Si seulement...
Hello!
Petite préface pour vous donner quelques infos.
De base, cet OS devait servir à un concours pour mon gymnase... Mais il est trop long (presque 4000). Il est très long et attention! contient: insulte, transphobie, scènes d'auto-mutilation, description de scènes de suicide, mentions de viol...
Bref, on repart sur un texte très joyeux X)
Bonne lecture!
***
- Comment tu te sens? me demande mon père.
- Stressée, sur le point de vomir, je réponds
- Tu vas y arriver Elly.
Je regarde mes deux papas avec une boule au ventre.
- Va t'habiller, dit mon père.
Et ouais, j'ai deux papas. Ils sont très gentils et très doux. Il y a deux ans, j'ai eu une masse de problème. Mes pères m'ont soutenue et m'ont aidée. Je ne les remercierai jamais assez. Ils m'ont littéralement sauvé la vie.
Je monte les marches et vais dans ma chambre. J'ouvre mon armoire. Je souris et sors des vêtements. J'enfile une robe noire avec une ceinture blanche. Je porte des collants noir opaque et des bottines noires avec des brillants. Je brosse mes longs cheveux bruns et les attache en chignon. Je prends ma veste en cuir, l'enfile et prends mon sac à dos. Je vérifie mes affaires et mon apparence, puis je sors. Je retourne à la cuisine.
- Tu es magnifique ma puce.
- Merci dad, je réponds.
- Chéri, tu as vu à quel point notre fille est belle ?
- La plus belle, répond mon père.
- Merci papa.
Pour éviter toute confusion, j'appelle Nick papa et Ayden dad. Pourquoi ? Papa m'a appris le français et dad l'anglais. Je souris et prends une pomme.
- J'y vais !
- Bonne journée ! disent mes pères en même temps.
Je prends les clés et pars. Je prends le bus pour aller en cours. Sur le trajet, je démêle mes écouteurs, les branche et lance la musique. Je monte le volume au maximum pour noyer mes pensées. Mais mes questions résonnent dans ma tête. Comment va se passer cette journée ? Vais-je me faire des amis ? Et si on découvrait mon secret ? Cette dernière est la pire. C'est elle qui me tient éveillée ou qui me réveille en sursaut. Pendant tout le trajet, j'écris toutes sortes de scénarios, très positifs comme totalement déprimant. Quand j'arrive, je vais à la cafétéria pour écouter le discours du directeur. Je trouve le bâtiment et la table réservée à ma classe. Je m'assieds sur la première chaise et pose mon sac par terre. Je joins mes mains et regarde mes camarades. À voir leurs têtes, je n'ai pas envie de leur parler. Non, ils sont trop bizarres.
- Cette place est libre?
Je lève la tête et vois une jeune fille magnifique. Elle a de longs cheveux blond doré, des yeux d'un vert émeraude. Elle est plus grande que moi et elle est mince. Sa peau blanche semble douce. Je cligne plusieurs fois des yeux, puis reprends mes esprits.
- Oui, oui.
Elle sourit et s'assied.
- Merci, je m'appelle Amy.
- Mais c'est normal! Enchantée, moi, c'est Elly.
Amy sourit tendrement. Elle semble gentille et elle est venue me parler, c'est exceptionnel.
- Tu as des frères et sœurs? me demande-t-elle
- Non, je suis fille unique. Et toi?
- J'ai un frère jumeau, qui s'appelle Sam et une petite sœur qui s'appelle Mathilde.
Parfois, je regrette d'être enfant unique, mais après je remarque ma vie et je me dis qu'il vaut mieux pas... Amy se penche vers moi.
- Dis-moi, tu penses quoi du garçon avec un bonnet?
Je me tourne et le regarde. Cheveux noirs, yeux bleus, grand, musclé, il porte des lunettes et son bonnet lui donne un petit style. Il est mignon, mais sans plus. Mais peut-être parce que je suis lesbienne, mais je préfère me cacher au fond de mon placard. Il n'est pas si inconfortable, surtout après ce qui s'est passé durant ses deux dernières années. Après ce que j'ai vécu, je compte bien y rester. Avec la question de Amy, je ferme la porte à double-tour.
