Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Fragile

... Tuez-moi, vraiment. Comme si faire souffrir Stella dans mon OS "A Dream'' n'était pas suffisant, je reviens à la charge avec cette fois-ci Elena. Je crois qu'on devrait m'empêcher d'écrire, ça serait plus simple. 
Bref, je profite de cet OS pour dire quelque chose qui me semble tellement évident que ça me désole de devoir encore en faire la prévention, mais je préfère être au claire. Pour moi, rien, mais alors rien ne justifie le harcèlement. Donc, vraiment, si vous êtes victime de harcèlement ou si vous connaissez quelqu'un qui en subit, je vous en prie, parlez-en autour de vous, que ce soit à des profs, des professionnels ou même vos parents, mais agissez. Si vous voyez une personne qui est victime de harcèlement et que vous n'agissez pas, vous êtes au même rang que les harceleurs. Ne pas réagir est presque pire, parce que ça donne aux tortionnaires le droit de harceler, le droit de continuer, comme une justification. Donc, parlez, agissez. Le harcèlement peut mener à la dépression et donc au suicide. Vos actions peuvent sauver des vies, vraiment. Donc, je ne le dirai jamais assez, parlez, ne laissez personne souffrir seul et pour ceux qui subissent du harcèlement, refusez d'être une victime, levez vous et faites entendre votre voix. 
Pour toutes les personnes qui ont été, qui sont ou qui vont être harcelées, vous êtes fortes, plus que vous le pensez. 
Je dédie cet OS à tous ceux qui ont été, qui sont ou qui seront (même si je ne l'espère pas) harcelé.


L’air souffle doucement, faisant s’agiter mes cheveux devant mon visage, comme pour me narguer. Je les écarte avant de  les rejette derrière mes épaules. Mais malgré tout, ils continuent de venir frapper mon visage. Je retire l’élastique qu’il y a autour de mon poignet pour nouer mes cheveux en chignon. Une mèche décide de jouer à la rebelle et se détache des autres pour venir caresser ma joue. Je hausse les épaules et la laisse vivre sa vie. 

- Si je devais t’embrasser pour ensuite aller en enfer, je le ferais. Comme ça, je pourrais me vanter ensuite avec les diables d’avoir vu le paradis sans jamais y entrer. 
-C’est qu’on cite du Shakespear maintenant? je demande en me retournant. 

Je souris en voyant Stella qui me regarde avec un petit sourire aux coins des lèvres. 

- Je crois que tu passes trop de temps avec moi, tu commences à être poète. 
- Cette citation m’inspire beaucoup, répond Stella en riant. Mais, j’ai envie d’une dose de paradis

Je prends ses mains dans les miennes et la tire vers moi. Je me hisse sur la pointe des pieds et presse mes lèvres contre les siennes. Stella entoure ma taille de ses bras et me serre contre elle. Collée contre elle, je sens son coeur battre contre le mien. Stella s’éloigne et pose son front contre le mien. 

- Alors? je demande. 
- Paradisiaque, murmure-t-elle. 

Je me blottis dans ses bras et elle m’enlace. Je me sens en sécurité et aimée.  Comme l’a dit Stella, j’ai l’impression d’être au paradis. 

***
Une larme roule sur ma joue et je l’essuie avant qu’elle ne tombe sur mon cahier. Dans ce cahier, j’ai écrit tous mes souvenirs avec Stella pour ne jamais les oublier. Quand elle me manquait trop ou si j’en avais juste envie, je les relisais et ça atténuait un peu la douleur… ou ne faisait que l’empirer. Maintenant, c’est tout ce qui me reste d’elle. 
Je suis assise sur mon lit dans ma chambre, un sac entre mes pieds et le cahier sur mes genoux. Je suis censée préparer mon sac pour partir en France, mais je suis tombée sur ce puit à souvenirs et je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder. Je n’arrive pas à croire que la dernière entrée que j’ai écrite soit réellement la dernière. Mon cerveau peine à assimiler ce qui s’est passé. 

- Elena? 

Je lève la tête et vois ma jumelle dans l’encadrement de la porte. Son regard est doux, mais son corps semble exprimer de la distance. 

