1. Quidditch et chips au vinaigre
TOUT, ABSOLUMENT TOUT, ÉTAIT DE LA FAUTE DE MON FRÈRE.
Et d'accord, immédiatement accuser Romain était un acte lâche et peut-être cruel de ma part mais j'avais, à mon sens, raison de rejeter la faute sur lui. De manière générale, je rejetais continuellement la faute sur mon petit frère. De la guerre de Corée jusqu'à la chute du mur de Berlin, en passant par le râteau phénoménal que Gideon Poitier m'avait mis en 5eme année, tout, absolument tout, était de la faute de Romain. C'était plutôt une private joke parce que il était évident que Romain n'était pas la cause de toutes les guerres. Toutefois, pour le coup, si je m'étais retrouvé à Hogwarts, c'était entièrement de la faute de mon petit frère.
En bref, tout avait commencé un matin d'août. Il était à peine neuf heure, j'étais déjà debout, assise sur le sofa marron avec ma tasse d'earl grey, et je regardais les gouttes de pluie taper sur la vitre. Si toute la France était en alerte canicule, la Bretagne faisait l'exception avec la pluie, et des températures qui n'allaient jamais au-delà de 28. Alors que tous les français étaient en bikini en sirotant des cocktails, la Bretagne était en k-way et grelottait.
Cela faisait trois jours que nous étions rentrés de chez mes grands-parents, en Savoie, et l'envie brutale de me pendre était arrivée un jour plus tard. Trois ridicules semaines me séparaient de la rentrée, trois semaines dans lesquelles j'allais zoner dans les rues de Quimper, squatter le salon de thé vers le port pendant des heures, traîner dans mon lit en lisant ou regardant des débilités à la télé comme le club dorothé ou passer chez Madame Mouret, ma voisine du premier et accesoirement unique sorcière connue de Quimper. Hormis Romain et moi.
C'était elle qui m'avait aidé à m'intégrer au monde des sorciers après qu'une vieille prof m'ait annoncé que j'en étais une. C'était elle qui m'avait emmené faire du shopping sur la place cachée pour mes fournitures scolaires. C'était elle qui réceptionnais mes chouettes puisque mon père refusait l'entrée de tout volatile dans l'appartement. Madame Mouret c'était un peu comme mon agent de liaison pour le monde des sorciers.
J'étais donc affalée sur le sofa, tasse à la main et j'observais la fenêtre. Des petites plantes étaient installées sur le rebord et sur le sol, et Aristote, mon chat, les regardait d'un air déterminé. On pouvait facilement deviner la suite des événements, le cycle se répétait inlassablement. Aristote faisait de l'œil aux plantes de mon père, finissait par les manger et mon père râlait en rentrant. La collection des plantes, c'était devenu l'obsession de mon père après le décès de ma mère, il y a sept ans. Une sorte d'obsession survenu quelques jours après l'enterrement, quand il avait commencé à garder les fleurs funéraires. Il avait commencé par des buglosses (les préférées de maman), puis des balladones et des sceaux de salomon. Toutes les fleurs ou plantes qui sortaient un peu de l'ordinaire, mon père les adorait.
— Tu comptes observer ton stupide chat encore longtemps ou tu vas l'empêcher de bouffer les seringats de papa?
Je me suis retournée de l'autre côté pour voir mon frère de 14 ans à l'entrée du salon. Ses cheveux bruns étaient encore ébouriffés, ses lunettes rectangulaires étaient maladroitement posées sur son nez et essayait de se donner un style avec son t-shirt noir où BACK TO BREIZH était écrit en gros et en doré. C'était du Romain tout craché, de faire les trucs les plus beaufs qui existent et après se défendre sous prétexte qu'il était juste un fier patriote breton. Il avait commencé à dix ans une collection de bob et avait tapé un scandale quand on avait découvert que les sorciers ne portaient pas de bob.
Le seul point commun physique que je trouvais avec mon frère, hormis la même forme de visage, était nos cheveux bruns. J'avais les yeux gris, que je tenais de ma mère, alors que mon frère avait les yeux marrons de mon père. L'autre point commun qu'on avait, c'était que nous étions tout les deux des sorciers.
