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L'amour d'une amie

Je ne suis rien. Rien qu'une silhouette claire, ce soir-là, à la terrasse d'un café. Les gens passent, parlent, rient, boivent, mangent, mais personne ne me voit. Comment le pourraient-ils ? Je suis morte.

Ma meilleure amie, Fanny, est dans notre café, notre lieu de rendez-vous par excellence. Comme à chaque fois, j'ai répondu présente ; sauf que cette fois-là, elle ne le sait pas. Elle est assise, les mains autour d'une tasse de café qui doit être froid maintenant, les yeux dans le vague. J'aimerais pouvoir prendre sa main, lui dire que tout va bien, que je suis là, qu'elle n'est pas seule. Mais c'est impossible. Donc, je me contente de rester assise à côté d'elle.

Il s'est écoulé un mois depuis ma mort. Un mois, c'est le temps qu'il a fallu à Fanny pour revenir dans ce café. Depuis, elle vient toutes les semaines.

Dans un premier temps, elle venait seule ou avec Sylvie, ma petite sœur. Les deux étaient déjà proches de mon vivant, rien de surprenant qu'elles le soient encore même après mon départ. Si seulement elles savaient que j'étais encore là. Mais parfois, elle vient seule ou avec des amies à elle.

Cinq mois se sont écoulés depuis ma mort. Comme tous les jours, j'attends Fanny. Elle arrive, mais... c'est bizarre, elle n'est pas avec Sylvie, ni avec une des personnes qu'elle fréquente. Je m'assieds à table avec eux. J'apprends que le garçon s'appelle Jérémy, qu'il est dans la même université que nous, qu'il travaille parfois dans ce même café et que c'est là qu'ils se sont rencontrés.

Je regarde et analyse Fanny. Ses cheveux roux sont brillants et coiffés savamment ; ses yeux verts ont cette lueur qui avait disparu il y a cinq mois ; elle porte une jolie robe bleu ciel, des bottines à talon et une tonne de bijoux. Elle ressemble à la Fanny avant accident, la Fanny que j'ai connue.

Après ma mort, je crois qu'une partie d'elle est morte avec moi. Donc la voir toute pimpante et riante, ça me fait plaisir. Mais en même temps, je me sens incroyablement triste. Je pose mon menton dans le creux de ma main et regarde presque amoureusement ma meilleure amie qui rit et sourit de bon cœur avec ce fameux Jérémy.

J'ai presque envie d'apprécier ce garçon qui arrive à faire sourire ma Fanny, qui l'aide peut-être à faire son deuil. Mais quelque chose me chiffonne avec lui. Ou est-ce le fait que ça ne fasse que cinq mois et que Fanny commence déjà à remonter la pente ? N'est-elle pas censée encore pleurer ma mort ? N'est-il pas encore trop tôt pour rire et être heureuse ?

Sept mois sont passés. Comme d'habitude, j'attends Fanny. Mais elle ne vient pas. Ça fait un mois qu'elle n'est pas revenue au café. La ville est grande, les possibilités sont infinies. J'essaie de la suivre pour voir pourquoi elle ne vient plus à nos rendez-vous. D'ailleurs, Jérémy ne travaille plus dans ce café, pourquoi ? Je finis par la retrouver. Elle est toujours avec ce garçon. Elle semble heureuse.

C'est le premier anniversaire de ma mort et je me retrouve assise sur ma sépulture. Fanny est devant moi. La dernière fois qu'elle est venue, elle pleurait, portait du noir, me racontait sa journée, combien je lui manquais et à quel point elle n'arrivait pas à vivre sans moi.

Aujourd'hui, elle est bien habillée, son maquillage est impeccable et pas l'ombre d'une larme ou d'une torture mentale en vue.

- Merry, je ne sais pas si tu peux m'entendre, mais je suis revenue, commence Fanny. Je sais que je ne suis pas venue souvent ces derniers temps, mais j'ai rencontré quelqu'un. Je suis sûre que tu l'aurais adoré.

Donc c'est officiel, elle sort avec ce Jérémy. Elle continue en me disant que je lui manque, mais qu'elle arrive à remonter la pente et à vivre comme une jeune femme de 21 ans. Elle semble si heureuse, si rayonnante et moi, je me sens trahie.

Elle et moi, j'ai toujours pensé que ça serait nous deux contre le monde. Nos heures de discussion, de jeux, de rire, de confidences ne signifiaient plus rien pour elle ? Comment est-ce qu'elle peut m'oublier ainsi ? Je pars avant elle, bouillonnante de colère.

Quatre ans se sont écoulés depuis que ma voiture a percuté cet arbre. Fanny a déménagé, mais je l'ai suivie. Elle est fiancée, toujours avec ce Jérémy et elle semble heureuse. Elle a de nouveaux amis, une nouvelle famille.

Ses amis ne me connaissent pas, ils n'ont jamais su que j'ai existé, qui j'ai été pour Fanny. C'est comme si je ne signifiais rien. Un moment de sa vie qu'elle a préféré laisser derrière elle. Sans doute qu'elle m'a laissé dans sa ville natale. Je suis assise à côté d'elle, dans ce nouveau café branché.

Une douleur me plie en deux, quelque chose brûle dans mon ventre et je ressens le besoin de me lever et de hurler. Hurler contre le monde qui continue à tourner, contre Jérémy qui m'a éloigné de l'esprit de Fanny, hurler contre Fanny elle-même qui m'a complètement effacée de sa vie. Comme si j'étais partie. Je veux lui dire que je ne l'ai jamais quittée, que j'ai toujours été avec elle et que je le serai jusqu'à ce qu'elle vienne me rejoindre. Comment peut-elle vivre si bien sans moi ? Sa moitié, son âme sœur d'amitié. Tous nos projets ensemble, toutes nos promesses... Je ne sais même pas si elle parle encore avec Sylvia.

Dernier coup de grâce : elle ne porte plus notre bracelet d'amitié, celui qu'on avait promis de ne jamais retirer. Où est-il ? Le mien est toujours accroché à mon poignet.

Sept ans se sont écoulés. Fanny est à l'hôpital, épuisée, mais heureuse. Jérémy tient leur petite fille dans ses bras ; il a ce sourire béat d'amour pour ce petit être.

Je suis sa marraine. C'est ce qu'on s'était promis il y a des années. On devait être meilleures amies à vie, avoir des enfants pour qu'ils deviennent eux aussi meilleurs amis, comme nous. Je regarde ce bébé qui vivra sans meilleure amie, sans sa tante, sans sa marraine d'après ses parents. J'ai envie de la prendre dans mes bras et lui dire que je suis là, au même titre que Fanny et Jérémy. Je me demande comment elle s'appelle. Je regarde son dossier.

« Aurora Merry Sullyvan »

Mon cœur loupe un battement. C'est mon nom qui est écrit. Une preuve que d'une certaine façon, je vis encore. Je regarde les jeunes parents. Fanny regarde dans ma direction, les larmes aux yeux. Est-ce qu'elle se souvient de moi ? Est-ce qu'elle pense à moi ? Pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas montré durant toutes ses années ? Est-ce qu'elle sait que je suis là. J'ouvre la bouche pour l'interpeller, mais son bébé commence à vagir et son attention se détourne —encore une fois— de moi.

Ça fait maintenant dix ans que je suis morte. Aurora grandit bien, ses parents sont heureux et parlent d'avoir un deuxième enfant. Quant à moi, je continue de suivre Fanny, mais c'est différent. Je ne me sens plus triste ou en colère. Fanny parle de moi à Aurora, en lui racontant son nom. Aurora, le nom que j'aurais donné à ma fille et Merry, mon propre nom.

Peut-être qu'à sa manière, Fanny me fait vivre. Peut-être qu'elle n'a pas besoin de le crier sur tous les toits, peut-être qu'elle ne m'a pas abandonnée.

Je n'ai plus aucune raison de rester. Je m'assieds à la terrasse d'un café. Je regarde Fanny qui joue avec sa fille avec son mari qui les regarde en souriant.

Je n'ai plus ma place ici à présent. Je souris et sens une jolie et puissante lumière m'entourer. Je suis prête à partir. Prête à embraser mon rôle.

J'ai appris que quand un être meurt trop vite pour accomplir sa destinée, il devient un ange gardien. Et c'est ce que je vais devenir maintenant. Un ange gardien pour la personne que j'aime le plus, un ange gardien pour ma filleule.

Je suis enfin quelqu'un. Une silhouette brillante qui est assise à la terrasse d'un café et je souris, apaisée.


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Hello !

Oui, je reviens après deux ans d'inactivité et je m'en excuse ! J'ai eu un gros blocage au niveau de l'écriture, mais ça revient gentiment ! Je travaille sur quelques projets, des réécritures, de nouveaux textes...

J'espère que ce texte vous aura plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! 

Je vous dis à bientôt !

Asuna 

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