8. la coupe de feu
J'AVAIS PASSÉ TOUT LE VOYAGE DANS CE QUI ALLAIT ÊTRE MA CHAMBRE PENDANT LES NEUF PROCHAINS MOIS.
Notre dortoir était chaleureux, plutôt grand et rectangulaire. Le parquet de bois craquait sous nos talons, le mur était recouvert d'un papier peint gris avec de fines étoiles bleues foncées. Il y avait six lits, trois de chaque côté du mur, avec une table de nuit grise qui possédaient chacun trois tiroirs à la droite de chaque lits. Au-dessus de chaque lit, il y avait un ciel-de-lit (ou une moustiquaire de princesse) grisâtre qui me donnait vraiment l'impression d'être tombée dans un conte de fée. Au fond de la pièce, face à la porte, il y avait une grande baie vitrée sous laquelle on avait mis une petite banquette et à laquelle nous pouvions voir le palais de Beauxbâtons devant les montagnes. On avait une petite porte qui nous menait à notre salle de bain, similaire à celle qu'on avait à Beauxbâtons. Honnêtement j'avais vraiment l'impression d'être brutalement devenue une princesse ou quelque chose dans ce genre. Nos valises avaient déjà été posées dans la chambre.
Cela faisait plusieurs minutes que nous nous étions envolées. Presque tout le monde était en bas, dans le salon/hall d'entrée, et papotait, faisait connaissance. J'étais restée dans la chambre des filles avec Ariane et Oscar. Ariane avait par ailleurs sorti un paquet de cartes et le consensus avait été de jouer à la Bataille explosive (malgré mes batailles pour un kems bien qu'une quatrième supplémentaire manquant à l'appel). J'avais sorti pour ma part le reste de mes provisions qui étaient se composaient de chocogrenouilles et des vieux haribos-crocodiles et schtroumpfs que m'avait envoyé mon père et des sucreries que les parents d'Agnès m'avaient offert pour mon anniversaire. Les rires des autres membres de la délégation remontaient jusqu'à la chambre et c'était presque insupportable. D'un point de vue extérieur, la scène faisait certainement pitié. Un peu comme dans les room-com américaines mal doublées qui passaient de temps en temps à la télé et dont ma cousine raffolait, où les losers/nerds traînaient dans leur chambre à rien faire et les gens cools faisaient des fêtes. C'était au-delà du pathétisme. Pendant que la délégation essayait d'apprendre à se connaître, on jouait les anti-sociaux dans la chambre au-dessus.
— Vous pensez qu'il faut qu'on aille en bas ? suggéra Ariane au bout d'un moment.
On volait depuis approximativement une heure. On avait fini de jouer à la bataille explosive, fini nos bonbons et nous étions désormais allongés sur ce qui semblait être le lit d'Ariane et on discutait de tout et n'importe quoi. Enfin surtout de nos théories sur Hogwarts, d'à quel point on avait hâte de savoir si les anglais étaient réellement sexy ou non, et puis de Fleur Delacour qui avait largué son dernier petit-copain. Certaines personnes étaient remontées, un groupe de garçons notamment mais aussi une fille blonde dont j'avais oublié le prénom qui s'était installée sur son lit avec un livre dans la main.
— Non, répondit catégoriquement Oscar. Flemme.
— Et puis, ajoutai-je. On est cloîtré dans cette chambre depuis le début. Imagine, on redescend, les autres vont vraiment s'apercevoir qu'on a disparu. Ils ont sans doute fait des commentaires sur notre absence. Non, c'est trop gênant.
— Mais ils vont devoir faire face à notre absence quand on sera atterris, remarqua Ariane. Je dis ça comme ça.
— On pourra s'échapper par la fenêtre et les rejoindre après discrètement, suggérai-je. Non mais là, ils ont tous dû faire connaissance et nous non.
— Par Flamel, imagine ils ont parlé de leur signe astrologique ! se mit à gémir Ariane. Je dois avoir cette information. Imagine je discute avec quelqu'un et je découvre après que depuis le début il est gémeaux. Gémeaux, Abigaëlle ! Ce serait une catastrophe! Une véritable catastrophe.
Oscar leva un sourcil.
— Tu sais, la terre ne va pas s'arrêter de tourner si tu adresses la parole à un gémeaux.
— C'est ce que tu penses, rétorqua mon amie. Mais en réalité, c'est terrible. Parce que aucun Bellever ne se ligue avec des gémeaux, d'accord? Aucun. Ma grand-mère avait parlé une fois à une boulangère Gémeaux et devinez quoi? Elle est morte la semaine d'après.
— Celle qui avait la dragoncelle à un stade terminal? Demandai-je sous un sourire machiavélique.
— Très précisément celle-là oui, mademoiselle Richard.
— Si ça peut vous rassurer, on a juste fait des théories sur comment étaient les élèves de Hogwarts et de Durmstrang, lança au loin la fille blonde. Et si on allait pouvoir manger correctement là bas, connaissant la bouffe anglaise.
On s'arrêta tous les trois de parler. La fille blonde venait de sortir le nez de son livre pour nous toiser. Je crois que c'était une fille de Papillonlisse, mais j'avais du mal à me souvenir de son prénom. Julie, peut-être?
— Tu t'appelles Juliette, non? lança Ariane.
La blonde acquiesça.
— C'est ça le problème de l'entre-soi mon coeur, souffla Oscar dramatiquement à Ariane. On ne sait même pas qui est dans cette délégation.