— Tu comptes me faire chier dès ton réveil ou j'ai le droit aux vingt minutes réglementaires de paix ? répondis-je avec agacement
— J'espère sincèrement que tu vas te brûler l'estomac avec ton thé, rétorqua mon petit frère. Il est où papa ?
— Je sais pas, t'as regardé dans le placard à papa?
Un micro-blanc s'installa alors que Romain me jetait un regard mou.
— Très bien, soupirai-je. Il est au marché, peut-être qu'il flirt avec la poissonnière.
— Oh idéal pour te remettre dans ton élément naturel.
Je levai un sourcil.
— Tu insinues donc que je suis une sirène ? dis-je flattée.
— Non, répondit Romain d'un ton catégorique. J'insinuais que tu étais un thon.
J'attrapai avec fermeté un coussin qui trainait sous mes pieds et je le lançai à mon frère. Sauf que, mon talent de tireuse étant quasi inexistant, le coussin tomba à cinquante centimètres à gauche de Romain. Ce dernier jeta un bref coup d'œil à mon échec puis ricana.
— Je serai pas là de la journée, lança-t-il en entrant dans la cuisine. Je vais chez Malik, on va jeter des galets sur les touristes.
Je n'avais même plus la force de répondre face à la stupidité fulgurante de Romain.
— Tu vas donc décidément pas faire tes devoirs de vacances ? lançai-je à mon frère lorsqu'il s'installa sur la table du salon, derrière le sofa, avec son petit déjeuner.
— Parce que toi, tu les as fait? rétorqua Romain la bouche pleine de Nutella.
Et d'accord, sur ce point il avait entièrement raison. Mais j'avais une excuse. À l'instant même où les cours s'étaient fini, on était resté deux-trois jours à Paris avec notre tante, avant de rejoindre notre père à Quimper. A peine trois jours plus tard,nous étions en Angleterre dans notre famille, puis nous avions rejoint fin juillet nos grands-parents en Ardèche pendant deux longues semaines. En bref, je n'avais pas eu le temps de toucher à ma baguette des vacances mais il me restait deux semaines. J'avais le temps.
J'haussai les épaules.
— Je les commence cet aprem, avant de rejoindre Elodie au bar.
— Après ou avant d'être allé voir ton amoureuse?
Je roulai les yeux, d'un air agacé.
— Primo, Madame Mouret à soixante-trois ans. Et secundo, je vais juste récupérer le courrier. Tu sera content quand je te ramènerai les lettres de tes potes.
— Mmmh mmh. Oh, tu pourras lui demander si on va a la Place Cachée avec elle ou pas? Et surtout quand?
— S'il te plaît, ça t'écorches la bouche?
— Tu continues à me donner des ordres, je vais dire à papa que tu m'as frappé. Elo est revenu du Vietnam?
Elodie, une fille parfaitement non-magique, était ma meilleure amie depuis la maternelle. En fait, mon départ pour Beauxbâtons n'avait pas brisé notre amitié. J'avais rompu le code international magique en lui disant avouant que j'étais une sorcière. De toute manière, personne ne pouvait mentir à Elodie Nguyen. Avant de partir à l'académie, je lui avais tout avoué et dès que je revenais de l'école, je lui parlais du monde des sorciers, je lui ramenais des sucreries et racontais les dramas de l'académie. Elle, en échange, me racontait ce qu'étaient devenu nos camarades de primaire, de son collège puis de son lycée.
— Non, je vais transplaner jusqu'à là bas pour retrouver ma meilleure amie, boire le thé puis après rentrer en France.
— Ah ok.
Je lâchai un soupir.
—Romain, tu es officiellement stupide. Elle est rentrée la semaine dernière.
— Comment je pouvais savoir?
— En écoutant quand je parle à table peut-être ?
Romain ne me répondit pas. Il se contenta de finir son petit déjeuner, de repasser par la cuisine pour le ranger puis repartit dans sa chambre sans dire le moindre mot.
