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Chapitre 8 - Partie 5

– Oh, non !

  Mathis se tourne vers moi, l'air outré.

– On peut savoir comment tu fais pour toujours gagner ?

  Je hausse les épaules, un petit sourire en coin.

– Le talent, mon pote.

  Il me dévisage, me tire la langue et se remet bien au fond du canapé. Je ne peux m'empêcher de repenser au petit imprévu avant de rentrer à la maison. Il aurait pu faire échouer toute la mission... Je pousse un soupir et jette un coup d'oeil à Mathis, totalement avachi sur le fauteuil dans le salon. Il avait probablement la plus magnifique des allures, pour une étoile desséchée.

– Bon, on remet ça ?

– Ouais... Si tu veux.

  Et soudain, je me rends compte que je ne m'amuse pas. Ce jeu m'ennuie. La présence de Mathis à mes côtés m'exaspère. Je fixe l'écran et mes doigts bougent en frappant la manette tout à fait instinctivement, mais je ne suis pas là. Je ne suis pas à côté de mon ami. Je ne suis même pas ailleurs. Je suis partout et nul part ailleurs. Je suis juste là sans être là. Je ne suis même pas assez présent pour seulement prendre du plaisir à jouer.

  Je n'ai qu'une seule hâte : dormir. Dormir et oublier un moment. Je sais que c'est égoïste de penser comme ça. Je ne suis pas maltraité, je n'ai pas de handicap, je n'ai même pas de problème en cours. Tout me va. Je réussis tout ce que j'entreprends. La vie ne m'a rien offert d'autre qu'un plateau d'or et de nourritures divines. Mais chaque don apporte son lot de malédictions. Et c'est peut-être précisément ça, ma malédiction.

  Je passe ma main sur mon front, excédé par les braillements incessants de Mathis, qui vient tout juste de gagner pour la première fois.

– Ouais ! J'ai gagné ! J'ai gagné ! J'en reviens pas, bordel !

– Oui, oui, on a compris ! Tu veux bien baisser d'un ton s'il te plaît ?

– Tom, t'es mauvais joueur !

– La ferme et apprécie ta victoire en silence. Tu me donnes mal à la tête.

  Ses yeux s'agrandissent sous le choc, puis il fronce les sourcils légèrement, comme s'il n'arrivait pas à se décider s'il devait être en colère ou juste inquiet. Je crois que j'ai été un peu trop loin, surtout quand je le vois lâcher la manette. Il ne fait jamais ça, sauf quand il est énervé.

– Ok.

  Et merde. Je l'ai vexé. Le pire, je crois, c'est que je n'en ai strictement rien à faire. Je me lève du fauteuil et commence à m'en éloigner.

– Tu vas où ?

  Sa voix est sèche, mais je peux y sentir presque des trémolos. Je secoue la tête et expire bruyamment. Je ne peux pas vraiment me permettre d'y accorder de l'importance. Si je le vois pleurer, je sais très bien que mon hypersensibilité va me dominer. Et je vais pleurer. Mais je ne pleurerai pas. Pas aujourd'hui. Pas plus que mon meilleur ami. Je ne veux pas le voir sangloter. Il est si fragile, le petit. Je préfère m'arrêter là avant de lui gâcher sa journée.

– Quelque part.

– Mais ça ne me dit pas où, Tom...

– Quelque part. Je reviens dans deux minutes.

  Et comme je passe dans une autre pièce, je disparais de son champ de vision.

  Comme promis, je reviens deux minutes plus tard et me réinstalle sur le canapé. Il n'a pas bougé. Il joue avec ses doigts. C'est ce qu'il fait, quand il est embarrassé. Un silence pesant est en train de s'installer entre nous. Je déteste le silence. Je le hais quand il s'installe entre lui et moi.

  Mais Mat n'a pas l'air décidé à faire d'efforts. Il reste là, le regard dans le vide. Je soupire et lui tends la manette qu'il a posé sur la table.

– Tiens.

  Il la prend machinalement et me tend un petit regard coupable. Je déteste quand il me fait son air malheureux.

– Bon, tu m'as battu parce que je n'étais pas à mon maximum. On recommence ? lui dis-je avec un petit sourire.

  Il me rend mon sourire et se recale au fond du canapé, un peu plus énergique qu'avant.

– Ok, ça marche.

  Nous nous affrontons. Littéralement. Je ne crois pas que ça reste dans le cadre d'une simple partie de jeu. Sans le regarder, je sais que Mathis est entièrement concentré sur sa partie. Et moi aussi. Comme c'est un jeu de combat assez stratégique, ça prend du temps tout en étant assez énergique. Pile le jeu qu'il nous fallait.

