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(In) Sane

Err, je vous jure que cette période de confinement va avoir ma peau. Mais en tout cas, ça m'a donné une idée d'OS qui vous plaira, je l'espère ^^' Comme j'ai des problèmes, j'ai encore utilisé Stellana. No comment, please. 

Let's the show begin~

***

Point de vue de Stella:

Je n'arrive pas à respirer, ma poitrine est en feu. Mon cœur bat vite, trop vite. Ma tête tourne, je vois flou. Je tremble, j'ai froid. Je presse mes mains contre ma poitrine ; je peine à respirer et j'ai l'impression que je vais m'évanouir. Je m'appuie contre le mur et m'assieds par terre, à bout de souffle et au bord de la crise cardiaque.

          - Stella ?

Je relève difficilement la tête et regarde qui m'a appelé. Je croise le visage de ma petite sœur qui semble stressée. Je tente de sourire, sans succès. Je tousse violemment ; en regardant le sol, je vois du sang. Tout mon être se fige, je ne comprends pas ce qui se passe. Je regarde Marie, les yeux pâles, les lèvres tremblantes.

          - Appelle... Appelle...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase ; je sombre dans le noir.

***

J'ouvre les yeux, péniblement. La lumière blanche m'agresse, si bien que je referme mes paupières avant de les rouvrir progressivement, histoire de m'habituer à la lumière. Quand j'ai les yeux bien ouverts, je regarde lentement autour de moi. À en juger par les murs blancs et dépersonnalisés, par l'odeur de désinfectant et de médicaments. Je referme les yeux. Même si je savais que j'allais y aller, je suis quand même en enfer ; l'hôpital. Je me tourne machinalement et vois mon téléphone posé sur ma table de nuit. Ce qui est étrange étant donné que je ne me souviens pas de l'avoir sorti. Mais bon. En le voyant, ça me fait penser que je devrais prévenir Elena. La connaissant, elle doit être morte d'inquiétude. Heureusement, ma batterie est pleine ce qui fait que je peux l'utiliser. En le déverrouillant, je vois que Elena m'a déjà envoyé un message.

My Sunshine: Dis-moi que ta sœur me fait une blague, je t'en supplie...
My Sunshine: Je t'en prie, dis-moi que tu n'es pas à l'hôpital...

Mon cœur se serre ; je me sens coupable de ne pas avoir pu la prévenir, mais au fond je sais que c'est injustifié. Je n'avais aucun moyen de la prévenir avant maintenant.

Stella: Je... J'adorerais pouvoir te dire que c'est faux...
Stella: Mais je suis bel et bien à l'hôpital...
My Sunshine: Okay, okay... Juste... Pourquoi ? Pourquoi ? Ne me dis pas que...
My Sunshine: Tu n'as pas tenté de tuer encore ?

Très bien, je suis vraiment la pire copine du monde... Je ne peux pas être à l'hôpital à moins que je n'ai attenté à ma vie.

Stella: Non, non, rassure-toi, je n'ai rien tenté.
My Sunshine: Oh mon Dieu, merci, merci, merci...
My Sunshine: Mais alors... Pourquoi tu y es ?

En lisant son message, je regarde autour de moi. C'est vrai que je n'ai aucune idée de ce qui m'est arrivé.

Stella: Euuuh, c'est une excellente question ^^'
Stella: Je dois dire que je ne sais pas XD
My Sunshine: C'est... C'est un problème XD
My Sunshine: Tu as bientôt une visite des médecins ?
Stella: Aucune idée... Je viens de me réveiller et je suis seule, donc quand j'aurai plus d'infos, je te dirai ^^
My Sunshine: Je... J'espère que tu n'as pas chopé ce virus...

Il est vrai que ces derniers temps, on parlait beaucoup d'un virus mortel. Je ne sais pas vraiment grand chose à propos de ce virus, hormis qu'il est mortel, peu importe la génération. Même si on peut le guérir, il y a quand même un haut taux de mortalité.

Stella: Je n'en sais rien, j'attends les médecins :(
My Sunshine: Tu les as appelé ?