Parfois, j'étais réellement ravie de savoir que mon frère était lui aussi un sorcier alors que nos parents ne l'étaient pas. Mon père était prof d'histoire-géo au collège et ma mère s'était occupé d'un magasin de médecine naturelle. Avoir un frère sorcier, c'était aussi un point d'appui dans les deux mondes. Coexister entre celui des sorciers et des non-magiques, pouvoir avoir les mêmes vacances et s'interpeller dans les couloirs en disant "t'as reçu la lettre de papa?". Mais c'était aussi la menace permanente d'avoir une balance chez soit. A chaque instant, Romain pouvait cafter tout mes faits et gestes à l'académie à notre père. Et inversement.
Au bout de cinq minutes instance de méditation, je décidai à mon tour de quitter le salon pour aller dans ma chambre. Sur le passage, j'avais attrapé Aristote de sorte à ce qu'il ne saccage pas les plantes. Aristote était sauvé et moi aussi par la même occasion puisque, si les plantes étaient mangées, j'allais me faire étriper par mon père.
Ma chambre était celle derrière le salon, face à celle de Romain et à côté de la salle de bain. Elle n'était pas bien grande. J'avais mon lit sous la fenêtre qui donnait vue sur la rue. Mon bureau à côté de mon lit faisait office de table de nuit et était en immense bordel. Il y avait des livres de partout, un cactus en fin de vie, des quartz roses et des sodalites posées en vrac, avec des bougies senteurs, ma baguette et quelques parchemins. J'avais perdu ma plume mais honnêtement, ce n'était pas si grave. Peut-être que Madame Mouret m'en repassera une, ou sinon j'en volerai à Romain. Proche d'être illettré, c'était assez rare de le voir avec un stylo. Face à mon lit, c'était ma buanderie et enfin, face à mon bureau, mes bibliothèques. J'avais deux bibliothèques: une grande et une autre, plus petite, où je rangeais mes casquettes et vinyles. Sur la petite, j'avais posé un tourne disque et une plante, cette fois-ci en plastique. Et puis, enfin, dans le petit espace entre ma bibliothèque et le mur de la fenêtre, j'avais posé mon violoncelle. Comme tout l'appartement, tout était peint en blanc ce qui rendait tout lumineux. J'avais mis un immense poster des red hot chilli pepper au-dessus de mon lit que j'avais troqué dans le magasin de disques à deux rues d'ici.
J'avais déboulé dans ma chambre en posant Aristote sur mon vieux tapis gris avec des petits lapins roses que j'avais eu pour mes 5 ans. Puis, je m'étais allongé sur mon lit défait et j'observais mon plafond. Mon petit réveil sur mon bureau indiquait qu'il n'était que 9h43. Je laissai libre cours à mes pensées. Peut-être que je commencerai mes devoirs cet après-midi.
Je crois que j'aimais bien la rentrée. Pas uniquement parce que mon anniversaire tombait un mois après. Non, j'aimais sincèrement l'ambiance qui s'y dégageait, le stress de savoir si on sera dans la même classe que ses copines ou pas (avant celle de CM2 avec Elodie, on avait essayé de faire appel à l'univers pour se retrouver dans la même classe, ce qui avait été un échec cuisant), l'automne qui approchait, les nouvelles fournitures et la douce innocence de croire qu'on aura du temps libre et pas une quantité énorme de devoirs. Le truc que j'aimais le moins, c'était de retrouver la population qu'on avait pu oublier en l'espace de deux mois. Entre ceux qui se pensaient roi du monde en raison d'un stupide titre de popularité, ceux qui mettaient tout les efforts du monde pour absolument pas leur ressembler, ceux qui étaient heureux sans raison apparente (donc débiles) ou ceux qui se prenaient trop au serieux, c'était un véritable calvaire. Dire que je les déteste serait exagéré et erroné. Disons que le monde (c'est-à-dire juste ma personne) se porterait mieux sans leur présence.
Je vous assure que j'adore Beauxbâtons.
J'avais juste aucune envie de voir la bande à Lucien Chenôve et Louis Hansmann déambuler dans les couloirs comme s'ils étaient les maîtres du monde avec leur gang. Tout le monde les trouvait super cool et moi je les trouvais à vomir.
Vers 10h30, je décidai de faire quelque chose de productif soit prendre une douche puis m'habiller.
Lorsque je revins dans le salon, Romain était déjà parti chez son pote Malik et avait laissé un mot sur la table qui expliquait qu'il ne revenait pas avant 17h et qu'il était sûrement dans une arcade ou au skate park. Ou en train de jeter réellement des galets à des touristes. Le dernière fois que j'avais vu Malik, il m'avait demandé très sérieusement si j'avais déjà fait de la prison puis avait soupiré en disant que lui jamais.
— Enfin pas encore, il avait même ajouté
Et c'est à ce moment là que je me suis demandé si la Bretagne n'était pas juste une simulation ou peut-être juste Malik.
Je débarquai dans la cuisine, sortit un verre et je me servi du jus de raisin. Le jus avait un goût de poussière mais c'était la seule chose fraîche et sucrée que proposait le réfrigérateur. Puis, je deb"vais bientôt aller chez Madame Mouret.
Notre immeuble faisait cinq étages. Si nous habitions au quatrième, Madame Mouret habitait, elle, au premier. Quand j'étais petite, elle montait souvent chez nous pour nous garder, Romain et moi. Personne n'était jamais entré chez elle, à un tel point que quand j'étais en primaire, il y avait une rumeur qui disait qu'elle était une sorcière. À onze ans, j'avais découvert qu'elle était réellement une sorcière et que si elle n'invitait personne, c'était parce que sa cuisine était remplie de chaudron et de fioles bizarres dans lesquelles elle rangeait ses potions.
Bref.
Mon père n'était toujours pas rentré du marché donc je fermai la porte à clef et descendis jusqu'au premier. Je toquai à la porte, m'attendant de voir ma charmante voisine m'ouvrir.
Sauf que.
Sauf que, au lieu de me retrouver face à Madame Mouret, je me retrouvai nez à nez avec son fils. Ce qui était bizarre puisque, de cinq ans mon aîné, Arthur Mouret ne venait pratiquement jamais voir sa mère. Apparemment, il était maintenant au ministère des affaires magiques et était débordé et n'avait plus le temps pour sa pauvre maman. Je n'avais jamais connu monsieur Mouret; de ce que j'avais compris, il était mort très jeune et madame Mouret n'avait jamais cherché à se remarier.
Arthur Mouret me toisa, avec ses bouclettes brunes et ses grands yeux gris, devant sans doute faire des tonnes d'efforts pour se souvenir de qui j'étais. La dernière fois que je l'avais vu, j'avais douze ans et malencontreusement fait tomber une toupie sur son crâne. Mais il s'en était sorti vivant donc j'imagine que l'eau avait coulé sous les ponts depuis.
— C'est pour quoi ? demanda finalement Arthur.
— Je viens voir ta mère, répondis-je. C'est Abigaelle.
— Ah ok. Entre, y a ton courriel sur la table.
Il m'adressa un sourire de politesse, que je rendis, puis j'entrai finalement dans l'appartement. Situé au premier étage, l'appartement des Mouret était plus petit que le notre. Si dans notre appartement, on arrivait directement dans un petit carré qui séparait la salle à manger de la cuisine, et qu'on devait obligatoirement passer par le salon pour aller dans les chambres et dans la salle de bain, le leur débouchait directement sur un couloir froid. Je me glissai dans le salon, où Madame Mouret était assise sur un fauteuil, un chat sur ses genoux.
— Abigaelle! s'exclama ma voisine en faisant sursauter Chanoine, son fidèle chat blanc.
—Bonjour Madame ! répondis-je poliment. Comment vous allez ?
Elle ignora ma question mais m'invita, à la place, à m'asseoir sur l'autre fauteuil en face d'elle. Ses volets étaient fermés pour ne pas laissé entrer la chaleur, sans doute, ce qui n'était pas très intelligent puisque la température maximale selon le journal aujourd'hui allait être de 23 degré aujourd'hui. Ou peut-être qu'elle voulait empêcher les voisins d'en face de voir les cinq chaudrons.
— Tu as soif ? s'empressa-t-elle de me demander. Arthur ! Va chercher le jus de citrouille, tu veux bien? Il doit avoir des chips au placard!
Arthur tenait à l'entrée du salon . Il leva les yeux au ciel d'un air agacé, mais disparut tout de même dans la cuisine.
— Je ne savais pas que votre fils était là.
J'avais profité de la micro-absence d'Arthur pour savoir ce qu'il faisait là. Je ne lui avais jamais parlé (sauf quand il m'avait parlé des profs de Beauxbatons quand j'avais onze ans et quand je lui avais, l'année d'après, lancé involontairement une toupie sur la tête) mais je savais qu'il était assez chiant.
— Il est arrivé hier soir, m'expliqua Madame Mouret. Je crois que c'est fini avec sa fiancée, elle l'a viré de chez lui. Tant pis, c'est l'occasion pour lui de revoir sa pauvre mère!
Arthur revint, avec trois bouteilles de jus de citrouille dans une main, et un paquet de chips dans l'autre. C'était des chips au vinaigre bon marché, très certainement trouvé dans une supérette non-magique vu la forme du paquet (et aussi parce que je n'avais jamais vu de chips dans le monde des sorciers). Arthur posa le tout sur la petite table du salon et s'affala sur le canapé en face de nous.
— Alors comme ça tu rentres en septième année ? me lança Arthur alors que je prenais ma bouteille de jus de citrouille.
J'affirmai d'un mouvement de tête.
— T'es à Ombrelune, c'est ça ? continua Arthur. Ma première copine était à Ombrelune.
Je ne savais pas quoi faire de cette information. Alors je grignotai une chips.
— T'es déjà majeure ? repris Arthur de plus belle comme si je n'avais pas déjà ignoré ces deux questions précédentes.
Mais il lui fallait une réponse sur ce coup.
— J'ai 17 ans le 11 octobre, répondis-je.
— Oh.
De manière générale, c'était assez rare que quelqu'un ne vous réponde "Oh" lorsque que vous annoncez votre date d'anniversaire.
— Pourquoi?
Arthur fit un sourire.
—Je sais pas si je suis autorisé à le dire, avoua-t'il. Même moi, j'ai pas eu beaucoup d'informations. Tu sais que je suis au Bureau de la Coopération Magique international ?J'ai entendu dire que cette année, il va y avoir une surprise à Beauxbatons. Pour les élèves majeurs, ajouta t-il.
— Surprise qui est? fis-je d'un ton exaspéré.
— Je sais pas.
J'avalai une gorgée de jus de citrouille, sidérée par l'inutilité d'Arthur.
Une surprise à Beauxbatons? Je réfléchissai aux possibles surprises que pourrait nous réserver Madame Maxime et le ministère. Des compétitions entre élèves ? Ou l'introduction d'un dragon? Je n'avais jamais vu de dragons mais je gardais espoir pour en voir un. Si un élevage de dragons arrivait à Beauxbatons, je pense que je pousserai Lucien Chenove et Louis Hansmann dans leur fosse. Quoi de plus tragique que d'être dévoré par un dragon.
— Je sais mon bureau avec celui des Jeux et Sport magiques est concerné, poursuivi Arthur. Tu vois qui c'est Dumbledore ? Le directeur de Hogwarts. Il est venu au ministère en mai. C'était une pagaille sans nom, tout les aurors étaient déployés.
— En même temps, pouffa Madame Mouret, un homme comme Dumbledore ! Mais tu n'as pas plus d'informations sur la surprise?
Arthur secoua négativement la tête. C'était tragique, un peu.
— Je crois que ça concerne d'autres écoles. Sans doute Hogwarts si il y avait Dumbledore et peut-être Durmstrang. Il y a eu un accord dans la fédération européenne des sorciers et mes connaissances s'arrêtent là. Mais d'après ma collègue, c'est uniquement pour les élèves majeurs ou qui seront majeurs d'ici le 31 octobre.
— Oh tu me raconteras ! s'exclama madame Mouret. Je veux voir Hervé à ma fenêtre tout les vendredis!
Hervé c'était la chouette de Madame Mouret. Personne ne savait pourquoi cette chouette s'appelait Hervé et je pense sincèrement que ce n'était pas le nom le plus adapté pour une chouette. Mais c'était grace à lui que je pouvais communiquer avec mes amis de l'école, bien que j'utilisais le plus souvent leurs chouettes à eux.
— C'est promis, fis-je en avalant ma dernière gorgée de jus de citrouille.
— En parlant de courriel, le tiens est sur la table. Tu as reçu une lettre et Le Cri de la Gargouille.
❃❃
Je n'avais plus revu Arthurdepuis et je n'avais plus entendu parler de la surprise de Beauxbatons. À ma grande surprise, les jours étaient passés beaucoup plus vite à ce à quoi je m'attendais et nous étions déjà arrivés au 25 août. La moitié de mes devoirs étaient fini, ce qui était un bon début. Je voyais tout les jours Elodie, qui me harcelais pour qu'on fasse une colocation en septembre prochain.
— Toi, tu peux t'installer où tu veux, m'avait dit ma meilleure amie en utilisant l'argument ultime. Tu peux transpla-machin. On s'installe à Rennes, je fais mes études de médecine et toi tu fais ton truc à Paris. S'il te plaît Abi, on en parle depuis qu'on a huit ans de cette coloc!
On en avait même parlé à mon père qui m'avait dit «on verra ça fin juin». En attendant, j'avais ma septième année à faire et mes examens de fin d'années à passer. Puis l'examen d'entrée au conservatoire magique international de Paris.
Chaque chose en son temps.
En me couchant, le 24 au soir, j'avais espéré faire une bonne grasse matinée mais c'était sans compter l'intervention de mon frère. Romain, 14 ans et des poussières, était brutalement entré dans ma chambre à 8h37 précisément et avait sauté sur mon lit.
— Lève-toi gros sac, m'avait-il hurlé. Aujourd'hui est un grand jour?
— Tu as enfin été adopté ? j'avais grogné.
— Jamais papa n'oserait me donner.Réfléchi.
J'avais beau être intelligente, mes capacités intellectuelles étaient très limitées à 8h37 du matin.
Ce qui m'avait donné la puce à l'oreille, finalement, c'était le drôle de chapeau vert que portait Romain avec une barbe rousse, qui rappelait l'Irlande.
— La finale de Quidditch, j'avais fini par dire.
— La finale de Quidditch.
— Qui est ce soir. C'était nécessaire de me réveiller si tôt ?
— J'ai demandé à papa hier de nous faire des plats 100% irlandais pour leur porter chance. Si ils gagnent, c'est uniquement grâce à mon initiative.
— Mais je m'en fiche moi du Quidditch. Ni la France ni l'Angleterre ne jouent ce soir. Inutile/20.
— Abigaelle Hanna Richard, vous êtes officiellement la grande sœur la plus inutile du monde.
J'avais grogné puis donné un coup de poing dans le ventre de Romain.
Je n'avais pas adressé la parole à mon abruti de frère de la journée. J'étais restée dans ma chambre à rédiger mon parchemin de Sortilège, en regardant tristement ma baguette que je n'avais toujours pas le droit d'utiliser en dehors de Beauxbatons. A un moment donné, dans l'après-midi, Romain m'avait supplié de lui jouer un air irlandais au violon, ce que j'avais immédiatement refusé. Puis, vers dix-sept heure, Elodie avait débarqué avec un éclair à la vanille pour moi et une tarte au citron pour elle en campant dans ma chambre pour le goûter.
Elodie était super belle. Des traits fins, dbeaux yeux noir en amande, une jolie peau café au lait et de long cheveux noirs. C'était le
calme absolu et rien ni personne ne pouvait perturber son sang froid, alors que moi j'avais tendance à menacer tout le monde sans raison très facilement.
On était ainsi là, Elodie allongée à plat ventre sur mon sol en train de jouer avec Aristote et moi, sur mon lit, avec un livre. Deux petites assiettes sales et vides étaient posées sur ma table et un vinyle des Beatles tournait en boucle. Encore une fois, de minuscules gouttes de pluie tombaient de temps à autre sur ma fenêtre.
— All the lonely people, where do they all come from, je fredonnai.
— Tu dois vraiment être la seule personne de 17 ans qui écoute sa musique sur un tourne disque, commenta Elodie, amusée. Mais j'avoue, c'est stylé.
Je m'apprêtai à répliquer mais mon frère me coupa en débarquant pour une seconde fois de la journée dans ma chambre, sans autorisation, en faisant le plus de bruits possibles.
— C'est bientôt l'heure ! affirma Romain en bougeant frénétiquement les mains tout en ignorant Elodie.
