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le saint-géran

Il était tard, le soleil avait déjà commencé sa descente. Seule une petite boule azurée persistait à éclairer la surface de l'eau claire et ses alentours, mais nous étions tout de même restés assis près du bord afin d'observer fièrement le bateau de fortune qu'était le Saint-Géran. Celui-ci réussissait à naviguer sur cette eau tumultueuse et salée, agitée par de puissantes vagues, quand ce que nous craignons arriva. Un matelot se pencha sur le côté, faisant aussitôt basculer le navire. Ses passagers tentèrent de redresser l'embarcation mais celle-ci se retourna malheureusement, les envoyant tous à la dérive.

Derrière moi, mon fils poussa un cri comme s'il avait lui même était envoyé dans l'eau. Il esquissa un pas en avant vers l'étendue d'eau, mais j'arrivais à l'attraper par le bras avant qu'il ne s'éloigne trop.

"Qu'est-ce que tu fais, Paul ?"

"Il faut que j'aille à son secours !" s'écria-t-il en se débattant avec une rage que je ne lui connaissais pas.

"Tu ne sais pas nager, as-tu déjà oublié ?"

L'adrénaline qui augmentait en lui semblait lui faisait perdre la tête. C'est pourquoi, avec l'aide de mon mari Domingue, nous attachâmes une corde autour de sa taille. J'empoignais l'extrémité et, se pensant libre, Paul s'élança dans l'eau. Cette fois-ci, je ne le rattrapais pas ; la longueur du câble l'empêcherait d'aller là où il n'aurait pas pied.

Il avança rapidement vers le Saint-Géran, tantôt marchant lorsque cela lui était permit, tantôt en flottant lorsque les vagues venaient se fracasser contre lui. En le voyant battre difficilement des jambes dans l'eau, je me félicitais d'avoir eu l'idée d'accrocher cette corde autour de sa taille. Paul n'était pas un bon nageur, mais il semblait se croire capable d'atteindre le navire en perdition.

C'était quelqu'un d'optimiste, mon Paul.

Mais peut-être l'était-il trop ?

D'énormes voûtes d'eau s'élevaient avant de se jeter dans notre direction, loin sur le rivage. Mon inconscient de fils à demi noyé par les trombes d'eau qui s'abattaient sur lui, et les genoux écorchés par le sable qui frottait contre sa peau chaque fois qu'il tombait, s'efforçait d'avancer pour secourir sa dulcinée. À peine avait-il repris l'équilibre, qu'une nouvelle vague venait l'engloutir à nouveau. J'hésitais à tirer sur la corde pour le ramener jusqu'à nous, mais mon mari m'en dissuada.

L'équipage du bateau désespérait de pouvoir sortir indemne d'une telle catastrophe. Une partie des passagers tentaient de nager vers la berge, tandis que d'autres tentaient de s'accrocher à n'importe quel vestige du navire qui pourrait leur permettre de garder la tête hors de l'eau. Beaucoup d'entre eux furent emportés sur plusieurs mètres par le courant.

C'est alors que je l'aperçue.

Ses cheveux bruns semblaient plus courts que la dernière fois que je l'avais vue, mais c'était bien elle. Virginie apparut dans mon champ de vision, tendant ses bras vers celui qui faisait tant d'efforts pour la rejoindre et dont j'avais de plus en plus de mal à retenir l'ardeur ー Domingue était d'ailleurs venu m'aider à tenir la corde. Nous ne le tirions pas vers nous afin qu'il revienne sur la terre ferme, mais nous ne voulions pas qu'il se laisse dériver dans cette eau froide. La brune semblait avoir reconnu son amant à son intrépidité et à sa fougue, car elle lui fit signe de la main, comme pour lui dire un adieu éternel.

En voyant cela, Paul se mit à tirer encore plus fort sur la corde, ce qui nous força à avancer de quelques pas sur le sable.

Tous les passagers avaient décidé d'abandonner la carcasse de leur ancienne embarcation, ne souhaitant pas être attirés au fond de l'eau par celle-ci. Seuls Virginie et un matelot dont la chemise avait été arrachée à plusieurs endroits étaient toujours accrochés à la coque. Ses épaules larges et les muscles de son dos se contractaient fortement alors qu'il faisait de son mieux pour se rapprocher de la jeune fille. Il souhaitait lui venir en aide. Nous le vîmes lui proposer de s'accrocher à lui pour qu'il la ramène à la nage sur la berge, mais elle le repoussa avec dignité et détourna son regard de lui et son torse exposé.

"Sauve-la, sauve-la ! Ne la quitte pas !" crièrent les passagers éparpillés par le courant.

Les cris des hommes et des femmes dans l'eau et autour de nous sur la plage se mêlaient et plus personne ne savait où donner de la tête tant il y avait de bruit. Au même moment, une gigantesque vague s'élança sur ce qui restait du navire. Le matelot torse nu eut tout juste le temps de s'éloigner du bateau et Virginie posa une main sur son cœur avant de lever les yeux vers le ciel, acceptant ainsi son triste sort.

Quand la vague fut passée, il n'y avait plus aucune trace du bateau ou de Virginie. Mon mari lâcha la corde et s'élança en courant sur la plage avant de plonger dans l'eau salée pour aller la récupérer au fond de l'eau, comme l'avait fait notre fils quelques minutes auparavant.

Paul, qui avait été ramené sur la terre ferme par cette dernière grosse vague, se laissa tomber sur les genoux et hurla de toute ses forces. Son cri de désespoir me déchira de l'intérieur et je lâchais la corde avant de relever mes jupons pour accourir à ses côtés. Je m'agenouillais près de lui et le pris dans mes bras. Ses vêtements trempés d'eau salée mouillèrent les miens tandis que ses larmes glissaient dans mon cou.

Pauvre Paul.

Pauvre Virginie.

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