10
Quelques années auparavant, Londres
Aujourd'hui promet d'être un bonne journée. Maman nous a promis qu'on pourrait aller au parc toutes les deux avec mon frère quand j'aurais été voir Christina. Papa, lui, ne vient pas avec nous. Et c'est mieux comme ça. Depuis un moment, il est méchant et il crie tout le temps. Il n'arrête pas de boire dans cette grande bouteille au liquide brun-or qu'il appelle "son remède". Mais, même si je ne suis "qu'une enfant" selon lui, je sais très bien que ce n'est pas bon signe. La nuit, j'entends maman pleurer de douleur. Puis, mon père l'entend et décide d'abréger le bruit par les coups.
J'ai déjà essayé d'en parler à maman, mais elle me dit de ne pas m'en occuper.
- Ça risque d'être pire, tu sais, m'a-t-elle dit, d'une voix triste.
- Mais je ne veux pas qu'il te fasse du mal ! Répliqué-je.
- Moi non plus. Je ne veux pas qu'il s'en prenne à toi ou à ton frère.
- Et si il te tuait ? On va devenir quoi, nous ?
Elle s'était crispée et me tournait le dos.
- Ne parle pas de malheur, chérie.
Puis, elle est partie et m'a dit de m'habiller. Je sais qu'elle ne veut pas que ça se sache. La grande professeur de psychologie qu'elle est ne veut pas que sa réputation internationale soit tâchée par l'image de celle d'une femme battue. Elle ne veut pas qu'on la traite de faible. Mais ce qu'elle n'a pas compris, c'est qu'elle ne l'est pas. Elle est plus forte que la plus part d'entre nous, même si elle est convaincue du contraire.
Mon téléphone vibre. Je l'ouvre et vois un message de Cris.
Cris : Je suis en bas. Tu peux descendre <3
Je lui réponds très vite.
Moi : Il est pas là ?
Cris : J'ai vérifié cinq fois et je l'ai pas vu. R.A.S
Je lâche un petit rire. Qu'est-ce que je l'aime ma Cris, si elle savait. Cris, c'est ma petite-amie depuis six mois. Maman est au courant, bien sûr. Mais pas mon père. Il est très critique sur tout. En particulier, sur ce qu'il appelle "les pédales". Alors, que ce passerait-il s'il il apprenait que sa fille en était une, de pédale.
Je ne sais pas, mais je ne veux pas le savoir.
J'ouvre la porte de la fenêtre et passe une jambe en dehors. L'air me fouette le visage. JE la vois d'en bas. Elle et son sourire radieux. Elle et ses beaux cheveux roux.
Je suis brusquement sortie de ma rêverie quand on m'en poigne et qu'on me jette violemment sur le sol. Le visage ridés de mon père me fait face. Il pue, non, il en peste l'alcool.
- Où comptais-tu aller comme ça ?
- Je... Je...
Ma respiration s'accélère et je sais ce que mon corps fait. Je l'ai lu dans un bouquin. C'est une crise d'angoisse.
Mon géniteur produit un drôle de son cruel qui ressemble à un rire du Joker. Fou et insensé.
- Tu penses que j'avais pas compris que tu étais comme eux ? Une sale pédale ?
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