— Dans une heure, soupirai-je. Arrête d'être aussi hystérique s'il te plait, c'est mauvais pour le tube intestinal.
— Tu mens. Oh salut Elo! Tu restes ce soir? Avec Abigaelle, on va écouter la finale de la Coupe du monde de Quidditch. Irlande contre Bulgarie !
Elodie se retourna vers mon frère qui s'était installé sur ma chaise de bureau.
— Le Quidditch c'est pas la variante du foot sur balais? demanda Elodie.
Elodie regretta immédiatement sa question en voyant le visage horrifié de Romain. Le pire, c'est que j'étais persuadé que mon frère faisait cette tête non-ironiquement.
— Arrête de traîner avec Abigaelle! s'exclama Romain. Elle te dit n'importe quoi, c'est aberrant. Tu sais ma sœur, ce que tu fais là.... On peut considérer ça comme du blasphème!
— C'est bon Rom', soupirai-je. J'avais pris le foot comme exemple de notoriété j'avais dit. Mais ça sert à rien, elle va pas voir le Quidditch, elle va juste écouter.
— Ok. Bon, Elodie, tu restes?
— Évidemment, répondit Elodie. J'en ai souvent entendu parler...
Mon frère leva un sourcil et se tourna vers moi.
— Tu ne viens même pas voir les matchs.
— Quand c'est toi qui joue, si. Mais je me plains parce que t'es dans la même équipe que Louis Hansmann.
— Hansmann c'est pas le mec insupportable mais hyper sexy de ta promo ? lança Elodie. Qu'on avait croisés l'année dernière pendant notre week-end à Paris?
— Hansmann n'est pas sexy, soufflai-je d'un ton exaspéré. Et il est insupportable.
— Tu l'as pas encore vu à poil, répondit mon frère. Moi, si. Dans les vestiaires, s'empressa t-il d'ajouter pour pas qu'on pense à autre chose. Honnêtement, si j'étais une fille et si j'avais son âge, j'aurais eu un crush sur lui.
— Si Roro est d'accord pour dire que le Hansmann est sexy.... dit Elodie. Et capitaine de l'équipe de Quidditch en plus.... Il a tout pour lui.
— La personnalité ça compte beaucoup, insistai-je.
Parce que je refusais qu'on implique Louis Hansmann encore plus. Il avait humilié une de mes amies les plus proches, Agnès, et je trouvais qu'il était à vomir.
— C'est une phrase de moche, estima Romain.
— Oh ta gueule Romain. Tu restes Elo?
— Je veux bien entendre à quoi ressemble un match de Quidditch, fit ma meilleure amie.
Romain eut un grand sourire avant de quitter ma chambre, fier de ses négociations. Une dizaine de minutes plus tard, mon père nous appela dans le salon pour manger. À la demande de Romain, mon père nous avait fait une sorte de ragoût d'agneau, de pommes de terre, de carottes et d'oignons. Le ragoût manquait de sel et n'était pas si bon, mais Romain était persuadé que si l'Irlande gagnait, c'était grâce au ragoût de papa.
Lorsqu'on arriva dans la chambre de Romain pour écouter le match depuis sa radio, les parades avaient déjà été faites. Apparemment, les bulgares avaient ramené un gang de vélanes et les irlandais avaient ramené une comète ou un truc dans le genre qui faisait pleuvoir de l'or.
— Époustouflant ! commenta le présentateur à la radio. Qu'en dites-vous, Joseph?
— Et bien, Jerôme, répondit l'autre présentateur, c'est vrai que c'était incroyable. Les irlandais ont impression tout le stade, croyez moi.
— Oui, oui, je vous crois. Chez auditeurs, l'équipe de Bulgarie vient d'entrer sur le terrain. Avec Dimitrov! Ivanova! Zograf ! Levski ! Volkov ! Et bien entendu, présent dans l'équipe depuis deux ans maintenant, du haut de ses dix-sept ans il s'inscrit comme plus jeune attrapeur de l'histoire du Quidditch, mesdames et messieurs, VIKTOR KRUM.
— Romain trouve que Krum est sexy, ajoutai-je à Elodie.
— Ta gueule sac à crotte, rouspéta mon frère.
Je lui levai mon majeur.