- Maman m’a demandé de te dire qu’on partait dans cinq minutes. Tes sacs sont prêts? reprend-t-elle. 
- Pas tout à fait, je murmure. 

Ca fait une semaine que ma voix est brisée et que je suis incapable de parler. Angel recule un peu avant d’entrer. Elle prend mon sac qui est par-terre et commence à le remplir. Je la regarde faire sans bouger ; je pense que si je le faisais, je tomberai. Angel sort trois robes noires et me regarde en haussant un sourcil. 

- Tu veux quelle robe pour samedi ? 

J'apprécie qu'elle ne dise pas "enterrement", je pense pas pouvoir être capable de retenir mes larmes. Je fixe ces tissus noirs qui m'appartiennent et je dois en choisir un pour honorer Stella. 

- Celle du milieu. 

Angel hoche la tête et la plie pour la mettre dans le sac. Je la regarde arpenter notre chambre pour remplir mon sac, mais je ne sais pas ce qu'elle prend. Elle s'approche et pose ses mains sur mon cahier. 

- Tu veux le prendre avec toi ? demande-t-elle 

Je hoche la tête et le serre contre ma poitrine. C'est hors de question que je m'en sépare. Angel respire longuement et hésite avant de me poser une question qu'elle semble garder depuis un moment. 

- Tu vas dire quelques mots samedi ? 
- Je ne sais pas, j'avoue. Je voudrai, mais je ne sais pas si j'en aurai la force. 
- On va avoir sept heures de voiture, tu auras le temps d'écrire. 
- Certes. Merci Angel. 
- Je t'en prie. Tu viens ? 

Je me lève et enfile mes bottines noires et pose mon manteau gris sur mes épaules. Je prends mon sac à main et mon cahier avec un stylo. Angel prend rapidement ses affaires et passe son bras autour de ma taille. Elle m'entraîne en bas des escaliers mais je suis obligée de m'asseoir. Ma petite sœur, Aria, vient et prend mon sac avant de partir. Je presse mes mains contre ma poitrine et respire doucement. Angel s'assied à côté de moi et me serre contre elle. Au bout de quelques secondes, je me lève et vais dans la voiture. Je m'installe à l'arrière et prends mes écouteurs. Je déverrouille mon téléphone et, instinctivement, j'ouvre mes messages avec Stella, les derniers qu’on se soit envoyés.  

Love is alive:  Ne fais rien de stupide, okay? Je t’aime Honey
Sincerely, me:  Je t’aime aussi Darling

Les larmes me montent aux yeux et éteins mon téléphone. Angel s'assied à côté de moi et Aria et ma mère vont à l'avant. Ma mère, comme à son habitude, ne m'a pas décroché un mot. Je suis déjà surprise qu'elle ait proposé qu'on aille toutes en France. Rien que le fait qu'elle accepte est déjà un exploit… 

- Tout le monde est prêt ? demande ma mère. 

Angel et Aria approuvent. Ma mère me regarde par le rétroviseur intérieur  et sourit tendrement. 

- Et toi Elena ? 
- Allons-y, je murmure. 

Elle démarre la voiture et part. Au bout de la rue, elle me tend le GPS pour que j'entre l'adresse. Je le prends et sors mon téléphone pour vérifier. Angel prend le GPS et entre l'adresse avant de le rendre à ma mère. Je la remercie doucement et regarde dehors. Je tripote mes écouteurs en me demandant si je pouvais les utiliser. Mais je crois que personne ne fait réellement attention à ce que je fais et même, on ne m'en tiendra pas rigueur. Je les mets dans mon sac et sors mes casques que ne pose sur mes oreilles avant de les brancher sur mon téléphone. Je fais défiler ma playliste et vois un audio que Stella m'avait envoyé. Je soupire et le sélectionne. Je ferme les yeux et laisse la voix de Stella entrer dans mon cerveau. 

