La soirée se termina dans la bonne humeur malgré les chamailleries d'Aomine et Kagami. Les deux rivaux passèrent le chemin du retour à se disputer à propos de basket sous le regard amusé de Sawako. Lorsqu'ils étaient réunis, les deux As ne pouvaient pas s'empêcher de se provoquer et se comportaient comme des gamins mais on pouvait sentir qu'au fond, ils s'appréciaient.

Une fois dans la résidence, Kagami alla s'effondrer sur le lit d'Aomine, complètement à plat à cause du décalage horaire tandis que le couple rentra chez Sawako. Les quelques boissons alcoolisées qu'il avait consommé en fin de soirée avait rendu le brun légèrement ivre et un peu plus bavard qu'à l'accoutumé.

- Finalement, tu es content de les avoir revus, non ? demanda Sawako en quittant son t-shirt.

- Mouais, c'était sympa, avoua t-il s'allongeant sur le lit tout habillé, les bras derrière la tête.

- Dooonc...

- Donc tu as eu une bonne idée, dit-il en la regardant enfiler son mini short et son débardeur moulant.

La jeune femme vint s'installer à califourchon sur lui avec un sourire malicieux et se pencha au dessus de son visage.

- Tu comptes dormir avec tes vêtements ?

- J'ai la flemme de les enlever... Tu veux pas le faire pour moi ?

Il lui lança un regard provocant et ses lèvres s'etirèrent en un sourire quand il sentit les doigts de la brune glisser sous son t-shirt.

- Si je te pose une question, est-ce que tu me répondras sincèrement ? interrogea t-elle en traçant des cercles sur la peau brune du ventre de son amant.

- Ça dépend de la question...

- Pourquoi n'es-tu pas devenu pro après le lycée ? Tu avais largement le niveau et... on sent que tu es fait pour ça.

Aomine poussa un profond soupir et se redressa subitement, installant Sawako sur ses cuisses. Il garda un long moment le silence, si bien que la jeune femme pensa l'avoir froissé.

- En fait, j'ai failli l'être et c'était bien mon objectif, dit le brun en posant son front sur l'épaule de sa petite amie. Le soir où Satsuki s'est fait agressée, je disputais un match de qualification pour une équipe américaine devant des recruteurs. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai pas répondu à ses appels, je jouais...

- Daiki...ce qui s'est passé ce soir là n'est pas ta faute, murmura la brune en caressant les mèches bleu marine du bout des doigts.

- Si, d'une certaine manière. Puisque si j'avais été avec elle, tout ça ne serait pas arrivé. J'ai préféré le basket à ma meilleure amie...

- Je suis persuadée qu'elle ne serait pas d'accord avec toi ! Le basket fait partie de toi, Daiki. D'ailleurs, as-tu réussi ces qualifications ?

Aomine releva la tête pour plonger son regard saphir dans celui de Sawako et elle put y percevoir une lueur d'arrogance.

- Évidemment... J'ai été sélectionné pour jouer en NBA mais je n'ai pas pu me résoudre à laisser tomber Satsuki. Le basket m'est apparu moins important d'un coup. Je suis entré à l'école de police avec pour seul objectif de mettre la main sur l'enfoiré qui lui avait fait ça.

- Et si le type de ce soir est celui que tu cherchais ? demanda Sawako en nouant les bras autour de son cou. Que feras-tu si ton objectif est finalement atteint ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Tu as pensé à recommencer, à retenter ta chance comme joueur pro ?

Aomine parut surpris dans un premier temps par cette question puis il enveloppa le visage de Sawako de ces grandes mains brunes pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.

- T'essaies de te débarrasser de moi, bébé ?

- Mais non ! Pas du tout ! s'indigna t-elle avec une moue boudeuse. Je veux que tu fasses ce que tu as vraiment envie de faire c'est tout...

- C'est sûr que j'aime le basket et que j'aimerais toujours y jouer, avoua Aomine, mais j'veux pas abandonner mon boulot. Je veux pouvoir te protéger parce que...je...je t'aime, Sawako.

La jeune femme savait ça, elle avait conscience des sentiments d'Aomine à son égard mais le fait de l'entendre de sa bouche, ces trois petits mots tout simples, lui provoqua une vague d'émotions. Elle le poussa à tomber sur le lit et l'embrassa avec passion tout en glissant les doigts dans ses cheveux. Les mains du brun remontèrent dans son dos et la plaquèrent plus fort contre lui pour terminer leur chemin autour de sa nuque et dans les longues mèches noires.

Le lendemain matin, Sawako se réveilla la première et regarda, attendrie, l'homme qui partageait sa vie pendant quelques minutes avant de se lever. Assise à sa table avec une tasse de café fumante, elle réfléchit à ses derniers mois. Tout avait changé depuis son emménagement. La jeune femme prit son téléphone pour composer rapidement un numéro et prit une longue inspiration en collant l'appareil à son oreille.

" Allô ? C'est moi...

- Sawako? C'est toi ma chérie ?

- Oui, Maman.

- Mais où es-tu ? Tout va bien ? Est-ce que tu te rends compte qu'on est sans nouvelles de toi depuis des mois...

- Je sais... Je vais t'expliquer."

Sawako eut une grande conversation avec sa mère au sujet de tout ce qui lui était arrivé. Elle pleura, elle s'énerva et elle ria pendant presque une heure. Elle réalisa que le temps avait filé lorsqu'elle sentit les lèvres d'Aomine se poser furtivement sur le haut de son crâne. La brune salua sa mère après lui avoir promis de la rappeler rapidement.

- T'as enfin appelé tes parents ? demanda Aomine, les cheveux encore humides de sa douche, en se servant une tasse de café. Tu leur as dit ?

- Mouais, ma mère a du mal à s'en remettre. Elle adorait Genki, soupira Sawako en posant son front sur la table. Elle... Elle voudrait que je retourne à Kyoto.

- Je vois... Si c'est ce que tu veux. Après tout tu avais toute ta vie là-bas.

La jeune femme releva la tête pour dévisager son petit ami. Il avait les sourcils froncés et elle sentait que ça lui coûtait de dire ça. Elle se leva de sa chaise pour le rejoindre et enlaça sa taille.

- C'est qui qui tente de se débarrasser de l'autre, maintenant ? plaisanta t-elle. Ma vie, elle est plus à Kyoto maintenant...mais je vais devoir y passer quelques jours malgré tout, pour mes parents.

L'idée d'être séparée de Daiki, même pour un laps de temps court, lui serra le cœur. Elle enfouit son visage dans le torse de celui-ci pour respirer profondément son odeur si rassurante, quand une idée germa dans son esprit.

- Daiki... Tu... Tu voudrais venir avec moi à Kyoto ? lui demanda t-elle sans oser le regarder dans les yeux.

- Quoi ?! Tu veux dire pour rencontrer tes parents ? paniqua le brun en se grattant la nuque.

- T'es pas obligé de dire oui... Je t'en voudrais pas! C'est juste que j'avais pas envie de me séparer de toi... avoua la brune, les joues roses.

- On dormirait pas chez tes parents ?

- Non, je pense pas... Pourquoi ?

- Parce que j'ai pas envie de me retenir de te toucher aussi longtemps !

- Ça veut dire que c'est oui ? sourit la jeune femme.

Il lui adressa un petit sourire en coin avant d'hausser les épaules avec nonchalance.

- Bah, faudra bien y passer un jour. Je vais leur montrer à quel point j'suis meilleur comme petit ami que l'autre enfoiré !

- Ils vont t'adorer ! ria Sawako. Enfin au bout de quelques jours...