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𝕋𝕠

ᴰᵃʸ ³ˑ¹

18.03.2020

7h13

Encore une fois,

Les volets étaient grand ouverts.

Le soleil d'un nouveau jour lui tapait sur le visage, le faisant grogner de mécontentement. Il se retourna dans son lit, tournant le dos à l'astre du Jour qui l'aveuglait de ses fausses espérances, tout en s'enroulant plus profondément encore dans cette même couverture qu'il n'avait pas quitté depuis la veille.

Le soleil avait beau éclairer le monde qui se cachait derrière ses paupières closes, Taehyung était encore plongé dans une épaisse masse de vapeur noire qui lui rendait difficile le simple fait d'ouvrir les yeux. Ça s'apparentait en tout point aux gueules de bois qu'il attrapait lorsqu'il s'enfilait bouteilles sur bouteilles pendant la nuit, pourtant, il ne se rappelait pas avoir touché à la moindre goutte d'alcool toute la journée précédente. A vrai dire, il n'y avait même pas pensé, ce qui était relativement étrange pour un type qui se noyait dans ses effets désinhibiteurs depuis très longtemps.

Malgré ce flou dans lequel tournait son esprit, tout autant que son corps, il fit l'effort qui lui parut surhumain de se redresser dans son lit, toujours dos au soleil dont la chaleur ne l'atteignait pas, au travers de son épaisse couverture noire. Il se frotta les yeux, ses mains froides étreignant ses paupières et le faisaient frissonner, tandis qu'il reprenait peu à peu conscience de sa place sur terre.

Lentement, il ouvrit les yeux. L'un, puis l'autre, ses paupières se décollant très lentement l'une de l'autre. Il observa pendant quelques temps le mur auquel il faisait face, complètement anesthésié par une fatigue immuable qui courait dans ses veines.

Ses paupières, désireuses de protéger ses yeux encore un peu plus longtemps du monde, n'arrêtaient pas de retomber, l'empêchant de garder son attention sur quoique ce soit. Et alors qu'il était sur le point de se laisser retomber dans son lit, affecté par cette brume qui l'empêchait de concevoir le monde, de faibles bruits éveillèrent son esprit un peu plus.

Il tendit l'oreille, tournant lentement sa tête vers la gauche comme pour s'ouvrir aux voix qu'il croyait entendre. Il n'était pas bien sûr de lui, c'était un peu trop lointain que pour qu'il soit bien certain que c'était réel, mais il croyait entendre des sanglots. Une petite fille ? Un vieil homme ? Quelqu'un dont il avait déjà entendu la voix ? Plusieurs personnes à la fois ? Il n'en savait rien. Mais ça ressemblait à des pleurs, qui se frayaient un chemin dans la brume. Des pleurs longs, des sanglots répétitifs qui ne s'éteignaient jamais, qui résonnaient au plus profond d'un puit de silence, et qui sait, d'un puit qui se trouvait peut-être en lui.

Il se retourna avec toutes les difficultés du monde sur le matelas humide, et finit par se hisser sur ses jambes tremblotantes toujours planquées par la gigantesque couverture noire dont émanait cette douce odeur de pêche et de rose. Il la porta à son nez pour en renifler les effluves, effluves qui lui redonnèrent un peu d'énergie dont il manquait grandement avant de se rapprocher de sa fenêtre grande ouverte.

Il avait beau se concentrer, il ne savait pas d'où venaient ces pleurs. Un instant elles semblaient venir de l'intérieur de l'appartement, l'instant d'après elles émanaient du bout de la rue. Pendant quelques secondes elles étaient au plus profond de lui, au milieu de ses entrailles gangrénées et quelques secondes plus tard elles venaient des rayons de ce soleil foutrement arrogant, mais peut-être un peu triste aussi, qui sait.

Ça aurait pu être une femme. Un homme. Un nourrisson. Une vieille personne. Lui-même. N'importe quel être capable de pleurer. N'importe quel être capable de chanter et de crier complaintes au vent, au soleil, et à la Vie. N'importe quel vivant doué d'un cœur et capable de fredonner mélancolie.

Dans un effort il ouvrit à nouveau les yeux, irrités par la lumière presque blanche que recrachait le soleil. Il cligna des yeux maintes fois tandis qu'il regardait par l'embrasure de la fenêtre la rue qui courait sous son appartement. Il posa sa main sur le mur, pour soutenir son corps, ou son âme, qui avait soudainement le vertige face à cette vie qu'il voyait en contrebas, ou qu'il ne voyait pas, plutôt, tandis qu'il cherchait la moindre trace d'une présence, qui aurait pu expliquer ces lamentations incessantes.