- Il est mignon.
C'est la vérité, mais je ne dirai pas que Amy l'est encore plus. Amy me sourit. Mon Dieu, je pourrais tomber amoureuse de son sourire. Et de ses yeux.
- J'ai entendu qu'il a un copain.
- Oh, c'est cute
- Ça ne te dérange pas?
Je lâche un petit rire.
- Absolument pas.
Amy sourit, soulagée. J'en viens à espérer qu'elle est lesbienne ou au moins bi. Voire pan. Mais bon, je m'emballe probablement. Nous nous tournons vers le centre de la pièce pour écouter le directeur.
***
- C'est quand même dingue! dit Amy en riant.
- Mais je sais! je réponds, le sourire aux lèvres.
Deux mois se sont écoulés depuis la rentrée. Je suis avec Amy dans le couloir pendant la pause pendant la pause de midi. Un garçon de notre classe passe devant nous. Sans s'arrêter, il lance une phrase en me regardant droit dans les yeux:
- Salut Aster!
Amy ne comprend pas et me regarde, étonnée.
- Il doit être au téléphone, je dis en haussant les épaules.
Pour cacher mon désarroi, je prends une chips que je mange alors que je n'ai plus faim. J'ai un nœud à l'estomac. Pourquoi a-t-il utilisé ce prénom? D'ailleurs, d'où il le sort?
À la fin des cours, je salue Amy et m'arrête devant mon casier. Je dois travailler sur un exposé, alors j'ai décidé de rester plus longtemps pour utiliser la bibliothèque, les livres et la tranquillité qu'elle offre. Dans mon casier, je prends mon classeur et mon livre. Avec ma musique à fond dans mes oreilles, je n'ai pas entendu Axel arriver- Quand je ferme mon casier, je sursaute. Je respire longuement pour calmer mon cœur.
- Mais tu es complètement malade! je hurle. Tu m'as foutu une de ses trouilles.
- Awn, je suis terriblement désolé.
Son ton est tellement sarcastique que je manque d'exploser de rire.
- Ouais, ok.
Je range mes affaires dans mon sac. Je mets une ans sur mon épaule. Axel reste vers moi. Je me doute qu'il a quelque chose à me dire.
- Je peux t'aider? je demande
- En effet. Dis-moi la vérité.
- À quel propos?
J'essaie de gagner du temps, mais j'ai aussi des questions pour lui.
- Pourquoi tu as changé de prénom? Tu es passée de Aster à Elly.
- D'où tu tiens ça?
- Qu'importe.
- Alors, qu'importe que je te le dise.
Nous nous regardons sans rien dire.
- J'ai... j'ai lu ton dossier. J'ai entendu des profs parler de toi et ça m'a intrigué. J'ai donc décidé de lire ton dossier.
- Pourquoi me poser des question si tu as lu mon dossier?
- Pour avoir confirmation. Ecoute Aster, je connais ton secret, ton vrai visage. Tu ne veux pas que ça se sache, pas vrai?
Je le regarde, sans rien dire.
- Mais tu es quoi? reprend-t-il.
- Trans, je réponds. Et pourquoi tu veux faire ça?
- J'ai besoin de ton aide.
- Pour?
- Pour te détruire.
À ses mots, il part. Me détruire? Je ne comprends pas ce qu'il a voulu dire. Pourquoi? Troublée, je vais à la bibliothèque.
***
- Salut Aster, dit Axel en me poussant.
Je ne réagis même plus. J'ai l'habitude. Il me pousse, prend mes affaires, les fait tomber. Il m'envoie des messages, même s'il est bloqué. Le pire, c'est que je lis ses messages. Je n'ai même pas la force de retranscrire ses messages.
- Elly? Tu es là?
Je relève la tête et croise le regard inquiet de Amy. Je libère une petite parcelle de mon cerveau. Je souris et réponds.
- Oui, oui. J'étais perdue dans mes pensées.
- Elly, tu es sûre que tout va bien?
- Oui pourquoi?
- Je ne sais pas, tu es bizarre. Tu as perdu du poids, tu sembles épuisée et tu as toujours froid.
Ouais, elle a raison. Les attaques de Axel m'atteignent plus que je ne veux l'admettre. Je me pose pas mal de question sur moi, sur mon identité, sur mes choix, sur mes secrets... Toutes ses questions me donnent le vertige, la nausée et des crampes d'estomac. Je ne mange pratiquement plus rien, je ne dors pas. Mais je n'ai pas froid, pas exactement. En vrai, je cache mes poignets blessés. J'ai besoin de sortir, d'éliminer la haine que Axel me donne. Comme je ne maîtrise pas les arts exutoires, comme l'écriture, le dessin... Je ne me vois pas en parler à mes pères et encore moins à Amy. J'ai peur de leurs réactions, de sa réaction et aussi, je ne veux pas l'inquiéter. Après tout, je vais bien, enfin, je crois. Je rassure Amy et l'enlace. Mon pauvre petit cœur de lesbienne s'emballe.
***
Amy: Bon, bah bonne nuit~
Elly: Bonne nuit~
Je fixe mon écran. Il est une heure du matin mais je ne compte pas dormir. Je mets mon téléphone à charger et prends mon ordinateur. Je lance une vidéo analyse de chanson. Je lance la lecture et prends une boîte. Quand on l'ouvre, elle semble vide. Mais si on enlève la mousse, on y trouvera une lame de rasoir, trois mouchoirs ensanglantés et des pansements. Je prends un mouchoir et le déplie. Je le pose et ouvre un pansement. Ensuite, je prends ma lame et la tourne entre mes doigts. Je la regarde, fascinée par le jeu de lumières. Je regarde mon bras pour savoir où couper. Je trouve un morceau de chair intact, placé entre deux autres blessures. Je pose ma lame, j'appuie et je tire la lame. Je regarde ma coupure, longue et fine. Le sang commence à se former en perle et coule. Je prends le mouchoir et tamponne les sang. Ensuite, je colle le pansement dessus. Je jette les papiers et range tout dans ma boîte que je cache dans mon sac. Je reporte mon attention sur ma vidéo. Quand elle est finie, je range mon ordinateur et je couche.
Très peu d'heures de sommeil après, je dois me préparer. J'enfile une robe blanche et un pull noir avec des collant noirs et des bottines noires. Je brosse mes cheveux et les laisse libre. Je mets mon manteau noir et mon sac. Je me dirige vers ma porte quand je m'arrête devant mon miroir, interloquée. Pas par mon apparence, mais par mes yeux. J'en reste sans voix. Je me souviens de ce même regard, mais il n'était pas apparu depuis... un an et demi environ. Le revoir me chamboule, me renvoie à l'ancienne moi. Je suis sous le choc. Qu'est-ce qui s'est passé?
Toutes ses questions et ses pensées m'ont coupée de la journée, parce que j'en garde aucun souvenir. C'est Amy qui me sort de ma transe en me donnant un coup de coude. C'est comme si je venais de me réveiller. Je reconnais le banc à côté de notre classe. Ce qui signifie que nous n'avons passé qu'une demi-journée.
- Tu es sûre que tout va bien?
Je hoche la tête et remonte mes manches pour manger et parce que j'ai chaud. Mauvaise idée. Amy remarque immédiatement mes marques.
- Elly! C'est quoi ça?
Je tire mes manches, nerveuse.
- Rien, rien.
- Elly, tu te mutiles?
Oui! Oui, Amy, oui! je hurle dans ma tête.
- Je t'assure que tout va bien.
- Elly, dis-moi la vérité.
Je sens les larmes me monter aux yeux. Après tout, Amy est ma meilleure amie, je peux lui faire confiance.
- C'est... c'est une longue histoire.
- Il nous reste une heure et je n'ai rien prévu. J'ai mon temps.
Je réfléchis. Comment commencer? Et par quoi?
- Il y a deux ans, deux ans et demi un peu près, j'ai eu une phase très compliquée. Je m'étais remis en question sur moi, sur ma vie... Et la vérité m'est apparu. Je n'étais pas fait pour être Aster Cameron.
Je fais une pause pour réorganiser mes idées.
