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13. Sylvia


— Bonjour, je suis le docteur Rodriguez. J'ai rendez-vous avec le professeur Wilson.

— Veuillez patienter dans la salle d'attente. Je vais vous appeler dès qu'il sera disponible. Est-ce que je peux vous offrir un café en attendant ?

Je décline poliment avant de prendre place sur les sièges en mousse dense et me saisir d'un magazine que je feuillette distraitement.

Les images qui se peignent devant moi s'effacent rapidement, remplacées par celles de la nuit que je viens de passer aux côtés de Duncan et au réveil doux qu'il m'a offert, en dépit de mon cauchemar habituel.

Une euphorie inexpliquée demeure en moi depuis que j'ai quitté le loft, et ce malgré le manque de sommeil et les courbatures, vestiges de nos acrobaties nocturnes. L'effet qu'il exerce sur moi devient on ne peut plus préoccupant. Je sais que si je continue sur cette voie, je finirai par me brûler les ailes.

Toujours est-il que, connaissant le personnage, je doute qu'il soit du genre à coucher plusieurs fois avec la même femme. Il n'a cessé de se vanter de son esprit vagabond et de son âme sans attache. Je ne peux lui en tenir rigueur, je suis pareille.

Il n'y a pas l'ombre d'un doute. Le dîner d'hier n'était qu'une forme de remerciement pour l'avoir aidé, sans plus. S'il n'y avait pas eu cet incident, il aurait sans le moindre doute oublié mon nom. Je refuse de me laisser espérer qu'il voie autre chose en moi.

Au fil des années, je me suis barricadée contre les hommes et leurs viles tentatives de prendre les cœurs des femmes en otage pour mieux les briser, et ce dans le but de nourrir leur ego. Duncan Reed n'est en aucun cas différent. Je le sais, parce que je reconnais les manières des séducteurs en série. Mais comment expliquer son attitude de ce matin ?

Il a voulu me retenir, prolonger ce que nous avons commencé la nuit dernière. Peut-être que lui aussi ressent cette alchimie particulière entre nous ?

Non... il ne fait que se sentir redevable envers moi comme il n'a cessé de le répéter.

La meilleure des choses à faire dans ces conditions, c'est d'effacer son numéro pour ne jamais être tentée de le rappeler. Je préfère de loin garder les beaux souvenirs de nos ébats endiablés plutôt que de nourrir de faux espoirs qui finiront par se transformer en rancœur amère et regrets indélébiles.

— Docteur Rodriguez ? Le professeur Wilson est prêt à vous recevoir. Son bureau est situé au fond du couloir.

Je remercie l'hôtesse d'accueil d'un signe de tête et suis les directives annoncées. Je suis prise d'une montée de stress lorsque je tapote trois coups à la porte de l'un des chirurgiens les plus réputés de Californie. Il m'invite à entrer et je ne me fais pas prier.

Je suis surprise de découvrir face à moi un homme jeune, fin de la trentaine au grand maximum. Je m'attendais à rencontrer un homme plus âgé vu sa réputation dans le métier et son palmarès impressionnant d'actes chirurgicaux à travers le monde.

Il est blond, doté d'une paire d'yeux aigue-marine dissimulés derrière une paire de lunettes rectangulaires. Sa poignée de main ferme et chaleureuse m'accueille et m'invite à prendre place sur l'un des sièges visiteurs. Intimidée, je souris et m'installe en me présentant. A sa demande, je lui explique brièvement mon parcours professionnel et ce qui m'amène.

— Je travaille depuis trois ans aux urgences de l'hôpital de Dignity Health. Mais j'aimerais m'engager dans l'humanitaire en parallèle. J'ai découvert votre association en effectuant des recherches.

L'incident de la semaine dernière avec Duncan et Hernán m'a amenée à réfléchir. De nombreuses personnes sont dans le même cas que le jeune cubain. Qu'elles soient sans-papiers ou trop pauvres pour pouvoir accéder au système classique de soins hospitaliers au besoin, je ne compte plus le nombre de malades qui souffrent sans pouvoir se soigner. C'est pourquoi, j'ai passé les jours qui ont suivi mon interlude dans le manoir de Duncan à rechercher un moyen de pouvoir subvenir à leurs besoins dans un cadre légal et contrôlé.

Après de nombreuses recherches, je suis tombée sur l'Association des Médecin Bénévoles de Californie, l'AMBC. Il s'agit d'un rassemblement de praticiens, spécialistes ou non, qui œuvrent dans les quartiers les plus précaires de l'Etat de Californie dans le but de fournir aux populations les plus démunies le nécessaire en termes de matériaux médicaux, vaccins, pharmaceutique et autres secours nécessaires, et ce à titre totalement gratuit.

— Et donc, si j'ai bien compris votre e-mail, vous aimeriez vous engager auprès de nous, commente-t-il en vérifiant sur son écran d'ordinateur.

— Oui, c'est exact.

— C'est très admirable de votre part. Mais avez-vous suffisamment réfléchi à la question ?

— Bien sûr ! Travailler aux urgences est très enrichissant mais c'est toujours le même type de patients.

— Comprenez-moi, docteur Rodriguez. Dans le cadre de cette association, vous serez amenée à agir in situ, dans les quartiers les plus pauvres, les bidonvilles et les ghettos. Là où les conditions d'hygiène et de respect sont presque inexistantes.

— Oui, mais...

— Ces quartiers sont d'une dangerosité extrême, m'interrompt-t-il en me scrutant d'un air grave. Crimes, vols, drogue, violence, corruption. Avez-vous conscience du danger que vous courez en vous rendant dans de tels lieux ?

— J'en ai pleinement conscience. Mais ça ne me freinera pas. J'ai choisi de suivre une carrière en médecine pour venir en aide aux personnes qui en ont besoin. Ceux qui en ont besoin, pas ceux qui en ont les moyens. Ces personnes, ces milliers de malheureux qui sont contraints de vivre dans la misère et la pauvreté ont tout autant le droit d'avoir accès aux soins que les plus chanceux qui vivent de l'autre côté du périph'. Je suis consciente des dangers, mais ma décision est irrévocable.

Wilson me contemple sans piper mot. Il me semble apercevoir une lueur briller dans ses yeux clairs. L'air me manque et mon cœur bat plus fort que jamais. Cette mission me tient à cœur. J'espère que le professeur Wilson ne s'arrêtera pas à mon physique un peu trop féminin pour juger que je suis incapable de faire partie de cette aventure.

— J'avoue être franchement impressionné par cette force de caractère dont vous faites preuve. Au moins, vous savez ce que vous voulez et surtout où vous mettez les pieds.

Je souris de fierté face à cette remarque.

— Je vous remercie, Professeur.

Le docteur Wilson reste silencieux pendant ce qui me semble être une éternité. Il m'analyse toujours de ses prunelles admiratives, avant de rompre le silence à nouveau.

— Pour ma part, je vous trouve assez motivée pour pouvoir tenter l'aventure. Votre curriculum vitae est très intéressant et pour avoir discuté avec votre médecin référent, je sais que vous êtes quelqu'un de sérieux et de compétent. Donc...

Il marque une légère pause pendant laquelle je reste comme suspendue dans le vide.

— Quand souhaitez-vous commencer ?

Un soulagement et une fierté indescriptible m'assaillent. Je ne peux retenir un soupir de soulagement et un sourire béat en lui répondant.

— Dès que possible !

— J'apprécie votre enthousiasme. Très bien alors nous vous contacterons dans les jours à suivre pour que vous signiez le contrat auprès de ma secrétaire. Une dernière chose. Dans deux semaines, nous donnons un gala de charité afin de lever des fonds pour l'association et financer d'autres projets sur un plan plus large. Tous nos bénévoles y sont conviés. Est-ce que vous seriez intéressée ?

— Oh, je participerai avec grand plaisir.

— Dois-je vous adresser une invitation en solo ou en couple ?

Pendant l'ombre d'une seconde, je songe à Duncan. Je m'imagine dansant à ses côtés au cours de cet événement plus qu'honorable. Mais je suis rapidement rattrapée par ma raison qui me rappelle que nous ne sommes pas un couple. Que nous ne sommes rien, finalement.

— En solo, je vous remercie. 

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