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Automutilation

Petit avant propos, je sais que je touche un sujet difficile, actuel  et horriblement tabou. Mais je vais faire la parenthèse prévention: PARLEZ-EN . Je sais que ça peut paraître con, mais parlez-en avant que vous soyez marqué.e.s à vie. On peut soigner ses blessures internes, mais pas celles sur son corps. Maintenant que je vous ai dit ça, on peut commencer. Mais je dois encore vous prévenir que je vais parler de sang, de scènes détaillées, donc pour public averti! C'est parti!

Lou: Hey! Comment ça va?

Chrys: Hi! Bien et toi?

Je regarde les messages sur le groupe. On est trois dessus, ma meilleure amie, Louna mais tout le monde l'appelle Lou, et sa copine Chrystal que tout le monde appelle Chrys. On ne sait pas à quoi ce groupe sert, mais il est là. On parle de tout et de rien, de trucs sérieux ou de trucs idiots. C'est pour ça que j'adore mes amies. Je peux dire ce que je veux, elles sont là pour moi comme je le suis pour elles. Mais ce soir, c'est différent. Je me sens un peu spleen. Mais sans aucune raison. Je commence à me ronger machinalement mon ongle -mauvaise habitude, je sais- avant de répondre 

Samy: Salut! Ça va, ça va ^^

On ne dira rien sur ce mensonge. Honnêtement, je n'ai aucune raison de me sentir aussi mal. Je ne suis pas une élève exceptionnelle (entendez par là que je n'ai pas les meilleures notes), mais je ne suis pas non plus une cancre. J'ai la moyenne presque partout. Juste en physique et en maths. J'ai des amis, 'fin, selon mon frère, ce sont des copains. Je sais pas, peut-être... Et j'ai Lou et Chrys, mais je commence à m'éloigner d'eux sans que je puisse l'expliquer. Peut-être parce qu'elles sont ensemble et qu'elles ont un lien que je ne partage pas. Je me sens de trop, je me sens seule, je ne me sens pas à ma place. 

Internet est une horrible invention quand on y pense. Je me baladais sur YouTube quand je suis tombée sur un texte oral d'une fille qui se sentait déprimée et qui expliquait que la seule manière qu'elle a trouvé pour aller mieux était de se mutiler. Je me souviens m'être demandée comment on pouvait en arriver là? Se sentir tellement mal, avoir tellement de sentiments négatifs que la seule manière que tu as, c'est de retourner toute cette violence contre toi. J'ai également appris le mot ''auto-mutilation'' et son équivalent anglais ''self-harm''. Je me souviens m'être jurée de ne jamais m'infliger ça. 

Mais aujourd'hui, je suis complètement perdue. J'ai décidé de déposer mes états d'âme sur papier et de faire des recherches sur la mutilation, en gardant à l'esprit que c'était pour une histoire. Il y a les ''classiques'': rasoir, ciseaux... Après, on peut se brûler, se frapper voire se briser les os. Bon, et on peut encore se gratter... Après avoir lu ça, je me sens ultra-bizarre... Je repousse mon ordi et regarde mes bras. Je regarde les messages sur le groupe, pensive.

Lou: J'ai posté mon chapitre!

Chrys: OH! Je vais le voir!

Je vais voir le chapitre de Lou. Elle écrit une fiction que j'adore. Mais je suis jalouse, son histoire fonctionne bien, beaucoup mieux que la mienne. Quand je retourne sur le groupe. 

Chrys: Ton chapitre est génial Darling! Tu es toujours aussi talentueuse! 

Lou: Awn, merci sweetheart ;-; 

Et elles continuent comme ça. Je sens mon cœur se gonfler et je pose mes ongles sur mon bras gauche. Je commence à me balancer et commence à me gratter. D'abord, doucement, puis de plus en plus fort. Après quelques minutes, je regarde mon bras. Il est rouge et la peau est légèrement égratignée, mais ça ne saigne pas. Je regarde, surprise. Comme si ce n'était pas mon propre corps, comme si je n'avais pas fait ça. Je me roule en boule, complètement choquée par moi-même. 

Le lendemain,  malgré le temps léger, j'enfile un pull pour cacher mon bras. Durant la journée, je faisais attention à ce qu'on ne voit pas mes marques. Le soir arrivé, la culpabilité m'a envahie et je me suis sentie horriblement mal. Après avoir réfléchis, j'ai envoyé un message à Lou: 

Samy: Lou, je sais que tu es occupée, mais tu aurais un peu de temps? Maintenant ou plus tard?

Lou: Je suis là. 

Lou: Besoin de moi?

Samy: Ouais, je crois que j'ai fais une connerie...

Lou: Raconte-moi

Je lui envoie une photo de mon bras et ajoute comme légende:

Samy: Plus simple de montrer. J'ai fait ça hier soir et je ne sais même pas pourquoi. Le pire, c'est que ça m'a fait du bien. 

Lou: Um...je sais

Lou: Et c'est mal

Lou: Mais c'est dur de s'arrêter

Lou: Mais il le faut

Samy: Mais je sais...

Lou: Mais pourquoi? Il y a bien une raison! 

Samy: Honnêtement, j'en sais rien

Samy: Je voulais couper, mais je n'allais pas me lever quand tout le monde dormait...

Lou: Non!

Lou: On ne se fait plus de mal

Lou: Je ne suis pas bien placée pour t'engueuler mais on ne recommence plus!

Samy: Je sais que c'est pas bien, mais... 'fin, tu vois...

Lou: Voui...

Lou: Mais non 

Lou: Je veux dire, je vois, mais ne recommençons plus, okay?

Samy: Okay...

Lou: Ça va aller, c'est pas si dur

Samy: Ouais, merci ^^

Lou: C'est normal, même si j'aide pas beaucoup

Samy: J'avais juste besoin d'en parler, merci

Lou: C'est normal. 

Et la conversation s'est finie là. Je savais que Lou s'était déjà fait du mal, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'en parle. C'est Chrys qui m'en a parlé. Rassurée, je suis allée me coucher. 

Le lendemain, je faisais juste attention à ne pas montrer mon bras. Je me sentais assez bien. Je riais, je souriais. Je devais juste me gaffer. 

Mais deux jours après ma première blessure, j'ai replongé. Je regarde mon bras et une vague de solitude et de désespoir m'envahit. Les larmes aux yeux, j'apaise ma douleur en la rendant réelle. Dans le noir, je gratte. Mais je me suis arrêtée parce que j'ai senti quelque chose qui m'a stoppée. J'ai allumé la lumière et j'ai vu du sang. Que quelques gouttes sur mon doigt et quelques traces sur le bras. Ça ne saigne déjà plus, mais je reste choquée. Je ne pensais pas que j'en étais capable. J'ai pris une photo et j'ai envoyé un message à Lou:

Samy: Lou?

Lou: Hm? J'allais dormir mais quoi?

J'envoie la photo avec juste trois mots : Je suis désolée ;-;. Sa réponse ne se fait pas tarder. 

Lou: Samantha! On avait dit de pas recommencer! Ça passe pour cette fois...mais c'est mal! Si tu peux, met un sparadrap... et va dormir 

Rien qu'avec ce message, je vois qu'elle est en colère et/ou choquée. Elle m'appelle Samy tout le temps. Elle vient d'utiliser mon prénom complet... Les larmes aux yeux, je réponds:

Samy: Je sais, je sais... Je peux pas, mais je vais me coucher... Désolée...

Lou: C'est rien, ça va aller... bonne nuit

Samy: Bonne nuit

Je ne pouvais pas me lever, ma mère était à la salle de bain, surtout qu'à 23h passé, je ne pouvais pas trop me lever. J'ai entouré mon bras d'un mouchoir. Je me suis couchée, ma main entourant mon mouchoir. Je ferme les yeux et m'endors. 

Je ne vous ai pas tout dit sur moi. J'ai un alter-ego qui n'existe pas. Comment dire, elle est là pour moi, pour me remettre sur le droit chemin. Elle est assez indépendante de moi. Je l'appelle Keith et elle est utile. Le lendemain, j'étais assise sur mon lit, ma paire de ciseaux à côté de moi et un mouchoir. Des pensées arrivaient et j'étais à genoux sur mon lit. J'ai pris mes ciseaux et l'ai pressé contre mon poignet droit. Contrairement à mon bras gauche, mon poignet droit ne saigne pas. Ça fait une marque. Plus j'en fais, plus longtemps la marque reste. Quand j'ai reposé mes ciseaux, j'ai regardé mon bras. J'ai rouvert ma plaie. Elle a saigné. Quand je me suis rendue compte de ce que j'avais fait,  j'ai ressenti deux émotions contradictoires: la joie et la culpabilité. Ces deux émotions m'ont rendue complètement chèvre. J'ai perdu la tête. Je me suis couchée et j'ai fondu en larmes. Keith, toute aussi paniquée que moi, a décidé de parler à Lou. 

