Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Harrods

https://youtu.be/dFmO5_JeD_w


L'entrée donnait sur le département des bijoux de luxe mais ma frustration ne me permit pas d'en profiter. Je pestai intérieurement ne me sentant pas libre d'aller et venir à ma guise. Je traversai les halls sans prêter attention à ce qui m'entourait et me retrouvai assez rapidement dans l'entrée principale appelée Egyptian Hall, je tombai d'admiration devant la folie de l'architecture car comme l'indiquait son nom la prédominance était égyptienne. Le souci du détail était palpable. L'espace d'un instant on aurait pu imaginer se trouver dans un palace en Egypte ou dans un hôtel extravagant de Las Vegas.

Je m'emparai d'un plan de ce magasin si gigantesque pour ne pas tourner en rond et accéder à mes halls préférés. J'avais besoin de retrouver mes marques. Le Food Hall fut mon premier objectif rien que pour le plaisir des yeux. Sur la bonne voie puisqu'au même niveau, j'entrai dans le premier hall dans lequel se situait la Pâtisserie, les thés et cafés, des gâteaux à étages, aux couleurs toutes aussi étranges les unes que les autres.

Un autre hall s'ouvrit à moi. Evidemment à la pointe de toute mode Harrods se devait d'avoir son coin japonais et un comptoir avec de hauts tabourets permettaient aux gens se s'installer et de manger. Cela ne serait pas pour moi, je préférais trop la cuisine chinoise ou indienne. Au fond, la Charcuterie, le fromager. Tous les pays du monde devaient être représentés par leurs fromages ici. Je remarquai avec un petit sourire en coin qu'ils avaient même du Camembert de Normandie. Quand même...

Je crois que ce que j'aimai le plus dans ce hall c'était le Traiteur. Tout faisait envie, le moindre plat préparé. Mais en m'approchant des ces vitrines alléchantes  je constatai que les prix étaient à la hauteur du magasin: excessifs. Qui pouvait bien acheter, se servir ici au quotidien? Un œil sur mon plan et je repérai le rayon des cosmétiques et de la parfumerie. Mon odorat fut sollicité par les fragrances multiples de tous les parfums de grandes marques. Des vendeuses de parts et d'autres, dans l'attente d'un ou d'une cliente, prêtes à vous conseiller avec tout le savoir vivre qu'impose cette enseigne. J'eus un instant peur de me faire harponner par l'une d'entre elles mais curieusement elles ne me prêtèrent aucune attention réelle. Trop ordinaire et sans intérêt à leurs yeux. Je n'avais certes pas le profil d'une grande acheteuse, ni d'une acheteuse tout court d'ailleurs. Mal à l'aise soudain d'être ce que j'étais : quelconque.

Mon arrivée dans la Harrods Arcade me détendit quelque peu. Un rayon à touristes, un rayon pour moi. Je n'eus que l'embarras du choix pour ramener un petit souvenir entre les Teddy Bear, les stylos, les sacs, les mugs et autres accessoires de cuisine. Quelques achats basiques. J'en fus ravie !

Deux heures déjà s'étaient écoulées et mes pensées furent brouillées par mon appétit grandissant. Mon plan m'indiquait plusieurs restaurants sur place mais un seul attira réellement mon attention: le Harrods Crêperie. Je tentai donc ma chance et prit les escalators jusqu'au troisième étage qui n'avait pas un grand intérêt pour moi mis à part le rayon des livres par lequel je fis un crochet.

Mon attrait pour les livres avait toujours été important même si je n'étais pas une grande lectrice, j'aimai les regarder, les feuilleter, respirer l'odeur des vieux livres. J'aimai l'ambiance des librairies. Je repérai quelques magasines, évidemment les tabloïds n'en faisaient pas partie. Pas assez chic, pas assez onéreux, trop mauvais genre pour le magasin. Une couverture attira tout de même mon attention, un magazine masculin sur lequel Alexander se trouvait posant en débardeur blanc, un immense sourire aux lèvres, la tête baissée, une main dans les cheveux, l'autre posée nonchalamment sur le genou. Une photo en noir et blanc qui donnait un cachet certain et un style à la fois chic décontracté. 

       Je jetai un œil à droite puis à gauche comme si j'avais peur que l'on me surprenne. Je pris le magazine et commençai à le feuilleter cherchant immédiatement les pages le concernant. D'autres photos de lui apparaissaient, toujours en noir et blanc. Une deuxième de lui encore en débardeur et une troisième en costume en train d'arranger sa cravate. Sur les trois il avait le même sourire, franc, honnête et sexy. Et puis ses épaules! Larges, rondes. Soupir .

        Je survolai l'article qui semblait parler de sa vie, sa carrière en pleine ascension, de l'impact qu'il pouvait avoir sur la gente féminine. En tournant la page de l'article, une dernière photo en double page plus sombre, plus intense. Lui, sur un plancher, chemise noire, pantalon noir troué au genou, le regard sérieux, fixant l'objectif comme s'il le traversait. Le style baroque de la pièce dans laquelle la photo avait été prise donnait un côté précieux. Subjuguée par cette page, attirée irrémédiablement par son regard qui me transperçait le cœur d'un côté, mon ventre se noua et mes yeux se mirent à cligner lentement, hypnotisée.

Je restai là pensive, le magasine entre les mains. Des rires me firent tressaillir, je fermai sèchement le journal qui avait réussi par me faire rougir, le replaça et sortis en direction du restaurant.

A l'entrée, je fus accueillie comme une habituée ce qui en fait me mit à l'aise de suite. Le serveur m'apporta la carte, il s'agissait bien de crêpes françaises, je pus lire « Breton crêpes ». Mon choix se porta sur une crêpe méditerranéenne fourrée de courgettes, d'aubergine, d'oignons, de poivrons, de tomates séchées et de fromage de chèvre accompagnée d'une sauce au pesto. Nostalgie du sud. Je n'eus pas à attendre bien longtemps, le service fut rapide. Je me régalai, les saveurs mélangées me faisaient penser à la ratatouille de ma mère. Et dans un coin de ma tête trois cigales donnaient un concert.

Je commandai un dessert bien sur, il m'était impossible de finir mon repas sans douceur et j'avais fait le bon choix : une crêpe fourrée de bananes caramélisée accompagnée de sauce à la vanille, d'amandes grillées et d'une boule de glace au caramel.

Je terminai par un petit café, réglai l'addition et sortit continuer ma séance shopping.

Direction le royaume des jouets afin de retrouver un peu le goût acidulé de mon enfance. Je n'eus pas assez de mes deux yeux pour tout admirer. Des peluches dans tous les coins espérant chacune attirer le regard d'un enfant pour qu'il l'emmène et donner le réconfort qu'il réclame. Difficile de faire son choix. J'aurais pu me jeter au milieu pour m'y pelotonner, m'y cacher et m'y endormir. Je me surpris à bailler . Je ne m'attardai pas, j'avais une autre idée en tête... m'occuper de moi. Il fallait que je redescende jusqu'au premier étage.

Que des grands noms : Dior, Chanel, Versace, Yves St Laurent entre autre. Attirée par toutes ces tenues, ces robes aussi belles les unes que les autres j'allais trouver ma robe de cocktail. En arrivant dans la maison Chanel, je repérai immédiatement une splendeur écrue sur un mannequin, dos nue. Je lui tournai autour sans oser la toucher. Une vendeuse qui perçut mon intérêt s'approcha de moi.

- Elle est magnifique n'est ce pas ?, me dit-elle au travers de ses lunettes.

Je soupirai en guise de réponse.

- Vous pourriez peut être l'essayer, rajouta-t-elle d'un air complice.

Je me tournai vers elle, surprise, intriguée. M'avait-elle bien regardé ? Pourtant c'était bien à moi qu'elle s'adressait. Moi, l'ordinaire que les vendeuses des cosmétiques n'avaient même pas daigné regarder. J'hésitai. La peur du ridicule me paralysait. Et si j'avais l'air tout aussi ordinaire avec.

- Vous savez, cela ne vous coûtera rien et puis de temps en temps cela fait du bien de porter de jolies choses même pour un court moment, me chuchota-t-elle.

Mais enfin d'où sortait-elle ? Harrods engageait-il des âmes bienfaitrices ?

Je la regardai droit dans les yeux et lui dit d'un seul trait.

- Taille 38.

- C'est bien ce qui me semblait, dit-elle en me faisant un clin d'œil.

- Avancez-vous jusqu'au salon d'essayage, je vous l'amène, ajouta-t-elle.

Je m'exécutai et me déshabillai dans l'immense cabine. Elle revint rapidement avec le modèle dans les mains. Elle me la tendit comme un objet précieux.

- Je reste à côté si vous avez besoin d'aide, me dit-elle consciencieusement.

           Je la remerciai, pris la robe et l'enfilai. Elle était douce comme de la soie, je remarquai quelques broderies discrètes. Je remontai les fines bretelles sur mes épaules mais je ne parvins pas à la fermer.  La tête hors de la cabine et cherchai du regard la vendeuse, sortis du salon d'essayage et m'avançai dans le rayon me retrouvant nez à nez avec une mère et sa fille qui en me voyant émirent un murmure d'étonnement et de ravissement. Elles cherchèrent du regard la robe en question et se dirigèrent vers le mannequin pour la regarder de plus prés. J'aperçus alors la vendeuse qui se dépêcha de venir me rejoindre ayant perçut au loin mon désarroi .

- J'arrive, j'arrive, me dit-elle en riant.

Elle remonta la fermeture éclair, arrangea le bas de la robe et se mît sur le côté pour que je puisse mieux me voir dans la glace. J'eus du mal à reconnaître mon reflet dans le miroir. Cette robe m'allait à la perfection, je me regardai sans dire un mot. La vendeuse, amusée par ma réaction, s'approcha et remonta mes cheveux qu'elle accrocha d'une pince. Ce détail donna à ma tenue une prestance supplémentaire.

- Vous êtes sublime, me dit-elle doucement.

Je ne répondis pas, je me contentai juste de baisser la tête, gênée par ce compliment que, pour une fois, je trouvai tout à fait justifié.

- Qu'en pensez-vous ?, finit-elle par me demander.

- Cette robe est tellement belle, convenai-je.

J'avais presque honte de la porter.

- Elle a été faite pour vous me semble-t-il, ajouta la vendeuse toujours aussi bienveillante.

Je posai les mains sur mes hanches et tombai sur l'étiquette que j'avais complètement occultée. Son prix me ramena à la dure réalité qu'elle n'avait pas été tout à fait faite pour moi. Je ne pu m'empêcher de marquer ma déception en soufflant de frustration. Je ne l'emporterai pas. La vendeuse ne sourcilla pas. Elle ne fut pas surprise. Peut être le savait-elle dès le départ.

Je gardai la robe sur moi encore un moment puis me résignai à l'ôter avec d'énormes regrets et surtout beaucoup de frustration. Encore.

- Il vous fallait l'essayer et puis on ne sait jamais ce que la vie nous réserve..., dit-elle en souriant.

Mais d'où sortait-elle celle-là avec ces phrases toutes faites ? Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? que j'allais gagner à la loterie d'ici peu ? Elle était bien gentille mais il fallait se rendre à l'évidence, je n'étais qu'une touriste qui essayait de s'offrir un peu de rêve. Voila tout.

Quand bien même il fut amusant de prétendre ne rien voir et faire comme si. Je décidai donc de me torturer jusqu'au bout et me dirigeai vers le supplice ultime : le rayon des chaussures.

Je repérai immédiatement une paire d'escarpins magnifiques. On aurait dit du cristal. La vendeuse du rayon s'avança, moins accueillante que la précédente et m'indiqua le « boudoir », le salon d'essayage pour les chaussures. Je m'installai et attendit qu'on m'apporte la paire en question. Une fois sorties de leur carton, je les enfilai délicatement et me relevai. Je pris de suite six centimètres ce qui eu pour conséquence de me mettre à nouveau mal à l'aise. Je n'aimai pas  trop attirer les regards. Le malaise ne dura pas car je trouvai mes pieds très beaux, bien habillés et en me regardant dans le miroir, ma silhouette me plu. Les talons me donnaient une allure beaucoup plus élancée et féline malgré le jean que je portai qui lui aussi fut sublimé. Je fis quelques pas d'un côté et de l'autre du boudoir, je souris à mon reflet. La vendeuse me fixait du regard avec une expression sur le visage qui semblait dire « regardez la celle la elle se croit sur un podium. »

Oui et alors, tu sais ce qu'elle te dit la pseudo top model ? Et c'est à ce moment là que je m'entendis dire :

- Je les prends !

Avais-je vraiment dis ça ? Je n'avais même pas jeté un œil à l'étiquette. La vendeuse se redressa d'un coup comme piquée par une aiguille. Elle m'adressa un léger sourire.

- Bien sûr Madame, me dit-elle.

Ah, vraiment ? Une petite voix me disait de ne pas le faire, que ce n'était pas raisonnable, une autre me disait qu'après tout je devais me faire plaisir et ne pas rajouter une énième frustration.

J'écoutai donc la dernière. Après m'être décomposée intérieurement, j'arborai un sourire de satisfaction et même en présentant ma carte pour payer, je ne tremblai pas. Après tout quitte à être dans un rêve autant le suivre jusqu'au bout. Le réveil sera peut être douloureux certes, mais tant pis j'en prenais le risque.

Je regardai ma montre et il me sembla être une heure raisonnable pour rentrer. Je cherchai dans mon sac la carte de Stewart pour l'appeler. Il répondit de suite et me donna rendez vous devant la même entrée que le matin. Un seul étage à descendre. La Jaguar se gara. A mon approche le portier m'accompagna jusqu'à l'extérieur , Stewart sortit pour m'ouvrir la portière et vint récupérer les paquets aux couleurs du magasin pour les mettre dans le coffre. Des passants de l'autre côté de la rue s'arrêtèrent pour regarder ce manège, se parlant doucement. Peut être se demandaient-ils si j'étais quelqu'un d'important. Cette idée me plut. Je montai dans la voiture et Stewart referma la portière.

- Bonne journée ? me demanda-t-il au bout d'un moment.

- Oui, merci, répondis-je sans trop réfléchir.

Je n'avais toujours pas digéré la pseudo liberté que l'on m'avait imposé sans trop d'explication.Le trajet du retour fut un peu plus long à cause des embouteillages plus denses même hors du centre.

Une fois à la maison, je me ruai dans la cuisine pour un thé réconfortant. Harold était affairé.

- Bonjour Harold.

- Bonjour Miss Lacoste, avez-vous passé une agréable journée, me demanda-t-il tout en continuant son travail.

- Oui, assez bonne, j'ai fait quelques achats pas bien raisonnables mais bon tant pis.

J'enclenchai la bouilloire  et ouvrit les placards à la recherche du thé.

- Le placard du haut, me dit Harold d'un calme impérial.

Je sortis une mug, mis un sachet de thé et attendit que l'eau bout. Mon regard se perdit et mon esprit se remémora la robe. Je me mis à soupirer.

- Un regret Miss Lacoste ?, me demanda Harold en me servant l'eau.

- Merci. Oui... enfin plutôt une frustration.

Son soudain intérêt pour moi m'interpella. D'habitude il n'entamait pas de conversation, il se contentait simplement de répondre poliment à mes questions. Je profitai donc de cette situation pour ne pas rompre le contact. Je lui racontai Stewart, mon manque de liberté et surtout la robe. Je la lui détaillai souverainement. Il m'observait dans mes explications, il devait certainement voir mes yeux s'illuminer et briller.

- Elle semble magnifique en effet, me dit-il en me souriant.

- Elle était bien plus que cela, soupirai-je.

Je restai silencieuse, finis mon thé et je montai dans ma chambre, fatiguée.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro