4. Basket
Sawako avait passé sa journée du samedi à comater dans son canapé. Son esprit repassant en boucle la scène de la veille avec Aomine.
" T'es vraiment sexy, Aomine. Embrasse-moi..."
Comment elle avait pu lui sortir un truc pareil ? C'était la honte. Et comme dans ses souvenirs, il n'avait pas accédé à sa demande, on pouvait dire qu'elle s'était pris un râteau. Chose plus que prévisible et qui, dans un sens, l'arrangeait puisqu'elle ne se sentait pas prête pour revivre ça.
Dimanche arriva et avec lui un beau soleil d'été alors Sawako décida de sortir se balader dans le quartier pour prendre l'air. Elle déambula dans les rues jusqu'à un parc ombragé et s'installa sur un banc avec un livre, tout en savourant la brise tiède. Elle entendait au loin le ronronnement du centre ville et le piaillement des oiseaux dans le feuillage au dessus de sa tête.
Le calme et sa concentration furent brisés par des bruits de ballons et des exclamations provenant d'un terrain de basket un peu plus bas. Intriguée, Sawako se dirigea vers la source du bruit et s'accouda à la barrière qui surplombait le ground où se déroulait un match de street basket. Le petit groupe avait l'air de beaucoup s'amuser et ils jouaient plutôt bien même si un jeune homme brun semblait largement dominer les autres joueurs. La brune ouvrit de grands yeux surpris lorsqu'elle reconnut le jeune homme en question.
- Merde, Aomine ! Ralentis un peu, on a déjà dû mal à te suivre ! souffla un garçon châtain à la musculature impressionnante.
- Pfff, fais un effort, Nishimura. Pour ralentir encore, il faudrait que j'arrête de jouer...railla Aomine avec un sourire arrogant en continuant de dribbler comme si de rien n'était.
- Ok! Moi, je te prends en un contre un ! s'écria un joueur nerveux aux cheveux blonds en se plaçant devant lui, prêt à défendre. Allez, viens je t'attends.
Avec un petit rire supérieur, Aomine accéléra son dribble et recula de quelques pas, sûrement pour prendre un peu d'élan. Il passa le ballon dans son dos à plusieurs reprises afin de déstabiliser son adversaire et d'un coup, pivota sur lui même pour feinter ce dernier par la droite. A l'aide d'une forte impulsion, il sauta pour dunker mais au dernier moment, une main s'interposa et frappa la balle pour la contrer. Aomine regarda avec surprise le petit blond essoufflé qui lui tenait tête sous l'arceau mais ne fit aucun commentaire, il se contenta de retourner vers le banc sous les yeux méfiants des autres joueurs. Il attrapa sa gourde d'eau et but de longues gorgées puis d'un mouvement fluide ôta son t-shirt pour essuyer la sueur de son visage avec.
- Très bien, Itoe...dit-il de sa voix grave et blasée en se positionnant devant le blond. A nous deux, montre moi ce que t'as dans le ventre...
Sawako, toujours accoudée à la barrière, ne perdait pas une miette de la scène en contre-bas. Son regard glissa sur le dos et le torse de son ténébreux voisin, sur ses muscles dessinés qui roulaient sous sa peau mate à chaque mouvement, puis ses yeux d'encre descendirent sur son short qui épousait parfaitement la courbe de ses fesses lorsqu'il se penchait. La brune sentit une vague de chaud lui monter aux joues et se mordit la lèvre inférieure en s'imaginant poser les mains sur ce corps envoûtant. Mais en plus d'avoir un physique de mannequin, son jeu au basket était impressionnant. Il était d'une habilité et d'une rapidité hors du commun et il semblait effectuer chaque mouvement, chaque feinte et chaque shoot avec une aisance déconcertante. Totalement fascinée, Sawako ne put retenir son cri d'exaltation lorsque Aomine termina le match en marquant un dunk phénoménal. Chaque joueur sur le terrain leva la tête, intrigué, vers elle, y compris le joueur prodige.
- Hey, les gars, on dirait qu'on a une pom-pom girl ! s'amusa le dénommé Nishimura. Et plutôt mignonne, en plus.
- C'est ma voisine, déclara Aomine d'une voix neutre.
- C'est elle, la fameuse voisine dont Kagome nous a parlé hier soir au poste ? Celle qui tient pas la boisson ? demanda Itoe en jetant des coups d'œil insistants à la jeune femme. Qu'est-ce qu'elle fait ici ?
- J'sais pas...dit le brun en attrapant son t-shirt et sa gourde d'eau avant de se diriger vers les escaliers qui montaient vers Sawako.
