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Chapitre 17 - Partie 1

NDA : Bonjour, bonsoir à toutes et à tous ! 

Non, vous ne rêvez pas. Oui, il s'agit bien de la suite de l'histoire. Après un creux de presque un an, j'ai enfin réussi à venir à bout de ce chapitre. Croyez-moi, ce chapitre a été l'un des plus difficiles à écrire, et pourtant, j'en ai écrits, des textes. Mais ce chapitre 17 est important, alors je voulais qu'il réunisse plusieurs éléments.

Je tenais à vous présenter mes excuses, pour cette attente monstrueuse. Un an, c'est long. J'espère que vous avez gardé Toma et ses amis dans un coin de votre esprit. Je suis heureux de poster ce chapitre. Il marque aussi un tournant, il est très important.

Pour ce qui est des prochains chapitres, je ne peux pas vous dire quand je les posterai. Je compte évidemment ne pas mettre un an entre chaque chapitre, sinon, on en aura pas fini que je serais à la retraite.

Bref, je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture !

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Désespérant. Je fixe l'horloge accrochée au mur blanc depuis un moment déjà, mais mon regard ne veut pas s'en décrocher. Je regarde avec l'intérêt à la fois le plus feint et le plus intense les aiguilles tourner dans leur prison de verre dans un rythme saccadé.

De toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait quelque chose d'autre à faire dans cette salle d'attente. Une petite pile de magazines traîne sur la table. Seulement... Je les ai déjà tous lus. Enfin, si on peut parler de lecture à propos de ces... Comment les qualifier afin de ne pas porter de jugement de valeur sur les auteurs de ce genre de torchons ? Parlons de divertissement.

C'est bien, divertissement. Toujours est-il que je ne peux m'empêcher de les regarder avec un petit dégoût. Ils pourraient ramollir mon cerveau, tout de même !

Il ne s'agit pas d'un lieu bien grand. Sur les quatre murs, des affiches ont été collées. Je pousse un féroce bâillement. Elles aussi, je les connais par cœur. J'ai même tenté de calculer le nombre que donnerait chaque mot si les lettres étaient associées à un chiffre. C'est pour dire à quel point je m'enracine à chaque fois que je viens. Je crois bien que je pourrais même être une forêt à moi tout seul.

Je lance une œillade impatiente à la porte du cabinet, sur laquelle trône une plaque que je connais si bien, puisque ça fait des années que je la vois.

Comme je suis le seul présent ici, je m'avachis légèrement sur mon siège et sors de mon sac le livre que je lis actuellement. Pour dire vrai, je le survole plus que je ne le lis. Je n'arrive pas à me concentrer. 

Au bout de quelques minutes, je range l'objet qui devait me distraire, avant d'attraper ma bouteille d'eau. Même en hiver, je bois énormément, et il ne me faut pas longtemps pour en vider la moitié.

– Bon, et maintenant ?

Une douce mélodie classique ronronne tranquillement dans la pièce, couvrant le bruit émis par les conversations dans la pièce adjacente. Pourtant, je sens le ton monter. Soumis à ce vilain défaut qui me caractérise, je tends l'oreille en quête de réponses qui étancheront ma soif de connaissance à propos de l'incident. Cependant, je ne parviens qu'à compter le nombre de voix qui s'échappent du bureau voisin. Trois. Ils sont trois, là-bas. L'une d'entre elles est même sanglotante.

Je m'imagine alors toutes les histoires possibles, allant du plus banal chagrin d'amour à des histoires de complot familial, alliant trahison, pactes et possibles crimes. Je secoue la tête, amusé. Mon imagination va parfois trop loin. Je suis incapable de contrôler ma capacité à inventer des histoires. Je ferais un bon auteur de roman, tiens !

Alors que je commence à établir le schéma narratif de mon futur chef d'oeuvre, la porte s'ouvre enfin. Un homme, la quarantaine, gras et bedonnant, le visage rouge, la barbe mal rasée, sort d'un pas lourd. Il tend une main ferme à son interlocuteur, un homme qui ferait pâlir les mannequins et autres acteurs surcotés d'Hollywood. 

J'ai beau connaître le visage de cet homme, je me dis chaque fois que je le vois qu'il dégage quand même quelque chose que beaucoup de gens ne parviennent pas à égaler ! Que ce soit par sa barbe légèrement taillée, par ses yeux gris ou par ses cheveux courts qu'il laisse en bataille...

Il glisse quelques mots à l'homme à l'apparence plus qu'acariâtre avant de se tourner. Derrière le vilain monsieur, un jeune adolescent se tient, tout penaud. Il porte un polo gris tout simple sous son blouson, et il paraît écrasé par ses vêtements.

Son visage juvénile, accompagné de ses cheveux bruns courts relevés seulement en une petite mèche, me donne l'impression qu'il a quinze ans. Ses yeux noisette croisent les miens.

C'est lui qui a pleuré.

Un pincement m'étreint quand je constate l'état rouge de ses joues et de ses yeux. Pauvre gosse. Cette douleur se transforme en vague d'indignation quand l'abruti d'autre bonhomme lui dit sèchement d'avancer. 

Il n'y a aucune gentillesse dans ses paroles. Le pauvre gamin étouffe un autre sanglot en croisant le regard du docteur. L'espace d'un instant, je me vois être suffisamment proche de lui pour l'aider. Je secoue la tête. 

C'est malheureusement impossible. Je suis assis, spectateur de cette scène qui me révolte. J'aimerais crier à l'injustice, prendre ce gars perdu dans mes bras et lui assurer que, peu importe ses problèmes, tout ira bien. 

Mais je ne peux pas ; je ne peux pas lui mentir, je ne peux même pas faire ça puisque je ne le connais pas et qu'il vient pour la première et – si je suis mon intention – pour la dernière fois.

Les deux finissent par quitter la scène. Se joue alors la suite de l'acte. Je me lève et fixe le docteur :

– Bonjour, Tom.

– Bonjour, Benoît.

Depuis que le temps que je le connais, j'ai appris à côtoyer le docteur Geist. Même si à vrai dire, il n'a pas le titre de médecin, puisqu'il est psychologue et non psychiatre.

Après lui avoir serré la main, je rentre dans son cabinet. C'est un lieu tout simple et épuré. Quelques affiches et autres tableaux sont accrochés au mur, accompagnant un cadre dans lequel se trouve le diplôme de Benoît. Au centre de la pièce se tient un bureau, séparant des fauteuils d'un côté et son siège de l'autre. 

Le psychologue y prend place, juste devant une grande bibliothèque dans laquelle de nombreux ouvrages et classeurs sont alignés. En somme, un lieu classique... et pourtant dans lequel j'ai passé tant de temps. Je me souviendrais presque de la première fois où je suis venu.

– Alors, Toma, commence le docteur Geist en prenant place dans son fauteuil, comment vas-tu ?

– Très franchement ? Je dirais que ça pourrait aller mieux.

– Tu veux m'en parler ?

– Je suis là pour ça, non ?

– Tu n'es pas forcé de tout me dire, tu sais. Mais si ça te fait du bien, vas-y. Je t'écoute.

En même temps, ce n'est pas comme si c'était son travail !

– Ils ont recommencé.

– Qui ?

Je me retiens de lever les yeux au ciel. La question était loin d'être fine.

– La question n'est pas qui, mais quoi... Mes cauchemars, dis-je après un petit temps. Ils sont revenus.

– Depuis quand ?

– Une bonne semaine, je dirais. C'est comme s'ils ne m'avaient jamais quitté.

– Pourtant, ça fait quelques mois qu'ils ont cessé, si j'ai bonne mémoire. Ils n'ont jamais vraiment arrêté, n'est-ce pas ?

– Bravo, doc, vous êtes perspicace.

– Je commence à te connaître, mon petit Tom.

Je tique. C'est l'un des rares êtres qui me donne un surnom malgré notre relation. Je ne sais pas comment le prendre. D'un côté, ça m'agace. Et de l'autre...

– Je n'ai plus sept ans. Je mesure presque un mètre quatre-vingt. Où voyez-vous votre petit Tom ?

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment du mal à passer au tutoiement avec Benoît. Et pourtant, il me l'a suggéré tant de fois ! En théorie, j'aurais dû le faire depuis longtemps. Pourtant, je n'y parviens pas. C'est plus fort que moi. Pas par preuve de respect ; même en le tutoyant, je ne pense pas perdre ce respect que j'éprouve à son égard.

