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4. les selections


J'AI DES REGRETS

Je l'avais annoncé de façon assez dramatique en m'allongeant sur l'herbe qui bordait le manoir Ombrelune. Nous étions dimanche, en début d'après-midi. Les jours se faisaient de plus en plus court et la température baissait progressivement. Nous nous étions installée dans les jardins de l'académie, profitant des derniers moments de soleil avant le retour officiel de l'automme. Cinq jours s'était écoulés depuis mon inscription sur la liste. J'avais l'impression depuis de vivre une tragédie mais de sous-marque. Le genre de tragédie pas assez bien pour être dans une pièce de théâtre mais assez suffisante pour dramatiser ma situation et assez suffisante pour les anecdotes. A côté mes côtés, Agnès et Eugène me jetaient des regards compatissants tout en suçant leurs plumes en sucre.

— Tu sais, commença Agnès, si tu n'étais pas aussi têtue, tu....

— Cette remarque ne demandait aucune réflexion et était purement réthorique, la coupai-je. Je déteste mon frangin, je déteste Louis Hansmann, je déteste l'académie, je déteste le monde entier, je déteste la vie. Et je déteste la Botanique.

— Avec de la chance, tu ne sera pas selectionnée, tenta de rassurer Eugène. Je maintiens toujours que tu aurais du m'en parler avant de t'inscrire.

Eugène avait terminé sa phrase par un léger agacement. Je savais qu'il m'en avait énormement voulu de m'être inscrite sans l'avoir prévenu. De mettre inscrite sous un coup de tête car mon égo avait été piqué. Dans les faits, je crois qu'il aurait voulu une sorte de réunion, de conseil, pour savoir si oui ou non j'inscrivais mon nom.egrettais rien.

— Tu n'as pas pu te poser et y réfléchir, m'avait dit Eugène après avoir vu mon nom sur la liste. Tu l'as fait impulsivement, c'est super débile.

Je savais qu'il avait eu raison sur le coup: ce que j'avais fait, c'était irréfléchi, complètement inconscient. Mais c'était vraisemblablement trop tard.

— Mais dans le cas où tu es sélectionnée, commença Agnès. Ce qui va arriver, j'en suis sûre, tu es brillante. Tu pars à Hogwarts ? Pendant, quoi, 8 mois ? Ca va être si long...Sans te voir. Tu m'écriras, promis?

— Quand est-ce que on a les résultats ? demanda Eugène. Parce que là, les inscriptions sont finies

— Début octobre, annonçai-je. Je serai encore mineure à ce moment-là d'ailleurs.

— Dans deux semaines, donc.

— Parfait, j'ai deux semaines pour trouver un moyen stratégique ou de me pendre ou de quitter l'académie, le tout sans me faire choper.

Eugène enleva ses lunettes de soleil ovale et me regarda en soupirant. Avec le soleil, ses yeux bruns devenaient noisettes, ce qui le donnait beaucoup de charme.

— Alors pourquoi tu t'es inscrite si tu regrettes ? Je suis désolé mais c'était, et au risque de me répéter, vraiment débile.

— C'est surtout trop tard maintenant pour les reproches, Eugène, accusa Agnès. Moi, je trouve ça un peu cool. Quand elle sera selectionnée...

— Si elle est selectionnée.

Si elle est selectionnée, lorgna Agnès en levant les yeux aux ciel, ça peut être cool. Il faut voir le bon côté des choses. Déjà, on sera plus considérés comme des gros losers. Une potentiel future championne est notre meilleure amie. Ensuite, ça fait vraiment joli sur le dossier. La selection dans les études supérieures est vraiment rude et...

— Et Abigaëlle veut faire le conservatoire, souligna Eugène. Sauf ton respect, je vois pas trop en quoi avoir fait ce tournoi pourrait mettre ses chances d'être admissible.

Je soupirai à mon tour. Ma rage n'allait pas directement envers Eugène, mais plutôt envers ses propos. Sa maladresse et son obsession avec mon inscription notamment. Je savais que ses jérémiades n'étaient pas méchantes, et qu'il avait juste peur pour moi. Mais sa manie à avoir son avis sur mes choix de vie plus que douteux m'agaçait.

— Venez on en parle plus, déclarai-je radicalement. Parlons de choses plus sympa. De potins?

— On en a déjà fait le tour, remarqua Eugène. Il s'est rien passé d'interessant cette semaine, dans tout les cas.

— On invente des théories du complot sur les gens de notre promo ? suggérerai-je. Tiens, Aristid Dubois, le majorant en botanique. On peut lancer une rumeur genre...Sa boisson préférée, c'est le soda de Branchiflore.

Agnès grimaça. Sans doute se souvenait-elle de la fois où elle avait bu une bouteille entière de soda de Branchiflore et qu'elle avait vomi dans le jardin de ses grands-parents. J'avais pris avec Eugène des photos, pour immortalisé le moment.

— C'est pas une fausse rumeur, déclara Eugène. Je suis sûr que c'est le cas. Avec des trions aux gingembres.

— C'est degueu, minauda Agnès.

Un silence s'imposa entre nous. Agnès avait sorti un petit miroir argenté de la poche de son uniforme et remettait une couche de rouge à lèvre. Eugène, quant à lui, s'était allongé sur la pelouse et venait de remettre ses lunettes de soleil dans un soupir presque parfait. Et puis, il y avait moi, seule, face à mes pensées.

Je devais surtout arrêter de mentir à moi même. Je n'avais qu'une seule envie, celle d'être selectionnée. Avant de m'endormir, le soir, je nous imaginais tous réuni dans l'amphithéâtre. Sur l'estrade, il y avait madame Maxime, avec son éternelle élégance, qui donnait la liste des selectionnées. Et puis, elle prononçait d'une voix claire et limpide 'Abigaëlle Richard", suivi des applaudissements de mes camarades. Quand on a vécu dans l'ombre la quasi entièreté de sa vie, fallait-il nous blâmer de vouloir connaître la lumière ? Je voulais que l'entièreté de l'académie voit mon visage, se souvienne de mon nom, place tout leur espoir sur mes épaules. Même si ce tournoi était débile. J'avais terriblement besoin de reconnaissance, d'être applaudi, d'être admirée. Je ne le disais pas à Agnès ni à Eugène. Mais j'avais envie d'être selectionnée. Plus que tout au monde. Ne pas seulement prouver à moi même que j'étais capable de grande chose, mais de le prouver au monde entier. Sortir de mon trou, au moins une fois. Que les gens se souviennent de moi.

❃❃

La veille des sélections était un jeudi. Octobre était revenu avec les mêmes vents et pluies que l'an passé. Les arbres rougissaient, l'air devenait plus froid et les écharpes avaient fait leur grand retour.

Ce jour-là, il pleuvait, pour mon plus grand soulagement. J'avais toujours trouvé quelque chose de poétique à la pluie. Quelque chose d'apaisant C'était un moment hors du temps, avec juste un tempo irrégulier des gouttes de pluie sur le sol. Et puis, il y avait surtout l'odeur de la pluie. Une odeur pétrichor.

