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5. le cri de la gargouille


    ON ALLAIT TOUS MOURIR.

J'avais, certes, une tendance malsaine à tout hyperboliser mais ma reaction était, je pense, parfaitement mesurée.

Je venais d'être selectionnée pour le tournoi des trois sorciers.

Et c'était flippant.

Après cela, madame Maxime renvoya tous les élèves dans les dortoirs. Tous sauf nous, bien entendu.

Je regardai le brouhaha de l'auditorium avec appréhension. S'ils partaient, ça voudrait dire que c'était vrai. Que j'étais bel et bien dans la délégation.

Une main chaude se posa sur le creux de mon dos.

C'était madame de Maintenon. Elle avait également posé sa main sur le dos d'Oscar.

— Après ça, chuchota t-elle en se penchant, je veux vous voir dans mon bureau.

Et elle se décolla immédiatement de nous, avec un immense sourire, pour recommencer la même à Ariane. Vraisemblablement, nous étions trois d'Ombrelune. Le ratio était pitoyable.

— Bon, s'exclama le ministre des Jeux et Sports magiquement gaiement en se frottant les mains. Bon, bon, bon.

Il s'était mis en plein milieu, face à nous. C'était un homme petit, assez jeune, aux cheveux noirs courts et sec avec une vieille barbe. Il nous lançait de grand sourire, mais ces sourires n'empêchaient pas le fait de le rendre niais. Très honnêtement, le ministre avait l'air cruche.

— Si vous ne me connaissez pas, je me présente, je suis Gabriel Montel, votre ministre des Jeux et Sports magiques. Et c'est moi qui vais vous coacher pendant deux semaines, jusqu'au départ, eh eh. Vous êtes content ?

— Regarde son sourire satisfait, chuchota Oscar à mon oreille. On dirait qu'il a reçu tout ses cadeaux de Noël à l'avance. Comme si c'était super d'envoyer des gamins de dix-sept ans vers la mort.

C'était la première fois de ma vie que j'entendais Oscar parler. Il y avait dans sa voix quelque chose de doux, d'assez poétique, comme si quand il parlait, c'était toujours dans une prose parfaite.

— Alors, l'organisation des deux prochaines semaines vont être très simple, poursuivi Montel. D'abord demain, rendez-vous à neuf heure ici pour un examen des baguettes. Très important les baguettes, oui. Ensuite, vous allez avoir des cours en plus ? Oui, c'est ça. Enfin, pas vraiment des cours mais disons des excercices renforcés. Hein ? Les matières inutiles là, Histoire de la magie, littérature, les runes....On oublie. Hop, ça existe plus. On va se concentrer sur la métamorphose, la défense contre les arts noirs, sortilèges, potions...Enfin, tout ce qui pourrait être utile, parce que voilà, on sait pas quelles seront les épreuves donc vaut mieux se préparer à tout. J'ai essayé d'avoir des indices, mais Ludo Verpey est une tombe, c'est dingue.

— Depuis quand les runes c'est inutile ? lança haut et fort Oscar. Enfin, c'est juste de l'intelect.

— Oui, enfin, monsieur...Vanderbeck, c'est ça ? Je ne vois pas comment la traduction d'un texte puisse vous aider pendant les épreuves. On réfléchit à cette organisation depuis des années, vous savez. La décision est prise et, d'ailleurs, le professeur Brandicourt, ci-présent, est parfaitement d'accord avec nous, hein. Puis voilà, c'est comme ça, c'est comme ça. Vous n'allez pas remettre en cause l'organisation, si? Enfin bref. Les entraînements commencent lundi, à 14h. En salle 234. On vous laisse le week-end pour vous reposer.  Est-ce que c'est bon pour vous ? Des questions, peut-être ?

— Comment vont se passer les DEM ? demanda Fleur Delacour. On ne peut pas être évalué si on ne suit pas les cours à Beauxbâtons, ce serait insensé.

— Vous suivrez les cours avec les élèves de Hogwarts, répondit madame de Maintenon. Comme il a été convenu avec Dumbledore, le directeur de Hogwarts. Vous passerez les examens à distance, en même temps que vos camarades, à la mi-juin.

— Et on va dormir où ? interrogea Aristid Dubois.

— Dans le Carrosse de madame Maxime, accorda monsieur Brandicourt. Les repas seront pris à Hogwarts. Vous serez mêlé aux autres sorciers le reste de la journée.

J'observai un instant les visages graves des adultes de la pièce. Tout était devenu très sérieux d'un seul coup. Chacun nous dévisageait, conscient qu'ils envoyaient des jeunes adolescents vers une mort potentielle. Parce qu'ils avaient beau répéter que cette année, ce serait différent des autres fois, que tout était sécure, j'avais un très mauvais pressentiment. Quelqu'un allait mourir, c'était sûr.

— Et par rapport aux mangemorts? demandai-je soudainement, d'une voix fluette. Avec ce qui s'est passé cet été, c'est pas un peu dangereux pour les nés non-magiques...

Parce que je n'étais pas dupe. J'étais une née non-magique, et aller en Angleterre pouvait représenter un risque sur moi. Bien sûr, ce n'était pas marqué sur mon front. Mais je prenais en considération la guerre civile d'il y a quatorze ans, et le fait qu'il y avait encore des groupes extrémistes qui se promenaient au Royaume-Unis comme si de rien n'était.

— Voyons, mademoiselle, me coupa monsieur Hansman avec un rire moqueur. Je peux vous assurez que Hogwarts est un des lieux les plus sûrs du monde. Vous connaissez Dumbledore, bien sûr ? Un grand sorcier, croyez-moi. Vous n'avez aucun soucis à vous faire.

Le ton était sec et méprisant. Charles Hansman reflettait l'image d'un homme froid et ambitieux, sûr de lui. Peut-être trop sûr de lui. Digne de son fils, d'une certaine manière.

