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2. la surprise de Beauxbâtons


    J'AVAIS DÛ RÉPÉTER MA BLAGUE au moins trois fois avant de recevoir injustement une bouteille vide de coca sur le crâne. Je poussai alors immédiatement un petit cri strident en jetant à nouveau la bouteille sur le seul et unique coupable, c'est-à-dire Romain.

Nous étions le premier septembre, midi était passé et j'étais à l'avant de la voiture, à côté de mon père, pour aller dans le 20e arrondissement de Paris, à l'ancienne gare de Charonne où le Carrosse de Beauxbâtons nous attendait. Nous étions partis juste après avoir mangé chez la sœur de notre père, qui habitait dans la Marne .

Quand on y pensait bien, c'était toujours le même schéma. On faisait croire à ma tante qu'on était inscrit dans un internat dans les Pyrénées avec comme seul accès un train. Pour être plus crédible, on avait insisté sur le fait que la dernière volonté de notre mère était qu'on aille étudier dans la même école qu'elle. Ce qui était un énorme mensonge puisque 1. ma mère était non magique et 2. Elle n'avait eu aucune dernière volonté puisqu'elle était morte d'un infarctus. Mais ça, tante Claude n'était pas au courant.

— Un peu de calme s'il vous plaît, soupira mon père. Étripez vous quand vous voulez mais pas quand je conduis.

— Tu as entendu, Romain? lançai-je à mon frère. Tu n'as pas le droit de m'agresser.

— C'était de l'autodéfense, rétorqua Romain. Contre cette blague hyper nulle.

— C'est une blague sur les chauves ! C'est hilarant.

— Qu'est ce que j'ai dis, répéta mon père un peu plus fort.

Un silence d'or s'installa aussitôt. Pour avoir déjà vu mon père se mettre en colère, il était relativement plus sage de se taire. Essayez d'exaspérer un prof d'histoire-géo et votre vie ne sera plus jamais la même parce que vous serez traumatisé.

— On arrive quand? demanda finalement Romain après trois minutes de calme absolu.

— On arrivera quand on arrivera, répondit mon père. Regarde, on est à l'arc de triomphe.

Au bout d'une demi-heure, nous arrivâmes enfin à destination. Il s'agissait d'une minuscule gare, datant du XIXe, avec un panneau en fer devant où il était écrit 'CEINTURE'. Habituellement, des barrières empêchaient l'entrée mais exceptionnellement, elles avaient été enlevées et quelques familles de sorciers rentraient déjà dans la gare.

— Ça va faire six ans, et je ne sais toujours pas comment ils font pour repousser les non-magiques, commenta mon père en se glissant sur l'arrêt pause-minute.

Ils désignait les sorciers, ceux qui s'occupaient du secret magique.

—Je te l'ai déjà expliqué, répondis-je en me détachant. Il y a un sortilège mis en place qui fait que dès que quelqu'un a envie de passer dans la rue, il se souvient soudainement d'un rendez-vous à l'opposé de Paris. Et il y a un autre sortilège qui fait qu'on ne peut pas voir la gare ni le Carrosse quand il s'envole.

— Est-ce que ça veut dire qu'on va devoir être obligé de t'offrir encore Histoire de Beauxbâtons ? commenta Romain qui sortait déjà de la voiture. On fera un contrôle de connaissance après.

— Je l'ai déjà lu, rétorqua mon père. Mais sinon, vous êtes prêt pour votre voyage? Devoirs fait?

J'appuyai mon regard sur Romain, qui m'ignorait royalement. Ce dernier était beaucoup trop occupé à sortir ses valises du coffre. Je vis mon père lever simplement les yeux au ciel avant de me faire un bref coup de tête pour que j'aille à mon tour sortir mes affaires.

Alors que je sortais mon violoncelle de la manière la plus délicate qui soit, Romain courut vers moi en agitant frénétiquement les mains.

—Abigaëlle ! hurla-t-il, Eugène est là.

Je pivotai la tête pour apercevoir un garçon fin et grand, aux bouclettes brunes et aux yeux bruns rieurs. Cigarette à la bouche, il s'approchait de nous avec un grand sourire.

— Mais c'est que vous avez grandi depuis juin, commenta-t-il en arrivant à ma hauteur.

—Toi aussi tu m'as atrocement manqué pendant ces deux derniers mois, répondis-je.

— Je crains que tu vas bientôt me dépasser, ajouta t-il. Oh, bonjour monsieur Richard!

— Tu sais que tu peux m'appeler Nicolas, répondit mon père en lui tapant sur l'épaule. Je préfère. Comment vas-tu Eugène?

— Ça va ça va, Nico. Et vous? Oh Romain! Toujours vivant, visiblement.

Je connaissais Eugène Hautcoeur depuis ma première année. On s'était rencontré pendant notre tout premier cours d'Histoire de la magie. Sans grand étonnement, j'étais arrivée avec une bonne dizaine minutes de retard au cours parce que je m'étais perdue dans le palais. J'avais couru dans tout le château et une septième année m'avait aidé à trouver la salle de Madame Espinay, le professeur. Quand j'avais débarqué dans la salle, les larmes aux yeux, tous les bureaux étaient remplis sauf un, au troisième rang. C'est là que j'ai rencontré Eugène.

Il était tout seul et avait décidé dès la première minute de ne pas écouter en Histoire puisque quand je m'étais assise à côté de lui, des petits dessins étaient sur les bouts de son parchemin. Après le cours, pour une raison que j'ignore encore, il avait décidé de me prendre sous son aile. J'avais appris qu'il venait d'une grande famille de sorcier française, que sa mère était haut placée au ministère. Grossomodo, c'était le gosse de riche mais avec un (haut) cœur sur la main.

— Contrairement à...commençai-je

— Ne pense même pas à finir cette phrase, me coupa Eugène. À chaque fois je ne sais pas si je dois rire ou être gêné.

