Naby

Ma mère a renvoyé Toulaye sans que je ne sois au courant. J'ai demandé après elle et Fatou m'a dit qu'elle ne travaille plus chez nous. Par ma faute une innocente a perdu son travail. J'ai essayé de trouver son adresse mais rien. C'est comme si elle avait disparu dans la nature. Cela fait maintenant plus de deux mois mais j'ai toujours le goût de ses lèvres fruitées en tête. Même si j'ai commencé à travailler dans l'entreprise de mon père rien ne m'empêche de penser à Toulaye. Cette fille occupe toutes mes pensées. Il m'arrive même en pleine réunion de revoir son doux visage et son magnifique sourire. La sonnerie de mon téléphone m'extirpe de mes pensées, quand je regarde l'appelant j'ai juste envie de jeter mon téléphone. Je décroche malgré moi.

Moi : allo maman

Elle : allo mon chéri, je veux que tu descendes tôt aujourd'hui, nous avons été convié à un diner chez les Sidibé.

Moi : maman j'ai beaucoup de travail.

Elle : fait un effort, je compte sur toi puisque ton père n'est jamais là, donc tu as intérêt à être là d'autant plus que Diama sera présente.

Moi : ok.

Je raccroche en soufflant. Ma mère s'est mise dans la tête de me faire épouser cette Diama Sidibé et dieu sait que je ne la supporte pas. Cette fille est pire que ma mère, elle se croît supérieure à tout le monde parce que son père possède la plus grosse boîte import-export du pays et que c'est notre associé principal. Comment pourrais-je avoir une relation avec une telle fille ? En plus de cela, son frère est un connard, il m'a piqué ma copine quand nous étions étudiant, raison de plus pour les détester. Ils sont le contraire de leurs parents, eux sont de bonnes personnes toujours prêts à aider les autres. Je n'ai aucune envie de passer la soirée avec des personnes que je n'apprécie guère.

Ah Toulaye où est-tu ? Je regrette tellement de n'avoir pas eu le temps de lui déclarer ma flamme. Oui j'ai eu pour Toulaye un coup de foudre, un vrai de vrai. J'aime tout chez elle, depuis la trahison de mon ex ; je m'étais juré de ne plus aimer. En l'espace de seulement une semaine passée avec elle, je l'ai aimé et je l'aime toujours ; comment faire pour la retrouver. Je pense vraiment à engager un détective pour la retrouver peu importe le prix.

Eclipse jusqu'au soir

Ma mère est une vraie pipelette quand elle veut, depuis maintenant cinq minutes elle m'énumère les soit disant qualités de Diama. Je n'arrive pas à y croire, d'après elle c'est la femme idéale pour, elle est belle, riche et vient d'une bonne famille. A croire qu'il n'y que cela qui l'intéresse et mon bonheur à moi, il ne compte que pour du beurre.

Enfin nous sommes arrivés, je gare ma voiture devant la maison des Sidibé, j'inspire un grand coup car la soirée risque d'être longue et ennuyante, autant se donner du courage. Ma mère sonne et c'est Mme Sidibé qui nous ouvre, elles se font un bisou sans se toucher. Je ne comprendrai jamais pourquoi elles font semblant de s'aimer alors qu'au fond elles ne supportent pas. Nous nous dirigeons vers le salon où plusieurs personnes ont déjà pris place. Une silhouette capte mon attention, j'ai l'impression de la reconnaître de mes cendres quand nos regards s'accrochent ; mon cœur bat à la chamade, mon sang n'a fait qu'un tour et le monde autour de nous n'existe plus. Toulaye ma Toulaye se tient devant moi plus belle que jamais, l'objet de mes nuits d'insomnie, la femme qui fait naître en moi les plus belles sensations, celle qui fait naître en moi un désir brulant mes entrailles et incontrôlable ; est à quelques centimètres de moi, mais que diable fait-elle ici chez les Sidibé ? La voix de ma mère me ramène sur terre, je lance un bref bonsoir et n'ajoute rien ; je suis trop occupé à contempler la déesse en face de moi. L'autre là Souley nous présente comme si ma mère et moi étions des inconnus ; et ma mère joue le jeu et finalement moi aussi d'ailleurs.