— Tout est sous contrôle, assura madame Faragonda d'un ton plus doux mais tout aussi ferme. Il y a même un auror dans l'équipe pédagogique de Hogwarts. Concernant les évènements de cet été, j'ai naturellement confiance en mes collègues britanniques. Il n'y a aucun soucis à se faire.

— Et si le seigneur des ténèbres revenait ? continuai-je.

— Comme s'il pouvait ressusciter ? se moqua Hansman père. Voyons mademoiselle, c'est ridicule.

— Jesus a ressuscité, vous savez, poursuivi-je.

Presque tout le monde me regarda avec un air dubitatif.

— Tu parles de Jesus Perez ? me souffla discrètement Oscar. Le mec en sixième année à Ombrelune ? Le portuguais là ?

— Non ! répondis-je en chuchotant. Tu connais la Bible ?

Oscar secoua la tête.

— Truc de non-magique.

— Ah oui, j'oubliais ! s'exclama Montel. J'espère que ça ne vous derange pas de savoir que des journalistes seront potentiellement présent dès demain ? Cri de la Gargouille, Valeur socière, Le Sorcier fou....Ils veulent avoir des interviews sur la délégation, parce que, vous savez, c'est un très grand projet et toute la France suit scrupuleusement les évènements...

— Un évènement surtout diplomatique, ajouta Felix Lahay.

C'était la première fois que le président des sorciers prenait la parole depuis que nous étions seuls.

— Jeunes gens, poursuivit le président. Tout d'abord, félicitations pour votre nomination. Je ne serai pas là le 30 octobre, jour du départ, mais j'aurai aimé vous dire quelques mots. Si vous avez été selectionnés, c'est parce que, et je crois vos professeurs, vous êtes les meilleurs élèves de cette école. Ou, du moins, les candidats les plus favorables, on va dire, à être selectionné par la coupe de feu et surtout à gagner le tournoi des trois sorciers. Parmis vous se tient le champion, ou la championne de Beauxbâtons. Quand vous arriverez à Hogwarts, ce n'est pas seulement votre école que vous représenterez, mais la France. Ou l'Espagne, le Portugal, bref. Ce que je veux dire par là, c'est que vous êtes une fierté de l'école, c'esr sûr, mais aussi de la nation.

Lahaye clamait ses phrases comme des tirades tragiques. Et, quelque part, il y avait de quoi. Je revenais inlassablement sur l'ambiance, mais cette dernière était pesante. Comme si on venait de nous annoncer un décès. Or non. Et puis, il y avait le contraste avec Montel, excité comme une puce. En soit oui, c'était excitant ce tournoi mais c'était aussi flippant. J'avais surtout du mal à éprouver un quelconque enthousiasme parce que j'avais un foutu mauvais présage. Un second contraste avec moi puisque mes camarades à côté de moi se tenaient tous fiers, confiants.

— Enfin voilà, je ne vous retiens pas plus longtemps, termina religieusement Lahaye. Charles, vous voulez ajouter quelque chose ? Non ? Et bien je crois que nous avons fini. Vous meritez une bonne nuit de sommeil. Bonne soirée.

❃❃

Un tube de jazz qui tournait en fond, une immense biblothèque, un parquet massif de chêne et une tisane trop infusée ve, il n'y avait alors plus aucun doute: nous étions bien dans le bureau de Madame de Maintenon. On avait l'impression que son bureau sortait tout droit d'un de ces films d'auteur, sur un président ou un ministre.

Madame de Maintenon s'était assise derrière son bureau, avait croisé ses mains de sorte à ce que ses deux indexes entremêlés caressent sa bouche. Elle nous regardait, Oscar, Ariane et moi, d'un air aussi fier que inquiet. C'était la toute première fois de ma vie que je croisais un regard pareil, un mêlange de joie et d'anxiété, de serieux et de noblesse.

Cette soirée avait été lunaire.

J'étais assise entre Oscar et Ariane, ne savant pas vraiment ce que je faisais ici. J'avais une tasse brûlante de tisane au thym et la jambe droite qui tremblait. Après une brève retrospection, j'aurai préféré avoir un cognac ou un coca.

— Bon, commença notre directrice, je vais être très rapide parce que je pense que vos camarades rêvent de fêter votre selection comme il se doit.

— Vous nous autorisez à faire la fête ? demanda Ariane.

Madame de Maintenon nous offrit un sourire radieux.

— Evidemment, mademoiselle Bellever. C'est un jour de fête, vos camarades sont fiers de vous. J'espère très sincèrement que ce sera un de vous qui va être selectionné par la coupe dans deux semaines. Histoire de montrer quel est le meilleur manoir de l'académie. Mais jusqu'à minuit la fête, me suis-je bien fait comprendre ? Non, mais, si vous voulez, je voulais vous voir parce que j'estime qu'il est impératif de vous donner quelques consignes. Montel est quelqu'un de très sympa mais il n'a pas la baguette à tout les étages, si vous voyez ce que je veux dire. Enfin, j'ai très rarement vu un ministre aussi débile que lui.

S'il y avait une chose à savoir sur madame de Maintenon, c'est qu'elle avait cet accent parisien à couper le couteau. Un accent très orgueilleux et surtout très prononcé.

— Enfin voilà. J'aimerai beaucoup avoir de vos nouvelles sur les épreuves et ce qui se passe, avant de l'apprendre par les journaux. Déjà qu'ils ont autorisés Valeurs Sorcières à venir, je trouve ça scandaleux quand on connaît leur position. Mademoiselle Richard, je trouve stupide ce que je vais vous demander, mais ne leur dites pas que vos parents sont des non-magiques. C'est triste de remarquer qu'on autorise encore des sorciers à publier des choses aussi atroces et aussi stupides.

Très rares étaient les élèves à l'académie qui appréciaient madame de Maintenon. Elle était exigeante, n'avait aucun tact et avait même écoppé du surnom "la dragonne". Mais à Ombrelune, c'était différent. Même si elle gardait la même fermeté face aux autres élèves des autres manoirs, elle nous chouchoutait en douce.