Ce jour-là, je finissai par mon cours de Défense contre les arts noirs. Mon professeur, Simone Dufayet, était une jeune femme très fine, aux cheveux d'ébènes et aux lunettes rondes. Derrière son air angélique se cachait un véritable démon. Elle avait reçu trois fois le titre de meilleure dueliste de France et une fois d'Europe. Qui aurait pu deviner que, au-delà de ses robes de sorcières à motifs fleuris, il y avait une femme redoutable ? 

— Je crois que Eugène ne va pas bien, me chuchota Agnès à la dernière demi-heure de cours.

Nous étions à notre place habituelle depuis la troisième année, c'est-à-dire au troisième rang, côté fenêtre. La place idéale quand tu voulais paraître à la fois cool et sérieux. Devant, c'était des fayot type hardcore, derrière c'était la team populaire slash rebelle qui s'en fichait. Madame Dufayet avait décidé que les jeudis étaient les cours de théories et les vendredis les cours de pratiques. Nous étions donc au troisième rang, un jeudi après-midi, en train de prendre note sur l'Erkling, une créature semblable à un elfe connue pour être un mangeur d'enfants.

— Qu'est ce qui te fait dire ça ? demandai-je à Agnès tout en gardant le nez sur mon parchemin.

Eugène avait séché toute la journée, mais ça, c'était dans ses habitudes. Ca lui arrivait, parfois, de péter un cable mentalement et de ne pas se pointer en cours de la journée. Il allait se promener dans la forêt enchantée et revenait le soir, en me demandant mes notes de cours.

— Ce matin, après la spé métamorphose, il a reçu une lettre, m'expliqua Agnès. Il a déchiré la lettre et a disparu juste après. C'était super bizarre. Je crois qu'elle venait de son père.

— Evidemment qu'elle venait de son père. Eugène déchire toujours les lettres de son père.

J'avais déjà croisé, à la gare de Charonne Mr Hautcoeur. C'était un homme grand, chauve, aux yeux gris froid et un air toujours sec. Comme son fils, son nez était tordu. A l'inverse de son fils, Mr Hautcoeur était imposant. Pour être tout à fait honnête, il m'impressionnait. Pour être encore d'avantage honnête, il me faisait peur.

Eugène parlait peu de son père. Les seules choses que je savais sur lui était qu'il avait un post important au ministère de la Justice et qu'il mettait une pression gargantuesque sur Eugène. Eugène qui, malgré ses capacités intellectuelles naturelles, ne travaillait pas. Fidèle au post de cancre, ce n'était pas un poil qu'il avait sur la main mais bien un baobab.

— J'essaierai de lui parler ce soir, fis-je. Mais je promet rien, c'est Eugène.

J'avais déjà eu l'occasion de croiser Mr. Hautcoeur en sortant du Carrosse, à Charonne. C'était un homme âgé d'une cinquantaine d'année,  au visage fermé qui laissait apparaître peu d'émotion. Eugène parlait peu de son père, pour ne dire jamais. Dans les faits, il ne parlait pas de sa famille. Quand on lui posait des questions sur ses vacances, il restait toujours évasif. Les rares informations qu'on avait étaient qu'il vivait dans une grande maison vers Orléans, qu'il était fils unique, et les métiers de ses parents. Qu'il était suffisament riche pour avoir un elfe de maison, qu'il allait dans les bals organisés par les grandes familles de sorciers ("mais c'est super chiant" avait-il dit) et que ses parents étaient souvent absent.

Et c'était tout.

— Dans certains pays comme la Littuanie, les erklings sont très protégés, dictait madame Dufayet. Je recommande à ceux qui se sont inscrit au tournoi de prendre scrupuleusement des notes. On ne sait pas la nature des épreuves.

— Tu fais quoi, après les cours ? demanda Agnès.

— Henriette m'a demandé de l'aider pour les selections, répondis-je.

— C'est vrai que c'est aujourd'hui. Cap l'étendar. J'espère qu'on va avoir une bonne équipe, cette année. Celle de l'année dernière était vraiment à chier.

— Le capitaine de l'année dernière était particulièrement exécrable. Achilles Lycidas, que ton nom reste gravé dans les anales comme le plus pitoyable joueur qui n'ai jamais existé.

Agnès pouffa avant de chuchoter:

— Tu as jamais eu de demi-mesure, c'est ce que je préfère avec toi. Toujours dans l'excès, jamais un juste milieu.

— Avec moi c'est quitte ou double.

Et puis, pile à ce moment là, la cloche résonna dans tout le palais. Trois coups secs seulement et nous étions tous debout, rangeant nos affaires dans son sac tandis que madame de Coulage nous dictait les devoirs pour la semaine prochaine. Dix centimètres de parchemin sur comment se défendre face à un erklings.

— On se retrouve plus tard? lançai-je à Agnès. J'espère que ça va aller vite, j'ai tellement envie de me rouler en boule dans le dortoir avec un thé.

— On se fait ça, répondit Agnès. File, je dois parler à la prof. Pour le dossier pour le ministère.

— Pas de soucis. T'en a parlé à tes parents.

Agnès secoua négativement la tête.

— File. Henriette va te tuer si tu arrives en retard.

A ces mots, je me faufilai entre mes camarades. On marcha sur mon pied droit environ deux fois et on me donna un coup de coude sur la côte gauche mais après m'être battu vaillamment, je réussi à sortir dans les jardins. Côté positif, il ne pleuvait plus. L'air était simplement humide et une douce odeur de pluie sortait du sol. Les nuages, nonobstant, étaient toujours gris et menaçant.

Le terrain de Cap l'Etendar se trouvait au sud du palais, tout au fond des jardins. C'était le seul terrain de l'école, il servait aussi pour le Quidditch, la danse du balais et les courses de balais. C'était un simple terrain vague, bordé par la forêt enchantée. Le terrain était entouré par des escaliers de pierres blanches faisant office de gradins et qui étaient toujours gelées, même en été. Il y avait une trentaine de marches, ce qui donnait avait l'impression d'être dans un colisée miniature.

Henriette m'avait donné rendez-vous dans les vestiaires. Ils se trouvaient à quelques pas des gradins, dans un bâtiment en cylindre avec d'immenses baies vitrées. Plantés seuls entre la forêt enchantée et les gradins, au dessus d'une minuscule mare au canard, les vestiaires se tenaient avec digneté. Il y avait quelque chose de fascinant dans ses vestiaires que je ne saurais expliqué. Juste à côté, entre la mare et la bâtisse, il y avait une minuscule grotte strictement interdite aux élèves. Nombreux étaient ceux uqi avaient essayé d'y pénétrer mais les fondateurs de l'académie y avait installé un sortilège de repousse. Cette grotte m'avait toujours fascinée et j'avais toujours écouté avec soin les nombreuses théories sur pourquoi cette grotte était interdite aux élèves. Des manuscrits anciens de magie noire ? La baguette de sureau ? La pierre philosophale ? Des inféris ?

Je grimpai la petite coline pour accèder à la baie vitrée. Après avoir toqué 5 fois sur la baie vitrée, Henriette arriva. Elle avait troqué son uniforme pour un pantalon banc très fin et un gilet d'équitation bleu clair avec sur le torse une pleine lune brodée. Sous son gilet, il y avait une chemise blanche. Elle avait rassemblé ses longs cheveux blonds dans une queue de cheval et semblait agacée.