Keith: Hey, Lou, tu es libre pour parler?

Lou: Pas pour un appel mais pour parler, oui

Keith: Non, non, pas pour un appel. Elle est pas en état.... Je m'inquiète pour elle. Elle a recommencé...

Lou: C'est normal, je peux même pas lui en vouloir. Le plus simple, ce serait vraiment un pansement et du sommeil, aussi... ça aide pour tout, ça

Keith: Ouais, mais elle a pris des pansements qu'elle a reposé après. Et elle ne veut pas dormir...

Lou: Elle a pas trop le choix...

Lou: Il faudrait qu'elle mette un pansement mais je peux pas la forcer

Keith: De toute façon, elle arrive à survivre avec très peu de sommeil... Je vais essayer de lui faire mettre un pansement, mais je ne garantis rien...

Keith: Elle n'arrête pas de s'excuser, je suis censée dire quoi?

Lou: Qu'elle n'a pas à s'excuser de quoi que ce soit, idiote. 

Lou: Elle n'a rien fait de mal, tout va bien

Keith: Mais elle a l'impression de te déranger, de te prendre du temps pour ses conneries (ce sont ses mots, pas les miens)

Lou: Bah, euh nan? Je dors pas, je me sens mieux, j'ai du temps devant moi et c'est normal d'avoir envie de parler. 

Samy: Je suis désolée Lou...

Lou: Ne t'excuse pas, tu n'as rien fait de mal. Tu devrais aller te coucher... 

Samy: Ouais, ouais. Merci~

Lou: Mais c'est normal! Bonne nuit Samy~

Samy: Bonne nuit

Je me sens encore plus mal. Je ne vaux rien. Le pire, c'est que je m'en veux. Je pense à ma mère, la pauvre, tout ce qu'elle voulait, c'était un enfant... Je me suis levée et je me suis traînée à la salle de bain. Je nettoie ma plaie. Je dois me retenir de crier de douleur. Ensuite, je mets un pansement. Puis, je vais me coucher. J'ai un test de maths demain, Lou a raison, je dois dormir. 

- Tu as dormi? demande Lou

- Un peu, j'avoue. Pas longtemps, certes, mais j'ai quand même dormir.

Je n'ai que des souvenirs très flous de la journée, c'est comme si j'étais dans un rêve. Non, un rêve, c'est beau, c'est agréable. Ce que je vis, c'est un cauchemar, c'est comme si j'étais entourée de brume. Voilà, j'étais dans le brouillard toute la journée. Je ne me souviens même plus de mon test de maths, des périodes que j'ai eues. Je me ''réveille'' quand je suis au parc. Je suis assise sur un banc, le dos contre l'accoudoir, mon sac à mes pieds et ma veste autour de ma taille. Le vent souffle, je ressens le froid, mais j'adore. Je me sens vivante. Je remonte mes manches et joue avec mon pansement jusqu'à ce que je l'arrache. Le vent mord ma peau, mord ma blessure. Cette morsure me fait mal, le vent sur ma blessure me fait mal, mais j'adore. J'adore cette douleur, elle me rappelle que je suis encore vivante. Ce qui me rend dingue, c'est que je m'en fous qu'on puisse voir mes bras en dehors de chez moi. Mais dès que je franchis la porte de chez moi, je descends mes manches. C'est une horreur, je remonte assez souvent mes manches et je dois faire attention à ne pas montrer mes blessures que ce soit sur mon bras gauche, qui est bien visible, ou sur mon poignet droit, les marques que je me fais aux ciseaux. Elles restent un peu plus longtemps, mais elles finissent par disparaître et elles ne saignent pas, mais c'est un pas encore. Je suis couchée sur mon lit, une main sur mon ventre et mon bras blessé sur mon front. Je suis complètement perdue. Je me sens triste, heureuse, bouleversée, coupable, morte. Un repas, je peux manger pour dix et sauter les deux repas d'après. Comme je peux dormir pendant des heures ou faire des insomnies de plusieurs heures voire des nuits blanches. Je peux passer des larmes au fou rire en une seconde. Je suis également ultra contradictoire. D'un côté, j'ai envie que personne ne voit mes marques (hormis Lou, elle les a déjà vu) mais d'un autre côté, j'ai envie qu'on les remarque. Mais personne ne les remarque et je crois que ça me soulage. Je me demande comment mes parents réagiraient s'ils l'apprenaient... Je ne sais pas s'ils m'amèneraient à l'hôpital ou à la Brique Rouge. J'en sais rien, mais ils vont me faire voir un psy... Je dois dire que ça me stresse à l'idée que mes parents l'apprennent, surtout que ce n'est pas comme si j'avais une idée du pourquoi du comment. 

Ce soir-là, je sais pas ce qui s'est passé. J'étais assise sur mon lit, mes ciseaux d'un côté, un mouchoir de l'autre. J'ai passé plusieurs heures sans rien toucher. Machinalement, je passais mes doigts sur ma blessure et j'ai commencé à enfoncer mes ongles avant de commencer à gratter. Quand j'ai fini, je pose mon mouchoir sur ma blessure, comme une habitude. Très rapidement, j'ai ressenti une horrible douleur.  J'avais affreusement mal, mon bras me brûlait, me grattait, me démangeait. J'avais tellement mal, que j'étais obligé de me coucher sur le flanc, le bras tendu. J'étais en train de parler avec Lou et Chrys, mais je n'étais qu'à moitié consciente, si bien que Keith a pris la relève. Chrys s'est rendu compte que Keith n'était pas au top de sa forme. 

Chrys: Ça va?

Keith: Vaguement... Normalement, mes émotions sont assez indépendantes de celles de Sam, mais là ses émotions sont miennes et je crois qu'elles sont amplifiées...

Chrys: Oh...

Keith: Ouais... Elle a horriblement mal et je peux rien faire...

Chrys: Pourquoi...?

Keith: Parce qu'elle fait des conneries avec son bras...

Chrys a immédiatement compris ce que Keith disait. Il a commencé à lui parler jusqu'à ce que Lou arrive et reprend le relais. J'étais au fond du trou, complètement seule. Je ramène mes genoux vers ma poitrine. Je regarde mon bras. Je ne ressens aucune émotion. 

Lou et Chrys m'ont dit qu'elles vont se coucher. Il est à peine 3h du mat'. Je ne veux pas dormir. Je me suis assise sur mon lit, j'ai pris mon ordi et j'ai commencé à écrire, sans m'arrêter. Quand j'ai fini, je lance l'impression. Je me lève et vais chercher mes feuilles. Puis je retourne dans ma chambre. Je m'allonge et prends un couteau que j'ai pris à la cuisine. Je pose la pointe du couteau dans le creux de mon coude. Je regarde la goutte de sang puis appuie plus fort et déplace le couteau, du creux de mon coude jusqu'à mon poignet. Je me retiens de hurler. Je regarde mon sang s'écouler. Je trouve ça fascinant. Je fais des coupures un peu partout sur mes jambes et sur mon autre bras. La douleur m'envahit et me cloue dans mon lit. Je me couche, ma lettre à la main et ferme les yeux. 

*** 

PDV Neutre:

- Samantha? Lève-toi! C'est l'heure!

Mais la jeune fille ne répond pas à sa mère. Agacée, la mère envoie son autre fille, Chloé, chercher sa sœur. Elle court et frappe à la porte. 

- Samy! Samy!

Comme sa sœur ne répond pas, la petite Chloé ouvre la porte. Elle entre et regarde le lit. Elle voit Samantha, couchée sous sa couverture, un papier posé vers elle. Chloé était trop jeune pour voir le sang. Pensant que sa grande sœur dormait, elle retourne vers sa mère en lui disant que Samantha dormait. Encore plus agacée, sa mère va voir sa fille, histoire de la réveiller et de la sortir de son lit. Elle ouvre la porte de la chambre de sa fille et s'approche d'elle.

- Samantha, lève-toi ! Allez !

Alice pose une main sur l'épaule de sa fille. Elle vit aussitôt la pile de papier dans sa main et quelques tâches rouges. La pauvre femme hurle en comprenant ce qui s'est passé. Paniquée, elle appelle son mari. Sous le choc, il appelle une ambulance, tout deux priant pour qu'elle n'arrive pas trop tard.
Dans la salle d'attente, Alice et Bruno décident de lire la lettre que leur fille a laissé.

Mes chers parents, je vole. Je vous aime, mais je vole. Vous n'aurez plus d'enfant, ce soir.
Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que j'ai réussi. Je suis allée au bout de mon idée. 'fin, à compter que j'ai réussi mon coup.
Vous devez vous demander pourquoi. Qu'est-ce qui m'est passé par la tête pour que je fasse ça ? Vous voulez vraiment le savoir ? La réponse est simple et complexe. Je n'en sais rien. Ça faisait un moment que je me sentais mal, mais jamais je n'avais penser en arriver là. C'est juste que je ne voyais pas d'autres issues... Je suis désolée, je vous aime, mais je ne me sentais pas de continuer comme ça.
Je suis sincèrement désolée, j'espère que vous arriverez à aller de l'avant. Vous n'y êtes pour rien, j'ai déployé tellement d'énergie à vous cacher la vérité. Je vous aime.

