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Please, not again...

- Pourquoi? Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi maintenant? Pourquoi? Et comment en es-tu arriver à ça? Qu'ais-je fait pour mériter ta haine? Surtout, si violemment? Je n'ai rien fait contre toi, et encore moins pour ça. Je t'en supplie, explique-moi. Explique-moi ce qui s'est passé pour qu'on en arrive là, surtout pour la troisième fois! Une fois, ça passe mais pas trop. La deuxième fois, c'est limite. Mais trois fois... Je ne comprends vraiment pas, je suis complètement perdu-e, honnêtement. Je t'en supplie, explique-moi, dis-moi la vérité, la vrai, celle qui blesse, qui te brise, qui te met à genoux, qui te tue, mais ne m'épargne pas, pas cette fois, pas encore. Si tu m'aimes vraiment ou si tu m'as aimé, ou si tu n'as serait-ce eu qu'une once, un élan, une pointe d'amour, d'attirance, d'amitié ou même de haine, dis-moi. 

Les larmes aux yeux, je regarde Bruno, suppliant-e. Il me regarde, sans aucune émotion, j'avais l'impression de regarder un sourd qui ne pouvait pas m'entendre, ou un enfant qui ne comprend pas. Mais venant de lui... 

- Honnêtement Sarai, je ne saurai te dire, hormis que tu sois inutile à ma vie. 

- Et il t'a fallu deux séparations ?

Par contre, je n'ai pas relevé le prénom, ça m'a coupé le souffle, ça m'a coupé en deux. Comment il a pu faire ça ? Il sait très bien à quel point je hais ce prénom, je hais cette partie de moi, je hais quand on me rappelle ça. Et lui, il me fait ça. Je pensais qu'il avait changé, je le pensais sincèrement.

- Absolument. À la première, je me suis rendu compte que j'avais peut-être exagéré, c'est pour ça que je suis revenu. La deuxième, je commençais à avoir des doutes. Mais maintenant, c'est différent. Maintenant, j'ai les idées claires. Maintenant, je vois parfaitement ce que je dois faire, ce que je vais faire.
- Oh, donc à un moment, tu m'as quand même aimé-e?
- Oui, du moins, je crois. Suffisamment pour me condamner à passer encore une année entière avec toi...

- Pourquoi être resté avec moi si c'est une torture? Ce n'est pas censé être comme ça l'amour. 

- Oh, tu m'en vois vraiment désolé. 

- Tu as l'air en tout cas. Mais si tu m'expliquais ce qui s'est passé? Okay, je ne suis peut-être pas... la... meilleure personne, mais je pense que je ne suis pas la pire non plus. 

- Mais tu t'entends parler? Tu t'entends hésiter à chaque mot, pour savoir comment accorder, comment parler, comment éviter de te genrer. Putain, tu te compliques tellement la vie. 

- Parce que tu crois que c'est facile pour moi? Tu ne crois pas que si j'avais eu le choix, je n'aurai pas choisi de rester la gentille petite fille parfaite, aimée de tous, fierté de ses parents? Mais je suis comme je suis et je suis fatigué-e de devoir me cacher. Tu dis que c'est difficile pour toi, mais imagine pour moi. On m'a tellement rejeté-e mais tu as été le plus violent de tous. Tu es celui qui m'a le plus blessé-e. 

- Oh, mais je m'en fous royalement. Tu veux vraiment savoir pourquoi je suis resté? Pour te blesser. Certes, ça m'a coûté un an de plus, mais rien que pour voir cette expression sur ton visage, ça en valait la peine. Mais c'est impressionnant, tu as tenu plus longtemps que la précédente, rien que pour ça, je te félicite. 

Okay, je suis complètement perdue. Je ne comprends rien de ce qui se passe, qu'est-ce que je suis censé-e répondre?Et qui est cette autre personne dont il parle? Je ne comprends plus rien. 

- Mais de qui tu parles? De quoi tu parles? Je...je... je ne comprends que dalle. 

Avant de répondre, Bruno me regarde avec un petit sourire que j'ai appris à détester et à craindre. Il sait qu'il a un pouvoir sur moi, il sait qu'il me tient et ça me terrifie. 

- Mais par où commencer? Par le fait que tu n'étais une cible de base mais qu'en faisant ton coming-out, tu es devenue plus précieuse, tu rapportais plus de points. 

Il laisse un silence s'installer entre nous avant de reprendre. 

- Ou tu préfères que je commence par Anne? 

Je le regarde en clignant des yeux. Je ne sais pas quoi faire, je, je... oh my dear God. 

- Commence par le début, je murmure. 

- Très bien, es-tu vraiment prête à entendre la vérité?

Je frissonne et hoche la tête.

- Très bien, alors commençons par le début. Anne est la meilleure amie de mon frère. Enfin, je crois que c'est une trans, mais je n'ai pas tout compris. Elle se sentait garçon et voulait qu'on l'appelle Louis. Je ne l'ai jamais fait, je ne comprends pas, ça n'existe pas. Et quand j'ai commencé à sortir avec elle, à l'époque où elle était encore normale. Quand elle a fait son coming-out, j'en ai parlé à mes potes. On a commencé un jeu, un pari. Combien de fois va-t-on rompre avant qu'elle soit complètement brisée. 

Je sens ma gorge se nouer. Mais, comment peut-on faire ça? Je ne comprends pas, comment? Pourquoi? Je respire profondément sans rien ajouter, le laissant continuer.

- Elle a tenu deux ruptures. Honnêtement, je ne sais pas où elle est passée. Peut-être qu'elle est morte, suicide. J'imagine, mais peut-être qu'elle est encore en vie. Mais je m'en fous. 

Je croise mes bras, complètement glacée. 

- Mais ce n'est pas le plus intéressant. Ce qui est le plus intéressant, c'est ton histoire. 

Il me regarde avec un sourire de coin qui me met profondément mal à l'aise. Je décide de ne rien dire et d'attendre. 

- Pour Anne, j'ai obtenu trente points. Parce qu'elle a tenu deux ruptures et dix de plus parce qu'elle était bizarre. Mais avec toi, je voulais y aller plus loin, genre, cinq fois. Mais en faisant ton coming-out, tu te rajoutais automatiquement vingt points. Orientation vraiment bizarre que pratiquement personne ne connaît. Mais il me fallait une rupture. J'ai donc décidé de faire semblant de rejeter ton identité de genre. 

Je me souviens du jour où je lui ai fait mon coming-out, qui a été le jour de notre première rupture. 

*** 

J'étais complètement en stress. Je ne savais pas comment il allait le prendre. Bien, j'espère. Le pire qu'il puisse faire serait probablement qu'il rompe. Ou qu'il me jette. Qu'il refuse mon prénom et mon pronom. Je tords douloureusement mes mains en attendant qu'il rentre du travail. Quand la porte s'ouvre, mes jambes tremblent tellement que je suis obligé-e de m'asseoir. Bruno pose ses affaires et viens au salon. 

- Salut Darling, dit-il en m'embrassant. 

J'étais beaucoup trop stressée pour lui répondre. 

- Tout va bien ma chérie? 

- Tu peux t'asseoir? S'il te plaît?

Il s'assied et me regarde, inquiet. Je respire un grand coup et me lance. 

- J'ai quelque chose à te dire, quelque chose d'important, de difficile. 

- Je t'écoute, tu peux tout me dire. 

- Je, je suis non-binaire. 

- Tu es quoi?

- Non-binaire. Je ne me sens ni femme, ni homme. 

Son visage était tellement neutre que je ne savais pas comment l'interpréter. 

- Et qu'est-ce que ça implique? 

- Je préfère le prénom Alex, qui est neutre et il y a un pronom neutre: iel.

Il me regardait, sans dire un mot. Je ne sais pas ce qu'il pensait. Son visage était tellement fermé que je ne pouvais lire à travers.

- J'ai toujours su que tu étais bizarre, mais à ce point ? Je, je ne comprends vraiment pas. Désolé. Je, je vais prendre mes affaires.

Il se lève et part, sans dire un autre mot. Je suis resté-e, assis-e sur le canapé comme un-e con-ne, le cœur en miettes et la peur au vendre. Si la personne qui m'aime le plus, qui m'a demandé en mariage, ne m'acceptait pas, qui le ferai ?

***
Et la suite, vous la connaissez. On s'est remis ensemble, j'avais vraiment l'impression que Bruno avait changé, qu'il avait enfin compris. Pour notre deuxième rupture, il m'a trompé, parce que j'avais encore du mal avec mon propre corps. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai pardonné. Surtout quand on sait comment il l'a justifié. Je cite: "J'étais en manque d'un corps de femme, mais une vraie."
Ça m'avait tellement choqué, mais après il m'a rassuré-e en me disant qu'il regrettait son geste et qu'il n'aimait que moi. Ce jour-là, il a même utiliser mon prénom. Même s'il galèrait un peu avec mon pronom, mais au moins, il essayait.
Mais là, aujourd'hui, je, je ne sais même pas ce qui s'est passé. On s'est disputé, mais ce n'était pas la première fois. Mais cette fois-ci, on a fait pire. On s'est sorti tous les pires trucs que l'on pouvait dire. Toute la rancœur que l'on a gardée, tous les moments qu'on a passés sous silence, tous les non-dits, tout a explosé pendant cette dispute. J'ai perdu le contrôle de mes pensées et mes mots sont sortis tous seuls. Je peux affirmer que je regrette certaines de mes paroles. Mais de ce qu'il m'a dit, tous ses mots étaient calculés, précis, placés au bon endroit, au bon moment, exprès pour le blesser un maximum.

- Tu as tenu trois ruptures, ce qui fait 50 points. Avec Anne, on était à 30. Félicitations, tu as dépassé toutes mes attentes et je dois te dire que je suis surprise, agréablement, surpris.

Les jambes tremblantes, la boule au ventre, la tête qui tourne, le cœur au bord des lèvres, les larmes aux yeux, une folle colère dans ma poitrine, brûlant tout sur son passage, mais se heurtant à la froideur de la tristesse. Un terrible combat s'était engagé en moi. La colère me disait de le tabasser ce sombre connard et la tristesse me conseillait de me jeter à ses pieds en pleurant et implorant son pardon. Ce mélange d'émotions m'a paralysé-e sur place, si bien que quand Bruno est parti, je n'ai pas pu le retenir. Que ce soit pour le frapper ou pour l'embrasser. Je suis resté-e là, figé-e comme une statue, incapable de bouger.

68 ans plus tard, en maison de retraite, je repense à ces moments-là. Je me demande encore comment j'aurai pu faire pour changer les choses, réparer mes erreurs, me faire pardonner. 68 ans après, je ne me suis pas remise de Bruno. J'ai abandonné l'idée d'être non-binaire, après tout, c'est à cause de cette connerie que j'ai eu le cœur brisé. Que j'ai toujours le cœur brisé. J'ai fini la vie seule, à attendre le retour de Bruno, mais il n'est jamais revenu... Mais je reste tous les jours devant la fenêtre de l'institut, à guetter son arrivée. Je l'imagine marchant vers moi, toujours aussi beau. Il m' enlacerait et m'embrasserait. Et tout irait pour le mieux, dans le meilleur des mondes.

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