C'est d'ailleurs l'une des rares personnes que je respecte. En parlant de ça, la société montre vraiment de moins en moins de considération envers les autres. Quel monde pourri. Il m'arrache quelques larmes, parfois, quand j'y pense et que je sens mon coeur perforé par mille aiguilles perfides. 

Mon coeur lui-même se contracte à en devenir insupportablement douloureux, comme s'il voulait se renfermer et se dissimuler au plus profond de mon être. Quelle tristesse. Mais en même temps, comment pourrais-je ne pas le comprendre ?

– C'est vrai, tu n'as pas tort. Excuse-moi, se reprend le psychologue. Alors, Toma, raconte-moi tes cauchemars.

Je prends une grande inspiration et cherche un point d'ancrage pour ne pas me perdre. Je lui raconte le déroulé de ces horribles séances nocturnes ; les lieux hostiles qui changent, au cas où le spectateur s'ennuierait, l'inatteignable chemin, mes doutes, mes angoisses, mon impossibilité à rejoindre mes amis qui se font sauvagement attaquer sans même que je ne sois en mesure de réagir. 

Je reste immobile, enraciné dans cette terre imaginée, comme un arbre inamovible, parcouru de rides, juste bon à observer son être flétrir et son impuissance.

Durant mon récit, je ne compte plus les innombrables pauses que je me sens forcé de faire. Ce n'est pas évident. Je m'en rends compte. Chaque fois que mon esprit s'embourbe dans les innombrables couloirs froids et sournois du souvenir malheureux, je sens mon corps se crisper et les fragments de mon coeur fissuré s'éloigner les uns des autres.

Pourtant, je ne sens pas mes yeux me brûler, ce qu'on peut considérer comme un exploit. Je peux pleurer très facilement, m'entraînant dans une valse vicieuse, où je prête mon bras à la tristesse et au désespoir pour une ronde qui dure des heures. Alors il faut que je me calme et que je pense à quelque chose de positif... C'est comme les résolutions qu'on prend chaque année : on n'a de la bonne volonté qu'au moment de se les dire.

Benoît, les mains croisées sur son bureau, légèrement penché vers moi, attend patiemment la suite de mes cauchemars. Perturbé, mes yeux se posent sur le bleu glacé des siens avant de changer de cible. 

Avec cet évitement, je serais presque bon pour ressembler à un de ces héros fleur bleue tombant désespérément amoureux de son psychologue ou d'une autre personne de son entourage avec qui il ne devrait pas flirter !

Quand je lui explique que je vois mes amis, derrière un épais brouillard, m'attendant patiemment, ma gorge se serre et me brûler. Je revois ces images atroces, cette peinture si perfide, ce tableau sanglant où sont gravés les visages sanglotants de mes amis.

– J'essaie de les rejoindre, évidemment. Mais je n'y arrive pas. Le chemin est trop escarpé et ils sont trop loin. Heureusement, ça ne dure pas. Mais vous savez, c'est comme dans les voyages initiatiques. Il arrive quelque chose d'horrible au héros pour qu'il réussisse avant de lui faire affronter quelque chose de dix fois pire. C'est pareil pour moi. Dans ce cauchemar... Je n'arrive pas à les atteindre pendant un temps interminable et une fois que j'y arrive...

Les mots restent bloqués en moi. Il me faut une force insoupçonnée pour parvenir à dire la suite de ce cauchemar.

– Ils meurent. Ils sont là, ils pleurent, et alors que je veux les rejoindre, un mur invisible m'en empêche. Je suis incapable de faire un pas de plus. Vous me connaissez un peu, depuis le temps, dis-je avec un petit ricanement. Je suis le plus têtu de vos patients. Je continue, encore et encore, jusqu'à ce que j'y arrive. Mais c'est trop tard. Un monstre les emporte tous et il m'est impossible de les sauver. Pourquoi je n'y arrive pas ?

La question tonne en boucle dans ma tête. Je laisse mon regard courir derrière le psychologue. La fenêtre fermée ne nous laisse voir que quelques fragments du ciel, derrière les interstices du volet. Quelques gouttes de pluie sifflent derrière, accompagnant les plaintes du vent. 

Si la réincarnation existait, je suis sûr que je reviendrais sur terre en nuage d'orage. Un temps colérique. La grisaille des mauvais jours m'envahit constamment.

Mes poings se serrent si fort que mes phalanges se mettent à blanchir douloureusement. Mais la douleur qui s'est logée dans le creux de ma poitrine est encore plus horrible. Elle bat en moi comme un tambour un jour de fête, et sa musique, sa triste musique, résonne comme un chant funèbre, un chant de défaite. Les questions qui me traversent la tête marchent au même rythme que cette détestable mélopée.

– Est-ce que c'est le signe de mon impuissance ? Est-ce que je dois changer quelque chose ? Quoi ? Comment ? On me dit souvent de changer, mais si je change à ce point, est-ce que je ne vais pas finir par perdre ce que je suis ?

– Doucement, Toma. Je vais tout t'expliquer. Tu te souviens de ce que je te disais, quand tu étais petit ? On essaie d'y aller étape par étape. D'accord ?

Je ne fais qu'acquiescer, mais le désir d'obtenir des réponses à mes questions accélère mon rythme cardiaque. Je sens même mes membres s'impatienter, comme si de petits picotements n'arrêtaient pas de les tirailler. Mon excitation mentale devient physique. Je sais que ce n'est pas ce qui pourrait m'arriver de mieux. Et pourtant, je me sens dans l'incapacité de contrôler mon corps. Comme s'il devenait indépendant.

– Bon, on va commencer par ce qui me paraît le plus important, dit Benoît après un petit moment. Ce rêve, effectivement, est un signe on ne peut plus clair d'un sentiment perturbateur. Surtout vu la description que tu m'en as fait. Ton inconscient veut sûrement protéger tes amis. Mais tu n'en es pas capable, dans ton rêve. Le rêve est une sorte de miroir de la réalité. Tout ce que tu as emmagasiné ces derniers temps, dans ta journée, ton rêve l'utilise. Que ce soit des éléments que tu as remarqués ou des détails que tu as loupés. Ton cerveau n'oublie rien, Toma.

– Et mes angoisses auraient créé ce monstre ?

– C'est fort probable.

– Mais quel est le lien avec les autres ? Est-ce que ça veut dire que mes angoisses les touchent ?

Benoît pousse un petit soupir en posant ses coudes sur la table. Mains jointes, il me regarde droit dans les yeux. Ce que j'apprécie, chez lui, c'est sa faculté à être presque hypnotique. D'un simple coup d'oeil, il peut captiver n'importe lequel de ses patients. Je l'ai facilement observé en faisant mon stage au collège avec lui.

– Ce n'est qu'une partie de la réalité. Nos angoisses peuvent effectivement se transmettre à d'autres personnes. Notre empathie nous pousse à ressentir ce que les autres sentent.

– A qui le dites-vous ?

J'esquisse un sourire, auquel mon psy répond. Il ne relève plus le fait que je ne le tutoie pas. Il a compris que ça ne servait rien de me forcer à le faire.

– Tes amis ressentent tes angoisses, tes peurs et quand ça ne va pas.

– Les gens s'en fichent, la plupart du temps, dis-je. Je le vois bien dans leur regard.

– Tu les regardes avec le prisme de ton être et de ton comportement. On ne peut pas enlever le fait que les gens soient grégaires. Ils travaillent en groupe.

– Alors forcément, ils écartent un membre quand celui-ci est différent d'eux. Ils sont d'abord intrigués, puis ils le repoussent peu à peu parce qu'on ne change pas. Sûrement parce que s'ils détectent une particularité qui permettra à l'autre de s'intégrer mieux qu'eux, ils vont le considérer comme diabolique. Néfaste. Dangereux. Et parce qu'ils n'ont pas le courage ni la force de faire de ce danger un atout, soit en essayant d'apprivoiser ce danger, soit en considérant l'expérience qu'il leur fournit, ils décident de s'en débarrasser, quand bien même ce danger n'est qu'illusoire. Quand bien même ça ne part que d'un petit chef autoproclamé, qui bien sûr n'a qu'un charisme superficiel.

– C'est un comportement naturel, me reprend le psy. Nous évoluons par mimétisme. Ce n'est donc pas illogique d'agir en reproduisant les comportements des autres. La différence fait peur, mais évidemment, elle n'est pas mauvaise.

