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10. le champion surprise




— C'est un scandale !

— C'est de la triche !

— C'est injuste  ! Pourquoi ils ont droit à deux champions et pas nous! 

— J'espère que c'est une blague!

— Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût  !

Mon instinct avait raison ce matin: il allait se passer quelque chose de terrible.Et je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça.

Le nom de Fleur était sorti de la Coupe. Celui de Viktor Krum aussi, ce qui n'était pas vraiment une surprise pour Louis. Celui d'un certain Cédric Diggory pour Hogwarts également.

Et celui de Harry Potter.

Hogwarts avait donc deux champions, tandis que Durmstrang et nous qu'un seul. Ce qui n'était pas très juste, en effet. J'avais trop de questions en tête: comment un gamin de 14 ans a pu franchir la Limite d'Âge ? Est-ce qu'un élève plus âgé avait posé son nom à sa place? Ophelia m'avait dit qu'il était dans l'équipe de Quidditch de Gryffindor, il connaissait forcément des élèves majeurs. Et puis c'était Harry Potter. Mais dans ce cas pourquoi participer? La gloire, il l'avait déjà. Et comment la coupe a pu autoriser deux champions venant de la même école ? C'était un très vieil objet, réglée pour nous donner à chaque fois seulement trois champions.

Nous étions retournés au Carrosse non sans protestations. Fleur et madame Maxime avaient été conduites dans une petite pièce derrière la Grande Salle avec les autres champions  et les juges. Peut-être que Dumbledore allait les tuer.

— Karkaroff et madame Maxime vont forcément intervenir, commenta Simon (je ne lui avais jamais parlé de ma vie, c'était la première fois que j'entendais sa voix). C'est pas juste, pourquoi Hogwarts à deux champions et nous qu'un seul ? Ils ont donc deux fois plus de chance de gagner.

— On aurait dû s'en douter, ajouta Louis. Le tournoi se déroule comme par hasard où? A Hogwarts...

— Mais c'est impossible que la coupe ait pu sortir le nom de Harry Potter, commentai-je. Il est beaucoup trop jeune.

Romain et lui étaient de la même année. J'essayais d'imaginer Romain sélectionné et c'était terrible. Non, Harry Potter était peut-être Harry Potter, il restait trop jeune pour ce genre de tournoi.

— Réfléchis bon sang, rétorqua Louis. Il a demandé à un élève plus âgé de mettre son nom et hop. Ni vu ni connu.

— Tu n'es pas obligé de m'agresser, répondis-je sur le même ton. Ok pour la limite d'âge, mais comment ça se fait que la coupe ait pu sortir deux élèves de la même école ? C'est un objet magique très ancien et...

— Peut-être en prenant une copie de la Coupe mais avec une autre ? Pour moi, c'est ça. Je vais immédiatement envoyer un hibou à mon père, une enquête va s'ouvrir. C'est scandaleux.

Cette soirée était beaucoup trop lunaire à mon goût. Gloire éternelle au champion du tournoi...Mais Harry Potter avait déjà la gloire éternelle.

Mais dans le fond, mes camarades n'avaient pas tort quant à l'égalité de ce tournoi. Tout était censé être impartial et pourtant Hogwarts avait droit à deux champions alors que nous qu'un. Et là, c'était pas juste. Parce que ça augmentait nécessairement leurs chances de gagner le Tournoi.

Madame Maxime et Fleur arrivèrent enfin, environ une vingtaine de minutes après notre arrivée dans le Carrosse. Je les plaignais un peu parce qu'elles furent accueillies par un brouhaha. En fait, Oscar venait de proposer que Harry Potter et l'autre champion alterne et fasse une tâche sur deux, ce qui était la chose la plus censée que j'avais entendu de la soirée. Puis, Maxime et Fleur entrèrent dans le Carrosse et le brouhaha se termina d'un seul coup. On scrutait tous madame Maxime, seule détentrice du verdict.

Le visage de madame Maxime était plus ferme que d'habitude. Ses yeux noirs nous scrutaient par un air interdit. Au vu de son visage, c'était assez facile de deviner la conclusion de ce champion surprise. Fleur, derrière elle, paraissait sûre d'elle, comme toujours. Elle avait été choisie, c'était pour une raison. Elle ne reculera devant rien. Mais elle gardait les mains jointes, qui trahissait sans doute un léger stress.

— Alors? lança courageusement Louis Hansmann. Ils vont laisser ce petit tricheur participer au tournoi.

— La ferme Hansmann ! répondis-je. Tu peux éviter d'empirer la situation, s'il te plaît ?

Madame Maxime me jeta un regard surpris. Je n'étais pas l'élève la plus bavarde en classe, je faisais toujours un effort pour ne jamais me faire remarquer. Je discutais avec mes professeurs quand l'occasion se présentait mais c'était tout.

Notre directrice pris une inspiration avant de nous raconter ce qui s'était dit:

— Il est évident que ce garçon ment. Mais ils le laissent parcourir en raison du contrat fait avec la Coupe. Ils pensent que la Coupe aurait subi un sortilège de confusion qui aurait fait croire que monsieur Harry Potter viendrait d'une quatrième école. Avec le professeur Karkaroff nous allons essayer d'ouvrir une enquête.

Je savais qu'il y avait une sorte d'intervalle entre le monde sorcier et le monde non-magique. Mais dans mon monde à moi, dans lequel j'avais grandis, on aurait jamais laisser un gamin de 14 ans concourir à un tournoi casiment mortel. Il avait beau être Harry Potter, la seule personne ayant survécu à un sortilège de la mort, ça n'en restait pas moins encore un enfant qui ne connaissait pas toute la magie du monde. Fleur était une sorcière brillante, Krum devait avoir les mêmes capacités magiques et le champion de Hogwarts pareil.