  Et je ne sais pas par quel miracle, mais la partie s'achève sur un match nul. Aucun de nous n'a réussi à vaincre l'autre. C'est frustrant. Mais c'est peut-être mieux comme ça. Je pose la manette et me lève, avant d'éteindre la console. Mathis me lance un regard intrigué :

– Ben... Pourquoi t'éteins ?

– Il est temps de rentrer, Mat.

– Quoi, déjà ? s'indigne-t-il. On peut pas rester un peu encore ?

– Ben... C'est pas que je ne veux pas, mais...

  Comment lui dire sans éveiller ses soupçons ? Pourquoi suis-je capable de me mettre dans un tel embarras aussi facilement ? Mon regard court de la télé au fauteuil, du fauteuil à Mathis et de Mathis aux manteaux que nous avons posé dans un coin de l'entrée. L'écharpe pendouille légèrement... C'est ça ! L'écharpe ! Je ne le dirai jamais assez, mais je suis vraiment un génie.

– Tu sais, Titis...

– M'appelle pas comme ça, me coupe-t-il, boudeur. On dirait ma soeur. Et j'aime pas, ça fait gamin.

  Je lui lance un regard blasé.

– Oh, ça va... Il est mignon, ce surnom ; t'es mignon, alors voilà.

– Ouais mais j'aime pas. J'sais pas, j'ai dix-sept ans maintenant, alors bon... Voilà, quoi...

– Que t'aies dix ou dix-sept ans ne change pas grand chose.

– Si tu le dis, soupire-t-il.

– En parlant de ta soeur, tu ne crois pas qu'elle va s'inquiéter, à force ? Tu n'avais plus de batterie alors j'ai chargé ton téléphone... et... Enfin voilà. J'aime bien ta soeur, mais tu sais comment elle est, non ?

– Hein ? T'es sérieux ? Elle a envoyé des messages ? Combien ? Eh, et t'as regardé quand mon téléphone ? Je croyais l'avoir sur moi et... Ah non ! Je l'ai pas ! Putain, il est où ?

– Sur le meuble.

  Le brun commence à se lever, paniqué, et cherche frénétiquement son portable ; d'abord sur le fauteuil, puis sur la table.

– Mat... Sur le meuble...

  Mais il ne m'écoute pas, le bougre, et il m'ignore, en plus ! Alors, une idée traverse mon esprit. Joueur, je ne dis rien et m'adosse au mur, bras croisés. J'en profite pour le regarder un peu plus attentivement. Je crois bien que le temps nous enlève nos facultés d'analyse. L'habitude nous retire le plaisir de regarder nos proches. Sans être l'allégorie de la beauté, je trouve que Mathis n'est clairement pas moche. Bien au contraire. Il est mignon, avec ses petites taches de rousseur et son regard franc, même si là, je vois surtout son dos. Il est même carrément mignon. Je ferme les yeux, soupirant. Je ne peux m'empêcher de penser à Claire et à son obsession pour les romans parlant de couples de même sexes. Elle a essayé même de me faire lire un yaoi ! Malheureusement pour elle, elle m'a montré une oeuvre un peu osée. Je secoue la tête pour effacer ce moment gênant.

– Putain, putain, putain ! Il est où ce putain de téléphone ?

  Il se redresse, s'étire et commence à regarder autour de lui pour avoir une vision d'ensemble. Il se dirige vers l'autre table, un modèle un peu plus grand que celle qui nous servait à poser les chips et les bonbons en jouant.

– Tu refroidis, Mat.

  Il grince des dents en consultant un instant tout ce qui se trouvait dessus avant de se retourner vers moi et de me lancer un regard mi-assassin, mi-accusateur :

– Tu sais où il est ?

– C'est ton téléphone, Mathis. Tu devrais savoir où il est, non ? Vous êtes toujours greffé ensemble... Ne pas l'avoir ne te fait pas trop mal ? Je suis sûr que tu vas finir par développer une capacité qui te permettrait de le récupérer à distance... Ah, tu brûles... Oui, oui...

– Mais dis-moi où il est, ce sera plus rapide !

– Non. Tu refroidis, mon petit Titis. Mais non, là, c'est ma chambre, abruti !

  Lâchant un chapelet de jurons, il se laisse choir sur le fauteuil et se frotte le visage d'un air fatigué.

– Camille va nous tuer, bordel... Et toi, tu t'amuses à jouer à cache-cache avec mon portable ? Je me demande vraiment si...

– Si quoi ?

– Rien. Laisse tomber.

– Alors sois gentil, ferme-la.

  Excédé, je vais chercher son téléphone.  Tout content et tout stressé en même temps, il consulte ses messages.

