
Respire !!
https://youtu.be/k4V3Mo61fJM
Je fus à mon réveil prise d'une frénésie de liberté. Ce matin, marre des limousines, des grands magasins de luxe, marre de William et de ses regards soupçonneux. Je laissai les garçons se réveiller tranquillement et sans un bruit, sortis de la chambre organiser notre escapade. Je mis Domenic dans la confidence, qui, méfiant et craintif de trahir la confiance d'Alexander se détendit à l'écoute de mon plan et se laissa convaincre.
Je remontai dans la chambre réveiller les deux princes aux bois dormant. Je réussis à les tirer du lit non sans mal mais j'y parvins après avoir négocié une glace au chocolat et un tendre baiser.
Une heure et un million de bâillements plus tard, nous étions dans le hall de l'hôtel, Alexander et Jake portaient le même regard inquisiteur, comme deux condamnés attendant leur sentence.
Je m'approchai d'Alexander et tout en le serrant dans mes bras, je lui glissai à l'oreille :
« Et si nous faisions les choses à ma façon aujourd'hui ?
- Je crains le pire, me répondit-il de toute sa hauteur m'obligeant à me hisser sur la pointe des pieds pour mieux lui parler.
- La confiance règne, ça fait plaisir dis moi, lançai-je légèrement. Tu ne sais même pas ce que je vais vous proposer.
Il me répondit d'un sourire interrogateur. Son attente fut de courte durée car Domenic fit son apparition accompagné de deux portiers qui avaient chacun un vélo. Domenic tenait celui destiné à Jake qui comprit immédiatement et sauta de joie.
Alexander me toisa, les bras serrés sur sa poitrine, il attendait. Je lui souris alors et l'enlaça.
- De quoi as-tu peur ? lui demandai-je plongeant mon regard dans le sien.
Il ne desserra pas les bras et se mit à souffler.
- Elizabeth, je crois que tu ne te rends pas compte que nous sommes à New York et que se balader à vélo relève de la folie et je n'imagine même pas avec Jake, répondit-il à voix basse mais avec un regard qui me glaça le dos.
- Ecoute, j'ai vu par où passer, ce n'est pas loin et Domenic...
A ce nom, le regard glacé se déplaça vers le concierge qui se contenta de hausser les épaules.
- Oui donc Domenic semble être rassuré lui, continuai-je en cherchant un appui de la part du concierge qui cette fois-ci hocha la tête pour approuver.
Alexander, sentant le complot autour de lui, me regardait de côté, fit la moue et dénoua ses bras. Il se passa la main dans les cheveux.
- J'aimerais vraiment te montrer que tu peux avoir, avec Jake, une vie presque normale aujourd'hui. Laisse-moi une chance, le suppliai-je.
- Papa, on y va, s'il te plait, intervint Jake le regard suppliant.
- Et bien je suppose que j'ai toutes les raisons du monde de dire non mais je passerais pour le méchant dans l'histoire. Et comme je n'ai pas réellement envie de passer pour le méchant, allons y donc.
Jake se mit à hurler de joie, se rua vers le vélo, l'enfourcha et se mit à pédaler au milieu du hall. Nos casques mit, notre panier pique nique accroché à l'arrière de mon vélo et nous voici en route pour une balade en toute simplicité direction Central Park.
A l'angle de la 48ème et de l'Avenue of the Americas, le Rockefeller center. Je regardai Alexander, il avait gardé son air crispé donnant sans arrêt des conseils à Jake qui répondait à chaque fois d'un « Oui, Papa » de plus en plus agacé. Nous prîmes sur la gauche et une grande avenue s'ouvrit devant nous. Mon cœur se serra tout à coup, le doute s'empara de moi et je me mis à avoir peur pour Jake. J'imaginai le pire, une voiture le heurtant, le faisant tomber. Pourtant, il était d'une prudence exemplaire, me suivant alors que j'ouvrais la route, Alexander me collait de prés, protecteur au possible, anticipant le moindre écart des voitures autour de nous.
Malgré toutes les précautions prises, le quart d'heure qu'il nous fallut pour enfin percevoir Central Park me parut interminable et Alexander sembla lui aussi soulagé d' arriver. Lorsque nous posâmes un pied à terre, le visage de Jake était transformé.
