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Chapitre 13 : Hailcourt

Depuis le peu qu'il se souvient, Félix a découvert peu de choses sur lui-même, ses émotions, ses idées et ses envies semblent beaucoup trop varier en fonction de ceux à qui il parle. Mais là, ce sentiment incontrolé de peur, aucun doute, ça vient bien de lui. Nouvelle découverte : il aime le risque, mais déteste la pression.

En même temps, qui aime la pression ? Le risque c'est différent. On lance les dés, ça passe ou ça casse, et quand on est bon, même les échecs ouvrent la voie à une nouvelle tentative.

Alors que la pression, c'est insidieux. C'est écrasant. Qu'on tente une chose ou son contraire, c'est toujours là, lourd et implacable, jusqu'à suffoquer.

Tout au fond, dans la partie qui est réellement lui, qui n'a toujours pas de nom, la partie qui a peur, cette part de lui calcule tous les risques frénétiquement et cherche comment se tirer de là. En même temps, une autre part de lui, la part qui a confiance en lui et en son talent, celle qui apprécie les défis et lui souffle qu'une vie sans adrénaline ne vaut pas la peine d'être vécue, calcule tout aussi vite et refuse de gâcher une aussi belle occasion. S'il veut gagner, il doit le tenter, c'est aussi simple que ça, sinon autant renoncer et s'enfermer dans l'appartement de Mia jusqu'à la fin de ses jours. On ne l'a pas menacé, on lui a signalé, subtilement, que quelqu'un à l'extérieur surveille son petit jeu. Il va falloir tromper la surveillance de cette personne, mais pas avant d'être allé à Hailcourt voir, mieux encore, d'avoir mis la main sur un prototype de lecteur neuronal. Et cette personne qui a osé le surveiller... D'une manière ou d'une autre, il faut l'identifier et le vaincre.

Au moins, les deux parties sont d'accord sur un point : on ne se soumet pas. Quoi que l'autre veuille, quelles que soient les menaces qu'il pourra sortir de son chapeau, le menteur a bien l'intention de ne jamais se laisser faire.

En attendant, il garde les apparences et grimpe dans la voiture de Nathan Leroy sans faire de commentaires sur l'inspection surprise qui vient de se dérouler. Durant le trajet jusqu'à Hailcourt, il creuse son personnage, juste ce qu'il faut pour rester crédible, pas trop pour éviter de perdre en naturel. Aujourd'hui Félix est Elroy Delran, neveu de milliardaire (par alliance), bien décidé à ne laisser rien ni personne se mettre en travers de sa route. Elroy sait ce qu'il fait et il ne lui vient pas à l'idée qu'on puisse trouver qu'il va trop loin ou pire, qu'on lui refuse quelque chose. Le pire qui puisse lui arriver, c'est de prendre une amende parce qu'il n'est pas du genre à perdre son temps à respecter les procédures. Le meurtre et la prison ne font pas parti de son monde, si ce n'est sous la forme d'une vague menace abstraite dont on se sert pour mettre des scènes d'action dans les divertissements. L'idée que sa tante ait été tuée est tellement impensable qu'il ne va jamais la formuler, tout ça n'est qu'une question de rapport de force et de domination, et avec la bonne attitude, on peut toujours forcer le destin en sa faveur.

Nathan a l'air de bien accepter le personnage. Il avait du mal au début à croire à la disparition de Lynn, mais à force de rester aux cotés de son neveu inquiet et qui tient à partager ses inquiétudes avec le reste du monde, il se pose de moins en moins de questions. Au contraire, il se concentre sur ce qu'il va dire à Klein Hailcourt, le fondateur et dirigeant de la société. Nathan a été engagé pour le projet de création de casque de lecture, qu'il a dirigé de A à Z, les deux hommes se connaissent bien et se font confiance. Mais de là à faire irruption pour se mêler des histoires des investisseurs... Ça sort nettement de leurs habitudes. Mais les circonstances sont exceptionnelles et Klein ne lui pardonnerait jamais de ne pas lui avoir signalé une information aussi capitale.

