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Chapitre 15 : Ash

Félix émerge peu à peu du sommeil. Sa tête est lourde, sa gorge est en feu et ses bras sont douloureusement tirés vers l'arrière.

Attaché. Il est assis sur une chaise et attaché, les mains dans le dos. Serré. Pas des menottes, des attaches en plastique qui lui tailladent douloureusement la peau. Ses chevilles aussi, attachées aux pieds de la chaise, beaucoup trop serrées. Et sa tête... ce n'est pas simplement son cerveau qui a du mal à se réveiller. Il y a vraiment quelque chose de lourd, de très lourd, sur sa tête.

Une pensée lui traverse l'esprit, fulgurante : le casque ! On lui a mit le casque de lecture !

Il se retient encore d'ouvrir les yeux, mais son coeur bat à tout rompre tandis que l'angoisse lui tord les entrailles. Si ils lisent dans son esprit, ils vont retrouver Lynn. Il ne peut pas les laisser faire ça !

Il entend une voix féminine dire :

"Il s'est réveillé.

— Ah bon ? répond une voix grave. Pourtant le souffle est toujours aussi profond.

— J'ai directement ses ondes bêtas sous les yeux. Je ne garantis pas qu'il soit très frais, vu que vous n'y êtes pas allé avec le dos de la cuillère, mais il est réveillé.

Inutile de continuer à faire semblant. Félix ouvre les yeux.

Il est dans une cave, une caricature de repaire de méchant, si ce n'est qu'elle est quand même relativement propre, et qu'on trouve des étagères remplies de carton le long des murs. Des fils le relie à un ordinateur portable, lui-même relié à une série de machines dont il ignore le but - des cubes noirs, qui ressemblent au crypteur qu'il a acheté au marché noir. Des processeurs supplémentaires ? Des programmes pirates ?

Une femme entre deux âges s'occupe de l'ordinateur. Près de la porte, un malabar semble s'ennuyer ferme, les bras croisés. Devant Félix, l'homme à la voix grave le regarde avec attention. Il porte une courte barbe et des lunettes, et ressemble terriblement à un professeur. Le jeune homme essaye de rassembler ses esprits. Un professeur ? Il ne connaît pas cet homme, c'est certain. Il ne connaît aucun des trois. Dans la limite des gens dont Lynn lui a parlé. Alors pourquoi a-t-il pensé à...

Son attitude. Il se tient comme un professeur qui attend la réponse de son élève, et qui attend patiemment, parce qu'il sait que cet élève-là connaît la réponse, et qu'il faut lui laisser du temps pour la formuler. Il ne semble pas méchant. S'il n'était pas en train de lui extraire de force le cerveau, ce serait même le genre de type qui inspire confiance spontanément. Et ce décalage est terrifiant.

— Salut Félix, dit l'homme d'une voix enjouée. Bien dormi ?

— Ah ben vous savez ce que c'est, les siestes en pleine journée, ça tue.

L'homme barbu éclate de rire. La femme des ordinateurs lui jette un regard intrigué, comme si elle n'en revenait pas qu'il plaisante dans une situation pareille. Même le garde du corps a l'air intéressé par ce qui se passe.

L'homme continue :

— Je m'appelle Ash. J'ai été chargé de m'occuper de toi. Désolé pour les conditions spartiates, mais on a fait ce qu'on a pu avec ce qu'on avait, et honnêtement, vu le peu de temps qui nous a été imparti, je trouve qu'on a fait du bon travail.

— J'avoue. Désolé de ne pas applaudir, mais je suis littéralement pieds et poings liés.

Nouveau rire de Ash.

— Yann m'avait bien dit que tu étais un marrant. J'aime beaucoup, sache le. Ecoute... Je n'ai pas l'intention de te faire de mal. Au contraire. Tu es quelqu'un de très intéressant.

— Et si vous avez besoin de quelqu'un pour animer vos soirées, mes tarifs sont très raisonnables.

