau de sa gorge, il sentait le picotement désagréable de la marque que Jeongin avait apposé dans sa chair. D'un air absent, il caressa la plaie à peine cicatrisée du bout des doigts. Le rituel avait fonctionné.

Le regard perdu dans le vague, le jeune homme fit volte-face pour quitter la salle de bain, encore légèrement humide de sa douche. Dans son salon, la puissante odeur de feu de bois embaumait encore l'air. Le carrelage était aussi immonde que le corps de Félix l'était quelques minutes auparavant. Devant son canapé, le sceau de Lilith effacé avait laissé de grandes traînées rouges, étalées par le sperme de l'incube et la transpiration. Les sept bâtons d'encens, ainsi que les sept bougies, étaient tous éteints autour de la pièce.

Le frisson qui parcouru son corps le tétanisa.

Guidé alors par son instinct, Félix chercha du regard l'un des crayon gras abandonné sur le sol de son appartement. Le motif du sceau de Lilith était incrusté dans sa mémoire si fraîchement qu'il n'eut aucun mal à le dessiner de nouveau sur le sol. Souillant sans hésiter ses pieds et ses mains dans le mélange à peine sec encore au sol, le jeune homme traça les runes les unes après les autres sans se soucier de rien d'autre. Les doigts crispés sur le crayon, il contempla son œuvre avec un frémissement secouant son bas-ventre.

Puis, toujours en serrant sa serviette de bain contre lui, il trouva sa boite d'allumettes afin de redonner vie aux bâtons d'encens et aux bougies. Ses mains tremblaient, mais Félix tenait bon. Il fallait qu'il recommence. Il avait besoin de retrouver Jeongin. L'incube devait trouver son chemin jusqu'à lui, car il était fait l'un pour l'autre. Dans un geste fébrile, le jeune homme alluma la dernière bougie avant de contempler son salon.

Dans sa souillure, l'endroit était parfait. Un frisson parcourant son corps lorsqu'il se dénuda, Félix s'approcha du sceau de Lilith pour le contempler. Le sentiment d'excitation qui parcourait ses veines fit s'échapper un souffle tremblant de ses lèvres.

Malgré la douleur, il s'agenouilla dans le cercle de rituel.

« Lilith, mitte ad me Jeongin. » chuchota Félix doucement. « Lilith, mitte ad me Jeongin. »

Ses prières avaient changé désormais. C'était son Dieu qu'il appelait.

« Lilith, mitte ad me Jeongin. » murmura t-il dans le crépuscule tombant.« Lilith, mitte ad me Jeongin. »

Prier une entité si dangereuse que Lilith n'était pas anodin. Félix avait rencontré un incube, la créature la plus perverse et la plus terrifiante qu'il n'avait jamais connu de sa vie. Et pour autant, il savait qu'il était fait pour lui. Il savait que son âme et son corps lui appartenait.

« Lilith, mitte ad me Jeongin. » scanda le jeune homme nu dans son salon, les bras recouverts de frissons d'excitation. « Lilith, mitte ad me Jeongin. »

Il était désespéré, mais convaincu. Il allait pouvoir enfin retrouver le démon, il allait pouvoir sentir son corps être consumé par les Enfers, par la possessivité de Jeongin, par son obsession. Félix se sentit fébrile en sentant le mince filet d'air frais courir sur sa peau.

« Lilith, mitte ad me Jeongin. »

Contrairement à la dernière fois, il ne sursauta pas lorsque toutes les bougies s'éteignirent dans une bourrasque.

Il n'avait rien à craindre, car Félix avait déjà reconnu l'éclat orangé des yeux de l'incube dans les ombres autour de lui.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro