Chapitre 2
Et ils discutaient.
Comme s'ils se connaissaient déjà !
"Heuuu... Maman ? Je te présente Vladimir-Archibald, un... Ami.
- Je sais ma chérie, je l'ai déjà rencontré !
- Archivlad, comment ça se fait ?!
- Eh bien, vois-tu, je ne suis pas bienfaiteur pour rien ! Je possède moi aussi quelques capacités élémentaires telles que le fait de paraître parfaitement normal à tout ceux qui me voient. Charmant surnom, au fait."
Voilà qui résolvait certains problèmes de taille.
"Et donc, maman ?
- De quoi ?
- Il peut rester avec moi ?
- Bien sûr ! Je vais lui préparer un lit.
- Où ça ?
- Dans ta chambre, pardi !
- Tu maîtrises aussi la persuasion, non ? Dis-je en foudroyant Archivlad du regard.
- Hmmm oui.
- T'es vraiment une calamité.
- Isis, ne parle pas comme ça à ton ami ! Notre invité !
- C'est bien ce que je dis."
Et je claquai la porte.
Cela faisait deux heures que j'étais allongée sur mon lit, les écouteurs dans les oreilles, quand ma mère rentra dans ma chambre sans frapper, les bras chargés d'un petit matelas, un drap, une couette et une lampe de chevet pour enfants.
"Je l'installe à côté de ton lit, et je lui mets une petite lampe pour la nuit.
- Maman ! Tu te rends compte que tu installes pour un temps indéterminé un poulet qui parle dans MA chambre, sans me demander mon autorisation ! En plus il me drague !
- Ma chérie, c'est toi qui m'as dit qu'il était ton ami ! Je pensais te faire plaisir... Et quant au fait qu'il te "drague", il fait ça sûrement pour rire !
- Pfff... Bon, et il est où l'autre ?
- Dans la cuisine, il nous prépare une délicieuse omelette aux champignons !
- Une omelette !?
- Oui, au début j'ai trouvé ça bizarre..."
Je descendis dans la cuisine pour tomber sur un Archivlad chantonnant du Miley Cyrus, un torchon noué autour de la "taille", et fouettant énergiquement un bol d'oeufs.
"Tu sais que tu cuisines des potentiels congénères ?
- Même pas potentiels ! Ils n'auraient pas pu être fécondés. À part ça, oui, je le sais, et je m'en moque. Tu ne manges pas de "potentiels" humains toi ?
- Non. Ce serait immoral et particulièrement dégueulasse.
- C'est une vision des choses...
- Revois tes cours de psychologie humaine et reviens me voir.
- Tu aimes les champignons ?
- Ne passe pas du coq à l'âne. Non, j'aime pas les champignons.
- Même pas un peu, dans une omelette préparée avec amour par ton grand ami ?
- Non. Je vais manger des haricots.
- Je fais des efforts tu sais ! Et j'ai l'impression que quoi que je te dise, tu vas répondre par la négative.
- Oui. Mais alors, j'ai répondu par la positive. Donc c'est faux.
- Paradoxal n'est-ce pas ?
- Oui Sensei.
- J'aime quand tu m'appelles comme ça !
- Eh ben profite bien, parce que c'était la première et la dernière fois."
Je sortis de la cuisine et remontai dans ma chambre, où ma mère avait fini d'installer le lit d'Archivlad dans un coin.
En fait, il m'amusait, avec ses manières de professeur et, en parallèle, ses questions aberrantes.
Il avait l'air d'un extraterrestre : intelligent mais peu compréhensif sur les coutumes humaines.
C'était peut-être ce qu'il était, en fin de compte. Un extraterrestre gallinaçoïde. Ou pouletoïde.
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Après un repas passé à écouter Archivlad et ma mère parler de la pluie, du beau temps et de la colo à venir, car je partais en colonie de vacances le weekend suivant, nous nous étions emmitouflés tous les deux dans nos couettes et regardions Titanic en mangeant des chamallows. D'ailleurs, Archivlad en avait mangé les trois quarts durant les quinze premières minutes du film.
À la fin, il laissa échapper une larme tandis que je riais en imaginant un glaçon avec inclusion humaine dans mon verre. Je sais je suis insensible.
"Tu n'as pas de coeur ! Pauvres gens...
- Et ça s'est vraiment passé.
- Ho mon dieu... Jack... Murmura-t-il, le regard dans le vague et les larmes aux yeux.
- Je ne savais pas que tu étais hypersensible !
- Pour une fois, c'est moi qui arrive le mieux à cerner les sentiments humains... Tu es vraiment originale, c'est ça...
- Oui je sais, c'est ça que tu aimes chez moi... On avait dit plus de drague !
- C'est vrai... Mais tout de même, pauvres gens..."
Ce soir là, je m'endormis un sourire aux lèvres, en pensant à un glaçon humain.
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