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38. Sylvia (part. 1)

— Tu as bien compris, Vera ? Quand tu arrives au deuxième sous-sol, tu passes les portes coupe-feu à ta droite.

— Ouais, c'est bon, je suis pas débile, j'ai pigé t'inquiète !

— Et quand tu arrives devant la réserve au fond du couloir...

— J'utilise la clé bleue, récite-t-elle en levant les yeux au ciel et claquant la portière côté conducteur de l'Audi de Duncan contre mon nez, les mains dans les poches de la blouse blanche que je lui ai prêtée avant de sortir du manoir.

Agacée par son comportement puéril, je lui lance un regard désapprobateur par dessus mes lunettes de soleil avant de dévier vers le siège conducteur sur lequel Isaac retient un fou rire.

— J'ai été adolescente il n'y a pas si longtemps que ça, rétorqué-je entre mes dents. Mais je ne me souviens pas avoir été aussi...

— Chiante ? achève Monsieur Muscles sur un ton amusé. C'est normal, poulette. C'est c'qu'on appelle la mémoire sélective.

— Bon, je vous laisse blablater entre vous et j'y go ! nous annonce une Vera visiblement mécontente. Souhaitez-moi bonne merde !

Un dernier clin d'œil de la part d'Isaac accompagné d'un ultime avertissement de ma part, la voilà partie vers la réserve souterraine de l'hôpital de Dignity Health. Je fais craquer nerveusement mes doigts et expire une grosse bouffée d'air.

— T'inquiète pas pour elle, tente-t-il de me rassurer en extirpant un cigarillo de son paquet de clopes. J't'en propose pas un, on a bien vu c'qui t'es arrivé la dernière fois.

— J'arrête de fumer de toute manière.

— Une raison particulière ?

Mes pensées divaguent alors vers le souvenir de Malik. Il m'accompagnera encore longtemps, tout comme cette culpabilité qui sera à jamais ancrée à mon âme. Comprenant qu'il n'aura pas de réponse verbale, Isaac fume en silence en observant les passants dans la rue adjacente au parking de l'hôpital.

— C'est cool de nous aider avec ça, finit-il par lâcher après un long silence. J'te croyais pas capable d'en faire autant.

— Ah non ? Et pourquoi ça ?

— Disons qu't'as pas exactement le gabarit d'une thug.

Je souris.

— Je ne m'en croyais pas capable moi-même.

— Alors pourquoi tu l'fais ? Sérieusement ? C'est pas ton monde tout ça. C'est pas toi.

Nouveau silence. Mon regard se perd sur le passage qu'a emprunté Vera. Si elle se fait prendre, elle sera dans un sale pétrin. Et si on l'associe à moi, je risquerai non seulement mon poste à Dignity Health, mais également ma carrière médicale.

— On est une famille, non ? répliqué-je d'un air digne. Et on fait tout pour sa famille.

Les dents d'un blanc étincelant de mon partenaire de crime se dévoilent sous son large sourire. Il hoche la tête comme pour me montrer que mon argument est indiscutable tout en extirpant une bouffée de fumée vanillée.

Le temps s'égrène et Vera tarde à réapparaître. De douloureuses et lourdes contractions déchirent mon myocarde alors que les pires scénarios débutent leur émergence dans mon cerveau.

— Hey, t'en fais pas pour la mioche, j'l'ai d'jà vue à l'action. Une vraie pie voleuse. Elle va y arriver.

La comparaison d'Isaac m'arrache un sourire attendri. Bien qu'ils soient comme chien et chat, ces deux-là comptent l'un pour l'autre. Je sais que Vera espérera toujours qu'il voie en elle la femme qu'elle est en train de devenir. Mais rien en son attitude ne laisse présager qu'il la considère autrement qu'une petite sœur. Un jour peut-être ? Ou peut-être pas.

Un long silence s'en suit. Nous sommes prêts au décollage, l'adresse de notre prochaine destination d'ores et déjà introduite sur le lecteur GPS non traçable que Isaac a pris soin d'emporter avec lui. Il ne manque plus que Vera.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, sa grosse crinière noire apparaît, un cabas noir dans les mains. Essoufflée, elle grimpe sur le siège arrière de l'habitacle en criant des « démarre, démarre ». Je m'exécute, les pneus de l'Audi cuisant sur le bitume.

Dans le rétroprojecteur, je guette la sortie de l'un des agents de sécurité de l'hôpital, mais à mon grand soulagement, je m'éloigne avant même que le portail ne s'ouvre.

— Ça s'est bien passé ?

— Tout est là. Un infirmier m'a regardé bizarrement, mais j'ai géré comme une pro !

— Bizarrement, c'est-à-dire ? s'intéresse Isaac, sourcils froncés, en se retournant avec une vivacité déconcertante.

Je vois l'adolescente rougir dans le reflet du rétroviseur. Ses prunelles émeraude pétillent de plaisir. J'esquisse un sourire en rejoignant une route déserte. Elle est en train d'essayer de le rendre jaloux. Et lui ne marche pas, il court.

— Ben tu es un mec non ? répond-elle en hochant les épaules. Il s'intéresse quoi. Je lui ai dit que j'étais nouvelle. Ce con a tout gobé. Il m'a même proposé de manger avec lui à la pause de midi.

— Tu t'rends compte ? grogne la montagne de muscles à mon égard. On l'envoie faire une mission délicate, on poireaute pendant des heures, et elle, elle s'fait draguer.

— Tu voulais que je fasse quoi ? Il est venu me parler, je pouvais pas l'envoyer balader, ça ferait trop suspect.

— Bien sûr ! Ces trucs-là, c'est pas d'ton âge, verruca. T'es encore trop jeune.

— Pffft.

Vera se renfrogne sur son siège tandis qu'un Isaac fier reporte son attention sur la route qui dévale devant nous.

— Pourquoi verruca ? lui demandé-je curieuse. Tu n'as rien trouvé de plus classe ?

Vera se redresse pour enlacer la tête du siège passager, frappant celle d'Isaac par la même occasion.

— Parce que, comme une verrue, je suis petite et chiante, m'explique-t-elle, hilare.

— Et très difficile de s'en débarrasser, rajoute l'homme aux mille tresses.

Bien que la bonne humeur ait été au rendez-vous tout au long du trajet, l'heure n'est plus à la rigolade quand je me gare près d'un vieux garage en plein cœur de East LA. Isaac est le premier à s'extirper du véhicule. Il échange quelques mots avec le garagiste avant de me faire signe d'approcher.

— Gare-toi près d'cet entrepôt, me conseille-t-il. Il est désert depuis des mois, personne viendra fouiner ici.

— Tu es sûr de toi, Isaac ? hésité-je.

— Aucun danger ! Aie confiance, doc. Par contre, vous m'éteignez vos phones. On est jamais trop prudents !

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons à ramper dans un tunnel sombre et puant. Je me félicite de n'avoir pas opté pour des talons cette fois-ci, ni pour des vêtements trop coûteux.

— Faut qu'on soit discret, les filles. C'est risqué de rentrer en plein jour, les hommes de Laora seront aux aguets et risquent de vous reconnaître.

— Au contraire, rectifié-je. La journée, tout le monde travaille, les rues sont bondées et en pleine effervescence. Il est plus facile de se laisser noyer par la foule. Par contre, la nuit, où veux-tu te cacher dans des rues désertes ?

— Tu parles comme si t'avais fait ça toute ta vie.

J'ignore la remarque de mon ami avant de poursuivre :

— Et puis je doute que Laora ait donné des photos de nous à ses hommes. C'est plutôt toi qu'ils risquent de reconnaître. Difficile de passer discrètement pour un géant de deux mètres comme toi.

— J'vous laisserais pas seules. Déjà que c'est d'la folie de vous avoir laissées m'accompagner, alors je vous suis comme votre ombre.

Nous arpentons alors le tunnel souterrain et débouchons à l'intérieur d'un appartement sombre et dont les meubles sont tapissés de poussière. Le son régulier et strident des cloches d'une église me parvient de l'extérieur. Le carillon périodique calme légèrement ma tachycardie et fournit à l'atmosphère environnante un semblant de sérénité aussi factice qu'éphémère.