... Ce n'est pas une mauvaise idée ça. Je lève ma main et appuie sur le bouton en grimaçant. Mes poumons me font un mal de chien ainsi que mon flanc. Je m'enfonce dans les coussins et reprends ma conversation avec Elena.

Stella: Et voilà, je l'ai fait ^^'
My Sunshine: Je dois dire que je n'aime pas l'idée que tu sois à l'hôpital et je suis terrifiée... Je n'ai pas envie de te perdre...

Je souris tristement en voyant son message. Il est vrai que au début de notre relation, je lui ai donné des raisons de s'inquiéter ; je sortais tout juste de ma période sombre et j'avais fait des séjours à l'hôpital pour tentatives de suicide, lui causant beaucoup trop de soucis. Et maintenant, je vais mieux et j'ai même retrouvé le goût de la vie ; je n'ai plus envie de mourir. Et mieux, je me bats pour vivre. J'ai envie de vivre tellement de choses, les trois-quarts concernant Elena.

Stella: Essaie de ne pas t'inquiéter, je ne veux pas te perdre non plus. Ça serait ironique que tu fasses une crise cardiaque alors que je vais bien XD
My Sunshine: Oh mon Dieu, Stella XD
My Sunshine: J'ai failli recracher mon eau XDD
My Sunshine: Gosh, je t'aime tellement

Je ris doucement, ravie d'avoir pu la faire sourire au moins un peu. Même si je ne peux pas la voir, je l'imagine très bien, souriant à son téléphone et détendue, le poids de son inquiétude partant doucement.

Stella: Je suis contente de pouvoir te faire rire XD
Stella: Moi aussi je t'aime~

Des bruits secs me font sursauter. Je relève la tête et vois un médecin avec une infirmière et un infirmier. Je me redresse et pose mon téléphone sur mon lit, fébrile. Je ne mets pas longtemps à remarquer qu'ils ne viennent pas à l'intérieur ce qui m'inquiète beaucoup. Le médecin appuie sur le micro que je n'avais pas vu jusqu'à maintenant ; sa voix grave retentit dans ma chambre.

          - Bonjour Mademoiselle Hale, je suis le docteur Larson.

Je regarde autour de moi pour voir si je ne trouve pas un micro pour lui répondre. En voyant ma confusion, Mr Larson me dit que je peux parler librement et qu'ils m'entendront. J'ouvre la bouche pour parler, mais j'ai la gorge nouée. Je tousse et reprend.

          - Appelez moi Stella.
          - Très bien Stella, reprend Mr Larson, comme vous avez pu le remarquer, vous êtes à l'hôpital

Non, je ne l'aurais jamais deviné, j'étais sûre que j'étais à la plage. Mais je retiens mes commentaires sarcastiques pour moi ; après tout, ils sont là pour moi.

          - Est-ce que je vais mourir ? je demande
          - On ne sait pas, réponds honnêtement le médecin. On sait juste que vous avez contracté ce nouveau virus, le Salva-19.

Heureusement que j'étais déjà assise, sinon je serai tombée. Donc, c'est vrai, j'ai chopé cette maladie. Je n'ai aucune idée de si je vais m'en sortir. Je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine et je vois flou. Je ne veux pas mourir, je ne peux pas.

          - Nous allons vous garder ici pendant une semaine pour voir comment vos symptômes évoluent et nous allons commencer à vous administrer le traitement.
          - Comment vous allez le faire, sans entrer dans la chambre ?
           - Il y a des combinaisons qui sont efficace durant une quinzaine de minutes, donc nous enverrons quelqu'un pour vous administrer ce médicament. Vous pouvez comprendre que nous allons devoir vous garder ici. Vous pouvez nous faire une liste de choses que vous voulez et on se chargera de vous les apporter.
           - Je veux mon ordinateur et son chargeur ainsi que mon chargeur de téléphone, je réponds immédiatement.

Si je peux avoir contact avec Elena, c'est tout ce qui m'importe. Le médecin hoche la tête et part. suivi de ses infirmiers qui n'ont pas décroché un mot. Je reprends mon téléphone et vois un message de ma copine.