- C'était terrible Papa !! T'as vu comme je me suis faufilé et comme j'ai bien suivi Lizzie, s'exclama-t-il.
- Oui Jake tu as été super, c'est vrai, je suis fier de toi, lui répondit son père en lui secouant le casque.
- On y va Lizzie ? demanda Jake impatient.
Je répondis d'un hochement de la tête. Alexander se mit à ma hauteur.
- Tu rends bien compte que j'ai eu la peur de ma vie là ? me chuchota-t-il à l'oreille. C'est donc ça la vraie vie que tu voulais me faire découvrir. Et bien crois moi c'est réussi.
Il me fit un clin d'œil rempli d'ironie.
- Je sais mais regarde le bon côté des choses, tout va bien, ajoutai-je en lui souriant... C'était pas terrible comme arguments . Oupsy..
Il me lança un regard qui me fit comprendre que j'étais effectivement à côté de la plaque. Il fit la moue, enfourcha son vélo et rattrapa Jake qui s'était déjà avancé dans le parc.
Je fus soudain saisi par le paradoxe de cet endroit et de cette ville si agitée, ce coin de verdure au milieu de tous ces immeubles de verres et d'acier semblait surréaliste. Je croisai des calèches comme à l'époque victorienne, des coureurs motivés par un souci d'évacuer le stress de la ville, sur les pelouses, des familles aux envies fugaces et illusoires de campagne, des marchands de glaces et de hotdogs.
Je ralentis. Je reconnus le lieu mentionné par Domenic. Sur notre gauche, un jardinet isolé, entouré de grands arbres, abrité du soleil et des regards indiscrets.
- C'est là !! Arrêtons-nous, criai-je.
Jake et Alexander freinèrent d'un coup. Jake se fit un plaisir de faire un beau dérapage . Nos vélos garés contre un arbre, je pris les paniers et ouvris la voie jusqu'à la petite clairière.
Alexander suivait chacun de mes gestes à la fois intrigué et amusé par mon manège. Je sortis un plaid que j'installai sur l'herbe, enlevai mes chaussures que je jetai prés de nos vélos. Comme un magicien qui fait sortir un lapin de son chapeau, je fis apparaitre un ballon d'un des paniers ce qui provoqua chez Jake une hystérie incontrôlée.
Je m'assis sur le plaid et invitai de la main Alexander à venir me rejoindre, ce qu'il fit dans la seconde. Il enleva la mèche de cheveux que je finissais par laisser tomber exprès sur mon visage pour qu'il fasse ce geste.
- Etonnante, je persiste à le dire, souffla-t-il, tu as vraiment pensé à tout.
Je ne répondis pas, fière de moi. Je lui volai son sourire en coin. Il éclata de rire avant de se jeter sur moi pour m'embrasser en émettant un grognement animal qui me fit crier et rire. Le grognement d'un loup dans mon cou .
Fallait-il d'autres mots pour qualifier cette journée ? Une amorce du bonheur. Un pique nique mêlé de rire et de plénitude. Un oubli du monde autour de nous. Des moments tendres dans ses bras. Allongée, je regardai le ciel à travers les arbres bercés par une douce brise, des avions qui passaient, ses yeux plongés dans les miens, ses mains dans mes cheveux, ma tête sur son cœur dont les battements suivaient le même rythme que le mien.
- Ca fait si longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, Miss Lacoste. Mais qu'avez-vous fait de moi ? me demanda-t-il en caressant ma joue.
Je pris son visage entre mes mains et l'embrassait en guise de réponse.
- Esclave du bonheur que tu me donnes tous les jours depuis que tu es entrée dans ma vie. T'en rends-tu compte Elizabeth ?
- Je veux juste que tu sois heureux. Te faire du bien me fait du bien à moi aussi, répondis-je à demi mot.
Il soupira.
- Tu es ma bulle d'oxygène, Lizzie. Avec toi je respire comme jamais. Avant je respirai un coup sur deux ou peut être n'y prêtai-je aucune attention. Ma vie était tellement artificielle.
