I'm so cold
Bien le bonsoir ! En fouillant dans mes textes, j'ai retrouvé celui-là. Je me souviens que je ne l'aimais pas plus que ça parce que j'avais dû me forcer, mais le laisser de côté pendant trois mois m'a permis de l'apprécier et de le reprendre ! Donc, here we go !
***
Assise sur mon lit, je regarde par la fenêtre pour admirer les étoiles. Elles semblent si brillantes mais en même temps si lointaines. Je me lève et ouvre la fenêtre avant de m'asseoir sur le rebord. J'appuie mon dos contre le mur et relève la tête. En voyant ce mélange d'hydrogène et d'hélium qui brûlent, je me sens apaisée. Je prends mon téléphone pour envoyer un message à Stella.
Elena: Je regarde les étoiles, mais aucune d'elle ne brille autant que toi...
Je viens à peine de rentrer de France après avoir passé une semaine chez Stella ; j'aurai voulu qu'on se voit plus longtemps, mais apparemment, on n'a pu avoir que trois jours de plus qu'en avril. Une semaine complète qui détonne des sept semaines de vacances. La meilleure semaine de ma vie. Pouvoir revoir Stella après plus de trois mois d'attente était une bouffée d'air frais.
Je range mon téléphone dans ma poche et croise mes bras sous la poitrine. Il reste encore trois semaines de vacances et je compte bien appeler Stella aussi souvent que possible. Ça fait plus de huit heures que je lui ai dit au revoir et j'ai mal. Elle me manquait déjà quand je suis montée dans le train. J'aurai voulu rester avec elle pour toujours.
- Elena ?
La voix de ma jumelle me ramène sur Terre. Je me tourne légèrement pour la regarder. Elle s'approche de moi et je peux bien voir que ses yeux sont triste et compatissant. Elle pose sa main sur mon épaule.
- Ça va ? finit-elle par demander.
- Stella me manque, mais je tiens le coup.
- Tu viens à peine de rentrer qu'elle te manque déjà ?
- Évidemment. Elle a commencé à me manquer à l'instant où le train est parti.
Elle fronce les sourcils et va s'asseoir sur son lit, désintéressée. Je souris tristement et reprends ma contemplation des étoiles. Je n'en veux pas à Angel, je ne peux pas. Elle ne comprend pas, elle ne peut pas. Depuis que son copain a déménagé, ils se voient tous les jours à l'école. Et même avant, il habitait à une demi-heure de chez nous, donc ils se voyaient tous les week-ends. Alors, elle ne peut pas comprendre ce que je vis. Je soupire et remonte mes genoux vers ma poitrine. Je parle très peu de Stella à ma famille parce que même s'ils l'acceptent, ce n'est pas pour autant qu'ils sont d'accord. Déjà que quand je leur ai dit que c'était une fille, ma mère a failli me virer de la maison alors quand j'ai dit qu'elle habitait en France, j'ai cru qu'on allait me crucifier dans le jardin. Mais malgré ça, ils me laissent aller la voir à condition que je paye moi-même mon billet. J'essaie de négocier pour pouvoir l'inviter chez moi, mais ce n'est pas gagné...
Je soupire longuement et décide de rentrer dans ma chambre. Je ferme la fenêtre et vais sur mon lit. Je m'assieds et fixe mes mains qui tremblent légèrement. Je les serre mais ce n'est pas normal, il me manque quelque chose. J'ouvre ma main droite et fixe l'espace entre mes doigts. Je me souviens très bien de la sensation de la main de Stella dans la mienne, comment elle la serrait doucement pour attirer mon attention, comment elle l'embrassait délicatement ou quand elle la prenait pour m'attirer contre elle et m'embrasser. J'effleure mes lèvres de mes doigts et souris en me remémorant la douceur des baisers de Stella. Je me souviens très clairement du premier baiser qu'elle m'a donné il y a exactement huit jours, quand je suis arrivée. Dès que je l'ai vu, contrairement à la première fois qu'on s'est vues, je n'ai pas hésité, j'ai couru vers elle. Elle m'a prise dans ses bras et m'a embrassé. J'ai ressenti son soulagement, son bonheur et son amour, mais également à quel point je lui avais manqué. À moins que ça ne fut que mes propres sentiments, Mais je me souviens également du baiser qu'elle m'a donné il y a un peu plus de douze heures, sur le quai. J'aurai voulu que ce moment ne se termine jamais. Mais son baiser n'était pas un "au revoir", c'était la promesse qu'on se reverrait bientôt.