My Sunshine: Merci XD
Stella: J'ai eu la visite des médecins
Stella: Je l'ai attrapé...
Stella: Ils me gardent enfermée pour voir et ne savent pas si ça va m'être mortel
Stella: J'ai demandé à avoir plein contact avec toi (ordi et chargeurs)
Stella: Essaie de ne pas trop t'inquiéter chérie ^^

Je ne vais pas lui dire que je suis morte de peur ; je ne veux pas mourir et certainement pas sans avoir vu Elena au moins une dernière fois.

My Sunshine: Tu veux que je ne m'inquiète pas ?!?
My Sunshine: Je ne veux pas te perdre !
Stella: Je sais, je sais, mais t'inquiéter ne changera rien, tu sais...
My Sunshine: Tu... Tu veux que je ne m'inquiète pas ?? Tu as perdu la tête ? Évidemment que je m'inquiète !

Elle va faire un arrêt cardiaque si je n'arrive pas à la calmer.

Stella: Écoute, j'ai demandé mon ordinateur, on pourra s'appeler, d'acc ?
Stella: Ca va aller, on va s'appeler aussi souvent que possible et tout ira bien
Stella: Tu m'as donné une raison de vivre, donc je compte bien me battre
Stella: Tout ira bien, Darling
My Sunshine: Comme je voudrai pouvoir être avec toi...
Stella: Honnêtement, ça ne changerait pas grand chose, personne ne peut entrer dans ma chambre, même le personnel médical n'entre pas plus de quinze minutes et avec une combinaison... Et à distance, ils n'ont pas le droit de me toucher...
My Sunshine: Je vois... Mais je voudrais pouvoir te soutenir, même à travers une vitre...
My Sunshine: Je t'aime tellement...
Stella: Je t'aime aussi...

Mon cœur se serre dans ma poitrine ; je voudrai lui dire qu'elle me manque et que je voudrai qu'elle vienne, même si on ne pourrait pas se toucher. Mais au moins, elle serait là, parce que même avec un appel vidéo, au fond de moi, je saurais qu'elle n'est pas là. Je remarque que je n'ai pas de nouveaux messages, donc je repose mon téléphone, me tourne sur le côté et m'endors.

***

          - Tendez votre bras, je vous prie.

J'obéis à l'infirmier sans dire un mot pendant qu'il m'administre le traitement. Quand il a fini, il reprend ses affaires et part, toujours sans décrocher un mot. Dès que la porte se ferme, je prends mon téléphone et ouvre mes messages.

Stella: J'ai eu mon médicament
Stella: Ce qui signifie que je suis libre toute la journée
Stella: Et toi ?

Je repose mon téléphone en attendant que Elena me réponde et j'ouvre son livre ; je sais qu'elle a publié récemment et je voulais commenter. Ca fait une semaine que je suis hospitalisée et demain je saurai si je vais potentiellement mourir ou pas. Un bien joyeux programme. J'ai passé la plupart de la semaine en appel avec ma copine et ça m'a vidé la tête ; même si je n'ose pas l'admettre, je suis terrifiée à l'idée des résultats des examens, mais je n'en ai pas parlé avec Elena pour ne pas l'inquiéter encore plus. En ce moment, elle est tellement une boule de nerfs que le moindre stress supplémentaire pourrait l'achever. Je regarde autour de moi en me demandant ce que je peux faire ; j'avais oublié à quel point on pouvait s'emmerder à l'hôpital. J'ai plus que hâte de pouvoir sortir de cet endroit. Je récupère mon téléphone pour voir si Elena m'a répondu.

My Sunshine: Arf, j'aurai adoré, mais je ne suis pas chez toi, désolée :/
Stella: Oh, je comprends ! Amuse-toi bien~
My Sunshine: Attends, ce n'est pas aujourd'hui que tu as tes résultats ?
Stella: Nah, demain...
My Sunshine: Tu... Tu as eu de la visite ?
Stella: Non.