— Et à chaque fois je te dis de rire sinon tu vas me laisser bider. Ça fait six ans qu'on se connaît, mec.

Quelques mois après le décès de ma mère, j'avais pris l'habitude de plaisanter sur ça. Peut-être parce que je préférai en rire qu'en pleurer, ou peut-être parce que je voulais faire comme si ça allait avec ça. La première fois que j'avais fait la vanne, c'était en octobre quand Eugène m'avait dit "c'est mort" et que j'avais répondu automatiquement "comme ma mère". Généralement, les gens étaient gênés et ne savaient pas comment se placer, et ça me faisait extrêmement rire. Et puis, j'étais persuadée que ma mère aurait trouvé les blagues très drôles.

— Le Carrosse va bientôt partir, annonça Romain de manière dramatique. Pas que je veux rester toute ma vie ici, mais j'aimerai vraiment retrouver mes potes.

— J'ignorais que tu en avais, fis-je.

Mon père soupira à nouveau.

—Evitez de vous entretuer à Beauxbâtons, c'est tout ce que je vous demande, pria mon père. Je veux vous récupérer intacte à la fin de l'année.

— J'y veillerai, Monsieur, fit Eugène avec un clin d'œil. Allez, viens Abi, Agnès nous attend a pris un compartiment et je crois qu'elle va nous tuer si on arrive pas bientôt.

— Parfait, dans ce cas aide-moi à porter Aristote. Et mon sac.

— Et un s'il te plaît, ça t'écorche la bouche? soupira Eugène.

Je levai les yeux au ciel en tendant la cage de mon chat à Eugène. Je profitai de cet instant de tranquillité sans Aristote pour me tourner vers mon père.

Mon père était grand, comparé à moi qui avait récupéré les gènes ratatinés de ma mère. Son grand front trahissait le début d'une calvitie, ses cheveux poivrés étaient coupés très court et ses petits yeux noirs étaient toujours rieurs. Je lui déposa un bref bisous sur sa joue fraîchement rasée.

— Oublie pas de m'écrire quand tu seras arrivé, me souffla mon père en me prenant dans ses bras. Et de me dire ce que c'est, cette fameuse surprise.

— Promis.

— Ça vaut aussi pour toi, mon grand, poursuivit mon père en voyant Romain arriver. Je veux de vos nouvelles une fois par semaine, vos résultats à vos examens, vos journées....

— Et aussi ce qu'on mange à la cantine et un rapport exact de nos conversations ou on a le droit à un peu d'intimité? rétorqua mon frère avec un sourire perfide.

— Je pense que je t'ai laissé assez d'intimité comme ça, sale môme, lui répondit mon père avant d'ajouter: vous allez me manquer.

Même sans le voir, j'entendis Romain lever les yeux au ciel de façon indécente.

Et puis, notre père nous lâcha enfin pour nous laisser respirer, serra poliment la main d'Eugène et ferma une bonne fois pour toute le coffre. Tout devenait un peu plus réel à ce moment-là : c'était mon dernier voyage pour Beauxbâtons.

Sans vouloir impérativement dramatiser la chose, mais il fallait reconnaître que c'était dramatique.

— On se revoit en octobre ! criai-je à mon père alors qu'il rentrait dans la voiture.

Mon père se contenta d'un petit mouvement de main, puis ferma pour de bon la portière et démarra la voiture. Entretemps, Romain avait disparu dans la foule d'élèves.

Plusieurs familles étaient déjà en train de rentrer dans l'ancienne gare. C'était une gare typique, construite au XIXe siècle et qui avait été désaffectée en 1934. Désormais, la gare était transformée en petit café tenu par une famille sorcière. Le premier septembre, le café était toujours fermé pour laisser les élèves sorciers rejoindre le Carrosse.

Nous traversâmes le petit café dans lequel certaines familles s'étaient posées un instant pour boire un verre après avoir laisser leurs progénitures au Carrosse. Puis, nous longâmes les anciens quais jusqu'à arriver devant un tunnel où se trouvait le Carrosse.

C'était un Carrosse bleu clair d'une taille, en apparence, normale, comme on pouvait en voir à Versailles. Douze chevaux ailés se tenaient à l'avant, attachés au Carrosse. Une petite femme d'une cinquantaine d'années s'occupait à nourrir les chevaux et de temps en temps criaient sur les premières années qui essayaient de les approcher.

— Tu crois que Michelle s'est adoucie durant l'été ? me souffla Eugène lorsqu'on arriva à sa hauteur.

— Tu déconnes ? Si ça ne tenait qu'à elle, elle donnerait les premières années à manger aux pégases.

— Pour l'amour de Flammel, Abigaelle, ce sont des abraxans.

— Du moment qu'ils ont des ailes, ce sont des pégases. Navrée mon cher mais je n'ai pas fait les règles.

Eugène leva les yeux au ciel et marmonna quelque chose d'inaudible mais j'avais décidé de ne pas le relever. Il était sans doute en train de me dire à quel point je manquais de culture sur les animaux fantastiques ou faire la remarque que je n'avais toujours pas lu Vie et habitats des animaux fantastiques de Norbert Dragonneau. Pour ma défense, sur ce point là, j'avais lu les dix premières pages et j'avais arrêté ma lecture en estimant que c'était le livre le plus chiant que j'avais été amené à lire de toute ma vie. C'était juste un bestiaire, au mieux un dictionnaire qui relevait toutes les bêtes du monde des sorciers, mais je ne comprenais définitivement pas pourquoi ce livre était un best-seller.

Quand j'avais dis que en apparence, le Carrosse de Beauxbâtons semblait avoir une taille tout à fait normale, je n'avais pas menti. Le Carrosse avait effectivement, en apparence, une taille normale. La porte était grande ouverte, tenu par le cocher qui était un vieux sorcier répondant au nom de Clotaire, et quand on entrait dans le Carrosse, au lieu d'avoir simplement deux banquettes, on se retrouvait dans un hall avec un carrelage en damiers. À notre gauche, il y avait une petite porte pour les toilettes, et à notre droite un grand escalier en colimaçon. Les marchés étaient en bois mais la rambarde en fer forgé sur laquelle l'insigne de Beauxbatons (une baguette ) était dessinée en doré. Le Carrosse faisait 6 étages, et à chaque étage il y avait une dizaine de compartiments dans lesquels il y avait enfin deux banquettes de chaque côté.

