Emétophobie : l'émétophobie est une peur ou anxiété intense et irrationnelle de vomir. Cette phobie spécifique peut inclure des situations qui causent le vomissement, comme la peur de vomir en public, la peur de voir un autre individu vomir, la peur de regarder des gestes de vomissement ou d'avoir des nausées. Elle serait l'une des phobies les plus répandues dans le monde. (Wikipédia)

Je vais essayer de parler de cette phobie/maladie de manière organisée, en commençant tout d'abord par parler de mon expérience (10 ans d'émétophobie) et comment j'en suis "sortie".

Cette note est destinée à titre informatif à celles et ceux qui ne subissent pas cette phobie, et évidemment à celles et ceux qui la subissent. 

Tout d'abord, une chose à savoir avant que vous ne commenciez cette note : l'émétophobie est l'une des phobies les plus répandues dans le monde et fait probablement partie du top 10 des phobies les plus subies.

Vous ne le saviez pourtant pas ? La raison est simple ; c'est une phobie très solitaire, parfois honteuse. On n'en parle pas, on le cache, on le garde pour soi, en général. Mais ce n'est pas mon cas, j'en ai toujours beaucoup parlé sans avoir peur du regard des autres et, au final, à part un peu de surprise et de froncement de sourcils, personne ne s'est jamais moqué de moi. Ou alors juste pour rire, même si c'est pas ce que je trouve le plus drôle, du coup. x)

Ca a commencé pour ma part vers mes 7 ans. De base, tout enfant a peur de vomir, certes, mais j'avais toujours eu cette peur un peu plus forte que les autres au sujet des nausées, je m'en souviens bien. Mais jusque là, rien d'alarmant.

J'ai une explication à cette phobie je pense car elle marche par traumatisme, c'est-à-dire qu'elle est subie très souvent par les personnes ayant vécu quelque chose de très choquant, qui les a angoissé très fortement sur le moment. Il y a aussi d'autres raisons un peu obscures, mais globalement : l'émétophobie n'est jamais là par hasard.

J'ai une autre théorie me concernant, mis à part un traumatisme durant l'enfance dont je me souviens très bien et qui a duré un an (je n'en dirais pas plus à ce sujet mais je suis complètement guérie, même si c'est forcément encore là quelque part puisque je n'ai jamais reçu de thérapie) :

Je suis quelqu'un de très, d'extrêmement stressé. J'angoisse pour tout et rien, et ce depuis que je suis vraiment petite. On peut déjà noter cela. Ensuite, en sachant que j'ai toujours été très apeurée du vomi pendant l'enfance, si on mélange cela à mon stress continuel ; pouf ! Quand j'angoisse, ça me crée des nausées et des remontées acides, et mon cerveau fait l'addition en me forçant à penser que la somme est : "tu vas peut-être vomir, c'est pour ça que tu as mal au ventre, à la tête, que tu as le vertige, que tu as des remontées, de l'adrénaline, des frissons, tu vas sûrement vomir, c'est sûr et certain."

Tout est une bonne raison pour que, contre mon gré, mon corps pense que je vais vomir.

Ca s'appelle "somatiser" (le terme est d'ailleurs utilisé dans Suprématie lorsque Jungkook est à l'hôpital, à Ulsan.)

Somatiser = Traduire des conflits psychiques en troubles somatiques, en maladies fonctionnelles.

Somatisation = Processus inconscient visant à transférer, transformer des difficultés affectives en troubles somatiques fonctionnels: céphalées, migraines, dysphagie, rhumatismes, eczéma, etc.

[Source : CNRTL]

Plus simplement : somatiser, c'est comme angoisser si fort, avoir si peur de quelque chose, que vous en avez soudain des nausées, des migraines, des vertiges. C'est transformer un mal-être psychique en quelque chose de concret, de réel.

Mais alors, qu'est-ce que tout cela a en rapport avec l'émétophobie ?

Je vous ai fait un schéma explicatif de comment mon corps fonctionne en situation de stress (et ce presque tous les jours pendant 10 longues années) :

J'espère que ce schéma est compréhensible. Chaque source de stress, en gros, est transformée dans mon mental par la persuasion suivante : je vais peut-être vomir.

Donc tout ceci a en fait une raison psychologique, l'émétophobie est juste la "finalité" de l'angoisse extrême, à mon sens.

Donc, au final, on n'a pas vraiment peur du vomi, c'est ce que notre cerveau nous fait croire, mais je suis convaincue que nous avons juste peur de l'angoisse. Nous savons que si on a la nausée, on angoissera par peur de vomir, donc on va angoisser par peur d'angoisser. J'espère que vous comprenez ce que je veux dire.

Aussi, pour les curieux.ses : "du coup, quand tu vomis, ça donne quoi ?"

Alors, sachez que j'ai tellement peur de ça que cela fait environ 9 ans que je n'ai pas vomi (tant je fais attention : lavage excessif des mains (10x/jour), aucune bise à personne durant tout l'hiver, vérification des dates de péremption de tout ce que je mange et donc j'évite aussi les repas à risque comme manger quelque chose dont je n'ai pas l'habitude ou qui ne m'inspire pas confiance.) Mais à chaque fois que je vomissais étant plus petite, j'avais besoin que ma mère me tienne la main, qu'elle me parle, je faisais de terribles crises de larmes, et pourtant, je me souviens penser la chose suivante : "c'est pas si horrible au final". Alors que, à peine quelques jours plus tard, je recommençais à avoir peur que ça m'arrive à nouveau.

Maintenant, je vais vous expliquer comment j'en suis plus ou moins sortie :

BTS.

En 2011, j'étais au collège, j'avais 11 ans. Ma mère s'est mise en couple avec un homme avec qui elle est toujours, et cet homme a une petite soeur, plus âgée que moi de 3-4 ans, et cette dernière m'a fait connaître la kpop.

De 2011 à 2013, j'écoutais les groupes de l'époque, j'étais vraiment fan, sans plus, ça ne restait que de la musique quand bien même j'étais folle de BigBang et de tous les autres groupes de l'époque. Je souffrais toujours d'émétophobie.

Et puis 2013 est arrivé... Et BTS aussi.

J'ai commencé à les écouter un matin avant de partir en vacances, en voyant la fameuse "No More Dream" en suggestion. Je m'étais dit "oh un nouveau groupe !" et j'ai cliqué à peine quelques semaines après la sortie du clip.

Je suis tombée si fortement amoureuse que, en sachant que je n'allais pas avoir internet en vacances, j'ai téléchargé la musique sur mon téléphone de l'époque, et je l'ai écoutée en boucle durant tout mon séjour.

Et puis je suis rentrée, me suis davantage renseignée sur le groupe, et tout a commencé.

Là où je veux en venir, c'est que j'ai commencé à être réellement impliquée en tant que fan. Même avec les anciens groupes que j'écoutais ça n'était jamais arrivé. Je vous ferai une note sur ce même rantbook un jour pour vous parler de mon expérience d'army depuis leurs débuts, car croyez-moi, être une army en 2013, c'est très compliqué. Vous comprendrez quand je vous en parlerai ^^

Tout ceci pour dire que cette nouvelle occupation, cette nouvelle implication, ça m'a plus ou moins détournée de l'émétophobie. Je veux dire par-là que je ne pensais qu'à BTS. Je me souviens encore des comptes à rebours sur le site quand il allait y avoir un nouvel album, je me souviens du tout premier album que ma mère m'a acheté, c'était Skool Luv Affair. Enfin bref, j'étais complètement amoureuse de tout ça, et BTS m'ont invitée dans leur monde, dès 2013, duquel je ne suis jamais sortie, depuis 7 ans, et tout ceci m'a guérie.

Globalement, voici ce que je pense : l'émétophobie, c'est de l'angoisse constante. Et quelle est la meilleure chose qu'on vous propose lorsque vous angoissez ? Quelle est la solution dont tout le monde parle ?

"Penser à autre chose". Oui c'est bien plus facile à dire qu'à faire. En fait, je crois que ça ne peut pas vraiment être volontaire. Ca doit vous tomber dessus comme ça m'est tombé dessus avec BTS.

Ca peut être une rencontre amicale ou amoureuse, la découverte d'une nouvelle passion, d'un nouveau groupe de musique, un nouveau but/désir si fort que vous ne pouvez penser qu'à ce dernier, etc.

Essayez de rendre tout ceci volontaire, pour écourter votre phobie, c'est tout ce que je peux vous proposer. Mettez-vous à fond dans quelque chose. Mais je maintiens le fait que c'est très rarement volontaire, je pense.

L'émétophobie ne s'est jamais complètement arrêtée. J'ai aussi, malgré BTS, eu de très violentes "rechutes" de plusieurs mois. (A mes 16 ans, j'ai fait une phobie scolaire de 2 semaines à la rentrée ; dès que j'allais en cours, je faisais des crises d'angoisse horribles et j'avais des nausées affreuses). Mais j'allais quand même bien mieux.

Dites-vous que je suis passée de : avoir envie de vomir chaque soir de ma vie si bien que j'ai, durant des années, dû m'endormir avec des films, des lumières allumées, des musiques pour me détourner un minimum de mes pensées... A maintenant : pouvoir me coucher dans le noir complet, sans rien d'autre, et m'endormir paisiblement, arriver à me détourner des nausées...

Il y a encore deux semaines j'ai eu quelques jours de nausées incessantes, cependant. Ca ne s'arrête jamais vraiment, mais je peux vous jurer que ça se calme et que ça redevient vivable. Et l'état dans lequel je suis à ce jour n'est clairement pas parfait, mais vivable, presque surmontable.

J'ai aussi deux médicaments à vous proposer, le premier : les euphytoses, voici une image de ces derniers :

Les euphytoses, ce sont des anti-stress inoffensifs et à base de plantes, qui ont été assez efficaces pour ma part pour 2 raisons : ses actions évidemment anti-stress et donc calmantes et apaisantes qui, quand je les prends stratégiquement en fonction des événements (avant un examen, par exemple) m'aident à ne pas céder à la panique et à ne pas me faire dominer par mon corps, mais aussi : psychologiquement, le fait d'en prendre vous calme. C'est-à-dire que le fait de savoir que vous en avez pris vous rend moins nerveux et plus rassuré.

Les euphytoses j'en prends 2 le matin et 2 le soir, mais c'est parce que mon corps s'est habitué à ces derniers. Si vous débutez avec eux, prenez-en 1 le matin après le petit-déjeuner et 1 le soir après le repas. C'est ce que mon médecin m'avait conseillé il y a quelques années. Maintenant j'en prends 2 à chaque fois mais c'est une décision personnelle, faites-le si dans quelques années ils n'ont plus aucun effet sur vous.

J'en ai un autre à vous proposer, celui-là un peu moins conseillé car plus puissant, mais je vais vous en parler en-dessous de la photo :

Les Vogalib, ce sont des petites pastilles qui fondent dans la bouche en moins de 5 secondes, et qui calment presque instantanément les nausées. Mais c'est à prendre plutôt en cas d'urgence, quand vous sentez que les nausées vont être très violentes ou quand elles le sont déjà (quand vous avez vraiment l'impression que vous allez vomir, dans la minute). Mais essayez de vous limiter à 1 vogalib tous les deux mois, pas plus. Le reste du temps, il faut que vous combattiez cette peur. Ce médicament doit être une aide, pas une facilité.

En fait : les euphytoses vous aident à ne pas aller jusqu'aux vogalib, mais parfois le stress est trop puissant, ou alors c'est un moment où vous ne pensiez pas avoir besoin d'euphytoses donc vous n'en avez pas pris, alors là vous pouvez utiliser les Vogalib mais vraiment limitez-vous à 1 tous les deux mois et encore une fois pensez à en parler à votre pharmacien quand vous en acheterez. Même si c'est sans ordonnance, c'est mieux de demander conseil à votre pharmacien sur la fréquence, perso je fais très attention. Ce n'est pas dangereux mais je ne pense pas que ce soit très bon pour la santé non plus.

Je me souviens qu'une pharmacienne m'en avait donné à prendre 2 par jour un truc comme ça, mais c'est quand j'avais envie de vomir tous les jours sans exception il y a quelques années et elle n'avait pas compris que c'était une phobie/maladie du style chronique. Donc n'en abusez pas, le but est aussi qu'il fasse toujours effet. Personnellement, j'en prends environ 1-2 tous les 3 mois. C'est très peu, mais très efficace quand je suis vraiment en totale crise d'angoisse face à la peur de vomir et que mes nausées me font presque pleurer de peur etc... (même si cet état est de plus en plus rare chez moi ^-^)

Un autre tableau de prévention sur les vogalib :

Evidemment et comme avec tout : ne mélangez jamais des médicaments et l'alcool.

Sachez que ces deux médicaments sont toujours dans mon sac. Et parfois je suis tellement rassurée de juste savoir qu'ils sont là, que je ne m'en sers même pas pendant plusieurs semaines. Comme quoi, cette phobie est réellement psychologique.

Voilà voilà les amis, j'espère que cette grande note aura été informative pour celles ou ceux qui n'étaient pas au courant de cette phobie qui, il me semble, est la 3ème phobie dans le classement mondial (j'avais déjà vu ça quelque part), et sinon pour celles ou ceux qui en souffrent, j'espère que tout ceci vous servira à aller mieux.

Le temps vous aidera à guérir. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul.es à vivre ça. Je le dis parce que je pensais l'être tant les gens me disaient que j'étais folle et bizarre à avoir cette phobie. La réaction des autres fait qu'on se pense seul.e dans cet horrible cercle vicieux, mais non, pas du tout. Il y en a toujours autour de vous, sans que vous le sachiez.

Si vous êtes quelqu'un qui n'en souffre pas, maintenant j'espère que vous saurez qu'il ne faut ni se moquer, ni prendre cette phobie à la légère. Ca gâche la vie, bien plus que vous ne le pensez!

Merci à tous et à toutes d'avoir lu jusqu'ici, j'ai fait cette note de bon coeur et je rêverais d'ouvrir une association qui aide ces personnes, car rien n'existe pour nous aider. J'ai dû m'aider seule, ça m'a renforcée certes mais ça m'a gâchée de nombreuses années où on n'est pas censé se soucier de ce genre de chose. 

PS : ma mère m'a beaucoup aidée. Même si parfois elle perdait patience et m'envoyait balader (je ne peux pas lui en vouloir, ça a duré presque 10 ans, imaginez entendre tous les jours "maman j'ai envie/peur de vomir"...) mais elle a quand même été là et a été bien plus patiente que n'importe qui.

PS 2 : étrangement, mes profs ont été les personnes les plus compréhensibles face à cette phobie. Un CPE au lycée avait même voulu m'aider en me disant qu'il avait quelqu'un de sa famille avec le même problème, mais j'avais refusé son aide par gêne et politesse.

Bonne journée/soirée à tous et à toutes, je vous aime, n'hésitez pas à partager cette note avec vos ami.e.s qui en ont besoin, prenez grand soin de vous, et à bientôt pour une nouvelle partie de ce Rantbook ♥