— Je vais commettre un meutre, annonça t-elle en guise de bonjour.

— Occupe toi d'abord de tes cheveux, répondis-je du tac au tac. T'as des cheveux qui dépassent et une bosse au milieu du crâne.

— Depuis quand tu fais attention à ce genre de chose ?

— Depuis une minute. Tu vas tuer qui ?

— Devine.

Je roulai des yeux. La guerre entre Henriette et Eugène duraient depuis deux ans déjà et personne ne savait comment c'était arrivé. C'était là, c'était tout. Du jour au lendemain, Henriette avait décrété que Eugène était un loser, un moins que rien, et Eugène s'était defendu en disant qu'Henriette était quelqu'un de beaucoup trop agressif qui ne savait pas gérer sa colère. Pourtant avant, ils s'appréciaient. Enfin, ils se toléraient.

— Qu'est ce qu'il a encore fait ? demandai-je en me glissant dans les vestiaires.

Le vestibule du vestiaire comprenait trois portes, les une en face des autres. Celle de droite menait aux vestiaires des filles tandis que celui de gauche à celui des garçon. Celle d'en face de la porte d'entrée donnait lieu au bureau des capitaines. Le carrelage était blanc avec une mosaïque de lunes bleues pour rappeler, à nouveau, qu'on se trouvait dans les vestiaires de Ombrelune.

— Le simple fait de son existence est une plaie pour la mienne, déclara t-elle d'un ton solennel. Là, il m'avait promis ce matin qu'il allait m'aider à mettre en place les différents parcours mais il ne s'est pas pointé.

— Il va pas bien aujourd'hui, il avait besoin de se reposer.

— C'est pas le seul à aller mal. Si je n'ai pas la coupe cette année, je le tue. Ce sera exclusivement de sa faute.

— Mais déjà vous vous êtes parlé sans vous être étrangler ce matin, relevai-je. Point positif. Votre relation avance bien, quand même.

— Donne moi une baguette et Eugène Hautcoeur et crois moi que cette relation prendra fin dans un bain de sang.  J'ai toujours rêvé d'utiliser un endoloris sur quelqu'un.

— Tu es folle. Où sont les candidats ?

Henriette haussa les épaules.

— Sur le terrain. Ils m'attendent. J'aime bien les laisser dans l'attente, ça me rends plus importante.

— Tu es leur capitaine, techniquement tu es déjà quelqu'un d'important à leurs yeux.

— Oui mais il m'en faut plus. Je vais chercher mon balais et on vient ?

Henriette me lança un clin d'oeil avant de disparaître dans le bureau. Elle revint avec son balais, attrapa mon poignet droit et m'entraîna dans le stade.

Sur la pelouse, une vingtaine d'élèves avec la même tenue qu'Henriette attendait. Ils se tenaient tous fiers, le balais d'une main et discutaient frénétiquement et  joyeusement entre eux. Une petite d'environ treize ans avait des cheveux violets et giguait dans tout les sens.

— Ton moment pour briller, chuchotai-je à Henriette.

Mon amie leva les yeux au ciel mais ne pu s'empêcher de sourire.

— Je vais marquer l'histoire de Beauxbâtons, fit-elle avant de hurler: SILENCE.

D'un seul coup, les bavardages cessèrent. C'était une bonne idée d'avoir pris Henriette en capitaine au final. Elle avait toujours dégagé une certaine prestance, un charisme qui venait d'on ne sais où.

— Déjà, bonjour, commença t-elle. Je suis Henriette Grignan et je serai votre capitaine pour les prochains mois. Inutile de vous rappeler pourquoi vous êtes ici, il nous manque deux coéquipiers pour que l'équipe soit au complet. Derrière vous, dans les gradins, on a déjà nos trois chasseurs, je vous les présente quand même.

Elle se retourna, leva son balais et pointa les trois personnes assises sur les premières marches des gradins.

— Anatole Lhortie, Emma Rambour et Luna Colombo. Vous connaissez aussi les règles, six joueurs de chaque équipe, un drapeau en plein milieu de la forêt enchantée à attraper, des obstacles à franchir, sortilèges autorisés pour destabiliser l'équipe adverse, blablabla... On va commencer par une course de balais en guise d'échauffement. En six tours. Non sept. Ou cinq? Sept. C'est un chiffre porte chance. Mettez-vous en place. Pendant ce temps, avec les autres, on va mettre en place les obstacles. Abigaëlle tu peux t'assoir sur les gradins, je vais t'appeler quand j'aurai besoin de toi ma mie.

Ce surnom me fit arracher une grimaçe mais j'acceptai mon sort. Ni une ni deux, je couru sur les gradins (unique sport de l'année) pour m'assoir sur les marches de la fin. Trois marches avant la fin des gradins, sur le côté plus précisement. Ma place fétiche: pas beaucoup de gens, une bonne vue et on pouvait filer discrètement quand le match commençait à devenir vraiment barbant et vraiment inintéressant (soit dans les dix premières minutes).

Je laissai tomber mon sac sur mes pieds d'une manière désinvolte. Voir une course de balais ne necessitant pas mon intention (à juste titre), je sorti un livre. J'avais entammé hier une pièce de Cavaitao, un dramaturge sorcier italien du 15e siècle. Une histoire d'amour interdit entre une sorcière d'une grande famille et d'un non-magique. Une belle histoire d'amour, qui finissait necessairement de façon tragique, conseillé par ma prof de littérature magique.

NINO

Et après tout, après tout ce temps, Astrid, ça a toujours été toi et moi. Pour l'éternité. Je t'aimerai jusqu'à ce que la dernière étoile dans le ciel meurt.

— Tu me trahis et tu vas en sport ? lança une voix derrière moi.

Je sursautai. Je fus si surprise que mon livre tomba de mes mains. Je poussai un grognement et me retournai pour reconnaître une silhouette familière, celle d'Ariane Bellever. Ariane Bellever et son uniforme toujours un peu trop petit pour sa grande taille, sa jolie peau couleur café, ses petits yeux noir rieurs et ses cheveux tout aussi sombre et en bataille, coiffé avec un bandana. Hier, il était blanc avec des fleurs. Aujourd'hui, il était rouge. Elle avait commencé à mettre des bandanas en juin dernier, et je trouvais que ça lui allait plutôt bien. Ca lui dégageait le visage et on pouvait même voir ses petites créoles pendues à ses oreilles.

— Henriette veut que je regarde les selections de Cap l'Etendar, répondis-je. Jamais je ne briserai notre pacte. Toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Ariane haussa les épaules et s'installa à côté de moi.

— Je n'avais pas envie de faire mes devoirs. D'ailleurs, la rumeur dis que tu t'es inscrite au tournoi. C'est vrai?

— Ouaip. Toi aussi, tu t'inscris ?

— Mon instinct me disait de le faire.

Ariane avait toujours eu l'air mystérieuse. Elle ne sortait jamais sans une pierre. Elle croyait dur comme du fer à la lithothérapie. Pour l'anecdote, c'était elle qui avait démarré mon obsession pour les pierres. Elle m'avait acheté pour mes seize ans un quartz rose en me disant "je sens que tu en as besoin". Tout ce qu'elle faisait, c'était au nom de son instinct. Sans surprise, c'était elle la première de la classe en divination et en étude de runes.

