Chapitre 24
Le vent soufflait sur les arbres de la ville de Busan. Ce phénomène météorologique avait eu pour conséquence l'annulation de plusieurs courses depuis quelques semaines.
Chacun en avait profité pour partir en vacances au soleil afin de faire une pause sur les derniers jours riches en émotions.
Tous sauf Jungkook, qui lui, ne voulait pas le temps d'une soirée oublier que dans cette sphère, rôdait un assassin ayant ôté la vie à son être cher.
C'est alors qu'il se retrouvait seul dans l'appartement.
Eunji et Namjoon étaient partis en vacances à Séoul chez la mère de ce dernier, laissant libre cours au motard pour façonner un mur tapissé de photos reliées à des post-it.
C'est dans ce décor-là que le brun avait décidé de vivre depuis le départ de ses amis ; l'image de la chambre d'hôpital communiquée par Jimin, des captures d'écrans de conversations, des articles de journaux sur l'accident de Jinyoung, ou même encore, sur la famille Jung, dont le défunt aurait dû être l'héritier suite à la retraite précipité du paternel de ce dernier.
Hoseok avait décidé de rester loin de tout cela. Pour lui, ce qui l'intéressait c'était les courses de motos clandestines, sa petite amie et ses acolytes. Pourtant, l'argent n'était pas la chose qui lui manquait. Mais il avait préféré vivre une vie loin des médias, bien qu'il avait plusieurs fois fini dans les gros titres de la presse dû aux accidents chez les Racers.
Les fenêtres ouvertes pour aérer l'appartement, le tatoué s'était posé sur une chaise face aux murs couverts de clichés virevoltant, tenant entre ses doigts une cigarette qui se consumait seule dû aux rafales de vents.
Ses yeux noirs scrutaient les affiches, recherchant des possibles éléments pouvant éclairer ses pensées. C'était devenu son quotidien depuis des semaines.
Il ne fallait rien laisser au hasard, jusqu'aux messages qu'avait pu recevoir Jimin, tout pouvait être une piste à ses yeux.
Jimin : J'ai reçu une vidéo. J'arrive de suite.
Le rythme cardiaque du brun s'emballa à la lecture du message.
Que pouvait-il y figurer sur cet enregistrement ?
Est-ce qu'il allait découvrir qui était l'assassin ?
Voudrait-il même le découvrir ?
Ou devrait-il rester dans l'ignorance ?
*
Jungkook était resté assis sur la chaise au milieu du salon, les coudes reposant sur ses cuisses tandis que Jimin avait posé ses avant-bras sur le dossier du siège, le visage passant par-dessus l'épaule de son cadet.
Le téléphone entre ses doigts tremblotant, ses iris fixaient les images qui défilaient. Face à lui, une scène telle une série télévisée américaine se jouait.
Jinyoung reposant dans son lit d'hôpital, son corps relié aux multiples tuyaux, un masque à oxygène recouvrant sa bouche et son nez. Le visage apaisé de l'homme dans le coma fit grimacer le tatoué, ses traits auparavant éclatants étaient devenus ternes et livides.
Sa contemplation fut coupée par l'apparition de la main serrant une arme dans son champ de vision. C'est seulement à ce moment-là que le motard posa son regard sur celui du meurtrier.
Foulard dissimulant le bas de son faciès, capuche camouflant ses cheveux, lunette de soleil cachant ses yeux, sans oublier les vêtements amples qu'il portait, couvrant les formes de son corps.
Des gants noirs habillaient sa main tenant le pistolet donc le doigt s'apprêtait à appuyer sur la gâchette.
Le son de la détonation fît sursauter les deux garçons, Jimin passa ses doigts dans ses cheveux tout en se redressant.
« Retourne en arrière. », dit le blond et se penchant en avant pour toucher l'écran du téléphone.
Le même bruit résonna dans l'appartement.
« Là ! », s'écria le plus âgé en prenant le portable des mains du brun.
Ses doigts s'amusaient avec curseur afin de mettre un arrêt sur l'image qu'il convoitait.
« Est-ce que ça te dit quelque chose ? », demanda Jimin, passant le téléphone à Jungkook tout en pointant l'indice qui pourrait mettre un terme à tout cela.
Sur le poignet, l'assassin avait d'encré dans l'épiderme un dessin de pion entièrement noir.
Le motard fixa du regard le symbole tatoué dans la chair de l'homme. Cela lui semblait familier, il avait déjà vu ce motif à l'identique orné la peau d'une autre personne.
« Je l'ai déjà vu quelque part ce tatouage », affirma le brun en pointant du doigt l'indice, détournant le regard du téléphone pour l'implanter dans celui de son aîné.
« Tu l'as vu où ? », s'interrogea le blond.
« J'sais plus, j'ai une vague image de ce truc, mais j'arrive pas à savoir où c'était et qui le portait », souffla-t-il en rendant le téléphone à son propriétaire, avant de prendre sa tête entre les mains.
« Ça te reviendra », l'encouragea-t-il, lui tapotant l'épaule en signe de soutien.