Il n'y avait personne dans la rue, pas l'ombre d'un chat. Ce n'était pas la rue la plus fréquentée de Busan, c'était pour sûr, elle était bien souvent dépourvue de toute âme en certains jours de la semaine, mais la voir si vide eut le pouvoir de décupler sa mélancolie en un millier de petits débris insistants. Parce que quelqu'un pleurait. Mais qu'il n'y avait personne. Ni dans la rue, ni dans les immeubles en face, ni dans l'appartement. Il n'y avait personne. Rien que lui, et les sanglots d'une âme qu'il ne connaissait pas, qu'il ne connaissait peut-être tout simplement plus. Il resta un moment-là, à regarder avec tristesse ce monde bien vide dont il foulait les contours, tout en essayant de faire abstraction de cette répétitive mélancolie qui s'infiltrait dans ses oreilles à chaque seconde, à chaque minute, et qui ne tarissait pas.

Qui donc pouvait être si triste ?

Machinalement, il porta une main à son avant-bras dont la douleur commençait doucement à s'éveiller. Il caressa sa peau sans trop réfléchir, ses yeux vides toujours posés sur la rue en contre-bas où les hommes ne passaient pas.

Petit-à-petit, la gêne dans son avant-bras se faisait plus intense. Et par la même occasion, les pleurs qu'il entendait devenaient plus limpides, un peu plus rayonnantes dans le brouillard qui l'entourait. Il ne savait toujours pas d'où elles pouvaient bien provenir, elles avaient l'air de venir de partout et de nulle part à la fois, ni de qui pouvait bien être l'être qui s'étouffait dans tant de sanglots, mais les sons étaient plus clairs, plus forts, plus distincts. Ce n'était plus qu'une simple ode à la mélancolie, c'était des pleurs, des vrais, déchirants.

Interloqué, désespéré, il passa la tête dans le cadran de la fenêtre et se pencha pour observer la rue en contrebas, et plus précisément le trottoir qui bordait le bas de son petit immeuble. Et là, il vit quelqu'un tourner en rond. Sur le côté de la route, cet homme aux cheveux grisonnants avait l'air perdu. Il tournait sur lui-même, comme s'il était à la recherche de quelque chose, comme s'il était perdu, entendait-il aussi ces sanglots répétés ? Etait-il celui qui pleurait ? Il avait l'air anéanti. Sur son visage, une expression de tristesse démesurée, de peur, dans ses deux fossettes franchement creusées, de la Terreur, surtout. L'incompréhension le possédait comme un démon insatiable à l'âme écorchée.

Soudain, le contour de la voix qui émettait ces sanglots lui paressait plus clair. C'était un homme. Il en était certain. Et c'était lui, ça ne pouvait être que lui. Il n'y avait que lui ici. Etait-il perdu ? Avait-il perdu un être cher ? Que faisait-il là ?

Tandis qu'il l'observait de ses yeux vitreux, espérant secrètement qu'il se taise parce que chaque sanglot faisait vibrer avec autant de puissance sa propre mélancolie, il aperçut un petit être virevolter autour du corps du cinquantenaire. L'homme aux cheveux grisonnants l'aperçut, et il se mit à faire de grands gestes, à taper des mains pour essayer de l'écraser entre ses paumes, sous le regard empli d'incompréhension de Taehyung. L'insecte se fraya avec dextérité entre ses bras visiblement engourdis, continuant à lui tourner autour et à l'aveugler de ses couleurs indescriptibles encore et encore.

-Casses-toi, je ne veux pas de toi, vas-t-en ! Vas-t-en !

Taehyung fronça les sourcils, étonné par l'agressivité que cet homme donnait à ce pauvre insecte. Il n'avait jamais vu quelqu'un réagir avec autant de violence face à l'approche d'une simple petite bestiole, d'autant plus lorsqu'elle était si belle. Peut-être en avait-il peur. Taehyung ne pouvait voir son visage, mais il était presque persuadé que cet homme en avait une trouille bleue, au vu de la voix tremblotante et glissante dans les aigus qu'il avait pris pour lui crier dessus.

Il ne comprenait pas vraiment qu'on puisse avoir peur d'un simple petit insecte.

Ça lui décrocha un sourire.

Le papillon finit par lâcher le cinquantenaire, qui l'observa remonter vers les cieux tout en passant une main dans ses cheveux visiblement trempés de sueur. Il passa quelques temps à se pavaner devant le ciel, dévoilant ses ailes aussi colorées que les pigments des cieux, avant de redescendre à la rencontre de Taehyung qui ne l'avait pas lâché du regard. Il virevolta quelques secondes autour de lui, sous le regard admiratif du garçon qui ne pouvait s'empêcher de trouver splendide ses couleurs, et la douce mélodie qui s'échappait de ses ailes battant frénétiquement.

Il tendit la main, paume ouverte, et après plusieurs minutes passées à tourner autour de lui, il finit par se poser juste au creux de sa paume. A son toucher, une forte chaleur irradiât son corps, lui arrachant un soupir de douleur lorsque sa piqure se mit à le brûler. Il sentit son cœur s'embraser dans sa poitrine et se mettre à cogner comme un dingue, tandis qu'il gardait ses yeux posés sur le petit insecte. Il lâcha un soupir de douleur, qui fit trembler tout son corps et frémir les ailes du petit papillon qui ne délogeait pas de sa paume, petit insecte dont émanait une légère odeur de pêche et de rose.

A peine ces effluves eurent traversé la barrière de ses cloisons nasales, que la douleur se calmait dans son corps pour ne plus laisser place qu'à un étrange bien-être accompagné d'une chaleur qu'il n'avait que trop peur connu. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il déviait le regard sur l'homme dans la rue avançait nonchalamment vers l'autre bout de la ville.

-Tu lui as fait mal, à lui aussi ? Demanda-t-il d'une voix pâteuse bien qu'extrêmement douce. Je crois qu'il n'aime pas trop ça, tu devrais le laisser tranquille.

Le petit insecte se mit à battre des ailes dans sa paume, lui dévoilant le plus beau des spectacles de couleurs. Les prunelles de Taehyung s'illuminèrent tout d'un coup, ses pupilles noires se dilatant à la vue de toutes ces couleurs qui prenaient place dans son monde de gris, et à peine son sourire s'était-il étiré que l'insecte reprenait la route des airs farouchement, la désinvolture de ses contours allant rejoindre la liberté des cieux.

Taehyung le regarda s'éloigner, sans vraiment réaliser que les sanglots s'étaient tus. Ce qui était normal, puisque l'homme était parti.

Son sourire fana aussi vite qu'il avait bourgeonné, et il s'asseya à nouveau sur son lit gris, toujours emmitouflé dans sa couverture aux douces effluves. Reprit d'une soudaine fatigue, il se laissa retomber sur le matelas, ses yeux ne voyant bientôt plus que le plafond fissuré.

Peut-être était-il supposé aller au boulot aujourd'hui.

Mais il ne savait ni quel jour on était,

Ni quel mois,

Ni même quelle année.

Sa tête inventait des papillons aux mille et une couleurs et des vieux hommes qui se battaient avec, alors, d'une manière ou d'une autre, il n'avait pas l'air très en état d'aller bosser. D'ailleurs, quand avait-il travaillé pour la dernière fois ? Il était incapable de le dire. Tout lui paressait si flou. Sa vie de ces dernières années l'avait si peu effleuré que sa mémoire n'avait pas jugé bon de le garder. Elle n'en avait gardé que le noir.

Il soupira fortement, tout en tendant sa main vers les failles que le propriétaire n'avait jamais essayé de camoufler, sur le plafond. Sa manche tomba légèrement, révélant une partie du tatouage qui régnait sur son avant-bras, et qui semblait encore avoir été modifié.

Intrigué par une couleur verdâtre qui n'aurait pas dû y être, il y porta l'autre main pour remonter sa manche, dévoilant un tatouage bien plus gros que la veille, et bizarrement agrémenté de petites tâches vertes tout du long des branches marrons qui tournaient autour de son avant-bras sans grande logique.

Il rapprocha le tatouage de ses prunelles noires, clignant des yeux plusieurs fois d'affilée, gardant même pendant quelques instants ses paupières fermées pour finir par les rouvrir difficilement. Mais le tatouage était toujours là. Et il était encore différent de la vieille. Sur cette petite branche qui avait encore grandi régnait désormais ici et là quelques petits bourgeons, tout comme tout juste sortis du printemps.

Anxieux, le garçon releva sa manche brutalement et reposa son bras sur son matelas. De violent frissons le prirent, secouant avec hargne son corps maigrichon, tandis qu'il s'enfouissait dans la protection de sa grande couverture noire.

Il ne se rappelait pas avoir vu de tatoueur depuis des années.

Il était définitivement en train de devenir cinglé.



Vous penchez pour du fantastique ou du réaliste, jusqu'ici ? Est-ce que, selon vous, je vous trimballe encore dans de la psychologie mal menée ou est-ce que je vous offre un tout nouvel univers dans lequel vous perdre ? Qu'est-ce que vous ressentez ? (: J'avoue que j'ai besoin de l'entendre dire. Je suis pas certaine de réussir à transmettre ce que je veux transmettre, parce que c'est compliqué, c'est vraiment très compliqué, certainement trop pour ma toute petite cervelle et ses mots tout brouillons. C'est un défis énorme, cette histoire...

Mais si j'arrivais ne serait-ce qu'à vous faire lâcher un « woah » j'crois que je serais déjà contente. Tant pis pour le reste. J'me dis que c'est certainement en me laissant aller et en ne bloquant pas constamment sur l'effet recherché que j'arriverai le mieux à l'atteindre.

Let's do our best and see how it gooeeeees (: Ce sera toujours mieux que de ne pas avoir tenté, right? 

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