Je déteste la pluie, je déteste ce temps gris. Je déteste les nuages qui l'accompagnent, je déteste ces gouttes aux airs de larmes. Je déteste le froid qu'elle occasionne, je déteste l'air triste qu'aux rues elle donne. Je déteste cette eau qui tombe en lourdes trombes. Je déteste cette pluie qui ne me ressemble qu'avec des « si ».

Je ne supporte plus la pluie, cette pluie qui ruisselle sur mes joues. Cette pluie qui détrempe mes vêtements, cette pluie qui m'alourdit, qui retentit, ces gouttes qui frappent les murs, le trottoir, les gens. Du béton et des âmes faites de plâtre, des âmes impassibles, insensibles.

Je me fiche de la pluie, je me fiche de qui m'entoure. Je me fiche du bruit, des parapluies qui fleurissent. Je me fiche des pas pressés, des passants qui courent se protéger, de cette pluie et qui me mouille et qui me trempe et qui m'abîme.

Je me fais à la pluie, cette pluie qui retentit, cette pluie qui coule dans les gouttières et dans le cœur d'autrui.

J'aime cette pluie, cette pluie qui fait du bruit, cette pluie qui ruisselle sur mes joues. J'aime cette pluie qui fait écho et maquille mes larmes, j'aime ses gouttes fondues entre elles. J'aime cette pluie, une pluie du cœur et des âmes aux masques brisés. J'aime cette pluie qui me fait voir mon reflet, cette pluie devenant miroir quand j'apparais dans ses flaques grisées.

J'aime cette pluie qui me ressemble ici.

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Premier poème en prose (quoique, vous aurez sûrement remarqué qu'il est bourré de rimes, de rythme et mieux, il y a une construction en miroir globale), j'espère sincèrement qu'il vous plaît car il a pour moi une valeur affective toute particulière.