L'entreprise elle-même est minuscule, un immeuble de trois étages perdu au fond d'une zone industrielle. Le développement du casque n'en est qu'à ses débuts et il est très loin d'être produit en série. Ça n'empêche pas les lieux d'être protégés par un système impressionnant. Même avec Nathan, il faut passer trois portiques de sécurité pour entrer dans les bureaux. Félix arrive à le convaincre de ne pas enregistrer sa carte d'identité pour la visite : personne ne doit savoir qu'il est venu ici. Dans cette étrange ambiance où toutes les idées paranoïaques peuvent germer, ça semble avoir du sens. D'ailleurs, Nathan demande à Félix d'attendre hors de la salle de réunion où il va toquer, il n'a pas le droit de voir les documents qui sont examinés là. Ce qui lui va très bien. Il ne sait pas s'il y a des personnes qui sont de mèches avec Amélia dans cette équipe - si c'est bien Amélia qui tente d'acheter Hailcourt - mais moins il y a de gens qui connaissent son visage, mieux c'est.

"Klein ? Je peux te parler une minute ?

— C'est urgent ?

— C'est important. Mais ça devrait être rapide.

— Bien.

Klein les rejoint et tique un peu, surpris, en voyant Félix, qui se présente sobrement :

— Elroy Delran.

Le nom suffit. L'homme lui serre la main tout en se présentant à son tour, et les conduit jusqu'à son bureau. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes, il va directement au vif du sujet :

— Que se passe-t-il avec Mme Delran ?

— C'est ce que j'essaye de découvrir. Elle a disparu depuis lundi soir et nous n'avons aucune nouvelle, à part des messages numériques. Je pense que quelqu'un l'empêche de signer le contrat avec votre société, et que cette personne doit faire partie des investisseurs potentiels.

Klein Hailcourt n'est pas un homme facile à lire, même avec le talent de Félix. Il pense à beaucoup de choses et toutes sont lourdes de conséquences, mais impossible pour le moment d'établir s'il savait déjà pour l'enlèvement de Lynn ou non. Le jeune homme va devoir y aller prudemment avec lui.

— Est-ce que vous sauriez queque chose ? demande-t-il. N'importe quoi qui me serait utile.

— Est-ce que vous avez prévenu la police ?

— Vu qu'elle a laissé des messages, ils pensent qu'elle va bien et ils refusent de la chercher.

— Monsieur Delran... J'imagine que vous êtes de sa famille.

— Son neveu.

— Du coté de son mari ?

— Oui.

— Qu'est-ce que votre oncle vous a dit, exactement ?

Oui, ça sent les embrouilles. Amélia ou Néran lui ont dit quelque chose, sans doute pour qu'il n'insiste pas pour avoir des nouvelles de Lynn, mais quoi ? Même si c'est une andouille, Néran n'aurait jamais avoué qu'il a participé à l'enlèvement de sa femme, tout de même ?

Autant bousculer un peu tout ça :

— Pour être honnête, je ne comprends pas du tout la réaction de mon oncle. Il a refusé que je lance l'alerte, il me jure qu'elle va très bien mais refuse de me dire ce qui se passe, il a envoyé mes cousins en camp de vacance au milieu du trimestre... Je ne peux rien en tirer.

— Mais vous avez décidé de chercher de votre propre chef. Même si tout le monde vous assurait que tout allait bien. Qu'est-ce que vous cherchez, au juste ?

Félix lève les bras comme pour prouver son innocence :

— Je cherche à retrouver ma tante et à m'assurer qu'elle va bien, c'est tout, je vous le jure ! Parce que plus j'essaye de comprendre ce qui s'est passé, plus cette histoire pue la merde, sans vouloir vous offenser. Ma tante n'est pas du genre à renoncer à quoi que ce soit ni à se laisser écarter sans rien dire. Quelqu'un s'en est pris à elle. Et si vous défendez ce gars, alors non, on ne va pas bien s'entendre vous et moi.

Il regarde Klein droit dans les yeux, sûr de lui. Elroy Delran est le héros de sa propre histoire, qui fait ce qui est juste, ça devrait forcément toucher un homme qui est prêt à laisser couler sa propre entreprise plutôt que de la voir rachetée par quelqu'un qui pourrait l'utiliser à des mauvaises fins. Au moins, il réussi à le faire douter.

Klein fini par lâcher :

— Ce n'est pas du tout la version de l'histoire que j'ai entendu.

— Et qui vous l'a racontée ? Lynn ? Est-ce que ma tante vous a expliqué sa version en personne ?