« Merci », remercia Jungkook en posant sa main sur celle de son semblable.
« Eh, on va retrouver qui c'est, ça prendra du temps, mais on y arrivera, j'en suis sûr », rassura Jimin en attrapant délicatement le menton du tatoué avec ses doigts.
La bouche entrouverte, le regard envieux, les lèvres du motard vinrent épouser celle de son congénère. Sans mettre un terme au baiser, le plus âgé vint s'asseoir sur la cuisse de son cadet, lui permettant de venir loger sa main dans les cheveux bruns du motard et d'en tirer quelques mèches.
« Tu me donnes très envie, mais j'ai pas la tête à ça p'tit cœur », s'excusa-t-il en posant sa paume sur le torse du blondinet.
« C'est pas grave, j'ai des choses à faire de toute façon, je vais te laisser dans ton travail de détective », plaisanta-t-il en s'écartant à contre cœur du corps qui, à son grand étonnement, il désirait plus que tout à présent.
« Je noterai quand même que c'était plutôt simple de te faire basculer de l'autre bord. T'es plutôt réactif », sourit Jungkook malicieusement en glissant son regard sur l'entrejambe de Jimin qui avait commencé à se former.
**
L'homme à la chevelure blonde se rendait à l'entreprise afin d'y retrouver sa génitrice. En ce jour de fête des mères, il avait pris le temps d'aller acheter son parfum préféré, celui qui lui rappelait son enfance, quand il était blotti dans les bras chaud et réconfortant de sa mère.
Leur relation s'était dégradée il y a plusieurs années déjà, depuis que son paternel avait décidé de prendre les jambes à son cou du jour au lendemain. La vie de parent n'était pas ce qu'il espérait.
Sa mère l'avait toujours tenu pour responsable de cette séparation brutale.
Malgré les horreurs qu'elle ait pu lui dire, cela restait celle qui lui avait donné la vie. C'est pour cela qu'à grandes enjambées, il entra dans l'immense bâtiment.
Les employés autour de lui ne manquaient pas de le respecter en se courbant en avant lors de son passage, montrant à quel point il était haut gradé. Ce statu- là ne l'empêchait pas de saluer en retour d'un hochement de tête suivi d'un sourire.
En arrivant aux portillons automatiques à contrôle d'accès, le directeur artistique n'eut pas la nécessité de sortir sa carte, le vigile lui ouvrit sans brocher l'accès aux locaux.
Il se dirigea vers les ascenseurs, prenant le premier qui était disponible afin de se rendre au bureau de la directrice.
Jimin : Je vais donner le cadeau à ma maman et je te rejoins.
Yoongi : Ça marche, je suis dans le studio photo nº8 le prochain rendez-vous arrive dans 10 minutes. Tu sais que Kang déteste attendre.
Jimin : Il attendra quand même.
Le blond sortit de l'élévateur, devant lui se présentaient deux grandes portes dorées aux allures de château moderne. L'une d'entre elles étaient entrouvertes, laissant échapper des bribes de conversations vers l'extérieur de la pièce.
« Je vous ai déjà dit qu'il me fallait plus de temps ! », s'énerve la femme.
Jimin s'approcha de l'entrée, bravant l'interdit en écoutant curieusement l'échange.
« Monsieur Jung, avec tout le respect que je vous dois, soit vous me laissez deux jours de plus, soit plus d'argent. Nous ferons l'échange mardi soir prochain au vieux port... Oui là où il y a les courses clandestines... Écoutez, si aucune de ses propositions vous convient, j'hésiterais pas à mettre un terme à notre alliance et en informer le procureur », chuchota-t-elle, se levant de son fauteuil, raccrochant son téléphone pour le balancer sur son bureau.
Le directeur artistique se posait mille et unes questions concernant la discussion qu'il venait de surprendre.
Aucun doute, il allait se rendre à ce rendez-vous.
« Bonne fête ! », s'exclama-t-il, un large sourire sur le visage.
Il déposa le paquet cadeau sur le grand comptoir en bois face à sa génitrice. Regardant cette dernière ouvrir énergiquement son présent.
Il ne savait pas dans quel foutoir elle s'était mise, mais il n'allait pas tarder à le découvrir et en payer les pots cassés.
***
La soirée chez les Racers avait débuté depuis plusieurs heures, les courses s'enchaînaient sous les cris des supporters de chaque équipe. La reprise des activités avaient enchanté les amateurs de sensations fortes, tandis que d'autres avaient décidé de quitter le navire.
Aux dernières nouvelles, Baejin s'était désinscrit de l'organisation des Racers. Les multiples accidents et la mort de Jinyoung l'avait fait fuir, tenant à rester en vie malgré son grand attachement à la bande de Namjoon ainsi qu'à sa moto, qui dorénavant prenait la poussière dans un vieux garage.
« Prêt à courir Kook' ? », questionna Taehyung en lui passant une cigarette à moitié consumée.
« Ouais, même si j'aime pas les siamoises. J'ai même pas trouvé mon binôme », souffla Jungkook avant de prendre une bouffée de nicotine.
« J'le fais avec toi si tu veux. J'ai ma ceinture porte-bonheur en plus », proposa le garçon au bandana.
Le tatoué tapa dans la main de son collègue en signe d'accord avant que ce dernier ne s'éloigne.
« Tu m'expliqueras pourquoi y'a pleins de trous de punaise sur le mur du salon », dit Namjoon qui venait d'arriver, s'adossant à un conteneur.
« J'ai mis les visages que j'aimais pas sur le mur et j'ai joué aux fléchettes », plaisanta le plus jeune en venant faire une accolade à son meilleur ami qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs semaines.
« Deux semaines qu'on s'est pas vu et la première chose que tu fais c'est me mentir ? », pouffa l'aîné aux cheveux désormais châtains.
« On en parlera en rentrant à la maison », affirma-t-il en laissant tomber son bâton de nicotine au sol pour l'écraser avec la pointe de son pied.
Jungkook s'éloigna du groupe, souhaitant le calme pour se préparer à la course qui allait démarrer quand une vingtaine de minutes. La musique et le brouhaha des spectateurs se faisaient plus discrets au fur et à mesure qu'il s'aventurait dans le vieux port.
Des voix ainsi que des voitures noires attirèrent son attention. Cela ne présentait rien de bon, mais il décida de se cacher derrière un conteneur tout en laissant une partie de son visage dépassé de ce dernier pour garder un œil sur la scène qui se déroulait face à lui.
Balayant du regard autour de lui, des cheveux blonds dépassant d'une caisse en bois qu'il ne pouvait que reconnaître le fit jurer dans sa barbe.
Il entreprit de faire le tour pour le rejoindre. Pendant ce temps, seuls deux véhicules étaient côte à côte, laissant penser que la personne attendue n'était pas encore là.
Arrivé non loin derrière le blondinet, il laissa un temps passer, durant lequel la troisième voiture tant attendue arriva.
Une femme sortie de l'une d'entre elles, allant ouvrir le coffre pour en sortir un sac qui, à la vue de ses deux mains le tenant fermement, devait peser lourd.
Quatre hommes firent leur entrée, sortant des deux SUV.
« Vous êtes en retard, madame Park », gronda l'un des hommes, sûrement le chef au vu des trois autres bandits derrière lui, tenant des gros calibres entre leurs mains.
Elle ne répondit rien, déposant seulement le bagage devant eux.
« Je dois dire que je n'aime pas vraiment votre attitude. Vous me répondez pas, vous me demandez plus de temps, plus d'argent et vous avez le culot de me menacer de tout balancer au procureur ? C'est pas comme ça que ça se passe ma jolie », provoqua l'homme d'affaires, s'approchant d'elle qui, malgré la peur, demeura fière.
« Comment ça se passe alors ? », questionna-t-elle.
« Voyez-vous, en un claquement de doigt, je peux faire couler votre entreprise. J'ai des connaissances partout. Monsieur Lee, directeur général du poste de police de Séoul, madame Choi, chef du parquet... Est-ce que vous voulez que je continue ? », s'amusa-t-il.
« Je pense que c'est suffisant, madame la juge sera sûrement ravi de connaître ces noms », dit-elle en brandissant son téléphone, un sourire en coin.
Pendant ce temps-là, Jungkook vint se glisser derrière Jimin, posant délicatement sa main sur son épaule pour ne pas l'effrayer.
« Ce n'est que moi », rassura le motard.
« J'ai entendu ma mère avoir une discussion avec ses hommes au téléphone, je sais pas dans qu'elle merde elle s'est foutue... », souffla le blond.
« Surtout avec monsieur Jung... »
« Le père de Hoseok ? »
Le tatoué acquiesça d'un signe de tête.
Sans s'y attendre, un coup de feu retentit, un corps s'écrasant sur le bitume se fit entendre, un cri étouffé par une main, des bruits de portières se ferment puis des pneus grinçant sur le goudron.
Le brun avait retenu le corps du plus âgé contre le sien, collant fermement sa paume contre les lèvres de Jimin.
« Chut, ça va aller mon ange », chuchota Jungkook contre l'oreille de son blondinet qui gigotait dans tous les sens, voulant se défaire des bras qui le retenaient.
« Lâche-moi ! », hurla-t-il, s'en écorchant la voix.
Il se précipita sur le corps inerte de sa génitrice, qui malgré son âme sans vie, laissa couler une larme sur son visage.
« Maman... », sanglota-t-il, passant son pouce sur sa peau douce pour en essuyer la perle d'eau salée.
« Faut partir mon ange », ordonna le motard en tirant le poignet de l'orphelin qui se laissa glisser sur le sol.
Cette soirée-là, il eut deux morts ; l'une d'elles était physique, l'autre était mentale.
Bonjouuuur !
Mes excuses pour cette longue absence... Comme j'ai toujours dit, même si cela prend du temps, je terminerai cette histoire pour sûr !
J'espère vous avoir donné l'envie de vous replonger dans cet univers :)
À tout bientôt ! ♡
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