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Chapitre 9 : ce qui compte

Néran s'écroule sur son fauteuil, comme assommé par les derniers mots de Félix. Il répond :

— Non.

Il laisse le silence s'étaler, pesant, puis il reprend, toujours incapable de regarder son interlocuteur :

— Non. Non, ce n'était pas... ce n'était pas sa faute. Lynn avait l'habitude qu'on la menace, elle pensait que son équipe de sécurité suffirait, comme d'habitude. Elle avait confiance en eux. Moi pas. Je... j'avais peur pour elle ! Racontez-lui ce que vous voudrez mais c'est la vérité ! J'ai fait ça pour la protéger !

— Vous saviez ce qu'ils comptaient lui faire ?

— Ils devaient juste la garder à l'écart pendant quelques jours ! L'écarter pour éviter qu'elle signe un contrat important... C'était tout ! Après, on aurait juste eu à reprendre notre vie !

— Et ils vous ont payé.

— Bordel, oui, ils ont payé ! Ils ont payé, ils ont fait des cadeaux, ils ont offert de quoi me faciliter la vie... ils savaient tout de moi et de ce que je voulais ! Mais je n'ai pas vendu Lynn ! Ce ne sont pas des assassins !

Ça, c'est une affirmation bien présomptueuse de la part de quelqu'un qui n'a jamais croisé les ravisseurs. Félix n'a pas eu besoin de ses souvenirs pour comprendre qu'ils étaient des professionnels, et que garder gentiment quelqu'un au chaud n'était pas dans leurs spécialités. Il a sauvé Lynn de tueurs, il en est sûr et certain.

— Alors, demande Félix légèrement menaçant, pourquoi est-ce que vous avez eut peur, au départ ? Si ce ne sont pas des assassins, à quoi sert votre système de sécurité, votre équipe de sécurité, vos sosies, tout ce bordel ? A faire joli ? A faire sérieux dans les milieux mondains ?

— Mais non ! Vous ne comprenez pas ! Ce n'est pas Amélia qui a menacé Lynn, c'est elle qui a proposé ce plan pour la sauver ! Je sais que ça parait dingue, mais...

Félix réfléchit à toute allure. Ce n'est pas le moment de montrer qu'il n'a aucune idée de ce dont parle Néran... Il passe en revue mentalement les différents protagonistes de l'histoire, éliminant les Amélia qui ne colleraient pas. Lynn lui a bien parlé d'une Amélia Thurstone, qui possède un groupe plus ou moins opaque... A peu près similaire à celui de Lynn. Parfois concurrentes, parfois partenaires, les deux femmes se connaissent depuis un certain temps. Lynn respecte Thurstone, qui est plus jeune qu'elle et n'avait aucun capital familial lorsqu'elle s'est lancé dans le monde impitoyable de la finance, mais elle ne lui fait aucune confiance, Amélia est un requin impitoyable. Le profil correspond.

Néran le cherche à présent du regard et tente de s'imposer :

— J'ai fait ce que je pouvais faire ! Faire disparaitre Lynn était le meilleur moyen pour qu'on cesse de vouloir la tuer ! Et Amélia connaissait des gens, une équipe de professionnels, qui pouvait s'en charger en toute sécurité !

— Est-ce qu'elle vous a raconté ce qui s'est passé ?

— Elle m'a dit qu'un des gars s'était enfui avec Lynn, et qu'il allait sans doute me contacter pour une rançon... Qu'il ne fallait surtout pas appeler la police, pour la sécurité de Lynn... Et vous êtes arrivé. Est-ce que vous allez enfin m'expliquer ce qui est arrivé à ma femme, bordel ?

— Oh, elle s'est enfuie. Elle va bien.

— Oui, ça je m'en doute ! Mais pourquoi elle n'est pas revenue ? Et comment elle a fait pour s'enfuir ? Qu'est- ce qui lui est arrivé ?

— Elle est parfaitement à l'abri des menaces là où elle est. Ce qui n'est pas le cas de votre maison, j'en ai peur. Vous avez dit que les enfants sont en vacance ? Je pense que c'est le bon moment pour les rejoindre, où qu'ils soient. On vous préviendra quand tout sera réglé.