— Enfin voilà. Je vous dresse le tableau. Quand vous serez à Hogwarts, comprenez bien que vous serez seuls. Le gouvernement veut nous faire croire que ce tournoi est pour une meilleure cohésion entre les sorciers, ce sont des foutaises. Vous vous ferez des amis, sans doute, mais n'oubliez pas qu'ils auront eux aussi un champion à soutenir et ils feront tout pour ce que ce soit le leur qui gagne. Soit proche de tes amis mais soit proche de tes ennemis, n'oubliez pas. Votre question mademoiselle Richard n'était pas stupide, d'ailleurs. Faragonda peut vous mentir, mon mari est auror et m'a affirmé que la situation en Angleterre inquiète beaucoup la scène internationale. Comment un crépuscule de groupe de mangemorts ait pu faire une apparition à la coupe du monde ? C'est scandaleux. Faites attention à vous. Ils ont semé une graine et Fudge essaie d'éviter qu'elle ne pousse mais la graine est déjà plantée bien au fond. Quant au tournoi, j'ai confiance en vous. Vous allez réussir. Vous êtes tout les trois mes meilleurs élèves. Vous êtes brillants, je ne vois pas comment on peut s'inquiéter. Juste une chose, peut-être. Essayez de vous rapprocher de vôtre délégation. Je ne vous demande pas d'être les meilleurs amis du monde, mais vous allez passer huit mois en Ecosse. Vous allez avoir besoin d'alliés solides. Et si vous n'êtes pas sélectionnés par la coupe de feu, ce qui peut arriver, n'oublions pas, soutenez votre champion. Il est impératif d'avoir un soutien. Aidez-le, ou aidez-la, à votre échelle. C'est Beauxbâtons qui aura la coupe cette année. Et quand vous l'aurez, il faut que vous la secouiez sous le nez de Dumbledore et Karkaroff, le directeur de Durmstrang. De ma part. Je déteste ces sorciers. Je crois que je vous ai tout dit. Bien sûr, si vous avez des questions au cours des deux prochaines semaines, mon bureau est grand ouvert. Maintenant, je vais vous laisser faire la fête.

Pendant sa tirade, j'avais siroté ma tisane encore trop brûlante. Je l'avais même fini, et j'avais sans doute une brûlure au troisième degré sur les lèvres et dans la gorge. Une pierre deux coups.

Il y avait, dans la tirade, quelque chose de réconfortant. Elle croyait en nous. Et c'était assez flatteur. J'étais considérée comme dans les meilleurs élèves de l'académie. Ca, c'était demant.

Je me suis levée en même temps que Ariane et Oscar. A l'unissons, nous avions posé nos tasses presque-vide (Oscar n'avait pas bu la sienne, voulant sans doute éviter lui aussi d'avoir 4 brûlures au troisième degré à l'estomac) sur un plateau en argent, salué notre directrice de manoir et quitté la pièce. Nous étions ainsi dans un sasse, entre le bureau et le salon, et chacun d'entre nous se regardait dans le blanc des yeux, silencieusement. On entendait depuis notre petit coin le rock approximatif en provenance du salon.

— J'attends une haie d'honneur, déclara très sûr de lui Oscar. C'est de moi dont on parle, j'espère qu'il font le strict minimum.

— Je suis la seule personne à qui tu parles cette année, releva avec amusement Ariane. La moitié ne savait même pas qui tu étais jusqu'à aujourd'hui.

— Une occasion pour rattraper le temps perdu, ma belle. D'ici trois heures, ils seront assez ivre pour écrire mon prénom sur leur torse. Et j'écrirai mon nom sur leur torse. Avec le rouge à lèvre d'Abigaëlle.

— Abigaëlle, je te présente Oscar Vanderbeck. La vraie diva de Beauxbâtons.

— On a déjà fait connaissance tout à l'heure, sur scène. J'espère que les projecteurs ont bien illuminé mon visage parce que, crois moi, Beauxbâtons va se souvenir de moi.

— Comment oublier un visage aussi sublime, m'exclamai-je avec une once de sarcasme.

Oscar pouffa.

— Abigaëlle Richard, je t'adore déjà. Je pourrai demander ta main mais je crois qu'il est trop tôt encore. 

— Légèrement, répondis-je. Je suis contente d'être avec vous. J'aurai pas supporté de rester seule avec Louis Hansman pendant 8 mois.

— Louis Hansman? fis Oscar. Le mec super sexy, sur qui tout le monde à le beguin mais qui est super mysterieux? Qui n'a jamais eu de copines et on ne sait pas pourquoi ? Un tel étalon célibataire, c'est limite un crime pour l'humanité mais ça laisse une chance. Quoique, la compétition doit être rude.

— Tu parles comme si c'était un trophé. C'est le pire mec du monde. Il est à vomir.

— Ma belle, du moment que le mec est beau et riche, crois-moi, la personnalité, on s'en fiche. Son père est le premier ministre. Tu m'étonnes qu'il ait été pris.

— Ta grande-tante c'est pas Faragonda ? attaqua immédiatement Ariane. On peut aussi t'accuser de pistonnage.

Oscar secoua sa chevelure.

— Bien tenté mais ma grand-mère a coupé les ponts avec sa soeur depuis des années. Je l'ai vu qu'une seule fois, justement aux obsèques de ma grand-mère, quand j'avais huit ans. Très peu de chance qu'on m'accuse de quoique ce soit. Bref. On va faire la fête ?

— J'allais justement te le proposer, rétorqua Ariane. D'ailleurs, ça vous dis qu'on prenne le petit dej ensemble, demain ? Je veux bien faire copain-copain avec les autres de la délégation, il faut impérativement leur montrer qui sont les boss.

Oscar hocha la tête et j'imitai aussitôt. On s'aventura alors dans le couloir pour enfin arriver dans le grand salon du manoir. Presque tous les élèves d'Ombrelune étaient présents, la plupart avec un verre à la main. Certains dansaeint, d'autres discutaient et d'autres s'étaient eclipsés à l'extérieur. Un garçon blond, sans doute en cinquième année, qui avait des lunettes en forme d'ananas nous repera.

— ET POUR NOS CHAMPIONS! Hurla t-il de toute son âme.

Il venait sans doute de peter au moins une sur deux de ses cordes vocales.

Toute la salle le suivi. On nous acclamait. Pour la première fois de ma vie, je fut comblée de fierté. J'étais une championne. Cette fête, c'était la mienne. Et celle d'Oscar et d'Ariane. Les invisibles devenaient visibles.

Je pris au moins une bonne dizaine de minutes pour serrer des mains. Pour la plupart, je ne leur avait jamais parlé, mais mon nom semblait être accroché à leur lèvre. Le mec aux lunettes ananas — Léon je crois — m'offrit même une bièraubeurre. Je me faufilai ensuite entre les gens pour retrouver Agnès et Eugène, sous le saule.

Le visage d'Agnes s'était illuminé en me voyant. Elle avait levé son bras droit et l'avait secoué de droite à gauche frénétiquement pour me saluer. En revanche, Eugène avait l'air plus bresom. Il s'était calé contre le tronc d'arbre, un pied sur celui-ci, et fumait sa cigarette silencieusement.

— Alors? s'empressa de me demander Agnès avec excitation. Ça s'est bien passé ? Montel est sympa? Tu as pu parler au président ? C'est vrai qu'il trompe sa femme avec sa secrétaire ? Tu as pu parler aux autres membres de la délégation ? Ils t'ont parlé des épreuves ? Il va en avoir trois, c'est ça ?

Agnès, soupira Eugène. Laisse Abi respirer, tu veux?

Agnès se tu immédiatement, presque vexée de la remarque d'Eugène.

— Chaque chose en son temps, répondis-je doucement. D'abord, passez moi une clope. C'est vital, mes poumons demandent à être détruits.

Eugène me regarda d'un air sceptique. Agnès me regarda d' un air désespéré. Finalement, Eugène sortit quand même la cigarette de son paquet et me la tendit généreusement.

— Merci, fis-je avant d'allumer ma cigarette avec ma baguette.

J'ai pris une grande bouffée. Ça faisait un bien fou de sentir la fumée du tabac parcourir mes poumons. Je voyais la pause clope comme une pause méditation. Dans le sens où on se concentrait sur notre respiration pour humer la fumée de la cigarette.

— Alors? insista Agnès. Je veux que tu nous racontes tout.

— Montel a l'air vraiment débile. Je ne sais pas si Lahaye trompe sa femme mais il est assez imposant et nous parle comme si on était des trophées. Ça met une pression malsaine. Pour les cours, on va être mélangé avec les élèves de Hogwarts.

— Ça va pas être bizarre, ça ? demanda Eugène. D'être en cours avec des rivaux et tout le tralala?

— J'en sais trop rien, répondis-je. En vrai on verra sur le coup je pense. Peut-être que ce sera cool. On pourra faire connaissance avec les autres sorciers de notre âge, c'est une occasion. Après, ils nous ont fait comprendre qu'on était pas là pour faire copain-copains avec les autres et que le tournoi c'était surtout une démonstration du pouvoir des pays, donc bon. On verra.

Eugène hocha la tête.

— Ca devrait le faire, fis Agnès. Tu nous enverra des lettres? Je veux tout savoir, même ce que tu manges. Oh et des photos d'Hogwarts! Je suis tellement fière de toi, c'était sûr que t'allais être prise.

Agnès venait de m'attraper les mains avec un certain engouement. Je lui donnai un petit sourire, soulagée. J'étais prise dans la selection. Cela faisait approximativement une bonne heure que je me répétais ça en boucle dans ma tête. Statistiquement, si je continuais sur ce chemin, mon cerveau allait exploser dans deux minutes.

— Sinon, repris Agnès avec ce son ton toujours aussi enjoué. Devine quand c'est la prochaine sortie à Castego ? Samedi prochain. Bon, c'est deux jours après ton anniversaire, mais on pourra le fêter là bas ?

Castego, c'était le petit village 100% magique qui se trouvait à une dizaine de minutes de l'académie. C'était un village typique de la région, ressemblant à n'importe quel village des Pyrenées. Des chalets, une vue sur les sommets des Pyrenées et toujours des petites guirlandes en tissu dans les rues et ce malgré les saisons. On avait droit aux petites boutiques que l'on pouvait retrouver sur la Place Magique.

— Partante, répondis-je. Demain, j'ai un examen de baguette. Bref. On fait la fête ?

❃❃

Dans l'éventualité de la situation, je n'aurai peut-être pas du accepter ce concours de shot de potions de centaure (un alcool sorcier avec un goût de framboise) avec Oscar et Henriette. Peut-être aussi que, précedemment, je n'aurai pas du abuser de la bièraubeurre ni d'hydromèle du dragon. Et je n'aurai jamais du boire xérès à la toute fin parce que, bien évidemment, il avait fini dans les toilettes. D'ailleurs, j'avais pris la décision de ne plus jamais boire de Xérès de toute ma vie parce que c'était la première fois de ma vie que j'en buvais et très certainement la dernière, je sortais de cette expérience traumatisée.

Et même le thé et le riz au lait du petit déjeuner n'avait pas réussi à faire passer la cuite que je m'étais prise. Résultat des courses, j'étais sur l'estrade de l'auditorium, aux côtés d'Oscar et Ariane, avec un mal de crâne terrible et de sérieux regrets.

— Si tu veux dans ma chambre j'ai des potions pour faire passer les cuites, me chuchota Oscar après le discours de Madame Maxime sur l'importance de cet examen de baguette.

Je ne savais même pas pourquoi on devait faire vérifier nos baguettes. En fait, je ne savais même pas que les baguettes nécéssitaient un examen scrupuleux. Depuis quand les baguettes pouvaient devenir défaillantes ?