— Vous devriez, rapprocha Juliette sans aucun contexte. Enfin, on va rester coincé dans une école étrangère pendant 9 mois, c'est plutôt bon plan de se connaître. Surtout qu'on ne parle pas anglais.
— Oui enfin, le champion sera moi. Il faut que je prépare mon personnage, tu comprends. Je dois être mystérieux. Oh les filles, je vous en supplie, dites à tout le monde que si j'ai redoublé, c'est parce que j'avais essayé d'aveugler quelqu'un ou que pour une raison familiale j'ai dû...Je sais pas, on peut leur dire que j'ai commis des crimes de guerre? Et que par conséquent, il faut me protéger donc je suis resté un an de plus à Beauxbâtons...
— C'est Oscar Vanderbeck, non ? repris Juliette. Ta mère, c'est une Lestrange, non ? Si c'est le cas, je crois que t'as pas besoin de t'inventer un background là bas. Au Royaume-Uni, ils ont eu quelques traumatismes avec les Lestrange, de mémoire. Genre, pas les personnes avec qui tu prendrais le thé. Surtout toi, Abigaëlle.
Je fronçai les sourcils, un peu confuse. Être née non-magique présentait parfois des inconvénients, notamment sur les références que les sorciers qui baignaient dans ce monde depuis le berceau.
— C'est une grande famille sorcière un peu...particulière, me souffla Ariane. Un chouïa anti-non-magique. D'ailleurs, il me semble que des Lestrange sont partis en Angleterre dans les années 20 et, sans grande surprises, ils ont rejoins le mage noir.
— Merci Bellever pour cette précision historique familiale, claqua Oscar. Tu verrai la gueule de mes noëls. Oh Rodulfus, tu connais le fils de la sœur de ta grand-mère? Il est en prison. C'est scandaleux. Je sais pas moi, peut-être que Rodulfus a bien fait de partir en prison ? Sa femme est complètement tarrée en plus, je les ai jamais vu mais ma cousine Salomé si. Vraiment, on raconte que le terme folie a été inventé après la naissance de cette femme.
— On a aussi les Lycidas, les Delacour, tout le tralala... C'est des grandes familles, par chez nous, m'expliqua Ariane.
Ok. C'était genre mon moment. Demander des informations sur la famille Crirose, celle de ma mère. Ma mère m'avait dit qu'elle s'appelait Crirose, mais peut-être que c'était Lycidas? Elle n'était pas Alexandra Dubois, déjà. Les dates correspondaient à une Alexandra Lycidas. Peut-être qu'elle avait changé de nom, je ne devais pas ignorer cette possibilité.
— Les Crimrose? Ça te dit quelque chose?Ou les Dubois?
Je cru entendre Oscar pouffer.
— Mon coeur, tu cites des noms randoms pour faire genre que tu connais, non? Tu sais, comme quand t'es en Histoire de la magie et que tu te souviens plus des noms des belligérants d'une des guerres des goblins et que tu en inventes un. Genre Thorin, ça sonnait bien non ? Enfin, pas d'après mon correcteur de CEM mais bon. J'ai jamais pu blairer cette matière. Alors que la métamorphose...
Le problème, c'est que je ne me sentais pas leur dire que je voulais découvrir des secrets sur ma mère. Je cherchais désespérément Alexandra Crimrose. Je cherchais désespérément des réponses. Ariane me regarda avec un air désolé.
— Dubois pas vraiment. C'est vraiment un nom commun, bien sûr que oui on a eu des sorciers nommés Dubois. On a qu'à voir Aristid Dubois, dans la délégation. Demandes lui s'il sait des choses! Crimrose en revanche...Non plus à vrai dire. Pourquoi?
— Pour rien;
Mensonge. Mensonge, mensonge, mensonge, mensonge.
Je crois qu'ils avaient compris, d'ailleurs, que je mentais. C'était pas non plus le meilleur mensonge du siècle, d'autant plus que j'étais vraiment une mauvaise actrice. Mais ils ne le relevèrent pas.
— Ma mère travaille dans les archives, si tu veux, lança Juliette. Je pourrai lui demander, peut-être ?
Non, c'était vraiment parfait. Juliette était parfaite. C'était l'occasion de fouiller un peu, juste superficiellement. C'est juste une histoire de vérification, non?
— Oui, pourquoi pas. Ça pourrait être marrant.
Super marrant même.
Soudainement, Fleur Delacour débarqua dans la chambre. Cette fille était magnifique. Ses longs cheveux blonds argentés tombaient en cascade sur jusqu'à sa taille et ses yeux bleus foncés se plantèrent dans les miens. Je me mis à rougir, ce qui était la réaction la plus logique et normale que j'avais faite depuis ce matin. Fleur Delacour était vraiment vraiment très belle. Plus jeune, quand je partageais son dortoir, j'aurais pu tuer quelqu'un pour qu'elle me regarde ne serait-ce qu'un instant. Même pas être amie avec elle, juste qu'elle pose le regard sur moi. On avait parlé que deux ou trois fois dans nos vies, échangés à propos des devoirs, mais c'était tout. Forcément, elle était populaire et je ne l'étais pas. J'étais un ver de terre et elle était une étoile. Nos deux mondes se frôlaient régulièrement sans jamais cohabiter. C'était comme ça, on ne pouvait pas le changer. On ne sera jamais plus que de camarades de classe.
— Madame Maxime vient de m'envoyer vous dire qu'on arrive dans une dizaine de minutes. Et il fait frisquet, apparemment. Couvrez-vous un minimum.
Et elle s'en alla.
❃❃
Hogwarts ne ressemblait en rien à ce que j'avais imaginé. Je m'étais attendu à un grand palais, comme celui de Beauxbâtons, mais j'avais été un peu débile de croire qu'il existait une uniformisation des écoles de sorcellerie. Évidemment que les écoles s'adaptent en fonction du pays. En regardant le château depuis la fenêtre qui était, certes, très beau, j'ai eu une réflexion sur l'isolation qui devait être terrible. J'espère qu'il y a du chauffage.
Une foule nous attendait dehors. Tous dans leur uniforme noire scrutaient avec émerveillement le carrosse comme si c'était la première fois qu'ils en voyaient un. J'imaginais déjà leurs réactions en voyant Madame Maxime, ils n'allaient pas revenir.
On était tous regroupés autour de madame Maxime dans le petit salon. Elle nous donnait les dernières instructions de manière majestueuse. Elle était une impératrice, nous n'étions que de simples sujets. Les instructions étaient très basiques: toujours être poli, suivre le protocole de bonnes manières, et surtout ne pas montrer un certain mépris ou une vantardise envers les autres. Pas besoin de dire qu'on était les meilleurs, nous avait dit notre directrice, le succès suffit. Elle condamnait l'hubris.
— Monsieur Vanderbeck, s'il vous plaît, lança madame Maxime alors que nous étions sur le point d'atterrir. Vous sortirez en premier pour déplier le marchepied.
— Vous voyez les filles, nous chuchota Oscar, elle m'a choisi moi parce que je suis le plus agréable à regarder de toute la délégation. Toutes les filles de Hogwarts seront à mes pieds rien qu'en me voyant.
— Dommage que tu ne sois pas de ce bord là, gloussa Ariane.
Oscar prit un air dramatique, repoussa une de ses boucles noires derrière son oreille et leva les yeux au ciel.
— Je sais, soupira-t-il. Ça me brise le cœur rien qu'à l'idée que je vais devoir briser le leur. Oh mon dieu, après le tournoi, il faut absolument que je vous emmène dans ce bar non-magique à Paris. C'est dans le Marais. Vous allez l'a-do-rer.
Oscar glissa entre Ariane et moi pour rejoindre la porte mais un fracas dans le Carrosse nous fit tomber; on venait d'atterrir.
Oscar se leva immédiatement, comme si de rien était. Il passa une main dans ses cheveux et se tourna vers nous en levant son pouce en l'air. "Tout va bien" avait-il l'air de dire. Madame Maxime semblait ne pas être tout à fait convaincue mais le laissa sortir. Je vis Oscar bondir hors du Carrosse et se retourner vers nous. Derrière lui, Poudlard était dessiné à travers la pénombre. Plusieurs centaines de pièces semblaient être éclairées. Bien sûr, ce n'était pas Beauxbâtons. Mais c'était quand même très beau. Au-dessus, la constellation de l'Hydre brillait. Oscar tapota maladroitement pour faire déplier le marchepied d'or.
— Vous serez à ma suite, déclara madame Maxime avant de se retourner pour sortir du Carrosse.
— Mesdemoiselles, Messieurs, joyeux tournoi des trois sorciers! Lança Louis Hansmann derrière moi.
On entendit dehors quelques acclamations de surprises. Cette fois c'était sûr, ils n'avaient jamais été confronté à une ossature telle que celle de madame Maxime.
Nous descendîmes à la suite de Madame Maxime, sous les applaudissements des élèves de Hogwarts. Avec Ariane, nous nous étions faufilé pour rejoindre Oscar qui nous regardait avec des étoiles plein les yeux. Avec son sourire enfantin, il regardait Hogwarts puis les élèves successivement avec une forme d'admiration. Contrairement à l'autre partie de la délégation qui regardait le château d'un air sceptique. J'avais envie de partager avec eux mes craintes sur l'isolation de Hogwarts. En fait, le terme plus approprié était peut-être anxieux. C'était nouveau pour nous tous. Le tournoi des sorciers devenait curieusement de plus en plus réel. Cerise sur le gâteau, Albus Dumbledore venait de faire un baise main à notre directrice. Pour moi, c'était une sorte de métaphore. Le tournoi venait officiellement de commencer à partir du moment où Albus Dumbledore avait posé ses lèvres sur la main de madame Maxime.
Un seul bémol se présentait: la météo. Bien sûr, on nous avait un peu préparé mentalement à la température écossaise, si basse, si cruelle, si froide. Peut-être que j'allais perdre l'usage de ma main droite après cette soirée tellement il faisait froid. J'avoue que ni Ariane, ni Oscar ou moi n'avions préparé en amont le froid. Certains oui, comme Juliette ou Fleur qui avaient mis un châle ou encore Louis et Gideon qui ressemblaient à des glands avec leurs écharpes.
— Ma chère Madame Maxime, fit Dumbledore, je vous souhaite la bienvenue à Poudlard.
— Mon cher Dumbledore, répondit notre directrice,je suis ravie de constater que vous avez l'air en parfaite santé.
— Ma santé est parfaite en effeu..heu..en effet.
— Je rêve où il s'est moqué de l'accent français, nous souffla Oscar. Si c'est le cas, qu'il ne s'étonne pas si j'explose son bureau.
Ariane regarda Oscar avec de grands yeux.
— T'es pas sérieux, quand même? S'inquiéta-t-elle.