— Pourquoi pas ? Ça, ça serait un chouette métier pour toi, clown. Je te vois bien faire ça. Comme quand tu es allé acheter un crypteur dans ce quartier paumé. Carrément déguisé en clown. Quand on n'a pas peur de faire ça, on n'a pas peur de se produire sur scène, bien entendu.

La femme signale :

— Sa peur augmente depuis le passage sur le crypteur, Ash.

— Whouaou, j'adore ce nouveau jouet ! On va pouvoir faire tellement de choses géniales avec ça, Félix !

— Magnifique. Qu'est-ce que ça va me faire, au juste ? A part mesurer mes pics de stress ?

— Déjà, on va s'éviter tout un interrogatoire inutile, ainsi que tout le bazar genre casser tes genoux et arracher tes ongles. Plus la peine. Là, on cause, mais c'est juste histoire de passer le temps. La machine va lire en toi tout ce qu'on a besoin de savoir.

— Son stress augmente, dit la technicienne.

Évidemment que son stress augmente. Lynn ! Ils vont retrouver Lynn ! Par sa faute ! Et peut-être même s'en prendre à Mia !

— Bien, répond Ash, voilà qui confirme qu'on va trouver des choses intéressantes dans cette tête...

Pour l'instant, tout ce qui se passe dans la tête de Félix, c'est la panique.

Mais il ne peut pas se permettre de paniquer maintenant ! Il doit trouver une solution !

Il se sent comme si un programme d'urgence se venait de s'activer brusquement, mettant en pause toutes les pensées qui ne soient pas consacrées à 100% à la résolution du problème. Lynn est à lui et il est hors de question de laisser ces gars lui prendre son unique levier. Il est un criminel expérimenté, après tout. Il s'est laissé allé à endosser des personnalités sympathiques. Il est temps d'activer son criminel intérieur.

Il rassemble toutes ses connaissances, examine toutes ses options d'un oeil froid et calculateur, puis établit un plan. C'est moins un plan qu'une stratégie, une tentative désespérée, mais est-ce qu'il a déjà eu besoin d'autre chose ?

Masquant mal sa surprise, la femme dit :

— Le stress est redescendu. Il reste des traces hormonales, mais cérébralement... il est parfait.

— Vraiment ? Ça c'est interressant.

— Ouais, répond Félix, je suis quelqu'un d'intéressant. Vous savez à quel point je suis bon. Mon seul défaut, c'est d'en avoir voulu trop et trop vite... Mais je suis sûr que ça pourrait être utile. Quelqu'un comme moi peut vous apporter beaucoup.

— Beaucoup d'ennuis, ça c'est certain. Je ne nie pas ton talent, Félix. Ce que tu as fait... La manière dont tu as kidnappé Lynn, c'était du grand art. C'était audacieux, et en même temps parfaitement logique. Et le reste... On peut dire que tu nous as bien fait courir. Je n'ai aucune idée de comment tu as fait pour disparaître comme ça. Un vrai fantôme. J'ai hâte de lire ce qui s'est passé.

— Si ça marche. Je veux dire... Ce que j'ai sur la tête, c'est un prototype, non ? Il a été testé et validé pour l'utilisation de prothèses. Je veux bien que vous ayez ramené des tas de chouettes jouets du marché noir, des programmes pirates et tout ça, mais j'ai lu un rapport d'expert très intéressant et je sais très bien que même dans le meilleur des cas, il faut un temps fou pour calibrer tout ce bordel. Déjà, minimum trois heures pour que le casque soit réglé sur mes fonctions cognitives. Sans doute plus vu que je ne vais pas être coopératif, contrairement aux cobayes. Mais on va compter 3 heures. Il faut aussi le temps d'adapter les logiciels que vous avez à ce prototype. Je ne sais pas quand vous l'avez volé, mais ça ne laisse sans doute pas assez temps pour que vos pirates aient pu se faire les dents dessus. Donc je rajoute facilement 6 à 12h pour vraiment récupérer des éléments qui n'étaient pas prévus. Après, ça vous donnera juste une bouillie de données. Il va falloir retraduire tout ça en informations compréhensibles. Pas besoin de moi pour cette étape, mais ça rajoute encore pas mal de temps avant de pouvoir dire si ça a marché ou non. Bref, Lynn se sera envolée depuis belle lurette si vous ne comptez que sur votre gadget.