— L'équipe de Bulgarie est enfin rejointe par celle d'Irlande, fit le présentateur numéro 2. Voici donc Connolly! Ryan ! Troy! Mullet! Morane ! Quigley ! Et Lynch ! C'est étonnant, Jerôme, je croyais que Connolly était prêt à prendre sa retraite.
— Oui, oui, oui Joseph, effectivement !C'est le dernier match de Connolly, mais les rumeurs disent qu'il a déjà signé un contrat pour devenir entraîneur des Canon de Chudley, en Angleterre.
— Les Canon de Chudley qui, je le rappelle, sont dans les derniers de la ligue d'Angleterre. Regardez Jerôme ! L'Arbitre, Hassan Mostafa, vient d'arriver sur le terrain.
— Et oui, Joseph! On rappelle aux auditeurs que Mostafa nous vient tout droit d'Egypte et se trouve être le président-sorcier général de l'Association internationale de Quidditch. Il vient de sifflet eeeet LE MATCH COMMENCE !
— C'est l'Irlande qui a le souafle avec Mulet qui le passe à Troy ! Le souafle est maintenant entre les mains de Morane, mais Dimitrov la reprend pour la Bulgarie, il le lance à Ivanova mais...
— Mais c'est Mulet qui le rattrape, joliiii !
— Bsartek l'Irlande, cracha Romain.
— Je comprends rien, fit Elodie. C'est quoi un souafle?
Alors que j'expliquai de façon beaucoup plus approfondi le Quidditch, l'irlande venait de marquer. Mais au final, Elodie avait l'air aussi perdu que moi et comprenait encore moins.
J'avais toujours été super nulle en sport, Éternellement parmi les derniers choisis dans les groupes de sport en primaire, je n'hésitais pas à sécher mes cours de sport avec une fille de ma classe, Ariane Bellever. Je courais cinquante mètres, j'étais au bord du décès.
— Krum a fait une feinte de Wronski, s'exclama Romain. C'est incroyable, vraiment.
— Romain est attrapeur, expliquai-je à Elodie.
Dans les faits, j'avais oublié qu'écouter un match de Quidditch avec Romain était facilement dans le top3 des activités que je détestais (derrière faire du sport et aller en étude de runes). Mon abruti de frère s'amusait à commenter tout, absolument tout, ce qui se passait.
— Let's go! Penalty pour l'Irlande!
— Il semblerait que Mostafa essaie de séduire les vélanes ! commenta soit Joseph soit Jerome.
— C'est un scandale, ajouta Romain. Il est censé être arbitre, pas supposé draguer des vélanes.
Comment en vouloir à l'arbitre. Je connaissais une vélane (enfin une fille à un quart vélane) et il fallait admettre qu'elle avait une beauté à couper le souffle. Fleur Delacour était la fille la plus belle de l'école. Elle était dans ma promo, et nous avions été dans le même dortoir en première et deuxième année. Et puis, elle avait été envoyé à Bellefeuille et moi à Ombrelune, nos chemins s'étaient séparés. On était pas particulièrement proches, mais on s'adressait quelques sourires poli lorsqu'on se croisait. Tout le monde avait eu au moins un petit crush sur cette fille.
Définitivement oui, Mostafa n'était pas la personne à blâmer.
Le temps semblait être très long. L'Irlande marquait beaucoup et c'est tout ce qu'il fallait retenir.
Et puis, le match s'arrêta enfin lorsque Krum avait attrapé le vif d'or. Le score était de cent soixante pour la Bulgarie et de cent soixante dix pour l'Irlande.
L'Irlande avait gagné.
Et on avait dû expliquer à Elodie pourquoi la Bulgarie avait perdu en dépit du fait qu'elle avait attrapé le vif d'or.
— C'est grâce à moi, se venta Romain.
— J'ai vraiment rien compris, marmonna Elodie.
.•*:。✩
nda
wsh la team!!!
c'est bon, le premier chapitre est posté :D pour ceux qui étaient là pdt la première version, j'ai changé deux-trois trucs oui mais je garde le même plot (donc!! pas de spoilers!!! svp!!! fin après je l'avais jamais fini mais quand même !!). Ya peut-être deux-trois fautes par-ci par-là donc prévenez moi svp et je les corrigerai immédiatement <3
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