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https://youtu.be/--0qYGgkP1s

         Je pris en pleine figure la chaleur étouffante du sud dés que je mis un pied à l'extérieur de l'avion ce qui me rappela immédiatement dans quel pays je me trouvai. Comme si j'avais pu oublier ce que je venais de quitter, comme si j'avais pu oublier le pourquoi de mon retour ici.

J'ôtai immédiatement mon gilet que j'enroulai autour de ma taille et sortis mes lunettes de soleil. Elles cacheraient mes yeux boursoufflés par le chagrin.

Pas de valise à récupérer, j'avais seulement pris l'essentiel de mes affaires. J'appelai chez moi pour annoncer mon arrivée et c'est mon père qui vint me chercher à l'aéroport surpris de la précipitation de ma décision.

Il m'avait serré très fort dans ses bras et sans un mot je montai dans la voiture.

Le trajet me parut sans fin. Le regard fixé sur le paysage qui s'offrait à moi. L'été bien installé avait brulé la végétation. Ici pas de verdure, l'herbe trop peu arrosée par les pluies était jaune, sèche. Des rochers de chaque côté de la route, de petits arbres rêches ancrés dans un sol désertique et asséché. Le ciel excessivement bleu m'éblouissait de sa pureté malgré le fumet de mes lunettes. Quelques gros cumulus blancs de ci de là.

L'autoroute du soleil, oui elle portait bien son nom aujourd'hui.

Marseille pointait le bout de son nez, direction le vieux port et son tunnel pour rejoindre la plage du pharo, lieu mythique où toutes les bonnes familles marseillaises venaient passer leurs après midis pour prendre le soleil et profiter des plaisirs de l'art du farniente.

Mon père roulait tranquillement sur la corniche et tourna sur les hauteurs pour accéder à la maison . Endroit privilégié je devais l'avouer. Je me sentis apaisée d'être ici mais tellement vide à l'intérieur. Le néant avait pris possession de moi. Un avenir flou, sombre.

Ma mère m'accueillit en bas des escaliers, le visage plein de douceur. Elle m'embrassa fort, passa ses deux mains dans mes cheveux.

- Bienvenue à la maison, me dit-elle

J'entrai et montai directement dans ma chambre. Rien n'avait changé. Ce fut en quelque sorte rassurant pour moi. Je m'allongeai sur le lit, les yeux fixés sur le plafond ivoire. J'éclatai en sanglot... Enfin... Je vidai mon corps de toutes les larmes qu'il pouvait produire jusqu'à épuisement. Je finis par m'endormir jusqu'au lendemain matin de très bonne heure. Mes parents n'étaient pas encore levés.

Je me préparai un petit déjeuner. Contrairement à ce que j'aurai pu penser j'étais affamée. Quelques tartines beurrées avec du vrai pain, un chocolat chaud et un verre de jus d'orange plus tard et je sortis pour une promenade dans les calanques. Le soleil tapait déjà fort et les cigales commençaient leur symphonie. Je laissai un mot sur la table de la cuisine pour ne pas créer une inquiétude inutile.

https://youtu.be/y8AWFf7EAc4

Une longue marche se dessinait, une longue marche pour une longue réflexion. J'arrivai sur la colline, tout était paisible, sans bruit, sans âme qui vive qui vienne perturber mon pèlerinage. Je retrouvai ma sérénité bercée par les odeurs de lavandes et de romarin. La chaleur m'étouffa à nouveau, s'engouffrant dans ma gorge et me brulant de l'intérieur si bien que je crus m'évanouir. Une gorgée d'eau fraiche apaisa la brulure.

Je suivis le chemin sinueux qui allait me mener à ce petit coin de paradis, ce havre de paix où je venais souvent pour me recueillir, pour m'y ressourcer. Le chemin devint plus difficile, beaucoup de cailloux, le sol glissait sous mes pieds et je dus m'accrocher aux branches de petits arbustes qui se trouvaient sur mon passage.

Mon ouïe se focalisa sur le bruit assourdissant des cigales qui m'entouraient.

Enfin, après une heure de marche, je fus récompensée. Une petite plage de galet, une eau transparente aux dégradés de vert et de bleus étonnants qui laissaient entrevoir des paysages sous marins magnifiques. Je me souvins d'une plongée faite ici dans les récifs que j'avais explorés, de la peur que j'avais eu tombant nez à nez avec une murène. Laquelle des deux avaient été le plus effrayé ? Je ne pourrais dire, elle était rentrée par sa cachette alors que moi je tentai de remonter à la surface du mieux que je pouvais. Ce souvenir me fit sourire. Premier rictus, faux semblant de joie depuis deux jours.

Je m'installai sur le sol, enlevai mes chaussures et les pieds dans l'eau fraiche je fixai l'horizon. Une mer d'huile comme on disait ici, un chalutier qui rentrait de la pêche et qui irait vendre ses poissons à la criée.

Rien n'aurait pu venir interrompre ce moment. Tout était si paisible ici. Je me sentais si bien. Je sentais la chaleur sur ma peau. Une légère brise caressait mon visage. Je levai les yeux et regardai la cime des pins. Ils se balançaient de gauche à droite, je me surpris à suivre leur mouvement fermant les yeux, bercée, en osmose avec cette nature amicale.

Transportée, j'inspirai fort espérant combler le manque de son absence, de leur absence à tous les deux. Jake me manquait tellement lui aussi. Sa frimousse d'ange, ses cheveux blonds et ses yeux verts, son rire cristallin qui résonnait si fort dans la maison.

Quant à lui, énumérer ce qui me manquait fut inutile car trop douloureux. Mon esprit se l'interdisait et je le poussai à y renoncer. C'était mieux ainsi. Enfin j'essayais de m'en persuader.

J'avais décidé, j'avais tranché dans le vif.

Mes malheureuses pensées furent interrompues par du bruit au dessus de moi, des cailloux qui roulaient. Quelqu'un venait, il était temps pour moi de repartir. Je me levai et m'avançai pour reprendre le trajet inverse, le soleil m'éblouissait et je plissai les yeux afin d'ajuster ma vue. Une silhouette sombre, en contre jour, devant moi descendait dans ma direction. Une silhouette plus que familière mais pour laquelle je me refusai de donner un nom tant il me fut impossible de l'envisager. Et pourtant... Mon cœur commença à s'emballer et mon estomac se noua, figée sur place, j'attendais d'être sure de ce que je voyais ou si j'étais seulement la pauvre victime de ma propre imagination ou de mes propres fantasmes refoulés. A un mètre de moi aucun doute possible c'était lui.

- Bonjour Lizzie, me dit-il doucement.

Je n'arrivai pas à croire qu'il était là, devant moi, me souriant à peine. Je n'arrivai pas à bouger mes pieds étaient ancrés au sol. Il vint à moi.

- Tes parents m'ont dit que tu étais là, ajouta-t-il.

- Mais comment ? Pourquoi es-tu là ? arrivai-je à balbutier.

- Sarah a appelé après ton départ et m'a tout raconté. Ne lui en veux pas s'il te plait, je l'ai un peu poussé à le faire, tu sais, expliqua-t-il.

- Tu as eu vite fait pour venir,

- Des amis bien placés tu le sais bien, ironisa-t-il avec son sourire en coin.

- Tu n'aurais pas du venir, lui dis-je sèchement.

- Et te laisser affronter cette histoire toute seule ? lança-t-il sur le même ton.

- C'est MON histoire Alexander, ripostai-je avec véhémence.

Je le contournai pour partir mais il m'attrapa par le bras pour me retenir. Il me serra fort que je ne pus le repousser.

- Lâche-moi Alexander, s'il te plait, le suppliai-je.

- Non, insista-t-il, pas tant que tu n'auras pas entendu ce que j'ai à te dire.

- Tu ne m'obligeras pas à rester !! criai-je.

Son emprise était trop forte et je luttai dans le vide. La colère l'emporta et je me mis à le frapper fort sur les bras et sur le torse mais il ne bougea pas il me laissait faire. Je le suppliai de me lâcher, il ne m'écoutait pas. Je finis par m'effondrer sur les galets, en pleurs.

- S'il te plait laisse moi partir, implorai-je dans un dernier geste.

- Je ne peux pas faire ça, me souffla-t-il en me relevant doucement.

Il me prit dans ses bras, appuyant ma tête sur sa poitrine. J'entendis son cœur battre et je m'apaisai peu à peu.

- Je ne peux pas te laisser endurer cette souffrance. C'est au dessus de mes forces, me murmura-t-il.

Je capitulai, passai mes bras autour de sa nuque et me nichai dans son cou. Je le respirai.

- Rentrons, tu veux bien ? me dit-il en plongeant son regard dans le mien et en caressant ma joue.

Je fermai les yeux et acquiesçai de la tête. Je lui pris la main pour remonter pour ne plus le lâcher de tout le trajet retour.

A la maison, Sarah était là. Elle échangea un regard complice avec Alexander et me serra fort dans ses bras.

C'est autour d'un bon repas que ma mère avait préparé aux saveurs du Sud que j'obtenais des réponses concernant Mathieu.

- Apparemment, le traitement qu'on lui a administré aurait fonctionné, m'expliqua ma mère. Il était beaucoup plus calme et ses obsessions moins fréquentes. Il a passé un entretien à la suite duquel les docteurs ont estimé qu'il pouvait sortir sous surveillance mensuelle.

- Où est-il en ce moment ? Quelqu'un le sait ? demandai-je.

- Et bien on suppose qu'il est chez son frère, me dit Sarah embarrassée.

- On suppose ? Ca veut dire que vous n'êtes surs de rien ?m'inquiétai-je.

- C'est effectivement le problème, nous n'en savons pas plus, annonça mon père.

- Je vais appeler son frère, je ne peux rester comme ça dans l'incertitude, décidai-je.

Mon téléphone se mit à vibrer dans mes mains. Appel privé. Je décrochai mais personne ne me répondit. Je raccrochai mais à nouveau il se mit à vibrer, même appel. Personne. Je regardai mon portable, esquissai un sourire nerveux.

Personne ne fit de commentaires mais tous comprirent l'angoisse qui s'empara de moi.

- Laisse- moi répondre la prochaine fois, me dit Alexander en me prenant le téléphone des mains.

- Surtout pas ! m'opposai-je en lui reprenant. Bon... je vais appeler son frère. Je reviens.

Je m'isolai.

Je tombai sur Michael de suite.

- Bonjour Lizzie, me dit-il, tu vas bien ?

- Et bien je pourrais aller mieux, répondis-je la voix serrée.

- Je sais, j'imagine mais ne t'inquiète pas. Mathieu est là. Il est très calme. Il va rester là un bon moment. Tu veux lui parler ? chuchota-t-il.

Je compris qu'il était tout prés de lui.

- Non, je préfère pas. Peut être plus tard, ajoutai-je sans avoir réussi à me détendre.

- Je te tiens au courant du moindre changement. Ne t'inquiète pas Lizzie, essaya-t-il de me rassurer.

Alors que je raccrochai, Alexander vint me rejoindre.

- Tout va bien ? me demanda-t-il en cherchant à captiver mon regard.

- Oui, pour l'instant, répondis-je en soufflant de soulagement.

Il me prit dans ses bras plein de réconfort dans lesquels je m'abandonnai. Mon visage entre ses mains il posa ses lèvres sur les miennes comme si c'était la première fois. Un courant électrique me traversa de la tête aux pieds et je répondis à son baiser avec autant d'intensité.

- Je t'aime tellement Lizzie, murmura-t-il contre ma bouche. Je ne peux pas supporter l'idée que tu puisses souffrir.

Sa mâchoire se serra et il m'embrassa à nouveau avec la même douceur, sa main derrière ma nuque, ses doigts dans ma chevelure. Mon univers entier bascula dans la lumière et une chaleur intense envahit mon corps extirpé hors du néant qui m'avait entouré durant ces dernières vingt quatre heures. Je sus alors que mon avenir serait beau tant qu'il serait là. Prés de moi.

- Je ne suis rien sans toi, lui susurrai-je.

Son visage eut l'air de souffrir, sa mâchoire se serra à nouveau, son front sur le mien il soupira avant de recommencer à m'embrasser. Etait-ce ce qu'il espérait enfin m'entendre dire ?

Je me réveillai en sursaut cette nuit là. Alexander dormait paisiblement, je caressais son dos, ses cheveux lui tombaient sur le visage. Il bougea légèrement. J'arrêtai immédiatement de peur de le réveiller.

L'air ambiant était chaud et humide.

Je descendis à la cuisine me servir un verre d'eau bien fraîche. De la fenêtre j'entendis le chant nocturne des criquets. Je me dirigeai sur la terrasse et observai le ciel. Celui-ci sombre mais lumineux était parsemé d'étoiles plus scintillantes les unes que les autre comme des milliers de petits diamants. Je restai là contemplative face à tant de beauté. L'éternité devant mes yeux.

Du bruit attira mon attention prés de la piscine. Dans les fourrés. Sans doute un chat. Mais le bruit semblait se rapprocher et devint plus lourd. La démarche souple du supposé animal se transforme en un pas lourd sur les graviers de l'allée. C'est alors que  je le vis devant moi. Immobile. Il attendait. Il m'attendait.Il me tendait la main. Je ne voyait pas son visage. Il restait dans la pénombre.

- Mathieu ? osai-je demander.

Pas de réponse. Il fit quelques pas vers moi.

- Tu sais que tu n'as pas le droit d'être là, ajoutai-je sans pour autant lui montrer que je commençai à paniquer.

Toujours pas de réponse mais il ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de moi. Je pus alors le voir.

- Bonsoir ma Lizzie, finit-il par me dire calmement.

Sa voix pourtant douce me fit tressaillir. Peut être l'était-elle trop en fait. J'aurais du me méfier.

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