Ash lui sourit. Félix sourit tout autant.

— Et donc tu voudrais retourner ta veste et travailler pour nous ?

— Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas vraiment retourné ma veste. Si vous aviez été assez patient pour attendre que je négocie...

— Tu as trahi la confiance de tes employeurs et tu as personnellement mis Mme Thurstone très en colère. Tu t'attendais vraiment à de la patience ?

— Non, mais je m'attendais à réussir à vous balader un peu plus longtemps, j'avoue. Bref, si j'ai refusé l'argent, c'est parce que je voulais mieux. Un poste dans l'organisation. Un vrai poste, pas des missions de sous-fifre. Je voulais vous montrer ce que je valais.

Ash rit encore, plus fort qu'auparavant, comme s'il n'avait jamais rien entendu de plus drôle de toute sa vie. Il s'exclame :

— Hé, vous avez entendu ça ? Sérieusement, je suis le seul à avoir entendu le petit, là ? C'est génial. Absolument génial ! Ah, putain, je chiale. Il a réussi à me faire chialer. C'est beau, c'est grand, c'est magnifique. Le sale gosse capricieux qui se dit qu'il va tout foutre en l'air pour avoir un boulot de grand. J'ai jamais rien entendu d'aussi magnifiquement con !

— Hé, proteste Félix d'un ton faussement outré, j'ai du talent ! J'ai réussi à aller super loin avec trois fois rien !

— Tu as du talent pour nous casser les couilles, petit. Pourquoi on te paierait pour ça ? Tu as l'air d'être très motivé à le faire gratuitement !

— Ok, je comprends que ça vous ait un peu énervé. Mais regardons les choses en face : je pourrais sans aucun doute me rendre utile, enfin plus utile qu'en étant à moitié téléchargé par votre bidule, et si vous pouviez passer l'éponge sur les quelques tracas que j'ai pu vous causer ça me suffirait largement comme paiement. C'est une affaire pour nous deux !

— Tu me fais rire. Tu me fais vraiment rire. Entre nous, j'ai bien envie de te l'accorder, ta chance. Mais tu sais comment ça marche...

— Au final, c'est qui qui décide de tout ça ? Je veux, Amélia Thurstone, c'est juste votre prête-nom officiel, non ? Quelqu'un qui est bien connu dans le milieu des affaires et qui peut servir d'intermédiaire ? Vous pouvez peut-être en parler à votre chef, non ?

— Ne t'en fait pas, ta proposition sera transmise à qui de droit, j'y veillerai personnellement. Seulement, petit, tu n'as pas tort sur un point. Même si le nouveau système fonctionne - et tu es dans les premiers à l'étrenner, donc on ne sait pas du tout ce qui peut foirer... Même si le nouveau système fonctionne, donc, ça va être long. On a commencé quand tu étais dans les vapes, mais on n'est pas sûrs à 100% d'avoir l'adresse de Lynn à temps. Donc, si tu es coopératif, que tu me donnes l'adresse et que Lynn y est bien... disons que ça augmente tes chances de survie après téléchargement.

— Ça les augmente... à 100% ?

— Je ne crois pas vraiment que tu sois en position de négocier.

— Vraiment ? Moi je crois au contraire que c'est maintenant ou jamais ! Tout ce que je peux vous offrir pour sauver ma peau, c'est Lynn, alors je ne vais pas la brader pour un "peut-être que tu vas survivre, peut-être pas, ça dépendra de l'humeur"... Non, soit je m'en tire, soit ça ne vaut pas la peine de vous aider, autant que vous explosiez en plein vol avec moi. Lynn est très remontée. Elle n'attend que ça, de pouvoir me filer entre les pattes pour prévenir les clones. J'imagine que vous n'avez pas très envie d'avoir des surinspecteurs qui se mêlent de vos affaires ?