— On est au tout dernier étage, m'annonça Eugène d'un ton solennel.

— Je vais donc devoir marcher 5 étages avec ma valise, compris-je. Vous êtes horrible.

— C'est pour la vue, apparemment. Pour Agnès en tout cas. Mes affaires sont déjà là haut.

— Si le Carrosse se crash, on est les premiers à mourir.

Eugène soupira.

— Il faut toujours que tu exagères, c'est dingue.

— Je te rappelle que je fais des crises d'asthmes au moindre effort. Me faire monter 5 étages, c'est une tentative d'homicide et fait gaffe, je connais un très bon avocat.

— Tu n'es pas athmatique, juste flemmarde.

— C'est exactement ce que dirait quelqu'un qui ne croit pas à l'asthme.

En fait, Eugène avait entièrement raison: je n'étais pas asthmatique. Mais comme j'étais essoufflée au moindre effort physique, c'était comme si.

De toute manière, je n'avais pas le choix et cinq minutes plus tard, je me retrouvai au cinquième étage du Carrosse, dans le compartiment où m'attendait sagement Agnes de Coulange.

Agnes avait un visage en forme de cœur avec une longue chevelure brune épaisse et son grand sourire. C'était le genre de fille à être enjouée pour absolument tout, toujours de bonnes humeurs et persuadée que le monde était gentil. En 5e année, elle avait essayé de se joindre à la team de Lucien Chenove et de Louis Hansmann, mais ça s'était avéré être un échec. Le groupe l'avait pris comme martyre et s'était juste moqué d'elle.

Aujourd'hui, elle portait son habituel pull rose en laine et ses cheveux étaient rassemblés en une queue de cheval. Nous étions à peine arrivés et Agnès venait tout juste de se lever pour sauter dans mes bras.

— Abigaelle! avait-elle hurlé en même temps. Tu m'as manqué!

— On parle juste de deux mois, Agnès, soupira Eugène en se glissant à côté de Agnes sur la banquette. Tu sais, c'est pas la fin du monde.

— Je sais, répondit Agnes dans le plus grand des calmes. Mais quand même.

— On s'envoyait des lettres, rappelai-je en prenant place face à elle. Et on s'est même eu au téléphone.

Eugène ouvrit grand les yeux, portant une main à son cœur en faisant mine d'être offusqué.

— Pourquoi j'ai pas eu le droit à un coup de téléphone ? fulmina faussement Eugène.

— Parce que, j'attestai. Tu n'es pas mon seul ami à Beauxbatons. Et que tu n'as aucune idée de comment fonctionne un téléphone.

— J'étais ton seul ami jusqu'à la troisième année.

— Des regrettables années dans mon existence. Comment effacer deux années de ma vie.

J'avais des regrets sur approximativement mes quatre premières années à Beauxbâtons, mais surtout mes deux premières années. Vous voyez le genre de filles intello à lunettes qui passe son temps à faire la fayotte au prof et qui se fait, bien évidemment, harceler par les élèves plus cools ? C'était moi de ma première à ma quatrième année. J'étais une véritable tête à claque (j'estimais que je ne l'étais plus depuis mes 15 ans puisque j'avais pris en maturité), et j'avais littéralement aucun amis sauf Eugène. Et puis, en troisième année, j'avais été répartie à Ombrelune et je partageais ma chambre avec 3 autres filles dont Agnès.

Beauxbâtons répartissait les élèves en trois maisons distinctes à partir de la troisième année: Ombrelune, Bellefeuille et Papillonlisse. Ombrelune, où Agnes, Eugène et moi étions, acceuillait les élèves rusés, avec de l'ambition, sage, et curieux. Lemblème de notre maison était, sans grande surprise, une pleine lune. En gros, on était la meilleure maison de Beauxbâtons. Bellefeuille, représenté par une feuille, était la maison des braves. Du moins, les élèves courageux mais aussi loyaux et attachés à la nature allaient à Bellefeuille, comme Romain. Et puis, il y avait Papillonlisse (je laisse deviner qu'est ce qui représentait la maison mais indice: ce n'est pas un cerf). Papillonlisse, c'était la maison des artistes, des gens gentils et idéalistes. Pendant un certain temps, je croyais que j'allais être répartie à Papillonlisse. Mais ce fut finalement Ombrelune, et dieu merci.

Nous étions répartie grâce à des cailloux. Genre vraiment.

Pour faire simple, il y a au centre de la forêt enchantée à côté de l'académie, une petite vallée où un cercle de pierre est disposé. Au centre, il y avait un rocher en forme de champignon, mesurant peut-être dans les un mètre vingt. Et sur ce rocher, il y avait une sorte de mortier taille XXL. Accompagné par la directrice, l'illustre Olympe Maxime, on devait, chacun notre tour, poser nos mains sur les bouts du mortier et attendre. Au bout de quelques secondes, des flammes de couleur différentes jaillissent du mortier. Si les flammes sont bleues, vous allez à Ombrelune, si elles sont vertes à Bellefeuille, et si elles sont violettes à Papillonlisse. Simple comme bonjour, les seuls spectateurs sont Madame Maxime et les élèves de votre promotion.

— Et sinon, repris Eugène en regardant Agnès. Tu nous avais promis des potins sur pleins de gens. Je les attends.

Agnès voulut parler mais à peine eut-elle le temps de dire un mot que Michelle — celle qui nourrissait les chevaux et qui faisait office d'hôtesse de l'air en nous servant des bonbons pendant le voyage - venait de hurler dans les haut-parleurs que nous devions mettre nos ceintures parce que nous allions bientôt décoller.

Il y avait, en fait, plusieurs Carrosse qui partaient des différentes capitales pour arriver à Beauxbatons. Les élèves portugais prenaient leur Carrosse à Lisbonne, les Espagnols à Madrid, Italien à Rome etc. A l'exception des élèves belges, luxembourgeois et suisses qui prenaient également le Carrosse à Paris pour une raison inconnue mais sans doute débile.

J'attachai ma ceinture et regardai par la fenêtre. Agnès avait sagement redressé les rideaux de velours (bleu clair aussi) pour nous laisser voir le paysage. Pour le moment, on ne voyait que des vieux tags dans le tunnel et des oubliateurs pour s'assurer de respecter la confidentialité du secret magique.

Mais cette année, les oubliateurs étaient accompagnés.

— Pourquoi il y a des aurors cette année ? m'étonnai-je.

En fait, j'avais surtout reconnu Carloman Duarte pour avoir vu plusieurs fois sa photo dans le Cri de la Gargouille. C'était un très grand auror, second de la cheffe du bureau des aurores: Aliénor Faragonda.

— Merde, tu savais pas? s'étonna Agnès comme si je devais savoir pourquoi des aurors étaient là tandis que le Carrosse s'élevait.

— Savoir quoi? fis-je sèchement.

Eugène et Agnès échangèrent un regard inquiet.

— Après la coupe du monde, il y a eu des attaques, commença Agnès. Des anciens fidèles du mage noir qui à terrorisé la Grande-Bretagne.

Tout le monde connaissait l'histoire de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Pendant une dizaine d'années, il avait instauré une véritable terreur chez nos voisins britannique, avec pour cible les gens comme moi. Les non-magiques et ceux qui étaient issues d'eux. Lui et ses fidèles se divertissaient en nous tuant. Pendant une vingtaine d'années, la Grande-Bretagne était alors en guerre civile. Tout avait pris fin il y a quatorze ans, grâce à un bébé qui avait esquivé le sortilège de la mort: Harry Potter.

Tout le monde connaissait l'histoire.

— Oui, je sais. Mais c'était des attaques indépendantes, le mec est mort depuis quatorze ans.

— Oui, bien sûr Abi, continua Eugène. Mais ça a inquiété toute la communauté magique, tu comprends? Pourquoi revenir quatorze ans après alors que leur mage n'existe plus? Les gens ont peur que ces suivants ne prennent la relève et madame Maxime a demandé une dizaine d'aurors à Faragonda pour la rentrée. Juste au cas-où.

— C'est pas plutôt aux anglais de faire attention

Je ne comprenais pas l'utilité des aurors ici.

— Peut-être que c'est pareil pour Hogwarts, qu'il y a des aurors qui assurent leur rentrée aussi, répondit Eugène. Tu sais, c'est nos voisins. Il y a quatorze ans, si il n'y avait pas eu Harry Potter, la guerre aurait aussi basculé en France. Mes parents m'ont raconté qu'il y avait eu une attaque à Paris et des disparitions commençaient déjà, parce que la présidente de l'époque avait pris parti contre tu-sais-qui. Le gouvernement a peur que les extrémistes sorciers français recommencent. Comme les Lycidas.

— Je me souviens d'une histoire avec les Lycidas, ajouta Agnès. Ma mère était dans la même année qu'une de leur fille, ou cousine. Bref, elle était tombée amoureuse d'un non-magique et quand la famille a appris la nouvelle.... Oh c'était terrible, croyez moi. La fille est morte, de chagrin sans doute vu qu'on lui avait interdit de voir son non-magique.

— Mais je pense aussi que c'était des attaques mineurs, termina Eugène. Mais si tu veux plus d'information, on a l'immense honneur d'avoir le fils du premier ministre dans notre année!

— Je préfère qu'on m'arrache un par un les ongles plutôt que de parler de politique ou autre avec Louis Hansmann.

— Il faut toujours que tu exagères, soupira Agnès.

Plus on prenait de la hauteur, plus Paris devenait rikiki. Le Carrosse était invisible mais des oubliateurs nous suivait tout de même en balais au cas où.

— Sinon, reprit-je. On vous a parlé de la surprise de Beauxbatons ? La rumeur circule pas mal dans le ministère apparemment mais personne sait ce que c'est.

— Oui, j'en avais entendu parlé quand je travaillais à la boutique, admit Agnès. Mais personne dans ma famille ne travaille au ministère donc....

Les parents d'Agnès étaient les gérants de la Confiserie Enchantée sur la place cachée. Ça avait véritablement son avantage puisqu'on avait des bonbons gratuits.

— Mon père est au bureau de la Justice Magique et ma mère dans les affaires gastromagiques, répondit Eugène. J'en ai entendu parlé vite fait mais sans information.

— Eugene, gémissai-je, tu es le seul à avoir une famille qui bosse dans le ministère, pour une fois que tu peux nous servir, tu te montres absolument inutile.

— Est-ce fondamentalement de ma faute?

— Oui. Personne ici n'a une idée de la surprise de Beauxbatons ?

J'en avais entendu parler pendant tout l'été avec mon voisin, qui m'avait promis d'essayer d'en savoir plus. Sauf que son enquête s'était avérée nulle, et je n'avais pas plus d'informations que le fait que ça concernait aussi les deux autres écoles de magie européenne: Durmstrang et Hogwarts.

— Agnès, c'est toi la reine des gossips, insistai-je. Comment ça, tu sais pas?

— Parce que j'ai vendu tout l'été des bonbons à des touristes et à des gamins. Je connais juste les potins de Beauxbatons, vu que la boutique semble être le meilleur endroit pour tout dire.

— C'était quoi au fait, Agnes, the scoop de l'été ? demanda Eugène. Tu nous a hypé tout l'été sur ça, le peuple mérite de savoir.

— Oh, rien de fou. Fleur Delacour a plaqué Victor Cabanart.