— Si tu veux l'aide de l'IRA, ajoutai-je, ils sont pas très loin. C'est un groupe terroriste irlandais qui veulent l'indépendance de l'Irlande, expliquai-je ensuite. Enfin depuis cet été y'a une trêve mais bon. Ils sont juste à une mer de nous quoi.
Mais madame Maxime venait de nous désigner, ce qui coupa alors immédiatement court à notre débat sous-jacent.
-— A quel moment Karkaroff doit-il arriver? Demanda notre directrice.
Karkaroff qui, de ce que je supposais, devait être le directeur de Durmstrang.
— Il ne devrait pas tardeu...euh...tarder, répondit Dumbledore.
— C'est officiel, je sors de ce tournoi avec un meurtre sur les bras, grommela Oscar. Abigaëlle, tu m'aides?
— Toujours Oscar, répondis-je. Toujours.
— Souhaitez-vous l'attendre ici ou préférez-vous entrer à l'intérieur pour vous réchauffer un peu? Proposa Dumbledore.
Je priai secrètement pour que madame Maxime accepte la deuxième proposition. Apparemment, beaucoup était de mon avis puisque Juliette, juste derrière nous, venait de souffler "vieille cruche, dit oui." J'allais officiellement adorer Juliette.
-— Me rechauffer quelque peu, clama madame Maxime, quelle bonne idée, mon cher Dumbledore! Mais, qui va s'occuper de mes chevaux?
— Vos cheveux sont coiffés à la perfection, assura Dumbledore à côté de la plaque.
En réalité, il n'était pas à côté de la plaque. Juste à quelques milliers de kilomètres de cette dernière, disons.
— Ok je vais me le faire, pesta Ariane. Pour découvrir les propriétés du sang de dragons, y'a du monde, pour comprendre un accent français y'a moins de monde.
— Bellever fait gaffe, fit quelqu'un derrière nous. On parle d'un des plus grands sorciers du monde. Et pour sa défense, l'accent de Maxime est a coupé le couteau. Et il est hyper parisien.
— Va te faire foutre Hansmann, claquai-je à la place d'Ariane. Ton avis, tu te le mets là où je le pense.
Louis ricanna.
— Pardon mistinguette, j'avais oublié que j'étais à vomir. Ça m'échappe parfois.
— Appelle-moi encore une fois mistinguette et....
Louis n'eut pas le temps de finir sa phrase; madame Maxime venait de nous happer.
— Venez, vous autres, acclama-t-elle.
Les élèves de Hogwarts se séparèrent pour nous laisser la place de passer. Ce fut madame Maxime qui démarra la marche, nous à ses pas, pour gravir les marches du château.
— Les pauvres, murmurai-je en regardant les élèves de Hogwarts. Attendre dans le froid comme ça...
— Ils sont habitués, répondit Louis Hansmann (comme si j'avais demandé une réponse alors que non seulement ma tirade avait été clamé dans un but rhétorique mais aussi je n'avais certainement pas besoin que Louis Hansmann ne surenchérisse avec ses explications).
— Par pitié, soupirai-je. Si c'est pour dire des absurdités pareilles, garde le pour toi.
— Et ne pas te voir soupirer? Écoute Richard, on va être bloqué dans le même endroit pendant neuf mois. C'est long, neuf mois. On pourrait faire un bébé là, il serait né quand on reviendra à Beauxbâtons.
— En toute honnêteté, je préfère me noyer dans le lac derrière toi plutôt que d'avoir un enfant avec toi.
— Mon but c'est que je te fasse vraiment vomir, tu vois?
— Va crever.
Mais Louis pouffa légèrement après ma pique. J'aurai aimé le frapper mais pile à ce moment-là nous venions d'entrer dans le château. Le hall d'entrée était immense, à un point tel que je me demandais sérieusement si le manoir d'Ombrelune ne pouvait pas rentrer tout entier. Des torches enflammées étaient fixées sur les murs de pierre, ce qui réglait en partie le problème d'isolation que j'avais évoqué plus tôt. Dieu merci, je dormais dans le Carrosse où je savais que je n'allais pas mourir de froid. Face à la porte d'entrée, une autre porte de bois (aussi immense que le hall) était ouverte et donnait sur le réfectoire.
Le réfectoire était sublime. Pas autant que Beauxbâtons, certes. Mais il avait son charme. Comme si nous venions de faire un bon dans le temps et que je me retrouvais propulsée au Moyen-Âge. Pour commencer, quatre longues tables de bois étaient disposées dans le sens de la longueur de la salle. A noter qu'il n'y avait que des assiettes posées.. Au-dessus de nos têtes, des milliers de chandelles suspendues par magie nous éclairaient. Il aurait fallu une vie entière pour pouvoir recenser le nombre exact de chandelles. Le plafond était d'un velour noir, parmesé d'étoiles. Un plafond magique. Brillant. Tout au bout de la salle, une cinquième table, que je devinais comme celle des professeurs, nous faisait face.
Quelques élèves semblaient déjà installés. Visiblement, notre arrivée n'avait pas été une raison suffisante pour braver le froid et dans une certaine mesure je pouvais les comprendre. Il faisait bien plus chaud ici qu'à l'extérieur. Enfin, peut-être que Fleur, Juliette et Nora n'étaient pas de mon avis puisqu'elles avaient gardé toutes les trois leur châle.
— Et on se met où? osa demander Gideon Baert.
C'était une question si juste que j'étais à deux doigts de lui pardonner ce fameux râteau de quatrième année. A deux doigts. Juliette pointa la deuxième table à gauche.