— Et on aura le droit d'avoir un deuxième champion? demanda Simon. Histoire que ce soit plus équitable.

Mais madame Maxime secoua la tête. C'était peine perdue.

— Je suis autant surmontée que vous, ce n'est pas très fair-play de la part des anglais. Mais la Coupe ne s'ouvrira pas avant le prochain tournoi.

S'il y avait un prochain tournoi. Après cette petite surprise, je doutais personnellement que Durmstrang et Beauxbâtons allaient être d'accord de recommencer.

— Monsieur Baert, lança madame Maxime après un blanc qui m'avait semblé bien trop lourd, il me semble que vous avez apporté du whisky pour célébrer votre champion?

Les joues de Gideon prirent une teinte rose, ce qui était franchement hilarant. Lui qui pensait être discret.

— Permission jusqu'à minuit, nous lança-t-elle en essayant de dissimuler un léger sourire. Je serai dans le bureau du professeur Dumbledore mais à mon retour, le Carrosse doit être dans le même départ que là. Me suis-je bien fait comprendre?

Et c'était comme si tout le monde venait d'oublier qu'il y a à peine une heure, on venait d'apprendre la plus grande fraude sur ce tournoi. Madame Maxime nous autorisait à faire la fête, on allait en faire jaser plus d'un au palais.

Et j'étais peut-être folle, mais avant de partir, j'aurai juré voir madame Maxime nous lancer un clin d'oeil.

Il avait fallu quelques minutes entre le départ de madame Maxime et Gidéon qui sort sa bouteille de whisky pur feu. Peut-être parce qu'il fallait un tiers temps à Gidéon ou alors on voulait s'assurer que madame Maxime était hors de portée. Ce qui était débile parce qu'elle nous avait explicitement autorisé à fêter ça. Des fois, les élèves de Beauxbâtons, je savais pas.

Je découvrai à ce moment-là que toute la délégation avait prévu quelque chose. Certains avaient ramené du vin, d'autres de quoi grignoter (je découvrai pour la première fois des chips à la citrouille et je compris que ma culture sorcière était encore très pauvre).

Par pure flemme de socialiser, j'avais pris la décision de rester dans un coin avec Oscar et Ariane. Tout le monde s'était regroupé autour de Fleur et semblait avoir lancé un concours d'énumération de questions aussi débiles les unes que les autres.

— Vous savez, commença Oscar, je crois que je n'ai pas été choisi par la coupe parce que j'étais beaucoup trop beau.

— Et comment tu expliques que Fleur a été choisie ? gloussa Ariane. Parce que oser dire qu'elle est moche...

Oscar leva les yeux au ciel.

— Ca me semble évident que Fleur est belle mais elle triche. C'est peut-être ça le critère de sélection.

— J'ai un peu de la peine pour Juliette et Claudia, commentai-je. Elles ont vraiment fondu en larmes quoi.

Elles étaient face à moi pendant le banquet et j'avais trouvé leur réaction légèrement disproportionnée. Peut-être que ça ne l'était pas tant, mais à l'annonce du prénom de Fleur, elles avaient fondu en larmes, un peu comme ces gens du lycée où travaillait mon père qui n'avaient pas le bac et que mon père passait la journée à les réconforter. Évidemment que j'étais un peu déçue de moi tout à l'heure en voyant que je n'étais pas sélectionnée, je crois que nous l'avions tous été au fond. Je m'étais fait des films, de moi pendant les épreuves qui les emportaient tous, moi avec un trophée, le respect et l'admiration de la part de tous les élèves de Beauxbâtons.

Louis arriva vers nous, avec sa bouteille de vin et son air de se moquer du monde qui m'agaçait tant. Il avait mis des lunettes de soleil, sans doute volées à Gidéon. Ses mèches brunes tombaient sur ses yeux et avançait avec un certain groove vers nous (mais peut-être que c'était corrélée au fait qu'ils venaient de diffuser un vieux tube de jazz)

— Vous voulez du vin ? C'est un Gevrey Chambertin, mon père l'a acheté à un domaine non-magique en Bourgogne. Tu connais mistinguette?

— La prochaine fois, tu vas me demander qui est François Mitterrand ? rétorquai-je.

— En réalité, je pensais plutôt te demander si tu connaissais Edith Piaf. Vous voulez du vin oui ou non ?

Terrible, parce qu'à l'image de l'Eglise dans une certaine mesure, il avait trente ans de retard sur la société non-magique. Je tendis mon verre, naturellement. Ne jamais rater l'occasion de boire un verre de vin, c'était le mot d'ordre de la famille Richard.

— Vous en pensez quoi de Potter ? lança Louis en servant un verre à Ariane.

— Que les anglais sont des tricheurs, répondit Oscar. Je ne les ai jamais aimés.

— Oscar chéri, quelqu'un t'as prévenu que la guerre de cent ans était terminée depuis belle lurette ? , répondis-je.

— Regarde moi princesse. Oh salut Aristide! Tu viens te joindre à nous pour m'admirer ou gratter des clopes à Abigaelle ?

Aristide venait de se glisser dans notre petit groupe assez timidement. Dans sa main droite, il tenait son gobelet, visiblement vide. Il lança un sourire franc à Oscar et tendit son verre à Louis.

— Un peu des deux, admit Aristide. Mais aussi pour le vin.

— Hansmann, tu pourrai filer du vin à notre ami ou tu as prévu secrètement d'empoisonner Abigaelle, Ariane et moi pour avoir la paix?

Louis regarda Aristide avec un drôle d'air, comme si c'était plutôt lui qu'il voulait empoisonner plutôt que moi ce qui était limite vexant. J'étais la personne que Louis détestait et il était celle que je détestais, on devait rester sur ce point d'égalité (contrairement à ce que faisait Hogwarts avec nous).