— Si je suis prise, j'espère que tu le sera aussi, affirmai-je. J'ai pas vraiment envie de partir là bas toute seule. 

— Croisons les doigts. Oscar s'est inscrit aussi.

— Ok. Je sais pas qui est Oscar mais ok.

— Un mec de notre année. Il a loupé son CEM, il a redoublé. Il parle à personne, en vrai. Même à ses camarades de dortoirs.

— Sauf toi, vraisemblablement.

— Parce que je force, ria Ariane. Tu me connais. On est à côté en étude de runes, surtout. Il est vraiment très beau si tu veux mon avis. Mais sinon t'es vraiment là pour observer une course de balais? Je te connais Richard, jamais tu ferai ça. Même sous la torture.

— Elle veut que je lance des sorts sur la deuxième course, j'expliquai à Ariane. Savoir voler vite, c'est une chose. Savoir voler vite en esquivant les sorts, s'en est une autre.

— Ok, ok. Forcément, une des têtes en Défense contre les arts noirsqui lance des sorts. Henriette sait ce qu'elle fait. T'es littéralement dans le top3. Ca rends vert Hansman, sache-le.

Un sourire en mode 'le voir rager à cause de moi me procure une satisfaction immense' s'afficha sur mon visage. La personne qui avait dit que c'était mal de se réjouir du malheur des autres ne connaissait certainement pas Louis Hansman.

— Oh non trop triste, minaudai-je. Il veut qu'on lui ouvre une cagnotte?

Ariane explosa de rire.

— On la publie sur le journal de l'académie ?

— Sur le Cri de la Gargouille, c'est mieux.

Soudainement, une goutte tomba sur mon front. Comme si le ciel avait, d'une certaine façon, validé mon idée.

— Ah, j'ai reçu une goutte, remarqua Ariane. Ca drache.

— Hein ?

— Il pleut. Vocabulaire bourguignon. Enfin je crois. Mon père dit toujours ça. C'est un non magique. Oh, tu savais que le monstre du Loch Ness était à Hogwarts ? J'ai tellement hâte de le photographier, c'est pour mon père. Et mon frère.  Itris m'a envoyé un paquet de lettres pour supplier de lui prendre une photo.

— Navrée de te l'annoncer comme ça, mais je crois que c'est vraiment qu'une rumeur. Désolée. Purée, il pleuviotte. J'ai l'impression d'être de retour en Bretagne là.

Ariane ne répondit rien. Elle sorti simplement sa baguette pour la mettre entre nous. Elle fit un petit mouvement brusque avec et d'un seul coup, un parapluie en sorti. Ce n'était pas vraiment un parapluie dans le sens propre du terme, à vrai dire. Plutôt un petit filet argenté qui se déployait en parapluie, dans l'idée de nous proteger.

— Ma vie est détruite, annonça Ariane dramatiquement. Comment ça, le monstre du Loch Ness n'est pas à Hogwarts ? Itris va être dévasté.

— C'est un grand ou un petit frère ?

— Grand. Il a trois ans de plus que nous. Et fait sa vie dans sa boutique de balais. Il était dans l'équipe de Papillonlisse, tu t'en souviens ?

Je secouai la tête.

— Déjà savoir les noms des gens de l'équipe de Ombrelune j'ai du mal, alors imagine deux minutes pour les autres équipes ? Je sais que ya mon frère à Bellefeuille et (je pris un ton faussement ecoeuré:) Louis Hansman.

— C'est dingue comme quasiment toutes les meufs veulent se taper Lucien et Louis en vrai. Lucien charo, mais Louis, c'est l'éternel célibataire. Apparement, c'est parce qu'il a une fiancée dans une autre école plus petite.

— Fiancée? Ok, ce monde est trop violent pour moi.

— Traditions des grandes familles de sorciers. Fleur Delacour a un fiancé.

— Elle l'avait pas dégagé y'a deux ans ?

Avait un fiancé. T'as raison. C'était très badass de sa part.

— Je t'avoue que ça m'avait manqué le tour des potins avec toi au lieu d'aller en sport. Oui, je t'ai trahis, j'ai recommencé à venir pour faire bonne figure.

— Toi aussi Diaz t'as enguelé à la rentrée parce que t'acais pas pointé le bout de ton nez ?

Je lui donnai un simple sourire blasé pour confirmer que oui, en effet, Matias Diaz, professeur d'éducation sportive magique, m'avait pris entre deux cours pour me donner une leçon de morale. Déjà, c'était presque un miracle qu'il se souvienne de mon visage. Ensuite, de mon prénom. L'an dernier, j'avais du venir en sport cinq fois, peut-être six grand max. Ou sept. Mais c'était déjà énorme à mon sens. Par pour lui visiblement. Il m'avait dit que c'était inacceptable, et que j'allais sans doute rater mes épreuves de CEM si je ne faisais pas de courses à balais au moins une fois par semaine. On avait pas d'épreuve de sports magiques, que ce soit en DEM ou en CEM. Fin de l'histoire. Loser.

Je détestais Matias Diaz.

— Purée, il est fou, soupira Ariane. On a aucune épreuve de sport, je vois pas l'utilité. Se depenser inutilement? Non merci, je préfère qu'on m'arrache les yeux.

Sur le terrain, en bas, je voyais Henriette agiter frénétiquement les bras en gueulant mon prénom.

— Je te laisse, annonçai-je à Ariane. Le devoir m'appelle.

❃❃

Henriette nous avait annoncé les resultats le lendemain, au petit déjeuner. Elle avait catégoriquement refusé de les reveler après la séance, parce qu'elle avait besoin d'en parler avant avec ses coéquipiers. Ils s'étaient réunis dans une salle après le diner et Henriette était rentrée dans le dortoir à 23h en gardant le silence. Elle avait posé un parchemin avant de se coucher, quand il n'y avait personne dans la salle commune, où les noms des selectionnés apparaissaient.

— Marta Cortes, quatrième année, nous avait dit Henriette. C'est celle qui avait les cheveux violets et des barettes étoiles dans les cheveux. J'adore cette gamine. Et puis j'ai pris Erwin Wagner. C'est celui qui ressemble à un castor mais aussi un peu à Carloman Duarte, l'auror là. Un mélange flippant mais le ptiot est vraiment bon. Un cinquième année.

— Une bonne équipe ? demanda Agnès. Ah, Rosalie passe moi la confiture de citrouille.

J'avais pris mon habituel oeuf à la coque avec mon earl grey. Dehors, il ne pleuvait plus mais le ciel était vraiment très gris. Il allait sans doute avoir de l'orage en fin de journée. Ironique quand on savait ce qui se passait ce soir.

— Demande à Abigaëlle, rétorqua Henriette. Elle a été super, elle a lancé les sorts et Marta les a esquivé de manière si parfaite. Et l'expelliarmus de Marta est par-fait. Mais bon, si on avait eu Abigaëlle eu dans l'équipe, elle aurait été notre meilleure attaquante.

— Mais j'ai foi en Marta, répondis-je du tac au tac. Elle est de l'année de Romain, il m'a dit qu'elle était vraiment super forte en défense contre les arts noirs.

— Tout ça parce que tu sais pas tenir sur un balais, gloussa Henriette. Je suis sûre que si tu avais un peu mieux appris le balais, tu aurais été imbattable

Je levai ma tasse de thé, dubitative.

— Si tu le dis, dis-je platement.

Henriette ne répondis rien. En fait, on était encore un peu toutes mortes de fatigue. L'énergie des cours s'était volatisée très rapidement, remplacée par l'envie de dormir/crever/pleurer/hurler. On était devenu aussi molles que des vers de terres, avec absolument aucune volonté ni de vivre ni d'étudier. Bref c'était vendredi.

— Pas trop stressée pour ce soir ? me demanda Agnès en posa sa main sur mon épaule gauche avec un regard compatissant.

Je senti trois paires de yeux — celles d'Agnès, Henriette et Rosalie —  se poser sur moi.

— Ca va, menti-je. On verra bien ce soir.

— T'es sûre ? insista Rosalie. Moi à ta place je serai morte de peur.

— Oui bin tu n'es pas moi, répondis-je agressivement. S'il vous plaît, arretez de me poser la question, je l'entends depuis une semaine et c'est vraiment très chiant. Je ne stress pas mais si vous me demandez si je stress, je vais forcement stresser. Stresser parce que je ne suis pas stressé. Alors le prochain qui me pose la question, je lui jette un avada kedavra.

Et j'étais approximativement 43% sarcastique. J'en pouvais plus de recevoir la même question systématiquement tout les jours, comme si les gens s'attendaient à quelque chose de moi. Ok, c'était un peu mon idée de base mais je n'imaginais pas que la pression était compris dans le lot.

Il y eu un petit blanc. Peut-être, dans l'éventualité des choses, que j'avais été trop agressive avec mes amies. Et peut-être, dans l'éventualité des choses, je les avait vexé. Mais je n'avais pas particulièrement envie de m'excuser sur le coup. J'étais encore trop irritée pour formuler des excuses.

— Je dois rejoindre Romain, annonçai-je après avoir fini mon oeuf. J'ai une lettre pour lui. On se rejoins en métamorphose?

Et c'est comme ça que je fuyai. Avec l'excuse la plus nulle du monde, c'est-à-dire mon abruti de frère. En vrai, je n'avais absolument aucune lettre pour Romain mais je pense parfois que c'est bien le mensonge. Je n'irai pas jusqu'à questionner la moralité du mensonge, mais j'approuvai à 80% les petits mensonges qui pouvaient nous sauver, à partir du moment où je ne blessais personne.

En sortant du manoir, je me fis la reflexion que je voulais raiment voir Romain, au final. Alors au lieu de prendre le sentier qui menait à l'académie, je traversai la lisière de la forêt pour débarquer, cinq bonnes minutes plus tard devant le manoir Bellefeuille. Il ressemblait exactement à celui d'Ombrelune, à quelques exceptions près: jusqu'au premier étagae, des plantes grimpantes étaient collées sur les murs de pierre. Ensuite, sur la porte d'entrée, ce n'était pas une lune mais une feuille.

De l'extérieur, j'avais vraiment l'air ridicule. J'aurai pu juste me promener toute seule avant le début des cours mais non, je voulais aller jusqu'au bout de mon mensonge.

La porte s'ouvrit enfin sauf que ce n'était pas mon frère sous mon nez mais Lucien Chenove, Louis Hansman et Fleur Delacour.

Je cherchai automatiquement une fenêtre vers laquelle me jeter.

— On te fait vomir mais tu nous attends devant notre manoir ? lança avec un sourire Louis Hansman. Un peu contradictoire, je trouve.

Je bouillonais de haine à son égard.

— Je n'incluais pas Fleur dans le lot, répondis-je du tac au tac.

— Je suis vraiment désolé mistinguette, mais je ne donne pas d'autographe avant 10h du matin. Il faudra repasser.

— Louis, soupira Fleur avant de me regarder avec une certaine bienveillance. Tu cherches quelqu'un ?

— Mon frère, répondis-je en ignorant royalement Hansman (qui était insupportable). Romain Richard. Il est petit, gringalet et...

— On sait qui c'est, me coupa Lucien Chenove. Je vais le chercher, si tu veux.

Lucien Chenove passa la main dans ses cheveux en lançant un clin d'oeil à Fleur. Par Flamel, j'avais beau faire des efforts garguantuesques, je ne voyais pas ce que Agnès avait pu trouver à Lucien Chenove. Beau d'accord, je ne vais pas le nier. Mais narcissique et débile. Surtout débile.

— Je vais rejoindre les filles, déclara Fleur. On se voit plus tard.

Et Fleur Delacour, la magnifique, partie en direction du château. Sa démarche était presque féerique, elle avançait sûre d'elle, sans aucune hésitation. Je l'admirais pour cette confiance en elle si naturelle.

— Un peu déçu que ce soit que Romain que tu ailles chercher, relança Louis Hansman sous un ton boudeur. Je pensais que j'étais ton unique star.

J'eu un rictus.

— J'ai des standards plus élevés, répondis-je. Vrai homme t'achètes huit kilos de clémentines parce que sa dulcinée parce qu'elle a dit qu'elle aimait ça.

— Ahh Les complaintes d'Aphrodite de  Cavaitao? devina t-il. Pas mal le livre, je l'ai lu j'avais 9 ans mais voilà. C'est pas une compétition après. Astrid qui abandonne sa magie pour un mec? Bof quoi.

— Ca s'appelle l'amour, le vrai.

— Ou la débilité.

— J'espère sincèrement que juste un de nous sera pris ce soir. Et l'autre non. Comme ça, dans n'importe quel cas de figure, j'aurai la paix.

— Ah oui c'est vrai que tu t'es inscrite aussi. Bah, je pense ce sera moi hein. Je suis un des meilleurs éléments de cette académie. Objectivement. Je compte surtout bien sortir avec le plus d'anglaise cette année... Apparemment elles sont très belles.

— T'es quand même au courant que le tournoi c'est des épreuves magiques et pas un concours de qui va le plus coucher ? Mince, je croyais que les profs avaient été clair.

Hansman souria. Il s'apprêta à répliquer quand soudainement, mon frère débarqua avec un air exaspéré, Lucien Chenôve derrière lui. Ses sourcils étaient froncés et ses petits yeux lançaient des éclairs furtifs.

— J'espère que c'était important, cracha mon frère. On était en train de faire un concours de blague. Et j'étais en train de gagner avec celle de Alex Térieur.

— Wow les quatrième années s'amusent, commenta sarcastiquement (et de façon insupportable) Lucien Chenôve.

— Moi je veux bien l'entendre la vanne, ajouta Hansman avec un petit rire. Richard est super drôle, mec. Ca doit être un truc dans la famille.

Je fis semblant de sourire. Je détestais ce mec.

Et SURTOUT la manière qu'il avait de se moquer de moi devant son meilleur ami et mon petit frère.

— Monsieur et madame Terrieur ont un fils, comment s'appelle-t-il ? récita Romain comme lorsqu'on récitait une poésie en primaire. Alex. Parce que ça fait Alex Terrieur. A l'extérieur.

— Si t'as gagné avec cette blague, j'imagine pas celles de tes potes, commentai-je.

— J'avoue que t'en as fait des meilleures, ajouta Hansman avec de taper dans ses mains. Bon, c'est pas tout mais y'a des gens qui bossent.

D'un seul coup, Louis Hansman et Lucien Chenôve se volatilisèrent et je me retrouvai nez à nez avec mon petit frère. Petit était un bien grand mot puisque cet abruti avait eu sa poussée de croissance cet été et me dépassait de quelques centimètres. Si j'étais prise à Hogwarts, je savais pertinemment que j'allais retrouver Romain avec trois têtes de plus que moi minimum. C'était, pour être tout à fait honnête, vraiment déprimant.

— Tu voulais quoi ? me lança Romain.

— On va se promener ? Je reprends à 10h perso.

— Ok. Mais j'ai cours à 9h.

— Je sais.

La conversation était un peu nulle. Je savais que Romain avait juste été un pretexte pour fuir mes responsabilités. Je savais que mes actions avaient des conséquences, mais j'étais toujours surprise de voir les conséquences arriver.

Romain ne disait rien. Il se contenta de hausser les épaules et sorti du pallier. Avec un bref signe de tête de sa part, nous nous engouffrâmes dans les bois.

— Tu veux que je me mette à côté de toi, ce soir? lança mon frère après quelques pas. Histoire de te passer des mouchoirs quand ils diront pas ton nom.

— Et Louis Hansman a dit que tu étais drôle ? Je demande remboursement.

Romain leva les yeux au ciel.

— Je suis drôle. Et Louis est super cool. T'es juste trop têtue.

Un petit blanc s'installa. Romain venait de trouver un gros caillou et s'amusa à shooter dedans.

— Sinon tu sera prise, fit mon frère en jonglant avec le caillou. C'est même sûr. Maintenon en est persuadée, elle m'a dit.

— Ah ?

— T'es super intelligente et Coulange loue tes prouesses en défense contre l'art noir. Tu sera prise, Abigaëlle. S'ils te prennnet pas, ils ont rien compris. Toi comme championne, on gagnera la coupe. Sauf si ya une épreuve sur balais ou un quelconque sport. Là, on est foutu.

— Je sais pas comment le prendre là.

Romain avait quitté son petit caillou-ballon et s'était attaché à une quelconque branche trouvé sur le sol. Avec elle, il s'amusa à balayer les feuilles avec.

— Tiens, j'ai rêvé de toi cette nuit, me lança Romain.

— Jusqu'ici c'est normal ? fis-je avec une certaine hésitation. Je suis ta soeur, quand même. Tu savais qu'on rêvait que des visages qu'on connaissait ?

— J'ai rêvé que tu étais selectionnée au tournoi, rétorqua t-il gravement. Au début, j'étais content, tu vois ? Ma soeur est prise, c'est stylé. Puis, t'étais dans une forêt un peu louche et t'avais l'air en panique. Y'avais une ambiance vraiment morbide. Si t'es à Hogwarts, tu fera gaffe, hein ?

Je posai une main sur son épaule.

— C'était juste un cauchemar, mimi. Ca va aller, tu verra. Hogwarts c'est un des lieux les plus sûrs du monde apparemment. Aucun soucis à ce faire.

— Tu m'enverras des lettres ?

— Toutes les semaines.

— Tout les deux jours.

— Dose.

— On m'a dit que yavais le monstre du Loch Ness à Hogwarts, insista Romain. Il faut impérativement que tu m'envoies une photo. C'est pour Malik.

Malik, son fidèle compère depuis ses trois ans. Malik, le garçon avec qui il lançait des galets sur les touristes l'été. Malik, c'était un peu son Elodie.

Je n'avais toujours pas envoyé de lettres à Elodie.

— T'as dis à Malik qu'on était des sorciers? m'étonnai-je.

— Nope. Il me croirait pas. Fin bref, j'ai cours là. Bsartek la balade en vrai.

— T'as quoi ?

— Histoire de la magie. C'est super chiant. En plus on a un contrôle de connaissance. Ca va me servir à quoi de savoir qu'on a eu une guerre des goblins en 1348 ?

Je ne répondis rien.

Mon frère n'ajouta rien de plus. Il arrachait nerveusement des feuilles d'un buisson. Nous étions sorti de la lisière et nous nous étions retrouvés sur l'allée principale de l'académie, sur un pont qui était accessoirement la piste d'attérissage des Carosses. Quelque part, plus loin, on pouvait retrouver les écuries. Et Eugène devait très certainement se trouver là bas.

— Ciel ! M'écrai-je violemment. C'est ici que nos chemins se séparent. Je vais te laisser.

— Tu veux pas faire mon contrôle à ma place ? me supplia Romain. On vole du polynectar et basta. J'ai une bonne note et en retour je te paie un truc à Quimper. Genre un livre ou un vinyle de Oasis ou Nirvana.

— Non. File ou je dénonce ta tentative de fraude à papa.

Mon frère me jetta un regard de dernier supplice, sans succès. A la place, je lui donnai une pichenette. Il s'engouffra plus loin dans l'allée, certainement dépité, puis entra dans l'académie. Quant à moi, je le suivi pour m'arrêter sur la grande cour. Je n'aimais pas vraiment aller dans la grande cour. Déjà parce qu'elle se trouvait entre le portail et l'académie, les carosses nous déposaient pile là. Mais surtout parce qu'il y avait toujours un peu trop de monde. Entre les professeurs qui fumaient leurs cigarettes avec une tasse de café à la main, les élèves qui courraient de partout et ceux qui s'asseyais sur les rampes des escaliers (ils menaient aux jardins de l'académie). Au printemps, parfois, certains se baignaient dans le petit lac sous le pont.

Aujourd'hui, c'était plutôt calme. Je repérai au loin madame Coulange qui discutait joyeusement avec madame de Maintenon et monsieur d'Aumale, le professeur de potion. La plupart des élèves était en fait soit en cours soit terré dans leur manoir, ce qui était parfaitement entendable avec la baisse drastique de température. Surtout qu'on était pas à l'abris d'un orage.

J'empruntai à nouveau le petit pont et me dirigeai vers le grand bâtiment qui était face à l'académie, juste devant le portail magique. C'était un petit bâtiment en pierre blanche, assez basique au final. A côté, il y avait une petite maison où logeait le gardien de l'académie. C'était un vieux sorcier un peu flippant, chauve, qui passait ses journées à fumer. Je ne lui avais jamais vraiment parlé, mais il s'entendait vraiment bien avec Eugène. Ce qui était, d'un côté, assez logique. Premièrement parce que Eugène savait parler aux gens. Deuxièmement parce que, les écuries, c'était the safe place d'Eugène. Je ne l'avais pas vu au petit déjeuner, ce qui signifiait qu'une chose: il s'était cassé là bas.

Mon intuition s'était révélée juste. A peine j'eu le temps d'entrer dans ces écuries que j'apperçu Eugène Hautcoeur en plein milieu des écuries, caressant un de ces pégases. Son regard brun était posé avec une certaine douceur sur le museau du cheval. Ses bouclettes retombaient sur son front avec élégance. Il n'avait pas mis son uniforme. A la place, il portait un pantalon de velour brun et une chemise verte. Comme un non-magique.