— Celle-là à l'air pas mal, fit-elle.
C'était la table la plus remplie. Enfin, dans le sens où 90% des étudiants de Hogwarts étaient dehors pour notre arrivée, la quelque poignée d'élèves qui restaient, la plupart était regroupée autour de la table que Juliette pointait.
— Elle, elle est vide, commenta Louis en montrant la première à gauche.
Tout le monde semblait hésiter entre les deux tables.
— Celle de Juliette est parfaite, je commentai en prenant le leadership.
Et d'accord, c'était uniquement pour entrer en opposition à Louis. Je ne suis pas un ange, je ne l'avais jamais prétendu. Ce qui était plus étonnant dans cette histoire, c'est que tout le monde se mit à me suivre. Je ne savais pas comment, ni même pourquoi ou pour quelle raison mes camarades avaient décidé de me suivre. J'avais juste envie de contredire Louis et de suivre Juliette, que j'aimais déjà.
— Je ne m'attendais pas à ça, commenta Gideon à ma droite.
— Le réfectoire de Beaubaton est plus beau, ajouta Fleur. Je veux dire, il n'y a pas vraiment d'effort sur la décoration. Puis Flamel, qu'est-ce qu'il fait froid.
Elle ajusta son chandail et son écharpe, en grelottant toujours. Face à moi, Oscar venait de lever les yeux.
— Moi j'aime bien, je fis discrètement. Le plafond est plutôt joli, on voit les étoiles.
— C'est un plafond magique, mistinguette, me lança Louis. Tu devrais le savoir, toi qui passe ton temps à la Bibliothèque. Le bibliothécaire est limite devenu ton sugar daddy.
— Ecoute, je fais tout mon possible pour avoir de la culture, répliquai-je piquée au vif. Tu peux peut-être prétendre avoir autant de culture que nottrbibliothécaire ? Sans vouloir être méchante, même un troll des montagnes est plus enrichissant que toi.
— Drôle de façon de parler de Eugène Hautcoeur. En tout cas, moi j'ai été sélectionné pour le tournoi. Ton troll des montagnes non.
— Retire ce que tu viens de dire sur Eugène. Tu ne le connais pas.
Louis se contenta de ricaner.
— Parce que toi tu le connais?
J'aurai aimé répliquer, lui demander ce qu'il voulait sous-entendre, mais les autres élèves arrivèrent pile à ce moment. Un brouhaha presque insupportable venait d'envahir la pièce. Ceux de Hogwarts semblaient exactement savoir où se placer et bientôt toutes les tables furent remplies. Sous l'immense porte s'était arrêtée la délégation de Durmstrang. C'était la première fois de ma vie que je voyais des sorciers en dehors des étudiants de Beauxbâtons, pas nécessairement français, mais les sorciers de l'Europe de l'Est étaient exactement comme je ne l'avais imaginé. Massifs, imposants, terrifiants, tous vêtus d'un uniforme rouge aux capes de fourrure. Si on prêtait attention aux rumeurs, cette école enseignait toujours la magie noire et certains professeurs transmettaient leur idéologie entièrement raciste, héritée de Grindelwald. A l'image Beauxbâtons, c'était une des seules écoles de magie d'Europe qui était internationale. C'était notre ultime point commun. Après un court moment d'hésitation, la délégation se dirigea vers la table la plus à droite d'un pas sûr. Certains regardaient le plafond magique avec le même émerveillement que le mien.
— Par Flamel, souffla Gideon en ne quittant pas des yeux la délégation de Durmstrang. Par Flamel, Louis, tu vois bien la même chose que moi ?
— Par Flamel, j'arrive pas à y croire. C'est possible, même ?
— C'est la première fois que vous découvrez l'existence des allemands? commentai-je sarcastiquement. C'est pas du folklore, ils existent pour de vrai vous savez.
— Par Flamel Richard, cultive-toi un peu, répliqua Gideon en pointant un élève de Durmstrang. Tu vois le grand gaillard là bas? Krum. C'est Viktor Krum.
Romain n'allait jamais me croire.
Je levai le cou pour essayer de voir à mon tour Viktor Krum mais sans succès véritable. Peut-être était-ce lié au fait que je ne savais pas à quoi ressemblait Viktor Krum. A ma gauche, Ariane était en train de papoter avec une élève de Hogwarts blonde, avec un air rêveur, qui semblait ne pas avoir plus de quatorze ans. Une fois tout le monde assis, les enseignants de Hogwarts firent leur entrée pour s'installer autour de la grande table tout au fond. Madame Maxime, Dumbledore ainsi qu'un nouveau personnage que j'identifiais comme Igor Karkaroff fermaient la porte. Igor Karkaroff était à bien des égards comme je ne l'avais imaginé, terrifiant. Il me donnait un peu en revanche un air de Rodion Raskolnikov dans Crime et Châtiment; à tout moment il pouvait sauter sur un élève et lui trancher la gorge. Aussitôt notre directrice arrivée, nous nous levâmes, ce qui provoqua quelques rires de la part des élèves de Hogwarts.
— Mais qui les a élevés? grommela Oscar visiblement vexé des moqueries de la part des anglais. J'aurai deux-trois mots à dire à leurs parents.
— Si tu dis que tu viens de la famille Lestrange, ils vont avoir peur, glissa Ariane.