— On parlait de Harry Potter, commenta Louis. T'en penses quoi, toi ?

Aristide haussa les épaules.

— Ça nous dépasse tous mais c'est qu'un enfant. C'est à peine s'il connaissait toute la magie, le pauvre.

— Enfin quelqu'un qui pense comme moi, répondis-je. Oui, c'est super injuste que Hogwarts ait deux champions mais comment Potter a pu être nommé et concourire au nom de Hogwarts? Tromper un si vieil objet magique ?

Louis à côté soupira.

— Peut-être qu'ils ont pu changer de coupe discretos. Ce tournoi reste politique, mistinguette. Ce n'est pas un hasard si c'est en Angleterre que ça se passe alors que Beauxbâtons est plus grand. Ils ont encore l'image de leur mage noir d'il y a quatorze ans, c'est logique qu'ils veulent s'en débarrasser. Ils gardent les vestiges. Mon père n'aime pas Croupton, et encore moins Fudge. Il trouve qu'ils sont trop hypocrites et obsédés par l'image de l'Angleterre à l'internationale. On avait coupé certains accords avec l'Angleterre au moment de la guerre, on a recommencé progressivement il y a quatorze ans mais ça reste très faible. Et après ce qui s'est passé cet été...Fudge a besoin de redorer son blason coûte que coûte. Et quoi de mieux que de mettre Harry Potter, celui qui a vaincu le mage noir alors que ce n'était qu'un bébé, comme deuxième champion ? On le considère déjà comme un héro de la nation, là il sera vraiment en mode super-héro.

Je n'avais pas vu le côté politique du tournoi. Pour moi, c'était quelque chose que les sorciers trouvaient fun (voir des ados de 17 ans mourir dans une arène, sans doute étant nostalgique de l'empire romain) et un moyen de favoriser des rencontres entre des sorciers qui ne venaient pas de la même école. A la limite, je voyais aussi ça comme un "concours de bite" mais c'était tout. Ça me tuait de l'admettre, mais l'analyse de Louis était très juste. Comme quoi, il n'était pas si débile que ça.

Mais est-ce que j'avais bien fait de venir ici ? Certes, ce n'était pas écrit sur mon visage que mes parents n'étaient pas des sorciers mais et s'ils le savaient ?

— Et c'est sans danger qu'une sale sang de bourbe comme moi soit en Angleterre vous croyez ? lançai-je.

Tous -et à juste titre- prirent un visage horrifié. Je me souvenais encore de la première fois qu'on m'avait appelé ainsi, j'étais en deuxième année et Achille Lycidas, un garçon de mon année, m'avait appelé ainsi.  On était en cours de défense contre les arts noirs et j'avais eu une meilleure note que lui. Il s'était énervé mais genre vraiment énervé en disant que c'était un scandale qu'une sale sang de bourbe comme moi avait de meilleures notes que lui (j'avais juste révisé). Je me souviens de Fleur, qui lui avait crié dessus et avait tout rapporté à Maintenon, de Louis Hansmann à l'époque qui lui avait jeté un sort et de Eugène qui m'avait rassuré en me disant que cela ne voulait rien dire, que ce n'était pas mon sang qui déterminerait mes capacités magiques. Je ne savais même pas ce que "sang de bourbe" pouvait bien vouloir dire à ce moment-là. Je ne savais même pas que mon sang pouvait en effet poser un jour problème quant à mes capacités magiques. Si je travaillais énormément, c'était pour rattraper mon retard par rapport à mes camarades et j'avais eu un micro-complexe par rapport à eux. Après cet évènement, je travaillais dur pour montrer qu'une fille de parents non-magiques pouvait tout aussi bien réussir, voir mieux, qu'une personne dont les parents étaient sorciers. J'avais été aussi horrifiée par les crimes de Grindelwald mais surtout ceux de l'Angleterre.

— Ne redis plus jamais ça, répondit Louis.

Il avait planté son regard brun dans mes yeux.

— Tu es une sorcière point, ajouta Ariane. Abigaelle, je t'en supplie, ne te traite pas comme ça.

— Je disais ça comme ça, répondis-je. Petite blagounette ?

Mais tous secouèrent la tête. On pouvait parler de l'Angleterre et son mage noir, la France n'était pas mieux en terme de racisme. De manière moins violente bien sûr, mais certains politiques tenaient des propos extrêmes en évoquant la Grande Inquisition, une époque où les non-magiques brûlaient les sorciers. Il y a trois ans, un sorcier radical avait tenté de tuer un ministre car il était de parents non-magiques. S'en était suivi des semaines de débats sur nous, nés de parents non-magiques.

— Même mistinguette, insista Louis. Ne te traite pas ainsi.

— La prochaine fois, je t'arrache la tête, renchérit Ariane. Et je suis très sérieuse, Abigaelle. Ma mère me racontait, quand elle était à Beauxbâtons pendant la guerre en Angleterre... Des élèves aspiraient à rejoindre l'Angleterre, ils trouvaient que la France était trop molle... Un soir, ils ont attaqué des élèves de parents non-magiques, il y en a un qui s'est retrouvé à l'hôpital !

— Ma tante s'est suicidée parce qu'elle aimait un non-magique, insista Oscar. Juste parce que mes grands-parents détestaient les non-magiques et ne voulaient pas que leur fille soit une traître à son sang. Lycidas de merde, tu m'étonnes que mon cousin Achilles colporte les mêmes paroles que son père. Cette famille est pourrie.