Sérénité qui s'évapore quand j'aperçois une souris arpenter le parquet, juste sous mes pieds.

— Si t'as peur d'une petite souris, j'me d'mande comment tu vas survivre face aux hommes de Laora, ricane Isaac.

— Je n'ai pas peur, lui lancé-je en affichant une moue dégoûtée. J'ai été surprise, voilà tout.

Retrouvant son sérieux, Isaac se dirige vers l'une des rares fenêtres qui nous entourent et examine la rue environnante à travers les stores plissés.

— La rue est déserte, nous annonce-t-il. On peut bouger.

— C'est bizarre à cette heure, non ? Il est presque midi.

— T'inquiète, tout est sous contrôle. Et c'est d'autant mieux pour nos affaires.

— Tu connais le chemin ? le questionné-je en proie à une inquiétude grandissante.

— On se dégonfle, doc ? S'tu veux, tu peux rester ici pendant qu'je...

— Pas question ! Je t'ai posé une simple question, alors tes commentaires débiles, tu les gardes pour toi, s'il-te-plaît !

Il ricane en me jaugeant de haut en bas, le cabas que Vera a rempli à l'hôpital reposant sur son épaule gauche.

— Mais c'est qu'elle est autoritaire, la poulette !

— On dirait presque Duncan, s'amuse Vera.

— J'sais pas trop, j'ai jamais entendu Dunc' dire « s'il-te-plaît ».

— Ouais, c'est vrai, y a encore du chemin à faire.

Les deux guignols pouffent de rire pendant que l'exaspération commence à monter en moi.

— Faites les malins... en attendant, le temps presse, et Hernán ne va pas se sauver tout seul !

— T'inquiète, doc, j'ai emporté l'GPS avec moi. Si on a d'la chance, il nous suffira de suivre le chemin indiqué.

— Alors en route ! s'exclame Vera en sortant son pistolet.

— Cache-moi ça, verruca ! grogne Isaac. Faut pas attirer l'attention sur nous !

— Ok, chef ! lance l'adolescente rebelle en cachant l'outil de défense dans son dos.

Isaac est le premier à sortir. Il nous fait signe de sortir à notre tour après avoir vérifié que la voie est libre. J'emboîte le pas à mon acolyte, le cœur battant, suivie de près par Vera. Mes yeux vagabondes le long des rues qui sont, comme nous l'a annoncé Isaac, désertes. Mon cœur se serre. Une partie de moi aurait espéré croiser Duncan afin de s'assurer qu'il va bien. S'il a tenu à me mettre à l'écart, c'est que cette mission est on ne peut plus périlleuse. Ce qui n'est très probablement pas faux. Je ferme les paupières, le temps de calmer ma tension et avance avec ma mini-équipe de choc.

Un calme perturbant règne aux environs. L'air est aussi chaud et humide que celui de la nuit précédente. Cependant, le soleil qui frappe haut dans le ciel représente une menace considérable. Il ne fait pas moins de trente-cinq degrés à l'ombre, alors j'ose à peine imaginer quel serait le cas en plein soleil.

Après une bonne trentaine de minutes à tourner en rond, nous enchaînons les cul-de-sac. L'accès au lieu où Laora garde Hernán semble être plus compliqué que ce que je pensais. Vera commence à fatiguer et la bouteille d'eau que j'ai apporté pour l'occasion se vide à vue d'œil.

— La garce sait bien s'cacher on dirait, commente Isaac.

— Le contraire m'aurait étonné, chuchote Vera en consultant la carte une seconde fois. Faut pas oublier qu'elle a été formée par El Padre lui-même.

El Padre ou pas, elle sait ce qu'elle fait, la petite dame, conclus-je en soufflant d'exaspération. Toutes les issues sont condamnées.

— Y a forcément un moyen, putain ! s'écrie l'adolescente en arrachant de mes mains l'appareil de repérage électronique.

— Doctora Sylvia ?

Affolée à l'idée que l'on me reconnaisse, je sursaute et cherche du regard l'origine de cette voix enrouée. Je soupire de soulagement lorsque je reconnais l'adolescent que j'ai rencontré pendant que j'étais en mission pour l'AMBC à El Sereno.