Une fois madame Maxime assise à la gauche de Dumbledore (celui-ci étant resté debout), nos fesses se posèrent à nouveau sur le banc dur du réfectoire. Le silence s'installa dans la salle; tous les regards étaient posés sur Dumbledore. Pour être tout à fait honnête, Dumbledore possédait une certaine aura impressionnante. C'était le vrai Dumbledore, le grand Dumbledore, directeur de Poudlard, un poil raciste envers les français peut-être, qui avait vaincu Grindelwald, découvert les douze propriétés du sang de dragon. Ce n'était pas non plus n'importe qui. Même si je n'aurai pas opté pour cette robe de sorcier bleue à titre personnel, bien trop laide à mon goût. Mais bon.
— Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers fantômes, et surtout chers invités, bonsoir, dit Dumbledore en nous adressant un sourire rayonnant et rempli de bienveillance. J'ai le très grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue à Poudlard. J'espère et je suis même certain que votre séjour ici sera à la fois confortable et agréable.
Fleur Delacour éclata ouvertement de rire. Je n'arrivais pas à comprendre comment elle pouvait être aussi à l'aise à sortir un rire aussi sonore devant tout Hogwarts, Dumbledore, et Durmstrang.
— Il fait froid, je doute de l'isolation de ce château, et tout est moins beau, chuchota-t-elle à Louis. Dumbledore s'est moqué de l'accent de notre directrice, ses élèves se sont moqués de nous quand on s'est levé et on a invité Igor Karkaroff. Tu parles d'un séjour agréable avec un mec avec des idées aussi limitée que Karkaroff qui devrait être en prison. Et en plus de cela, j'ai très peur de ce que va être la nourriture.
— Quoi, ton épouvantard c'est un fish and chips? rétorqua Gideon.
— Le tournoi sera officiellement ouvert à la fin de ce banquet, poursuivit Dumbledore. Mais pour l'instant, je vous invite à manger, à boire et à considérer cette maison comme la vôtre!
Les plats devant nous qui étaient jusqu'à présent vides se remplirent de mets divers. J'adorais la magie et le fait d'être une sorcière. Je fus soulagée aussi de constater qu'il n'y avait pas que des plats anglais (en même temps j'ignorais toujours l'intégralité de la carte culinaire anglaise). Face à Fleur, je reconnu de la bouillabaisse et fut pris d'un frisson de dégoût en la voyant s'en servir. Ce plat est ignoble, quoi qu'on dise. J'avais pris une part de boeuf bourguignon qui était incroyablement bon.
Ariane avait repris sa conversation avec la petite blonde et j'écoutais d'une oreille discrète. Madame Maxime nous avait jeté un sort pour que nous puissions comprendre l'anglais et le parler, afin de comprendre les autres élèves. Enfin pour le perfectionner plutôt. L'avantage avec Beauxbâtons, c'était qu'on était quotidiennement entouré de sorciers et sorcières italiens, espagnols, portugais, belges ou encore suisses, et donc on devait se parler anglais pour pouvoir se comprendre.
— On est répartie en quatre maisons ici, expliquait la fille d'une voix douce, si douce qu'on aurait dit qu'elle nous chantait une comptine pour enfant. C'est assez simple ici, beaucoup plus que chez vous. Quand on arrive à Hogwarts, on nous met un vieux chapeau magique sur notre tête et il regarde à l'intérieur de notre esprit pour voir où on se sentirait le mieux. Il a des siècles et des siècles d'expériences, il sait exactement si tu es plutôt courageux, loyal, rusé ou intelligent. C'est une magie très puissante. Moi, je crois qu'il peut sentir l'énergie de ton âme. Il doit sûrement capter des ondes invisibles, un peu comme les Joncheruines qui détectent les auras, tu vois ?
La fillette ne prenait même pas la peine de regarder mon amie. Elle contemplait le plafond avec un regard songeur, comme si elle voyait quelque chose d'invisible que nous ne pouvions voir.
— Elle a l'air complètement timbrée ta pote, chuchotai-je à Ariane en français pour être sûre que la fillette ne nous entendent pas.
— J'adore cette gamine, clama Ariane. Elle est trop cool. Et pour ta culture G -si je crois Gideon tu en manques- il y a quatre maisons ici. C'est ce que me disait Luna.
— D'où les quatre tables, remarquai-je. Et genre ils doivent rester à leur table attitrée ? C'est triste un peu, à Beauxbâtons si j'avais envie de manger avec un Papillonlisse je pouvais le faire.
Ariane leva puis baissa ses épaules, pour exprimer qu'elle aussi trouvait ça un peu triste.
— C'est comme ça, tu sais. En vrai, je pense qu'ils mangent un peu où ils veulent, je ne pense pas que les professeurs les en empêche.
— Oui, le régime de Vichy c'est plus trop à la mode.
— Il y a quatre maisons donc. Ravenclaw, c'est cette table. Derrière nous, c'est Gryffindor, les courageux blablabla. Harry Potter est réparti là bas. Hufflepuff, c'est ceux en face, ils sont gentils apparemment, et tout derrière on a Slytherin. Luna me disait que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait été réparti là bas.
— Intéressant, commentai-je. Et c'est un chapeau qui s'immisce dans ta tête comme ça ? Ils ont quel âge quand ils sont répartis eux ? 13 ans, comme nous ?
— 11 ans. Dès leur arrivée en fait. Pas ouf mais bon, c'est la méthode anglaise on va dire. Dis, t'as vu la gueule de Karkaroff.
J'avalai une patate.
— Oui, répondis-je. Terrifiant, si tu veux mon avis.