Je m'allonge sur mon lit et reprends mon téléphone. Dans ma galerie, j'ai des photos que Stella m'a envoyé ou que j'ai prises sur ses réseaux, mais depuis huit jours, j'ai des photos que j'ai prises moi-même et même des photos de nous deux, ensemble. Je souris en revoyant ces clichés. En voulant voir l'heure, j'appuie sur un notification que je n'avais pas vue ; un message.
My Shooting Star: J'ai regardé le soleil se coucher et il ne m'a pas réchauffée que tu le faisais.
Elena: Btw, je suis rentrée chez ma mère.
My Shooting Star: J'avais cru comprendre, mais pourquoi tu dis "chez ta mère" et pas juste "chez toi"?
Je souris en voyant son message. C'est vrai que avant de la rencontrer, je disais que ma maison était mon chez-moi, plus par habitude que par réel sentiment de foyer
Elena: Parce que ma maison n'est pas ces murs en briques, parce que ce n'est pas ma chambre. Tu es ma maison, mon foyer, ma famille et je t'aime tellement. J'ai passé une merveilleuse semaine avec toi ; chaque moment était magique. Merci pour ces moments, je t'aime tellement, plus que je ne pourrais jamais te le dire, mais je peux faire de mon mieux pour te le prouver.
Je pose mon téléphone et m'assieds en appuyant mon dos contre le mur. Je remonte mes genoux vers ma poitrine et les entoure de mes bras.
- Elena ? Qu'est-ce qui se passe ?
Je relève la tête et vois ma petite sœur, Aria, qui me regarde inquiète.
- Oui, pourquoi cette question ?
- Tu trembles...
Il est vrai que maintenant qu'elle le dit... On est au milieu du mois d'août et j'ai froid. Pourtant, il fait encore chaud, la fenêtre est fermée et je porte le pull que Stella m'a offert. Stella... Je pose ma main sur mon épaule, sentant encore la main de ma petite amie posée dessus. Je m'allonge sur le côté et commence à me câliner, collant au maximum le pull de Stella contre moi pour avoir son odeur. Je ferme les yeux et respire à fond. C'est comme si elle était là, c'est comme si elle me serrait contre elle. J'ouvre les yeux et je sens son image partir. Je lève la main pour tenter d'attraper son souvenir, mais il est trop rapide, trop léger, trop loin. Mais en posant les yeux sur mon téléphone, je sais qu'elle est là ; de l'autre côté de mon écran, à 678 kilomètres, mais elle est là. Et ce n'est pas parce que je ne peux pas la prendre dans mes bras, que je ne peux pas lui prendre la main, que je ne peux pas l'embrasser, que je ne peux pas toucher sa peau qu'elle est absente. Elle est présente chaque jour à mes côtés ; chaque fois que j'arrive en cours, elle est avec moi. À chacun de mes mouvements, je la sens proche de moi. Parce qu'on est reliées par un fil invisible mais solide. Peu importe les kilomètres entre nous, je sais qu'elle est là, avec moi autant que je suis là-bas, avec elle. Mais malgré ce constat, j'ai froid.
My Shooting Star: Je... Je t'aime tellement, tu le sais? Je suis juste tellement, tellement chanceuse de t'avoir avec moi, dans ma vie.
Je souris doucement et me roule en boule. Je tremble comme une feuille et tape un message.
Elena: Moi aussi je suis chanceuse de t'avoir rencontrée...
My Shooting Star:... Qu'est-ce qui se passe ?
Elena: C'est... c'est idiot, mais j'ai froid. J'ai tellement froid...
Le truc, c'est que j'ai tout le temps les mains froides, mais j'ai une haute tolérance au froid, ce qui fait qu'au milieu de l'hiver, je m'habille comme en automne. Mais là, on est en août, je ne suis pas censée être frigorifiée. Pourtant, je le suis. Mais ce n'est pas un froid qui se comble en mettant un pull ou en montant le chauffage.