— Qui ? Altran et sa clique ? Crois-moi, je les attends de pied ferme.

— C'est le capitaine Altran qui vous fait peur ? Il est déjà sur vos traces ?

— Il aimerait bien en être capable, ce petit con. Reprenons. Je promets de t'épargner, tu nous donnes l'adresse de Lynn et les identifiants de tes complices, on finit le téléchargement tranquillement pendant que tu te reposes dans cette pièce, et on décide de ton recrutement ou non en fonction des choses plus ou moins intéressantes qu'on peut trouver dans ta tête. Est-ce que nous avons un accord ?

— Ça semble honnête. Si vous pouviez me détacher juste le temps que je vous serre la main...

— Non, ça ne je crois pas. Mais ce n'est pas grave. Tu as confiance en moi, non ?

Ce sourire acide est celui d'un homme qui sait très bien que jamais son interlocuteur lui fera confiance, mais qu'il n'a pas le choix. Le sourire de celui s'amuse de cette situation tout en étant parfaitement conscient de son coté dérisoire.

Félix soupire :

— Très bien. Lynn est gardée dans un entrepôt qui appartient à la firme Horizon, le 57a, bloc B, sur le quai Carrat. Il y a un système d'alarme automatique à désactiver avant d'entrer, le boitier de contrôle se trouve dans le poste de pilotage d'une corvette qui reste toujours à quai, la Reine Libellule. Le code est 525C829F, et je vous conseille vraiment de prendre le temps de désactiver tout le bazar plutôt que de charger en force, parce qu'en cas d'intrusion tout va sauter. Après, quand vous allez entrer dans l'entrepôt, frappez à la porte. Mon complice vous demandera "vous avez vu l'heure ?", et il faudra lui répondre "il y a pas d'heure pour les braves". Il déverrouillera la porte. Après, faites ce que vous avez à faire.

Ash le regarde, méditatif, puis se retourne vers l'informaticienne et demande :

— Est-ce qu'il ment ?

— Je ne peux pas le savoir, rien n'est programmé pour détecter ce genre de chose... Tout ce que je peux dire, c'est que depuis le coup de stress de tout à l'heure, je ne vois aucune émotion.

Evidemment qu'il n'exprime aucune émotion. Fini Félix le petit voyou au grand coeur qu'il a créé sur mesure pour Lynn. Maintenant, c'est Félix le psychopathe, capable de tout et surtout du pire, qui n'a peur de rien ni de personne, et calcule toujours dix coups d'avance. Tant qu'il est bien plongé dans son rôle, il tiendra bon. Il le sait.

Après... Son histoire de quais devrait lui faire gagner entre deux et trois heures, et surtout le débarrasser d'Ash. Après ça, il arrivera bien à se sortir de ce pétrin.

— Je vois...

Ash sort un cube mémoire de sa poche et le tend à Félix, en disant :

— Répète-moi tout ça ici, je n'ai pas pu tout retenir...

Ça, ce n'est pas si sûr, vu la manière dont il regarde le jeune homme qui répète docilement ses instructions. Pousser l'autre à s'emmêler les pinceaux dans un mensonge compliqué est la base de l'interrogatoire. Mais même s'il a improvisé, Félix a vraiment une excellente mémoire - amnésie mise à part - et il réussi parfaitement l'exercice.

— Parfait, conclut Ash. On va aller voir ça. Toi, bien sûr, tu restes ici. Je te transmettrai la réponse de Mme Thurstone quand j'aurai eu le temps de lui faire part de ta proposition... A plus tard Félix, soit sage.

— A bientôt Ash, j'espère avoir le plaisir de vous revoir en de meilleures circonstances, et transmettez encore mes plus plates excuses à Mme Thurnstone !"

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