- Bonsoir Darling *rit* Je suis fatiguée, d’accord? Je voulais te faire cet audio pour te parler un peu de tout et de n’importe quoi. Donc, je voulais commencer par te dire que je t’aime, des fois que tu ne le saurais pas, tu sais. La vérité, c’est que je voulais te parler de ce qui s’est passé aujourd’hui et c’était trop compliqué d’en parler par écrit. Aujourd’hui, ça fait six mois qu’on est ensemble et j’étais tellement heureuse que j’en ai parlé au lycée… Quelle grossière erreur. Je n’avais pas fait mon coming-out et comme ma dernière relation a duré… deux semaines et que j’en avais parlé à personne, bah personne ne savait que je suis lesbienne. Et, du coup, ils l’ont appris. Mais expliquons comment ça s’est passé. Normalement, quand je vais en cours, je suis refermée sur moi-même et je ne dis pas un mot, mais aujourd’hui, j’étais souriante, je ne me cachais pas. Du coup, pendant le cours de sport, une fille de ma classe m’a demandé ce qui fait que je suis aussi ouverte et heureuse. Je lui ai donc parlé de toi et du fait que ça faisait six mois qu’on sort ensemble. Mais évidemment, il a fallu que les gars homophobes de ma classe entendent et ils ne se sont pas priés pour m'emmerder. Comme s'ils n'avaient déjà pas assez de raison de me harceler… Mais, whatever, je suis heureuse, vraiment et je t'aime. 

Une larme roule sur ma joue et je l'essuie avant qu'elle ne puisse aller plus loin. Mon cœur bat à toute vitesse et un sentiment de culpabilité me noue l'estomac. Son message continue encore, mais je sélectionne la chanson suivante et ferme les yeux. Le voyage vient de commencer et je suis déjà à bout de forces. Je remplis mes poumons d'air avant d'expirer le plus longtemps possible. C’est à la fois apaisant et douloureux, mais je ne suis pas à ça près. J'en suis à un stade où les simples battements de mon cœur ainsi que l'air entrant dans mes poumons me font mal. Avant, j'avais du répit pendant mon sommeil, mais maintenant, mes démons m'ont suivie dans mes rêves. 
Les paroles d’une chanson familière retentissent dans mes oreilles, ce qui donne encore plus envie de pleurer. Cette chanson est notre chanson, ce qui explique qu’elle me rende si émotive. D’un côté, l’entendre me réchauffe le coeur mais me le brise en même temps. Je dois dire que ce mélange de réconfort et de douleur me donne l’impression d’être vivante. Mais ça n’en reste pas moins douloureux. Mes mains commencent à trembler et ma vue se brouille. Respire. C’est ce que la psy que je vois me dit. La respiration est la clé de tout. Inspire, bloque ta respiration et expire longuement. Je répète ce schéma plusieurs fois pendant plusieures minutes pour me calmer. Le trajet a commencé il y a une heure, ce n’est pas le moment de faire une crise d’angoisse. Je sens une chaleur envelopper mes mains. Je lève la tête et vois ma jumelle qui me regarde avec des yeux doux et un léger sourire. Elle s’est déplacée pour être assise à côté de moi. Elle entoure mes épaules et me serre contre elle. Je pose ma tête sur son épaule et me blottis contre elle. Nous n’avons même pas besoin de parler pour se comprendre ; Angel a compris que j’avais besoin de réconfort, ce qu’elle s’est empressée de me donner. Au bout de quelques minutes, je me décolle et appuie ma tête contre la fenêtre. Angel presse ma main une dernière fois avant de se décaler. Du coin de l’oeil, je la vois prendre son téléphone. Je suppose que c’est pour parler à son petit ami, Elyes. Même si je l’aime bien, je suis contente que Angel ne lui ait pas proposé de venir ; je ne suis pas sûre que j’aurai pu le supporter. Je retiens un soupir et ferme les yeux dans l’espoir de récupérer un peu de mes nuits de sommeil sans sommeil. 

***

Les mains posées sur mes genoux, je les fixe pour ne pas regarder les gens autour de moi. Assise au dernier rang, je pourrais voir les personnes entrer, mais je ne peux pas, c’est trop dur. Mais, de ce que je peux entendre, il y a beaucoup de personnes, ce qui m’étonne. Angel presse doucement mon épaule et je relève la tête pour la regarder. 

