Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

37. Duncan (part. 2)

Là-haut, dans l'immensité bleue dépourvue du moindre nuage, je te vois. Tu as repéré ta proie. Haut perché dans le ciel, tu ne la lâches pas du regard. Tu l'analyses depuis ton poste d'observation en hauteur, les ailes battant à un rythme effréné. Le « vol du Saint-Esprit », m'as-tu dit. Une technique de chasse caractéristique des faucons.

Mais aujourd'hui n'est pas ton jour. La couleuvre obscure que tu as repérée au bord de la route a été plus rapide que toi.

« Un sniper ne rate jamais sa cible », m'as-tu-dit.

S'il ne la rate jamais, il n'est pas à l'abris d'un coup de pute. Le serpent s'est enroulé autour de ta nuque. Il t'a etranglé. Jusqu'à t'égorger.

Le chasseur devient le chassé et la cible se retourne contre son sniper. Tes ailes battent encore et encore. Illusion éphémère. Vaines tentative. Et dans une dernière contraction, tu t'éteins à jamais. Plus jamais tu ne voleras. Plus jamais tu ne chasseras. Ton esprit saint est parti en voyage vers les cieux, ou sous le septième sous-sol. Parti à jamais.

La couleuvre s'abreuve de tes restes. Déguste sa victoire à coups de crocs insérés dans ta chair. Mais l'aigle royal n'est pas loin. Il guette. Il apprend. Il maîtrise.

Et bientôt, il te vengera.

Adieu mon camarade. Mon ami. Mon frère.

Le compte à rebour est lancé. Et je te vengerai.

Je te vengerai.

Des pas feutrés s'arrêtent à mon niveau. Je me détourne de la vision du malin reptile qui savoure son dernier petit-déjeuner et reporte mon attention sur Raphael, un immigré du Costa Rica au petit gabarit et au crâne rasé. Depuis des années, je profite de ses services en échange d'une somme d'argent et d'entrées gratuites à certains de mes clubs privés.

— La livraison est arrivée ?

— A bon port, jefe, me répond-il , un sourire énigmatique au bord des lèvres.

— Personne t'a repéré ?

— Je suis aussi discret qu'un lynx qui chasse.

J'esquisse un sourire en coin et remplis sa main d'une liasse de billets.

— Ta récompense, comme promis. T'auras le reste une fois la mission terminée. Assure-toi de disparaître quelques jours. Personne doit se douter que tu bosses pour moi !

Le Costaricien incline la tête d'un geste discipliné en rangeant son oseille dans sa poche, sans les compter. Je sais qu'il n'ose pas le faire devant moi, mais une fois le dos tourné, il ne se gênera pas pour vérifier que le compte est bon.

Sans plus de cérémonie, j'enfourche ma Kawasaki H2R et démarre en direction de Los Angeles centre. Si je préfère la carrosserie d'un bon bolide sportif, ma course effrénée contre la montre m'oblige à opter pour l'aspect pratique d'une bécane. En ce début de matinée, la Cité des Anges se réveille et les bouchons se font de plus en plus encombrants. Je n'ai pas de temps pour ça. Alors je slalome entre les boîtes de fers maîtrisées par des chauffards endormis, avalant les kilomètres à vitesse grand V.

Arrivé sur place, je retire mon casque et adresse un signe de tête à l'attention de Young-Jae qui m'attend sur le trottoir en compagnie de maître Klint, le vieil avocat d'El Padre. Je salue les deux hommes et les invite à monter au deuxième étage, dans un studio minuscule que Young-Jae a acquéri pour échapper à la pression du ghetto quand il en a besoin.

Ouais, sa garçonnière quoi.

Installés autour d'une table ronde, j'attends avec une patience maîtrisée que l'avocat ait fini de sortir tous les papiers nécessaires à l'accomplissement de ce que j'ai en tête. Ce n'est pas la première fois que je m'entretiens avec ce quarantenaire de taille moyenne, et dont le costume marron rayé semble dater des années quarante. Il m'adresse un sourire poli quand il m'aperçoit et me tend une poignée de main cordiale.

— Tout y est monsieur Reed. Il ne manque plus votre signature et celle de la principale intéressée.

Young-Jae reste silencieux mais je le vois se crisper sur son siège. Je l'ignore et tend la main pour récupérer les papiers mais maître Klint semble hésiter.

— Il y a problème ? demandé-je sur un ton fermé.

— Je dois vous avouer que je suis quelque peu surpris, risque-t-il en fuyant mon regard acéré. Avant de mourir, monsieur Gonzales vous a tout légué. Pourquoi modifier sa dernière volonté ?

— Vous me semblez bien gonflé pour oser questionner mes choix. El Padre est mort depuis maintenant deux ans et m'a laissé libre arbitre de faire ce que bon me semble de ses propriétés. C'est moi qui vous paye désormais, alors vous faites ce que je vous demande de faire.

La peau blanche de Klint vire au rouge vermillon. Je le fixe sans sourciller, jusqu'à ce qu'il lâche la pile de papiers. Ma bouche est sèche. Je n'ai rien avalé depuis des heures. Ni eau, ni nourriture. Mais c'est un arrière-goût d'amertume qui se fait ressentir sur mes papilles gustatives alors que j'apporte ma signature à ce document.

A l'issue de cette entrevue, je congédie l'avocat après lui avoir offert un gros chèque et en profite pour m'arroser le gosier à coup d'eau fraîche.

— Alors tu abandonnes, me lance Young-Jae, déçu. Tu vas tout céder à cette folle ? Aussi facilement ? Ça te ressemble pas.

— Pas question de céder. J'ai juste besoin d'une sécurité au cas où.

— Au cas où quoi ?

Je range la multitude de paperasse dans un dossier noir et le cache dans un coffre-fort dissimulé dans la bibliothèque de Young-Jae, en compagnie de la boîte à souvenirs qu'El Padre m'avait montrée quelques heures avant de mourir.

— Au cas où quelque chose tournerait mal.

Le compte a rebour est lancé.

Première étape : récupérer El Sereno.

Point de rencontre : le garage de Gaspar, un petit business monté par une vieille connaissance d'EL Padre, situé au point d'intersection entre Marianna Avenue et Valley Boulevard. Ce dernier enclose le ghetto d'El Sereno côté Sud-Est. Il existe, entre les rocher, une mine datant de l'époque de la conquête de l'Ouest. A l'époque, les colons européens recherchaient de l'or dans les souterrains de ce qu'ils ont appelé le Nouveau Monde. Si eux en sont sortis déçus, assoiffés de leur cupidité infinie, ça ne sera pas mon cas ce soir.

A force de recherche et de persévérance, mes hommes ont réussi à dénicher les secrets de ces galeries qui se trouve déboucher en plein milieu de l'une des propriétés d'El Sereno. Propriété dont j'ai gagné la clé lors d'une partie d'échec il y a quelques semaines.

Merci Barry Hayes.

Je suis le dernier à rejoindre l'attroupement de rapaces qui m'attend déjà dans le sous-sol du garage. Au total, nous devons être une bonne trentaine. Des hommes et des femmes, entraînés au combat depuis leur plus jeune âge, qui ont juré fidélité absolue à moi et aux Chemises Noires. Chacune de leur vie est précieuse, et ils sont tous prêts à la risquer pour le gang. Après avoir bien caché nos véhicules, nous nous dirigeons vers un passage souterrain sous le pont du boulevard. Cette faille tant recherchée.

Après avoir arpenté les galeries ténébreuses, humides et nauséabondes, nous arrivons enfin à destination. Young-Jae se lance en premier. L'appartement miteux de Hayes est désert. Les volets, fermés. Les placards parsemés de provisions alimentaires mal refermées. Pas étonnant qu'une famille de souris en a fait son nouvel habitat.

Je me faufile entre les meubles poussiéreux pour atteindre le salon. Deux des hommes qui m'accompagnent défont le parquet et soulèvent deux lourdes caisses en bois avant de les ouvrir et d'en inspecter le contenu.

Tout y est.

Raphael a bien réussi sa mission.

Sous mes instructions, chacun des membres du gang récupère dans la première caisse plusieurs armes, en fonction de ses besoins. Il y en a pour tous les goûts : mitrailleuses, lance-roquettes, fusils de précision, grenades et j'en passe. Sans parler des munitions nécessaires et autres gilets pare-balles.

Dans la seconde caisse se trouvent divers écrans géants, rétroprojecteurs et systèmes sonores. Un deuxième groupe s'en saisit dans l'optique de mettre le plan à exécution.

El Chango est le premier à se lancer, étant celui qui connaît le mieux le quartier, suivi de près par les troupes de Malik et de Hernán, leurs armes bien camouflés sous leurs vêtements. Je les plains d'avance. Le soleil est brûlant à l'extérieur. La journée s'annonce aussi caniculaire que celle d'hier. Je ne suis pas encore sorti que des gouttes de sueur commencent déjà à perler sur mon front. La chaleur estivale risque de les ralentir, mais elle ne sera pas un obstacle à notre détermination.

A cette heure matinale, les rues sont bondées, ce qui rend plus facile à mes sous-fifres de se fondre dans la masse. Mais il faut redoubler de vigilance au cas où les toutous de Laora nous repèrent.

Les passants s'adonnent à leurs activités habituelles. Certains ouvrent leurs marchés de rue, d'autres reviennent de la pêche et exhibent leurs superbes poissons à la vue de tous. J'ai connu cette insouciance dans mon enfance. Cette liberté de dévaler dans les rues sans être constamment sur le qui-vive à cause d'un ennemi potentiel. C'était la belle vie. Une époque désormais à jamais révolue.

J'étudie attentivement la carte d'El Sereno que je connais par coeur, à la recherche d'un détail qui m'aurait échappé. Je suis frustré de ne pas pouvoir sortir dès maintenant. Mais il faut que je me tienne à mon plan si je veux espérer réussir. Young-Jae se pose à mes côtés, une main sur mon épaule.

— Je vais y aller.

— Tu veux à tout prix le faire toi-même, donc ?

— J'ai l'esprit du Dalaï Lama dans l'âme. Je suis le seul à pouvoir lui parler suffisamment longtemps sans vouloir la buter tout de suite. Pas que j'en aie pas envie, mais je sais retenir mes pulsions, moi.

— Le Dalaï Lama, rien que ça, persiflé-je. Si je le voyais de mes propres yeux je le croirai pas. T'es le pire d'entre nous.

— Pas faux, mais personne ne se doute de ça sous ma gueule d'ange.

— Vas-y, mais sois prudent. Et n'oublie pas, on fait juste diversion. Son tour est pas encore venu.

— Je le sais, patron. Par contre y a un souci. On capte que dalle ici.

Je fronce les sourcils et consulte rapidement le réseau de mon téléphone. En effet, celui-ci est inexistant.

— Y a des émetteur-récepteur radio mobile dans l'une des deux caisses. Les piles sont neuves,

— Tu anticipes vraiment tout ! siffle mon acolyte coréen, impressionné. Et t'as encore des doutes sur la raison pour laquelle le Padre t'a choisi ?

Je lui lance un regard dénué de toute émotion du coin de l'oeil. Si je n'en montre rien, sa réflexion m'allège le coeur, le temps d'un instant. Avant que je me souvienne que l'heure n'est pas aux violons.

— Arrête ton baratin et casse-toi. Le temps presse. 



___________________

Voilà !! Une deuxième partie plus courte que la précédente, mais les bases sont posées. 

Je promets beaucoup d'action pour le prochain chapitre !! Vous serez récompensées de votre attente ;) 

N'hésitez pas à me dire en commentaire ou en message privé ce que vous vous attendez à voir !! J'aime bien voir si les théories des lectrices matchent avec ce que j'ai prévu ^^

Le chapitre 38 sera à l'image du 37, donc divisé en deux parties : un PDV Sylvia et un PDV Duncan. 

Je n'ai pas de date exacte à vous communiquer mais je ferai mon possible pour le terminer pour la semaine prochaine ! 

D'ici là, prenez soin de vous, et bonne rentrée à tous ceux/celles qui reprennent !! 

Bisous bisous 

(29/08/2020)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro