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Chapitre 23 : l'armée A


Ash fulmine tandis que l'ascenseur s'élève, mais il tente de contrôler sa colère. Il était si sûr que cette histoire de clone renégat n'était qu'un piège. Non, c'est évidemment un piège, mais pas un piège tendu là où il s'attendait. Ça ne ressemble pas aux habituelles manigances d'Altran.

Le capitaine Altran, clone A de l'équipe 57 des surinspecteurs. Né parce que quelqu'un a pris bien trop au sérieux l'expression "il faut un voleur pour attraper un voleur". Trop jeune pour être une menace, trop facile à berner, mais malgré tous ses efforts Ash n'a jamais réussi à le tuer. Le surinspecteur ne fait pourtant pas d'efforts particuliers pour être discret. Il sait très bien que plus il parade dans les médias, plus il provoque Ash, celui qui a été chassé de sa prison dorée et relégué dans le monde de l'ombre. La simple présence d'Altran dans l'équation le pousse à commettre des erreurs.

Il a toujours haï le programme de clonage. Le docteur Stratius a fait passer son idée auprès des politiques en présentant ses connaissances sur le génome humain comme un outil de contrôle ultime. Il leur a fait miroiter la promesse de pouvoir piocher dans son catalogue de petits génies selon leurs besoins, en garantissant que les clones seraient en tout point identiques aux originaux choisis. Après tout, il suffisait de les élever dans ce but.

Quoi de plus frustrant que de grandir comme un outil ?

Etre un outil inutilisé.

Ash sait que son original était un roi. Il était censé pouvoir réaliser de grandes choses, aller de conquête en conquête, rallier tout ceux qui l'entouraient et inspirer les foules. C'est ce qu'on a fait de lui. Et au final, les décideurs ont estimé qu'un clone politicien, ça risquait de donner trop de pouvoir à cette nouvelle caste déjà trop talentueuse. Avoir les plus brillants esprits de toutes les époques pour les conseiller, faire des alliances secrètes, travailler au corps des adversaires, faire des recherches sur les sujets les plus pointus, c'était très bien. Mais les laisser en pleine lumière, les laisser haranguer et rassembler la foule... Non. Ça, c'était une mauvaise idée.

Effectivement, leur règne n'aurait pas fait long feu sans gardes-fous.

Ash savait que sa laisse était trop courte pour se rebeller, aussi il avait tenté d'amasser de l'influence de son coté avant de quitter officiellement le programme. Mais il avait été découvert bien trop tôt et chassé sans ménagement.

Aujourd'hui, ses idéaux et sa folle ambition de jeune homme sont loin derrière lui. Il s'est trouvé une place parmi la société de l'ombre, l'organisation secrète qui s'appelle elle-même l'armée A. Il est loyal et efficace, sans peur et sans reproche, comme son original, d'une certaine façon. Mais l'existence d'Altran lui fait toujours bouillir le sang. Le rappel de ce qu'on lui a fait lui inflige toujours une blessure aussi vivace qu'au premier jour.

Paradoxalement, le traitement qu'on fait subir à Altran est lui aussi une injure. Ils sont les clones d'un roi, bordel ! Comment est-ce qu'on peut oser faire naître Altran uniquement pour le dresser à jouer les chiens policiers ? Pour l'exhiber à la télévision comme la plus docile de leurs créations ? Ce soi-disant policier d'élite pose auprès des plus grands criminels de ce monde, et n'arrête que du menu fretin assez stupide pour agir devant les innombrables caméras de surveillance. Tout ce qui se passe de réellement important dans ce monde se fait à l'abri de caméras. Ils sont rares à pouvoir se payer cet abri.

Ash hésite, puis envoie un message à Amélia Thurnstone. Ça pourrait être elle qui est derrière tout ça. L'idée d'un menteur comme Félix s'alliant à une menteuse comme Amélia donne froid dans le dos. Mais concrètement, c'est sa supérieure directe dans leur organisation, et surtout une des rares personnes à qui Ash fait confiance ici. Ils se comprennent, unis dans leur haine de ceux qui les emploient, et dans leur ambition sans borne de tous les dévorer. Amélia non plus n'est pas de leur monde. Elle aussi a dû se salir les mains pour se hisser, marche après marche, un peu plus haut vers le soleil. Tout ça pour se retrouver au niveau d'une héritière comme Lynn Delran... Amélia aussi vit cette situation comme une injure. Toute l'histoire avec Delran est pour elle un affront personnel.

La réponse d'Amélia est lapidaire : J'arrive.

Parfait.



Amélia Thurstone n'a pas l'intention de se faire doubler maintenant. Elle ne pouvait pas refuser l'occasion de récupérer les informations d'un surinspecteur, évidemment, et va devoir se justifier si elle veut empêcher ses supérieurs de l'embaucher réellement. Hors de question de se retrouver en concurrence avec ce sale gosse imprévisible de Félix. Elle a chargé Ash de le télécharger immédiatement et de veiller tout particulièrement à ce qu'il ne puisse corrompre ou tromper personne parmi l'équipe du sous-sol. Elle ne pense pas que le gamin soit vraiment un surinspecteur, ça ressemble trop à un coup de bluff pour tenir la route, et elle doit trouver comment le prouver à ses employeurs au cas où l'extraction de souvenirs ne suffirait pas.

Ses employeurs... Elle aime se voir comme indépendante, une mercenaire comme une autre qui est payée une fortune pour rendre des services très délicats à des personnes puissantes. Mais ce n'est pas comme si elle pouvait parfois refuser les missions qu'ils lui confient. Elle les mène à bien comme elle l'entend, que ce soit en utilisant la loi, la pression financière, le piratage informatique, la menace physique, les enlèvements, la torture ou le meurtre, et elle va bientôt pouvoir ajouter l'extraction de souvenirs à son arsenal. Mais elle a toujours des comptes à rendre et des chefs qui regardent par-dessus son épaule. Elle n'est que l'une des innombrables petites mains que l'armée A emploie, et si elle veut monter en grade et espérer diriger elle-même l'une des factions, elle va devoir renoncer à son indépendance. Cette immense organisation est dirigée par une dizaine de chefs de factions, qui se sont accordé sur une trêve toujours fragile afin d'éviter les pertes inutiles. En-dessous, une série de faux officiers rivalisent d'ingéniosité fratricide pour se faire une place au sommet. Amélia peut travailler avec n'importe lequel de ces lieutenants, elle n'a pour l'instant pas encore choisi son camps, mais si elle veut monter il va falloir qu'elle mise sur un cheval et le choisisse très soigneusement. Félix et le casque de lecture seront deux arguments de poids pour qu'elle puisse entrer dans la cour des grands, et ce n'est pas le moment de gâcher une opportunité pareille.

Les surinspecteurs n'ont aucune idée de l'importance de l'organisation ni surtout d'à quel point elle est bien implantée dans la société. Pourquoi le sauraient-ils ? L'élite et les dirigeants de ce monde sont ceux qui valident la création de clones et leur emploi, et ce sont eux qui dirigent également l'armée A. Les gens ordinaires n'ont rien à dire, les plus grands esprits du monde sont recréés exprès pour régler leurs problèmes. Ce sont eux qui s'obstinent à en créer. D'où l'importance d'avoir des caméras, partout, toujours, auprès de tous les inférieurs qui pourraient vouloir renverser la table. Et puis ça occupe les clones.

Ash aussi déteste l'hypocrisie de ce système. C'est Amélia qui l'a embauché, à l'époque où elle avait besoin d'un bras droit pour l'aider à gérer ses employés non-officiels. Il végétait parmi des voyous de bas étage, utilisant son intelligence et son charisme pour manipuler de pauvres naïfs à monter des coups pour lui. Il ne pouvait pas sortir de chez lui sans la menace d'être retrouvé par la police. Un gâchis de talent. Amélia lui a appris que le meilleur endroit pour être protégé du système, c'est à la tête du système. Elle n'a pas encore assez d'influence pour lever les charges contre lui, mais ils y travaillent. Ils se font confiance car ils se servent chacun des talents de l'autre. Jusqu'ici, ça fonctionne bien. Assez en tous cas pour qu'elle lui ai confié le cas de Félix.

Et voilà qu'il rencontre un problème et aimerait lui parler avant de voir les chefs. Ça, ce n'est pas bon du tout.

Ils se retrouvent dans son bureau, au douzième étage, loin au-dessus du casino, des restaurants et des chambres d'hotel. La tour Rex Resurget est une ville dans la ville, on peut naître, vivre, travailler et mourir ici sans avoir jamais vu la lumière du jour. On y trouve aussi bien des logements que des parcs de loirsirs, des jardins en terrasse, une école, un centre commercial complet et un véritable hôpital. Y entrer est un privilège chèrement acquis.

Ash lui résume brièvement :

"D'après Félix, les clones pensent que je suis un informateur pour eux. Ce qui veut dire qu'il y a un traitre parmi nous.

— Toute phrase qui commence par "d'après Félix" est aussi fiable qu'un mirage en plein désert, Ash. Tu devrais être le premier à le savoir. Tu as annulé l'extraction de souvenirs ?

— ... Je l'ai retardée. Vous voulez que je leur dise de la lancer ?

— Oui.

— Ils voudront regarder les données. Si Félix est bien un surinspecteur, toutes les informations qu'on en tirera vaudront de l'or, et tous les chefs voudront...

— Je sais. Et alors, tu as peur de ce qu'ils trouveront ?

— Pourquoi croyez-vous qu'Altran l'ai laissé s'enfuir ? Ce petit salaud doit préparer son coup depuis des mois, peut-être des années ! Il a trompé son propre partenaire pour me faire tomber ! Comment est-ce que je peux accepter ça ?

— Du calme ! Je ne vais pas laisser ce genre de chose arriver ! Tu es sous ma responsabilité, aucun d'entre eux n'a quoi que ce soit à dire sur mes hommes. Aucun surinspecteur ne s'approchera de toi, je te le garantis.

Ash hésite. Il sait que ce genre d'accord vaut tant qu'aucun membre de l'armée A n'estime qu'il n'est plus valable. Il a déjà travaillé directement avec certains d'entre eux. Selon eux, tuer un simple homme de main comme lui n'est que la base d'un management par la terreur efficace. Oui, il est un clone, il est bien plus doué que les voyous de bas étage qu'ils envoient dans la gueule des surinspecteurs quand ils n'en ont plus besoin. Ça veut juste dire qu'ils vont envoyer à Amélia un cadeau de compensation pour éviter les vendettas inutiles. Il est cher, pas indispensable.

L'homme explique :

— Ce ne sont pas les clones qui me font peur, ce sont les lieutenants. Miles est nerveux depuis que l'équipe 32 a démantelé son laboratoire de Briscan, et Giovanni a déjà lancé des purges dans toutes les équipes des quartiers sud de la ville.

— Je ne laisserai pas faire ça.

— Je suis désolé de vous dire ça, mais je ne pense pas que vous ayez assez d'influence pour me protéger. Pas encore. Je préfère régler ça directement au sommet, pour montrer ma bonne foi.

Les yeux d'Amélia s'étrécissent. Elle est en colère, mais elle ne veut pas encore le montrer.

— Tu es en train de jouer le jeu de Félix. Ce n'est pas parce qu'on ne sait pas ce qu'il veut obtenir en disant ça qu'on doit lui permettre de l'obtenir, c'est un principe de base.

— A moins qu'il veuille que je me méfie et que je n'ailles surtout pas parler de cette histoire de traître aux chefs, pour pouvoir m'accuser ensuite de savoir et de n'avoir rien fait. C'est trop risqué.

Amélia hésite, puis prend sa décision :

— Jocard.

— Quoi ?

— C'est à elle qu'on va en parler.

— Elle n'est pas bien placée pour...

— Justement. S'il y a un moyen de poignarder dans le dos un des membres de la sécurité en l'accusant de négligence, elle va sauter sur l'occasion de se remettre en selle. Et c'est toujours une bonne chose qu'un lieutenant ait une dette envers nous. Je vais lui demander un rendez-vous.

— Est-ce que je peux vous accompagner ?

— Très bien. Mais appelle en bas immédiatement et demande-leur de s'occuper du téléchargement de Félix. Il a gagné assez de temps comme ça.

— Bien."

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