- La cérémonie va commencer, murmure-t-elle. 

Je hoche la tête et regarde devant moi. L’église est pleine et la plupart sont des adolescents avec leur famille ; probablement des élèves de sa classe ou de son école. Je sens une colère intense se déverser de mon coeur pour envahir tout mon corps. Mes mains tremblent tellement que je les resserre sur la jupe de ma robe. Tant de personnes pour célébrer une fille dont ils se foutaient éperdument, une fille qu'ils ont harcelée, jetée à terre, rabaissée. Et maintenant qu'elle n'est plus là, ils sont tous là pour pleurer sa mort. 
Angel pose sa main sur la mienne et la serre doucement. 

- Respire, tu vas nous faire un massacre à la Carrie. 

Je lâche un rire forcé avant de retrouver mon sérieux. Le prêtre vient devant et commence la messe. Je me penche vers ma famille au bout de deux minutes: 

- Stella aurait détesté, elle n’était même pas croyante. 
- Elena, ce genre de cérémonie, c’est pour les vivants, pas pour les morts, répond ma mère. Maintenant, écoute, je te prie. 

Je me redresse et soupire doucement. La cérémonie vient de commencer et j’en ai déjà marre. Ce prêtre avait déjà dû raconter le même discours encore et encore, en changeant quelques mots et quelques noms et le tour est joué. J’ai juste envie de me lever et de prendre la parole, mais ma phobie sociale me cloue sur mon banc. Je me contente de râler dans ma tête. 

- Maintenant, je vais laisser la parole à sa meilleure amie et camarade de classe, Amy. 

Amy!? Non, c’est cette fille qui a le plus torturé Stella. La colère qui se baladait doucement dans mes veines se transforme en une rage profonde et mon sang bouillonne. Angel me lance un regard en coin, comme si elle avait compris mon état d’esprit. Une jeune fille blonde se lève et s’approche de l’estrade. 

-  Excusez-moi? 

Je me lève et lisse ma robe. Je ne me suis pas rendue compte que j’ai parlé à voix haute. Amy me fixe en haussant un sourcil. 

- Elena! murmure Angel. Qu’est-ce que tu fais?
- Je rends hommage à Stella, je réponds. 

Je m’avance et me plante devant Amy et croise mes bras sous ma poitrine. 

- Je te suggère d’aller te rasseoir, Amy, je siffle. 
- Dans tes rêves. Mais, en fait, qui es-tu?

Au lieu de répondre, je souris et monte sur l’estrade. Le prêtre s’écarte, un peu surpris. 

- Merci mon Père et merci à vous tous d’être venus. Pour ceux qui ne me connaisse pas, je m’appelle Elena Lorder et je suis… j’étais la petite amie de Stella. Oui, je suis la raison pour laquelle vous avez harcelé Stella, parce qu’elle a eu le malheur de tomber amoureuse de moi. Je trouve ça très, très ironique que vous soyez tous venus à son enterrement alors que tout ce que vous avez fait, c’est de la harceler, de la maltraiter, de la rabaisser et j’en passe durant des années. Tout ce qu’elle voulait, c’est des amis, des gens avec qui passer ses pauses de midi, avec qui aller en ville de temps en temps, avec qui parler de tout et de rien. Juste, des amis. Mais tout ce que vous lui avez offert, c’est du mépris, de la haine, du dégoût d’elle-même, des envies de se tuer. Alors, félicitations, vous avez réussi. Mais le pire dans tout ça, c’est que quand elle faisait des crises d’angoisse, quand elle se mutilait, quand elle s’isolait en cours, vous étiez tous surpris en vous demandant d’où ça pouvait venir, sans jamais vous remettre en question. Et même, au lieu de vous contenter de rester à l’école, vous avez même commencé à la traquer sur les réseaux. J’ai arrêté de compter le nombre de comptes qu’elle a dû ouvrir, sans succès. À chaque fois vous la retrouviez et vous continuiez votre ‘’jeu’’, comme vous le dites. ‘’C’est juste pour rire!’’ ‘’Mais ne le prend pas mal, enfin’’ et j’en passe. 