- J'en étais arrivé à cette conclusion, je n'étais pas un garçon. Admettre ça m'a libérée. Il m'a fallu deux mois pour en parler à mes pères. Ils l'ont très bien. J'ai pris le nom de Elly et j'ai commencé à m'habiller comme une fille. J'étais tellement contente, je m'étais sentie pousser des ailes, tellement que j'ai fait mon coming-out à ma classe... Ça aurait dû servir à ce qu'on m'appelle par mon prénom et qu'on change mon pronom. Foutaises! On m'a harcelée, frappée, insultée. On me disait que je n'étais pas une ''vraie fille''. Ni même une fille. J'étais déprimée et j'ai tenté de me suicider.
Amy retient un cri. Elle semble choquée. Je ravale mes larmes et continue.
- Heureusement, mon père m'a sauvée. Mes pères ont accepté que je fasse ma transition avant mes 18 ans. Maintenant, ça fait un an que j'ai changé mon apparence. Je sors ma carte d'identité et la donne à Amy.
- J'ai changé de prénom. Mais, c'est écrit dans mon dossier scolaire et tous les profs sont au courant. Ce qui me saoule, c'est que je serai toujours une fille trans et pas juste, une fille.
Je regarde mes mains. J'ai déjà dit le plus dur, enfin, je crois.
- Le problème, c'est que Axel a entendu des profs parler de moi. Curieux, il a lu mon dossier. Il est venu me demander des compte et depuis il me harcèle.
Je remonte mes manches pour exposer mes blessures.
- Je ne me souviens plus quand j'ai commencé, mais le fait est que je les ai. Ce matin, j'ai croisé mon regard dans le miroir. J'avais l'impression d'être revenue deux ans en arrière.
Je frissonne et croise mes bras sous ma poitrine. Amy s'approche de moi et prend mon visage dans ses mains.
- Ecoute Elly, tu es une fille, une fille magnifique, très belle, intelligente, douce, courageuse et forte.
Quelques larmes, celles que je retiens depuis le début de la conversation, s'échappent et coulent sur mes joues. Amy se rapproche encore et dit:
- Tu m'impressionnais déjà avant, mais là... Tu es tellement forte et... bordel, je t'aime encore plus qu'avant.
J'allais protester sur le fait que non, je ne suis pas forte, mais j'ai été arrêtée par autre chose. Dans quel sens Amy a utilisé le verbe ''aimer''? Probablement dans le sens de l'amitié plus que de l'amour. Mais je voudrais lui dire que je l'aime, que j'ai envie de l'embrasser, d'être sa copine. Je décide de garder le silence.
- Elly, je t'aime mais pas comme une amie. Je suis amoureuse de toi.
Mon cœur vient d'exploser pour former un feu d'artifice. Oh mon Dieu, Amy... m'aime? Moi? La fille brisée, au corps blessé, à l'esprit emprisonné et au cœur fermé.
- Amy, je t'aime aussi moi aussi, mais pourquoi? Tu pourrais trouver tellement mieux que moi.
Elle prend ma main dans les siennes et me regarde.
- Je t'aime encore plus, avec tout ce que tu as vécu. Et c'est plutôt à moi d'être étonnée que tu m'aimes.
Je la regarde, émue. Oh God, j'aime cette fille. J'ai tellement envie de l'embrasser. Amy prend mon bras droit et effleure mes marques du bout des doigts. Elle dépose un léger baiser, tout doux, tellement délicat que je n'ai même pas eu mal. Je me redresse et l'enlace. Amy s'appuie contre le mur et tend ses jambes. Je me pose entre ses jambes et me blottis dans ses bras. Nous restons comme ça, sans bouger.
- Oh, Aster, tu as trouvé une vraie fille?
Je relève la tête et vois Axel. Je préfère ne rien dire, mais Amy ne compte pas le laisser faire. Elle se lève et se plante devant lui.
- Ecoute-moi, je ne vois pas qui tu appelles Aster, parce que la seule personne que je vois, c'est Elly, ma copine qui est et a toujours été une fille.
Je me lève et va à côté de Amy.
- Ne te fatigue pas pour lui.
