Quelque temps plus tard...
L'esprit apaisé, à nouveau. Pas complètement mais bien plus que ces derniers mois.
Cette année a été difficile, psychologiquement parlant. Surtout la période avant le mois de septembre. Avant mon déménagement, et la rentrée à la fac. J'étais complètement terrorisée.
Je me sentais submergée, et j'avais l'impression que je n'allais jamais y arriver. Vivre loin de mes parents, commencer une nouvelle étape, me débrouiller. Et encore plus flippant, j'avais l'impression d'être une des seules à m'en faire à ce point. Certains de mes amis n'avaient pas l'air particulièrement flippé par cette étape. Même, ils l'attendaient avec impatience.
C'était comme s'ils avaient reçu un manuel, une notice d'explication dont je n'avais pas entendu parler. Les rendez-vous seuls chez le médecin ou à la banque ne leur faisaient pas peur, la rentrée dans une nouvelle école non plus. Certaines discussions avec eux me pesaient parfois presque plus qu'elles ne me soulageaient.
Heureusement, certains étaient aussi angoissés que moi : on partageait nos questions, nos doutes, et c'était rassurant. Mais très vite, la peur reprenait le dessus.
J'ai toujours eu du mal avec les changements de période, les moments éphémères. Je ne vois pas le nouveau cycle qui commence mais plutôt celui qui se termine. Je n'aime pas le Nouvel An parce que le passage à une nouvelle année me stresse, comme si on avait besoin de se rappeler à quel point le temps passe vite. Je n'avais vraiment pas hâte d'avoir 18 ans car pour moi, ça signait la fin de mon adolescence et de mon insouciance.
Autant dire que le début de mes études supérieures, je ne le voyais pas d'un œil très positif.
Cet été, j'ai énormément angoissé. J'avais comme un décompte dans la tête qui sonnait de plus en plus fort au fur et à mesure que le mois de septembre se rapprochait. Je voyais le temps s'écouler sur le mode "dernière fois", comme avant un déménagement : dernière fois que je prends ce métro, ce train, dernière fois que je vais me promener dans ce parc ou qu'on va à la bibliothèque ensemble ou au cinéma... Le soir parfois, je pleurais. J'arrivais pas à m'endormir. Mais en même temps je voulais pas m'endormir, parce qu'une autre journée commencerait et me rapprocherait encore plus du départ.
Je pensais sincèrement que je n'y arriverais jamais.
Aujourd'hui, on est le 23 octobre. Ça fait un mois et demi que je vis seule, dans le sud de la France à presque six heures de train de mes parents. Et finalement, il semblerait que j'ai réussi. Il est même possible que je me plaise ici.
Je vis dans mon appart, je me débrouille, j'ai réussi à retourner en cours malgré ma peur de ne pas réussir à me réadapter au système après deux ans d'école à distance. Je discute avec quelques personnes et certaines sont en passe de devenir des amis. Une personne en particulier...
J'aime aller en cours et je me sens bien. J'ai arrêté de faire des plans sur les années à venir parce que je ne sais même pas de quoi sera faite cette année. Et parce que j'ai envie de me concentrer sur le moment présent.
J'aimerais bien dire à celle que j'étais il y a quelques mois que ça va bien se passer. Que je, qu'on va y arriver. Que ça va être chouette. Qu'on va faire des rencontres qui vaudront la peine d'avoir attendu deux ans avant de retrouver une vie sociale.
N'aies pas peur. Juste plonge.
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