Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre trois

- Quoi ?!

La jeune fille ne m'accorde même pas un regard et me tourne le dos.

Je reste plantée là à la regarder, ne sachant pas si je dois la croire. Une fille de huit ans peut-elle vraiment être une miraculeuse ? Ou bien se prend-elle pour une héroïne comme tant d'autres enfants rêveurs ? Je me mords la lèvre. Je déteste devoir choisir. Je devrais l'attraper par le bras et la trainer loin d'ici voir la porter. Mais elle fait partie des miraculeux... Quoi que je fasse, je ne peux pas la laisser seule. Je ne veux pas apprendre qu'elle est morte alors que j'aurais pu la sauver.

Je lève les yeux vers le ciel où les avions continuent leur cercle. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas non plus voir mourir les autres. Puis je songe à l'air serein qu'abordait Jine lorsque je l'ai trouvée. Si elle peut vraiment sauver cette ville, qu'elle le fasse ! Mais je resterai avec elle.

Je jette un coup d'œil à Jine. Elle tremble comme si elle gelait. Je m'inquiète.

- Jine ?

Pas de réponse. J'avance pour me retrouver face à elle.

- Jine ?

Elle a les yeux clos et la mâchoire serrée. De grosses gouttes de sueur roulent le long de ses tempes. Je la secoue mais elle ne réagit pas. J'ai l'impression qu'elle ne m'entend pas. Qu'elle ne me sent pas. Comme si sa conscience avait disparu. C'est peut-être le cas, d'ailleurs.

Je regarde les Silencieux qui se rapprochent du coin de l'œil. Il ne se passe rien. Me serais-je trompée à propos de Jine ? Tant pis, ce n'est peut-être pas une miraculeuse. Il faut partir, avant d'être ensevelies sous les explosions.

Au moment où je m'apprête à la saisir pour la tirer loin du danger imminent, je vois les astronefs prendre subitement de la hauteur et s'éclipser. Ils ont disparu. Il ne reste plus que les sillages de vapeur qu'ils ont laissés derrière eux. Est-ce Jine qui a fait ça ? A-t-elle vraiment réussi à sauver cette ville comme elle l'avait affirmé ? Je guette le ciel, persuadée que les Silencieux vont revenir... mais le ciel reste vide, complètement désert.

J'entends alors un gémissement. Jine. La jeune fille est d'une pâleur anormale et des larmes coulent de ses yeux. J'ai à peine le temps de m'exclamer qu'elle s'écroule dans mes bras. Je la dépose délicatement par terre. Elle a perdu connaissance. Je me ronge un ongle. Je ne suis ni médecin ni secouriste. Je ne sais pas gérer ce genre de situation. Que dois-je faire ? La secouer ? Lui donner de petites tapes sur les joues ? Lui verser de l'eau fraiche sur la tête ? Attendre qu'elle se réveille ? La question de l'eau fraiche est vite réglée car je n'en ai pas à disposition. Je me décide tout de même à tapoter sa joue, d'abord doucement, puis plus vivement. Aucune réaction. Serait-elle morte ? Je panique et essaie de retenir les larmes d'inquiétude qui s'échappent de mes yeux. Je pose deux doigts sur sa jugulaire mais ne sens rien. Est-ce parce que mes doigts tremblent ? Je me raccroche tant bien que mal à cette possibilité.

- Non, non, non ! Jine !

Je suis surprise de constater à quel point j'éprouve de l'affection pour cette fillette que je connais à peine. Est-ce parce qu'elle est bien trop jeune pour quitter ce monde ? Parce qu'elle est courageuse ? Ou folle ? Non, c'est bien du courage. Tous ceux qui prétendent le contraire ne savent pas ce que c'est.

La rage qui se mêle à l'inquiétude ne fait qu'augmenter ma tristesse.

Que vais-je faire maintenant ? Que vais-je faire d'elle ? Elle n'est peut-être pas morte. Peut-être. Je guette ses yeux entrouverts dans l'espoir d'y voir apparaître une lueur. Je m'assoie à côté d'elle et cherche des signes de vie. Je l'ai vu trembler tout à l'heure, elle avait peut-être froid ? dans ce cas je devrais la déplacer pour la mettre plus au soleil mais je l'ai également vue transpirer. Que faire ? Je ne me suis jamais sentie aussi impuissante de ma vie. Si elle est morte, je ne peux plus rien faire.

Ce ne sont plus des larmes qui coulent de mes yeux mais un véritable torrent. Je ne comprends toujours pas comment elle a pu détourner les avions, et surtout pourquoi cela l'a autant épuisé. Je devrais partir, rejoindre le foyer mais je n'arrive pas à me résoudre à laisser Jine là. Je sanglote, la tête enfouie dans mes bras. Comme si ce geste allait m'aider, me donner le courage de partir, je sers la petite main tiède dans la mienne. Sa main tiède ? La chaleur n'est-elle pas sensée quitter rapidement le corps des êtres morts ? Mon espoir renaît. Je prends une grande goulée d'air avant de reposer l'index et le majeur sur son cou. Je retiens ma respiration et attends pour ne rater aucun signe. Au bout de plusieurs secondes, j'expire bruyamment. Son pouls bat. Faiblement mais il bat. De nouvelles larmes dévalent mes joues, mais ce sont des larmes de soulagement cette fois.

- Ho, Jine ! Tu m'as fait tellement peur !

Je sais qu'elle ne va pas me répondre mais je me sens soulagée d'avoir prononcé ces mots. Peut-être parce que cela m'a permis de desserrer le nœud qui s'était formé dans ma gorge et qui me donnait l'impression d'étouffer.

Alors que je calme ma respiration et me répète en boucle que la jeune miraculeuse va bien, un vent frais se lève, envoyant voltiger dans les airs les cendres des habitations. Je frissonne. Il est déjà tard, je devrais m'abriter quelque part. Hors de question de rentrer au foyer. Il me sera difficile d'expliquer pourquoi je ramène une jeune fille de huit ans, évanouie. De plus, je me vois mal la porter sur toute cette distance. Je balaye du regard les environs. Mes yeux s'attardent sur un immeuble. Un peu détruit, certes, mais il semble tenir debout et le rez-de-chaussée est intact excepté une anfractuosité de la taille d'un enfant dans l'un des murs. Au moins, je n'aurai aucune difficulté à entrer.

Je prends Jine dans mes bras et la porte sur la distance qui me sépare de l'immeuble. La fissure est largement assez grande pour me laisser entrer. Je passe une jambe dans l'ouverture et manque de chuter. Mon pied a heurté une barre en métal. Je l'enjambe en prenant bien soin de ne pas me reprendre les pieds dedans. J'inspecte l'intérieur du bâtiment. Il y a une fenêtre qui doit être assez épaisse pour avoir pu résister aux explosions, une armoire à moitié calcinée, un lit recouvert de poussière, un petit tabouret et c'est tout. Cette chambre est aussi vivante que ma chambre d'orphelinat. C'est-à-dire, complètement vide.

Je dépose Jine sur le lit et l'observe. Son visage a déjà repris des couleurs, tant mieux. Elle s'agite un peu, comme si elle rêvait et rassurée, je m'installe sur le tabouret pour me reposer. L'idéal serait un verre d'eau mais je ne vois aucun robinet à proximité. Et de toute façon, l'alimentation hydraulique a dû être coupée dans l'explosion. Je me contente de frotter mes bras pour me débarrasser de la couche de crasse qui m'enveloppe. Soudain J'entends la miraculeuse marmonner quelque chose que je ne comprends pas bien. Une chose est sûre, elle a parlé.

- Tu as dit quoi ?

J'attends quelques secondes puis l'entends murmurer trois petits mots.

- Wyss, sauve-toi.

Voilà pour ce troisième chapitre ! Si vous avez des critiques constructives ou des remarques, n'hésitez pas ! Bise mes poulpes !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro