Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13 - Partie 2

Dans l'entrée du salon, timide et sereine, se tient celle que je ne veux pas voir, celle qui m'intrigue mais que je dois m'interdire de revoir, pour mon propre bien. Le regard de Claire se durcit et Erwan se crispe. Quant à Mathis, il me fait un signe pour me montrer qu'il est désolé.

– Bonsoir, dit Vénus.

Elle nous regarde à tour de rôle avec une timidité qui ne ressemble pas à la guerrière, à l'impitoyable lionne que j'ai connue dans l'arène du lycée, quelques heures auparavant. Je revois ces applaudissements à la fin de sa prestation, je revois ses larmes de joie à l'annonce du vainqueur, les miennes, la déception cachée de mes amis, la pluie qui coule sur mon visage au parc, le lac qui brille, les nuages gris, la scène noire et ses spectateurs, cette arène froide aux rideaux gris ; toutes ces informations se mêlent dans mon esprit.

Vénus a prononcé ce simple mot d'une petite voix méconnaissable. Je devrais la détester, la haïr pour m'avoir opposé une résistance comme jamais je n'en ai eue, mais tout ce qui me parvient, c'est un sentiment de pitié, de désespoir mélangé à une rancoeur que je ne peux décemment pas oublié. Dans son manteau trempé, une mèche de cheveux cachant son regard bleu presque violet, elle me fait pitié. J'ai envie de la poignarder et de la prendre dans mes bras. Lui chuchoter dans le creux de l'oreille mes remerciements pour cette expérience et lui dire à quel point cette chute est dure, et que je lui en veux d'être la responsable de ce carnage.

– Salut, répond Mathis.

– Je... Je ne pensais pas... répond-elle, hésitante. Je ne pensais pas que tu étais le frère de Camille...

– Surprise, répond le brun. Je ne pensais pas que t'étais une amie de ma soeur.

– Surprise, réplique Vénus, un brin d'humour dans la voix.

Bien malgré moi, je souris ; mais comme je regarde mon téléphone, elle ne peut le voir. Camille nous dévisage tour à tour.

– Vous vous connaissez ?

– Oui. Nous sommes dans le même lycée.

J'ai envie de crier toute ma frustration, alors que mes doigts filent sur mon téléphone rageusement. Ils ne vont tout de même pas parler de cet événement ! Si vous êtes amies, barrez-vous dans la chambre de Camille et laissez-nous !

Je n'en fais rien.

Sans un mot, je me lève et sors du salon, passant devant Vénus. Cette dernière tente un sourire, auquel je réponds par un signe de la tête, comme je ne l'ai pas saluée quelques instants auparavant. Je retourne dans la chambre de Mathis. Ce dernier ne tarde pas à me rejoindre.

– Les filles sont parties dans la chambre de Cam, on va pouvoir être tranquilles, plaisante-t-il.

– Mathis...

Je soupire, le regard rivé sur le parquet que je trouve bien plus intéressant. Le brun fait quelques pas et me rejoint sur son lit. Nous restons un moment silencieux. C'est agréable. Voilà longtemps que nous n'étions pas restés là, simplement, à profiter d'un instant de répit. Juste... tous les deux.

De mes trois meilleurs, et probablement seuls amis, Mathis est le premier que j'ai rencontré. Avant, on ne passait pas non plus beaucoup de temps ensemble, mais on savait en profiter. Même si Mat est très bavard, il sait parfois se taire. Cependant, depuis le début de l'année, notre extrême proximité couplée à l'habitude et à nos problèmes respectifs a érodé ces instants précieux. Du coin de l'oeil, je l'observe discrètement. Contrairement à certains adolescents, Mathis préfère garder ses cheveux très courts. Il dit que ça lui donne un côté très mignon, presque enfantin. Il a quelques taches de rousseur qui parsèment son visage.

Ce soir, je me rends compte d'une chose. Ce genre de moments m'avaient manqué. J'avais oublié jusqu'au goût du silence.