– Ah ouais, quand même ! Je crois qu'on est bon pour la casse, là.

– Combien de messages ? demandé-je par curiosité.

– Plus d'une dizaine. Dont la moitié viennent de Camille.

– Alors, tu les ouvriras une fois arrivé chez toi.

  Tandis qu'il se lève, je fais mine de débarrasser mon verre d'eau que je m'étais servi et que je n'avais pas fini. Mais, ô, comble du malheur, je me prends les pieds dans le tapis, ce qui fait voler accessoirement le contenu du récipient.

– Ah !

  Nous poussons un petit cri au même moment quand l'eau se déverse sur le pull de Mathis. Il recule et grimace, horrifié :

– Putain, mon pull !

– Ah, désolé, Mat ! Désolé !

  Je crois bien qu'en d'autres circonstances, je ne m'excuse jamais auprès de qui que ce soit. Mais pour une fois, je veux bien faire une effort.

– Putain... J'ai bien cru que j'allais faire une crise cardiaque... Toi, ça va, Tom ?

– Ouais, ouais.

– Bon, c'est pas trop grave ! On y va ?

– Tu rigoles ? Il est hors de question que tu y ailles comme ça ! Enlève ton pull.

– Et puis quoi, après ? Tu veux que je te fasse un strip-tease ?

– Ben écoute, Claire sera sûrement plus réceptive que moi, mais tu me montreras tes talents plus tard si ça te chante. Pour l'instant, enlève juste ton haut. Si t'attrapes froid, ta soeur va me tuer. Et je ne veux pas mourir, je suis...

– Bien trop jeune... continue-t-il.

– Et intelligent...

  On se lance un regard, pour achever notre phrase :

– Pour mourir maintenant !

  Phrase qui se ponctue par un fou-rire. Et ça fait du bien. Finalement, il enlève son pull et on le fait sécher. On se dirige donc vers ma chambre, afin qu'il puisse se changer. J'ouvre mon armoire, tandis qu'il m'attend plus ou moins sagement, assis sur mon lit.

– Tu fais quoi, Tom ?

– À ton avis ? Je coiffe la girafe, dis-je en levant les yeux au ciel.

  Il ne me faut pas longtemps pour trouver ce que je cherche. Je tends le vêtement à Mat, qui le regarde avec un haussement de sourcil. Il l'attrape et l'enfile sans tarder. En quelques minutes, le voilà changé. Il porte maintenant un pull noir ainsi qu'une petite veste qui pourrait presque faire penser à un costume. Je souris et lui désigne, d'un geste que j'espère théâtral, le miroir :

– Voilà, beau gosse.

– Waouh ! siffle-t-il, impressionné. On dirait... Putain, je... J'ai l'air de quoi, Tom ?

  Je hausse les sourcils, me demandant ce que je vais pouvoir lui dire. Je lui dis la vérité ? Oui. Je ne mens jamais. Ou pas souvent, en tout cas.

– Tu es magnifiquement... moche, ricané-je.

– Toma ! s'exclame-t-il, les joues rouges, vexé.

– Je plaisante, Mathis. Tu es parfait.

  Il sourit. Finalement, le verre d'eau était un signe du destin assez salvateur. Mathis doit être parfait pour ce soir. Et il l'est, à ce moment précis. C'est tout ce qui compte.

– Bon, je crois qu'on peut y aller, cette fois-ci.

– Ouais. Allons-y.

  Je ferme la porte derrière nous. Bilan de cette mission ? Une parfaite réussite. Après tout, il faut savoir forcer le destin.

***

  Lorsque nous poussons la porte de l'appartement de Mathis, j'ai soudain une grosse angoisse qui monte en moi. Malgré le fait d'avoir eu Claire par message un peu avant de partir de chez moi et qu'elle m'ait dit que tout allait bien et que tout serait prêt au moment d'arriver, je ne peux quand même pas ignorer cette probabilité que quelque chose cloche.

  Camille nous ouvre en grande pompe et nous saute presque dans les bras. Je crois bien que je vais finir étouffé si elle ne me lâche pas très vite. Heureusement, ça ne semble pas être mon destin. Elle nous laisse respirer et nous dévisage tous les deux.

– Eh bah, ça y est, les gars ? Vous êtes en retard ! Vous en avez mis du temps !

  Son regard nous scanne tous les deux pendant qu'elle se lamente sur notre retard.

– Désolé, on a eu un petit... contretemps.

– Un petit contretemps ? demande Camille en me faisant un petit sourire.

  Je hausse un sourcil, mal à l'aise par son regard. Je me demande bien où elle en veut en venir.

– Oui. J'ai renversé un verre d'eau sur son pull, alors j'ai été obligé de lui prêter un pull et une veste.

