Finalement, comme on ne m'a pas beaucoup donné d'avis, j'ai choisi de raconter le passé de Thémis en premier X)
Il ressemble beaucoup à celui de Nemesis vu qu'elles sont sœurs, pour les connaisseurs des chroniques du mal !
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Une nuit de pleine lune. Le vent soufflait. Les arbres de la forêt pliait sous le poids de la tourmente qui les écrasait.
Seule, une lueur brillait dans l'obscurité, derrière la fenêtre d'une petite cabane en bois.
C'est cette même lueur qui guidait Kayo jusque chez elle.
Kayo Sudô était une couturière de renom, qui vivait seule avec sa fille Nemesis à l'écart de la civilisation.
Elle n'était pas rentrée depuis deux jours, maintenant.
Nemesis avait l'habitude.
Tout juste trois ans, et pourtant d'un calme absolument imparable.
Elle attendait, assise à la table, fixant la pendule, ses jambes se balançant au rythme du tic-tac des aiguilles.
Lorsqu'elle entendit la porte grincer, elle tourna la tête, et un grand sourire éclaira son visage.
- Maman ! Tu es-
Elle s'interrompit, les sourcils haussés. Sa mère tenait dans les bras un bébé, minuscule, sans doute venait-il à peine de naître.
- Nemesis... souffla Kayo d'une voix essoufflée. Je te présente ta nouvelle petite sœur... Elle s'appelle Thémis.
La petite fille s'approcha un peu.
- J-Je peux la tenir ?
Sa mère hocha la tête, en souriant doucement.
Avec d'infinies précautions, Nemesis prit sa petite sœur dans ses bras. Celle-ci ouvrit sur elle deux yeux d'un rouge écarlate, et tendit ses petits bras vers elle en gazouillant, avant de lui attraper l'index.
Tout de suite, Nemesis l'aima.
Elle sourit, et dit, d'une voix ferme :
- Je te protégerai, Thémis ! C'est promis !
Si seulement... Si seulement elle avait su... Qu'elle ne pourrait pas tenir cette promesse qu'elle m'avait faite...
***
- Dis, grande sœur... Elle est où, maman ?
Nemesis ne répondit pas à la question de sa petite sœur, tambourinant de ses petits poings sur la porte.
- OUVRE-TOI !! JE T'EN SUPPLIE, OUVRE-TOI !!
Thémis ne comprenait pas. Que se passait-il ? Où était leur mère ? Pourquoi la porte ne s'ouvrait-elle pas ?
« Est-ce un abandon~ ? »
« Bien sûr que c'en est un~ »
Des voix. Ces deux voix envahissantes, oppressantes, omniprésentes.
Ces voix qui voulaient les rendre folles toutes les deux.
Et cela fonctionna. À moitié.
- NON !!! C'EST FAUX, C'EST FAUX !! MAMAN NE NOUS A PAS ABANDONNÉES... MAMAN... MAMAN NE FERAIT JAMAIS ÇA !!
Nemesis hurlait. À chacun de ses cris, elle s'enfonçait un peu plus dans la folie.
Mais Thémis, elle...
- Ce n'est pas grave ! On va se débrouiller ! Toutes les deux, jusqu'à ce que maman revienne ! Alors... Allez vous-en !! Sortez de notre maison !!
Les voix disparurent, vaincues.
Thémis s'approcha lentement de sa sœur, espérant la ramener à la raison, mais il était trop tard.
En cette nuit de pleine lune infinie, Nemesis avait changé, pour n'être plus jamais la même.
Du haut de mes trois ans, je n'ai pu qu'observer ma sœur devenir folle.
****
- Ha ha ha.... HAHAHA !! Bravo, Ziz ! Tu es le meilleur !
Thémis, cachée derrière un arbre, observait sa sœur caresser doucement la tentacule de son poulpe géant, Ziz. Lorsqu'elles étaient petites, le poulpe vivait dans un aquarium. Mais il avait grandi, et vivait désormais dans la mer.
Et il venait de faire couler un navire.
- Maintenant... Il n'a plus que deux filles légitimes... Et c'est nous !!
Nemesis éclata à nouveau de rire, un rire sombre et sinistre.
Dans le bateau désormais devenu épave, se trouvaient la fille et la femme de Gallerian, le père de Nemesis et Thémis, bien que leur mère n'ait été qu'une aventure pour lui.
"Elle... Elle l'a vraiment fait..." songea Thémis, frissonnante.
À seulement quatorze ans, elle était déjà démoniaque. J'ignorais encore que tout espoir était perdu pour elle...
***
La huitième Pierrot.
Voilà comment on appelait Nemesis désormais.
Elle était la huitième tueuse à gages au service de Gallerian.
Et Thémis l'aidait du mieux qu'elle pouvait, tout en restant dans l'ombre.
Elle avait appris à ne plus rien ressentir. À obéir aveuglément aux ordres.
Et puis Nemesis l'avait rencontré.
Un général d'armée, qu'elle avait immédiatement aimé.
Mais Thémis... Thémis aussi l'aimait.
Mais elle voulait que sa sœur soit heureuse. Alors elle les avait laissés.
Mais lui.... Il était toujours gentil avec elle...
- Ça va, Thémis ? Tu n'as pas l'air en forme... Ta sœur doit t'en demander un peu trop. Je lui en toucherai deux mots.
Nemesis ne lui témoignait presque plus d'attention. C'est pour ça que cela allait droit au cœur de l'adolescente.
Mais cette voix... Cette voix lui murmurait....
"Vis dans le mensonge et la dissimulation, et tu seras sauvée..."
Alors je n'ai rien dit.
J'aurais dû...
J'aurais dû...
***
Et un soir, Nemesis rentra, en pleurs, du sang sur les mains.
- G-Grande soeur ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu n'es pas blessée ?
La plus grande la regarda, les yeux larmoyants.
- Il... Il est mort...
Elle tomba dans les bras de Thémis, en sanglotant.
- Je... Je l'ai tué, Thémis, je l'ai tué !!
La plus jeune pleura, elle aussi.
Elle était terriblement triste.
Terriblement en colère.
Terriblement....
Soulagée...?
"C'est très bien s'il est mort. Tu n'auras plus à souffrir."
J'ai essayé d'éloigner cette voix... Mais elle ne voulait pas... Elle ne voulait pas s'en aller....
***
Et finalement, cela avait été décidé.
Elles iraient tuer Gallerian. Ce salaud qui avait forcé Nemesis à tuer son fiancé.
Et toujours, avant qu'elles ne partent, cette voix persistait.
"Est-ce vraiment de Nemesis dont tu étais jalouse ?"
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