Je comprenais approximativement leur réaction. Dans ma famille, personne ne parlait vraiment du régime de Vichy. Enfin, mes parents étaient respectivement de 1954 et 1955 donc n'avaient jamais connu la guerre, mais mes grands-parents et grands-oncles et tantes si. Et tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à l'Allemagne nazie ou le régime de Vichy était devenu un sujet très, trop, tabou pour mes grands-parents. Je voyais donc une sorte de lien, presque invisible, entre notre le monde et le leur. Ce qui c'était passé il y a quelques décennies était encore trop récent, trop violent. On commençait à en parler un peu plus, surtout depuis avril: un ancien collaborateur du régime de Vichy, Paul Touvier, avait été condamné pour la deuxième fois, et cette fois-ci pour de vrai. La chute du mur de Berlin avait sans doute aussi un rôle et a permis l'ouverture des archives mais c'était toujours un sujet délicat. Mais tout ça n'empêchait pas des gens d'être super antisémite malgré tout comme Jean-Marie Le Pen qui qualifiait il y a quelques années la Shoah et les chambres à gaz d'un simple détail de l'Histoire (je croisais les doigts chaque jour pour qu'il décède).

Finalement, il n'y avait pas tant de différence que ça entre sorciers et non-sorciers.

❃❃

Je m'étais couchée à une heure que j'estimais raisonnable mais que Oscar avait qualifié de beaucoup trop tôt: minuit. Je me voyais un peu être comme Cendrillon, passé minuit je prenais le risque de me transformer en citrouille ou une autre connerie de ce genre. Mais la journée m'avait épuisé et je n'avais pas dormi de la veille. J'avais factuellement besoin de sommeil sinon je prenais le risque de mourir. Et ça c'était très grave, surtout à mon âge.

Je n'avais rien fait de ma journée du dimanche pour être honnête. J'avais l'impression d'être dans une bulle spatio-temporelle mais c'était peut-être plus lié au fait qu'on était dimanche, jour sacré de la flemme,  qu'au fait qu'on était le lendemain de la sélection. Nous étions tous restés pour la plupart dans le Carrosse, pestant contre Dumbledore et ce Harry Potter (la pilule n'était toujours pas passée et sans doute qu'elle n'allait jamais passer). Pour certains, Harry Potter avait triché pour avoir de l'attention, pour d'autres c'était Hogwarts le problème peut-être même Dumbledore qui avait mal dessiné sa Limite d'Âge, pour Louis c'était Fudge. J'admettais qu'il y avait quelque chose d'injuste dans les résultats d'hier: deux champions pour Hogwarts, où justement se déroulait le tournoi, contre un pour les délégations de Beauxbâtons et Durmstrang; les juges (soit disant) impartiaux qui allaient juger les candidats étaient d'anciens élèves de Hogwarts et Fleur nous avait raconté comment Verpey était fasciné à l'idée de voir Harry Potter participer au tournoi.

Le côté positif, c'était qu'on avait enfin la date de la première épreuve: le 24 novembre. Fleur nous avait raconté qu'elle consistait à faire preuve de courage, première qualité chez un sorcier et j'avais du mal à saisir la différence entre l'offre proposée par l'armée française et le Tournoi des trois sorciers mais cela devait être qu'une question d'opinion.

J'avais passé mon dimanche donc dans le Carrosse, mes seules sorties avaient été pour prendre petit-déjeuner, déjeuner et dîner. J'avais alors tout mon temps pour écrire mes lettres: une à mon père, une à mon frère, une à Agnès et les filles, une à Eugène et enfin une à madame Mouret, ma vieille voisine. J'y racontais le voyage, comment Hogwarts c'était, notre accueil dans un froid semblable au froid sybérien, et puis bien sûr la Coupe de Feu, Fleur et Harry Potter. A tous, je promettait de joindre des photos  du château à ma prochaine lettre. Je m'amusais à deviner le visage de Romain quand il allait voir qu'il y avait Viktor Krum dans la délégation de Durmstrang.

Et puis, le lendemain, c'était la reprise. Le début d'une nouvelle routine, j'allais suivre mes cours avec les élèves de Hogwarts. Apparemment, les programmes n'étaient pas si différents en fonction des écoles. J'étais la seule de la délégation à avoir suivi volontairement les cours d'Histoire de la magie et bien sûr, j'avais Histoire en première heure avec un certain professeur Binns. C'était un peu de cette manière que je m'étais retrouvée dans le parc de Hogwarts, en direction du château, pendant que toute la délégation dormait à point fermé. Je n'avais jamais eu de regrets concernant l'Histoire, c'était ma matière préférée depuis que j'avais 6 ou 7 ans. Mais aujourd'hui, pour la première fois, j'en avais.

J'avais l'impression d'être une étrangère en entrant dans la Grande Salle, avec mon uniforme de Beauxbâtons. J'étais la seule, dans la salle, qui abordait une robe bleue pâle en soie. Il y avait bien sûr la délégation de Durmstrang assise dans un coin, tous ensemble, en train de jeter des regards mauvais aux élèves de Hogwarts. Je les comprenais, eux aussi étaient dans le même bâteau que nous (sans mauvais jeu de mots) face à l'injustice de Hogwarts.

Enfait, j'avais ressenti comme une gêne à mon arrivée, essentiellement parce que certains élèves de Hogwarts me fixaient comme si j'étais une sorte d'extraterrestre. Ce qui était chiant pour être franche. J'avais l'impression de faire tâche en réalité. Du genre oui, salut, je suis de Beauxbâtons mais non je ne suis pas Fleur et oui je ne suis pas chez moi ici, je suis juste une invitée.

Je m'apprêtais à manger seule, dans un coin, sur la table d'habitude quand la fille que j'avais croisée samedi me fit de grands signes pour que je vienne la rejoindre. Elle était assise en face d'une fille à la peau café au lait avec des yeux en amandes et des cheveux de jais coiffé en deux tresses. Ophelia, elle, avait laissé tomber ses cheveux blonds sur ses épaules et semblait être de bonne humeur alors que nous étions lundi matin.

— Tu es toute seule ? me demanda Ophelia.

J'affirmai d'un hochement de tête. A bien des égards, je pense que ma solitude se remarquait.

— Viens t'installer avec nous! s'exclama Ophelia avant de se tourner vers son amie. Jazz, je te présente Abigaëlle, la fille que j'ai aidé samedi.

L'autre fille me lança un petit sourire fatigué pendant que je m'installai aux côtés d'Ophelia.

— Je m'appelle Jasmine Turpin, m'expliqua-t-elle. Je suis à Ravenclaw, comme Ophelia. On t'as expliqué comment Hogwarts fonctionnait ?

— Oui, répondis-je.  On a à peu près le même système de maison à Beauxbâtons mais on est réparti plutôt vers la troisième année et on a que trois maisons. Je suis à Ombrelune mais il y a Bellefeuille, Fleur notre championne y est, et puis il y a Papillonlisse.

— Tu me raconteras tout ça en Histoire! compléta Ophelia. Mais si on veut être amie, et j'espère que c'est le cas pour toi, on va peut-être devoir éviter de parler de nos champions.

Ophélia avait une certaine aisance que j'admirais. Pour elle, c'était super logique qu'on devienne amies et si d'habitude j'aurais été plutôt gênée, ici je ne l'étais pas. J'avais aussi envie de me faire des amis autre que à Beauxbâtons après tout.

— Parce que vous avez deux champions et que c'est trop compliqué d'en choisir un? Ou vous avez choisi les deux.

Jasmine et Ophelia se regardèrent, inquiètes. Ok; j'avais peut-être fait une blague de mauvais goût, my bad.

— Potter a toujours eu le chic de se mettre dans des situations...commenta Jasmine. Ma petite sœur est dans la même année que lui, et des fois elle me raconte des choses...Rien qu'il y a deux ans, avec la chambre des secrets! Ou encore la fois où il est tombé de son balais l'année dernière.

— Non mais oui, compléta Ophelia. Leanne m'a dit hier que l'ambiance était pas ouf à Gryffindor. (Elle se tourna vers moi pour me faire un sous-titre:) Leanne, c'est ma petite sœur. Elle est dans la même maison que Harry Potter, mais une année au-dessus. Elle et sa pote Katie sont trop contentes qu'il soit champion, pour se venger de Cédric Diggory,  mais je crois que tout Gryffindor pense que c'est un tricheur...

— En même temps...laissa échapper Jasmine.

— Oh pitié Jazz! Ce garçon a déjà vécu assez de trucs horribles, je ne vois pas pourquoi il irait volontairement vers un truc aussi dangereux.

La nomination de Potter comme deuxième champion de Hogwarts n'était pas un sujet de discorde propre à Beauxbâtons.

— Et sinon Jasmine! lançai-je histoire de ne pas subir la pseudo-tension entre les deux sorcières. Tu es aussi en histoire de la magie ?

Jasmine pris un air moqueur, ce qui était presque vexant.

— Certainement pas. Je me suis levée tôt pour pouvoir travailler à la bibliothèque, je n'ai pas fini le parchemin pour Snape. Ce prof je te jure...Tu sais qu'il a terrorisé ma cousine Cho ? Il lui a dit qu'à ce rythme, elle aurait un Troll pour chacune de ses BUSEs. Ma tante est furieuse.

— Tu m'étonnes, répondit Ophelia qui avait sans doute déjà oublié la micro-tension quelques secondes auparavant avec son amie. Mais elle pourra se réconforter dans les bras de ce bellâtre de Diggory...

— Chut, malheureuse! Ce n'est pas encore tout à fait officiel entre les deux! Mais bon, vu comment c'est parti...Et n'appelles pas comme ça notre champion ! Tu es juste vexée par rapport à l'année dernière parce que tu estimes que citrouille aurait dû gagner.

— Je m'arrête mais qui es citrouille ?

Je vis les joues d'Ophelia rosirent.

— Je te raconterai en cours. D'ailleurs, dépêche toi de finir ton thé, on va être en retard.

— Un conseil, la française, emporte une tasse de café avec toi, me lança Jasmine. Tu vas en avoir besoin.

Et si je devais ajouter un second regret de cette matinée, ce serait de ne pas avoir écouté Jasmine Turpin. Dire que le professeur Binns était ennuyant aurait été un euphémisme. Déjà, le professeur était un fantôme. Apparemment, il était déjà prof de son vivant et est mort dans son sommeil sans se rendre forcément compte qu'il était devenu un fantôme. Jamais à Beauxbâtons on aurait laissé un fantôme exercer, peut-être parce que jamais on aurait laissé des fantômes traîner à Beauxbâtons. Et encore, avoir un professeur fantôme aurait pu être un avantage, dans le sens où il aurait pu nous raconter mieux les évènements, parce qu'ils les avaient vraiment connus. Mais non, pas du tout. J'étais arrivée à un stade où même les rats morts s'amusaient plus que nous.

Il y avait trois élèves qui avaient continué Histoire de la magie et apparemment, on frôlait le record. Il y avait Ophelia naturellement ainsi que deux élèves de Hufflepuff. Nous avions aussi été rejoints par la délégation de Durmstrang, pour qui le cours était encore obligatoire.

Mais j'avais pu apprendre à connaître Ophélia. Contrairement à mes premières pensées, elle n'était pas si bizarre. A la fin du cours, je connaissais toute sa vie.

— J'ai trois sœurs, m'avait-elle expliqué. Gwen, c'est la plus vieille, elle était à Ravenclaw, comme moi. Elle était même préfète en cheffe! Elle a trois ans de plus que nous, elle vit maintenant avec son copain, Jamie Brown, à Londres. Ils sortent ensemble depuis qu'ils ont treize ans mais sa famille vient de notre petit village, Godric's Hollow, tu connais ? Non ? Mes parents tiennent un Bed and Breakfast là-bas, pour sorcier. J'ai mon autre sœur, Isa, qui est partie cette année. Elle était à Gryffindor. Et puis, il y a Leanne, en cinquième année, aussi à Gryffondor. Mais ma mère était une Slytherin, mon père un Ravenclaw. Mon père est né moldu, contrairement à ma mère.

Outre la famille à rallonge et un peu compliquée d'Ophelia, je compris aussi que la fameuse citrouille de tout à l'heure était le nom de code pour un certain Oliver Wood. C'était le fils d'amis de ses parents, leurs mères étaient même meilleures amies, et il avait un an de plus que nous, et c'était le meilleur ami de sa sœur Isa. Aujourd'hui, il était dans une petite équipe de Quidditch, dans l'équipe de réserve du club de Flaquemare. De ce que j'avais compris, Ophelia avait un crush sur lui depuis qu'elle avait huit ans mais ne lui avait jamais fait part de ses sentiments.

— On est fait pour être ensemble lui et moi, m'avait-elle dit. C'est écrit quelque part, dans l'univers, on est âme sœur. C'est juste pas le moment pour nous deux. Mais tu ne peux pas forcer le destin.

Elle était déterminée, peut-être un peu dans la désillusion, pour son histoire avec son Oliver. Mais elle était très cool. Je lui avais parlé de Romain, de mes amis à Beauxbâtons, que mes parents n'étaient pas du tout des sorciers mais ma voisine et son fils si, du fonctionnement de mon école et de ses différences avec Hogwarts. J'évitai la conversation sur Harry Potter, même si j'étais curieuse: elle avait mentionné les nombreuses péripéties de Potter et je voulais absolument savoir de quoi elle parlait. Mais si je faisais confiance à la conversation de ce matin, elle semblait plus ou moins partager le même avis que moi: ce tournoi était trop dangereux pour un gamin de 14 ans comme Potter. Ou alors il voulait avoir le monopole de l'attention. C'était une théorie probable.

Quoi qu'il en soit, j'avais vécu la cloche comme une sorte de libération. J'avais apprécié mon petit chit-chat avec Ophelia, qui était plus intéressant qu'un professeur fantôme chiant, mais le cours était tout sauf divertissant. Et j'avais été très sérieuse quant à ma métaphore des rats morts. Mais au moins, je venais de trouver ma partenaire de crime, ce qui n'était pas plus mal.

❃❃

Le reste de la semaine était ok +. Pas non plus exceptionnel mais pas terrible non plus. La pilule des deux champions de Hogwarts n'était pas toujours passée pour Beauxbâtons et Durmstrang mais le pire c'était que Hogwarts ne se réjouissait même pas pleinement d'avoir deux champions. Ophelia et Jasmine nous avaient raconté le mercredi midi que des badges circulaient dans les couloirs avec écrit "vive CEDRIC DIGGORY le VRAI champion de Hogwarts". Peut-être que Hogwarts avait un sérieux problème concernant l'humiliation de ses élèves aussi.

Je commençais à m'habituer au vent écossais, aux fantômes et à mes tibias glacés chaque matin quand je traversais le parc. Les cours étaient faciles à suivre et j'étais ravie de voir que les professeurs de Hogwarts n'étaient pas tous des fantômes. Bon d'accord, le professeur de sortilège était atteint sans doute de nanisme (Oscar était persuadé qu'il avait du sang de gobelin) mais c'était quand j'avais rencontré le professeur de Défense contre les forces du mal que j'avais conclu qu'ils embauchaient ici un peu tout et n'importe qui. Ou alors ils avaient des quotas à respecter?

Leur prof de Défense contre les Forces du Mal était absolument taré. Et il faisait un peu peur. Pour notre premier cours, il voulait évaluer notre niveau. Ce qui était un peu stupide dans le sens où on était les meilleurs élèves de notre année, évidemment qu'on était fort. Mais Maugrey voulait des preuves.

J'avais ce cours le jeudi après-midi. Je m'étais assise du côté de la fenêtre, à côté de Ariane, pendant que Oscar et Aristide étaient derrière moi. Le professeur Moody, puisque c'était son nom, nous avait demandé des duels entre un élève de sa classe de Hogwarts et un élève de chaque délégation. Je m'étais retrouvée donc en duel avec un garçon, un certain Bole. Manque de bol pour lui, j'avais remporté le tournoi haut la main. Même si je devais avouer que mon adversaire avait été coriace, j'étais ravie de voir que je n'avais pas perdu de la poigne.

J'avais rejoins avec Henriette le club de duel sous les harcèlements de Agnès en quatrième année parce qu'elle était tombée folle amoureuse du capitaine de l'équipe, qui avait deux ans de plus que nous: Anatole Pomay. Chaque jeudi, nous nous réunissions dans une salle de classe privatisée, où des elfes de maisons nous servaient du jus de citrouille ou de la citronnade en fonction de la météo. Et entre les tentatives maladroites de flirt d'Agnès, j'avais pris le temps de nettement progresser. J'avais atteint le sommet de ma gloire en battant à plate couture Lucien Chenôve qui nous avait rejoints en cours d'année avec ce benêt de Louis Hansmann. Je savais déjà que j'allais dédier au moins deux chapitres de mon autobiographie sur ce passage.

Mais pour en revenir au prof, il était fou. Et faisait un peu peur. Mais sans doute était-il considéré comme génial.

— C'est dans ces moments-là où je regrette de ne pas avoir dédicacé un autel pour la Maintenon, soupira Oscar le midi en se servant du poulet et des frites.