— Ah, commentai-je amèrement. Ça veut dire que miss parfait est à nouveau sur le marché.

❃❃

Beauxbatons n'avait pas changé depuis la dernière fois.

On était arrivés deux heures plus tard à l'académie. Enfin, au bout de deux heures dix parce qu'il y avait eu des perturbations pendant le vol. J'ignorais qu'on pouvait avoir des perturbations en volant dans un Carrosse volant mais c'était encore une fois débile de se poser la question.

Ne jamais se poser des questions dans le monde des sorciers.

Le palais était caché dans les Pyrénées, sur une plaine entourée de forêt, la forêt enchantée. C'était un palais blanc, entouré de quatre tour dont le toit était en tuiles grises. Le palais était immense, composé de trois étages seulement. Le palais était entouré d'une fine grille forgée en argent aux motifs de fleurs et de lierres. Au-dessus de la grille, il y avait l'écusson de Beauxbâtons, le même qu'il y avait sur les portes des Carrosses. La grille comprenait le palais, le jardin à la française, les internats et une partie de la forêt enchantée. Il y avait aussi une barrière de protection, invisible toutefois. De partout, on pouvait voir les montagnes, ce qui ajoutait un charme au paysage. Sur l'aile ouest du terrain, une petite rivière coulait et dépassait même les grilles et la barrière pour traverser la forêt enchantée.

— Bienvenue à la maison, chuchota sans doute pour lui-même Eugène.

— Il est pile dix-sept heures, commenta Agnès. Le buffet est à quelle heure, déjà ?

— Vingt heures, répondis-je. Ça va faire six ans, tu devrais le savoir non ?

Agnès m'adressa un sourire malicieux.

— Pourquoi mémoriser les horaires de cours quand je t'ai toi, petit génie ? On a le temps pour ranger nos valises et mettre nos uniformes! J'ai hâte de retrouver Henriette et Rosalie !

Henriette et Rosalie étaient nos camarades de dortoirs. Il y avait quatre manoirs pour l'internat: la maison Hestia pour les premières et deuxièmes années, et puis les manoirs pour Ombrelune, Bellefeuille et Papillonlisse. Le manoir Ombrelune se trouvait tout au fond du parc, vers la grille, à cinq minutes du palais. Apparemment, c'était le meilleur emplacement pour regarder la nuit les étoiles et la lune. Le manoir Bellefeuille était à la lisière de la forêt enchantée et le manoir Papillonlisse, quant à lui, était le plus près du palais, vers la rivière et la serre magique.

Les dortoirs, quant à eux, acceuillaient quatre élèves. Ceux des filles étant au deuxième étage et ceux des garçons au premier. On avait quatre lits face à d'immenses baie vitrée, et une salle de bain qui était commune au dortoir d'à côté (donc huit personnes partageaient la même salle de bain, ce qui signifiait qu'il fallait bien s'entendre avec les quatre filles de la chambre d'à côté).

— Ah oui, quand vous allez m'abandonner pour traîner avec vos colocs, grommela Eugène.

— Ne fais pas ton bougon, Eugène! s'exclama Agnès. Je suis sûre que tu pourrai très bien t'entendre avec les filles s'y tu mettais un peu du tiens.

—Votre pote Henriette a dit que j'avais la carrure d'une allumette l'année dernière.

— A t-elle fondamentalement tort ?

En guise de réponse, Eugène me fit un doigt d'honneur.

Le Carrosse fit le tour de Beauxbâtons dans les airs, sans doute pour nous montrer que nous étions bien arrivés. Puis, on nous annonça qu'il était temps d'attacher nos ceintures et le Carrosse commença à descendre. Il s'arrêta sur une petite allée de gravier, parmi les pins de la forêt enchantée et avança à travers elle. Pendant cinq petites minutes, nous traversâmes l'allée jusqu'à arriver devant la grille.

On était officiellement de retour à l'académie.

La grille s'ouvrit et le Carrosse avança dans la cour d'honneur. La cour était une cour typique des palais, finalement. L'entrée de l'académie était à une dizaine de mètres, entourée de ses deux tours. La cour, quant à elle, était une cour basique en gravier avec une pelouse au centre où la fontaine Flamel était installée.

Le Carrosse fit le tour de la pelouse circulaire et s'arrêta devant les portes du palais.

— Prenons notre temps, fit Eugène. Il y aura pleins de gens qui vont se bousculer, c'est chiant.

— Regarde ! Maintenon est là pour accueillir les premières années ! s'exclama Agnès en pointant l'extérieur

En effet, madame de Maintenon, professeur d'Histoire de la magie, se tenait fièrement sur le perron scrutait scrupuleusement le Carrosse. Ses cheveux roux tombaient sur ses épaules et elle portait comme à son habitude sa longue robe de sorcière noire. C'était une sorcière âgée d'une cinquantaine d'années, directrice de la maison Ombrelune et sans doute un des meilleurs professeurs de cette école. Son exigence pouvait faire peur aux tout nouveaux, mais elle était toujours à l'écoute et bienveillante. Sans doute pour ça qu'elle était directrice adjointe.

— Ils sont ratatinés les premières années, regardez, commenta Eugène en observant la rangée de première année s'exécuter devant Ambroise.

— Oui, c'est bien connu, tu es né, tu faisais déjà 1m87, me moquai-je.

— En attendant, rétorqua t-il, je n'ai pas stoppé ma croissance à 9 ans.

— Eugène, je peux te tutoyer ? Ferme ta gueule.

Mon meilleur ami se contenta de lever simplement les yeux au ciel.

Il a fallu dix minutes pour sortir du Carrosse, avec au moins 4 minutes consécutives de jérémiades de Eugène, et encore dix autres minutes pour arriver au manoir Ombrelune. Comme à chaque rentrée, le hall du manoir pouvait se confondre avec le hall d'une gare, tellement il y avait de monde qui se bousculait avec leurs valises. Claude, la surveillante générale du manoir, criait sur tous les élèves qui tombaient sous son nez pour leur rappeler les règles de bonnes conduites du manoir.

Le hall du manoir était assez vaste, avec des escaliers en plein milieu, face à la porte d'entrée, qui se séparait en deux ailes après une dizaine de marches. Au centre du hall, sur un grand tapis bleu foncé, il y avait une table en bois ronde où des fleurs de lune étaient posées dans un vase bleu. Ce qu'il y avait de plus royal dans le hall, était le lustre d'or. Avec ce lustre, on avait véritablement l'impression d'appartenir à la royauté.

De manière générale, Beauxbâtons était très royal. Parfois, j'aimais bien prétendre que j'étais une duchesse à la cour de Louis XIV juste parce que le décor se prêtait bien à l'histoire.

— Ah, vous êtes là! s'exclama Claude en nous voyant à travers ses lunettes carrées. Les septièmes années, vous avez une réunion avec Madame de Maintenon demain matin dès huit heures au salon Procyon. Et monsieur Hautecoeur, pour l'amour de Flamel, j'espère que vous n'avez pas oublié votre chapeau cette année, sinon votre mère en entendra parler.

— Aucun souci à vous faire, madame, répondit sous un ton insolent Eugène.

Claude nous regarda d'un air sceptique avant de s'en prendre à des cinquièmes années qui jouaient à loup-touche-touche.

— Elle s'est presque adoucie, remarqua Eugène.

— Je crois qu'elle n'a pas apprécié de te voir fumer à ta fenêtre l'année dernière, rétorqua Agnès en montant les escaliers.

— Pourquoi, ô ciel, il n'existe pas de coin fumeur à Beauxbâtons. C'est une véritable tragédie !

Eugène ne poursuivi pas son discours faussement mélodramatique sur l'absence du coin fumeur puisque nous étions au premier étage. Il nous salua, en disant de le rejoindre dans maximum trente minutes et disparut dans son couloir. Agnès et moi avions encore un étage à monter, et deux couloirs à traverser avant d'arriver à notre chambre.

— Chambre Sirius! m'exclamai-je en poussant la porte. Elle m'avait manqué.

— Nos soirées pyjama-potins m'avaient manqué, admit Agnès.

Quatre lits simples en fer, installés en rang, étaient espacés par des petites tables de nuit et face à deux grandes fenêtres. Sous les fenêtres, il y avait quatre bureaux collés les uns aux autres. A côté des bureaux et face à la porte d'entrée, il y avait deux grandes commodes où nous rangions nos affaires. Enfin, il y avait une deuxième porte, tout au fond, qui menait à la salle de bain que nous partagions avec la chambre d'à côté, la chambre Regulus.

Comme à mon habitude, je posai mes affaires sur le troisième lit en partant de la porte d'entrée, avec sérénité. Rosalie et Henriette n'étaient toujours pas arrivées.

— Je libère Aristote, annonçai-je à Agnes.

— Heureusement que j'ai une chouette, me répondit Agnès en s'installant sur le quatrième lit. Beaucoup plus pratique.

— J'en prendrai une quand j'habiterai plus avec mon père. Je te jure, sa phobie des volatiles devient de plus en plus handicapante. On met nos uniformes maintenant ou on a encore le temps ?

– J'aime bien les uniformes, ils sont assez stylés.

Fondamentalement, Agnès n'avait pas tort. Notre uniforme était une simple robe bleue en soie fine, accompagné d'une petite cape elle aussi bleu qu'on attachait avec un ruban aux couleurs de nos maisons. Notre petit ruban à nous était ainsi bleu foncé. Pour les cérémonies officielles comme les banquets ou les réunions avec les professeurs, notre tenue était accompagnée d'un petit chapeau lui aussi bleu.

Après avoir enfilé nos uniformes et rangé nos affaires dans nos placards, nos camarades de chambres débarquèrent, marchant de façon frénétique vers nous.

— Soirée ce soir, annonça Henriette d'un ton enjoué. Pour fêter la rentrée. Et accueillir les nouveaux, ça va de soit.

Henriette Grignan était sans doute la plus grande de nous quatre. Elle et ses longs cheveux blond, son nez rond et ses yeux bruns qui lançaient régulièrement des éclairs à quiconque. C'était le genre de fille au gros caractère, qui se laissait rarement faire. C'était peut-être pour ça qu'elle ne s'entendait pas avec Eugène, ou alors elle détestait vraiment les hommes.

Rosalie, c'était tout l'inverse. Un peu plus petite que Henriette, elle souriait toujours et était bien plus chaleureuse que Henriette. Elle s'était coupé, en cinquième année, une frange elle-même et avait décidé de la garder parce qu'elle trouvait que ça lui allait bien. Et en effet, ça lui allait bien. Si je l'avais quitté avec des cheveux bruns en juin dernier, je la retrouvai aujourd'hui avec des cheveux violets.

— Teinture temporaire, m'expliqua Rosalie. C'est le premier sort que j'ai essayé pour ma majorité.

— Putain, c'était début août ton anniversaire, m'exclamai-je. Je savais que j'oubliais quelque chose.

— Je pensais que tu n'avais pas de hiboux a disponibilité mais en fait c'est pire, m'accusa faussement Rosalie. Comment oses-tu oublier mon anniversaire!

— Navrée très chère, je ne retiens que les dates importantes. Rappelle-moi quand tu es née, le 8 août?

—10 août. Je vais te tuer.

— Essaie seulement.

— Et Claude semble être étonnée qu'il n'y ait toujours pas eu d'homicide chez les Sirius, soupira Henriette en s'affalant sur le lit à côté du mien.

— Un jour je noierai Claude dans la rivière Coventina, cracha Rosalie avant de prendre un ton agacé: mademoiselle Coulange, votre jupe est trop courte; Mademoiselle Coulange, un peu de tenue s'il vous plaît, ce n'est pas le comportement adapté pour une jeune sorcière comme vous. Satanée cracmolle de mon cul.

C'était assez difficile de savoir si Rosalie plaisantait ou non à vrai dire, puisqu'elle s'était cachée derrière la porte du placard pour ranger ses affaires. Son imitation de Claude, toutefois, était particulièrement réaliste, comme si elle avait fait ça toute sa vie.

— Et la soirée, sinon ? fit Agnès en changeant brusquement de côté.

— Il n'y aura pas Lucien et sa team, coupa Henriette. Dis-moi que tu t'es débarrassé de ton stupide crush sur Lucien durant l'été, c'est un gros loser. Tu mérites mille fois mieux.

— Et là, retournement de situation, commenta Rosalie en s'installant en tailleur sur son lit. Mais Agnès a décidé de pecho Hansmann.

— Agnès, par pitié, interrompis-je. Tu es autorisé à crusher sur tous les mecs de Beauxbâtons mais surtout pas Hansmann.

— Pourquoi ? sourit narquoisement Henriette. Tu veux te le taper ?

Je grimaçai d'épouvante.

— Par Flamel ! Non !

— Et quand tu dis que Agnès a le droit d'avoir un béguin sur tous les mecs de Beauxbâtons, renchérit Rosalie, tu inclus Romain dedans ou pas ?

— La vérité c'est que je vous déteste toutes et que je souhaite quotidiennement votre décès.

Les filles se contentèrent de pouffer tout simplement.

On passa le reste de la journée à déballer nos affaires en racontant nos vacances qui étaient chiantes et commentant le nouveau statut de célibataire de Fleur Delacour. Eugène avait débarqué vers dix-huit heures, fier de nous annoncer qu'il y avait une fête le soir et absolument dégouté quand Henriette lui avait dit qu'on savait déjà.

Finalement, l'heure du dîner arriva rapidement et tout le monde ne parlait que d'une seule chose: la surprise de Beauxbâtons. On était approximativement mille dans cette école, école où les rumeurs se propageaient plus rapidement que n'importe quelle maladie, et absolument aucune personne ne savait en quoi consistait la surprise. Peut-être que le ministère des affaires magiques était assez doué pour garder les secrets finalement.

— Y'en a qui ont parlé d'un tournoi entre les trois écoles, me souffla Agnès. Ça peut faire sens, quand on y réfléchit ?

— Moi je veux juste qu'il y ait un élevage de dragons, soupirai-je. Comme ça, je jette Lucien et Louis dans leurs fosses et le problème est résolu.

Agnès se pinça les lèvres.

— Tout ça parce que Lucien m'a brisé le cœur, tu dois lui lâcher la grappe. Et à Louis aussi. Ils ne sont pas méchants.

— Non, bien sûr. Et l'idée de faire semblant d'être intéressé par toi ne venait absolument pas de Louis.

— Abigaelle, s'il te plaît... C'était il y a deux ans, c'est de l'histoire ancienne.

— Tu espères encore que Lucien revienne. Il s'est servi de toi, pour un 10 bézants.

Agnès ne répondit rien.

J'étais encore super en colère contre eux. En cinquième année, Lucien avait eu la bonne idée de faire croire à Agnès qu'elle lui plaisait. Il la draguait et l'invitait à leur sortie. A ce moment-là, Agnès s'était éloignée de nous, s'était éloignée de moi, pour traîner avec ce qui se rapprochait le plus des populaires.

Jusqu'à ce que Lucien ne la rejette devant énormément de gens. Il avait révélé que c'était qu'un stupide pari et qu'elle ne l'avait jamais plu. On avait retrouvé Agnès avec son cœur brisé en mille morceaux, pleurant toutes les larmes de son corps. Je l'avais naturellement invité chez moi l'été suivant, pour lui remonter le moral, avec Eugène. C'était cet été là qu'on avait appris, de la bouche de Eugène, que c'était un pari entre Louis et Lucien.

Et depuis, Agnès assurait qu'elle allait très bien mais espérait toujours que Lucien soit soudainement pris de regrets et aille s'excuser. Autrement dit, elle espérait dans le vide. Jamais, au grand jamais, Lucien Chenôve n'irait s'excuser.

Nous traversâmes le jardin français de l'académie pour arriver à l'aile ouest du palais. On grimpa une dizaine de marches de marbres pour arriver aux pieds de l'académie. Puis, nous longeâmes quelques mètres le palais pour nous glisser dans le palais.

Carrelage en damiers, lustres et mur blanc, l'académie s'inscrivait parfaitement dans les palais de la Renaissance. Je trouvais l'histoire de Beauxbâtons fascinante. Après avoir été détruit au XVe siècle, les sorciers l'avaient reconstruit à l'image de l'architecture des non-magiques. La légende racontait même que l'architecte du château d'Ecouen, Anne de Montmorency, avait été un sorcier et s'était inspiré de l'académie pour construire le château.

Beauxbâtons avait un réfectoire simple, situé à l'opposé du château, vers la cour d'honneur. Toutefois, les repas importants (incluant le banquet de début et de fin d'année, d'halloween et de Noël) étaient dans la salle de bal.

La salle de bal était gigantesque (minimum trois terrains de foot.) Un parquet en bois ciré, des murs blancs avec des miroirs face aux gigantesques baies vitrées qui donnaient sur les jardins et un plafond magique projetant un ciel étoilé, la salle de bal de Beauxbâtons était particulièrement raffinée. Une centaine de tables rondes, couvertes d'une nappe blanche, étaient installées. A l'extrémité de la salle, une longue table rectangulaire était posée: c'était la table des professeurs. Au centre de la table, le trône doré de Madame Maxime était vide.

Chaque table avait entre six et huit chaises. Par chance, nous trouvâmes une table vers celle des professeurs, de six. J'étais donc assise avec mes trois colocataires, Eugène et Gaston, le camarade de chambre de Eugène.

— J'ai super faim, annonçai-je.

— On croise les doigts pour que le discours de la Maxime ne soit pas loin, commenta Eugène.

