À toi qui l'a fait
Te souviens-tu de cette nuit
Celle où tu as pris ton envol
Battant des ailes sous les cris
De cette large ville folle,
Dans le brouillard de ses fumerolles ?
Te souviens-tu de leurs chants
De lune et de sa lyre
Qui te voulaient entièrement ?
Qui pour te faire venir
Hurlèrent à t'en assourdir ?
Te souviens-tu avoir cédé,
Accepté leur malédiction ?
Et devenir leur chère poupée,
Un simple objet sans décision
Un jeu, rien qu'une distraction.
Te souviens-tu être devenue
Un ange vide, de porcelaine
Un être mort et retenu
Prisonnier de sa seule haine
Par celle que tu sers, ta reine ?
Te souviens-tu de ton vivant,
Tu souriais même en pleurant
Tendais la main, qui la voulant
Pouvait la prendre. Et maintenant,
Es-tu aussi libre qu'avant ?
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