– Ah. Je vois... Bon, entrez, vous allez finir par geler !

  Elle nous tire presque par la manche, un grand rictus amusé sur le visage. Je me mets à son niveau quand nous traversons le couloir :

– C'est bon ? chuchoté-je.

  Elle acquiesce. Aussitôt, la boule d'angoisse mute comme un cactus en pleine évolution en une montagne d'excitation. Je me sens soulagé que la soirée se prononce bien.

– Allez, les traînards ! lance Mathis, quelques mètres en avant. Vous vous ferez des bisous plus tard !

  C'est une impression ou tout le monde veut mettre en couple tout le monde ? Camille et moi râlons au même moment sans grande conviction. Mes pensées sont entièrement tournées vers le moment où il ouvrira la porte du salon, qu'il finit par pousser quelques secondes plus tard...

– Bon anniversaire Mathis !

  Comme dans une fête la plus clichée, tout le monde s'était réuni derrière un canapé, alors que le salon était rempli de ballons de toutes les couleurs. Sur des tables, çà et là, des bonbons, des chips, des bouteilles ; collée au plafond, une banderole de toutes les couleurs se tient fièrement pour accueillir l'heureux destinataire. Et comme un gros ressort, ils se sont tous levés pour lui souhaiter son anniversaire.

  Mathis s'est complètement figé depuis le moment où il est entré dans la pièce qui l'attendait. Quand je passe à côté de lui pour répéter ce que tout le monde venait de crier, j'observe ses yeux briller d'un tel éclat que même le soleil fait pâle figure.

– Je... Je... Tout le monde... venu... anniversaire... balbutie-t-il sans arriver à formuler de phrase ordonnée.

  Puis, comme un ballon qui éclate, il laisse exploser sa joie et part dans un grand rire qui prend tout le monde de court.

– Vous êtes vraiment des dingues, s'exclame-t-il. Des dingues. C'est pour ça que je vous aime ! Tous ! Merci à tous !

  Un tonnerre d'applaudissements tempête dans le salon. Vénus se serait parfaitement mêlée dans la foule... Je secoue la tête. Pourquoi est-ce que je pense à elle ? Erwan sort du lot des invités et tapote le bras du brun. Ce dernier se retourne :

– Bon anniversaire mon pote !

– Erwan !

  Une accolade plus tard, Erwan se recule :

– Eh bah ! T'es beau gosse, Mat ! T'es content ?

– Grave ! Eh, d'ailleurs, vous m'avez pas envoyé de message aujourd'hui !

– Désolé, mon pote, mais bon, tu vois...

– On n'allait pas t'oublier, tout de même ! s'écrie Claire, se jetant presque dans les bras de Mathis. Bon anniversaire !

– Merci, Claire...

  Soudain, Mathis s'arrête de longues secondes, et se retourne vers moi. Je crois qu'il en faudrait peu pour que sa mâchoire se décroche. Il pointe dans ma direction un doigt accusateur et me tapote la poitrine avec :

– Toto... ? T'as rien à me dire ?

– Quoi ?

– Tu savais ? Ne fais pas semblant !

– Ouais. Mais bon, c'est le but d'une surprise de ne rien dire.

– Pas faux ! rigole-t-il. Mais attends, j'ai aperçu Adrien en rentrant... Du coup, avant d'aller chez toi...

– Oui, c'était bien lui, dis-je.

– Alors on l'avait bien vu ! J'ai pas rêvé !

– Oui, répond le concerné en arrivant.

  Il nous serre à tous les deux la main :

– On avait oublié les chips, au moment où Toma m'a aperçu. Moi aussi, je vous ai vu. Mais j'ai fait exprès de me dépêcher.

  Adrien passe une main dans ses cheveux bouclés et un rire gras sort de sa gorge qui secoue ses épaules larges. Je ne suis pas vraiment ami avec lui, mais je ne le déteste pas. Après tout, c'est un ami de longue date de Mathis. Et comme le veut l'adage : tous les amis de mes amis sont mes amis. Même si ça s'applique surtout aux gens que je trouve intéressants.

  Nous échangeons un regard tous les cinq. Puis nous nous tournons vers le reste des invités, pas encore au complet. En effet, mes parents m'ont dit qu'ils passeraient sûrement dans la soirée. En tout, nous sommes bien une petite dizaine. C'est pas plus mal. Je déteste les fêtes où nous sommes trop nombreux, bien que je puisse clairement faire une exception pour mon meilleur ami.

– Bon, maintenant que tout est en place... commence Claire.

– Que la fête commence !

  En voyant le bonheur consteller les iris de mon ami, je me dis que la mission est définitivement réussie !

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