Je fais une pause pour reprendre mes esprits et réorganiser mes idées. Enfin, plutôt les organiser, parce que je n’ai pas réfléchi. Rien de ce que j’ai fait n’était prévu, de mon intervention à mon discours, je ne fais que improviser et je trouve ça grisant, mais  je trouve ça un peu triste. Stella m’a toujours encouragée à prendre la parole, parce que selon elle ‘’j’avais des choses intéressantes à dire et en plus, ma voix pouvait convaincre le plus aguerri des guerriers à signer un traité de paix’’. Je trouve ça particulièrement triste que le jour où j’arrive à dépasser ma peur, c’est pour son enterrement. Mais d’un autre côté, je pense que c’est le plus bel hommage que je pouvais lui rendre. Je noue mes mains avant de lisser ma robe. Puis je les pose sur les bords du pupitre en bois pour me calmer. Je relâche le pupitre et joins mes mains que je laisse le long de mon corps. 

- J’aimais Stella, je l’aime encore et je l’aimerai toute ma vie. Ca faisait trois ans qu’on se connaissait, deux ans et demi qu’on était ensemble. Avant de la rencontrer, je ne pensais pas qu’on pouvait aimer quelqu’un avant même de l’avoir vu. Je ne pensais pas qu’on pouvait aimer quelqu’un sans l’avoir pris dans ses bras, sans avoir pu toucher sa peau, sans avoir pu prendre sa main. Je pensais que de ‘’tomber amoureux’’ de quelqu’un qu’on n’a jamais vu n’était pas de l’amour. Mais vous savez quoi? J’ai eu tort, entièrement tort. Au contraire, tomber amoureux de quelqu’un qu’on n’a jamais vu est l’amour le plus fort qu’il puisse exister ; je l’ai aimée avant même de pouvoir la prendre dans mes bras, je l’ai aimée avant même de pouvoir voir ses yeux briller quand elle souriait. Je l’ai aimée avant même de savoir la sensation de sa main dans la mienne. Je l’ai aimée, malgré le virtuel, malgré la distance, malgré nos parents, malgré tout ceux qui ont pu nous cracher dessus, nous rabaisser, nous attaquer. Mais devinez quoi? On s’en foutait ; on s’aimait et peu importe ce que les autres pouvaient dire ou penser. Je sais qu’elle est mon âme soeur, ma moitié, mon monde, mon univers, ma vie. Et vous, autres malotrus, avez pris la fille que j’aime, vous avez éteint la lumière qui faisait vibrer. Mais, j’ai un aveu à faire. Je l’ai tuée, autant que vous, si ce n’est plus. Parce que je n’ai pas agi, parce que je ne l’ai pas aidée, parce que j’ai pensé naïvement que mon amour serait suffisant à la maintenir en vie, je pensais que je serai suffisante à la sauver de vous. Il faut croire que j’avais tort. 

Je m’écarte du pupitre et prends le micro. Je ne savais même pas que je pouvais partir avec ce micro, mais peu importe, je suis lancée, je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. 

- Honte à vous, honte à vous d’avoir l’audace d’être venus ici pour pleurer la mort d’une fille dont vous ignoriez tout. Honte à vous d’avoir osé la pousser à se tuer. Honte à vous de l’avoir harcelée. Honte à vous d’oser verser des larmes aussi fausses que votre culpabilité. Honte à nous d’avoir laissé cette fille, cette étoile, mon étoile s’éteindre aussi tôt, aussi brusquement. Honte à nous de ne pas l’avoir sauvée. Honte à nous d’être ici, nous pensant innocent. Honte parce que aujourd'hui, nous sommes ici pour célébrer la mort de la personne la plus douce, gentille, adorable qui ait pu exister. Une fille toujours prête à aider son prochain, une fille toujours prête à se sacrifier pour aider, une fille prête s'effacer pour les autres. Une fille qui vivait pour les autres avant de vivre pour elle-même. Et à force de s'effacer, de passer à l'arrière-plan, de ne jamais penser à elle… Voyez par vous-même ce qui s'est passé. Combien de suicides devrions-nous encore accepter ? Combien de parents devrions-nous laisser pleurer la perte d'un enfant. Combien d'amants devrions-nous laisser être séparés ? Combien de personnes devrions-nous enterrer avant d'arrêter les frais ? Avant de sécuriser les écoles, protéger les enfants ? Avant d'apprendre à aimer plutôt qu'à harceler ? 