Ce qui ne serait pas impossible, avec un de ses sosies... Lynn estime que ses sosies ne sauraient pas se faire passer pour elle pour autre chose que de marcher dans la rue et monter dans une voiture, mais elle les sous-estime peut-être. Avec un bon entraînement et une bonne connaissance de leur patronne...

Mais ce n'est pas ça. La question dérange Klein, qui admet avec réticence :

— Non, je n'ai pas eu de contact direct avec elle depuis... lundi, moi aussi. Ce qui va dans le sens de votre théorie, bien sûr.

— Oui ! Personne ne l'a revue depuis ! C'est bien qu'il s'est passé quelque chose !

— D'après ce qu'on m'a dit, elle n'a pas vraiment "disparue". Elle est en fuite.

— En fuite ?

— Ecoutez, vous êtes de sa famille, donc je ne vais pas m'étendre là-dessus, le conflit d'intérêt est évident et...

— Oh non, Monsieur Hailcourt, vous n'allez pas me lâcher maintenant ! S'il y a eu un conflit d'intérêt, c'est entre vous et la personne qui vous lâché ce bobard !

— Ecoutez, je comprends que vous n'ayez pas envie d'entendre ça, mais...

— Mais attendez encore une minute. Je vais essayer de deviner, d'accord ? On vous a dit qu'elle trempait dans des affaires louches, exactement le genre de choses que vous voulez éviter à tout prix. Et on vous a dit qu'elle s'est fait dénoncer, ou que la police enquêtait sur elle, et que suite à ça elle s'est enfuit. C'est bien ça ?

— On ne me l'a pas seulement "dit", Monsieur Delran. On m'a montré des preuves. Je suis désolé d'avoir à vous l'apprendre comme ça, mais c'est vous qui...

— Ne soyez pas désolé, parce que je ne crois pas un mot de ce que vous me racontez. Oh, je suis sûr qu'on vous montré des trucs très convaincants, mais il ne faut pas regarder que les photos compromettantes, il faut aussi regarder la main qui les tient. On va faire un pari. Si je gagne, vous me racontez tout. Si je perds, je débarrasse le plancher.

— C'est ridicule...

— Je parie que je sais qui vous a "donné des informations capitales" sur ma tante. Je parie qu'elle s'appelle Amélia Thurnstone.

Klein tourne brusquement la tête vers Nathan, qui se contente de hausser les épaules et de répondre :

— Quoi, je n'ai rien dit ! Mais il m'a déjà posé la question sur elle, et franchement, tu ne trouves pas qu'il y a une énorme embrouille ici ? Tu ne m'avais même pas dit que Delran était censée être en fuite !

— Ça devait rester confidentiel. Thurstone a pris de gros risques pour...

Félix intervient :

— Oui, je suis sûr qu'elle l'a présenté comme ça. C'est sa technique favorite. Elle fait une faveur à quelqu'un, en sous-entendant qu'elle a détourné quelques règles et qu'elle va avoir des ennuis si ça se sait, donc qu'il ne faut surtout pas en parler ou dire de qui ça vient. En général, ne serait-ce que par reconnaissance, les gens tiennent leur langue. Et c'est comme ça qu'elle peut raconter des choses complètement différentes à ses interlocuteurs et les monter les uns contre les autres.

Klein est complètement déstabilisé. Il n'en est pas encore à faire confiance à Félix, mais celui-ci n'en a pas besoin. En tant que neveu, il a récolté les informations qu'il lui fallait, maintenant Lynn est la mieux placée pour défendre la vérité - ou du moins la partie que Hailcourt a besoin de savoir. La difficulté sera de les faire se rencontrer sans se faire repérer par les kidnappeurs et sans que Klein ne trouve étrange qu'il ait retrouvé sa tante aussi facilement. Jouer les neveux inquiets lui a peut-être fermé trop de portes... Mais en inventant un bon drama avec Néran Delran, il y a sûrement un moyen que ça passe...

Félix s'apprête à demander à Klein ses coordonnées personnelles quand quelqu'un frappe à la porte et entre sans attendre de réponse, comme si elle était chez elle.

— Bonsoir, messieurs. Je ne vous dérange pas, j'espère ?

Félix se fige. Sourire charmant et regard implacable, Amélia Thurstone vient d'entrer.

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