Ce qui est la stricte vérité ; ma famille n'est pas venue et je n'ai pas d'amis, donc ça rend mon séjour encore plus horrible et mon angoisse pèse encore plus. Sans la visite quotidienne de quinze minutes des infirmiers, je ne verrais pas d'être humains. Je m'appuie contre mes coussins en soupirant. J'ai envie de dormir jusqu'à demain pour enfin être libérée de ce poids qui me noue l'estomac et me rend littéralement malade. Mais il est à peine 11h et je n'aurai pas les résultats avant demain 10h. Je fais tourner mon téléphone entre mes mains avec la vague envie de regarder un film sauf que le problème, c'est que j'ai vu tous les films qu'il y a sur mon ordinateur et je commence à connaître les dialogues de mes séries par coeur. Je maudis silencieusement ma mère de ne m'avoir jamais pris un compte Netflix malgré mes demandes et ce n'était pas avec mon maigre argent de poche que j'allais pouvoir me payer un abonnement. J'allume mon téléphone et l'éteins. Je me sens vide et seule. Mon téléphone vibre contre ma cuisse et je le prends.

My Sunshine: Personne n'est venu ?
Stella: Bah, tu pensais vraiment que mes parents allaient venir ? Et c'est pas comme si j'avais des amis...
My Sunshine: Je suis désolée... Ça doit être horrible pour toi...
Stella: Ca l'est, je vais péter un câble si je ne peux pas sortir bientôt
My Sunshine: Tu n'as pas peur ? Je veux dire, pour tes résultats ?
Stella: Oh, non ! Je ne me sens pas mal, je pense que le jour où j'ai atterri ici, j'étais pas bien ^^
Stella: J'ai dû manger un truc pas bon x)

Je mens, j'ai un poids sur la poitrine ce qui m'empêche de bien respirer, j'ai des quintes de toux horribles, mon flanc me fait mal à chaque fois que je bouge, je suis fatiguée peu importe le nombre d'heures que je dors et ma tête est prête à exploser. Je connais les symptômes et ça m'étonnerait que j'aie la version saine de ce virus. Ce qui fait que j'ai plus de chance d'y rester que de survivre. Quelle idée j'ai eu de me renseigner, mais que voulez-vous, je n'avais rien de mieux à faire et on dit que le savoir, c'est le pouvoir. Je pensais qu'en sachant ce qui allait m'arriver, j'allais être plus sereine, mais c'est le parfait opposé. Je suis de plus en plus angoissée, ce qui n'est pas pratique quand on a déjà le souffle court et irrégulier. J'attrape mes écouteurs et lance de la musique pour calmer mes nerfs. Je ferme les yeux et respire longuement, histoire de m'apaiser.

***

Point de vue de Elena:

Après deux jours de trajet interminable, j'arrive enfin à l'hôpital où Stella est. Je sais que je ne pourrai pas entrer dans sa chambre, mais au moins, je serai là pour elle. Je dois dire que je suis terrifiée à l'idée de pouvoir la perdre ; je n'ose pas imaginer ma vie sans elle, je n'y survivrais. À l'accueil, on me donne des gants et une infirmière me guide vers la chambre de Stella. En chemin, elle m'explique que dans une heure, le médecin viendra voir Stella pour lui donner les résultats, que son état est stable mais inquiétant, que je n'ai pas le droit d'entrer dans sa chambre mais que je peux toucher la vitre et parler librement. Elle s'arrête devant les ascenseurs et me dit d'avancer jusqu'au bout et de tourner à gauche ; elle m'informe également qu'il y a une chaise dehors où je peux m'asseoir. Je la remercie et me mets en route. Plus je m'approche, plus mon pas se presse. Je sens mon cœur battre plus vite et je marche plus vite, impatiente de revoir Stella, même si ce n'est qu'à travers une vitre ; ça sera toujours mieux qu'à travers un écran. Je m'arrête devant sa chambre et regarde le lit. Je reconnais immédiatement ma copine allongée, noyée sous les couvertures, les cathéters et les machines. Elle semble tellement faible ; elle est encore plus pâle que d'habitude, ses traits sont tirés, ses yeux profondément cernés, ses cheveux ont perdu leur éclat et elle a perdu du poids alors qu'elle n'en a pas besoin. Je pose ma main sur la vitre, le cœur brisé. Je m'en veux parce qu'on a eu des appels vidéos mais je n'ai jamais vu qu'elle allait aussi mal. Comme une idiote, j'ai cru qu'elle allait bien en faisant abstraction qu'elle est malade, même si ce n'est que la forme bénigne, elle reste malade. Je frappe doucement contre la vitre. Je vois Stella bouger et se redresser, Elle retire ses écouteurs et regarde autour d'elle avant de me regarder. Pendant quelques secondes, elle ne dit rien, ne bouge pas à un point tel que pendant un instant, j'ai peur d'avoir fait une connerie. Mais elle se lève et court vers moi, s'encouble sur les câbles, se rattrape et arrive. Elle pose ses mains sur les miennes et ses yeux s'embrument de larmes. Je ris doucement et laisse des larmes s'échapper. Je me laisse glisser jusqu'au sol en même temps que Stella jusqu'à ce qu'on soit assise, l'une contre l'autre, séparées par une fenêtre.
Je ne sais même pas si on a parlé, je ne m'en souviens pas. Je me souviens juste qu'on était l'une à côté de l'autre et c'était suffisant. On était ensemble et le reste importait peu. Enfin, jusqu'à ce que le médecin arrive. On se lève sans dire un mot. Il se présente à moi et je fais de même ; je remarque que ma voix tremble, donc je l'éclaircis. Stella s'assied sur un fauteuil proche de nous, le visage neutre, mais je vois ses yeux briller. Le médecin commence par prendre des nouvelles, mais je n'écoute que d'une oreille, trop occupée à regarder Stella. Je vois ses épaules bouger trop rapidement pour que sa respiration soit régulière. Aurait-elle des problèmes respiratoires ? Elle semble fatiguée, plus que d'habitude. C'est incroyable, malgré la résolution des caméras actuelles, il y a tout plein de détails qui ne peuvent être renvoyés.

          - Bien, nous avons les résultats de vos analyses, dit enfin le médecin, attirant ma pleine attention.

Du coin de l'œil, je vois Stella se redresser légèrement pour entendre.

           - Je suis désolé, mais vous avez la version maligne du virus.

Je bats des paupières pour ne pas pleurer. Comment fais-je pour pleurer quand mon cerveau n'arrive même pas à intégrer l'information ? Je me tourne automatiquement vers ma copine qui semble au bord des larmes. Je respire un grand coup ; je dois rester forte pour elle.

           - Combien ? je demande.

Combien de temps, combien de chance, combien de patients ont guéri... Toutes ses questions sont sous-entendues, incapable de sortir clairement de ma bouche. Le médecin regarde son dossier avant de poser ses yeux sur Stella.

          - Peut-être trois ou quatre...
           - Mois ?

La voix de Stella tremble tellement que ça me brise le cœur. Elle se mordille la lèvre et me regarde. Je lui envoie mon soutien et mon amour dans mes yeux dans l'espoir de l'apaiser un peu. Je voudrais lui offrir un sourire, mais j'ai peur de fondre en larmes si ça devait arriver. Si seulement je pouvais la prendre dans mes bras, je pourrais la soulager et la réconforter, sans avoir à dire quelque chose. Mais je ne peux et je dois me contenter d'un regard.

          - S'il vous plaît Docteur Larson, murmure Stella, au bord des larmes.
          - Jours, souffle-t-il.

Mes mains tremblent et je les fourre dans mes poches pour que Stella ne les voit pas ; je n'ose même pas imaginer comment elle se sent, sachant qu'elle a moins d'une semaine à vivre.

         - Docteur, Elena, vous pourriez me laisser, s'il vous plaît, annonce Stella d'une voix blanche.
          - Bien sûr Stella, répond le médecin.

Je hoche la tête et suis le médecin, j'ai des choses à lui demander. Il marche tellement vite que je suis obligée de courir pour le rattraper.

          - Excusez-moi, docteur Larson ?
          - Oui, excusez-moi, je ne vous ai pas entendue, Mademoiselle...?
          - Lorder. Elena Lorder. Je suis la copine de Stella.
          - Enchanté de vous connaître, même si j'aurai aimé que ce soit en d'autres circonstance.
           - Bien évidemment. J'ai des questions par rapport à ce que vous avez dit à Stella.
           - Cela ne m'étonne guère, mais je vous prie, venez dans mon bureau.