Je prends sa main et l'entraîne vers notre classe. Une fois seules, je regarde Amy.
- J'ai bien entendu? Tu as que je suis ta copine?
- Evidemment!
J'éclate de rire et la regarde. Amy sourit et prend ma main.
***
- C'est elle, murmure un garçon.
- C'est plutôt lui.
Ça fait deux semaines que l'on murmure sur mon passage. Je les ignore et vais aux casiers.
- Hey darling, dit Amy.
- Hello sweetheart, je réponds. Joyeux deuxième mois de relation!
Nous sourions. Je la prends dans mes bras, à défaut de pouvoir l'embrasser. J'adorais l'embrasser, mais on ne peut pas. Et oui, c'est un crime d'être deux filles amoureuses.
- Ça va? reprend-t-elle.
- Mouais, encore des remarques...
Pour toutes réponses, Amy m'enlace. Je me sens en sécurité avec elle. Mais ce n'est qu'une illusion, mais une belle illusion. Je suis blessée, meurtrie. On me voit comme un ''faux garçon'' et une ''fausse fille''. Pour eux, je cherche juste à attirer l'attention. Amy dépose un baiser sur ma joue.
- Je dois y aller. On se voit demain, okay?
- Mais on a des cours en commun...
- Je sais, mais j'ai rendez-vous chez le médecin. Je pars après mon test d'économie. Mais on se voit demain et je t'envoie un message quand je suis libre, d'accord?
Je hoche la tête et la regarde partir. Je récupère mes affaires de philosophie. Je me dirige vers ma classe quand Axel me bloque.
- Alors Aster, on se retrouve seul? Sans protection?
Je recule, terrifiée. Après m'avoir sortie de force du placard, à coup de messages à tout le monde, de posts sur les réseaux sociaux et d'affiches dans toute l'école, il continue ses piques. Mais Amy me servait de bouclier. Mais quand je me retrouve seule sans elle, je me sens faible et lâche.
- Je peux aller en cours sans Amy.
Je me rends compte que je me suis accrochée à elle, pensant qu'elle serait toujours là. Je respire longuement et plante mes yeux dans le regard de Axel.
- Mais j'ai un cours de philo... Je...Laisse-moi passer.
J'avance mais Axel m'enlace. Mon cœur loupe un battement.
- Lâche-moi! je dis d'une voix que j'espère assurée.
Axel m'a stoppée devant un couloir désert. Personne ne viendra si je hurle.
- Tu sais quoi, Elly?
Je frissonne. Il m'appelle toujours Aster, mais l'entendre utiliser mon prénom avec autant de menaces, de mépris...
- Tu vas me prouver que tu es une vraie fille.
En disant ça, ses mains descendent vers mes hanches. Comprenant ce qu'il compte faire, je me débats et essaie de fuir. Mauvaise idée. Je me retrouve contre le mur, à moitié assommée. Je n'ai pas la force de bouger quand Axel se penche vers moi.
***
L'eau coule sur moi depuis vingt bonnes minutes. Si mon corps est plus que propre, ce n'est pas l'impression que j'ai. Je me sens sale, misérable. Je sens encore les mains de Axel sur mon corps, sa voix résonne encore dans mon esprit.
- Elly? Tout va bien?
La voix de mon père me sort de ma transe. Je coupe l'eau et sors de la douche. Je m'enveloppe dans une serviette et en prends une autre pour mes cheveux. Je sors et me heurte à mon père.
- Dad! Tu m'as fait peur!
- Désolé, mais tu ne répondais pas...
- Désolée, j'étais perdue dans mes pensées.
- Pas grave. Va t'habiller avant d'attraper la Mort!