Soufflé, Néran bafouille :

— Merde, mais vous êtes qui, à la fin ?

— Celui que votre femme a engagé pour régler définitivement le problème. Vous pouvez m'appeler Félix.

— Si vous croyez que je vais vous laisser...

— Bien sûr que je le crois. Vous avez déjà assez de soucis devant vous pour convaincre votre femme que vous l'avez enlevée pour son propre bien, évitez de me mettre des bâtons dans les roues à présent.

— Espèce de...

A nouveau la fureur prend le dessus et Néran attrape Félix par le col. Celui-ci se retient pour ne pas lui renvoyer à nouveau un sourire narquois. C'est très facile de jouer avec lui, mais si il pousse trop loin, il va vraiment se prendre un coup de poing.

Au contraire, Félix se montre le plus froid et professionnel possible :

— J'ai besoin de tous les éléments que vous avez pour retrouver la source de la menace et l'éliminer. Je ne vais pas me fatiguer à hacker votre ordinateur personnel. Si vous voulez revoir votre femme un jour, vous allez me donner ce dont j'ai besoin.

— Ou alors je vais appeler mon équipe de sécurité et ils vont vous forcer à me dire où est Lynn !

— Me forcer ? Moi ?

Rien à faire, le sourire narquois vient tout seul. Comme si le point sensible de Néran suppliait pour qu'on appuie dessus. Félix ajoute doucement :

— Vous vous prenez pour qui ?

Le coup arrive, en pleine mâchoire, aussi prévisible et implacable qu'un train dans un tunnel. Félix sent l'impact résonner dans sa tête et se maudit intérieurement. Pourquoi il a fait ça ?

Parce que ça marchera, lui souffle son instinct. C'est en tirant sur ce mécanisme là qu'il va pousser Néran à lui donner ce qu'il veut, et pas un autre. Et puis ce n'est pas bien grave, il peut encaisser quelques coups.

Ce n'est pas l'avis du reste de son corps qui aimerait bien, lui, éviter ça. Néran le jette au sol et le frappe dans le ventre. Félix sait qu'il pourrait se défendre, le bloquer, riposter, à présent que l'homme l'a lâché il est certain qu'il sait assez bien se battre pour lui exploser le crâne contre son luxueux bureau en marbre s'il le voulait. Mais il ne doit pas. Pas encore. Pour l'instant, il reste inerte, jusqu'à ce que Néran se remette à hurler :

— OU ELLE EST ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT DE LYNN, PETITE MERDE !

Félix s'assoit en ricanant :

— Ce que j'ai fait ? Je lui ai sauvé la vie.

— Qu... qu'est-ce que tu racontes...

Néran est à nouveau complètement perdu. C'est bien. C'est comme ça qu'il est utile. Félix se redresse et s'époussette négligemment, gardant les mouvements fluides pour cacher la douleur et faire comme s'il ne s'était absolument rien passé. Il sait - il sent - que Néran est un homme qui croit au rapport de force, quelqu'un qui ne peut pas comprendre qu'on puisse ignorer la violence, et que ça le terrifie.

— Je ne peux pas vous ramener là où Lynn se cache. Sinon, ça va détruire sa couverture. Vous pouvez comprendre ça, j'imagine ?

— Mais je... Mais il faut qu'elle rentre ! Je ne peux pas la laisser...

— Ah, c'est vrai qu'il ne faudrait pas qu'on s'affole pendant son absence et que sa société en souffre... Mais on n'est pas à quelques jours près. Vous êtes surveillé de près, M. Delran. Si je vous amène jusqu'à Lynn, elle est fichue. Si je ramène Lynn ici, idem. Au final, la question qui se pose c'est : est-ce que vous aimez votre femme, oui ou non ?

— Quoi ? Heu, oui, bien sûr que oui ! Je veux l'aider ! C'est tout ce que je veux !

— Alors collaborez.

Félix voit que Néran est perdu, mais son attitude n'est plus hostile, ce qui est déjà ça de gagné. Il sait très bien que pour arriver à ses fins, il serait prêt à encaisser bien pire que ces quelques coups. Son instinct n'aime pas être contrarié : il doit se plier à ce qui va toucher l'autre, c'est tout. C'est un aspect de son talent qui est terrifiant.

En attendant, il ne manque que le coup de grâce :

— Oh, vous voulez peut-être une preuve que je suis bien du côté de Lynn et pas son énième kidnappeur ? Et que vous pouvez me faire confiance ?

— ... Oui. Si vous pouvez me prouver ça, je... je vous aiderai, bien sûr. C'est... c'est pour elle, tout ça, c'est elle qui est importante...

— Tenez. Cadeau.

Il attrape négligemment un autre cube mémoire dans sa poche et le lance à Néran. Celui-ci est scellé par un code connu des deux époux, l'homme peut facilement l'ouvrir et trouver dedans un message de Lynn.

Ce n'est pas comme ça que la femme d'affaire avait conçu le plan. Félix devait fouiller les affaires de Néran, trouver ce qui s'était passé, puis lui donner en même temps le message de sa femme et la preuve que ce message venait bien de Lynn. Elle n'a pas donné de détails à son mari, juste de quoi le rassurer et lui demander de se mettre à l'abri avec les enfants le temps que Félix ait résolu l'enquête.

Une fois que la diffusion du message est terminé, Néran demande d'une voix sourde :

— Pourquoi vous ne me l'avez pas donné tout de suite ?

Parce qu'il serait resté sur sa position de gentil mari qui n'a rien à voir avec le kidnapping au lieu de tout raconter. Ce n'est pas quelque chose qu'il est prêt à voir en face, et Félix n'est pas là pour lui faire admettre ses propres incohérences, mais bien pour les utiliser. Il dit avec insouciance :

— Je pensais que ça ferait un chouette cadeau pour vous remercier, une fois que vous m'auriez donné ce dont j'ai besoin. Je regrette qu'on se soit mal compris comme ça...

— Lynn... Lynn sait ?

— Lynn pensait que vous aviez une bonne raison.

— Qu'est-ce que... qu'est-ce que vous allez lui dire ?

— C'est important ?

Silence. Néran joue nerveusement des doigts sur la table, le regard fixé sur l'écran de l'ordinateur éteint. Il demande :

— Si je... si je vous donne ce que vous me demandez, ils vont le savoir. Ils vont savoir que j'ai parlé. Je... Amélia... Elle pouvait m'aider si ça restait secret. Si même Lynn n'était jamais au courant de rien. Vous comprenez ?

— Pas de conséquences pour vous. Pas d'ennuis. Même pas une petite dispute conjugale. C'est bien ça que vous voulez ?

— Vous pensez que c'est possible ?

— Si vous me faites confiance, oui. Si vous me cachez des choses, qui sait ce qui pourra ressortir quand vous vous y attendrez le moins ? En tous cas, ça ne sera pas mon problème. Ma cliente passe en priorité.

— Mais elle saura ?

— Je n'ai aucun intérêt à la blesser. Je veux juste de quoi la sortir de cette situation.

— ....

— Allons. Si je dois vous le demander une troisième fois, je vais vraiment penser que vous n'y mettez pas du vôtre.

— Très bien."

Vaincu, Néran retourne à son ordinateur et commence à charger les documents. Il explique rapidement toute l'histoire à Félix, qui le harcèle de questions jusqu'à avoir tous les détails dont il a besoin. Une histoire évidente, dont il avait deviné les points essentiels : un affrontement à propos du dernier contrat de Lynn, des menaces de mort qu'elle a traité par le mépris, Néran qui se confie à un ami qui lui conseille de demander de l'aide à Amélia Thurstone, Amélia qui planifie l'enlèvement, et les choses qui dérapent. Plus de peur que de mal du point de vue de Néran, puisqu'au final Lynn s'en est sortie comme prévu. Félix le laisse s'en convaincre.

La bonne nouvelle, c'est qu'il a aussi avancé sur l'enquête concernant son passé ; cette Thurstone est la commanditaire qui l'a engagé. Il va devoir être très prudent, mais une petite visite s'impose.

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