– Je ne savais pas... J'ignorais qu'elle viendrait, dit finalement Mathis après un long moment.

Depuis tout à l'heure, j'avais bien vu qu'il me regardait aussi quand mes yeux se posaient ailleurs.

– Il y a des choses que nous sommes incapables de prévoir. C'est comme ça. Mais je ne sais pas si je vais assurer, Mat. Pas ce soir. Ce genre de blessures demande des soins particuliers.

– C'est comme ça, répète-t-il avec un petit sourire triste. Je sais, Tom. Je ne te demanderai pas d'être fort de toute façon. Je ne connais pas cette fille plus que toi.

– Vénus.

Il me regarde en haussant les sourcils.

– C'est comme les maladies mentales ou certains troubles. Certaines personnes préfèrent leur donner un nom, ça les aide à les combattre. Ce n'est pas juste une fille, Mathis. Je ne crois pas, en tout cas. C'est comme... une maladie mentale. La mienne est juste physique, et elle s'appelle Vénus.

– Je sais. Je crois que chaque homme a son trouble physique sur Terre. Je connais ça.

Je me retiens de faire le moindre commentaire. Juste... Ma main glisse au-dessus de son crâne et lui ébouriffe les cheveux. Il proteste gentiment :

– Eh ! Ma belle coiffure ! J'avais fait un effort, ce soir, en plus !

– Je suis vraiment content de te connaître, Mathis.

Le gosse sourit, mais, fourbe comme il est, il me décoiffe avant même que je ne puisse faire un geste pour me défendre.

– Moi aussi, Tom, moi aussi. Tu sais...

Il ne finit pas sa phrase. La porte de la chambre s'ouvre sur Erwan, tout essoufflé. Ses cheveux sont en bataille et son teint est plus écarlate qu'une fraise, comme s'il avait dû courir le marathon. Le blond ferme la porte et se met dos à elle.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Mathis.

– Je... Claire...

Une boule d'angoisse se forme dans ma gorge :

– Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je à mon tour en élevant la voix.

Erwan essaie de reprendre son souffle mais ne répond pas tout de suite. Il attend. Plus les secondes s'égrènent, plus je commence à paniquer.

– Qu'est-ce qu'il y a ? répété-je.

– Eh... Bien...

– Bordel de merde, Erwan ! tonné-je.

Il fronce les sourcils. Sans m'en rendre compte, je m'étais levé et j'avais presque crié.

– Eh, du calme, Votre Majesté. Votre très chère se porte à merveille ! ronchonne Erwan après un instant. Je lui ai juste...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'on entend des tambourinements derrière la porte. Décidément, les phrases sans fin sont monnaie courante ce soir !

– Erwan, ouvre-moi ! crie la voix étouffée de Claire. T'inquiète, ta mort ne sera pas douloureuse !

– Qu'est-ce que tu as fait, bon sang ? grogne Mathis, peu content de voir débarquer une furie dans sa chambre.

– Je... Disons que j'ai été assez maladroit.

De l'autre côté de la porte, Claire râle, tandis que le blond nous explique qu'il l'avait arrosée avec un verre d'eau.

– Sans faire exprès ! précise-t-il avec un demi-sourire.

– Moi, je vais t'étriper sans faire exprès ! réplique la blonde.

– Les gars, aidez-moi ! Sinon, je suis mort !

– Bah... Se mettre Claire à dos... répond Mathis. Je sais ce que c'est, et...

– Je ne suis pas sûr de parvenir à la calmer, avoué-je.

– Bande de faux-frères !

– On va faire ce qu'on peut ! dis-je. Assieds-toi et tiens-toi tranquille.

Mathis me regarde d'un air suspect :

– Quoi ? lui demandé-je.

– T'es sûr que ça va marcher ? demande le brun.

– Non, mais ça vaut le coup d'essayer !