- Je respire avec toi Alexander et je ne voudrais être nulle part ailleurs n'en doute pas.
- Alors reste, respirons ensemble de ce sentiment d'éternité que je ne veux plus quitter tant que tu seras à mes côtés.
Je me crispai .
- Et si nous profitions de l'instant présent sans forcément penser à plus tard ? lançai-je.
Son regard se durcit à mes paroles.
- Mais enfin, qu'est-ce qui t'empêche de te projeter à ce point ?
Il marqua une pause un peu agacé.
- J'ai remarqué que l'avenir te faisait peur. Me parleras-tu enfin de ce qui t'effraie autant?
Etais-je prête à lui dire ? J'avais tellement verrouillé de portes. Les portes d'un bonheur fugace pouvant être détruit à n'importe quel moment. Mais je vis dans son regard une envie de déverrouiller ce loquet qui m'empêchait d'avancer et de gouter pleinement à ces instants si magiques.
- Rien n'est éternel Alexander, tu le sais bien murmurai-je.
- Je ne te parle pas d'éternité là, je te parle de partage, ajouta-t-il. Je te parle de ce qu'il y a là.
Il posa sa main sur mon cœur.
- Je ne te laisserai pas seule endurer cette souffrance, ce dilemme que je sens en toi, expliqua-t-il avec une douceur extrême.
Mon esprit s'embrouilla, partagé entre l'envie de tout lui dire et la peur de tout lui avouer.
Jake vint me sauver, sollicitant son père à jouer au ballon avec lui. Je me mis alors à les regarder tous les deux. Je riais de la maladresse d'Alexander avec un ballon entre les pieds, Jake étant bien plus agile que son père. Oui je me sentis bien, oui j'avais ma place auprès d'eux. Plus je les observais et plus je me sentis envahie d'une force intérieure qui me poussait à ouvrir cette porte que je n'osai pousser.
La fin d'après midi approchant, nous dûmes rentrer. Alexander devait se préparer pour un show télévisé. Notre retour à l'hôtel fut assez silencieux, Alexander resta un moment seul prétextant des appels à donner mais je n'étais pas dupe, ma réaction dans le parc l'avait affecté et peut être même déçu. J'avais du mal à supporter cet éloignement soudain mais je le respectai même si cela me tordait le ventre.
Domenic vint chercher Alexander.
- La limousine est là, lui dit-il.
Domenic me jeta un coup d'œil et vit dans mon regard que quelque chose n'allait pas. Il parut alors très inquiet.
- Tu es prêt ? dis moi, lui demanda-t-il.
- Bien sur, répondit Alexander un peu énervé. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu sais bien comment se passe ce genre de show, ils savent comment s'engouffrer dans une faille s'ils en sentent une.
- Ça va je te dis, tout est réglé, je sais ce que j'ai à faire.
Domenic ne répondit pas. Ce n'était pas nécessaire. Cela aurait rajouté à sa colère à laquelle je n'étais pas étrangère. Avant de partir, il s'approcha de moi. Je le regardai, il était exceptionnel. Son côté sombre le rendait bien plus irrésistible. J'aurai voulu le retenir de toutes mes forces, me confondre en excuses, lui dire que j'étais prête mais le moment fut mal choisit. La tête basse, il me glissa timidement :
- Tu vas regarder le show ?
- Bien sur, répondis-je avec la même timidité.
Sans un regard, il quitta la pièce. Je regardai la porte se refermer, mon cœur se serra en même temps et remonta jusqu'à ma gorge.
Je ne pus rien avaler tournant en rond en attendant ce foutu show dans lequel il n'apparaîtrait que quinze minutes en fin d'émission, stratégie télévisuelle pour maintenir le taux d'audience jusqu'au bout.
Jake ne pu tenir le choc, la journée passée au parc l'avait épuisé et il ne demanda même pas une histoire pour s'endormir.
Sur le canapé, la fatigue m'envahit à mon tour et lorsque mes yeux se rouvrirent David Letterman annonçait un deuxième invité. Je me redressai comme si j'avais été piqué par une aiguille, mon ventre se serra à nouveau, la peur de l'avoir manqué amplifia mon angoisse, mon regard se porta alors sur l'horloge et je fus rassurer de voir que le programme était loin d'être terminé. J'appelai le service d'étage, mon appétit était revenu, je commandai des plats chinois. L'attente fut moindre et j'eus à peine l'occasion de voir comment fonctionnait ce talk show que l'on frappa à la porte. Je pris mes victuailles et retourna m'installer sur le canapé.
Entre deux rouleaux de printemps, j'écoutai le présentateur parler avec ses invités et je dus vite me rendre à l'évidence qu'il ne les ménageait pas. Son ton sarcastique et ironique faisait rire les spectateurs présents sur le plateau donnant au show un côté réaliste et presque naturel. Les invités semblaient plus ou moins à l'aise aux interjections qui leur étaient envoyés et y répondaient même en plaisantant. Cela faisait donc partie du jeu. Malgré tout j'avais un pincement au cœur en imaginant Alexander aux prises de ces boutades d'assez mauvais goût pour la plupart du temps.
Environ six coupures de publicités plus tard, David Letterman annonçait la présence d'Alexander ce qui provoqua dans le public des cris et des hurlements qui me firent lever les yeux aux ciels. Ah les fans !! J'étais fière de lui
Il fit alors son entrée sur le plateau, un sourire éclatant, saluant de la main les fans présents qui l'interpellaient. Il semblait détendu extérieurement. Ce n'était pas le même homme qui m'avait quitté quelques heures auparavant. Ce changement d'attitude me stupéfiait à chaque fois.
La peur au ventre, je regardai. Lui ne paraissait pas inquiet, jouant avec le public, il répondait aux questions de son hôte, enchainant jeux de mots et sous-entendus qui faisaient éclater de rire des spectateurs déjà charmés et conquis.
Je finis moi-même par me décontracter mais ces quinze minutes de show me parurent une éternité.
Soudain, alors que nous ne nous y attendons pas ni l'un ni l'autre, David Letterman posa une dernière question qui me fit tressaillir. Le silence s'installa sur le plateau. Tous suspendus à ses lèvres. Moi y compris. La question fut la suivante :
« Je crois qu'ici, tout le monde s'interroge sur ce qui se passe dans votre vie.
Celui-ci se fit huer.
- Oui, oui ça va je sais mais bon je mets les pieds dans le plat. Alexander, y a-t-il quelqu'un qui partage votre quotidien ?
Puis il se crut obliger de rajouter :
- Vous êtes bien conscient que vous risquez de briser des centaines de cœur ce soir. Alors réfléchissez bien ...
Je vis soudain Alexander se raidir, visiblement non préparé à cette question subsidiaire. Il hésita mais je ne perçus aucune colère sur son visage. Au contraire il eut ce délicieux sourire en coin.
- Et bien, cher David, commença-t-il, je peux vous appeler David dans la mesure où nous devenons intime tout à coup.
Quelques rires parmi les spectateurs puis le silence à nouveau.
- Dis quelque chose Alexander, s'il te plait, dis quelque chose, murmurai-je devant mon écran.
La caméra fit un gros plan sur son visage hésitant dans l'attente d'une illumination qui ferait exploser l'audimat de la soirée. Il leva la tête et fixa la caméra. Son regard traversa l'écran et une chaleur intense envahit tout mon corps.
- Oh mon Dieu ! me mis-je à implorer car je compris ce qu'il allait dire.
- Disons simplement que je ne suis pas seul en ce moment lança-t-il sans plus d'explications.
Mon visage entre les mains, j'entendis des hurlements féminins mêlés à des applaudissements. Je regardai entre mes doigts David Letterman jubiler.
- Ouuh ! dit-il satisfait , et bien il me semble que pour une révélation c'est une révélation... à suivre donc ... mais pas ce soir. Merci d'avoir suivi le show. Bonne nuit à tous !!
Alexander se leva, serra la main de celui qui l'avait piègè, salua le public avec un sourire crispé et quitta le plateau.
Le poste de télévision était encore allumé lorsque j'entendis la porte de la suite s'ouvrir doucement. Peut être pensait-il me trouver endormie... Comment aurais-je pu l'être ?
Je me redressai. Il fit quelques pas vers moi, je pouvais presque sentir de la culpabilité en lui. Je ne le laissai pas dire un seul mot. Je me ruai dans ses bras, l'embrassant de toutes les forces que mon corps fut capable de me donner. Il me rendit mon baiser au centuple, soupirant dans mon cou de soulagement.
- J'avais tellement peur que tu ne sois plus là, de t'avoir effrayé, à un point que tu n'imagines même pas, me souffla-t-il en resserrant son étreinte et en m'embrassant de plus belle.
- Pourquoi as-tu fait ça ? demandai-je entre deux souffles.
Il plongea son regard dans le mien.
- Ne vois-tu pas ? tu es la femme de ma vie Elizabeth, rien n'est plus important que cela. Chaque jour passé à tes côtés me fait comprendre le pourquoi de mon existence. Je me sens prêt à tout pour toi. Laisse-moi t'aimer comme tu le mérites. Accorde moi ce privilège.
- Je suis là..., balbutiai-je.
Il essuya d'un baiser les larmes qui coulaient sur ma joue et me sourit tendrement.
Son téléphone se mit à vibrer. Fort. Sans s'arrêter. Il y jeta un œil.
- Joan, dit-il en faisant la moue, il est temps de rendre des comptes. Je reviens.
J'acquiesçai de la tête et le laissait répondre. Je l'écoutai enchaîner des « je sais », des « peu importe » et des « ce n'est pas mon problème ».
Lorsqu'il revint dans la chambre, son regard avait changé. Son assurance s'était transformée en embarras.
« Nous devons partir plus tôt que prévu, m'annonça-t-il en se passant la main dans les cheveux.
- Je vois, lui répondis-je avec le même embarras, puis-je te demander pourquoi ?
- Joan a assisté à l'émission et en dehors du fait qu'elle est furieuse après moi, elle pense qu'il vaut mieux rentrer avant que les choses ne dégénèrent. Les journalistes savent que nous devons partir demain soir il faut envisager de partir cette nuit sur Londres et détourner le problème.
- Mais Jake dort profondément
- Je sais Elizabeth mais je pense aussi à lui crois moi car ces chiens vont aussi exploiter mon fils. Il se rendormira dans l'avion. Je m'occupe de tout. Fais tes valises.
- Comme tu voudras, dis-je avec regret.
Il me prit par les épaules, son regard tendre dans le mien, il caressa ma joue, sa mâchoire se serra.
- Fais moi confiance Elizabeth, c'est la seule solution. Une fois à Londres nous pourrons voir les choses différemment. J'ai déjà mon idée.
- D'accord, susurrai-je rassurée.
Je respirai un grand coup et le laissai partir pendant que je sortais mes valises et celles de Jake, le laissant dormir encore un peu.
Alexander eut vite fait d'organiser notre départ. Quelques coups de fils à des amis qui mirent à notre disposition un jet privé, Domenic qui s'occupa de nous appeler une voiture dans l'heure et tout fut réglé.Je réveillai Jake avec autant de douceur que possible, celui-ci surpris dans son sommeil, compréhensif et avec beaucoup de maturité ne rechigna pas de quitter la chaleur de son lit et de sa chambre. Il enfila sa veste, Domenic l'enveloppa d'une couverture et comme des voleurs, nous quittâmes New York. Effectivement, Jake se rendormit dans l'avion. J'écoutai sa douce et profonde respiration comme le ronronnement d'un chat au coin de l'âtre de la cheminée.
Retour à Londres. Retour à la maison. Retrouver notre cocon. Je m'y sentis sereine immédiatement apaisée. De toute ma vie, je ne fus jamais aussi sure de moi et de mes sentiments qu'à cet instant. Le sacrifice qu'il avait fait ce soir valait forcément le mien et ma décision m'apparut comme une évidence.
Respirer, c'était bien ce que je voulais par-dessus tout et je m'en sentais capable désormais. Il suffisait simplement que je trouve la force.
Dans ses bras cette nuit là tout me parut clair. Aussi clair que le ciel parsemé d'étoiles. La mienne me souriait.
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