My Shooting Star: Ce n'est pas idiot, parce que moi aussi j'ai froid.
My Shooting Star: Ma chambre est trop grande, trop vide, trop froide
My Shooting Star: Mais malgré tout, je sens encore ta présence ici et mon lit a encore ta chaleur
My Shooting Star: Et ton pull a encore ton odeur
Je souris doucement et remonte le pull de Stella pour couvrir mon nez. Je me laisse envahir par son odeur réconfortante ; c'est presque comme si elle était là. Je ferme les yeux et prends une grande bouffée d'air. Je me sens un peu mieux je dois dire. Parce que malgré la douleur de la distance, je sais qu'on va se revoir. Je sais qu'on aura d'autres moments comme celui là. Mais ça ne change pas le fait que j'ai froid. . Mais ça ne change pas non plus que j'aime Stella. Je ne compte pas le manque gâcher le merveilleux souvenir que j'ai de cette semaine. Je récupère mon téléphone et réponds à ma copine.
Elena: Je porte ton pull et il a encore ton odeur ; ça m'aide et m'apaise. J'ai l'impression que tu es encore là
My Shooting Star: Tu pleures encore ?
J'ignorais qu'elle avait vu mes yeux humides quand je suis montée dans le train. Mais ça ne m'étonne pas, étant donné que ses yeux à elle étaient remplis de larmes quand je suis partie.
Elena: Non, plus maintenant. Et toi ?
My Shooting Star: Non, même si j'ai manqué de m'effondrer en retournant dans ma chambre. Je m'attendais presque à te voir.
Elena: Hey, on se reverra, d'accord ? Je vais négocier avec ma mère pour que tu viennes en octobre
My Shooting Star: Ooooh, ça serait génial ! Mais tu es sûre qu'elle va accepter de recevoir la ''sorcière'' qui a corrompu sa fille ?
En lisant son message, je ne peux m'empêcher de rire. Quand j'ai fait mon coming-out à ma mère et que je lui ai parlé de Stella —oui, j'ai fait les deux le même jour—, elle l'a mal pris et a traité Stella de sorcière, l'interdisant de venir chez nous. Mais je suis remplie de confiance et j'ai la certitude que je peux la convaincre.
Elena: Qui ne tente rien n'a rien et je pense que je peux réussir à la convaincre ! Et ça m'aidera à tenir si j'ai un décompte !
My Shooting Star: C'est vrai ! J'adore faire des décomptes—shhh, je suis une psychopathe— et ça m'aidera aussi ^^. Tu me tiens au courant !
Elena: Mais non, je les adore aussi >~< Bien sûr !
Je souris et m'assieds sur mon lit. Encore une fois, rien que le fait de parler avec Stella me réchauffe et m'aide à me sentir mieux. Mes yeux balaient ma chambre et se posent sur mon sac que je n'ai pas encore vidé. Je sais qu'il y a des souvenirs que j'ai ramené de France, des livres que Stella m'a prêté, des pulls que je lui ai empruntés, des textes que j'ai écrit pendant qu'elle dormait ou encore des photos qu'on a pris avec son Polaroïd. Je souris, comprenant ce que Stella voulait dire. Elle a beau être absente physiquement, elle est là, partout autour de moi. Et tous les souvenirs que j'ai amassé, tous les souvenirs qu'on s'est créé la rende encore plus réelle. Elle est beaucoup plus que des mots écrits sur mon écran. Elle est réelle.
Elle a beau être mon étoile, elle est la personne qui me réchauffe dans les jours les plus froids, elle m'éclaire dans les jours les plus sombres et elle me soutient et m'aime.
Je me penche vers mon sac et sors une enveloppe avec des photos. Je les prends et les étale devant moi, le sourire aux lèvres. Je compte bien laisser des traces de Stella dans ma chambre jusqu'à ce qu'elle vienne me voir pour laisser sa propre marque. Je prends une de mes photo préférées ; celle où Stella me regarde avec un sourire magnifique et ses yeux brillants, même si celle que je préfère est celle où elle embrasse ma joue. Je souris et m'allonge, les photos contre ma poitrine. Même à plus de 600 kilomètres, elle me réchauffe et m'apaise. Je ferme les yeux, la tête pleine de souvenirs.
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