— Rico ! J'ai failli faire une attaque !

— C'est qui l'mioche ? me demande un Isaac prudent. Tu l'connais comment ?

— Relax, souris-je. Rico est mon pote de fumette, n'est-ce pas ?

Le jeune homme me lance un clin d'œil amusé puis lorgne en direction du GPS entre les mains de Vera.

— Vous êtes perdus ?

— Non gamin, ça ira, tu peux aller jouer ailleurs.

Je fusille Isaac du regard.

— Il peut nous aider ! chuchoté-je à l'intention du géant de muscles.

— Tu l'connais pas c'gosse ! Fais pas confiance à n'importe qui.

— Tu as une autre solution peut-être ? C'est notre seul moyen d'accéder à la cachette de Laora. Si tu as une autre solution vas-y, je t'en prie, propose.

Isaac me scrute de son regard le plus pénétrant avant de détourner la tête vers Vera.

— Je suis d'accord avec Sylvia, annonce cette dernière. On a pas d'autre choix.

Isaac marmonne des mots imperceptibles qui sonnent pourtant très proche de « putain d'solidarité féminine » alors que je m'approche de Rico.

— Je dois me rendre à cette adresse. On a demandé après moi comme médecin à domicile pour une mission secrète. Mais personne ne doit être au courant de cette histoire, est-ce que je peux te faire confiance ?

— Bien sûr ! Suivez-moi.

Je m'engage dans la voie que choisit Rico en souriant à Isaac d'un air penaud. Je l'entends chuchoter avec Vera dans mon dos, mais n'y prête aucune attention.

— Comment ça va depuis le temps ? demandé-je au jeune garçon.

— Toujours pareil, je crois pas aux miracles.

— Tu devrais être en cours, tu m'as promis.

— J'ai été viré. De toute façon, ça aurait servi à rien. Je suis bon à rien.

— C'est faux ! Et tu le sais ! Tu n'as juste pas...

— Non, docteur ! Arrêtez de rêver. Vous pouvez rien changer. Je suis pas fait pour être quelqu'un.

— Tu te trompes. Tu as énormément de ressources, c'est juste que tu ne le sais pas encore.

Il hausse les épaules avec nonchalance, complètement hermétique à mes paroles. Consciente que je ne réussirais pas à le convaincre, du moins pas aujourd'hui, j'abdique et continue de le suivre en silence.

Après dix minutes de marche, Rico rompt le silence.

— On y est. Vous avez qu'à vous engager dans cette voie et vous êtes devant la clôture qui protège l'entrée du bâtiment. Cette vieille baraque appartenait à une des Chemise Noire du Padre. Mais il a été banni du ghetto y a des années pour haute trahison. Je venais traîner ici avec les gars avant que Laora s'installe.

— Merci Rico.

Je prends le petit dans mes bras en guise de remerciement, mais également pour lui prouver qu'il n'est pas seul dans ce monde de brutes, quand je sens que son corps se relâcher contre moi.

Je défais mon étreinte, il tombe évanoui sur le sol. Je me précipite vers lui pour le rattraper avant de constater que Isaac l'a assommé d'un coup en pleine tête à l'aide de son pistolet.

— Isaac ! m'indigné-je, scandalisée. T'es malade ! Pourquoi t'as fait ça ?

— On peut pas prendre de risques, poulette ! Imagine qu'il travaille pour Laora et qu'il la prévienne d'notre arrivée ! J'donne pas cher d'notre peau si on fait confiance à n'importe qui.

— C'est un adolescent !

— Et alors ? T'inquiète pas, il a rien. Il va faire un bon p'tit somme, le temps qu'on récupère Hernán et qu'on s'tire d'ici !

Je lance un dernier regard contrit sur le jeune garçon qui n'avait rien demandé avant de suivre Isaac vers l'imposante muraille.

— Bon, prêts à escalader ? nous lance Vera avec un clin d'œil. 


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Voici donc la première partie du chapitre 38 ! 

La version de Duncan arrive dès demain ! 

N'hésitez pas à me faire part de vos impressions ^^ 

A demain, 

Bisous bisous

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