- Salut.
- Sa...salut, Aomine! Je savais pas que tu jouais aussi bien au basket...T'es vraiment très doué !
- Mouais...dit-il avec un petit rire sec avant de renfiler son t-shirt, visiblement amusé.
- J'ai dit quelque chose de drôle ?
- Non, c'est juste que...rien, laisse tomber. Et toi, qu'est-ce que tu fous là ?
- Oh! Pas grand chose, je me baladais quand je vous ai vu jouer...
Les deux voisins se mirent à marcher sans vraiment y penser jusqu'à la supérette du parc. Aomine acheta deux esquimaux et en tendit un, sans un mot, à la brune qui le dévisagea, surprise.
- Quoi? T'en veux pas ? marmonna t-il en engloutissant déjà le sien.
- Euh...si, si. Merci...Mais ça serait plutôt à moi de t'offrir cette glace! Après tout, tu m'as tiré du pétrin deux fois en peu de temps, entre le konbini et avant-hier soir.
- T'as qu'à me payer à manger ce soir, proposa tout naturellement Aomine.
Sawako écarquilla les yeux et suspendit son geste, la bouche ouverte à plusieurs centimètres de son esquimau.
- Tu veux...manger avec moi, ce soir ?
- Ben ouais, j'ai rien à bouffer dans mon frigo et j'ai la flemme de faire des courses...Et toi, t'aura l'impression de m'avoir dit merci, donc...
- Très bien! Alors, va pour ce soir, chez moi ! ria Sawako en partant rapidement, plantant Aomine avec sa glace et des yeux ronds.
Sawako s'activait dans sa cuisine pour préparer quelque chose de mangeable à Aomine. Il l'avait réellement prise au dépourvue avec sa proposition et elle n'avait pas vraiment réfléchi avant d'accepter. La cuisine n'étant pas un domaine où la jeune femme excellait, elle décida donc de préparer un simple plat de curry. Pendant la cuisson, la brune courut prendre une douche et se changer. Pourquoi était-elle autant stressée ? Ce n'était pas un rendez-vous mais juste un repas entre voisins. De petits coups secs retentirent sur la porte tandis qu'elle se glissait dans son pantalon. En sautillant tant bien que mal pour terminer d'enfiler son jean, elle se dépêcha d'aller ouvrir à son invité.
- Salut! Entre, je t'en prie, l'invita t-elle, sentant son cœur s'affoler à cause du stress de passer la soirée avec le brun.
Aomine rentra en refermant la porte derrière lui et la dévisagea avec un air indéchiffrable dans le regard pendant de longues secondes.
Merde, je trouve rien à lui dire...et pourquoi il me fixe comme ça, c'est super gênant! songea Sawako.
- Ça sent pas le brûlé ? demanda le brun en relevant la tête en direction de la cuisine.
- Oh merde! paniqua la jeune femme en courant vers la casserole de curry. Non! non ! non !
Sawako découvrit avec horreur en remuant que son plat avait complètement brûlé et s'était transformé en une bouillie visqueuse et immangeable. Elle sentit, dans son dos, la présence d'Aomine qui se pencha par dessus son épaule pour voir l'ampleur des dégâts. Il explosa alors de rire, un vrai rire franc et spontané. La brune le regarda, étonnée d'entendre ce son venant de lui. Lui qui était si froid, si sérieux, avait un rire extrêmement communicatif et ses traits se transformaient, le rendant vraiment très attirant.
- C'est pas drôle, pouffa t-elle en essayant de ne pas céder au fou rire. Qu'est-ce qu'on va manger maintenant ? J'ai que des nouilles instantanées dans mon placard...
- Va pour des nouilles, alors !
L'incident eut le mérite de détendre l'atmosphère. Sawako et Aomine s'installèrent à même le sol, le dos calé contre le canapé, leurs noodle cups fumantes entre les mains et commencèrent à faire connaissance. La jeune femme lançait de discrets regards à son voisin qui s'avérait beaucoup plus amical que ce qu'elle s'était imaginé, même si il avait un peu tendance à la dévisager.
- Tu travailles dans quoi ? demanda le brun soudainement.
- Je suis assistante graphiste dans un studio d'animation en ville.
- Tu veux dire quoi ? Que tu fais des dessins animés, c'est ça ?
- Oui, en gros c'est ça, ria Sawako. Et toi, pourquoi es-tu devenu policier ? C'était un rêve de gamin ?
Le visage d'Aomine se referma, ses sourcils se froncèrent et sa bouche se crispa.
- Non...pas vraiment...
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