Je m'arrête pour reprendre ma respiration. J'ai mal, mon cœur bat douloureusement dans ma poitrine, mes poumons brûlent et ma tête tourne. J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal, j'ai mal, j'ai mal. Je veux arrêter cette douleur, je veux juste… Je veux Stella. J'ai besoin d'elle. Elle m'est plus essentielle que l'air qui entre dans mes poumons, que le sang qui coule dans mes veines, que mon cœur qui bat. Elle est ma vie et je l'aime. Je ne voulais pas, je ne voulais pas la perdre. Je m'appuie contre le pupitre pour ne pas tomber. Mes jambes tremblent tellement, ce qui me fait penser au jour où je l'ai vue pour la première fois. J'ai cru que j'allais mourir de bonheur et d'amour. Elle était mon ancre qui me maintenait les pieds sur terre. Mon réconfort quand j'avais mal. Mon inspiration quand j'écrivais. Ma fierté, ma déesse, ma petite amie, ma meilleure amie, mon âme sœur, ma fiancée, ma future femme, la mère de mes enfants. Ma vie et mon bonheur. Et je l'ai perdue. Pour toujours. Et plus jamais je ne verrai son visage. Plus jamais je ne poserai mes lèvres sur les siennes. Plus jamais je ne marcherai dans la rue, ma main dans la sienne. Plus jamais je ne verrai ses yeux s'animer quand elle me regarde. Plus jamais je ne l'entendrai dire qu'elle m'aime. Plus jamais. Les larmes aux yeux, je respire. Je dois finir. Pour elle. Pour nous. 

- Rien, ni personne ne pourra effacer le mal qui a été fait. Je suis la première à le déplorer. Faisons en sorte que ce démon qu'est le harcèlement ait fait sa dernière victime. 

Je ferme les yeux et sens une larme rouler le long de ma joue. Je ne suis pas sûre d'avoir encore la force de parler plus. J'ai juste envie de m'écrouler et de fondre en larmes. J'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon cœur, de sortir toute ma douleur, même si une vie entière ne serait suffisante à étancher ma douleur. Je ne sais même pas si cette douleur va partir un jour ; je me doute qu’elle s’atténuera, mais à quel point? À quel prix? Parce que j'ai peur de l'oublier, peur de me réveiller un jour et de ne plus me souvenir du son de sa voix, de la couleur de ses yeux, de l'avoir oublié elle, tout simplement. Parce que je ne veux pas l'oublier, je ne veux pas oublier la fille qui a complètement changé ma vie, qui m'a complètement changée. 
J'essuie la larme qui a roulé sur la joue et me redresse. 

- Stella Béatrice Hale, ma meilleure amie, ma copine, ma plus fidèle lectrice, ma bêta lectrice, ma moitié, mon âme sœur. Je suis désolée pour tout et je t'aime, plus que tout au monde. J'espère que tu es en Enfer pour te vanter auprès des diables. 

Je ris doucement et essuie une autre larme qui s'est échappée. Les personnes dans l'assistance se regardent en de demandant ce qui pouvait bien me passer par la tête, mais qu'importe. Je comprends ce que je dis et je sais que Stella aussi. 

- Elle n'était pas faible, elle n'était pas fragile, au contraire. Pendant des années, elle a porté ce lourd fardeau que vous vous acharniez à lui mettre sur ses épaules, mais elle a finit par plier. Pour moi, ce n'est pas une preuve de faiblesse, ce n'est qu'une preuve de son immense force, une force qui m'inspire et me donne l'envie de me battre plus fort, plus longtemps. Adieu, Darling, puisses tu reposer en paix. 

Je rejette ma tête en arrière et regarde le ciel, les larmes aux yeux et mes mains pressées contre ma poitrine. Je peux entendre la voix de Stella qui me parle. 

One day, we'll be together again, I love you, Sweetheart. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro