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𝕁𝕦𝕤𝕥

ᴰᵃʸ ¹ˑ² 

☆  16.03.2020   ✧

✧  20h17  ☆


Et c'était un magnifique monde de gris qui s'étendait autour de lui en ce Crépuscule.

Il baignait dans le néant.

Gris par-ci,

Gris par-là,

A croire que tout était un peu gris.

Et dire que dans les magazines, dans les bouquins ou encore dans les films, les Crépuscules étaient toujours représentés des plus belles teintes. Ce n'était pas franchement réaliste. Il trouvait ça plutôt ironique que les êtres humains mystifient le Crépuscule comme étant la source d'un spectacle haut en couleurs alors qu'aucun d'eux ne donnait réellement de sens aux couleurs de la Vie. Tout ça n'avait pas franchement d'intérêt.

Taehyung lui par contre, avait sincèrement aimé les couleurs. Il avait dansé avec elles, il les avait laissé imprégner son âme d'Artiste et se mélanger à chaque recoin de son être enfantin ; les laissant presque prendre possession de lui de temps à autres. Taehyung avait vécu en couleurs pendant tout un temps. Et lui qui crevait d'envie de leur donner un sens et de les accueillir au plus profond de son être à nouveau n'était même plus capable de les voir, ni même de les sentir au loin. Foutrement ironique n'est-ce pas ?

Le noiraud marchait. Ses mèches noires ondulées dansaient au rythme du vent et des battements saccadés du cœur d'une Terre en souffrance. Le vent caressait sa peau d'une manière telle qu'on aurait pu penser que le monde lui-même tentait de lui faire relever la tête, mais rien n'y parvenait.

Il ne sentait même pas le doux souffle du monde lui chatouiller la peau. De toute façon, ça faisait bien longtemps que Taehyung ne ressentait plus grand-chose ; ce corps ressemblait désormais qu'à une vulgaire poupée de plomb. Il ne sentait plus ni la douleur qui s'échappait du bout de ses ongles rongés à sang, ni les battements désordonnés de son cœur, ni sa respiration chaotique, ni les effets des quelques bouteilles qu'il avait ingurgité à partir du moment où il s'était levé ce matin –ou cette après-midi-, ni même tout ce qui faisait de lui un être toujours vivant en ce moment-même ; un être tristement vivant certes mais toujours en Vie.

Il se sentait si distant de son propre corps que ça en devenait sincèrement inquiétant.

Il avait l'impression que son âme se déboitait de sa boite charnelle ; il avait l'impression que plus le temps passait et plus son âme marchait loin de son corps, plus son esprit divaguait dans quelque chose d'affreusement lourd et insupportable.

Et franchement, c'en était tel qu'il aurait presque pu se croire déjà mort tant cette sensation de ne plus être là était oppressante. Il aurait pu, si seulement il n'y avait pas eu cette gêne qui lui courait toujours dans l'avant-bras. Tout son corps lui était silencieux -tellement silencieux et tellement lourd qu'il aurait cru se trimballer dans un corps composé uniquement de plomb- à part cette gêne qui prenait racine au niveau de son poignet et pulsait dans son avant-bras au rythme des battements de son cœur.

C'était la seule chose. La seule chose qui lui rappelait un tant soit peu qu'il était en Vie.

Il fut un temps où c'était Jin qui l'empêchait ainsi de sombrer dans le néant. En le faisant rire, en lui racontant sa dernière journée passée à faire ceci ou cela ou encore en lui racontant ses dernières blagues à caractère plus que douteux. Enfin en étant tout simplement lui-même, Jin arrivait à faire bien des choses.

Son précédent colocataire et meilleur ami était le seul qui arrivait encore à lui sortir la tête de l'eau. Mais il était mort. Quelques jours seulement après son anniversaire, quelqu'un l'avait appelé pour lui annoncer la bien triste nouvelle.

Et c'était à peine s'il avait réagi.

C'était à peine s'il avait pleuré.

C'était à peine s'il avait ressenti la douleur de la perte cogner dans ses veines.

Mais il n'avait jamais plus souri depuis lors.

Et maintenant, il n'y avait plus personne. Il n'y avait plus que lui et son désespoir au milieu de tout ce monde de gris. Enfin, il avait depuis accueilli un nouveau colocataire dans son appartement, un mec pas très grand au visage toujours bienveillant et aux cheveux verts –qui formait d'ailleurs un bien étrange duo avec le joli garçon aux cheveux orangés qu'il ramenait constamment- mais il n'avait même pas essayé de tisser l'ombre d'un lien avec lui, et le mec en question n'avait jamais essayé non plus.

Enfin, si Taehyung avait un jour eu la force de redresser la tête, il aurait vu que Yoongi, le mentholé un peu trop timide, essayait désespérément de l'aborder et de lui tendre la main.

Mais il n'avait jamais trouvé la force de le faire.

Taehyung n'avait plus le courage de se battre.

Et sans le bouclier de Jin, il était condamné.

Il sortit de sa torpeur lorsqu'un éclair illumina le ciel à l'horizon, rompant la douce harmonie des teintes de gris se superposant ici et là dans ces cieux aux mille et une teintes obscures. Le ciel grondait, hurlant toute sa colère et sa frustration entassée depuis des décennies, et il ne tarda pas à se mettre à pleurer, de rage ou de tristesse, emportant avec lui les derniers restants de l'âme de Taehyung pour les emmener à 6 pieds sous terre dans le royaume des morts. Là où elle aurait dû être depuis bien longtemps déjà.

Le noiraud rabattit sa capuche, s'enfonçant sous le tissu pour échapper à la tristesse de l'Univers, pour éviter que son âme ne se meure en cette triste soirée glaciale de printemps. Au loin, la mer se déchainait, les vagues se hâtaient de venir s'éclater contre le sable encore un peu chaud, brisant la douceur du monde de leur saveur salée.

Il retira ses chaussures, espérant ainsi ressentir quelque chose lorsqu'il poserait ses pieds dans le sable humide, mais comme supposé, il ne ressentit rien. Il abandonna ses chaussures quelque part, ne trouvant pas en lui la force de les porter et pensant qu'elles seraient de toutes manières inutiles, et il se mit à marcher plus vite encore sur ce sable qui lui collait aux pieds, laissant au fur-et-à mesure qu'il avançait des larmes rouges du sang de sa propre vie perler sur son visage et se mélanger aux tristes complaintes du ciel.

Il n'en pouvait plus.

Là, maintenant, tout de suite, il aurait voulu mourir avec le Ciel,

Pour partir hurler sa tristesse sur tous les toits du monde avec les résidus de Pluie,

Pour laisser perler les larmes de ses regrets sur un monde assouvi.

Il aurait tant aimé mourir. Mais il était encore en vie, et il se devait de le rester. Alors il se mit à courir, espérant trouver une échappatoire à ce monde bien trop triste, espérant trouver quelque part la lueur qu'il trouvait en Jin lorsqu'il était encore là, lorsque son sourire réchauffait encore ses journées et que son rire embaumait encore les pièces de l'appartement, lorsque le Crépuscule ne puait pas encore la pomme mais avait plutôt le même doux parfum que ce garçon aux cheveux mauves.

Et il courut jusqu'à en perdre la tête, jusqu'à ce que son âme s'éloigne encore un peu plus de lui, jusqu'à ce que son corps le lâche complètement sous le bruit assourdissant d'une âme qui venait de se briser pour de bon.

Affalé sur le dos dans le sable humide, sa tête tournant d'une manière telle qu'il eut l'impression que le monde s'effondrait sous son corps fatigué, le noir de son esprit s'embrumant plus encore pour ne laisser place qu'à un immense trou noir qui semblait vouloir l'engloutir. Et dans une dernière volonté de ne pas sombrer dans les ténèbres, il se força à ouvrir les yeux, bravant la pluie violente qui s'abattait sur lui et la douleur que cela créait dans ses pupilles sombres. Il n'y avait rien, au-dessus de lui, seulement un ciel tellement gris qu'il pensa que les ténèbres s'y trouvaient aussi, et les branches d'arbres qui se trouvaient en bordure de plage, branches qui semblaient presque lui faire signe tant elles dansaient sous la contrainte du vent. Il les trouvait pitoyables, ces arbres et la façon dont leurs branches se pliaient aux directives du monde.

Finalement c'était peut-être ce qu'il se passait actuellement avec lui. Tel ces arbres, il n'était qu'une marionnette de la vie, traversant chemins et sentiers rocailleux sous un ciel à jamais gris, pour le simple plaisir de divertir le tout puissant monde qui se délectait de tant de tristesse.

La gêne dans son poignet était devenue tellement intense qu'elle irradiait dans tout son être, ressemblant plus dorénavant à une douleur qu'à une gêne, s'empirant à chaque fois qu'une nouvelle larme de ce ciel tristement grisé venait violer sa peau et ruisseler indignement sur son échine.

Alors dans un dernier effort il se propulsa sur le côté afin de ne plus recevoir la tristesse du monde en plein dans le visage. Il remonta ses genoux contre son torse, se mettant dans une position presque fœtale, et il sanglota pendant quelques minutes qui lui semblèrent être une éternité, ainsi menacé par la froideur de son monde.

La douleur qui émanait de sa piqure du matin pulsait dans ses veines, remontant jusqu'à son cœur d'une étrange manière, ouvrant plus grand encore ce gouffre qui semblait vouloir le happer dans une autre dimension, augmentant encore la noirceur de ce gouffre dans lequel son esprit fatigué s'apprêtait à se laisser aller, et soudain, tout sembla s'arrêter lorsqu'une chaleur soudaine envahit son corps.

Il n'était pas vraiment certain de ce qui lui arrivait, peut-être était-ce simplement une illusion, un drôle de rêve dans lequel l'embarquait son esprit pour réchauffer son cœur, mais il avait la drôle d'impression que quelqu'un venait de poser une couverture sur son corps affaiblit.

Et il ressentait une présence à ses côtés.

Pas une présence démoniaque comme celles qui avaient l'habitude de le border le soir, non, une présence bien plus douce et bienveillante.

Et il aurait sincèrement aimé pouvoir confirmer sa théorie, pouvoir rouvrir les yeux pour remercier cet inconnu ou confirmer le fait qu'il devenait cinglé, mais il n'avait absolument plus la force de bouger la moindre parcelle de son corps. Il était épuisé, et il ne se sentait absolument plus la force de lutter contre ce gouffre qui s'apprêtait à le dévorer.

Alors il se contenta de savourer la chaleur qui envahissait son corps grâce à cette couverture, tandis que l'obscurité s'installait en lui pour de bon.

Et avant qu'il ne plonge la tête la première dans les ténèbres à 20h57, Taehyung ne remarqua qu'une chose, la douce odeur de pêche et de rose qui vint adoucir son monde lorsqu'il crut entendre quelqu'un lui demander entre deux rafales de vent : « Tu vas bien, Taehyung ? ».

-

Est-ce que vous aussi vous avez cette impression de distance avec la réalité lorsque vous lisez ça?  C'est un sentiment que bien des personnes connaissent mais c'est assez difficile à retranscrire à l'écriture, alors j'espère que j'ai réussi à le décrire correctement, parce qu'en tout cas c'était le but :)

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