— Je ne comprends pas comment ce type n'est pas en prison. Apparemment, c'est parce qu'il aurait dénoncé ses potes.
— Donc ici, dans la justice magique, c'est ok si tu tortures des non-magiques si tu balances avec qui tu as fait ça ? Juste pour sauver sa peau ?Et tu as le droit d'être directeur d'une école? C'est quoi ce bordel? Vous marchez sur la tête.
Ariane garda le silence. Ses lèvres se pincèrent légèrement, presque comme si elle hésitait à parler. Et ok, c'était peut-être parce que le fils du premier ministre magique était pas très loin et que le fils du procureur général de la communauté sorcière française se trouvait à ma droite qu'Ariane hésitait à parler. Sauf que son regard s'était troublé, comme si elle approuvait ce que je venais de dire.
— Je sais...C'est injuste et un peu hypocrite.
Ses doigts glissèrent nerveusement sur le tissu de sa manche. Elle fixait son assiette presque vide, seuls quelques morceaux de patates baignant dans la sauce du ragoût étaient encore là.
— En France, on est pas mieux non plus, me chuchota-t-elle.
J'aurai voulu en savoir plus, savoir de qui elle parlait, d'un exemple concret mais je fus coupé dans mon élan par Fleur.
— Tout le monde s'est jeté sur la Bouillabaisse ? s'étonna Juliette. Il en reste plus.
— Ils ne sont tellement pas habitués à manger des trucs bons ici qu'ils se jettent sur des plats pas ouf mais toujours mieux qu'anglais, commenta Oscar. Terrible.
— Sur la table derrière toi, il en reste, lança Fleur.
Juliette jeta un coup d'œil à la table furtivement, puis secoua la tête défaitiste.
— Je suis bien trop timide pour demander, soupira Juliette. Et puis, non ça risque d'être trop gênant. Mon anglais n'est pas parfait. Et imagine, ils veulent garder la Bouillabaisse.
— Personne ne ferait ça, riposta Oscar visiblement toujours en lutte contre la bouillabaisse. Même sous contrainte. Encore, des pâtes oui. Mais du crabe bouilli ?
— J'y vais si tu veux, proposa Fleur. Tiens regarde le rouquin là bas. Je sais très bien qu'on ne me refusera pas.
— Excusez-nous miss descendante de vélane, s'inclina Louis.
Cette dernière me répondit d'un hochement de tête affirmatif.
Fleur se leva gracieusement et fonça vers deux garçons dont un qui avait la particularité d'être vraiment roux. Au vu du regard du rouquin, j'avais fort à parier que c'était la première fois pour lui qu'il rencontrait une descendante de Vélane. Ou une fille. Ou les deux. Toute la table des Gryffindor s'était retournée pour voir Fleur demander la soupière de Bouillabaisse, prendre le récipient, et le déposer devant nous.
— Tadaaa, lança Fleur. C'est terrible, le roux ne sait pas parler. Il a des difficultés avec le fait de parler une langue étrangère, les anglais je vous jure. On leur dit que leur langue est universelle alors ils ne se cassent pas la baguette à apprendre d'autres langues.
— Tu es sûre que c'était un problème linguistique ? commenta Louis. Et absolument aucun rapport avec le fait que tu aies du sang de vélane?
— Ah et y'avait Harry Potter aussi avec lui, ajouta Fleur. Je savais qu'il était à Hogwarts mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi jeune.
Le reste du repas se passa plutôt bien. Au désert, je m'étais laissée tenté par un dessert polonais plutôt que français ou anglais. C'était aussi l'enjeu de ce voyage, outre la forme géopolitique et du soft power; découvrir d'autres cultures sorcières. Et puis, vers la toute fin, desserts et assiettes d'or disparurent. Dumbledore se leva à ce moment-là, comme si tout avait été orchestré. L'atmosphère de la salle changea. J'avais l'impression de revenir au jour de la présélection début octobre à Beaubaton, quand mon nom fut prononcé. C'était une atmosphère d'attente, voire d'excitation.
— Le moment est venu, fit le directeur anglais en souriant. Le Tournoi des Trois sorciers va commencer. Mais je voudrais donner quelques explications avant qu'on apporte le reliquaire afin de clarifier la procédure que nous suivrons cette année. Pour commencer, permettez-moi de présenter à ceux qui ne les connaissent pas encore Mr. Bartemius Croupton, directeur du Département de la coopération magique internationale et Ludo Verpey, directeur du Département des jeux et sports magiques.
J'avais beau avoir applaudi pour les deux directeurs, j'avais quand même remarqué qu'il y avait eu plus d'applaudissements pour le dernier.
— Par le caleçon de Flamel! S'exclama Gidéon, Louis, c'est time to shine. Deux stars du Quidditch ici ? Tu peux faire jouer les contacts.
— Si le Quidditch avait été ma carrière, oui, répondit simplement Louis. Mais ici, ça se joue à médicomage ou alchimiste. Désolé mon grand.
— Excusez-moi si je manque encore de culture G, intervenai-je. Mais c'est qui ce mec?
Gideon gloussa. Je me sentais ridicule.
— Un ancien joueur de Quidditch, m'expliqua Louis sans m'agresser. C'est une star mondiale, je suis étonné que Romain ne t'en ai pas parlé. Il est doué ton frère en Quidditch.
— C'était le meilleur gardien de l'équipe de foot de Quimper, répondis-je automatiquement. Mais ok, merci de l'info.