Maintenon, notre directrice de maison Ombrelune et professeur de Défense contre les Arts Noirs, me manquait aussi. A cette heure-ci, elle devait avoir fini sa pause du midi, allumait sans doute sa cigarette devant les montagnes avant d'accueillir les quatrième années. J'eu un léger pincement de coeur, en imaginant les couloirs de Beauxbâtons tellement bondés après la pause du midi qu'on devait mettre vingt bonnes minutes à avancer d'un point A à un point B, les longues randonnées automnales le dimanche après-midi avec Henriette, mes soirées pyjamas avec mes amies dans notre chambre... J'étais ravie d'être à Hogwarts, même si je n'avais pas été sélectionnée par la Coupe, mais je me demandais ce qui aurait pu se passer si j'étais restée.

— Il faut que tu manges Fleur, lança Ariane.

Fleur Delacour était à côté de moi et c'était la première fois que je la voyais sans ses admirateurs -Hogwarts et Durmstrang n'étaient sans doute pas habitués à voir des vélanes et éprouvaient sans doute des difficultés à ignorer le charme de la presque vélane. Fleur était tellement habituée à avoir une petite cour qu'elle ne se plaignait pas des tentatives de drague de la part des autres élèves.

Fleur fit reculer son assiette.

— On nous donne beaucoup trop à manger ici, soupira Fleur.

— Si tu ne manges pas, tu ne vas avoir aucune force pour le 24, soufflai-je. Mange au moins de la viande, si tu veux pas de tes frites donne les moi ou à Aristide, il louche sur les frites de tout le monde depuis tout à l'heure.

— N'importe quoi! S'exclama le concerné. J'essaie d'évaluer à l'aide de ma vision la quantité d'huile utilisée pour ces frites, nuance. Passe moi tes frites Delacour, prends des haricots mais Richard à raison, il faut que tu manges.

Fleur resta silencieuse. Son visage était fermé, elle ne laissait passer aucune émotion quelconque. Puis, elle lâcha un bref soupire et tendit ses frites à Aristide en échange de quelques haricots.

— Cet après-midi j'ai un examen de baguette, nous expliqua-t-elle. Louis et Gideon sont déjà au courant, mais je vais rater le cours de sortilège, vous pourriez me passer vos notes après ? Gidéon écrit super mal et je ne pense pas que Louis va écouter le cours, je vous fais davantage confiance.

— Je ne sais pas si faire confiance à Louis est une bonne idée, commentai-je.

Fleur éclata de rire. C'était son petit rire moqueur, qui trahissait ses origines aristocrates, mais il avait l'avantage d'être franc.

— Oh Abigaëlle! Je connais Louis depuis que je suis née, tu sais. Mes parents sont amis avec les siens, c'est comme un frère pour moi. Je ne sais pas ce que tu lui as fait mais tu es la seule qui arrive à le remettre à sa place et félicitation.

Je ne savais pas quoi vraiment répondre alors que j'avala une gorgée d'eau, ce qui était l'acte le plus censé de ma matinée.

— Pas trop stressé pour l'examen de baguette? demanda Ariane doucement à Fleur.

Fleur haussa les épaules avec nonchalance.

— Je prends soin de ma baguette, c'est l'essentiel. On a aussi une interview pour la Gazette des anglais.

— Et bien sûr les autres pays vont se faire foutre, cracha Oscar soudainement. Déjà trois des cinq jurys sont anglais, ensuite Hogwarts à deux champions et nous qu'un, et maintenant c'est que le journal anglais qui vous interview?

Je l'avais dit, la pilule n'était pas exactement bien passée. Aristide avait rencontré une élève hongroise en cours de botanique, qui appartenait à la délégation de Durmstrang, et lui avait raconté que chez eux, tous étaient furieux contre Hogwarts et Dumbledore. Karkaroff surtout. Madame Maxime ne nous avait pas communiqué son avis sur la sélection de Potter, personne n'arrivait à le deviner. Peut-être parce que depuis dimanche je n'avais quasiment jamais croisé ma directrice.

— Ecoute Oscar, répondit Fleur. C'est insensé ce qui se passe mais le pauvre Potter, ce n'est qu'un petit garçon. On a attendu des semaines pour être choisi, on s'est entraîné pour, lui n'a que 14 ans, n'a aucune expérience.

— Il a quand même battu le mage noir alors qu'il n'était que nourisson, remarqua Aristide.

— Certes, poursuivit Fleur. Je ne pense pas que Potter ait mis son nom dans la Coupe, il était perdu samedi soir et confus. Mais je crois plutôt à la théorie de Louis parce que c'est insensé.

— Ce tournoi nous dépasse, concluai-je. Tu as des informations sur la tâche ?

Fleur secoua la tête.

— Pas du tout. Ce sera la surprise le jour de la tâche. Même madame Maxime n'est au courant de rien. Et le père de Louis non plus.

— Il te passe le bonjour d'ailleurs, lança Louis qui venait de s'installer en face de Fleur. Par Flamel, je sors de leur cours de Divination. C'était affreux, Ariane tu as bien fait de sécher.

— Quoi, tu n'as pas pu prédire que ce cours allait être aussi nul ? lançai-je. Ça fait de toi un mauvais divin, tu es sûr d'avoir obtenu un optimal à ton CEM?

— Tu connais mon relevé de notes par cœur mistinguette ? gloussa Louis. Je suis touché, moi qui pensait que je te faisais vomir.

— C'est toujours le cas. Juste, tu l'as dit hier à Gidéon et j'étais à côté. D'ailleurs s'il te plaît, parles moins fort le soir dans le Carrosse, j'aimerai énormément lire en paix sans prendre le risque de perdre des décibels.

— Et bien...

— Stop, coupa Ariane. Même si je commence à m'habituer à vos joutes verbales, j'aimerai manger en paix. Louis, tu aurais le courrier? J'ai croisé madame Maxime tout à l'heure, elle m'a dit que le courrier de Beauxbâtons était arrivé ce matin dans son bureau.