– Ce ne sont pas tous les regards qui me le disent, fais-je remarquer.

– C'est ce que ton regard au travers du leur te dit.

Deuxième raison pourquoi j'aime bien ce type : il a du répondant. La discussion n'en devient que plus intéressante.

– Leurs yeux ne mentent pas. Le langage corporel est porteur de vérité. Leurs petits tics, leur jalousie, leurs soupirs... Et surtout, cette distance... Une fois qu'ils ont remarqué que j'étais différent, avec mon caractère et mes pensées bordéliques, ils se barrent en quatrième vitesse. Tout ça, je le vois. Je ne suis pas aveugle. Leur hypocrisie se voit sur leur tronche à des kilomètres.

– Ce n'est pas le cas de tout le monde. Et tu sais, Toma, il arrive un moment où la vérité fait tellement peur qu'on doit s'en cacher.

– Les personnes sincères sont de plus en plus rares. Ils n'ont pas compris qu'ils portent leur mensonge sur leur face, et qu'en se comportant comme ça avec leurs cibles, ils s'enlèvent juste la possibilité d'avoir des alliés de poids. Tant pis pour eux, dis-je en haussant les épaules.

Après tout, s'ils veulent vraiment n'avoir que des relations superficielles, tant pis pour eux ! Je n'ai pas besoin d'eux. Les gens ayant un vrai coeur, une âme vivante, les personnes qui vivent et qui refusent de simplement exister, n'ont pas à s'encombrer d'âmes corrompues par le mensonge, la faiblesse et la superficialité. Je préfère mille fois avoir un seul ami comme Mathis que mille camarades comme ceux qui pullulent dans ma classe.

– Est-ce que c'est le cas de tes amis ?

La question de Benoît me laisse un instant silencieux. Ce n'est pas tant que je ne m'y attendais pas, mais il me faut quelques secondes pour réfléchir et rassembler mes pensées.

– Bien sûr. Personne n'y échappe. Même moi. Je ne vois pas pourquoi Mathis et les autres ne seraient pas concernés.

– Ont-ils fait ça devant toi ?

– Je suppose.

– Tu supposes ou tu en es sûr ? demande le psy, avec un léger sourire en coin.

– Ils m'ont déjà menti.

– Tom, ça ne répond pas à ma question.

– Votre question n'est pas claire.

– Tes amis t'ont-ils déjà menti sur votre relation ?

– Je...

Il lève la main droite pour m'arrêter en pleine phrase, hochant la tête négativement. Je fronce les sourcils, attendant une explication.

– Prends le temps de réfléchir avant de répondre.

Je reste silencieux un long moment. Je repasse en revue tous les moments que j'ai passés à leurs côtés. Les yeux baissés vers mes mains crispées, je ne réponds rien. J'ai la désagréable impression que mon cerveau est entouré d'un épais brouillard.

– Je ne sais pas.

Désespérant. En cet instant précis, j'ignore s'il y a un meilleur adjectif pour me définir. Je me trouve totalement désespérant. Je devrais pouvoir trouver une réponse facilement, surtout à cette question ! Je sens tout mon corps se tendre. Suis-je si aveugle ? Pourquoi ai-je tant de mal à mettre des mots sur une banale relation, moi qui aime tout observer et calculer ?

– Je n'en suis pas sûr, ajouté-je.

– Qu'est-ce qu'il faut pour qu'un théorème soit validé ?

– Qu'il n'y ait pas de... Ah.

J'écarquille les yeux. Je vois où il veut en venir, et il l'a sûrement deviné. Je le vois à son rictus ravi.

– Alors ? insiste-t-il.

Je rêve ou il veut que je le verbalise ? Après quelques instants, je le vois s'avancer d'un pouce. Il veut vraiment que je le fasse. Je soupire intérieurement. C'est comme si je venais d'être battu. S'il s'agissait d'une joute verbale, j'aurais très certainement perdu.

– Il ne faut pas de contre-exemples. Et je n'en ai pas.

– Donc, qu'est-ce que tu en déduis ?

– Pour l'instant, ils ne m'ont pas menti. Mais ça ne veut pas dire que dans le futur, ils ne le feront pas.

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