Si seulement, je pense en allant dans ma chambre. La mort... J'ai déjà blessé mon corps et j'ai déjà tenté de mettre fin à mes jours... J'enfile mes sous-vêtements et mon pyjama: un short noir et un top rose. Mes doigts se posent sur mes blessures. Ça fait deux mois, une semaine et un jour que je ne me suis pas mutilée, grâce à Amy. Mais aujourd'hui, je n'ai pas plus la force. Plus la force de continuer. Plus la force de me battre. Je me lève et vais à la cuisine, là où ce trouve la boîte à médicaments. Je fouille un peu et trouve une boîte de somnifères intacte. Je la fourre dans ma poche et me remplis un verre d'eau. Ensuite, je retourne dans ma chambre. Je m'assieds sur mon lit et écris une lettre pour expliquer mon geste. Quand j'ai fini, je plie la feuille et la pose à côté de moi. Je sors tous les cachets et les pose dans ma main. Je les fixe, me demandant si c'est le bon choix. Mes yeux se posent sur ma cuisse et je peux revoir la main de Axel remonter. Je frissonne et avale les médicaments que j'aide avec de l'eau. Je me penche et récupère ma lame de rasoir, cachée dans une boîte, sous mon lit. Je rouvre toutes mes plaies et en fais d'autres. Je me concentre sur mes poignets et mes bras. Je me couche et ferme les yeux. Partir, je suis prête à partir.
***
J'ouvre difficilement les yeux. La lumière blanche m'agresse mais elle est supportable. Je regarde autour de moi. Je suis dans une chambre blanche. À ma droite, une fille aux cheveux dorés est assise sur une chaise mais elle a moitié couché sur mon lit. Amy, je me dis, Amy! Non, pourquoi est-elle là? J'ouvre la bouche pour parler mais je stoppe. Ma gorge brûle, je retiens un râle. Amy ouvre les yeux et se redresse. Quand ses yeux verts croisent mes yeux hazel, elle se lève d'un bond.
- Elly! dit-elle, la voix nouée par l'émotion.
Elle se jette dans mes bras en sanglotant.
- Oh mon Dieu, merci, merci. Oh Elly.
Je l'enlace et caresse ses cheveux doucement. Mes lèvres forment le mot ''désolée''. Quand ma gorge me fait un peu moins mal, je sors une phrase:
- Je suis désolée, mon ange, terriblement désolée.
- Chut, ça va aller.
Pour finir, c'est moi qui suis dans ses bras à pleurer et à m'excuser. Amy me console et me rassure.
Le soir-même, j'ai eu une vague de culpabilité, puissante, intense. Elle est tellement violente que je peine à respirer. Mes pères viennent de partir et Amy dort sur le fauteuil. La voir dans cet état, épuisée, inquiète, soucieuse. Elle ne m'a fait aucun reproche, elle s'est contenté de me soutenir.
Le lendemain, quand Amy se réveille, je peux parler.
- Amy..., je murmure. Combien... ça fait combien de temps que je suis là?
- Trois jours. Elly... pourquoi tu ne m'as pas parlé de ce que Axel t'a fait?
- J'avais honte et j'avais peut que tu me rejettes... Que tu me juges.
- Jamais darling, jamais.
- Et Axel? je m'inquiète.
- Je suis allée le voir... Nous avons eu une conversation très intéressante. Mon genou a bien communiqué avec son entre-jambe et ma main à parlé avec sa joue.
Je souris.
- C'est pour ça que je t'aime.
Je m'assieds et croise mes jambes.
- Tu peux t'asseoir, s'il te plaît? je demande.
Amy s'installe en face de moi. Je prends ses mains dans les miennes.
- Amy, mon ange, j'ai pas mal réfléchi. Je me suis trop concentrée sur ces pauvres cons. J'aurais dû n'écouter que toi. Tu m'as protégée, aidée et même sauvée. Des autres, certes, mais surtout de moi-même. Tu es mon ange gardien, mais aussi mon héroïne... Tu sais quoi? Ils peuvent me dire ce qu'ils veulent, je m'en fous. Parce que tant que tu es avec moi, tant qu'on s'aime, tant qu'on peut compter l'une sur l'autre, alors tout est possible. Je t'aime Amy, mon ange, mon héroïne, my darling.
Amy me regarde, les yeux embués de larmes.
- Je... je t'aime aussi Elly, ma princesse, my sweetheart.
Elle se penche et dépose ses lèvres sur les miennes. Je me sens en sécurité, aimée et pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien.
***
Voilà, c'est la fin de cet OS, j'espère que ça vous a plu.
Je vous dis à bientôt!
Bisous
Emy~
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