Louis passa la main dans ses cheveux bruns dans le but de les ébouriffer encore plus et leva ensuite son pouce en l'air. Il fouilla dans sa poche pour ressortir une liasse de lettres.

— Toutes viennent de Beauxbâtons! annonça Louis fièrement. Maintenon a eu la brillante idée de faire un colis spécial de l'école chaque semaine.

Louis s'improvisa alors hibou ou facteur et commença à distribuer nos lettres. C'était comme si soudainement, l'ambiance lourde provoquée par la peut-être tricherie de Hogwarts s'était évaporée, grâce à la magie des lettres. J'en avais reçu trois: une de Romain bien sûr qui me disait qu'il était super jaloux parce que j'avais la chance d'être au même endroit que Viktor Krum (et il me demandait d'élaborer une technique love pour sortir avec le champion de Durmstrang pour qu'il puisse devenir son beau-frère), une autre de Eugène beaucoup plus pragmatique qui me racontait sa semaine, était scandalisé de la tricherie de Hogwarts et puis me demandait de faire attention, et enfin une de Agnès. De loin, ma préférée avait été celle d'Agnès.

Dans un premier temps, elle me félicitait d'être restée en vie malgré le froid, me demandait des photos de Hogwarts et de lui parler des élèves (et s'il y en avait des mignons). Dans un second temps, elle me racontait la vie à Beauxbâtons, que c'était un peu nul sans moi et que Eugène n'avait pas vraiment de conversation depuis. Et puis Agnès restait Agnès tout de même et me racontait son nouveau crush, un sixième année d'Ombrelune qui avait intégré l'équipe de Quidditch. Elle l'avait un peu aidé en sortilège dans la salle commune et elle avait consacré un paragraphe entier sur son sourire mystérieux et son regard brun qui "respirait la tendresse". Par Flamel, Agnès me manquait déjà. On avait tellement attendu de faire notre dernière année à Beauxbâtons ensemble, on s'était amusées à faire des plans sur la comète,  à rêver nos coups, qu'on allait embrasser des garçons et faire la fête. Mais voilà, j'étais maintenant à Hogwarts et elle était restée à Beauxbâtons.

Les lettres avaient eu l'avantage de nous occuper jusqu'à la fin du repas. Fleur parti plus tôt pour rejoindre madame Maxime pour un énième rendez-vous de media training ou une autre connerie du genre. J'avais mon après-midi de libre et c'était super. Oscar, Louis et Ariane partaient eux en potions et je leur souhaitait bien du courage. Si je suivais ce que m'avaient dit Ophélia et Jasmine, Snape était affreux et certainement en misère sexuelle. Quant à Aristide et moi, nous avons longé le parc. Pour une fois, il ne pleuvait pas.

— Des nouvelles de ta tante? lui demandai-je.

— Oui, me répondit Aristide en sortant son paquet de cigarette. Clope ?

Je refusai. Aristide s'arrêta un bref instant pour allumer sa clope. Il inspira une grande bouffée puis reprit sa marche.

— Pour ma tante et ta mère, contiua Aristide, c'est compliqué. Enfin pas, il faut que tu t'attends à ne pas avoir la réponse que tu espères.

— Oui, cela va de soi.

Ma main se resserra autour de ma baguette, comme si soudainement ce bout de bâton magique était devenu une sorte de boule anti-stress facilement achetable dans les magasins de jouets. Mon cœur commença à tambouriner un peu plus fort, et sans doute que je transpirais un peu plus qu'à la normale. J'avais activé le mode crise d'angoisse mais sinon tout était plus ou moins chill. La routine quoi.

— Alexandra Crirose n'existe pas, du moins dans les archives magiques, m'expliqua Aristide. Dans le monde non-magique, peut-être que oui. Mais ce prénom ne figure pas chez nous. Ta mère était non-magique.

J'étais presque déçue. Parce que ce n'était pas logique cette histoire. Parce qu'un élément clochait, j'en étais certaine. J'allais sans doute dans la mauvaise direction ?

— C'est bizarre quand même, je suis sûre que c'était l'écriture de mon père dans cette lettre. Les dates concordent en plus. Ma mère était dans un internat, c'était mon père qui écrivait ses lettres et les donnait à la tante de ma mère.

— Tu as un moyen de contacter cette tante ?

Je secouai la tête.

— Elle est morte depuis longtemps. Pratique, hein ? Les seules personnes qui ont la réponse sont six pieds sous terre. Et à moi qu'il existe un moyen pour communiquer avec les morts...

Mais Aristide secoua la tête.

Autant j'adorai le monde magique, autant des fois il craignait sérieusement. On avait des fantômes, des centaures, des baguettes magiques, mais personne ne pouvait communiquer avec les morts? Faire du ouija, comme dans Le Fléau de Stephen King ?

— Richard, je viens de dire que ta mère n'existait pas dans les archives sorcières. Mais est-ce qu'elle existe dans celle non-magique aussi ? Tu connais quelqu'un qui pourrait nous aider?

Dans ma tête, un visage s'afficha immédiatement.

J'allais devoir envoyer un hibou à Arthur Mouret.

.•*:

nda
cc la team! jspr que vous allez bien hihi. trois chapitres en deux mois on marche sans doute sur la tête lol mais c le stage et l'ennui et voilà. jspr aussi que le chapitre vous a plu !

oui petite précision au cas où, le fils de la voisine d'Abigaelle, Henri Mouret, j'ai décidé de lui donner de l'importance sauf que je pouvais pas me permettre de l'appeler Henri parce que ce prénom est quand même laid donc voilà maintenant il s'appelle Arthur!

voilà, gros bisous mes stars <3 <3

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