Bien entendu, celui qui vérifiait nos baguettes était celui qui nous les avait vendu, il y a six ans de ça: Aubin Acajor. Il tenait cette petite boutique sur la Place Cachée, Cosme Acajor, juste en face de la boutique des parents d'Agnès. De ce que je savais, Aubin Acajor tenait le magasin depuis une vingtaine d'années, après la mort de son père. La boutique tenait de père/mère en fils/fille, supposé être les descendants de Cosme Acajor, mais Agnès m'avait dit qu'il y avait eu d'autres familles qui avaient pris la firme en reprenant le nom d'Acajor pour avoir une sorte de ligne éditoriale (je suppose).

Pour en revenir à Aubin Acajor, il n'avait pas changé depuis six ans, sauf si ce n'est ses cheveux qui commençaient à devenir blanc. Il était âgé d'une quarantaine d'année, avait un visage en forme de poire et des cheveux roux avec de grands yeux bleus. Il avait le don de personnifier les baguettes, il leur parlait comme si c'était des vrais êtres vivants.

— Alors j'ai la liste, commença très solennellement Acajor, vous viendrez un par un et j'examinerai votre baguette, vous serez libre ensuite. Mademoiselle Aguila ?

Claudia s'approcha d'Acajor sereinement, comme si c'était la chose la plus simple du monde. Elle au moins c'était sûr, elle n'avait pas la gueule de bois.

— Le mieux ce serait d'avoir cette potion maintenant, soufflai-je à Oscar. Comment ça s'appelle, déjà ?

— Une potion de Regermination. Ca aide vâchement, tu verra. Une gorgée et hop, finito la gueule de bois.

— Comme ça on sait pas boire, mistinguette ? se moqua une voix derrière nous.

Et par Flamel, je savais à qui appartenait cette voix. Je soupirai violemment, et lançai le regard sans doute le plus meurtrier de mon existence à Louis Hansman.

— C'est toujours gratuit d'aller se faire foutre, tu sais ? feulai-je.

Hansman leva les mains.

— Si tu le dis. Mais le problème, c'est que les trucs gratuits c'est souvent pas pour moi.

— Ah oui, j'oubliais que tu étais un fils à papa. L'argent, tu dois pas trop en manquer.

— T'as tout compris, mistinguette (il accompagna sa phrase avec un clin d'oeil (je le déteste)). Ah, c'est à mon tour, pousse-toi.

Et il se faufila entre nous, rejoignant Acajor.

— Ok, compris Oscar. Quand tu disais que tu détestais Louis Hansman, j'avais pas compris l'ampleur de la situation. Tu vas essayer de le tuer quand on sera à Hogwarts ? Si oui, j'ai super hâte. J'ai jamais assisté à un meurtre. Oh et je pourrai t'aider ! Je suis pas encore allé en prison pour le moment, ça sera l'occasion.

— Je t'avais pourtant expliqué hier qu'Abigaëlle avait une dent contre ce type, gloussa Ariane. C'est physique, si elle le pouvait, elle arracherait sa colonne vertébrale vertèbre par vertèbre.

Carrément, d'accord. Mais d'où vient cette haine ? Parce qu'il est franchement super beau, comme tu peux le détester ?

— Essaie d'avoir une conversation avec lui et peut-être que tu baveras moins sur lui, répondis-je désespérement. Non, l'histoire est simple en vrai. Il y a deux ans, il avait fait un pari avec Lucien Chenôve. Chenôve devait faire semblant de sortir avec Agnès pendant trois mois parce que, d'après eux, c'était genre la personne la plus insupportable de l'académie et qu'elle avait eu un crush sur Chenôve. Bref, Agnès est tombée folle amoureuse mais le truc c'est que Chenôve assumait pas, ils devaient pas se voir en public, tout le tralala. Au bout de trois mois, Chenôve a plaqué Agnès et Eugène nous a raconté le pari qu'il y avait eu.

— Le fils de dragon, s'exclama Ariane. Désolé, mais c'est un move de connard ça.

— Mais ça devrait être Chenôve ta nemesis en vrai, souleva Oscar.

— Et il l'est, répondis-je. Mais c'était une idée de Hansman, et c'est dégueulasse. Et sa manie de se la péter, de 'je suis le meilleur du monde' arg.

Oscar déposa une main sur mon épaule, comme un soutiens.

— Mademoiselle Abigaëlle Richard ? lança soudainement Acajor.

Je tapotai la main d'Oscar et me détacha soudainement de lui pour me diriger vers Acajor. Ses grands yeux bleus scrutaient les miens et c'était clairement angoissant. Dire à voix haute la composition de ma baguette (parce que c'est ce qu'il faisait) devait relever de la vie privée d'un sorcier. Enfin, je m'y connaissais pas vraiment en droit sorciers par manque d'intérêt mais c'était si ce n'était pas déjà interdit, ça devrait l'être.

— Votre baguette, s'il vous plaît, me demanda-t-il quand j'arrivai à sa hauteur.

Je la sorti de ma poche alors que j'étais absolument contre l'idée. A ce moment-là, je regrettai. J'aurai du inventer un bobard, dire que sortir ma baguette allait à l'encontre de ma religion. Mais les sorciers n'étaient pas religieux, du moins depuis le Moyen-Âge quand l'histoire de "il faut brûler des sorciers" était apparu.

— Oui, chuchota t-il en examinant ma pauvre baguette avec un air émerveillé. Bois de cèdre, plume de phénix....Flexible....Oui, je me souviens de vous! Vous avez failli avoir un tilleul argenté, mais je pense que le cèdre vous a préféré. Comme vous savez, la baguette....

— Choisi son sorcier, complétai-je. Je sais.

— Le tilleul argenté est typique de votre famille, il me semble, poursuivi Acajor.

Il devenait fou. Parce que, si mes souvenirs sont exacts, la baguette de Romain était en bois de vigne.