Ma mère : Rama c'est ça, tu ressembles à une de mes anciennes bonnes que j'ai renvoyé parce qu'elle tournait autour de Naby dit-elle en souriant. Je savais qu'elle n'allait pas se tenir tranquille, elle a reconnu Toulaye dès le départ et elle utilise cette situation pour essayer de l'humilier encore une fois. L'autre là à côté de moi, cette Diam n'arrête de sourire et de faire des trucs bizarres pour que je la remarque, si tu savais ma chère qu'il y a une femme à qui mon cœur est destiné.

Diama : tata tu as bien fait de la renvoyer, de nos jours les bonnes se prennent pour ce qu'elles ne sont pas et se permettent tout dit-elle. Je souffle d'exaspération, qu'elles peuvent être stupides dès fois. Je regarde Toulaye sans gêne attendant surement sa réponse, qu'elle est belle, la nature la gâter en tout point, ses lèvres pulpeuses et rosies un tout petit peu, son nez fin et ses gros yeux, tout chez cette femme est parfaite.

Toulaye : non Mme ce n'est pas moi, vous devez me confondre dit-elle avec un tel sérieux. Oh la petite menteuse, mes lèvres s'étirent en un sourire en coin. J'ai hâte de me retrouver seul avec elle. L'autre type à ses côtés prend la parole et c'est l'hécatombe, Toulaye ma Toulaye avec cet énergumène, that's impossible. Et pourtant mes oreilles ont bien entendu, je n'ai rien inventé, je suis sûr que mon regard en dit long sur mon état d'âme. Je viens de me prendre un coup en plein couille et God que cela fait mal, une douleur indescriptible, indéfinissable.

Toulaye

Non ce n'est pas possible, que diable fabrique Mme Ndiaye chez Souley et en plus accompagner de son fils. Cette femme est Satan réincarné en humain. Quand nos regards se croisent, elle me lance un de ces regards. God damn pourquoi le destin s'acharne sur moi. Je croise le regard de son fils et c'est comme si le temps s'est arrêté et que plus rien n'existe autour de nous, mon cœur bat à une allure folle et seul un regard de sa part me donne la chair de poule. La voix de sa mère rompt notre bulle. Je ne saurai expliquer ce qui vient de se passer à l'instant.

Mme Ndiaye : bonsoir dit-elle.

Ils répondent tous en cœur sauf moi. Cette femme ne mérite pas mon salue ni rien d'autre venant de moi. Elle ne mérite que mon mépris et ma haine rien d'autre, quant à son fils il salue tout le monde et rien de plus.

Souley : Rama je te présente Mme Ndiaye et son fils Naby Youssouf dit Souley une fois qu'ils aient pris place. Mme Ndiaye se met à mes côtés et son fils en face de moi et à côté de Diama qui m'a l'air surexcité tout d'un coup.

Naby : enchanté, ravi de vous rencontrer dit-il.

Moi : ravi de vous rencontrer aussi dis-je avec un sourire forcé.

Mme Ndiaye : Rama c'est ça, tu ressembles à une de mes anciennes bonnes que j'ai renvoyé parce qu'elle tournait autour de Naby dit-elle en souriant. Dieu que cette femme est perfide, elle m'a reconnu alors pourquoi se la jouer comme ça, elle n'a qu'à dire devant tout le monde que j'étais sa bonne et le problème est réglé.

Diama : tata tu as bien fait de la renvoyer, de nos jours les bonnes se prennent pour ce qu'elles ne sont pas et se permettent tout dit-elle. Si on ne m'avait pas dit qu'elle est la sœur de Souley, j'aurais juré que c'est la fille de Mme Ndiaye, elles sont pareilles.

Moi : non Mme ce n'est pas moi, vous devez me confondre dis-je avec tout le sérieux du monde. Je sais que je mens délibérément mais ce n'est ni le lieu ni le moment pour se donner en spectacle. Je dirai la vérité à Souley une fois le diner fini parce qu'on ne sait jamais. Je n'ai pas envie qu'on déblatère des insanités en mon sujet.

Souley : vous devez la confondre Mme Ndiaye parce que Rama est ma copine dit-il en souriant. Naby me jette un regard que j'ai du mal à déchiffrer et Mme Ndiaye j'ai l'impression qu'elle n'a pas bien pris la nouvelle. Je doute qu'elle apprécie vraiment que je sorte avec Souley, de toute façon je m'en fiche.

MDS : et si nous passions à table dit-elle pour couper court à la discussion et je la remercie intérieurement. Nous nous dirigeons vers la salle à manger. Chacun prend place, j'ai l'impression que Mme Ndiaye me suit, elle est à côté de moi. Durant tout le diner, elle n'arrêtait pas de lancer des piques et son fils n'a pipé mot sauf les fois où c'était pour répondre à Diama. Le diner s'est bien passé dans l'ensemble, les parents de Souley sont des personnes tout à fait charmantes tout le contraire de leur fille.

Moi : où sont les toilettes demandais-je à Souley tout bas. Il rigole et me demande de le suivre. Nous prenons les escaliers qui mène à l'étage. Il ouvre une chambre et me demande d'entrée, je me tourne vers lui et le vois tout souriant. J'ai demandé les toilettes pas une chambre.

Lui : oui mais je voulais te monter ma chambre et faire ça en s'approchant de moi dangereusement, je recule jusqu'à buter contre le lit. Il m'attrape par la taille et me fait basculer sur le lit. Il se retrouve sur moi et nos fronts restent collés un instant avant qu'il ne décide à m'embrasser. Je gémis lorsqu'il me mort la lèvre inférieure et il sourit. Il se relève et je fais de même.

Moi : et si tu m'indiquais maintenant les toilettes dis-je après avoir enrager ma robe et ma coiffure.

Lui : la porte en face de toi dit-il. J'entre dans les toilettes, je me regarde dans le miroir un instant ; je pense que l'heure est venue pour moi d'avouer la vérité à Souley. J'inspire un coup et ressors.

Moi : J'ai à te parler Souley dis-je.

Lui : oui Rama, je t'écoute dit-il

Moi : tu sais déjà que je travaillais comme bonne avant de devenir femme de ménage dans ton entreprise. Il fait oui de la tête, j'inspire encore un coup et continue. Je travaillais pour Mme Ndiaye dis-je d'un coup.

Lui : quoi ?? attend et pourquoi tu as fait semblant de ne pas la connaître tout à l'heure ?

Moi : laisse-moi finir stp. J'ai travaillé pour Mme Ndiaye pendant deux ans, tout se passait bien même si des fois elle était insupportable, jusqu'à l'arrivée de son fils. Elle m'a accusé de vouloir le séduire et elle m'a renvoyé après en m'humiliant devant tout le monde dis-je en sentant mes larmes sur le point de couler.

Lui : oh ma chérie je suis désolée dit-il en prenant dans ses bras. Donc c'est de toi qu'elle parlait tout à l'heure. Je fais oui de la tête. Calme-toi, je te crois.

Moi : je voulais que tu le saches avant que Mme Ndiaye ne raconte des conneries à mon sujet et aussi il faut que tu saches que Naby et moi...nous nous sommes embrassés dis-je encore une fois.

Lui : ne t'inquiètes pas ma biche c'est le passé ; tout ce qui compte c'est nous là maintenant, moi non plus je n'ai jamais apprécié cette femme d'ailleurs dit-il au bout de quelques minutes. Et pour info si Naby t'approche il gouttera à mon point.

Moi : alors on est deux à ne pas la supporter et dit tu te battras pour moi dis-je en rigolant.

Lui : bien sûr que je botterai le cul à quiconque qui se mettra entre toi et moi et écoute-moi bien, Rama je ne laisserai plus personne te faire du mal dit-il. Je fais oui de la tête, mon dieu cet homme est un ange, mon ange gardien. Pourquoi je n'arrive pas à l'aimer ? Il mérite tellement mieux venant de ma part.

Moi : merci Souley d'être toujours là pour moi, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée depuis longtemps je veux que tu le saches dis-je

Lui : alors là pour une déclaration Rama, tu as fait fort, je t'aime dit-il. Pour seul réponse de ma part, je l'embrasse tendrement.

Après cet épisode du diner, je n'ai plus revu Mme Ndiaye ni son fils d'ailleurs ; que je suis contente parce que là où se trouve cette bonne femme, il ne peut m'arriver que des malheurs et des malheurs j'en ai eu ma dose.

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Deekha 15