L'état d'urgence était alors immédiatement déclaré: Eugène ne s'habillait jamais à la moldu sauf quand c'était très grave.

— Hey, fis-je en m'approchant discrètement.

Eugène posa ses yeux sur moi.

— Hey. Ca va ?

— J'ai connu de meilleurs jours. Et toi ?

— Tout pareil.

Il y eu un blanc.

Et puis, je me suis soudainement souvenu de pourquoi j'allais rarement aux écuries. L'odeur.

C'était épouvantable.

— J'ai reçu une lettre de mon père, m'expliqua Eugène. Il me parle encore des selections pour le ministère. Il a été promu second du ministre de la justice. Il veut absolument que je suive ses traces.

— Mais si tu pars faire ton tour du monde comme t'as prévu après le DEM, il va rien dire.

— Tu rigoles ? Il irai me chercher au coeur de la montagne péruvienne s'il le fallait.

— Et si tu te caches dans un coin paumé dans la forêt amazonienne ? 

Eugène gloussa.

— Très juste. Désolé Abi, j'ai pas trop envie d'en parler. Cette histoire me pète les couilles très sincèrement.

— Et bien on en parle pas, répondis-je en m'adossant sur un des box. Mais que si on parle pas des selections de ce soir.

— Tu connais mon avis dessus, on va encore se disputer. Mais sache que si t'es prise, je te soutiendrai.

— Même si tu espères que mon nom ne sera pas prononcé de la soirée.

— Qu'est ce que tu y veux, je ne suis qu'un homme simple. C'est à quelle heure, déjà ?

— Vingt-et-une heure. Après le diner, rendez-vous à l'auditorium. Je suis un peu stressée. Je sais pas, imagine je suis appelée, je dois monter sur scène et je tombe devant tout le monde ? La super honte.

— Ce serait épique. Cela dit, si t'es selectionnée, mon père te validera.

— Parfait, il oubliera que je suis une née non-magique et il me regardera peut-être dans les yeux.

— Même son fils, il ne le regarde pas dans les yeux, alors bon courage.

A côté, le pegase avait commencé à donner des petits coups de museau sur mon crâne. Eugène avait beau me répéter que c'était un signe d'affection, moi j'interprétais ça comme des menaces.

— Je pense que je vais y aller, annonçai-je à Eugène. Je sens une aura de haine soudaine à mon égard.

— Il voulait juste de faire un bisou. Mais si tu veux giguer, gigue. Moi je pense que je vais encore rester ici. On se voit ce soir, de toute façon?

— En effet, on se voit ce soir. A plus.

Je fis un demi tour et commençai à marcher quand Eugène m'interpella.

— Eh Abigaëlle ? Merci d'être là.

— C'est normal, répondis-je. C'est à ça que servent les amis. Même si je ne pense pas rester plus de vingt minutes dans cette écurie pour autant, je suis persuadée que ce pegase souhaite mon décès.

— C'est toujours un abraxan, ça n'a toujours pas changé depuis la dernière fois. Oh, et dis à Henriette que je l'emmerde. Faut pas qu'elle oublie ça.

❃❃

La journée était passée à une vitesse folle. Toute la journée, j'avais eu l'immense honneur (non) d'avoir croisé de vagues connaissances qui me souhaitaient une bonne chance pour ce soir. Côté des professeurs, tous nous avaient rappelé l'évènement important qui se passait dans la soirée, comme si nous étions tous touchés par une amnésie collective.

— N'oubliez pas que ce soir est un moment important, nous avait dit de Maintenon. Certains de vos camarades entreront peut-être dans l'Histoire.

D'un point de vu objectif, c'était hyper chiant. Tout le monde savait aujourd'hui ce qui se passait, le dire à voix haute c'était juste pour avoir de l'attention.

Pour être honnête, je n'avais pas retenu les évènements de la journée après avoir quitté Eugène. J'étais allée en cours, j'avais discuté avec mes copines, avec des filles de l'orchestre, et puis voilà. J'avais fini à seize heure mais j'étais incapable de travailler. Une boule désagréable s'était installée dans le creux de ma poitrine, ce qui m'empêchait de tout faire. Après avoir pris un goûter dans le salon du manoir, je m'étais enfermée dans ma chambre et je m'étais allongée sur le dos sur mon lit en fixant le plafond, un peu comme une épave.

Voilà, j'avais passé la fin de mon après-midi à faire un jeu de rôle épave.

Et puis, on avait diné dans nos manoirs. Même si tout le monde avait braillé, l'ambiance avait été différente des autres soirs. Une sorte d'ambiance pesante, mêlée avec de l'excitation, avait envahi la salle. Une ambiance similaire à celle qu'il y avait avant les concerts, mais en un peu plus hard.

Je n'avais pas beaucoup mangé, ce soir là. La boule entre mes entrailles était bien trop intense pour faire quoique ce soit d'autres que de boire une quantité anormale d'eau. Je n'avais presque pas touché à mes pommes sautés, mais dieu merci, le dessert était du riz au lait. Ca avait un peu cheer up mon moral.

Le repas s'était fini à 20h40, histoire d'avoir le temps de se placer dans l'Auditorium. Il se trouvait au rez-de-chaussé de l'Académie, dans l'aîle Ouest.

C'était une grande salle, avec une belle scène tout au fond, face à des sièges bleus clairs. Sur chaque côté, hormis celui de la scène, il y avait des balcons avec des sièges de la même couleur. Habituellement, de grands rideaux bleus clairs avec le blason de l'école (deux baguettes d'ors croisées lançant chacune trois étoiles) brodé en doré cachait la scène. Aujourd'hui, les rideaux étaient rangés pour faire apparaître en plein milieu un pupitre de bois sur lequel on trouvait à nouveau le blason de l'école, sans doute pour être sûr que nous étions bien à Beauxbâtons.

Des silhouettes se distinguaient derrière le pupitre. Les directeurs des trois manoirs, c'est-à-dire madame de Maintenon pour Ombrelune, monsieur  Brandicourt, professeur de runes et directeur de Bellefeuille, et madame Del Puente, professeur d'Astronomie et directrice de Papillonlisse. Les autres professeurs devaient sans doute être assis devant. J'arrivai à apercevoir par la suite la figure de notre président magique,  Felix Lahaye, les ministres de la Coopération Magique Internationale et des Jeux et Sports Magiques et, contre toute attente, Aliénor Faragonda, cheffe du bureau des Aurors. C'était une femme qui approchait la soixantaine, très fine. Ses cheveux blancs étaient toujours relevé en un chignon et elle avait toujours cet air très sérieux. Un peu pète-sec sur les bords. C'était, accessoirement, une des sorcières les plus puissantes de France, voir même d'Europe et, pour aller un peu plus loin, du monde.

Une seule personne manquait à l'appel: madame Maxime.

Je veux dire, on avait même le premier ministre avec nous, Charles Hansmann, mais pas de traces de notre directrice. Par ailleurs, c'était la première fois que je voyais Charles Hansmann de toute ma vie, et il avait l'air aussi désagréable et arrogant que son fils.

Je m'étais installée tout au fond, avec Eugène, Agnès, Henriette et Rosalie. Toute l'académie s'était retrouvée ici et je pouvais confirmer à nouveau que oui, Beauxbâtons était une trop grande école. A chaque fois j'oubliai qu'on était aussi nombreux. A un point tel que certains, arrivé un peu en retard, s'était assis sur les escaliers.

— Je suis sûre que Fleur Delacour sera selectionnée, annonça Rosalie.

— Cette information n'apporte rien d'utile, répliqua Henriette. Il est évident que Delacour sera selectionnée. C'est la chouchoute.

— En vrai ce serait tellement drôle si Louis Hansmann n'était pas pris, ajoutai-je avec un sourire semi-sadique. On a littéralement son père dans la pièce.

— Abigaëlle ! soupira Agnès à côté de moi. Louis est vraiment gentil, tu sais. Je lui ai un peu parlé en cinquième année, quand j'étais avec Lucien, et il n'est pas méchant, ni rien.

— Surtout que si ya son père, ils l'ont pris, recherissa Eugène. C'est évident.

Eugène allait un peu mieux. Il avait remis son uniforme et son sourire moqueur était réapparu sur son visage. Il n'avait rien dit sur sa disparition de deux jours et les filles n'osaient pas lui demander ce qui s'était passé.

Et puis, madame Maxime apparu sur la scène, presque comme une reine. D'un seul coup, tout l'auditorium se leva comme des automates. Dans sa main, elle tenait un bout de parchemin. Là où les noms étaient inscrits.

C'était stressant.

Notre directrice s'approcha du pupitre dignement puis:

— Assis, ordonna madame Maxime.

Tout le monde s'exécuta.

— Bonsoir à tous, fit madame Maxime d'un air solennel. Ce soir, certains d'entre vous seront appelé à venir me rejoindre sur l'estrade. . Sur 232 personnes inscrites, nous avons selectionné avec vos professeurs et moi-même 12 candidats, parmis les plus susceptible de nous rapporter la coupe. Ils resteront à Hogwarts avec moi pendant neuf mois. J'espère que les élèves qui se sont inscrits avaient conscience de ce qu'ils faisaient. Car une fois appelé, vous ne pourrez plus faire de retour en arrière. Me suis-je bien fait comprendre?

Est-ce que j'avais des regrets à ce moment précis ? Peut-être.

Mes mains étaient moite, la boule avait pris l'entiéreté de mon corps, mon coeur était plus lourd que d'habitude et je crois bien que j'allais mourir sur place. Ma jambe tremblait tellement que Agnès du poser sa main sur ma cuisse. Automatiquement, j'attrapai la sienne.

— Ca va aller, chuchota Agnès. C'est promis.

— Commençons, poursuivi madame Maxime. J'invite les candidats appelés à me rejoindre sur scène. AGUILA CLAUDIA.

L'auditorium gronda sous les applaudissements tandis qu'une fille avança sur la scène. Elle serra la main à Madame Maxime, puis tout les adultes présents sur scène. Puis, elle se plaça sur la droite de la directrice avec un air digne.

BAERT GIDEON

Il fallait que ce soit mon crush de quatrième année qui soit appelé. Le Bellefeuille copia geste pour geste Claudia: gravit les marches, serra la main de Hansman, des ministres et professeurs présents puis de Madame Maxime avant de saluer la salle. Panem et cirsenses, du pain et des jeux. C'était littéralement ce qui se passait.

BELLEVER ARIANE.

Je me mis à applaudir avec joie. J'aimais sincèrement Ariane, et elle méritait d'être selectionnée. Et puis, si mon nom était prononcé, j'aurai au moins une copine dans ce voyage.

CHEVALIER JULIETTE...DELACOUR FLEUR....DUBOIS ARISTID...HANSMANN LOUIS

C'était sûr. Mais rageant. Par Flammel, qu'il ne soit pas selectionné par la coupe sinon je me tuerai sur place.

HERNANDES NORA... IJERMANS SIMON...MEYERS HIPPOLYTE...RICHARD ABIGAELLE!

Je lachai la main d'Agnès de la même manière que mon coeur venait de me lâcher. Ma respiration s'était aussi coupée et je ne savais plus comment faire pour qu'elle revienne. Tout le monde m'applaudissait mais je ne savais pas quoi faire. Un bourdonnement sifflait dans mes oreilles.

Henriette me pinça pour que je me lève.

Le problème dans tout ça, ce n'était pas que j'avais été appelé. Non. Le problème plutôt, c'était que toute la salle me regardait. Et que j'allais devoir monter sur scène, seule. C'était paradoxale. En même temps j'en avais rêvé pendant des semaines de ce moment de gloire. En même temps je détestais ce moment.

Je descendis les escaliers. Tout était devenu silencieux. Plus je m'avançais, plus je sentais le regard grave des adultes posés sur moi. J'escaladai les quatre petites marches pour me faire monter sur la scène. Je m'approchai des trois directeurs de maisons pour leur serrer la main. Maintenon m'adressa un petit sourire.

— Vous allez y arriver miss, me souffla t-elle.

Et puis, je serra la main aux ministres, même à Hansmann (j'eu le temps de remarquer qu'il avait les mêmes yeux que son fils). J'approchai de Faragonda et lui tendis la main. Cette dernière me regarda avec un air septique avant d'accepter ma poignée de main. Et pour finir, vint le tour de madame Maxime.

Je me glissai enfin à côté d'Hippolyte Meyers. Je ne le connaissais que de vue. Nous étions à l'orchestre et en Histoire de la magie ensemble. Il était plutôt petit, roux, avec des lunettes posés sur son nez en trompette rempli de tâches de roussseurs. C'était un Papillonlisse assez sympa.

Voilà, au moins j'avais Ariane et Hippolyte, à défaut de me coltiner Louis Hansmann.

— Et VANDERBECK OSCAR.

Oscar nous rejoignit assez rapidement, sous les applaudissements. Je voyais enfin de qui parlais Ariane la dernière fois et en effet, je le connaissais pour avoir organisé un tournoi de pétanque l'année dernière avec ses amis. C'était un grand gaillard, squelettique, avec de magnifiques cheveux d'ébènes qui tombaient sur son visage. La peau pâle, un petit nez tordu et le regard noir, Oscar était magnifique.

Le président sorcier pris la place de madame Maxime. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, à la calvitie frappante et un estomac rempli de bière. Je ne savais pas comment décrire Felix Lahaye autrement que par "on dirait un peu Pompidou mais de loin".

— Chers élèves, mesdames et messieurs, acclama t-il avec sa grosse voix. Voici la délégation de Beauxbâtons pour le tournoi des trois sorciers!

.•*:。✩
nda
cc la team!!!! je suis de retour au bout de quatre mois au lieu de six, on tiens sans doute un reccord. non en vrai c'est juste parce que c'est les vacances, et je l'aurai posté vrm plus tôt ce chpt si l'ens n'avait PAS perdu les COPIES c!;:'"pç_#['\'|^[#[#^@ jss encore enervée mais calme, respiration.... j'ai pas eu l'ens !!! hasard de dingue:!! je khube!!! (pire façon d'annoncer ça dsl mais ça veut dire encore une année de présence fantômatique mais je ferai des efforts genre écrire les samedis aprem après des DS etc.. BREF)

J'espère que vous ça va !!! Et que le chpt vous a plu hihi. c les vacances c coolos de ouf!!

GROS BISOUS

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