— Mr Verpey et Mr Croupton ont travaillé sans relâche au cours de ces derniers mois pour préparer le tournoi, poursuivit Dumbledore. Et ils feront partie avec Madame Maxime, le professeur Karkaroff et moi-même du jury chargé d'apprécier les efforts des champions.
— Donc trois anglais dans le jury, commenta Oscar. Et on aurait toutes nos chances? C'est truqué et pas très fair-play.
Sur ce point, il avait raison.
— Monsieur Flitch , s'il vous plaît, le reliquaire.
Un monsieur assez âgé et assez laid, aux cheveux gris et aux joues creuses dont les veines étaient apparentes, que j'identifiais comme le concierge de l'école, s'avança vers Dumbledore en portant un grand coffre de bois incrusté de pierres précieuses. On aurait dit un coffre de pirate. Avec le pirate en moins. Bien entendu.
— Les instructions concernant les tâches que les champions devront accomplir cette année ont été soigneusement établies par Mr Croupton et Mr Verpey, reprit Dumbledore. Et ils ont pris toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement de cette compétition. Trois tâches auront donc lieu à divers moments de l'année et mettront à l'épreuve les qualités des champions...Leurs capacités magiques -leur audace- leur pouvoir de déduction( et, bien sûr, leur aptitude à réagir face au danger.
Super.
— Comme vous le savez, trois champions s'affronteront au cours de ce tournoi. Un pour chacune des écoles participantes. Ils seront notés en fonction de leurs performances dans l'accomplissement de chacune des tâches et le champion qui aura obtenu le plus grand nombre de points sera déclaré vainqueur. Les trois champions seront choisis par un juge impartial...La Coupe de Feu.
Dumbledore prit sa baguette et tapota sur le coffre. Un grincement s'échappa du coffre lorsqu'il s'ouvrit. Dumbledore se pencha et sortit du coffre une grande coupe de bois où une petite flamme bleue jaillissait. Il referma le couvercle et posa la coupe dessus afin qu'elle soit la plus visible possible pour nous. Cet objet là devait daté de centaines d'années et semblait toujours intacte. C'était impressionnant. Combien de noms étaient sortis de la coupe? Combien de champion avait joué le jeu des épreuves dans l'espoir d'une gloire éternelle avant de tomber dans l'oubli le plus total?
— Quiconque voudra soumettre sa candidature pour être choisi comme champion devra écrire lisiblement son nom et celui de son école sur un morceau de parchemin et le laisser tomber dans cette Coupe. Les aspirants possèdent vingt-quatre heures pour le faire. Demain soir, le jour de Halloween, la Coupe donnera les noms des trois personnes qu'elle aura jugées les plus dignes de représenter leur école. Dès ce soir, la Coupe sera placée dans le hall d'entrée et sera libre d'accès à celles et ceux qui souhaiteront se présenter. Pour garantir qu'aucun élève qui n'aurait pas atteint l'âge requis succombe à la tentation, je me chargerai moi-même de tracer une Limite d'Âge autour de la Coupe de feu lorsqu'elle aura été placée dans le hall d'entrée. Il sera impossible à toute personne d'un âge inférieur à dix-sept ans de franchir cette limite. Enfin, pour terminer, je voudrais avertir les candidats qu'on ne saurait participer à ce tournoi à la légère. Une fois qu'un champion a été sélectionné par la Coupe, il ou elle a l'obligation de se soumettre aux épreuves du tournoi jusqu'à son terme. Déposer votre nom dans la Coupe constitue un engagement, une sorte de contrat magique. Une fois que quelqu'un a été nommé champion, il n'est plus question de changer d'avis. En conséquence, réfléchissez bien avant de proposer votre nom, il faut que vous ayez de tout votre cœur le désir de participer. Voilà. A présent, je crois que le moment est venu d'aller dormir. Bonne nuit à tous.
Et que le sort nous soit favorable.
.•*:。✩
nda
CC LA TEAM!!
Presque deux ans de disparition, la vérité c'est que j'aurai adoré vous faire croire que je sors de prison (prépa c'est un peu l'équivalent non?), que j'étais hospitalisée parce qu'un bus m'a renversé ou encore qu'on m'a kidnappé (cette époque où t'apprenais ça premier degré me MANQUE trop), mais ça n' a rien été de tout ça. Je sais pas, c'est un peu nul de grandir et de devoir faire semblant d'aimer lire des livres nuls pour paraître adulte alors qu'au fond j'adore le fantasy; c'est aussi un peu nul parce que j'aurai plus jamais 14 ans sur internet à découvrir les comptes fan harry potter avec ses fanfictions et ses edits et ça me déprime; c'est aussi trop nul les peines de coeur et encore aimer qlqun qui t'as jamais aimé lol bref je grandis et ça craint. Et c'est quand je faisais mes confessions déprimantes à ava, elle m'a dit "meuf reprends rage de césar et tais-toi". Elle avait tlmt raison. Et MERCI pour les commentaires, les votes, les ajouts au bibliothèque, je disais rien sur le moment mais premier degré ça m'a aidé ces trois dernières années <3 enfin bref, en ce moment je fais mon stage de m1 et je m'ennuie pas mal à rester 7h/jour sur le même bureau à faire une newsletter et jsp ça me permet d'escape un peu ? BREF tout ça pour dire que je suis de retour, pour de vrai cette fois, j'ai pleins d'idées, sans doute trop!!
merci pour tout, vraiment, j'espère que vous allez bien (svp racontezmoi vos vies me laissez pas toute seule à raconter la mienne)
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