Adieu, je vous aime

Samantha~

Quand ses parents ont fini de lire, les deux sont en larmes. Comment ont-ils fait pour ne pas voir le mal qui rongeait leur fille ? Comment avaient-ils fait pour ne pas voir ses coupures et ses longs pulls malgré le temps clément ? Parce qu'elle sait faire semblant et qu'elle avait une excuse: "J'ai juste froid" "Je suis fatiguée" "J'ai déjà mangé"... Toutes ses phrases avaient rassuré ses parents qu'elle allait bien. Les deux parents meurtris se regardent avec la même pensée: "Faites qu'elle survivre". Au même moment, un médecin arrive. Il se dirige vers la famille Hale. Il s'assied en face d'eux. Il essaie de garder un visage neutre, mais c'est toujours compliqué d'annoncer la mort d'un patient, surtout d'une fille aussi jeune.

- Je suis désolé, dit le médecin.

Alice s'effondre dans mes bras de son mari, complètement anéantie. Elle pleure, crie, supplie le ciel qu'elle puisse se réveiller.

Quelques jours plus tard, Alice est assise sur le lit de sa fille, le lit dans lequel elle est morte. Elle passe ses doigts et les glisse sous l'oreiller. Alice trouve une feuille, feuille qu'elle prend. Elle déplie et reconnaît l'écriture de sa fille. Tout en retenant ses larmes, elle le lit:

Dans le miroir

Je suis perdue, seule, confuse, gelée. Seule. Dans la vie de tous les jours, je suis souriante, joyeuse, entourée, heureuse. Mais quand je rentre, je dépose les armes, je retire mon masque. Je m'effondre. Je suis entourée à l'école, mais je me sens seule. J'ai constamment froid, malgré mes longs pulls. Mes manches qui cachent mes bras et la multitude de bracelets qui cachent mes poignets.
Au pied de mon lit, il y a un miroir. Quand je me regarde, je vois deux reflets: la Lucie joyeuse, celle que tout le monde voit. Cette fille aux yeux brillants, toujours le sourire aux lèvres. Celle qui rit, qui chante, qui danse. Celle qui rêve d'amour, de futur. Celle qui vit. Et je vois l'autre Lucie, la vraie Lucie. Celle qui est seule est dépressive. Celle qui se tranche les veines. Celle qui s'enferme dans le silence et le noir. Celle qui ne voit pas d'avenir. Celle qui a abondonné et qui ne souhaite que la mort.
Dans le miroir, mes deux reflets se mélangent, se confondent. Les yeux sont le miroir de l'âme. Dans mes yeux, on ne voit qu'un appel à l'aide, mais personne ne le voit. Sur mon miroir il y a du sang, mon sang.  Dans mon miroir, mes démons ont gagné. Dans mon miroir, on voit un corps vide. Dans mon miroir, je vois mon corps mort.

***

Ouf, j'ai fini. Si vous vous souvenez, le premier texte que j'ai posté ici était sur le thème du "Sucide". Dans celui-là, c'est un peu la même chose, mais en ajoutant des éléments. Si dans mon premier texte, je blamais le harcèlement, là, j'ai essayé de parler de dépression et d'auto-mutilation.
Avant qu'on me le fasse remarquer, c'est normal que la lettre de Samy soit en italique et son texte final en gras. J'ai joué sur les deux valeurs : la liberté et la légerté pour sa mort et son désespoir et sa noirceur pour son texte. D'ailleurs ce texte vient de moi, je l'ai écrit pendant un cours de français.
Je crois qu'on est arrivé à la partie prévention. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul.e.s et que vous pouvez toujours vous en sortir, trouver des solutions. Si vous songez à la mutilation, ce que je peux vous conseiller, c'est d'en parler. Parlez-en, à des membres de votre famille, des ami.e.s, des personnes qualifiées... Mais ne gardez pas ça pour vous et ne commencez jamais. Si vous en avez besoin, je peux également vous aider et/ou vous écouter au besoin.
Voilà, je suis arrivée à la fin. Ce n'était pas un texte facile à écrire mais j'espère qu'il vous aura plu. Et on se retrouve bientôt pour un autre texte !

"Stars can't shine without darkness"
"Les étoiles ne peuvent pas briller sans obscurité"

Bisous !

Emy 💋

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