Je le suis sans hésitation ; arrivés à son bureau, il me laisse entrer la première en m'indiquant une chaise. En m'asseyant, je me rends compte que je porte les même vêtements depuis que je suis partie de chez moi et que je n'ai pas dormi depuis au moins deux jours et je ne risque pas de le faire avant... Avant un moment. Je refuse de perdre une seconde avec Stella.

           - Vous aviez donc des questions Mademoiselle Lorder ?
          - Je vous prie, appelez-moi Elena. Et en effet, j'ai des questions. Vous... Vous êtes sûr que le traitement est inefficace ? Et vous pensez que je pourrais la voir ? Je veux dire, on habite à plus de six cent kilomètres l'une de l'autre et ça fait un moment qu'on ne s'est pas vues. Et... moins d'une semaine ? Je ne remets pas votre professionnalisme en cause, c'est juste...
          - Que vous ne voulez pas perdre la personne que vous aimez. Je comprends parfaitement. Mais malheureusement, nous savons que les traitements sont inefficaces sur la forme maligne et même... Pour être totalement honnête, ils sont à base d'anti-inflammatoire et d'antibiotique.
          - Et quel est le problème ?
          - Je ne pense rien vous apprendre en vous disant que votre copine a tenté plusieurs tentatives de suicide.

Je croise les jambes, troublée. Est-ce pour ces tentatives de suicide passées qu'elle va mourir ? Si ce n'était pas ma copine et qu'elle ne risquait pas de mourir, je trouverais la situation ironique. Mais je trouve ça horrible et ça me donne envie de hurler.

         - Ce qui fait que son corps a développé une résistance et une immunité au traitement et que même si dans quelques rares cas ça peut fonctionner, mais avec Stella, c'est impossible.
          - Vous dites qu'elle est résistante au traitement ?
          - C'est exactement ça.

Je baisse mes yeux sur mes mains pour qu'il ne voit pas mes larmes. C'est juste horrible, je ne savais même pas que c'était possible. J'essaie de me contrôler, mais j'éclate en sanglots. C'est tellement injuste, je veux dire, Stella a eu une période compliquée où elle voulait mourir, mais c'était il y a plus d'un an. Je sais qu'elle se bat, qu'elle va mieux. Elle a même affronté ses parents pour qu'elle puisse voir un psy et je sais qu'elle a fait de gros efforts. Je sais qu'elle a réussi à remonter la pente et qu'elle voulait vivre. Elle ne me l'a jamais dit clairement, mais je le ressentais, je le savais, je le voyais et j'étais plus que fière d'elle. Et maintenant, je vais la perdre. Après tous ses efforts, toute sa volonté, tout ça pour être terrassée par un virus. Le médecin me donne une boîte de mouchoirs. Entre deux sanglots, je lui parle de ma relation avec Stella ; de notre première rencontre, en passant par notre confession, la première fois qu'on s'est vues, qu'on s'est embrassées, notre rupture, notre remise en couple. Je lui confie même que la prochaine fois qu'on devait se voir, on voulait coucher ensemble. Je n'ai plus aucune retenue, je lui parle de mes doutes, mes espoirs, mes rêves, mes projets, mes envies, mes peurs. Les larmes coulent sur mes joues et les mots sortent de ma bouche, tout était hors de mon contrôle, sans retenue. Le médecin ne dit pas un mot ; il se contente d'écouter en m'apprivoisant de mouchoirs. Je lui en suis très reconnaissante. Quand j'ai fini, il croise ses mains et me regarde avec beaucoup de bienveillance.

          - Vous devez me prendre pour une folle, je suis désolée...
          - Je me doute que ces derniers jours ont été particulièrement rude et en plus, je vous apprends que vous allez perdre —de toute évidence— la personne que vous aimez le plus. Vous n'êtes pas folle et vous n'avez aucune raison de vous excuser. Et je pense que vous pourriez voir Stella, si ça dure moins de quinze minutes.

En entendant ça, je manque d'éclater en sanglots encore, tellement je suis heureuse. Je sais que ce n'est pas grand chose, mais c'est mieux que rien. Je me lève, remercie le médecin et pars. Je retourne vers la chambre de Stella, avec une étincelle de joie ; j'ai hâte de pouvoir la prendre dans mes bras. Mais plus je m'approche, plus mon cœur s'alourdit. Je sens une terrible intuition. Je cours et m'arrête devant sa chambre ; elle est assise par terre, contre la vitre. Je m'assieds à côté d'elle et pose ma main à côté de la sienne. Elle ouvre les yeux et me regarde ; ses lèvres se soulèvent pour former un petit sourire. Je peux presque sentir sa chaleur et je me détends un peu et lui rends son sourire. Je pose ma tête contre la fenêtre en même temps que Stella ce qui nous fait rire. Ce simple moment me réchauffe et nous fait oublier la situation actuelle. J'explique à ma copine que demain, je me ferai vacciner et que deux heures après, je pourrai la voir sans combinaison pendant une dizaine de minutes. Ses lèvres tremblent légèrement et elle sourit doucement. En voyant ses traits tirés, ses cernes, son corps aminci et sa pâleur, j'ai envie de lui demander comment elle va, comment elle se sent, mais j'ai peur de la mettre mal à l'aise ou de briser l'ambiance légère qui s'est installée. Mais mon inquiétude remonte et me pousse à la questionner.

          - Comment tu te sens ma chérie ?
          - J'ai mal partout, ma respiration est sifflante, mais je suis heureuse de te voir. Ca me fait très plaisir que tu sois venue me voir.
         - Je ne voulais pas te laisser seule et j'avais envie de te voir.
         - Merci, souffle-t-elle.

J'ai tellement envie de pouvoir traverser cette paroi en verre qui nous sépare ; c'est la première fois depuis des mois qu'on est aussi proche et pourtant, il y a cette vitre entre nous. Je pose ma deuxième main sur la glace et Stella fait de même.

          - Dis, Elena ?
          - Oui Stella ?

Mon cœur bat plus vite ; son ton et son léger sourire me ramènent à nos débuts, quand on était encore toutes timides. Je me souviens de la première fois qu'elle m'a dit qu'elle m'aimait en appel ; mon cœur avait manqué d'exploser tellement j'étais heureuse.

           - Je t'aime

Je me souviens que la première fois qu'elle m'a dit ces mots, j'avais gloussé tellement j'étais stressée avant de lui répondre.

          - Je t'aime.

Au tendre sourire de Stella, je sais qu'elle pensait à la même chose que moi. Dans la même continuité, je me souviens du jour où elle m'a dit qu'elle m'aimait, plus que comme une simple amie. J'étais la personne la plus heureuse du monde. Et dans quelques jours, je serai la personne la plus malheureuse qu'il puisse exister. Je respire longuement pour soulever le poids qui alourdit mon cœur.

          - Elena, je voulais te dire quelque chose.

Sa voix ne présente plus aucun tremblement ; au contraire, elle est ferme et assurée.

          - Je t'écoute.

J'aurai aimé que ma voix soit aussi ferme que la sienne ; j'ai peur qu'elle se rétracte et qu'elle ne veuille pas se confier, mais apparemment, elle est prête.

          - Je voulais te remercier pour ces deux merveilleuses années passées avec toi. Je sais que j'ai été loin d'être la copine idéale, mais je t'aime et je suis plus qu'heureuse. Tu m'as sauvée la vie, tu m'as sauvée de moi-même. Tu m'as rendue heureuse, comme je ne l'ai jamais été avant. Tu as fait ressortir ce qu'il y a de mieux chez moi. Tu as embelli ma vie et tu as ensoleillé mon quotidien. Je suis plus que reconnaissante de t'avoir rencontrée et plus que chanceuse de t'avoir eu dans ma vie. Je t'aime plus que tout au monde.

Je sens une larme rouler sur ma joue, mais je ne l'essuie pas. Je veux savourer chaque mot, chaque sensation qu'elle a fait naître en moi.

          - Je... Je voudrais te répondre avec des mots aussi beaux et mélodieux que les tiens, mais tout ce qui me vient à l'esprit, c'est je t'aime. Je t'aime très beaucoup, je t'aime sans limite et tu m'as rendue plus qu'heureuse. Je t'aime de tout mon cœur, de toute mon âme.

Je vois une larme rouler également sur sa joue. Je souris et serre doucement ma main, en imaginant que je tiens la sienne.
Mais très vite, le visage de ma bien-aimée se décompose et elle commence à tousser violemment. Elle tombe sur le sol et je vois du sang couler de sa bouche. Je me redresse sur mes genoux et hurle en frappant contre la vitre. Je supplie que quelqu'un appelle un médecin avant de me tourner vers Stella.

          - Stella, je t'en supplie, ma chérie...

Elle relève la tête et rampe vers moi. On se colle contre la vitre et je pleure toutes les larmes de mon corps en suppliant l'amour de ma vie de se réveiller. Le docteur Larson entre dans la chambre et prend le pouls de Stella. Je presse mon corps dans l'espoir de pouvoir la rejoindre. Le vert de ses yeux s'assombrit ; je vois l'étincelle de vie s'éteindre progressivement. Stella me regarde avec amour et bienveillance.

          - Je t'aime, murmure-t-elle. Vis, vis pour moi, finit-elle avant de fermer les yeux.

Le médecin me regarde et secoue la tête. Je comprends. C'est fini. Je frappe un coup, puis un deuxième avant de m'effondrer en hurlant. Deux infirmiers m'attrapent et m'éloignent de la chambre de Stella. Je me débats, les griffe, je veux m'enfuir. Je veux la prendre dans mes bras. Je veux me réveiller et me rendre compte que tout ça n'était qu'un rêve. Je veux l'embrasser une dernière fois. Je veux sentir le contact de sa peau contre la mienne. Mais plus que ça, je veux vieillir avec elle, je veux passer chaque jour de ma vie à l'aimer et à être aimée en retour par elle. Je veux une seconde de plus, une minute, une heure, un jour, une semaine, un mois, une année, une vie, l'éternité. Je la veux elle.
Tous mes muscles se détendent et je tombe. Je me roule en boule et fonds en larmes, silencieuse. J'ai envie de crier, mais aucun son ne sort de ma bouche, hormis mes sanglots. Une personne me prend dans ses bras et je m'effondre. Je me sens vide mais en même temps, tout mon corps n'est que douleur. Je m'agrippe et mes ongles s'enfoncent dans la chair, même si je sais que ce n'est pas la mienne, mais j'en ai rien à faire. Plus rien ne compte. Plus rien ne compte à présent. Une main fait des cercles sur mon dos doucement ; si j'en avais la force, je lui demanderais d'arrêter parce que je suis à deux doigts de péter un câble ; je crois que le peu de santé mental qui me reste est sur le point d'exploser. Je resserre mes mains sur les bras de ma cage et pousse un hurlement qui sort du plus profond de mon cœur. Mes mains descendent en griffant allègrement toute parcelle de peau que je trouve sur mon chemin. Sauf qu'un bruit m'insupporte au plus haute point. Les battements de mon cœur et ma respiration irrégulière. Mes mains se détachent des bras qui m'entourent et vont se coller à ma poitrine et à ma gorge avant de se remettre à laisser des griffures rouge. Autour de moi, des gens crient, disant que je dois être internée. Internée ? Pourquoi ? Parce que je tourne à la folie ? C'est probable. Peut-on m'en vouloir ? Dois-je m'en vouloir ? Non, je leur en veux, j'en veux aux personnes qui n'ont pas pu sauvé Stella et qui pourtant s'obstine à vouloir me garder en vie. Ne comprennent-ils pas que toute envie de vivre m'a quitté au moment où la vie Stella a quitté son corps ?
Je sens une piqûre dans mon cou et mon corps part. Je ferme les yeux et vois le visage de Stella. Je lève la main pour la toucher et sombre dans un monde très noir mais avec pour seule lumière, le souvenir de celle que j'aime. 

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