– Je croyais que tu n'aimais pas les plans qui ne marchaient qu'à quatre-vingt dix pour cent !

– La ferme, ça vaut le coup d'essayer, je viens de te dire !

– Eh, les gars, rappelle Erwan, il s'agit de me sauver, pas de vous étriper !

– Sinon, les amis... Vous n'avez rien remarqué de bizarre ? demandé-je, soudain conscient de quelque chose.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– C'est normal qu'on n'entende plus Claire ?

Les deux autres échangent une oeillade confuse avant de se tourner vers moi. Je me tourne, suspicieux, vers la porte. Connaissant Claire, elle n'abandonne que très rarement.

– Elle nous prépare un mauvais coup, ou je rêve ?

– Non... Ce n'est pas son genre, répond Erwan. Telle que je la connais, elle doit attendre patiemment derrière la porte. Je ne comprends même pas pourquoi elle n'a pas tenté de la défoncer !

– Ce serait bien son style... répliqué-je.

Mathis repart s'asseoir sur son lit, dépité. Il nous dévisage tour à tour.

– On fait quoi ? On attend ?

– Non, dis-je. Camper n'est jamais une bonne idée. T'es un joueur, tu devrais le savoir.

– T'as une solution ? me demande le blond.

– Peut-être bien, oui...

J'expose mon plan, qui est en réalité une vague parodie de ce que l'on pourrait faire dans un film d'action. Je ne dois pas être très efficace, sûrement à cause de notre boisson. Mathis a eu la bonne idée de prendre une bouteille de champagne... Et il se peut que je ne supporte pas beaucoup l'alcool ! C'est pourtant prouvé, que ça altère les fonctions cérébrales !

– T'es sérieux ? s'écrie Mathis.

– Pas si fort, abruti ! Tu veux un micro aussi pour lui donner notre plan ?

– Non mais Tom, tu as déjà eu des idées délirantes en étant gosse, mais celle-là est pas mal dans le genre ! Je te rappelle que nos manteaux sont dans le salon !

– Il ne pleut plus, Mathis.

– T'as pété les plombs depuis ton concours, je trouve ! C'est de la folie !

Comme pour lui donner raison, on entend le ciel gronder.

– S'il se met à pleuvoir, on va être couvert de flotte et les pieds boueux ! Et comme t'es intouchable, c'est moi qui vais devoir subir son sale caractère ! Je vais me prendre une raclée, moi !

– La ferme ! S'il y a bien un truc que m'a appris ce concours... C'est que je dois prendre un peu de risques. Être préparé ne suffit parfois pas. Et tu exagères, tu sais très bien qu'à part une petite claque derrière la tête, Camille ne te touchera pas. Tu dis ça juste pour ne pas te mouiller ! J'ai raison ?

– Toma a raison, intervient Erwan. Enfin, c'est un plan intéressant et viable. Et de toute façon nous n'avons pas le choix.

La mâchoire de Mathis se contracte sous la puissance de la mauvaise foi. Il se dirige vers la fenêtre en nous lançant un regard noir.

– Tu me revaudras ça, me prévient-il.

– Merci, Mat. T'inquiète.

Le commando contre-attaque ! Prends garde, Claire Duchet, parce que nous arrivons !

Le brun, à contre-coeur, se dirige vers une porte vitrée qui donne vers l'extérieur. Alors qu'il s'apprête à l'ouvrir, son corps bascule vers l'avant. Il se rattrape de justesse.

– Fais attention... lui dis-je, excédé.

– Désolé, désolé ! s'excuse le brun.

Avec prudence, il regarde dehors. Il se retourne et hausse les épaules pour nous faire signe que nous pouvons y aller. Doucement, il attrape la poignée de la porte et tire dessus. Cette dernière s'ouvre, nous offrant l'extérieur... et son extrême fraîcheur !

Le vent souffle doucement, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas chaud ! Je sens mes poils s'hérisser au contact du zéphyr. Je lève les yeux vers les nuages, qui, je suppose, oscillent entre le gris et le noir. Seulement, déterminer cela devient difficile à cause de la nuit.