— D'accord, répondis-je timidement.

— Reprenez-là et faites un sort, m'ordona t-il.

Je repris mon bébé (parce qu'un sorcier considère obligatoirement sa baguette comme un être précieux, la mienne était presque devenue une partie de moi) et lança un simple Flambios pour dessiner un coeur avec du feu. J'avais appris ce sortilège en première année et je me souvenais encore de ce que m'avait dit mon professeur de sortilège à ce moment là: "du premier coup, mademoiselle! C'est rarissime pour une élève de première année, vous êtes réellement douée"'. Pour une fille de né-moldus, ce truc en jetait. Parfois, j'avais tellement envie de le dire à ma mèer. Que j'étais brillante en sorcellerie, qu'elle pouvait être fière de moi, que j'étais dans les meilleurs élèves de ma promo.

Ma mère n'avait jamais eu son bac, ça devait être exceptionnel pour elle de voir ses enfants briller à l'école. Mais après, je me rappelais que ma mère ne pouvait pas savoir ça. Elle ne savait même pas que j'étais une sorcière. Le plus drôle dans tout ça, c'est que, à force, on s'y habitue à l'absence d'un parent. Au début, ça fait mal, forcément. De me dire que ma mère ne saura jamais que je me suis retrouvée cinq mois après son décès dans une école de sorcellerie. Qu'elle ne connaîtra jamais mes nouveaux amis ni même la personne que je suis devenue, celle que je suis en train de devenir. Mais parfois, je me dis qu'elle me voit depuis le ciel, et qu'elle est fière de moi, qu'elle reste avec moi et qu'elle sera toujours en moi. C'est compliqué parfois parce qu'on a pas envie d'accepter cette réalité, ma mère est morte, elle ne reviendra plus, parce qu'elle va à l'encontre des choses. La vie fait parfois des choses souvent horrible, elle nous surprends, et on doit accepter parce qu'il n'y a pas d'autres issues. C'est comme ça, c'est ainsi, la mort arrive sans prévenir et nous, les vivants, ceux qui restent, on doit juste l'accepter.

Ma mère est morte quand j'avais 10 ans, le 15 avril 1987. Elle avait seulement 36 ans, deux enfants et un mari parfait. Infarctus. On ne sait pas pourquoi ni comment. C'est arrivé, c'est tout. La mort lui avait seulement rendu visite et nous l'avait volé.

— Parfait, souffla Acajor. Quelques traces de gras mais votre baguette est en parfait état. N'oubliez pas de la nettoyer de temps en temps.

C'est son cul que j'allais nettoyer surtout.

Ou pas. Ma baguette, c'était bien. Mais me traîter de mimi cracra devant tout le monde, c'était horriblement vexant. Ok, peut-être qu'il ne sous-entendait pas ça mais moi j'interprétais ça ainsi.

— Monsieur Oscar Vanderbeck ?

— Alors comme ça on prends pas bien soin de sa baguette? me souffla Hansman lorsque je revint à ma place.

J'allais me jeter de la tour d'Astronomie dans les prochaines 24 heures.

❃❃

Et puis,malgré tout les efforts incéssants que j'avais fait pour que cette journée se termine, il était toujours aujourd'hui, 15h06, et j'étais toujours coincée avec la délégation pour une interview. J'avais déjà donné celle à Valeur Sorcière et update, c'était chiant, et update, j'avais menti tout le long. J'avais dis que mes parents étaient fiers de moi (je venais de l'annoncer par lettre à mon père)(ma mère était morte), et que j'étais fière de représenter l'académie (j'avais envie d'être selectionnée par la coupe pour montrer à tout le monde ce dont j'étais capable et que j'étais meilleure qu'eux).

Je m'en allais ainsi pour ma dernière interview de la journée, celle du Cri de la Gargouille. C'était rebolotte, une photo de groupe puis des photos individuelles, histoire d'être sûr que la France entière allait être au courant que j'étais en gueule de bois. La potion d'Oscar avait en effet marché et ma migraine infernale s'était volatilisée mais j'avais toujours envie de vomir.

— Interview par groupe de deux, annonça le journaliste.

C'était un petit sorcier rond, avec une moustache blanche impressionnante, qui portait un berret gris assorti à sa longue robe de sorcier. Il marmonnait souvent dans sa barbe/moustache et quand il parlait de façon clair, c'était pour nous traîter de mules.

— Faites des groupes, marmonna t-il. Et après, vous me rejoindrez deux par deux dans les loges.

Visiblement, Ariane s'était jetée sur Oscar. D'une certaine manière, je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, Oscar connaissait bien Ariane, mais bon, je me sentais quand même mal d'être seule. C'était un peu la loose.

Et puis, d'un seul coup, la sublime Fleur Delacour se pointa devant moi.

— On peut se mettre ensemble? me demanda t-elle avec toute la grâce dont elle disposait. Louis s'est mis avec Hippolyte, et j'ai Gidéon veut absolument être avec moi, c'est flatteur mais j'en ai aucune envie.

— Encore un prétendant ? supposai-je timidement.

Elle ouvrit grand ses yeux bleus avec soulagement.

— Depuis la première année il me court après! Oh si tu savais à quel point c'est agaçant. Est-ce qu'il va comprendre un jour le "non" ?

— Peut-être que si tu le dit en langage elfique il comprendra. J'ai entendu dire qu'il avait du sang d'elfe en plus.

— C'est insensé, c'est un de ses arguments pour sortir avec moi en plus, comme j'ai du sang de vélane.

Comme s'il venait d'être manifesté, Gideon Baert se planta devant nous. C'était un garçon franchement mignon, avec ses cheveux blonds emmêlés et de petits yeux bruns en amandes. Il débarquait avec son grand sourire, très charmant. Oui, c'était le mot. Gideon Baert était charmant.

— Hey Fleur ! s'exclama-t-il sûr de lui. Ca te dis qu'on fasse l'interview ensemble? Louis est avec Hippo.

Fleur le regarda d'un air faussement désolée.

— Désolée, je suis déjà avec Abigaëlle, fit-elle avec son meilleur jeu d'acteur.

La comédia del arte présenté par Fleur Delacour.

— Ah, commenta-t-il sans me jeter un regard. Je pensais qu'on avait formé une team Bellefeuille.... Je me mets avec qui, dans ce cas?

— Je sais pas Gidéon, soupira Fleur. Tiens, Claudia a l'air seule. Tu devrais te mettre avec elle.

Et, sans me jeter le moindre regard, Gidéon reparti en gromelant. Il devait sans toute faire un jeu de rôle journaliste du Cri de la Gargouille dans son coin. Il n'empêche que c'était vexant.

Les traits du visage de Fleur se décontractèrent.

— Je te revaudrai ça, Abigaëlle, soupira la vélane. Tu te souviens quand on partageais la même chambre à Hestia ? J'ai l'impression que c'était hier.

Pour être tout a fait honnête envers moi-même, et envers vous, Fleur Delacour m'avait toujours impressioné. Que ce soit à cause de son charme, de son sang de vélane, de sa perfection naturelle, Fleur Delacour était imposante. Tout le monde la remarquait.

On avait jamais été trop amies, elle et moi. Des centres d'intérêts trop différent sans doute. Dès son arrivée à Beauxbâtons, elle avait su charmé tout le monde et était devenue très populaire, alors que moi, je passais mon temps dans la bibliothèque et mon seul ami était Eugène. J'étais timide, elle était aimée de tous. Elle était radieuse, j'étais constamment dans l'ombre.

Donc oui, faire une interview avec Fleur Delacour, c'était terrifiant. C'était peut-être ça, la vraie épreuve du tournoi finalement.

A Hogwarts, elle allait faire fureur.

— Je suis contente que tu ai été selectionnée, poursuivi Fleur. Tu es tellement intelligente, c'était sûr qu'ils allaient te prendre. Le nombre de fois où tu m'as sauvé en défense contre les arts noirs en première année...

— Je ne decollais pas mon nez des livres, admis-je. J'étais novice dans le monde des sorciers.

J'étais encore novice, à vrai dire. Il y avait beaucoup de choses que je ne comprenais pas encore. C'était tout nouveau pour moi. Alors oui, à onze ans j'étais une insupportable miss-je-sais-tout mais j'avais constamment eu peur d'être à la ramasse avec mes camarades. De mon groupe d'amis, j'étais la seule née de parents non-magiques.

— Si un jour t'en a marre de Hansman, Gidéon ou Hippolyte, je suis là, fini-je poliment par dire. Ce qui serait parfaitement normal, perso je surviverai pas une journée collée à Hansman.

Peut-être que être bff avec Fleur était stylé. Tout le monde en rêvait.

— Ah oui, souffla Fleur. Il m'a raconté votre interraction à la cantine le mois dernier...Tu es amie avec Agnès de Coulange, c'est ça ? Je comprends, mais Louis n'a rien à voir avec Lucien, crois-moi. Je me demande comment c'est deux là sont devenus amis, Lucien est tellement...

— Con ? Oui. Et Louis aussi.

— Louis est fondamentalement gentil, tu sais. C'est un des rares qui n'a rien tenté avec moi. C'est agréable de parler avec quelqu'un qui te voit comme une personne et pas comme un bout de viande ou qui te déteste secrètement.

C'était vrai qu'approximativement ¾ des filles de Beauxbâtons détestaient Fleur: elle était jolie, interessante, douée en magie ET en sport. Bref, c'était la fille parfaite qu'on adorait détester. Même moi je ne la supportais pas à un moment. Mais en grandissant, j'avais juste compris qu'on ne serait jamais amie. On était trop différentes.

— Et il est très cultivé ! Alors que, par Flamel, qu'est ce que Lucien est débile.

Je pouffai.

— Delacour et Richard ! Hurla le journaliste. C'est à vous. Hop hop hop, dépêchez-vous, on a pas toute la journée non plus.

Fleur se dirigea vers les loges avec assurance. Moi, je me dirigeai vers la loge avec un trac parce que j'allais rester dans la même pièce faire la même interview que la plus jolie fille de toute l'académie. Et peut-être même du monde (je n'avais pas encore vu sa mère).

Le journaliste nous traîna derrière la scène, juste avant les vraies loges. Il y avait une petite estrade sur laquelle reposait un piano droit. Face à l'estrade, on avait installé trois poufs bleus les un en face des autres. Il y avait également un énorme appareil photo qui tenait je ne sais pas comment sur deux petits pieds.

— Installez vous là, grommela le journaliste en nous pointant deux poufs. Alors, vous êtes bien assises ?Oui? Parfait. Alors bonjour, je suis Alberto Bassadoar, et je suis redacteur en chef du Cri de la Gargouille mais ça, pas besoin de le préciser. Alors je vais juste vous poser des questions et vous allez répondre, c'est simple. Déjà, comment vous-sentez vous depuis hier ?

J'ouvris grand les yeux, incapable de savoir quoi répondre.

— De plus en plus confiant, répondit Fleur. On espérait tous être selectionné et on a eu une forme de soulagement quand notre nom a été prononcé hier soir.

— On est aussi très fier, tentais-je sans la moindre assurance.

— Bien, marmonna Bassadoar en griffonant un parchemin. Désolé, ma plume à papotte a rendu l'âme ce matin, j'en avait pas d'autres. Hum. Pensez-vous que vous serez selectionné par la Coupe le 31 octobre?

Oui. Non.

Je ne sais pas.

Il y avait des gens plus compétants que moi dans ce tournoi d'un côté.

J'étais plus rusée et intelligente que n'importe quel membre de la délégation.

Si j'étais selectionnée, j'avais toute mes chances de toucher la coupe.

Je ne serai pas selectionnée.

— A voir, poursuivi Fleur. Ce serait un honneur, bien entendu, mais je crois que chaque membre de la délégation à ses chances de nous faire gagner. Nous sommes les meilleurs élèves de Beauxbâtons, nous avons été selectionné pour ça.

— Et pensez-vous que Beauxbâtons a une chance de remporter la coupe de feu ?

Le journaliste était inobulé par Fleur et je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle dégageait une prestance, c'était normal. Sa grand-mère était vélane. Mais bon, c'était quand même assez pénible d'être encore une fois ignoré, complètement invisible.

En fati voilà, je me rendais compte que j'en avais plus qu'assez d'être toujours systématiquement oubliée. Je voulais être vue.

Je voulais être selectionnée.

Je voulais qu'on appelle mon nom le 31 octobre.

Que l'Histoire se souvienne de moi.

— Evidemment, continua Fleur. Loin de moi l'idée de dénigrer les autres écoles, mais Beauxbâtons a toutes ses chances de remporter la victoire.

Le journaliste griffonna sur son parchemin tout en poussant des grommèlements.

Dans les faits, ce qu'il y avait vraiment de chiant, c'était que les journalistes nous posaient les mêmes questions depuis ce matin.

— Parfait, annonça enfin Bassadoar. Vous pouvez partir, merci de vos réponses.

J'avais littéralement presque rien dit.

Super.

Je me levai en synchro avec Fleur, les suivants étaient Aristid Dubois et Juliette Chevalier, de Papillonlisse. Juliette nous adressa un sourire, mais je crois qu'il était dirigé surtout vers Fleur. Le problème avec Fleur, pour avoir un peu trainé avec elle en première année, c'est que dès qu'on était à côté d'elle, on existait soudainement plus. Elle attirait les regards, c'était comme ça.

— C'était cool! me lança Fleur. Merci de m'avoir sauvé de Gidéon, par Flamel qu'est ce qu'il est collant.

— Aucun soucis, dis-je avec maladresse. Si tu veux le fuir quand on sera en Ecosse, je suis là.

Fleur me souria.

— Merci Abigaëlle.

Et puis, inexplicablement, elle alla rejoindre Louis Hansman, Gidéon et Hippolyte. J'eu le temps de rien faire puisque Oscar et Ariane me sautèrent dessus.

— C'était comment avec la princesse de Beauxbâtons ? me demanda directement Oscar.

J'haussai les épaules. Contre toute attente, et tout les trigger warning d'Ariane qui m'expliquait qu'Oscar était un grand asocial qui ne parlait avec personne, je m'étais rapidement bien entendu avec lui. Il prenait souvent des airs dramatiques, et on avait sans doute ça comme énorme point commun, il était drôle et assez sympa.

— Oscar déteste toute l'académie, m'expliqua Ariane.

— Evidemment, soupira Oscar. Ils sont tous insupportables. Vous deux devez être l'exception. Je suis content finalement d'avoir redoublé. J'aurai raté ça.

— Pourquoi tu as redoublé? demandai-je. Sans vouloir être indiscrète, bien sûr.

Il secoua ses boucles noires.

— Parce que j'en foutais pas une, m'expliqua t-il. Et que je répondais trop aux profs, ça leur a pas plu. Et aussi parce que j'ai pas eu mon DEM. Mais je suis quand même considéré comme un des meilleurs élèves de cette année, va savoir pourquoi.

— Peut-être que si ta grande-tante c'est Faragonda, ça aide, rétorquai-je avec un sourire.

— Ma grand-mère ne parle plus à sa soeur, soupira Oscar. En même temps, quand tu vois la gueule de ma famille, tu m'étonnes que Aliénor Faragonda ai coupé les ponts. A cause de mon grand-père askip. Les Lycidas... Elue pire famille du monde des sorciers, c'est bien connu.

— Mais aussi les plus riches, ajouta Ariane. Purée Abigaëlle, on traîne avec un Lycidas... C'est l'équivalent de la royauté chez les non-magiques genre Louis machin.

Terrifiant.

Fascinant.

Les deux en même temps.

— C'est là que je me rends compte que j'ai aucune ref du monde des sorciers hormis Beauxbâtons, dis-je. C'est qui, les Lycidas ?

Oscar leva les yeux au ciel, presque exaspéré de parler de sa famille.

— Ils sont super riche, m'expliqua t-il. C'est une grande famille de sorcier, très puissante en France voir en Europe. Mon arrière-grand-mère était une Black, c'est aussi une grande famille en Angleterre, qui a beaucoup participé à l'ascension de Voldemort. Ils sont riches, puissants et un peu beaucoup raciste envers les non-magiques. Genre ma tante Cassandre était tombée amoureuse d'un non-magique quand elle avait 17 ans sauf que ça s'est rapidement su et elle s'est suicidée.

— Oh, soufflai-je. Je suis vraiment désolée.

— Je l'ai jamais connu, m'avoua Oscar. On en parle pas trop à la maison, elle était assez proche de ma mère. Mais c'est pour te dresser le tableau. Ma famille, c'est pas ouf.

— Ma mère est morte quand j'avais 10 ans, confiai-je. La famille, c'est toujours compliqué.

Oscar me lança un regar triste.

— Je suis désolé aussi. Elle s'appelait comment ?

— Alexandra. Elle travaillait dans un salon de thé. Je passe mes journées là bas quand je rentre à Quimper, chez moi. C'est un peu une safe place.

— Je comprends. Bon, quand c'est fini on va fumer une clope?

Après une brève introspection de deux secondes, je concluai que le tournoi allait bien se passer à partir du moment où j'avais Oscar et Ariane avec moi.

.•*:。✩

nda

cc!!! me revoilà, j'ai jamais été autant active ici mais c'est les vacances!!! oubliez pas de commenter svp, je peux voir si l'historie vous plaît ou pas du tout HAHHAHA lol 

sinon normalement jserai + active cet été parce que je participe au nano et que j'ai grossomodo rien a faire à part ficher mes livres pour la khube (ni-quel).

gros bisous!!

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