Les élèves s'installaient petit à petit, comme s'il n'y avait pas spécialement d'urgence alors que si. Comme manger ce petit foie gras, déguster les huîtres, gober la pintade si délicatement préparée et finir par les meilleures pâtisseries du monde. La nourriture de Beauxbâtons était presque gastronomique, et d'un côté c'était assez évident. La France rayonnait non seulement pour ses talents culinaires, mais c'était aussi le seul pays qui avait un département gastromagique dans leur ministère magique.

Le seul.

Madame Maxime avait attendu que tout le monde soit parfaitement assis pour apparaître, tel un chef d'orchestre. Automatiquement, des chaises raclèrent le sol et tous les élèves de l'école furent debout. Madame Maxime nous adressa un court signe de tête, et tout le monde s'asseya à nouveau.

— Bien, fit la grosse voix de notre directrice. Bonsoir à toutes et à tous. C'est toujours un plaisir de vous retrouver et vous accueillir à l'académie de magie Beauxbâtons pour une nouvelle année scolaire. Avant de commencer le repas, j'aimerai avoir votre attention afin de vous donner quelques informations. Comme vous le savez sûrement, l'académie possède des règles mais je laisserai à vos surveillants généraux l'honneur de vous les rappeler demain. La rentrée inscrit de son empreinte la fin des douceurs de l'été et annonce les rigueurs des trimestres à venir. Des examens importants se dessinent pour certains d'entre vous cette année, et j'espère que les résultats seront au prix de leurs efforts. Mais pour d'autres, cette année marquera le début d'une nouvelle aventure unique au monde.

Elle marqua une courte pause, avant de reprendre:

— Cette année, Beauxbâtons a l'immense privilège de participer au tournoi des trois sorciers.

Un murmure se mit à envahir en crescendo la salle.

— C'était donc ça la surprise, clama Eugène.

Tout le monde sur la table semblait savoir parfaitement ce que c'était sauf moi.

— Le tournoi des trois sorciers est une compétition, bien entendu amicale, entre les trois plus grandes écoles de magie d'Europe: Hogwarts, Durmstrang et Beauxbâtons. Un champion est sélectionné pour représenter chaque école et doivent accomplir trois épreuves différentes à caractère magique. Je me dois, maintenant de faire un peu d'Histoire et j'espère que vos professeurs me pardonneront. Le premier tournoi a eu lieu il y a sept cent ans et avait lieu tous les cinq ans dans une école différente, afin d'établir des relations entre des sorciers et sorcières de nationalités différentes. Mais la tradition fut rompue il y a quelques siècles en raison du taux de mortalité élevé. Cette année, les ministres ont estimé que le moment était venu pour faire revivre cette tradition. Pendant de nombreux mois, nous avons travaillé pour nous assurer qu'aucune épreuve ne mette les candidats en danger de morts.

— J'arrive pas à y croire, souffla avec excitation Agnès à mon oreille.

— Les champions seront choisis par un juge impartial. Cette année, le tournoi se déroulera à Hogwart, c'est pour cela que nous avons décidé que douze des meilleurs élèves de l'école auront la chance de m'accompagner en Ecosse pour la 100e édition du Tournoi des Trois sorciers. Le gagnant de ce tournoi apportera à leur école la gloire ainsi qu' une récompense personnelle de mille bézants.

Mille bézants. De quoi devenir richissime.

— Avant de vous faire des idées, j'aimerais insister sur un point essentiel. Les ministères se sont accordés sur le point d'instaurer une limite d'âge. C'est-à-dire que seuls les élèves qui seront majeurs avant le 31 octobre pourront m'accompagner. Et seuls les élèves majeurs ou qui auront 17 ans avant le 31 octobre pourront soumettre leur nom sur une liste qui sera affichée dans vos salles communes et les professeurs et moi-même choisiront nous-même les douze élèves qui iront à Hogwart. Sur ce, bon appétit!

  ҉
nda

cc la team!! j'espère que vos vacances étaient bien, bientôt la rentrée donc c'est le chapitre pour vous souhaiter bonne chance (ou rester dans votre déni comme moi et mon livre sur les carolingiens où j'ai un test la semaine prochaine....mrc la prepa mrc l'ens mrc la khâgne etc)

petits crédits quand même ! le nom des maisons ne vient pas de moi (hélas) mais d'un headcanon trouvé sur tumblr ! le reste, cependant, vient de moi. genre le carrosse, le fonctionnement de Beauxbâtons etc (autrement dit, si un jour quelqu'un ici veut utiliser un de mes headcanon pour sa ff Beauxbatons svp envoyez moi un message en mp ici ou sur mon insta (@/miroirdurised) ). Les bézants, c'esy la monnaie française sorcière, c'est canon et vous pouvez le trouver dans le wiki hp :D

à quoi ressemble Beauxbatons au fait Lou-Anne (c'est mon prénom, je m'appelle pas miroirdurised pour de vrai)?????? Honnêtement j'ai eu plusieurs inspi: le château de Fontainebleau, celui de Chambort et le lycée Henri IV (le dernier c'est surtout pour l'intérieur). C'était très chiant parce que j'ai du faire plusieurs descriptions dans le chapitre et je déteste m'attarder sur les descriptions. Pour le parc, je l'imagine comme un mixte entre les jardins de Versailles et un peu aussi comme Alfea mais dans Fate Saga (mn comfort show, un commentaire sur cette série négatif et je bloque (non)). Le cercle des pierres pour la répartition ressemble étroitement à là où Bloom avait cours et a embrassé Sky (si vous avez pas vu la série, c'est pas mon problème ^^).

Et ducoup oui, j'ai gardé le nom de Poudlard son nom original pour qu'on ai vraiment le pdv des français à Poudlard. D'ailleurs, tout les noms anglais qui ont été traduit dans la version fr garderont leurs noms anglais!!

enfin bref, j'espère que le chapitre vous a plu sinon!!! bisous!!!

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