– Bordel de merde, il caille ! ronchonne Mathis. Je te l'avais dit que c'était une idée de taré, Toto !

– Ce n'est pas non plus le Pôle Nord.

– Si on ne tombe pas malades, on aura de la chance !

C'est à mon tour de hausser les épaules, indifférent aux plaintes de mes compagnons.

– Le froid n'est pas le facteur le plus déterminant lorsqu'on tombe malade.

Mathis lève exagérément les yeux au ciel. Il sait que j'ai raison, mais il doit sûrement se dire que j'en fais toujours trop. Moi, exagérer ? Absolument pas ! C'est très vexant !

Notre opération s'avère encore plus délicate qu'un parterre de roses blanches. Le sol est parsemé de gravillons, couinant bruyamment lorsque nous marchons dessus. Nos chances de nous repérer dépassent l'entendement. Heureusement, cela n'arrive pas.

Nous longeons le long mur, marchant en file indienne une dizaine de secondes ; Mathis en tête, Erwan derrière, et moi au milieu. Le vent fouette notre visage. Mathis a peut-être raison, en fin de compte. Il se peut que nous soyons malades. Je sens déjà ma gorge s'irriter au contact du froid.

Comme la chambre de Mathis se trouve au nord de la maison, et l'entrée à l'exact opposé, nous devons bifurquer deux fois. La première se déroule sans encombre. La deuxième, en revanche...

Au moment de tourner pour la seconde fois, j'ai le regard baissé sur mes chaussures. Malheureusement, un lacet s'est défait, et il me faut quelques secondes pour le refaire. Terrible erreur ! Nous reprenons la route.

Soudain, un cri retentit. Et tout se passe très vite. Devant moi, Mathis recule brutalement, me percutant à mon tour. Je tombe sur les fesses, mon épaule rencontrant douloureusement le mur. Derrière, Erwan s'arrête, mais pas assez rapidement. Il percute mon dos de plein fouet et pousse un grognement de douleur et d'incompréhension. Dans notre chute, le ciel et la terre se sont inversés et je me retrouve à fixer, hébété, la sombre voûte céleste étoilée.

Il me faut quinze bonnes secondes pour reprendre conscience. Nous sommes tous les trois à terre. Seul Erwan, derrière, a posé un genou sur le sol. Mathis, devant, est quasiment collé à moi. Il se tient la tête et ronchonne. J'essaie de comprendre ce qu'il vient de se passer. Je ne dois pas aller chercher bien loin.

Les genoux dans l'herbe, la main sur le coeur et une expression de surprise sur le visage, Claire nous regarde, ahurie. Elle ne comprend pas plus que nous la situation. Finalement, elle nous pointe du doigt :

– Qu'est-ce que vous faites là ?

Mathis crie à peu près au même moment la même question, à un pronom près.

– On pourrait te poser la même question ! l'accuse-t-il.

– Eh bien, c'est simple... Attends, tu m'embrouilles exprès ! Répondez !

– Pourquoi devrions-nous répondre en premier ? demandé-je, suspicieux.

– Parce qu'il est coupable ! répond Claire en pointant Erwan du doigt. Et vous aussi, regardez dans quel état est ma tenue !

– Tu comptais nous surprendre avec la porte dans la chambre de Mathis ? questionné-je de but en blanc.

– Euh... Oui... Enfin non !

– Traîtresse ! Espèce de fourbe !

– Vous même !

Notre querelle dure bien un moment. Nous nous accusons tous un peu au hasard. La clameur monte et gronde, faisant écho à l'orage qui va et vient au sein de la ville. Puis, soudainement, le tonnerre gronde, pendant que nous, toujours avachis par terre, nous éclatons de rire. Les moments de joie sont comme des éclairs : inattendus et brillant de mille feux. Et ça fait un bien absolu.

***

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro