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7. Duncan (Part. 2)

Allongé sur le sol glacial, je fixe la moisissure du plafond de ma cellule. Du moins, ce que j'en décèle à travers l'obscurité de la pièce. Mon estomac crie famine, mais pas aussi fort que mon esprit qui lui, hurle sa détresse. Ma main ensanglantée se crispe sur mon ventre pour lui intimer le silence.

En vain.

Il faut que je sorte de là, par n'importe quel moyen. C'est la seule façon de la maintenir loin de ce traquenard. Et par la même occasion, assurer sa sûreté. M'enfuir de cette cellule est impossible. J'ai eu beau y chercher une faille, une issue... j'en ai perdu le peu de raison qui me restait.

Le cliquetis familier de la porte métallique qui me sépare de ma liberté conditionnelle retentit. Vainqueur, mon abdomen se réveille, conscient que l'heure du repas vient de sonner. Et pourtant, mon corps, lui, refuse de se mouvoir, piégé dans sa torpeur éternelle.

— Debout, Reed ! Régale-toi, surtout.

Je l'entends tapoter le plateau supposé contenir mon steak habituel. Mais je ne bouge pas d'un iota. Pas même quand je perçois ce qui me semble être le craquement d'une allumette — l'odeur qui s'en dégage me donnerait raison — ni même celui d'un corps qui s'étire.

Je ne sais pas ce qu'il fout, et en réalité, je m'en tape. Je veux juste qu'il me laisse en paix avec mes combats intérieurs acharnés.

— Je reviens dans quinze minutes, ajoute la voix de mon distributeur de nourriture.

La lourde porte en fer claque derrière lui.

Je cligne des yeux. La pièce vient de s'allumer. Le crépitement du feu doit en être pour quelque chose.

— Duncan ?

Cette voix... très différente de celle du mec qui m'apporte à manger... résonne dans ma prison pour la énième fois.

Mais elle ne m'a jamais paru aussi réelle.

Elle est tremblante... cassée par un semblant de peur ? Ou d'excitation ? D'amour et d'appréhension.

Je lâche un micro-rire sarcastique. Cette folie ne cesse de m'embarquer de plus en plus profondément avec elle. Et moi, je me laisse tirer sans rien faire. Sans lutter. Sans combattre.

A quoi bon quand mon seul ennemi est moi-même ?

— Duncan...

Cette fois-ci, je me redresse pour confronter ce démon qui prend un plaisir sadique à m'affliger les pires tortures mentales imaginables. Une ombre est figée dans ce brouillard soufré. Familière. Rassurante.

Plus réelle que jamais.

Elle me fixe de son regard embué. Sa respiration irrégulière rythme la mienne. Désorienté, je suis la trajectoire de ses larmes qui cavalent le long de ses joues creuses.

Plus creuses que dans mon souvenir.

Elle attend. Elle m'attend.

Un chagrin déchirant écrit sur son visage.

— Duncan, réitère-t-elle dans un murmure suppliant.

Nous sommes deux statues de pierres. Figées. Paralysées. Pétrifiées.

Je me contente de la contempler comme on observe une œuvre d'art. Son visage qui dépasse le stade de la perfection... ses courbes de Néréide qui appellent mes bras pour les recouvrir... les flammes de sa chevelure qui illuminent la pièce, et mon âme.

Elle est ma lumière. Trop lumineuse pour mes ténèbres. Trop belle pour être vraie.

Elle n'est qu'éphémère illusion.

J'absorbe sa présente factice, me rassasie d'elle, comme si c'était possible.

— Dis quelque-chose... s'il te plaît, me supplie-t-elle.

Je me lève,

J'ai beau savoir qu'elle n'est qu'une chimère, je m'approche pourtant à pas feutrés, tiraillé entre l'envie de la prendre dans mes bras et de m'en éloigner avant qu'elle ne disparaisse, remplacée par la carcasse vengeresse et sarcastique de celle qui ne me quitte plus.

Une main prudente dressée entre nous, je dévisage l'être malfaisant aux allures d'ange déchu en me forçant de ne montrer aucune émotion.

— Fous le camp de là, parviens-je à articuler.

L'apparition semble surprise. Elle écarquille ses beaux yeux baignés d'incompréhension. Elle tente d'effacer la distance qui nous sépare.

— T'approche pas !

Mon rugissement la fait s'arrêter.

Un instant.

Un court instant au cours duquel je peux entendre son cœur se déchirer.

Non !

Sylvia n'est pas réellement là.

Elle ne peut pas être là. Ce n'est qu'une manifestation de mon esprit. Ou plutôt, de ce spectre tourmenteur qui se surpasse. Qui ne cesse de me tester. De m'enfoncer. Jour après jour.

— Duncan... c'est moi.

— Non !

— Pourquoi Duncan ? Pourquoi ?

Cette fois, elle poursuit son ascension vers moi et ne s'arrête qu'une fois à mon niveau. Elle est si proche que je peux sentir son souffle chaud s'échouer sur ma peau.

Non... c'est impossible...

Je recule vers le mur.

Confus.

Désorienté.

Refusant de m'avouer que ce que je désire et redoute est bien là.

Sous mes yeux.

— Arrête ! Laisse-moi croire que t'es qu'une illusion...

— Duncan, je suis là. Bien réelle... je vais te sortir d'ici.

— Tu peux pas... j'ai essayé...

— On va trouver un moyen, je te le promets.

Sans me laisser le temps de réagir, Sylvia se rue sur mes lèvres, comme pour me montrer qu'elle est bien là.

Réelle.

Vivante.

Passionnée...

Mon corps, jusqu'alors pire que mort, revient à la vie.

Et pourtant je l'éloigne. Non pas pour la repousser... mais pour la dévorer du regard. Pour l'imprimer dans ma mémoire... toujours effrayé à l'idée que ce ne soit qu'un rêve.

Tout autant fascinée par moi que moi par elle, elle m'absorbe de ses yeux bruns, ses doigts fins se perdant dans ma barbe que je n'ai plus rasée depuis des mois.

— Sylvia... parviens-je à articuler.

Elle lâche un petit rire que je viens étouffer de ma bouche vorace.

Rasséréné, je la soulève et la ramène contre mon buste. Son parfum m'envahit.

Je respire enfin.

Plus que ça... je m'abreuve d'elle. De sa passion qui n'a pas baissé malgré notre séparation. Je resserre ma prise sur elle... plus aucun espace ne doit subsister entre nos deux corps. Ma main gauche circule le long de ses vertèbres, encercle le galbe de ses fesses rebondies.

Je la désire comme jamais je n'ai désiré une femme. Mon membre tressaute... inconscient du danger environnant, de l'atmosphère lugubre où nous nous trouvons.

Mais une goutte salée qui s'échoue sur ma joue me fait arrêter tout mouvement. Du bout du pouce, j'efface ces larmes acides qui corrodent mon cœur.

— Je t'interdis de pleurer.

— Tu m'as à peine eu deux minutes dans tes bras que tu me donnes déjà des ordres ? sourit-elle, les yeux plus embués que jamais.

— Et toi, de me désobéir...

Elle rit à nouveau avant que je reprenne mes assauts contre ses lèvres.

Je revis.

Je n'avais pas réalisé à quel point son contact m'avait manqué. Combien elle, toute entière, m'avait manqué.

Il a suffi de sa présence pour que la bête en moi s'éveille. Elle combat le monstre fou qui a pris possession de mon être pendant ces longs mois. Elle le désarme. Le met à terre.

Avec elle, ici, tous mes démons s'assujettissent. Il s'inclinent devant leur maîtresse. La seule qui ait jamais réussi à les dompter.

Oubliant un instant l'endroit lugubre où l'on se trouve, je la plaque contre le mur, froid et moisi, sans cesser d'aspirer sa langue comme si j'avais le pouvoir d'aspirer son âme pour la faire mienne à jamais.

— Tu m'as tellement manqué, souffle-t-elle contre ma bouche.

A ces mots, je mords sa mâchoire avant de la couvrir de baisers, ma façon de lui retourner ses mots doux que je suis incapable de formuler.

Elle gémit... putain ce que ce son m'avait manqué !

Sa cambrure s'accentue pendant que mes mains cupides longent sa peau comme si je la découvrais pour la première fois.

Elle est là... entre mes bras... mais ce n'est pas assez. J'ai ce besoin viscéral d'être partout sur elle, en elle, en même temps.

— T'es folle, murmuré-je en longeant sa gorge. T'aurais jamais dû venir jusqu'ici.

— Tu aurais fait la même chose si les rôles étaient inversés.

— Tu crois ?

Elle me frappe à l'épaule avant d'éclater de rire.

J'efface mon sourire sournois pour lui caresser les lèvres, la nuque, les cheveux, avant d'ajouter plus sérieusement :

— J'aurais fait pire que ça. Je brûlerai vif quiconque osera te faire du mal.

— Et toi, tu peux m'envoyer à l'autre bout de la planète, je te retrouverai toujours.

L'organe qui me sert de cœur se contorsionne à ces mots. Je reprends sa bouche, tire ses cheveux. Ses mains froides glissent sous mon débardeur et circulent le long de mon dos. Elle passe sur chacune de mes plaies, les panse une à une, puis en crée des nouvelles en enfonçant ses ongles dans ma chair.

Elle peut faire de moi ce qu'elle veut. Rien ne serait à la hauteur de ce qu'elle mérite.

Cette femme, tendre dans sa sévérité, forte dans sa sensibilité, ne m'a pas oublié pendant ces deux années. Plus encore, Elle continue de se mettre en danger pour moi.

Si elle savait...

Le karma est une pute. La plus sadique, la plus vicieuse de toutes.

Mais il est trop tard pour reculer.

Mon amour pour elle est irrationnel. Je sais aujourd'hui que je donnerai ma vie pour elle. Rien que pour la savoir sauve. La voir sourire. L'entendre rire, gémir, hurler de plaisir.

D'ailleurs, mon érection, plus douloureuse que jamais, me prie de la soulager.

Mais je m'y refuse. Cet endroit pourrave n'est pas digne de la femme qu'elle est. Sale, glauque, bourré de prédateurs... pas à la hauteur.

A défaut d'une baise endiablée, je m'installe par terre et l'entraîne entre mes jambes sans cesser mes caresses sur sa peau frissonnante.

— Comment t'as fait d'ailleurs ? Pour me retrouver ?

— J'ai déchiffré le code, bien sûr. Bon, avec l'aide de Hernàn et ton hacker au nom impossible.

— Quel code ?

Sylvia se défait de mon étreinte pour me toiser, un air étonné au visage.

— Le code que tu as envoyé à Hernàn et moi... avec les aigles d'origamis ?

— J'ai une tête à savoir plier des origamis, moi ?

Sylvia perd un peu de ses couleurs et ses iris s'amarrent aux miens comme si elle attendait que je lui dise que c'est une blague. Voyant qu'il n'en est rien, elle s'en va faire les cent pas dans la pièce, le visage décomposé à l'idée de s'être fait avoir.

Moi, je fulmine de rage. Je connais les tendances impulsives de la doctoresse, mais je ne pensais pas que Hernàn serait aussi con pour la laisser faire.

Ce que je redoutais plus que tout s'avère bien réel. Quelqu'un cherche à attirer Sylvia jusqu'ici. Comment ont-ils pu être naïfs à ce point-là, putain ?!

Mon regard tombe alors sur le chariot de bouffe, et les connexions se font alors dans ma tête.

— C'est le gars des plateaux repas qui t'a embarquée ici ?

Sylvia acquiesce, visiblement autant sous le choc que moi.

— Oui, approuve-t-elle. Il s'appelle Wayne. Il m'a parlé de toi... il veut nous aider.

— Wayne ?

— Oui... tu le connais ? C'est un ancien Rapaces.

Putain de bordel de merde !

L'incompréhension fait place à la rage. Et la rage se mêle à l'angoisse...

Dwayne Bridges... l'homme que je recherche depuis des années... ici ? Aux côtés d'Il Capo ? Tout prêt de la femme que j'aime ?

Sylvia s'apprête à reprendre la parole quand le grincement de la porte métallique retentit à nouveau.

L'ombre de celui qui m'a fait passer des centaines de nuits blanches apparaît devant moi. Dans un geste protecteur, j'oblige Sylvia à se cacher dans mon dos.

— Désolé de vous déranger, lance-t-il d'un ton contrit, mais faut qu'on y aille, petite.

— Toi...

Mâchoire contractée à l'extrême, ma main rendue difforme vient l'étrangler pendant que l'autre le pousse contre le mur.

— DUNCAN ! ARRÊTE ! crie Sylvia dans mon dos.

Contre toute attente, le vieillard étonnement bien conservé pour son âge ricane.

— Je m'demandais quand est-ce que tu apprendrais mon identité, Reed, parvient-il à articuler.

— Je te préviens, tu laisses Sylvia en dehors de cette histoire. Tu fais de moi ce que tu veux, je m'en tape, mais elle, je te jure que s'il lui arrive quoi que ce soit...

— Épargne-moi tes menaces. C'est toi qui a besoin de moi, pas l'inverse. Alors je te conseille de te calmer et de me libérer, sinon tu sortiras jamais d'ici, et elle crèvera ici avec toi.

— Il a raison, Duncan, me chuchote Sylvia dont les mains tentent de me faire lâcher ma prise sur le traître de Bridges. Wayne a un plan pour te sortir d'ici. Laisse-le, je t'en prie !

Je le lâche malgré mon envie d'en faire de la pâtée pour rats et crache par terre à ses pieds. Regard mauvais vers moi, il se masse la gorge et reprend son souffle, une Sylvia tout en douceur à ses côtés.

Putain !

— Ça va Wayne ? Tu n'as rien ?

— Ouais, ça va. Faut qu'on se tire d'ici.

Impuissant, j'assiste au spectacle du bras de Bridges venant encercler la taille de MA doctoresse. Mais cette dernière est loin de se laisser faire, visiblement en proie à une colère froide.

— C'est toi qui as envoyé les origamis ? lui demande-t-elle, rageuse.

— Ouais, mais...

— Tu m'as bien prise pour une conne. Comment veux-tu que je te fasse confiance après ça ?

— Il y a beaucoup de choses que tu sais pas, lui répond-il en échangeant un bref coup d'œil avec moi. Tu les apprendras le moment voulu, mais pour l'heure, faut vraiment qu'on se casse.

— Ouais, Sylvia, faut que tu rentres. Je suis pas tranquille en te sachant ici. C'est pas un endroit pour toi.

Sylvia se lève et se rue dans mes bras. Je la serre tout contre mon cœur, si fort que j'ai peur de la briser. Cette fois, ses larmes ne coulent pas et pourtant, je peux sentir l'ouragan qui se déchaîne en elle à l'idée de me quitter. C'est le même qui s'anime au fond de moi.

— Viens avec nous... me supplie-t-elle dans un murmure déchirant.

— Je peux pas. Le chariot est pas assez grand pour me couvrir.

— On s'en fiche. Si quelqu'un te remarque, je le tue.

Un sourire vient étirer mes lèvres alors que mes doigts se perdent dans ses cheveux. Front contre front, j'aspire une dernière fois son souffle.

— Sylvia, t'es en danger ici. Rentre à L. A.

— Pas sans toi. Je reviendrai te chercher. Et on rentrera ensemble.

J'encadre son visage entre mes paumes, conscient que si je veux qu'elle m'écoute, il faudra que je lui en donne plus.

— Chérie... ces hommes veulent ta peau. Il Capo veut ta peau. Il pense t'avoir en me maintenant prisonnier. Rentre à L. A et protège-toi. Fais-le pour nous. Je te rejoindrai quand les Rapaces viendront me chercher.

— Pourquoi il veut ma peau ? Je ne le connais pas, moi, cet homme.

— Mais il me connaît moi, et il veut se venger.

— Se venger ? Pourquoi ?

— Il y a des années de ça... j'ai tué la femme qu'il aime. Il veut faire la même chose avec la mienne.

— Reed ! Attention à ce que tu dis.

J'ignore la voix de Wayne dont j'avais totalement oublié la présence et me concentre sur Sylvia qui encaisse ma révélation/déclaration.

— Je... tu... balbutie-t-elle en clignant des paupières.

Je lui confirme ses pensées en l'embrassant à pleine bouche. Elle s'accroche à moi, désespérée.

Désemparée.

A contre-coeur, je la pousse vers ce chariot sur lequel mon morceau de steak est en train de refroidir. Les larmes reviennent saler notre baiser d'adieu.

— Fais ce que je te dis et rentre à L. A, tu m'as bien compris ?

Sylvia hoche la tête et j'en profite pour déposer un dernier baiser sur le haut de son crâne.

Wayne la réceptionne après ça et l'invite à rentrer sous le caisson à roulettes. J'ai beau avoir survécu à la mort des tas de fois au cours de ma vie, la douleur qui loge au fond de ma poitrine en ce moment-même surpasse de très loin tout ce que j'ai pu ressentir jusque là.

Je la suis du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse, remplacée par un silence.

Un silence lourd et pesant. 

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